Première partie :
Bhakti yoga
Le yoga de l’amour
Ma dit :
« Dans l’émotion d’amour les larmes coulent.
Des larmes d’amour pour Dieu, c’est excellent ».
Dans la voie de l’amour, on ne peut pas avancer sans une déité d’élection (Ishta Deva), Oh Dieu, où es-tu ? On souffre.
On souffre tellement qu’on ne pense même pas à manger ni à boire. Tout devient fade, le repas semble vain, le sommeil fuit.
« Qu’on L’appelle père ou mère ou autre chose, il faut établir une relation »
Shri Ma a enseigné la voie de l’amour aux sadhaks dont la personnalité était principalement tournée vers l’amour. On peut appeler ces enseignements de Ma « méthode simple de la voie de l’amour ».
Par conséquent, nous avons réuni sous le titre de yoga de l’amour les enseignements de Ma principalement orientés vers la bhakti.
Nam jap
Ma, il y a des jours où mon mental est très concentré lorsque je pratique le jap (récitation d’un mantra ou d’un nom de Dieu), et d’autres où il ne se fixe ou ne se concentre absolument pas. Pourquoi ?
Écoute, cela peut avoir diverses raisons.
Il y a sûrement un problème avec ce que tu manges ou comment tu te reposes, cela brouille ton mental et ne te laisse pas faire ton jap.
Ou alors, tu as vu quelque chose de mal et tu as été en contact avec quelqu’un et tu lui as parlé, ou aussi d’autres formes d’ignorance qui peuvent avoir brouillé ton mental.
C’est pourquoi je dis que si quelqu’un doit aller dans cette direction, il est tout à fait nécessaire qu’il quitte tout et vive seul. Au début, il faut faire constamment attention qu’il n’y ait pas d’obstacles à ce que son mental progresse en direction du divin. Bien sûr, pour les laïcs, il est impossible de s’isoler des siens.
Qu’ils participent toujours à des satsangs ou discutent de choses vraies. Rencontrer des hommes de Dieu et lire leurs biographies purifie la conscience.
En progressant vers le divin, on reçoit de l’aide. On rencontre beaucoup de karma venant des vies antérieures lorsqu’on progresse en cette vie sur le chemin spirituel, cela est une aide ou est un obstacle. Les conséquences des actions des vies antérieures se manifestent dans cette vie-ci, et parfois de puissantes émotions se présentent.
Le travail que l’on fait, on le fait toujours comme un service à Dieu, de cette façon, en méditant en permanence, comme les vieilles feuilles tombent d’elles-même lorsque sortent les nouvelles, en remplaçant l’attachement au monde par l’attachement à Dieu, l’extraversion devient introversion, c’est son chemin naturel.
Et voyez, les vieilles feuillent tombent par terre, et la plante prend du goût. De toute façon, rien n’est sans conséquence, souvenez-vous en.
Enseignement
En répétant le Nom, la conscience se purifie. Plus tard, lorsque la foi et la bhakti se manifestent, les émotions se purifient. Lorsque les émotions sont pures, on commence à ressentir différentes sortes d’états supérieurs, et ils complètent le travail.
Lorsque vient la concentration, on peut se noyer dans le nom comme dans l’océan. Comme le nom et le nommé ne sont pas séparés, le sentiment du monde extérieur disparaît, et la puissance d’auto-manifestation du nom s’épanouit d’elle-même.
Après sa mort, on ne touche plus sa pension de retraite, mais le gain du nom répété n’est pas détruit. L’argent de vos économies, vous le cachez bien dans le recoin de votre maison où vous rangez ce qui est précieux, et vous en prenez constamment soin. Pour Dieu aussi, gardez un petit coin caché de votre cœur où vous accumulerez son Nom et de l’émotion religieuse quand vous en aurez le temps.
Ayez foi en ma parole, faites votre jap, vous en récolterez le fruit.
Quel que soit le nom que l’on préfère, en le répétant on arrivera au résultat souhaité.
Continuez le jap. Vous verrez que tous les doutes s’éclairciront spontanément. C’est ce qui s’est passé pour moi, c’est pourquoi je le dis fermement. Postures du yoga, mudras (postures des mains), pranayama, tout cela arrive par le Nom. L’inspiration et l’expiration sont profondément liées avec la pensée. A force de jap, survient un état dans lequel le pranayama arrive spontanément, on n’est pas obligé de faire des exercices spéciaux pour cela.
Le kirtan (chant en commun d’un mantra), purifie le lieu où il est chanté. Celui qui chante est aussi purificateur, celui qui écoute le devient également.
Le jour qui passe ne revient plus, alors , que vous en ayez envie ou non, vous tous consacrez votre temps au jap.
Ma disait aux enfants : « Le nom que vous aimez, tous les matins après vous être levés et avoir fait votre toilette, dix fois, douze fois, selon votre âge, écrivez-le, ensuite, mangez et étudiez. Quand le cahier est plein, saluez-le, mettez-le dans le courant de la rivière, et commencez un autre cahier.
Au début et à la fin d’un kirtan, il est bon de fermer les yeux et de méditer.
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Ma, quelle est la méthode pour calmer le mental ?
Dites constamment le nom, et vous gagnerez tout; la paix, la libération, tout vient du Nom.
Ma, quand je fais mon jap, mon mental n’est pas concentré une seconde ! Avec cette instabilité, est-ce qu’il y aura un bénéfice ?
Il y aura forcément un bénéfice. A force de jap, le mental se calme.
Quand je fais du jap, je le fais sans concentration, est-ce que j’en aurai un fruit quelconque ?
Le fruit existe forcément. Lorsque vous marchez, si vous mettez votre pied sur le feu, que vous l’ayez vu ou non, votre pied va brûler. De même, que vous y mettiez votre attention ou que vous pensiez à autre chose, il y aura un fruit. Si vous le faites attentivement, le résultat sera rapide, et si vous pensez à autre chose, le fruit sera plus lent à venir, mais il y aura un fruit. C’est pourquoi je dis que le jap est bon. Pour allumer une allumette, il faut frotter, on ne peut pas dire au bout de combien de temps la flamme jaillira. C’est aussi comme cela pour le jap, à force d’exercices, on réussit. Le mental erre de-ci, de-là, cela ne sert à rien de s’en attrister. A ces moments-là il faut penser: « Je ne vais pas rester soumis au mental, je ferai mon jap, de force ». L’instabilité est la nature du mental, mais la paix aussi. Pour le rendre paisible, il faut un refuge. Rappelez-vous mes paroles : « le jour qui passe ne revient pas, donc il faut tout le temps essayer de faire du jap ».
Est-ce qu'il faut faire le jap tous les jours à la même heure ?
De même que pour le bien du corps, il faut manger deux fois par jour, il faut méditer et faire son jap de façon régulière autant que possible tous les jours à l’aube et au crépuscule. Ensuite, tout au long de la journée, comme on boit de l’eau ou mange un fruit, il faut faire du jap autant qu’on le peut.
Ma, mon mental ne s’imprègne absolument pas de la puja, du jap, des pratiques spirituelles…
Écoute, lorsqu’on entaille un dattier pour la première fois, est-ce que le jus sort ? Lorsqu’on l’a entaillé plusieurs fois, le jus coule avec un petit bruit, et on en fait quelque chose de très solide. De même en continuant à faire du jap avec foi et bhakti l’esprit s’en imprégnera. Continue à faire régulièrement du jap et d’autres pratiques. Il n’est pas bon de rester assis la bouche vide, fais quelque chose, que ce soit chanter des kirtans, faire de la lecture, ou avoir de bonnes conversations, il faut faire quelque chose. Il ne faut pas gaspiller son temps en vains bavardages. Participe à des kirtans, tout arrive par le jap et le kirtan.
Ma, nam et kirtan, à quoi ça sert ?
Par le jap, la conscience se purifie. Le kirtan purifie le lieu où il est chanté. Celui qui chante est aussi purificateur, celui qui écoute le devient également.
Tous les jours à la même heure, priez Dieu pendant dix minutes. Si vous ne pouvez pas vous asseoir à un endroit précis à cause d’autres obligations, au moins à cette heure précise travaillez de vos mains en silence et méditez sur ce qui vous intéresse. Il n’y a pas là de pur et d’impur. Comprenez que ces dix minutes, vous les avez données, et priez pendant ces dix minutes. Gardez conscience du fait que ces dix minutes, vous les avez données.
Ma, comment stabiliser le mental ?
Faites quelque chose, pendant votre jap, restez attentifs à votre respiration. Quand le mental s’éparpille ici et là, tirez-le et attachez-le au rythme de la respiration, et vous constaterez que le travail se fera petit à petit, et que le mental se stabilisera. Pour n’importe quoi, c’est grâce à une volonté ferme que le travail se fait. En attrapant un élément, lentement, tout arrive.
Est-ce que le travail peut se faire sans initiation, uniquement par le Nom ?
Oui, il se fait par le Nom. Continuez à appeler avec le nom que vous préférez. En fonction de vos besoins, Il viendra lui-même révéler Son véritable nom.
Lorsqu’on a planté une graine, si on la regarde tout le temps, elle ne poussera pas plus vite. Après l’avoir cachée dans la terre, il faut l’arroser et la protéger attentivement. Et plus tard, quand l’arbre sera sorti, combien de graines vont naître ?
Est-ce que répéter le nom peut faire du bien ?
Tant qu’existe la forme « nom », le Nom est tout. Au départ, il faut s’aider du Nom. Vous êtes capables de faire tout ce que vous avez à faire grâce à votre intelligence, mais pour la pratique, vous vous asseyez en disant : « On le fera quand Dieu nous le fera faire ». Cette attitude n’est pas bonne.
Des tas de gens font le jap de leur mantra, mais je ne vois pas en eux la force du mantra ?
Si vous pouvez apprendre les mantras correctement, vous en constaterez certainement la puissance, mais on n’a pas appris les mantras comme cela. L’efficacité de la force du guru est certaine. Si cela était si simple, on ne pourrait plus dire que c’est une chose rare. Combien de grands sages ont pratiqué leur sadhana pendant des siècles ! Cela aussi, c’est vrai.
Ma, Nous sommes des gens du monde ordinaire, pour nous, quels sont les moyens justes ?
Simplement le Nom, je sais que tout arrive par le Nom. Donnez à Dieu tout le temps que vous pouvez.
Ma, je fais mon jap, mais rien ne se passe ?
Il faut faire votre jap, et pour en avoir envie, il faut manger et vous reposer selon les règles, de même que pour qu’un médicament soit utile, il faut faire son régime correctement, ou on n’est pas délivré de la maladie.
Un homme de loi musulman se mit à converser avec Ma. Il demanda : « Pour réaliser Dieu, il faut chanter son nom, mais si quelqu’un n’en a pas envie, qu’est-ce qu’il peut faire ?
Il faut faire des exercices comme un enfant. A force d’exercices, un enfant ignorant peut devenir compétent et même savant, de même par la force de l’exercice, vous pouvez ouvrir le rideau de la connaissance, mais d’abord il faut une foi aveugle. La foi n’a pas d’yeux.
Mais si quelqu’un n’a ni foi, ni bhakti, ni envie de Kirtan, rien, comment peut-il s’en tirer ?
Il faut bien dire que si quelqu’un a dans l’esprit « comment faire ? » il a quelque chose en lui.
Je ne peux rien faire, je pourrais le faire si Dieu me le faisait faire.
Écoutez, la force avec laquelle vous faites tout votre travail, ce peu de force, utilisez-la aussi pour essayer de dire Son nom. Puis en joignant les mains, Ma dit : Je ne peux rien dire, je parle comme vous me faites parler. L’intelligence, c’est la mère, l’ego est le père. Avec l’aide de ces parents, vous faites tout votre travail ordinaire, il faut aussi que vous chantiez les kirtans à Dieu avec leur aide. Il faut un peu essayer d’avancer dans cette direction. Je dis que même si vous n’en avez pas envie, vous devez faire les kirtans et autres pratiques spirituelles, pour avancer vers Lui avec leur aide.
A la fin, cet homme de loi dit à Ma : Ma, donnez-moi un enseignement dont je puisse me rappeler.
Ma : Pensez que c’est pour votre bien.
Cette parole lui donna de la joie, et s’étant prosterné il prit congé.
Pourquoi le mantra du guru ne fait pas son travail pour nous ?
Vous savez pourquoi ? On prend le médicament, mais on mange de mauvaises choses, alors le médicament ne fonctionne pas, la maladie ne s’en va pas. Donc, le médicament du guru est nécessaire mais il faut aussi manger de bonnes choses, c’est à dire que la nourriture et le repos doivent être corrects. Il y a tout en vous, l’unité, la multiplicité, l’infini, le non-manifesté et le manifesté.
Ma, il va falloir écluser notre prarabda karma, non ? (karma qui doit être vécu dans la vie présente) Est-ce que le jap ne détruit pas les fruits du karma ?
Écoute, il faut subir son karma, même les libérés vivants le doivent, comme lorsqu’on a éteint un ventilateur, il continue à tourner quelques temps. C’est comme cela pour les êtres réalisés, ils n’ont plus d’attachement. Et écoute, tu as accumulé beaucoup de travail, pour le faire tout seul, cela va prendre beaucoup de temps. A ce moment-là plusieurs personnes que tu connais se présentent, et en voyant ta situation se mettent à travailler ensemble, et tu es libéré en peu de temps. Le fruit du jap et des autres pratiques est que tu es libéré rapidement des liens de ton karma.
Enseignement
La qualité du nom est qu’il amène le nommé. C’est pour réaliser le nommé qu’il faut prendre refuge dans le nom. En chantant des kirtans on obtient Sa présence et on le rencontre.
Pendant le kâliyuga, la sadhana du nom est facile, directe. IL est la source de tout. N’imaginez pas que sans avoir reçu une initiation en sanscrit on ne peut pas appeler Dieu et qu’aucun travail ne se fera. Dans le nom, il y a une graine, à force de répéter le nom la graine va se développer, et à l’intérieur de la graine il y a aussi le nom. Tout est en tout. Quoi qu’il en soit, avancez en travaillant, ne gâchez pas votre temps et votre respiration ; ce que vous ferez portera des fruits : l’Un se développera sous cette forme.
Vous passez votre temps à manger, à dormir et à bavarder. Passez plus de temps en jap, le temps que vous y consacrerez ne sera pas vain, il s’accumulera. Le gain économique n’est pas vain, le corps s’en nourrit, mais il faut aussi nourrir le mental ; c’est pourquoi je dis de faire aussi une réserve de nourriture pour le mental.
Pendant le kirtan, ce n’est pas bon de bondir et de sauter, il faut le faire avec un état émotionnel calme, alors on récolte les fruits du kirtan.
Avant de commencer et à la fin du kirtan, il faut rester tranquille quelques instants , on se calmera et on trouvera la joie.
Il est dans tous les êtres sous forme d’énergie vitale, Il est le souffle des êtres qui respirent, le souffle suprême. Restez avec lui constamment unis, gardant constamment le focus sur l’inspiration et l’expiration, continuez à répéter le Nom. A partir de là vous trouverez tout ; création, maintien, destruction, connaissance, action, bhakti, tout est compris là-dedans.
Vous, au moins une fois par mois, essayez de pratiquer un vœu de samiam (maîtrise de soi, contrôle de ses émotions et de sa nourriture, pratique spirituelle), Ce jour-là, contrôlez nourriture, sommeil et tous les plaisirs.
Continuez le jap en unissant le nom et la respiration. Cet exercice produit de la stabilité mentale ; de plus, cet air qui est en nous, il couvre l’univers entier. Lorsqu’on se soumet à cet être immense, à la fin, un jour, ce courant nous amènera à Lui. Jetez-vous une bonne fois dans ce courant.
Essayez de vivre avec Lui. Comme un vieux qui rentre et sort de sa chambre avec sa canne et la garde quand il marche, essayez de L’emmener partout en répétant son nom. Vivez en Le considérant comme votre unique soutien.
L’unique médicament pour toutes les maladies est le nom de Dieu. Réfugiez-vous en lui, répétez son nom. Cela éloignera toutes les maladies.
Gardez tout, mais gardez aussi le feu de son nom allumé ; Mettez-y toutes vos forces. Si c’est Sa volonté, Il brûlera toute votre saleté dans ce feu et vous appellera après vous avoir purifié. Restez avec Lui, puis faites votre travail. Votre mari est le mari suprême, cette déesse est près de vous sous forme de femme, les enfants, le petit Krishna et la Kumari sont incarnés là, servez-les. Gérez votre maisonnée comme cela, il n’y a rien à craindre.
Essayez de consacrer davantage de temps au nom de Dieu. C’est cela qui compte, tout le reste est vain et douloureux. Le jour qui passe ne revient pas.
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Question : Ma, en m’asseyant pour le jap, j’ai sommeil, j’ai soif...pas envie de dire le Nom ?
Ma : Bon, quand tu as sommeil dors un peu, puis relève-toi pour faire ton jap ; quand tu as soif, après avoir bu rassieds-toi et continue ton jap. Ne pense pas : « j’ai bu, alors comment faire ma puja ? ». Tu dois dire le Nom. Sois convaincue que de toute façon, il va falloir le faire.
Question : Les gens disent qu’à notre époque décadente (kâliyuga), la sadhana c’est le nom, le kirtan, mais je vois qu’à beaucoup d’endroits les gens font des kirtans depuis des années, mais comme résultat on ne voit pas beaucoup de progrès, pourquoi ? Est-ce qu’il y a une méthode particulière pour le kirtan du Nom ?
Ma : Le nom et le nommé sont « un ». Si je vous appelle par votre nom, vous allez venir ici. Donc, c’est le nom qui fait le travail, il n’y a pas de doute là-dessus ; et regardez également, beaucoup de situations ont été purifiées par des kirtans. Si on n’avait pas dit le nom, les situations auraient peut-être été encore pires.
Question : Ma, dites-nous quelque chose ?
Le moment est venu de toucher votre pension de retraite, mais elle se terminera avec votre souffle. Vous voulez une joie sans fin. Comme vous travaillez dans l’espoir d’avoir une retraite, il faut également essayer de tout le temps mêler son Nom à l’inspiration et à l’expiration, alors vous tous qui voulez une paix sans fin, vous l’aurez. Continuez à vous exercer à mêler le mantra de votre divinité d’élection à votre respiration.
Question : Ma, ne pouvant pas rester longtemps assis sur mon petit tapis de prière (asana) à faire du jap, est-ce qu’il y a faute si je le fais plus longtemps assis sur une chaise ?
L’asana sur laquelle on s’assied est un petit tapis qu’on replie après la pratique, que personne d’autre ne doit utiliser, et qui garde les vibrations de la pratique.
Ma : Pourquoi assis sur une chaise ? Je vous dis allongé, comme quand vous vous reposez, on peut faire son jap en se reposant. Il faut dire le Nom, pas se reposer. Tout ce qu’on fait sans dire le Nom de Dieu, c’est un billet de retour.
Ma parle souvent de billet de retour, cela signifie renoncer à la libération et se réincarner.
Question : Ma, je fais toujours mon sandhya (rituel qui a été donné par le guru lors de l’initiation), mais il semble que je ne fasse aucun progrès dans cette direction. Pourquoi ?
Ma : Il est vrai que tu prends ton médicament, mais parce que tu manges des cochonneries le médicament n’a pas d’effet. Le médicament est le nom, le régime le contrôle de soi. En mangeant n’importe quoi, est-ce qu’on va guérir ? Quelque-soit le nombre de médicaments que l’on prend, cela ne servira à rien. En te fixant sur ta respiration, continue ton jap. Essaie de garder ton corps aussi immobile qu’une pierre.
Quelle est la différence entre un bij mantra (mantra graine) et le nom ?
Ma : Dans le bij mantra, il y a la vibration de la force du guru, et le mantra devenu vivant arrive au but. Dans un mantra normal aussi, c’est comme cela. Si on le fait avec concentration, le guru béni se manifestant dans la force du nom, tout peut se produire. Que ce soit nom ou bij, la force du guru atteignant les deux, le travail peut complètement s’accomplir.
Question : Comment peut-on dire le Nom dans la respiration ? S’il vous plaît, expliquez-le bien
Ma : Quelquefois, tout en gardant la concentration sur chaque respiration, dites le Nom sur chaque cycle de respiration. Certains ont la tête qui devient chaude et ils deviennent incapables de le faire longtemps une fois sur l’inspir et une fois sur l’expir. Savez-vous pourquoi ? par manque de brahmacharia ashram. Simplement par la destruction d’un des 4 ashrams, tous les ashrams sont détruits. Pour ceux qui auront cette expérience de chaleur dans la tête, il n’est pas nécessaire de le dire. Ils prendront appui sur leur respiration, s’essayeront en état de vacuité, et installeront le nom à l’intérieur, ce n’est pas nécessaire de le dire sur la respiration. Tout le monde ne peut pas tout supporter. Le travail se fera en restant assis immobile.
Brahmacharia, littéralement « Celui qui va vers Brahma ».Dans la tradition hindoue, la vie se décompose en quatre périodes, ou ashrams. On appelait brahmacharia ashram le temps que le jeune garçon passait chez son guru pour ses études et sa formation spirituelle, de nos jours ce mot est fortement connecté à une pratique de chasteté. La destruction d’une brahmacharia ashram signifie que ce temps d’éducation, cette première phase, n’est plus respectée.
D’un autre côté, on dit qu’il faut faire « un » le mental, le mantra et la respiration. Cet air que nous inspirons, si vous regardez attentivement, vous verrez que l’air de cette inspiration amène l’union de tous avec tous. Nous tous, nous prenons l’air de cette inspiration d’un lieu unique, et le rejetons. De cette façon, l’union de tous avec tous est réalisée. Qu’il soit d’un moine ou d’un spirituel avancé, chaque souffle vital sous forme d’air est uni avec tous les autres. Avec la force qui est la vôtre, pratiquez. Ensuite, rien n’arrive sans Sa grâce, c’est une vérité ultime.
Question : Pendant le jap, on ne fait que dire le nom, ou il faut aussi penser à la forme et aux qualités ?
Ma : Nom et nommé sont inséparables, les qualités en font partie. Tout en disant le nom, il faut penser aux qualités. D’autre part, rien qu’en disant le nom, tout se manifeste spontanément. Vérité, Brahmacharia et renoncement sont également nécessaires. Essayez aussi de donner plus de temps au satsang.
Question : Qu’appelle-t-on mantra chétania ?
Ma : Comprenez que je vous ai appelé en disant « père », et vous avez répondu à cela. Il n’y a pas de différence entre le nom et le nommé, donc si vous appelez le nom, le nommé répond. Rien qu’avec l’énonciation du mantra, si vous comprenez que le mantra est Dieu ou votre Bien-aimé, alors il devient « animé », c’est cela le mantra chétania.
Question : Est-ce qu'il y a une différence de force entre le nom et la graine ( bij) ?
Ma : Il n’y a aucune différence de force entre le nom et la graine. Comme la graine est dans la plante, la plante est dans la graine. Le nom et la graine ne font qu’un.
Question : Qu’est-ce qu’un mantra ?
Ma : Ce qui protège les gens dans le mental, c’est un mantra.
Question : Les écritures enseignent à faire le jap assis sur une asana, mais si on fait le jap sans s’asseoir sur une asana (petit tapis de prière), il n’y a pas de fruit ?
Ma : Pourquoi pas ? Cependant, selon la parole des shastras, il est bon de pratiquer assis sur une asana.
Question : Ma, dès que je m’assieds pour faire mon jap, il me semble que quelqu’un tire mon mental vers l’extérieur.
Ma : Pourquoi ? Vous ne le savez pas ? Ce sont les graines de vasana qui tirent. Il faut quand même rester fixé sur Lui. Comme les vagues au bord de la mer tirent vers la rive, et quand on y a plongé assez profondément, elles attirent à l’intérieur d’elles-mêmes. C’est pareil.
Vasana : littéralement, parfum. Ce mot est employé pour désigner les traces laissées par des actes anciens, dans cette vie ou une précédente, qui poussent à refaire les mêmes actions.
Question : Ma, si le nommé est constitué de joie, pourquoi le nom est-il tellement insipide ?
Ma : Ce n’est pas le cas, nom et nommé sont « un ».
Question : En faisant mon jap, je constate qu’il n’y a même pas un petit peu de saveur en le faisant ?
Ma : C’est le résultat de combien d’actions, d’habitudes accumulées ? Vous trouverez dans le nom la même quantité de joie que la quantité de karma qui en sera retiré.
Question : Ma, je pense souvent que quand j’aurai exécuté ce travail, terminé cet autre, je dirai le nom de Dieu, mais ça n’arrive pas ?
Ma : Et comment cela pourrait-il arriver ?
C’est comme si les gens pensaient que lorsque les vagues de la mer vont s’arrêter ils se baigneront, un maître de maison ne peut pas davantage dire le nom de Dieu quand son travail sera fini.
Question : Dans la Kalisantran Upanishad, il est écrit que si on dit le mahamantra trente millions de fois, on obtient la réalisation. Le mahamantra, c’est
Haré Ram, Haré Ram, Ram, Ram,Haré,Haré ,
Haré Krishna, Haré Krishna, Krishna Krishna Haré Haré,
Est-ce que c’est vrai ?
Ma :(Elle montre sa main en direction de tous).
Tous ceux-ci sont mes parents. Votre maison est ma maison. D’innombrables mères, d’innombrables pères. Tous les petits enfants sont mes amis.
Ce corps a tous les jours le darshan de différentes espèces de pères et de mères, et ils disent des paroles variées.
Maintenant, quelqu’un a demandé si on réalisait Dieu en jappant son nom trente mille fois ?
Un jour, un étudiant vint trouver son guru et lui demanda : Guruji, comment rencontrer Dieu ?
Le guru répondit : tu le trouveras après cent mille japs. L’étudiant commença son jap. Il ferma les yeux et commença son jap, mais dès qu’il entendait un bruit il les rouvrait.
Son mental errait à répétition, et en même temps il faisait son jap. Bien des fois, sa méditation stoppait. Il n’essayait pas de se concentrer, il répétait seulement son mantra. A la fin, il alla vers son guru et lui déclara : « J’ai fait cent mille japs, mais je n’ai pas trouvé Dieu ».
Le guru répondit : « Comment aurais-tu pu rencontrer Dieu ? Il faut faire le jap totalement concentré ».
La parole du guru n’est jamais mensongère. « Ce corps » aussi dit qu’il faut faire le jap avec une volonté sans faille.
Si tu es totalement dans ton jap ou ta méditation, qu’est-ce qui est impossible ? Dans le royaume de Dieu, tout est possible. Il va falloir faire jap et méditation.
Si tu hésites à les faire, continue. Le feu naît du frottement de deux bâtons ; le feu c’est la lumière. La nature de Dieu est lumière. Continue ta sadhana, ce qui doit se réaliser se réalisera.
Question : Qu’appelle-t-on mantra chétania ?
Quand les mantras sont vivants (chétania), tu peux parler à ta divinité d’élection comme tu parles à ce corps. On appelle les rishis « voyants de mantra » ; Les rishis voient les mantras comme tu vois ce corps et comme ce corps te voit. La raison pour laquelle on répète un mantra se révèle d’elle-même si le mantra est éveillé.
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Enseignement
Toi, deviens quelqu’un ! Et pense que quoi que tu fasses, c’est par Sa force. Si c’est de méditer que tu as envie, fais-le, si tu as envie de dire le nom, fais-le. A force que le corps le fasse, il y a espoir que le mental aussi s’y mette. Ne vois-tu pas qu’une pierre se creuse continuellement si l’eau tombe dessus goutte à goutte. D’abord le désir, puis le renoncement arriveront d’eux-mêmes. Sans mourir, on ne peut pas se trouver.
Dire le nom de Dieu, dépendre de Lui, servir dans la mesure de sa force, c’est comme cela que le karma est détruit. Tout ce qu’on fait, c’est Son service. Essaie de faire toutes tes actions en reposant sur Dieu. En sachant reposer uniquement sur Dieu, le servir. Avec le nom de Dieu dans l’esprit et la bouche, dans les mains le travail. Essayer de connaître la vérité est l’unique raison d’être un homme. Il ne faut prier que pour la grâce du Guru. Il va falloir faire ce qu’il te fera faire. Essaie de formater ton mental comme cela. Par l’attention à la souffrance on obtient la souffrance, d’accord ? Donc il faut donner son attention à la joie suprême. La recherche de la vérité est le seul devoir de l’homme.
Ne dépendre que de Lui, tout Lui abandonner. Dire son nom. En toutes situations l’appeler et tout Lui abandonner. La volonté d’obtenir la vérité, ce qui amène l’éveil, c’est cela que l’homme doit saisir. Tout ce que fait Dieu est bon. Tout existe par la volonté du bien. L’unique devoir de l’homme est de l’appeler continuellement sans autre considération, de dépendre de lui en tout. Pense tout le temps à ses pieds, essaie de gagner une pension réelle. Celui qui est tout, pense à Lui à chaque seconde.
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Question : Ma, la méditation vient-elle des exercices ou des tendances karmiques ?
Cela vient des deux, exercices et tendances karmiques. L’action sera belle dans la mesure où la conscience sera pure. La nuit lorsque l’on dort, dormir en répétant Son nom. Le monde est là aujourd’hui, il ne le sera pas demain. Vivez en esprit de service. Il a donné des yeux, voyez uniquement qu’Il est vôtre. Il a donné des mains, servez-Le. Il a donné des pieds, faites son parikrama (tour). Le mental est Son serviteur. Vous prenez votre repas, c’est quelque chose que vous Lui donnez. C’est pourquoi l’on dit que quand vous faites votre jap, vous devez penser que vous êtes un instrument, et que l’instrument fait ce qu’Il lui fait faire. Priez pour que tout ce qui est fait par toi soit bénéfique, soit une pensée juste, et que tout soit son service.
Question : Comment la pensée de Dieu peut-elle être présente pendant les 24 heures du jour ?
Ma : Par l’exercice ! A force d’exercice, tout est possible. Les gens qui méditent, que la concentration soit là ou non, effectuent leur exercice de méditation. Que l’envie de faire du jap soit là ou non, on essaie de s’exercer au jap. Essayez de garder en tout temps parfaitement le Nom de Dieu à l’esprit. A la maison comme à l’extérieur, gardez à l’esprit qu’en dehors de Dieu seul, il n’y a rien. Dans le sentiment de dualité, il y a de la souffrance. « Je ne suis qu’un instrument dans la main de Dieu. Comme Dieu me conduit, c’est bien. C’est Dieu qui gère le monde entier.»
Question : Pourquoi oublie-t-on de méditer sur Dieu ?
Ma : On oublie de méditer sur Dieu parce qu’on ne l’a pas réalisé. Garde toujours à l’esprit que tout ce qui se passe dans ce monde se passe par Sa volonté ; tout appartient à Dieu. Lorsque tu es éveillé, médite sur Lui ; fais de bonnes actions, prie. Il faut pratiquer jap, méditation, prière. Le soir, quand tu vas te coucher, avant de dormir, remémore-toi tout ce que tu as fait de bien ou de mal dans la journée. Prie, et offre aux pieds de lotus de Dieu toutes tes actions. Prie continuellement pour avoir l’esprit d’offrande. Ne pense pas que ça n’a pas d’importance, on peut faire le mal, ensuite on demandera pardon à Dieu. Essaie de faire le mieux possible ; ne regarde même pas du côté du mal. Prie, essaie par tous les moyens de t’offrir aux pieds de lotus de Dieu.
Question : A propos de ce que vous dites : « Cela vient par la pratique », qu’est-ce que c’est ? Pourquoi devons-nous compter nos jap ? Même si on ne compte pas, on en fait le nombre ?
Ma : Cela vient par la pratique, on peut poser beaucoup de questions là-dessus. Il existe un yoga de la pratique. Toutes les pratiques que tu fais pour obtenir la manifestation de Dieu, c’est le yoga de la pratique. Vous, vous êtes liés à un nombre, Dieu ne l’est pas. A force de compter, cette liaison disparaît.
Lorsque tu as fait 108 jap et que tu les as offerts, que signifie offrir les mantras ? S’offrir soi-même aux pieds de Dieu. Que signifie se prosterner ? Devenir totalement offrande aux pieds de Dieu. Vous lisez les écritures, ce mantra que tu dis contient les fruits de tous les mantras. Le fruit de 108 jap est spécial ; même les jap non comptés portent des fruits ; il y a aussi le fruit de 1008 jap, il y a le fruit d’un seul jap. Pour maîtriser un mantra, il faut le réciter plusieurs centaines de milliers de fois, pour le Gayatri mantra, c’est deux millions quatre cent mille fois. A la racine, que ce soit essentiel ou non, c’est une seule chose. Il ne faut pas faire son jap sans conscience, sinon il n’est pas fait correctement. Il faut le faire avec la conscience de s’offrir soi-même avec le jap.
Question : Quelqu’un fait le rituel de Rudra (Shiva redoutable) en suivant toutes les prescriptions, un autre sans faire attention aux règles. Est-ce mal ?
Ma : Ce corps a entendu dire qu’il y a faute si on ne respecte pas les règles. Un petit enfant qui commence à apprendre à lire ne sait rien, il fait des tas de fautes, et pourtant, pour lui donner de l’énergie, on lui dit qu’il a très bien travaillé, mais quand il grandit, on lui montre ses fautes, pour qu’il fasse attention et n’oublie plus. Tu as la réponse à ta question ?
Question : Oui Ma ! Grâce à vous j’ai compris.
Est-ce qu’on peut donner à quelqu’un d’autre le fruit de son jap ?
Ma : Si on a la force intérieure de le donner, on peut le faire. La personne à laquelle on a décidé de le donner peut le recevoir. L’offrande de mantra est possible.
Question : Est-ce-que la simple volonté ne suffit pas ?
Ma : Cela suffit, mais on ne sait pas ce que tel ou tel a dans l’esprit. Quelqu’un a offert à ce corps un très beau vêtement ; ce corps l’a immédiatement donné à quelqu’un d’autre, et le donateur en a été très triste, elle en a conclu qu’elle ne l’avait pas donné de la bonne manière. La personne en question a dit « Ma, si vous aviez donné ce vêtement après l’avoir porté quelques temps, cela aurait été bien ». Ce corps lui a répondu : « Tu as donné ce vêtement, après Ma peut faire n’importe quoi, le brûler, le porter ou le donner à quelqu’un ». Une année, de la même façon, quelqu’un donna un très beau châle de laine. Après l’avoir utilisé deux ou trois jours, il fût donné à quelqu’un. Deux ou trois jours après que ce corps l’ait donné, la personne en rapporta un nouveau. Cette année-là à Dacca, ce corps a donné dix-neuf nouveaux châles l’un après l’autre. Une fois, quelqu’un a dépensé beaucoup d’argent pour faire faire une belle courtepointe pour ce corps. Ce corps l’a immédiatement donnée à quelqu’un d’autre. On a su que celle qui avait donné la courtepointe avait dit : « Ma n’a pas du tout utilisé ma courtepointe sur son corps, et j’en suis très heureuse : Ma m’aime beaucoup ! Je suis très heureuse ; Ma est la maîtresse, qu’elle l’utilise ou qu’elle la donne à quelqu’un, ce qu’elle a du plaisir à faire est source de vraie joie ».
Question - Comment vient l'intérêt pour le nom de Dieu ?
Ma : L'intérêt pour le nom de Dieu se développe progressivement à force de le répéter. Tous les noms sont des noms de Dieu. Toutes les formes dans le monde sont des formes de Dieu. A ce moment, le vénérable Sri Gopal Thakur s'apprêtait à prononcer quelque chose quand Ma a dit : Sri Gopal Thakur dit que de nos jours, on entend beaucoup parler de la grandeur du nom de Dieu, mais lorsque le chant du nom de Dieu commence quelque part, alors certaines personnes se sauvent.
Dr Pannalal : En faisant du jap, je n’ai rien obtenu, mais je ne peux pas l’abandonner ...
Shri Gopal Thakur - Tu n’as pas dû le faire correctement ?
Ma - Le nom a été prononcé correctement ? Prononcer le nom de Dieu amène un goût divin. La nature du nom est de créer une saveur. Père, (Dr. Pannalal). Tu ne ressens aucune saveur en prenant le nom de Dieu ? Si tu ne ressens pas la saveur, pourquoi n’arrêtes-tu pas jap et kirtan ? Mais le nom de Dieu ne peut être abandonné. Ton mental a atteint un état où tu ne peux pas abandonner le nom de Dieu, et c’est un gros progrès.
Question : Même en sachant que la mauvaise habitude du jap ne m’a jusqu’à présent rien apporté, je n’en perds pas l’habitude.
Ma : D'accord. Si l’habitude de réciter le nom de Ram ne te quitte pas, alors tu devrais comprendre que Ram t’a attrapé. Lorsqu’on est malade, même si manger quelque chose est interdit, la nature fait qu’on mange le mauvais aliment. Une fois, quelqu'un a dit à ce corps, "Ce monsieur aime manger de très bonnes choses." Ce corps lui a répondu, "Quand tu manges quelque chose, tout d'abord offre-le mentalement à Dieu, mange-le ensuite." Il s’est demandé comment cela pouvait être possible? Je mange tout ce que je trouve. Comment offrir de la viande, du poisson, tout à Dieu? Une fois, quelqu'un lui a donné un œuf à moitié cuit. Maintenant, comment offrir cela à Dieu? Comme résultat, toute son alimentation non végétarienne a cessé.
Au docteur Pannalal : Père, écoute l’essentiel ; Ce qui doit s’en aller s’en va de soi-même. L’habitude que tu as prise de dire le nom de Ram, elle ne peut plus s’en aller.
Ma dit : Comme au bureau, les gens mangent du pan (feuille de bétel) et travaillent aussi, continuez à dire le Nom et continuez à travailler aussi. Comme vous remontez régulièrement votre montre, faites aussi régulièrement votre jap. Maintenez votre attention sur Lui, essayez de maintenir votre esprit à ses pieds. Le satsang et le chant dévotionnel aident dans la pratique. La seule question est la question de Dieu, tout le reste est douleur et inutile. Dites Dieu ou Allah, ils sont tous « un ». Où il y a Ram, il y a paix, là où il n'y a pas de Ram, il y a désordre. Si vous voulez parler de quelque chose, ne parlez que de Dieu. Si vous voulez écouter quelque chose, écoutez parler de Dieu. Dieu a des formes infinies. Ne restez pas sans Dieu. Voyez Dieu dans tout. Où il y a Shiva, il n'y a pas de pierre. Où il y a une pierre, il n'y a pas Shiva. Où il y a Allah, il n'y a pas de douleur. Même si votre mental n'est pas en Dieu, essayez quand même. Vainquez l'ego par l'ego. Même si votre esprit erre, saisissez-le et attachez-le à Ses pieds. Le mental a l’habitude d’errer, mais aussi de rester en paix. Ce corps n'a pas de maison. Ce corps ne va dans la maison de personne, ne mange chez personne. Nous n’avons qu’une seule destination éternelle. Qui êtes-vous? Vous êtes Lui ! Vous êtes Lui ! Vous êtes Lui ! Il n'y a rien d'autre que Lui. Dans chaque forme, tous ces gens viennent pour donner le darshan. Voyez! Quelle grâce de Dieu! Qu'est-ce Dieu? C'est notre propre affaire. On n’a pas enseigné à lire et à écrire à ce corps. Je parle comme une enfant un langage de perroquet.
Question : Ma, est-ce qu’il est bon de compter ses japs, ou non ?
Ma : Il est bon de toujours essayer de prononcer le nom de Dieu. C’est plus facile de répéter en comptant. L'avantage est que pour compléter le nombre fixé, il faut s’y consacrer pendant un certain temps. De cette manière, en acceptant cette discipline, le chemin de la libération s’éclaircit. En complétant le nombre quotidien de répétitions, le jour où le nombre réel est complété, Sa lumière se manifeste instantanément. Nous ne savons pas quand notre nombre sera complet, mais répéter un nombre spécifique chaque jour est une bonne pratique.
En méditant sur Dieu, en répétant constamment son nom, l'esprit commence à se stabiliser. Il est naturel pour l'esprit d'être instable en raison de son attachement aux objets. Se concentrer sur un seul Dieu peut dissiper cette agitation de l'esprit. Une fois que l'on est habitué à répéter le nom, on peut atteindre la paix.
Question: Pourquoi faut-il couvrir le chapelet ou les mains pendant la récitation du mantra.
Ma: Si on couvre son chapelet, personne d'autre ne peut récolter le fruit du jap. Les écritures mentionnent également que si une autre personne touche certaines parties du corps pendant la pratique, elle ne peut prendre ce bénéfice. Cependant, cela ne signifie pas que personne d’autre ne peut en profiter. Il est dit à propos de la lecture de textes sacrés que là où la lecture est faite, le lieu, l'auditeur, le lecteur et l'atmosphère là-bas, tous reçoivent quelque chose du fruit de la lecture. Ensuite, d'un autre point de vue, qui sont ces âmes qui viennent récolter le fruit de la récitation? C’est aussi toi. Tu es l'universel. De ce point de vue, il est dit que quiconque récolte le fruit de ta pratique entre en toi-même.
Question : Ce jap qu’on fait, il est comment ? J’ai entendu dire que c’est le guru qui prononce, et moi j’écoute seulement, écouter dans cet état d’esprit, c’est cela le jap ?
Ma: Ce que tu dis, ce mantra que le guru t’a donné, l’écouter comme venant de la bouche du guru, simplement écouter en gardant ce sentiment à l'esprit, c'est aussi une forme de sadhana. Le maître qui a donné l'initiation, lui-même est en toi, et le mantra de ton initiation est également en toi. En récitant, pense que lors de ton initiation, le maître l'a donné comme cela, et maintenant tu reçois le mantra de la même manière en étant assis tranquillement. En pratiquant ainsi, l’esprit des gens s'ouvre. Certaines personnes essaient de réciter en concentrant leur attention sur la respiration. Dans ce cas, la respiration, le mantra et l'esprit, c'est l’union des trois. La respiration se fait, le mantra est également récité sur son rythme, mais où est allé l'esprit? Si cela se produit, le mantra n’est pas réellement dit. Il faut s'efforcer d’unir l'esprit avec la respiration et le mantra. Une fois que cette union est réalisée, la lumière apparaît.
On parle également de méditer sur le sens du mantra en le récitant, cela peut aussi se faire. On doit réciter en gardant à l'esprit la signification du mantra, celle qui est présente dans le mantra lui-même. Si on le fait ainsi, tout le corps, des pieds à la tête, réagit. Ce type de secousse dans le corps ne peut se produire que lorsque la région où se trouve le nœud correspondant reçoit une impulsion. Comme lorsqu'on frotte du bois le feu jaillit, si l'on creuse toujours au même endroit l’eau jaillit, de la même manière, en récitant, toutes les régions du corps où se trouvent des nœuds s'ouvrent.
Question: Ma, si même après avoir pratiqué sadhana et jap pendant longtemps, on n’a eu aucune expérience, même après tant d’efforts obtenu aucun résultat , on a le sentiment qu’on n’obtiendra jamais rien !
Ma : Écoute, c'est comme quand un fils travaille, gagne de l'argent et le donne à son père, le père garde cet argent pour son fils. De même, lorsque un disciple fait un certain travail, parfois le guru peut donner au disciple des expériences correspondantes, et parfois non, mais le maître garde le fruit de ce travail, c'est certain. Où irait le fruit de ces actions? Il reste là. En faisant sa sadhana il faut se rappeler à tout moment que c'est grâce à Dieu qu’on a pu consacrer autant de temps à son service.
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Enseignement
(A propos de l’offrande du jap, Ma dit:)
Il faut réciter et ensuite offrir. Si on le garde pour soi sans l'offrir, il y a un risque que cette chose précieuse soit perdue parce qu'on ne reconnaît pas sa vraie valeur. C'est comme si un petit enfant avait un bijou précieux, mais comme il ne le sait pas, il peut le jeter. Garder quelque chose pour soi peut donner un certain résultat, mais le fruit ne sera pas totalement protégé. Si une chose est gardée dans un récipient, le résultat ne sera pas le même que si elle était offerte complètement. C'est pourquoi il est préférable de l'offrir.
Un petit garçon apporte un objet à sa mère, un objet qu'il a trouvé, mais il ne sait pas ce que c'est. La mère, en voyant l'objet, reconnaît sa grande valeur, alors elle le prend des mains du garçon. Quand l’enfant a grandi et peut comprendre, elle lui rend l'objet en lui disant : "Je l'avais gardé pour toi en toute sécurité, maintenant prends-le".
Une fois qu'on en a la capacité, on cesse d’être ignorant. Avec l'âge et la connaissance, la compréhension se développe pleinement. A force d’offrir, lentement, on commence à comprendre que le nom et le nommé sont identiques. Qui suis-je? Qu'est-ce que c'est que se trouver soi-même? Lorsqu’on le sait, le mantra est parfaitement prononcé. On ne peut pas savoir quand cela se produira, donc on doit le découvrir en pratiquant.
Conseil: Une pratique infinie, une expérience infinie, une lumière infinie, et ensuite le non-manifesté, quelle que soit la voie que l’on suit, il faut continuer à faire son jap. J'ai dit infini pourquoi? Les feuilles d’un l'arbre sont innombrables, puis même avec une forme ordinaire, il y a une infinité de changements de forme. Il y a aussi de l'infini dans cette direction. Plus tard, quand la lumière apparaîtra, alors seulement ce sera fini. Et seulement alors, à la fin, on dira qu’Il est manifesté. Les graines sont comme cela, les branches et les rameaux comme ceci, mais tout est infini. De la même manière, du point de vue de la pratique, tout est infini. A force de pratiquer, à un moment donné, le feu jaillira. Le feu est partout, on ne sait pas quand on aura assez frotté, il faut donc rester ouvert. Certains yogis peuvent peut-être dire après combien de répétitions la lumière apparaîtra.
Il faut donc continuer à pratiquer. La mère gardera cela en sécurité. Quand la lumière apparaîtra - un dans l'infini, et l'infini dans un - quand le nombre de japs sera suffisant, alors on aura quoi ? Le Nom et le Nommé deviendront « un », c'est-à-dire tout ce que tu as offert te reviendra (sous forme de Nommé).
Parfois, on voit que malgré la dévotion, la discipline, la pratique, rien ne se produit. Complètement désespéré, on abandonne tout, même la nourriture et le sommeil, la souffrance est telle qu’on cesse d’agir. Mais c’est seulement quand l'attention est complètement concentrée que la lumière apparaît.
Seulement le Nom. La souffrance détruit la souffrance. Il faut constamment pleurer en l’appelant.
Continuez à agir et offrez toutes les actions à Ses pieds. 'Tout, bon ou mauvais, je le mets à Ses pieds', il faut avoir cet état d’esprit. Ne soyez pas séparé de Lui, sinon vous souffrirez. Gardez-Le en vous. Mêlez le Nom à tous vos actes.
N’abandonnez pas le Nom, continuez discrètement votre jap. Personne ne doit le voir ou l’entendre. Après avoir obtenu une naissance humaine, ce qui est rare, il ne faut pas la gaspiller. Comme la respiration est continue, répétez continuellement le nom.
Parler de Hari (Vishnu) seul a du sens, tout le reste est vain et douloureux, où est Ram, là est le repos (Aram). Là où Ram n’est pas, il y a l'agitation.
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Question : Si le jap n'est pas offert au maître mais est gardé pour soi, sera-t-il perdu ?
Ma : Si le guru a dit de ne pas l’offrir, même s'il n'est pas offert, il reste toujours dans ses mains. Ce qu'il a dit de faire, il l’amène peut-être à la plénitude en le gardant avec lui; à d’autres moments, il le réalisera en le laissant avec le disciple. Où, quand cela portera des fruits, c’est lui qui le sait. De plus, rien n'est jamais vraiment perdu. Tous les japs qui ont été faits donneront leurs fruits un jour. Mais parfois, ils sont détruits par des erreurs, de l'injustice, rien ne reste sans résultats.
Question : Ma, comment peut-on se concentrer sur le nom de Dieu ?
Ma : Vous comprenez déjà que vous ne pouvez pas vous concentrer, c'est aussi par sa grâce. Même si vous n’en avez pas envie, en prenant le médicament prescrit, cela fait du bien. Vous vous améliorez. Ce n’est pas comme dans les affaires du monde, où parfois cela marche, et parfois non, ce n’est pas comme cela dans ce domaine, vous aurez votre résultat. Abandonnez tout pour poursuivre votre sadhana, ou répétez le nom comme votre guru vous l’a prescrit en restant dans la vie de famille. Une fois que la capacité d'aimer Dieu est développée, il n'y a plus de chagrin. Même la séparation est un bonheur.
Les personnes qui font une sadhana du nom et de la forme disent que tout est accompli simplement par le nom. Car le nom et le nommé sont « un ». Et ceux qui prennent le chemin de la connaissance, disent que prononcer simplement "Je suis Brahman" avec la bouche ne suffit pas, cela doit être expérimenté concrètement.
Tous ces chemins sont des moyens différents d'atteindre Dieu. Donc, ce n’est pas contradictoire. Certains disent que seul Brahman existe et rien d'autre, et d'autres disent que dans toutes les formes et tous les êtres, il n’y a en réalité que Lui. Nous qui vivons dans la dualité disons que Dieu peut être atteint par ce nom mais pas par cet autre. On dit aussi que si Dieu est le but, alors il peut être atteint en l'appelant par n'importe quel nom, car tous les noms sont les siens. Où n’est-il pas ? Alors, si le but est d'atteindre Dieu, le simple fait de répéter son nom, la méditation, la contemplation ou toute autre pratique permet de Le réaliser. Toutes les pratiques ont pour but de manifester Dieu en soi. C'est pourquoi nous disons "Jay Ram", "Jay Ma" etc. Eh ! Ram ou Ma, qu’ont-ils à vaincre pour qu’on dise « Jay Ma »? (Littéralement, Jay signifie victoire) Ils sont toujours associés à la victoire, alors c’est pour expérimenter cela qu’on parle ainsi. C'est pour cela qu’on dit « Jay Ma, Jay Shiva, Jay Hari (Vishnu) »
Question : Ma, Pourquoi faut-il offrir le jap après l’avoir fait ?
Ma: Écoutez, si un petit enfant trouve quelque chose de chouette et veut le garder, il peut le perdre car il ne comprend pas sa véritable valeur. Mais s'il le donne à sa mère pour qu’elle le garde, elle en comprendra la valeur et le gardera soigneusement. Plus tard, quand les enfants sont grands et comprennent la valeur des choses, la mère leur rend ce qu'elle avait gardé. De même, si quelqu'un offre le fruit de sa sadhana à Dieu, le fruit n’est pas détruit. Au bon moment, Dieu le lui rend. C'est-à-dire que quand il s’aperçoit que ses désirs et ses mauvaises tendances diminuent, il comprend que Dieu lui rend le fruit de sa sadhana. C'est là le sens de dédier son jap. Après avoir dédié le Jap, il faut se prosterner aux pieds de Dieu. Qu'est-ce que le pranam? C'est incliner la tête à Ses pieds. Que se passe-t-il alors ? Les pieds de Dieu et la tête du serviteur deviennent « un ».
Question : Ma, si en prononçant le nom de Dieu une fois seulement tout peut être accompli, alors pourquoi ne récoltons-nous pas de fruits en répétant son nom des tas de fois ?
Ma : Pour que cette unique fois puisse avoir lieu, il faut avant l’avoir fait encore et encore. C’est en le faisant ainsi qu’une fois la lumière de Dieu se manifestera. Le nom n'est pas dit comme il le faudrait, c'est pourquoi il doit être répété encore et encore.
Question : J'ai entendu dire qu'en prononçant une seule fois un mantra, on peut détruire plus de péchés que tous les péchés qu’un pécheur peut commettre. Et voilà la question: comment faut-il prononcer son mantra pour obtenir ce résultat ?
Ma : C'est le maître qui détermine comment prononcer le Nom. C’est en prononçant le nom de la manière que le maître l’a dit que l’on y arrive.
Question : Que se passe-t-il pour ceux qui n’ont pas le refuge d’un guru ?
Ma : Pour celui qui n’a pas de guru c’est le nom lui-même qui lui enseignera la manière de le prononcer. Le nom doit être plein de vitalité, c'est-à-dire qu'il doit être prononcé avec le souffle vital. C'est ainsi que le nom donne son essence. En disant le nom, il se met à exister. Lorsque le nom vient à exister, on comprend comment il peut être prononcé.
Question : "Le nom existe", je ne comprends pas cela?
Ma : Prononcer un nom signifie le faire volontairement; et « le nom existe » signifie que cela se produit spontanément, comme lorsque la faim survient la pensée de la nourriture vient spontanément. De même, quand vous serez affamé de Dieu, le nom de Dieu se prononcera tout seul.
Question : La seule prononciation du mantra suffit-elle pour obtenir la réalisation divine ?
Ma : Oui, il est obligé de se manifester. Si on l’appelle avec une intensité suffisante, Il se manifestera. Le nom et celui qui est nommé ne sont pas différents, d’accord, donc dès que le nom est prononcé, Il se manifeste.
Question : Pourquoi devons-nous compter le nombre de répétitions du mantra?
Ma : C’est mieux de réciter en comptant, car qui peut dire combien de répétitions doivent être faites pour ressentir sa grâce. Mais si l’esprit de quelqu'un est totalement absorbé dans la répétition du nom, alors il n'a pas besoin de compter. Si on ne compte pas, on peut commencer à réciter mentalement et finir par s'endormir sans s’en apercevoir. Par conséquent, il est généralement conseillé de faire son jap avec un mala et de tenir un compte du nombre de japs.
Question : La méditation est-elle un obstacle à la récitation du mantra?
Ma : Vous commencez à réciter tout en méditant sur votre Isht (déité que l’on aime), à la fin, lorsque vous êtes complètement absorbé par les lettres dont il est l’incarnation, vous méditez. En récitant le mantra l'esprit se concentre. Il faut essayer de rester concentré sur les lettres du mantra.
Question : Que signifie le jap-non jap ?
Ma - Le jap-non jap est celui qui se produit spontanément. On n’a pas besoin de le faire.
Question : Que puis-je faire pour le provoquer?
Ma : Vous devez simplement continuer à réciter et à méditer. Ce qui doit arriver par le nom arrivera de soi-même.
Question : Lorsque nous nous asseyons pour méditer, les enfants nous dérangent beaucoup. Que devrions-nous faire?
Ma : Vous devriez regarder les enfants comme Bal Gopal (une forme de Krishna enfant), ne pensez pas qu’ils vous énervent.
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Enseignement
Seule la pensée de Dieu, est vraiment importante.
Par conséquent, dans l’ashram (période de vie, il y en a 4) du maître de maison (grihasthashram), servez l’enfant Gopal (Krishna), servez la Kumari. La femme doit voir son mari comme le mari suprême et le mari doit voir sa femme comme la déesse du foyer. Servez vos parents, vos gurus et vos aînés avec cette attitude.
Comme on remonte sa montre tous les soirs, vous devez consacrer un peu de temps à la pensée de Dieu. C'est le seul moyen de rencontrer Dieu pendant la phase de la vie de famille. Considérez votre maison comme un temple de Dieu. Toutes les personnes dans ma maison sont des incarnations de Dieu. Je les sers, ce service est service de Dieu En adoptant cette attitude, on peut espérer que vous deviendrez progressivement des serviteurs accomplis.
La nature des désirs matériels qui résident dans l'esprit est de troubler la concentration. Par conséquent, tant que vous n’avez pas envie de faire le jap et la méditation, persévérez à les pratiquer. Un sommeil limité, de la nourriture, etc., sont des moyens.
Lorsqu’on part en voyage, on n’emporte que ce dont on a besoin, on ne prend pas toute la maison, alors, sur le chemin de Dieu, ne prenez que la quantité de nourriture et de repos nécessaire. On dit bien : « ce que tu manges, tu le deviens. » La nourriture non adaptée tire l'esprit vers l'extérieur.
Parfois, consacrez une journée au suprême, par exemple une journée par mois ou par semaine. Pendant 24 heures, faites des efforts constants pour attirer votre esprit vers lui à travers la méditation, la récitation de mantra, la prière, l'étude, le kirtan, etc.
Grâce à ces efforts votre attachement perpétuel à vos habitudes héritées de vies antérieures diminuera.
Vous avez été tellement absorbé par les objets, maintenant concentrez votre esprit sur Dieu. Vous verrez que le chemin s’ouvrira progressivement. Les préoccupations matérielles s’en iront. Les voiles disparaîtront progressivement.
Ce qui est éternel détruira ce qui est éphémère. Comme le feu a le pouvoir de chauffer, vous ne pouvez pas avoir froid près du feu, si vous allez dans un environnement glacé, vous ne pouvez pas non plus avoir chaud.
C'est comme cela que la récitation du nom de Dieu, le nom du Seigneur, élimine le péché. Il est dit que l'homme ne peut pas commettre un nombre de péchés tel que nom de Dieu ne puisse pas les détruire. Vous pouvez brûler tout ce que vous voulez avec une flamme, vous ne pouvez pas accumuler autant de choses à brûler que ce qu’une seule étincelle peut réduire en cendres.
La pensée de Dieu, les efforts pour aller vers Lui détruiront tous vos péchés. La destruction sera détruite, l’essence de la lumière se manifestera. Lorsque vous vous tournerez vers Dieu, votre force intérieure augmentera.
Pratiquez. Enchaînez-vous à la contemplation de Dieu, que vous en ayez envie ou non. Je dois donner ce temps à Dieu. Espérez que tôt ou tard, votre esprit sera absorbé – et le restera.
Les écritures, comme les grands saints disent: Si vous restez concentré sur la pensée du suprême il est impossible que vous ne le rencontriez pas.
Faites des efforts jusqu'à ce que vous atteigniez votre objectif, ne cessez pas d’en faire. La vérité sous forme divine est en vous, n'est-ce pas ? C'est pourquoi il ne faut pas abandonner votre pratique, votre méditation. Votre objectif est de vous trouver vous-même. Joie – Joie, c'est tout. Où est la tristesse ? Il n’y a que Lui.
Le nom et le nommé sont identiques. Il est lui-même sous forme de nom. Les lettres sont la forme de la divinité à partir de laquelle la conscience se forme, comme un arbre qui pousse à partir de la graine. Réciter ce Nom, dont tous les noms ne sont que des formes, c'est là où réside la lumière. Il est aussi sans nom et sans forme, on le comprend lentement.
Si on naît humain et qu’on ne fait pas cet effort, en quoi est-on différent d'un oiseau ou d'une bête ? Il faut rechercher votre propre lumière pour votre propre bien.
Même les plus riches ne trouvent pas la paix. La paix ne réside pas dans la richesse. Où se trouve la paix ? Mon essence est paix, connaissance, conscience. Tant qu’on ne le comprend pas, où est la paix ? Pour vous trouver vous-même, faites-vous lumière.
La lettre qui apaise l'esprit est le mantra ! Les lettres sont conscience, le mot Brahman - le nom Brahman. Ne vous séparez pas de la forme et du nom.
En vous déplaçant, en mangeant, en dormant, continuez le jap, voilà ce que dit ce corps. Soyez pèlerins de l’immortalité, ne soyez pas du côté de la mort. Suivez le chemin de l'immortalité. Être avec Dieu sous forme de vérité, c'est ce qu'on appelle satsang. En prenant refuge ainsi, toutes les fautes disparaissent. Vous êtes le père, la mère, vous êtes le parent, l'ami, vous êtes tout, comprenez-le.
Est-ce qu’Il peut ne pas donner ? Il est impossible que vous ayez un désir intense et qu'Il ne se manifeste pas. Mettez-y toute votre force, alors seulement vous recevrez. Père, une fois qu’on a réalisé l'Un, tout vient.
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Question : Quel mantra simple faut-il pratiquer pour obtenir la bénédiction de Ma ?
Ma : Père, accepterez-vous tout ce que cette petite fille dira ? Le chemin pour atteindre Dieu est simple et direct. Les mots du guru sont les meilleurs mantras. Si le mantra du guru est récité correctement la lumière arrivera. Le royaume de Dieu est magnifique, si c’est lui qui enseigne on va forcément réussir l’examen. Illuminé par la force du guru on ne peut pas échouer. Ceux qui entrent dans le feu brûlent. Le nom, la forme puis le sans nom ni forme. Si le jap attire, alors Il a tous les noms et toutes les formes. Si le sans-forme attire alors Il est sans nom et sans forme. Père, il ne faut pas faire du commerce ou du marchandage avec Lui. J'ai médité pendant tant de jours mais je n'ai rien obtenu, il ne faut pas penser comme cela. « Il médite sur le souffle vital mais ne trouve rien », cela ne devrait pas être appelé sagesse. Il est le souffle des souffles, l’âme des âmes. Il est le sien des siens. Il ne faut pas faire de commerce avec Lui.
Question : Ma, est-il nécessaire d’utiliser un chapelet de rudraksh (graine d’un arbre consacré à Shiva) pour faire son jap ?
Ma : Tout comme chaque puja a ses propres fleurs, les mantras ont des vibrations différentes, et les chapelets aussi sont différents. Le chapelet est certainement nécessaire, mais parfois il n'est pas possible d’en utiliser un. Le but est de pratiquer jusqu'au moment où la manifestation du sens apparaît spontanément. Quand le jap se fait tout seul,on n’a pas besoin de le compter. Mais tant qu’on le fait volontairement, il faut le compter.
Il y a une différence entre « faire le jap » et « le jap se fait ». Après l’avoir fait le nombre de fois prescrit, il faut l’offrir à Dieu. Comme on mange à heure fixe, il faut aussi pratiquer régulièrement, deux à trois fois par jour. Si vous pouvez le faire plus souvent, c'est encore mieux. Vous devriez atteindre un état mental tel qu’il est difficile de perdre la conscience de Dieu
Question : Que faire en cas d'impureté ?
Ma : Le nom de Dieu élimine toutes les impuretés. Où il y a du chagrin, il y a de l'impureté. Le jap, la méditation et la concentration peuvent être pratiqués dans n'importe quelle situation. Il faut aussi respecter les règles de votre état de chef de famille.
Question : On peut aller quelque part par différents moyens, certains vont en charrette à bœufs, en voiture, en avion, en jet. Alors, parmi tous les noms de Dieu qui peuvent vous amener rapidement à sa présence, un jet vous emmène rapidement quelque part ?
Mère : Tous les noms ont la même puissance, il n’y a pas celui d’une charrette et celui d’un avion.
Question : Il y a différentes sortes de moyens pour atteindre un lieu. Il y a aussi différents noms de Dieu ; quel nom peut vous amener le plus vite au but ?
Ma : Tous les noms de Dieu sont puissants ; vous pouvez utiliser n'importe quel nom et arriver au but. La vitesse dépend de l'intensité du désir du pratiquant. Si la pratique est intense, vous arriverez rapidement, sinon cela prendra du temps. Vous priez Dieu et vous le louez, mais votre mental pense à l’argent et aux biens matériels. C’est quelle vitesse, à votre avis?
Père, écoute il y a un état émotionnel où juste en regardant vers Dieu une fois tu es touché par la foudre de la divinité, rien qu’avec un simple contact, le repos vient. Et à ce moment-là, il y a la question « Qui suis-je ? Qui est mon père? Qui est ma mère ? De cette façon, l'esprit se détache du monde. D'un autre point de vue, tu peux continuer à faire du jap jour et nuit, mais où est le mental ? Observe aussi cela. Donc, même en pratiquant, il est possible qu’aucun changement ne se produise. Si on laisse l'esprit errer ici et là, c'est-à-dire en restant occupé par les choses du monde, alors de quelle vitesse s’agit-il, celle d'une charrette à bœufs, d'une voiture ou d'un avion ? Tu dois le corriger. Plus ton esprit est concentré, plus tu avances. La vision de Dieu peut se produire en un instant ou en douze ans.
Question : Que faire si vous n'avez pas de guru ?
Ma : En attendant de trouver un guru, japez le nom de Dieu qui vous inspire le plus. Asseyez-vous, videz votre esprit et pensez qu'il n'y a qu'un seul esprit. Prosternez-vous devant Dieu. Si répéter le nom de Dieu et la méditation ne vous conviennent pas, asseyez-vous tranquillement en concentrant votre esprit sur votre respiration. Ou récitez votre mantra en synchronisation avec votre respiration et observez ce que vous ressentez.
Question : Si un guru donne une initiation sans expliquer la signification du mantra, est-ce que cela peut fonctionner ? Le but du mantra est d’unir le mental et le souffle ?
Ma : Narayan, dis-moi, qu’est-ce qu’un mantra ?
Narayan Swami : En méditant et en se remémorant le mantra, on peut traverser l'océan des émotions. Le mantra, le désir et le guru doivent être un seul.
Question : Ma, pourriez-vous expliquer ?
Mère : Qu'as-tu fait comme études ?
Question : J'ai obtenu un diplôme de bac+3.
Ma : Aux début, les parents forcent leurs enfants à apprendre à lire et à écrire, même s'ils ne savent pas encore tenir un crayon et une ardoise, et tentent de leur donner envie d’apprendre. Quand l'enfant commence à s'intéresser lentement à ce travail, il y trouve de la joie et veut réussir par lui-même, il ne veut pas échouer. Plus tard, il obtient un diplôme de master et commence lui-même à enseigner aux autres. De même, le disciple doit d'abord s'appliquer à apprendre. Apprendre signifie pratiquer. Jusqu'à ce que la lumière du mantra se manifeste, il faut pratiquer régulièrement la méditation et la prière. Ce qui illumine le chemin de la vie, c'est la connaissance de Brahman. Le guru a donné un enseignement et un mantra pour que cette connaissance de Brahman se manifeste. Qu'est-ce que la connaissance de Brahman ? C'est celle qui détruit l'ignorance, qui détruit ce qui doit être détruit.
Question : Quel type de nourriture et de comportement favorise méditation et prière ?
Ma : On a déjà parlé de l'ascèse de la nourriture et du repos. Tant que la lumière de Brahman n'est pas manifestée, considérez comme bonne la nourriture qui vous aide à vous concentrer. Vous êtes déjà bien préparé. Efforcez-vous de manifester cette lumière. Le mantra est également une forme de Dieu, qu'il soit sans forme ou avec forme, il est comme la glace et l'eau. Dieu se manifeste dans toutes les formes. Le mantra détruit le mental. Le mantra-graine est forme divine.
Question : Que faut-il faire pour que cela fonctionne ?
Ma : Tant que le mantra n'est pas prononcé correctement, le fruit ne se verra pas. Ne cessez pas de méditer et de prier tant que vous n'avez pas réalisé Dieu.
Question : Ma ! Si un scorpion pique un homme, le maître des scorpions, par la puissance de ses mantras, efface la douleur en un quart d’heure, et en trois heures la personne est complètement guérie. Quelqu’un qui récite le nom de Ram ne peut rien faire, rien effacer ?
Ma : Ce n’est pas vrai qu’en récitant le nom de Ram rien n’est effacé.
Question : Le maître des scorpions récite son mantra une fois par an pendant trois heures, mais on récite « Ram, Ram » toute l’année, et on ne peut rien effacer, rien faire. Pourquoi ?
Ma : Les sages disent qu’il ne faut pas s’occuper des bénéfices tirés des pratiques. Récite ton mantra, ce n’est pas bon de s’occuper du bénéfice. C’est impossible que Ram n’apaise pas la souffrance. Dieu a mis mantras et tantras au centre du monde. Les mantras de Shiva et de Vishnu sont différents. Les mantras des rishis sont porteurs de pouvoir. Les mantras tantriques détruisent le poison des serpents et des scorpions, par les mantras du nom de Dieu le poison des trois souffrances est calmé. Comme les mantras détruisent le poison des serpents, le nom de Dieu peut détruire le véritable poison qui se manifeste dans le monde. Si on dit le nom de Ram au moment de la mort, on atteint l’immortalité. Continue ton jap, ne t’occupe pas des bénéfices. En réalité, si tu cherches des bénéfices, tu ne cherches pas l’immortalité. Tu obtiendras en fonction de ce que tu feras. Tout le jap que tu fais accumule des bénéfices, il est impossible de pratiquer et de ne pas avoir de résultats. Qui est Dieu ? Dieu est le conducteur, il fait tout marcher. D’où vient la force de dire « Je » ?
Récite ton mantra et ton aspiration augmentera. Par la puissance du nom, ton aspiration vers Dieu augmentera.
Dieu donne une aspiration qui détruit les vasanas impurs.
N’abandonne pas le nom de Dieu.
Ah, Ram, Ah, Ram et aram (repos).
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Enseignement
Ma : C’est une chose de dire son mantra en se concentrant sur le sens, et une autre de le dire sans ce cette concentration. Le son de Brahma, la lettre de Brahma sont indestructibles. Là où est Brahma, il y a éternité, non destruction. Le son vibre, comme vibre un instrument de musique. Si les vibrations de ce son éternel se produisent d’elles-mêmes de façon continue, cela frappe les nœuds psychiques, et la voie pour les dénouer s’ouvre. La vibration du sonॐ est là en permanence, les yogis l’entendent, Les mantras-graines aussi produisent des vibrations. A force de jap, le sens se manifeste. Comme le frottement produit du feu, la répétition du mantra produit la révélation de son sens. Un villageois un jour entendit une lecture sacrée, le prédicateur avait dit« jagat hitaya », pour le bien du monde ; il comprit « jagat dhipaya », et commença à répéter « jagat dhipaya, les yeux pleins de larmes. Quelqu’un le vit et lui demanda : tu dis « jagat dhipaya », qu’est-ce que cela veut dire, il répondit : « Dieu agit au cœur du monde », il avait les larmes aux yeux. Ainsi, même avec une prononciation erronée, par la force de l’émotion, le sens bénéfique se manifeste. Cela se produit lorsque l’esprit est purifié.
Si l’état émotionnel est pur, il y a manifestation du sens. Ce corps dit que si tu en es capable, installe-toi à la porte de Dieu et pleure, pleure jusqu’à ce que la porte s’ouvre, ne cesse pas d’appeler, que le corps reste ou s’en aille n’a aucune importance. Si tu en as la force, défonce la porte de Dieu, comme Père l’a dit : il faut faire son jap en se concentrant sur le sens. Certains disent que la concentration sur le sens est inutile, fais ton jap avec foi. Dieu se trouve par la foi, la logique est très loin. Ce corps n’arrête pas de parler n’importe comment, comme lorsque tu as des cendres, s’il y a du feu dedans tu te brûles en le touchant, que tu l’aies vu ou non. Les gens meurent d’un poison, qu’ils l’aient vu ou non. Alors, avec ou sans foi, avec concentration sur le sens ou non, cela fait forcément du bien de réciter le nom de Dieu. Par le jap, tous les péchés sont détruits. Certains disent que la capacité du jap à détruire les péchés est supérieure au pouvoir qu’a un homme d’en faire. La capacité à brûler est la même dans le feu et dans une étincelle. Une étincelle peut brûler l’univers entier.
Quel que soit le nom que tu répètes, le mantra que tu récites, tout est en tout, donc tout est possible. Lorsque les nœuds sont ouverts, qu’est-ce qui reste ? Tout arrive par degré. Ce que Père a dit est juste, si le Nom est prononcé correctement, tout est possible. Le nom de Dieu est sa représentation, par le nom de Dieu, tout péché est brûlé. Par la puissance du nom de Dieu, la vérité se manifeste.
Dieu est l’ami suprême, le souffle du souffle. Dieu est simultanément avec forme et sans forme, sa nature est de se manifester lorsqu’on répète son nom. Alors, avec ou sans connaissance, qu’on le veuille ou non, avec ou sans foi, si on pense à lui, ce qui doit brûler brûlera, ce qui doit fondre fondra.
Question: Pourquoi faut-il compter les japs ? devant une image, mais qu’y-a t- il dans l’image ? C’est du papier, mais si la conscience est pure, Dieu lui-même se manifeste.
Habituellement, le don de pouvoir (shaktipat) du guru se fait par un mantra. Ce mantra a un pouvoir par lui-même. Les rishis voyaient les mantras, ils se présentaient directement devant eux. Ceux qui ont trouvé le mantra en ont fait l'expérience directe. Certains choisissent eux-mêmes un mantra dans un livre, mais il est bon de le prendre de la bouche d’un guru, car la force du guru entre dans le mantra. Si quelqu’un a des impressions préexistantes venant d’une vie antérieure, alors c’est possible même sans guru.
On dit que Kabir a passé beaucoup de temps à la porte de son guru pour obtenir un mantra. Un jour, le guru est sorti dans l’obscurité, Kabir était étendu sur son chemin, le guru a trébuché sur lui. Le mantra « Hé Ram » sortit de la bouche du guru, Kabir avait obtenu son mantra, il commença à le réciter comme le mantra donné par son guru, et par ce jap obtint l’illumination. Les mots qui sortent de la bouche des grands hommes sont pourvus d’une force particulière.
Il s’agit d’une légende très connue, mais peut-être pas d’un fait réel. On dit que Kabir avait choisi un guru, mais celui-ci ne voulait pas de lui. Alors il s’est couché sur les marches d’un escalier que ce Guru allait emprunter dans la nuit pour descendre faire ses ablutions dans le Gange. Kabir dit quelque part : « Si on ne vous donne pas de mantra, volez-le. »
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Question : Pourquoi faut-il compter les japs ?
Ma : Le nombre contient l’essence. Un seul appel sincère à Dieu peut le rendre présent. Pour atteindre ce seul appel sincère, il faut répéter le mantra d'innombrables fois. A un certain nombre, on y est. Qui sait combien il faut de répétitions pour que ton jap (répétition du mantra) soit complet? Tu dois suivre ce que ton guru t’a conseillé. Si le guru donne un nombre à faire chaque jour, qui sait quand le véritable nombre sera complété?
Question : Selon le Guru Grant Sahib, est-ce que Rama est le fils de Dasharatha ou un autre que nous considérons comme Brahman et Dieu?
Ma: Le Guru Grant Sahib ne le précise-t-il pas?
Question : C’est écrit, mais je n’ai pas compris.
Ma: Que dit-il, est-ce que la joie de Dasharatha (le fils de Dasharatha) Ram est Brahman ou pas? Demande à Hari Baba. (Quelqu’un sort pour aller demander à Hari Baba.)
Question : Dans le Mahamantra (Haré Rama Haré Rama; Rama Rama Haré Haré), le mot 'Rama' se réfère-t-il à Rama, joie de Dasharatha ou à un autre Rama?
Ma : C’est quelque chose de très beau. Il n’est même pas nécessaire de poser cette question. Celui qui est, se révélera de lui-même. Le nom lui-même manifestera la forme. En récitant le nom encore et encore, cela se manifestera de soi-même, tout comme la relation éternelle entre l'eau et la glace. Ainsi, tout devient clair. Réciter le nom et « le nom se récite » sont deux choses différentes. Une fois que le nom est réalisé, la question ne se pose même plus. Qu'il soit sans forme (nirguna) ou avec forme (saguna), il est le même. Récite le nom pour la manifestation de la vérité. Par l'action, tu obtiendras le fruit. Se connaître soi-même signifie trouver Dieu, et trouver Dieu signifie se connaître soi-même. Il faut de la discipline pour arriver à cette claire compréhension totale. En pratiquant la sadhana (la pratique spirituelle), on découvrira qui l’on est, quelle est notre véritable nature, qu'est-ce que l'âme – tout sera révélé. C'est pourquoi, applique-toi sans cesse à ta discipline de vie et à ta dévotion. Plus tu pratiques, plus tu obtiens de résultats. Dieu est le dispensateur des fruits. (À ce moment, la personne qui est allée demander à Hari Baba est revenue et a dit que Hari Baba a répondu que Rama était Dieu. Il est à la fois nirguna (sans forme) et saguna (avec forme).La joie de Dasharatha est aussi Rama. Le Guru Grant Sahib décrit Rama à la fois comme nirguna et saguna.)
J'ai entendu dire que Mahaprabhu Sri Chaitanyadev a inversé le Mahamantra en plaçant "Haré Krishna Haré Krishna" avant "Haré Rama Haré Rama". Le Mahamantra existait avant Mahaprabhu aussi. Peu importe comment tu appelles Dieu, que ce soit nirguna ou saguna, c’est correct.
Question : Pourquoi Mahaprabhu a-t-il inversé le mantra?
Ma : Mahaprabhu a propagé ce mantra pour vous. Il a changé le mantra en pensant que cela bénéficierait aux gens. Tout le monde n'a pas le pouvoir de changer un mantra.
Question : Pourquoi était-il nécessaire de changer ce mantra ?
Ma : Tout ce qu'il a fait, c'est pour le bien des êtres vivants.
Question : Certains disent qu'il faut faire du jap en méditation, comment cela est-il possible ?
Ma : Le jap est une forme de méditation. Mantra signifie ce qui protège le mental. Un mantra est composé d’une ou plusieurs syllabes. Une syllabe (akshara) (akshara signifie à la fois lettre, syllabe et impérissable) signifie ce qui est impérissable. La syllabe est une forme de Dieu. Pour certains, sans la répétition du mantra, la forme de Dieu ne vient pas à l'esprit, donc ils font des répétitions pendant la méditation.
Question : Ma, qu'est-ce qu’un mantra éveillé ?
Ma : Comme lorsque l'on plante une graine dans le sol et que l'on continue à l'arroser, lentement elle germe et produit des feuilles, de même, en répétant un mantra avec foi et dévotion, la divinité de ce mantra se manifeste. C'est ce qu'on appelle le mantra éveillé.
Question : Dans le Bhagavata et d'autres Puranas, il est dit qu'en disant une seule fois le nom de Dieu, on est béni, mais nous répétons le nom tous les jours et rien ne se passe.
Ma : Est-ce que tu le répètes beaucoup ?
Question : J’essaie de répéter le nom.
Ma : On essaie, mais là où on essaie, le nom n’est pas présent. A force de le dire encore et encore, le nom viendra. Répéter le nom est une chose et « le nom est là » en est une autre. Tant que le nom ne se manifeste pas, ne cessez pas de le répéter. Comme on dit : « A force d’essayer, on y arrive. »
Question : Nous répétons le nom, mais la question est de savoir si le dire une seule fois ne suffit pas ?
Ma : Ce n’est pas bien de marchander. J’ai récité le nom, mais où est le fruit ? Avoir un tel désir de fruit n’est pas bon. Si on répète le nom de Dieu avec un esprit désintéressé, Il ne peut s’empêcher de se manifester.
Question : Si tous les noms sont ceux de Dieu, alors peut-on obtenir des résultats avec n’importe quel nom ?
Ma : Tous les noms sont ceux de Dieu. C’est vrai, mais un nom spécifique amène un résultat spécifique. Il est présent sous toutes les formes et est omniprésent. Pour l’atteindre, il faut prendre un nom spécifique. Sous la forme d’un guru, il donne lui-même le nom qui permettra de l’atteindre. En fait, le monde entier est un guru. Un enfant qui a envie d’apprendre pose des questions à tout le monde et apprend. Tous sont ses gurus. L'éducation que tu as reçue a du sens ! Le vrai guru est celui qui révèle le mystère profond de la vérité suprême. Mon guru est le Guru universel. Le Guru universel est mon guru. Qui suis-je ? Qu'est-ce que le monde ? Il faut le savoir. Atteindre Dieu, c'est se réaliser soi-même. Dans la Gita, Dieu a dit lui-même « parmi les arbres, je suis l’Ashvattha (Pipal), et parmi les eaux, je suis l’eau du Gange ». Toi qui résides dans le cœur de tous sous la forme d’Ashvattha ou du Gange, cela crée une relation. Là où il y a moi et mien, toi et tien, c’est là le problème. Là où Il est, il n’est pas question de deux, c’est sans paires d’opposés. Si on ne se connaît pas soi-même, on a un sentiment d'incomplétude et tout le monde souhaite combler ce manque. Vous êtes vous-même sous forme de manque et aussi sous forme d‘essence. Vous vous posez la question à partir d’une situation, c'est la situation elle-même qui pose la question. Vous vous interrogez vous-même et vous écoutez vous-même la réponse.
Question : Pourquoi la joie n'est-elle pas constante même si nous continuons à faire du jap, méditations, chants dévotionnels, etc. ? Que doit-on faire pour maintenir une joie constante ?
Ma : La joie ne viendra que lorsque vous obtiendrez ce que vous désirez. Il faut être engagé dans une méditation et un jap continu. Manger l'arbre et aussi ce qu’il y a en dessous - cela ne fonctionnera pas. Le mental se disperse partout, que se passera-t-il en se forçant à faire un peu de jap ? Il faut concentrer l'esprit par la pratique du yoga. Lorsque l'état de concentration sera atteint, il y aura de la joie. Mais pour la réalisation du Soi, il faut aller au-delà de la joie et de l'absence de joie.
Question : Est-ce que Dieu lui-même fait le jap des êtres incarnés ?
Ma : Vous êtes vous-même sous forme divine. Vous faites votre propre jap. Mais, d’un autre point de vue, qui fait le jap de qui ? Dieu est unique !
Question : Répéter le nom de Dieu rend Dieu heureux, alors ne doit-on pas dire que Dieu est égoïste ?
Ma : En répétant le nom de Dieu, vous trouvez la joie. Dieu n'a besoin de personne ! Dieu n'est pas un commerçant. Vous dites vous-même que vous répétez le nom. Dieu, par sa grâce, a donné le chemin du nom pour l’atteindre.
Question : Je vois le nom et le nommé comme séparés, comment sont-ils « un » ?
Ma : Il n'y a pas de distinction dans le Brahman éternel ! Dieu est aussi nom et forme. De la même manière que la graine et l'arbre sont « un », le mantra et l'Ishta (divinité choisie) sont aussi « un ». L'arbre est dans la graine. En plantant le mantra dans le cœur, le nommé est révélé. Il ne faut pas révéler son mantra-graine aux gens, cela détruit sa puissance. En ne le disant à personne, en le gardant caché dans son cœur, l'essence du mantra ou du nom sera révélée. C'est alors que Dieu éternel est atteint. Le nom ou le mantra-graine est enveloppé par des actions appropriées; il doit être gardé secret dans le cœur et récité chaque jour. Ainsi, finalement, Dieu est révélé complètement à la personne concentrée.
Question : Il ne faut pas dire le mantra même à un être spirituellement avancé ?
Ma : Pourquoi devenir son guru en lui donnant le mantra ? Si une correction ou un doute doit être levé, Dieu donne tout ce qui est nécessaire.
Question : Le jap du mantra donne-t-il un fruit même si on n’en comprend pas le sens ?
Ma : On aura le bénéfice du jap, mais pas celui du sens. Avec le sens, le bénéfice est supérieur.
Les grands sages parlent de l’importance du nom de Dieu. Les grands sages parlent de la grandeur du nom de Dieu. Si vous avez un guru, récitez le mantra donné par lui comme vous vous en souvenez, et si vous n'en avez pas, récitez le nom de Dieu qui vous plaît. Priez Dieu en disant : "Ô Seigneur, sans Toi, rien n’ira." En conservant cette dévotion, vos sentiments deviendront intenses et vous atteindrez Dieu, celui dont la réalisation ne laisse rien d'autre à désirer. Tout comme le feu et ses étincelles ont le pouvoir de tout réduire en cendres, le nom de Dieu peut également brûler tous les péchés. Répétez le nom de Dieu, c'est l'appel de cette petite fille. Plus votre dévotion sera intense, plus vite vous en tirerez des bienfaits. Tout comme le frottement de deux objets produit du feu et que creuser la terre fait jaillir de l'eau, si vous pratiquez avec intensité, vous atteindrez Dieu.
Question (posée par la reine de Jhalawar) : Les femmes ont-elles le droit de réciter le ॐ
Ma : Selon ce corps, homme ou femme, quiconque qui peut prononcer correctement le ॐ a ce droit. Une fois le ॐ correctement prononcé, l'esprit n’est plus tourné vers le monde. Si le guru prescrit de dire le ॐ ou la Gayatri, ces questions ne se posent pas ! Ce corps dit que la distinction entre homme et femme vient du monde. Il y a de la masculinité chez la femme et de la féminité chez l'homme. Mais pour ceux qui ont dénoué le nœud de ces distinctions, il n'y a pas de différence entre homme et femme. Là où sont l’esprit stable et la joie de l’esprit, qui est homme, qui est femme ?
Question : Je récite le mantra, mais je n’ai aucune expérience ?
Ma: Continuez à réciter le mantra suivant la règle, l’expérience arrivera.
Question : Donne-moi la joie du nom, comment faire ?
Ma : Comment faire, comment faire ? Simplement, en récitant le nom avec ardeur, l'amour se développera. Tout comme à force de creuser la terre l'eau sort, réciter le nom avec ardeur fera naître l'amour. Jusqu'à ce que l'amour pour le nom se développe, continuez à réciter le nom.
Pendant un satsang, Ma a dit : « Éloignez la paresse avec le nom de Dieu. A force de réciter le nom de Dieu, cela devient un exercice. Cette habitude fera que même au moment de la mort, le souvenir du nom se présentera ».
Une histoire m'est venue à l'esprit, puis-je la raconter ? Tout le monde dit : "Oui, oui, racontez." Ma sourit et dit que c'est une histoire simple. Un marchand d'huile vendait de l'huile. Toute sa vie, il avait vendu de l'huile, cela devint un samskara très fort. Quand vint le moment de sa mort, toute sa famille s'était réunie, femme, enfants, petits-enfants, etc. Tous lui disaient : "Père, récite le nom de Dieu, dis Ram-Ram, dis Hare Krishna Hare Krishna." Mais le vieux marchand d'huile répétait : "Je ne donnerai même pas une goutte d'huile." Tout le monde insistait pour qu'il prononce le nom de Dieu, mais il ne les entendait pas. Selon son habitude, il répétait : "Je ne donnerai même pas une goutte d'huile." C'est pourquoi il est dit de réciter le nom de Dieu assis, en marchant, en tout temps. Une telle pratique assurera que même au dernier moment, le nom de Dieu viendra à l'esprit.
Question : Lorsque nous nous asseyons pour méditer, le mental s’en va, que faire?
Ma : Si le mental s’en va, laissez-le partir, mais vous, essayez de rester assis calmement sans bouger ! Asseyez-vous simplement avec Dieu. Se trouver, c’est trouver Dieu. Nous ne devons trouver personne d'autre. L’unique devoir de chaque être humain est de rechercher la vérité ; continuer jusqu'à ce que la vérité soit trouvée.
Question : Quelle est la différence entre un bij mantra (mantra graine) et un nom ?
Ma : Le bij mantra n'est pas prononcé en public, tandis que tout le monde peut chanter un nom en public. De la même manière que l'on prépare le sol avant de semer une graine, le maître spirituel prépare le terrain avant de donner un bij mantra et de transmettre de l'énergie spirituelle. Les rishis et les sages ont révélé les bij mantras. Lorsque l'esprit est purifié par la répétition du nom, la graine germe spontanément. Tous les noms sont ceux de Dieu.
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Enseignement :
Il était une fois un sage qui, par la répétition du nom, avait atteint un état où il transcendait l'état et le non-état. Tout ce qu'il voyait était le nom et la forme de Dieu. Si une pomme de terre apparaissait devant lui, il répétait "pomme de terre, pomme de terre"; si une citrouille apparaissait, il répétait "citrouille, citrouille". Quelqu'un demanda au sage pourquoi il disait "pomme de terre, pomme de terre" et "citrouille, citrouille" au lieu du nom de Dieu. Le sage répondit :"Tout ce que mes yeux voient est le nom et la forme de Dieu. Donc, quel que soit le nom que l'on prononce, c'est toujours le nom de Dieu ».Ainsi, que ce soit une pierre sacrée ou un linguam de la Narmada, si on les appelle "pierre", ce ne sont pas des divinités, mais si on les appelle "Dieu", ce ne sont pas des pierres.
Tout nom ou absence de nom, forme ou absence de forme, est Dieu. Jusqu'à ce que cette illumination survienne, continuez à faire des pujas. Continuez à répéter le nom de Dieu. Répéter le nom purifiera la conscience et le nom fera le travail. Le nom est infini. Le nom et le nommé sont indissociables. Le mot "akshar" signifie ce qui est impérissable. "Akshar" est une manifestation de Dieu. Le ॐ est appelé akshar Brahman. L'impérissable est toujours présent. Tant que vous n’avez pas réalisé que Dieu est partout et se manifeste lui-même, continuez à répéter le nom de Dieu. Comme une graine est présente partout dans un arbre, tout est en tout. Où n'est-il pas ? Il n'y a rien d'autre que Dieu. Ce qu’on croit différent de Dieu est ignorance. Le nom de Dieu est si simple et si facile. Le nom de Rama libère ! Il y a d'innombrables voies pour atteindre Dieu : Hatha Yoga, Raja Yoga, Yoga du nom, Yoga de la puissance, Karma Yoga, etc. Simplement, on doit faire ce que son maître spirituel indique. Si vous avez reçu un nom de votre maître, récitez ce nom ; si vous avez reçu un bij mantra, récitez le bij mantra.
Un homme alla voir un sage et dit : "Maharaj, donnez-moi un mantra ». Le sage ne lui en donnait pas. L'homme revenait chaque jour et insistait. Un jour, exaspéré, le sage lui dit : "Va-t'en, Gopiyanandan." Le dévot prit cela comme une grâce du maître et accepta "Va-t'en, Gopiyanandan" comme son mantra. (gopiyanandan, littéralement bonheur des gopis).
Alors, confiant dans les paroles de son maître, il commença à réciter "Gopiyanandan" et devint si absorbé qu'il ne mangeait ni ne dormait. À force de réciter le nom de Dieu, son cœur se purifiait. Sa femme venait l'appeler, mais il était tellement absorbé qu'il n'entendait rien. Sa femme pensa qu'il était devenu fou ou alors quoi ? Elle le gronda aussi, mais cela ne servit à rien. Ensuite, elle dit : "Je réciterai le nom pour toi , viens manger et te reposer." À ces mots, il mangea un peu mais se reposer? il revint immédiatement. À son retour, il vit que sa femme s’était sauvée. Il courut après elle, attrapa son vêtement et dit : "Rends-moi le nom de mon Dieu".Sa femme répondit : "Gopiyanandan n'est pas un nom, prends 'Ghantanandan', c'est ton nom ».Tous les noms sont des noms de Dieu ; il commença donc à réciter "Ghantanandan". Il ne mangeait ni ne buvait et les jours passaient. De son paradis, un jour, le Seigneur Krishna dit à Radha : "Regarde, un de mes simples dévots m’a donné un nouveau nom, 'Ghantanandan'. Radha répondit : "Vraiment ! Allons voir ton dévot ». Radha et Krishna se rendirent devant la maison du dévot. Le Seigneur Krishna se cacha dans un trou tandis que Radha, déguisée, se présenta devant l’homme. Le dévot était toujours absorbé dans ses récitations. Radha lui demanda : "Hé ! Quel nom récites-tu ?" Le dévot répondit : "Je récite le nom de ton époux ». Radha demanda : "Où est mon époux ?" Il répondit : "Il est caché dans ce trou ». Alors Radha et Krishna apparurent devant lui. Voilà comment, à force de réciter le nom, il obtint la lumière de la connaissance et de la dévotion. Même en disant "Ghantanandan" Dieu savait que c’était lui qu’on appelait. Dieu est le maître intérieur.
Dans la mesure du possible, réciter le nom de Dieu signifie rester en sa compagnie. De la même manière qu'un ami du monde montre tout ce qu’il est en restant avec son ami, de même, en restant avec le divin compagnon, il révélera son essence. En voyant les vagues de la mer, arrêtes-tu de te baigner ? Non, tu sautes dans les vagues et tu finis ton bain. De la même manière, au milieu des tracas et des obstacles du monde, souviens-toi constamment de lui ; essaie de continuer ton jap.
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Question : Que doivent faire ceux qui n'ont pas de maître spirituel ?
Ma : Répétez le nom de Dieu. Appelez-le par le nom qui vous plaît. Si votre but est Dieu, même si vous récitez un nom incorrect, cela atteindra Dieu. Si quelqu'un vous appelle par un autre nom que le vôtre, vous ne répondez pas, mais dans le royaume de Dieu, cela n’ est pas vrai. Appelez Dieu comme vous le pouvez, Dieu sait tout, Il est le maître intérieur. En appelant Dieu, il apparaîtra. Ce corps dit : "Enfonce la porte et entre ou reste planté devant la porte." Restez dépendant de lui. Il ne pourra pas rester sans se manifester. D'une manière ou d'une autre, attachez-vous à Dieu. Fréquentez les satsangs. Quand vous avez des doutes, posez des questions aux sages pour les dissiper. Deux espèces de personnes ne se posent pas de questions : celles qui ont réussi et celles qui n'ont jamais rien appris. Celui qui marche sur le chemin a des questions. Faites ce que votre maître vous a dit. Écouter des paroles ne suffit pas. Essayez aussi de les mettre en pratique.
Question : Ma, je n’ai pas envie de faire mon jap.
Ma : Les vagues tumultueuses et l'eau salée, c'est au milieu de tout cela qu’il faut se baigner dans la mer et y trouver du plaisir.
Question : La répétition des noms sacrés est-elle aussi une forme de satsang?
Ma : Certainement. Il est dans les noms et les formes, il est l'essence de la vérité, l'essence des mantras. Les noms sont ceux qui facilitent l'accès à Dieu. Il est présent sous forme de noms, de lettres, sous forme de mantras aussi, c’est Lui. C’est par eux qu’on arrive au satsang. On le trouve dans les noms. Plus on répète les mantras avec une ferme volonté, plus on en tire des fruits. Même sans cette volonté, il y aura un certain bénéfice. On doit faire le jap en silence, au fond du cœur. Comme on sème des graines sous la terre, on doit établir le mantra ou le nom dans le sol du cœur. De la graine d’un fruit sort un arbre. L'arbre manifeste sa propre lumière. Les noms et les formes de Dieu sont infinis. En continuant le jap, Ses formes infinies se révéleront. En les semant dans le sol du cœur, l’essence de sa propre nature se manifestera. Se connaître soi-même, c'est connaître Dieu. Pour cela, il faut pratiquer et avancer. Comme on devient professeur ou ingénieur après avoir passé des examens, en pratiquant, la lumière se manifestera d'elle-même. Mais il faut agir selon les enseignements du guru.
Question : On dit que le "son" est Brahman. Le son est entendu par les oreilles. Selon la science moderne, les ondes supersoniques ne sont pas perçues par les oreilles. Qu'est-ce que le son-Brahman ? Les sons audibles et inaudibles sont-ils tous les deux Brahman ?
Ma : Quoi que ce soit que tu prennes, rien n'est laissé de côté. Avec l'éclair vient le son du tonnerre, les instruments se mettent à jouer. Le son est sans interruption. Dans le mouvement même il y a un son. Il y a aussi une existence au-delà du son. L'action aussi est un son. La lumière est aussi une forme du son. Le feu produit par le frottement contient aussi le son. La lettre impérissable est le son-Brahman. Le son ininterrompu est le son-Brahman.
Question : Les êtres ordinaires peuvent-ils entendre ce son ?
Ma : Chaque être entend selon ses capacités. Différents êtres entendent différents sons. Si le mental n'est pas concentré, le son n'est pas perçu. Une personne endormie n'entend pas même un son ordinaire. Un esprit agité ne peut pas capter les sons subtils. Les êtres sont limités, le monde est mouvement. L'audition des êtres incarnés n'est pas une audition ininterrompue. Lorsque l'on est qualifié pour entendre le son ininterrompu, on l'entend. Les yogis peuvent percevoir ce son ininterrompu. Cela s’est produit souvent pour ce corps. Les appels de sa mère peuvent être perçus de pays lointains. Lorsque l'intellect n'est pas perturbé, il n'y a pas d'obstacle de lieu ou de temps.
Narayan Swami : Ma, aujourd'hui, il y a eu une discussion avec le grand érudit Gopinath Kaviraj sur la manière dont l'âme a une connaissance complète dans l'utérus maternel et cela disparaît en arrivant sur terre. Comment le souffle se divise-t-il en quatre parties à la naissance ?
Ma : Vous devez connaître vos écritures saintes, mais ce corps parle de bric et de broc. Il y a quelques jours, en sortant pour une promenade en voiture, j'ai vu qu'on enlevait une roue pour gonfler la chambre à air. Quand l'air est sorti, la roue s’est dégonflée et a semblé divisée en plusieurs parties, mais quand on l’a regonflée, la chambre à air s’est remplie d'un coup et est devenue ronde, uniformément gonflée partout. De même, en chantant le nom de Dieu et en méditant, certains canaux subtils du corps sont revitalisés lorsque le pranayama commence, et le corps commence à trembler et se redresse de lui-même. Une énergie divine se met à jouer dans le corps, et les postures de yoga se produisent d'elles-mêmes. Une fois cette condition bien établie, la respiration ne se divise plus en quatre parties ; tout devient homogène et la connaissance émerge. Cela ne se produit pas seulement par l'ascèse et le Hatha yoga, mais aussi par le chant du nom de Hari. Hari est également Dieu éternel. On doit prêter attention à son nom. En chantant Hari, on prononce aussi d'autres mantras et on change de posture en s'asseyant.
Question : Comment se souvenir constamment du nom de Dieu ?
Ma : Essayez de garder en permanence la conscience d’être les instruments de Dieu. Travaillez en restant un instrument. Tu es mon seul refuge. Ce "je" t'appartiens, quoi que tu me fasses faire. Gardez toujours ce sentiment. Suivez la voie indiquée par le guru et vous trouverez. Ne quittez pas la voie du guru. Ce que le guru a enseigné, continuez à le faire, c'est ainsi que le chemin s'ouvrira. Rappelez-vous toujours que nous sommes des instruments entre les mains de Dieu, et nous avançons comme Il nous fait avancer. Comment se souvenir constamment du nom de Dieu ? Ce corps dit que le son éternel résonne à tout moment. Si cela n'arrivait pas, alors... C’est une résonance de ce son ininterrompu. Ce corps dit ce qui lui vient naturellement. Ce que disent les écritures, Baba le sait.
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Enseignement :
C’est arrivé à ce corps au début de sa sadhana-jeu. Cela peut arriver à tout corps pur avec l'éveil de la dévotion, cela arrive. En suivant correctement les règles, on ressent certainement des vibrations dans le corps. Ensuite, diverses autres expériences divines se produisent. Les canaux subtils à l'intérieur du corps ne ressentiront plus de différences. Une énergie unique circulera partout. Pour détruire les liens, comme les nœuds du cœur doivent s’ouvrir, ils le feront naturellement. Quelle que soit la voie spirituelle suivie, en appuyant sur l'interrupteur dans le muladhara le corps commence à vibrer. Avec ce tremblement le travail commencera, et la vision de lumière et l'écoute du son céleste commenceront. Pendant la grossesse, l'énergie intérieure est connectée à l'énergie maternelle unie à l’énergie de l’embryon, c'est pourquoi il y a conscience. Par la méditation, le yoga de la connaissance, le yoga de l’action, etc., se prépare l'état embryonnaire spirituel. Le dévot pratiquant, le yogi, devient un embryon de yogi dans le ventre de la Mère Divine. C'est pourquoi il n'y a plus de division dans la respiration ; il y a toujours un seul but, un seul mouvement, une seule expérience, une seule connaissance. Que l'air soit insufflé de n'importe où dans la chambre à air, elle s'étirera bien et deviendra droite, se gonflant uniformément et magnifiquement.
Pranayama, méditation, kirtan - quelle que soit la pratique effectuée, si elle est bien réalisée, l'esprit se concentre et le corps ainsi que le souffle deviennent stables, ou on peut dire que les vibrations du souffle se stabilisent. À ce moment-là, le mouvement du souffle devient égal dans la sushumna nadi. À cet instant, les souvenirs passés se réveillent. L'état de connaissance est atteint. Pendant la grossesse, l'âme n'ayant aucun lien avec le monde extérieur, il n'y a pas de perturbations, et la circulation sanguine dans le corps se fait non pas par l'acte de respirer, mais directement par le flux sanguin du corps de la mère à travers le cordon ombilical, assurant ainsi une distribution uniforme. Ce sont la vue de l’extérieur et l'air extérieur qui détruisent la concentration de l'homme et les souvenirs sont perdus. Le pratiquant doit se protéger des perturbations extérieures, se cacher, et entrer dans l'utérus symbolique du cœur. En faisant cela, des souvenirs passés surgiront. Alors, la mère prendra tout le fardeau. Aujourd'hui, beaucoup de paroles sont sorties de cette bouche. En résumé, c'est un secret que ceux qui sont capables de comprendre comprendront.
Si quelqu'un a la chance de ressentir le besoin de se connaître lui-même, sachez que la sadhana a commencé. Se connaître soi-même signifie connaître Dieu. Établissez une relation avec Lui, que ce soit par le biais de la relation maître-serviteur, de la relation mère-enfant, ou de la partie au tout. L'étincelle est un fragment de feu, mais le pouvoir de brûler est présent dans les deux ; de la même manière, l'esprit incarné et Dieu ne sont pas différents. Là où il y a l'esprit incarné (jiv), il y a Shiv ; là où il y a une femme, il y a Gauri (femme de Shiva). Tu es à la fois père, mari et fils. De la même manière, Dieu est à la fois maître et serviteur. L'eau, la glace, et la vapeur sont une seule et même chose. Que ce soit avec ou sans forme, tout est Brahman, Brahma Gopal (enfant Krishna). Contemplez-le, chantez son nom. Il est sous la forme de Sita-Ram, sous la forme de Radha-Krishna, sous la forme de Shiv-Shakti, sous la forme de Shakti-Shaktiman. Pour comprendre intellectuellement, on les décrit différemment. Certains disent : « Que Dieu reste où il est, je suis très bien dans les plaisirs». Être bien dans les plaisirs, c’est parfaitement stupide. Pour éloigner cette stupidité il faut suivre les instructions du guru et participer à des satsangs. Toutes les formes, saveurs, sons, touchers et odeurs sont là. Faites des satsangs. Sous forme du mantra donné par le guru, sous nom et forme, c’est Dieu Lui-même qui est présent – Répétez son nom. Akshar (ce qui n’est pas soumis à la destruction) est Dieu sous une forme indestructible. Si quelqu'un n'a pas encore trouvé de guru, qu’il répète le nom de Dieu qu’il préfère. Ou alors, méditez sur la lumière que vous voyez. Quelle est cette lumière ? C'est le reflet de la vraie lumière. Tout est illuminé par la lumière de cette vraie lumière. Toute la puissance réside dans la tête. C’est là que La lumière de Sa forme doit se manifester. Les innombrables types de formes sont Ses reflets. Et qu’est-ce que Son nom et Sa forme ? Tant que vous êtes dans le domaine des noms et des formes, avancez en tenant nom et forme. Si le nom et la forme ne vous plaisent pas, méditez sur la lumière de l'esprit. La lumière extérieure est aussi Sa lumière. Il est présent aussi sous forme d’action. Suivez les pratiques spirituelles données par le guru. Dans toutes les formes – arbres, animaux, oiseaux, humains – c’est Lui. Restez avec Lui. Ce corps ne dit pas que vous devez abandonner la maison et vivre en ermite. Où que vous alliez, si les impressions du passé y sont, votre maison est là. Où que vous soyez, méditez et pratiquez. De même que l'eau qui tombe goutte à goutte peut briser une pierre, par la pratique assidue, on peut atteindre Dieu. Pour le pratiquant vivant dans le monde, la femme est une forme de puissance divine, l'enfant est comme Bal Gopal (l’enfant Krishna). Dans la vie laïque agissez comme des gestionnaires de Dieu.
Quand vous quitterez ce corps, personne ne viendra avec vous. C’est vrai qu’on voit souvent qu’un mari et sa femme, ou des amants se noient tous les deux ensemble dans l'eau et meurent, mais c'est une mort prématurée fruit de l'attachement. Ils sont suicidaires. Il faut se noyer en Dieu. Le corps humain est un don de Dieu, il doit être utilisé au service de Dieu. Le suicide est un grand péché, il en résulte des ténèbres et des souffrances. Ayant obtenu cette rare naissance humaine, il est nécessaire de la consacrer au service de Dieu. Mari rishi, femme rishi, enfant rishi, suivez la voie des rishis conformément aux principes de la vie de famille. Celui qui a pris le sannyas suivra les règles du sannyas-ashram. Dieu est notre âme, le souffle de nos souffles. Il n'est pas loin. Il est très proche. Où que vous soyez, dans n'importe quelle condition, commencez votre pratique spirituelle. Ne tardez pas. Vous n'aurez pas à aller loin. Commencez à l'appeler. Appelez-Le d’ici, tout de suite. Agrippez fermement Celui qui vous libérera des chaînes de l'illusion. Vous n'aurez pas à abandonner quelqu'un, seulement à agripper Dieu. Les liens mondains dus à l'attachement ne sont pas bons. Élevez-vous au-delà de l'attachement et servez avec un cœur désintéressé. On appelle les sadhus Mahatma (maha, grand, atma, esprit) car ils ont trouvé ce qui est grand, ils ont attrapé ce qui est grand. Le terme « Paramatma » signifie l'âme suprême, après laquelle, au-dessus de laquelle et en dehors de laquelle il n'y a rien. L’âme suprême réside en vous. Avancez en attrapant la forme, l’essence qui vous correspond. Faites ce que le guru vous dit. Et si vous n'avez pas de guru, commencez avec le nom la forme que vous aimez, qui apporte la paix à votre esprit, commencez avec cela. Vous recevez suivant la manière avec laquelle vous avez fait résonner ce corps. Le temps passé ne revient pas. Ce que vous avez à faire, faites-le aujourd'hui, faites-le maintenant.
(Après cela, Ma a raconté une anecdote)
À Omkareshwar, sur les rives de la Narmada, vivait un saddhak de haut niveau. Pour gagner le pouvoir du mantra, il a commencé à pratiquer. Il se levait à 3 heures du matin, au moment de Brahma Muhurt (les deux heures précédant le lever du soleil, considérées comme les plus favorables à la pratique) et, après ses rites matinaux, se plongeait dans le jap et la méditation sur les rives de la Narmada jusqu'au coucher du soleil. Il faisait ses sandhyas (pratiques au changement de périodes, aube, midi, crépuscule, minuit) quatre fois par jour et passait ses journées et ses nuits en adoration, sans avoir de relation avec personne. Douze ans se passèrent ainsi en pratique. Un jour, il vit au matin quelqu'un allongé sur le rivage, enveloppé dans un tissu rouge. Le sage le réveilla trois ou quatre fois et lui dit de se consacrer à la méditation et aux chants, mais il n'écouta pas. Après avoir terminé ses pratiques quotidiennes, le sage repartit vers sa hutte. Soudain, il entendit quelqu'un l'appeler par son nom. Il prêta attention et réalisa que c'était la voix de la personne allongée sur le rivage. Le sage s'approcha de lui et celui-ci lui demanda de mettre son oreille contre ses pieds. Le sage le fit et entendit des vibrations de mantra en sortir. Suivant les instructions, il écouta aux mains, à la poitrine et à la tête, et découvrit que chaque partie de son corps résonnait constamment avec les sons du mantra. À cet instant, le sage trouva la réponse à la question qui le hantait depuis des années: qu'est-ce que la perfection du mantra? Qu’appelle-t-on mantra-conscience ? En un instant, il arriva à l’état d’égalité. Il fut submergé d'émotions et saisit les pieds de cette personne. Des larmes coulèrent de ses yeux. Il perdit conscience de ce qui l'entourait.
(Ma dit qu’il s’agissait de la déesse mère du monde elle-même. Satisfaite de la volonté et des pratiques du mahatma, elle fit ce lila (jeu) pour lui donner l’expérience d’un corps habité du mantra).
La décision de faire la pratique doit être pure. Sans cette décision le travail ne se fait pas. Lorsqu'on récite "swasti", on dit "swasti, swasti, swasti". "Swasti" signifie l'existence même. Dès le moment de la respiration vitale, Dieu a créé la récitation du mantra, on dit "ajapa jap" (Le jap se fait tout seul dans la gorge en continu, sans intervention de la volition, et que le pratiquant en soit conscient ou non, c’est un état avancé). Dans l'utérus même, Dieu a placé son nom dans le souffle. Comme c'est beau ! Comment "swasti-swasti-swasti" se déroule de manière ininterrompue. Cela continue au-delà du son ininterrompu. Ah ! Quel beau mot, ce mot terre, au milieu duquel il y a un son ininterrompu, toutes les choses ne peuvent pas être décrites.
Baba a dit : "Ma ? Avez- vous vu Dieu ? On ne peut pas tout décrire."
(Ici, il semble que la voix de Ma se soit étranglée en parlant, et après que la voix fut lentement revenue, elle recommença à parler).
Par exemple, regardez une fleur, vous ne pouvez pas la décrire complètement, vous décrivez ce que vous en expérimentez. Les expériences varient selon la situation. D’une part ce qui est, est ainsi, et d’autre part il y a la préparation. Dans le monde, une parole, un mot sont fructueux, d'autre ne le sont pas. La raison est que ce qui entre dans la bouche de "swasti" devient fructueux. Cela continue tout le temps. Dieu pose les questions, il donne aussi les réponses. Qui est là sous la forme de problème et de solution ? Lui seul.
Si quelqu'un comprend vraiment, alors l'action commence.
(Shri Shri Ma a raconté un incident réel ici) :
Même en dormant, un sadhu continuait à réciter le nom de "Hare Krishna". En sommeil profond, avec sa respiration, le son de "Hare Krishna" était si fort qu'on l’entendait de l'extérieur.
Maintenant, comprenez comment se fait la méditation ininterrompue.
Il faut en faire une habitude. Toute la force est en nous. Il ne faut pas épuiser sa force dans les affaires du monde. Toute force appartient à Dieu, en utilisant ses choses pour son travail, la force augmente. Il faut toujours mettre Dieu au centre de chaque action. La vie signifie attachement, le monde signifie mouvement. Comme c'est beau ! Le mouvement est là, c'est pourquoi la création existe. Dieu, l'âme, Brahman, appelez-le comme vous voulez, est au-dessus du mouvement et de l'immobilité.
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Question : D'accord Ma, si quelqu'un récite le nom de Dieu mais que son esprit est ailleurs, cela amène-t-il un bénéfice ?
Ma : Assis en récitant le nom de Dieu, mais ayant un autre objectif en tête, est-ce cela ?
Question : Oui Ma, est-ce que cela a un effet ?
Ma : Voyez, ce corps dit à tout le monde, aussi longtemps que le nom de Dieu a été récité, que les émotions soient présentes ou non, il y a un bénéfice. L'action est là, et l'action a aussi un résultat.
Question : Ma, qu’appelle-t-on Pranava (ॐ) ?
Ma : C'est difficile à comprendre, père, tout le monde ne peut pas le percevoir. On dit qu’il y en a un parmi des millions. Il y a d'innombrables formes de mots, mais le mot véritable est unique. Ekam Brahma, dwitiya nasti (Il n'y a qu'un seul Brahman, le second n’existe pas). Le mot ॐ coule, c'est le Brahman sonorisé, et ceux qui suivent cette ligne atteignent la lumière. Univers transcendant, lumière totale et ininterrompue. Ce n'est pas quelque chose à comprendre (Ma rit) !
Quelle est la forme de ॐ? Est-ce une image ? À chaque endroit, dans chaque situation, chaque dimension reçoit sa lumière propre. Différents mots ont différentes lumières, formes, images. Comme on dit, le guru, le disciple et le nom : vous avez les trois. Il y a le guru, il y a le nom, et il y a vous, les trois. De la même manière, tout est contenu dans ॐ Tout est en ॐ, un et infini.
Et il y a une autre chose. On parle de la sonorité Anahata, cette vibration ininterrompue, elle est unique. Sans elle, aucun mot ne peut exister, aucune vibration ne peut exister. Elle est l’unique racine de tout, tout vient d’elle seule. Là où il n'y a rien, il n'y a pas de question de sonorité Anahata ou de son absence, de position . Au-delà, il n'y a que ce qui est, rien d'autre n'existe. Si quelque chose existe, ce n'est pas elle, si elle existe, rien d'autre n'existe. (Ma rit et applaudit) Si tu veux écouter des choses absurdes, écoute, c'est ça.
Question : Ma, pendant la répétition du jap, sur quoi doit-on se concentrer ?
Ma : Sur la forme qui te plaît. Tout contient toujours tout. Tous les noms sont ceux de Dieu, et toutes les formes sont aussi celles de Dieu. Qu'il soit avec nom, sans forme, avec forme, sans forme, doté de qualités ou sans qualités, tout est lui. Lui seul, en toutes formes, joue avec lui-même en chaque endroit, chaque forme, chaque émotion. Comme c’est beau !
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Enseignement
Concernant le jap, Ma a dit : il y a trois types de mala (chapelets) :
1. Man mala (chapelet mental).
2. Kar mala (on compte sur ses doigts jusqu’à 108, si les circonstances ne permettent pas d’utiliser un chapelet matériel).
3. Jap mala (chapelet matériel).
Avec le mala mental, il n'y a pas de restriction de pureté ou d'impureté ; il peut être utilisé en toutes situations, à tout moment, en tout lieu. Avec le kar mala, le jap doit être fait en état de pureté, et il peut être fait en marchant, en voyageant, sans restriction de lieu, de posture, ou de position assise.
Avec le mala matériel (en rudraksh ou bois de tulsi), le jap doit être fait uniquement en état de pureté, en position assise et stable. Certains le font en marchant, ce qui est aussi permis, mais le mala doit rester caché dans un gaumukhi (sac spécial).
Pendant le jap avec le jap mala, on peut aussi faire un parikrama. Si pour une raison quelconque, on doit parler entre-temps, il faut se souvenir de Vishnu. Cela purifie la bouche et permet de reprendre le jap correctement.
_ Si, parce qu’on est malade ou pour d'autres raisons, il est impossible de se laver pour se purifier, on doit s’asperger le corps avec de l'eau du Gange, cela purifie. Si on n’a pas d’eau du Gange , on doit mettre du tulsi (basilic) dans de l'eau propre. S’asperger de cette eau purifie également.
_ Ma a enseigné :"Restez bien concentré sur la méditation et la récitation des mantras. Cela reste à faire, cela n’a pas été fait, ne vous donnez même pas l'occasion d’y penser. Ne perdez pas de temps à regarder en arrière. Restez complètement absorbé. Dormez et réveillez-vous à l'heure, mangez de manière appropriée. Vous pouvez réciter les mantras même en étant allongé, mais vous ne devez pas tomber dans la somnolence ou le sommeil."
_Le mantra est la clé pour ouvrir le verrou. La récitation et la méditation sur le mantra purifient l'esprit. Une fois que vous pouvez ouvrir le verrou avec le mantra, vous pouvez entrer et sortir. Alors vous réalisez que l'intérieur et l'extérieur ne font qu'un.
_ Que signifie 'un' ? 'Ekam Brahma, dwitiyo nasti' (Il n'y a qu'un seul Brahman, il n'y en a pas de second). Un seul esprit, sans second, comme il est écrit dans le Ramayan, tout n’est que Ram. Et comme on le dit, 'Yatra yatra netra pare, tatra Shri Krishna sphure' (Partout où les yeux se posent, on perçoit Shri Krishna). La récitation du mantra du guru et l'obéissance à ses instructions et conseils permettent d'ouvrir le verrou.
_ Que signifie 'nam' (nom) ? 'Nam signifie 'na ami' (pas moi). Cela signifie 'je ne suis pas'. Toi, toi seul. Tu es l’unique."
_ Le premier point concerne le son. Le son est toujours présent, à tout moment. Depuis que l'on est dans le ventre de la mère, il est toujours présent. Avec quoi ?
Avec la respiration.
Tant que nous respirons, il est présent à l'intérieur. C'est pourquoi on reçoit le mantra d'initiation.
Pourquoi ? Pour se connecter à notre son éternel, pour l'atteindre, on reçoit le mantra d'initiation.
Le mantra est pour la protection de l'esprit. Ce son, tu le prononces et tu l'entends comme étant le tien.
Tu écoutes aussi le mien.
Ce que je dis, je l'écoute aussi. Pourquoi ? Écoute, ces mantras, d’où viennent-ils ? D'où viennent ces lettres ?
À cause du son continu, il y a un écho. Quand on dit 'Hari Bol', cela dit aussi 'Hari Bol', pourquoi entend-on cela dans les oreilles ?
Quelle en est la raison ? La raison est que c'est un écho du son continu. Dieu nous a donné cette forme pour nous saisir.
Certains se concentrent sur le son pour atteindre l'âme en méditant sur le son primordial ॐ.
Parce que ce son est lié à ॐ.
Sans initiation, on n’est pas qualifié pour prononcer le ॐ.
De nos jours, tout le monde chante le ॐ, mais le véritable ॐ n’en émerge pas.
Ce Maha Pranava, ce grand son, quand tu l'entendras, ce son continu, alors ta véritable essence se révélera. Le son continu, ininterrompu, jour et nuit, 24 heures sur 24.
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Question : Comment atteindre la connaissance complète de l’essence ?
Ma : Par la récitation du mantra du gourou. Continuez à réciter le nom, tout vient du nom. La connaissance, la dévotion, la libération, tout est obtenu par le nom.
Question : Ma peut-on réciter le mantra dans n'importe quelle condition ou doit-on le faire seulement après avoir pris un bain ?
Ma : Écoute, le mantra n'est jamais impur. Le nom de Dieu purifie, on peut le réciter mentalement en toute situation. Peu importe comment on récite le nom de Dieu, cela est bénéfique. Sous la forme du mantra, c'est Dieu lui-même.
Akshar Brahma; Akshar qui n’est jamais détruit, sous la forme de lettres, sous la forme de nom, sous la forme de mantra, Dieu est avec nous à chaque instant.
Rester avec lui, c’est réciter son nom. Travaille de tes mains, et intérieurement garde le mantra, garde le nom ; le mantra n'est jamais impur, donc on peut rester avec lui à tout moment. Réciter purifie assurément le cœur.
Qui sait quelle émotion se manifestera grâce à son influence, les émotions peuvent changer. On peut trouver son chemin, et avancer devient facile.
C'est pourquoi ce corps dit - pense constamment à Dieu, cultive les émotions divines, assiste à des satsangs si tu peux, lis les écritures sacrées.
Où que tu sois, comme tu es, reste proche de Dieu. Voilà, c'est tout.
Question : Ma, pour que les sadhaks aient foi dans le nom, que l'esprit soit concentré, que la signification profonde cachée dans le nom soit révélée, pourriez-vous leur en parler?
Ma : Père, comme tu en joueras, personne n’a instruit ni éduqué ce corps, donc il dit simplement - il y a des miracles dans le nom de Dieu, en récitant continuellement le nom, tout en naît, la force en naît, tout ce que l'on désire s'éclaire et se réalise.
Le nom de Dieu révèle la forme et les qualités de Dieu, que ce soit avec ou sans attributs, avec ou sans forme, Dieu ouvre la voie à toutes les révélations.
Quelle que soit la forme que l'on souhaite, c'est ce qu'on voit.
Ah ! Sans forme, avec forme, comme l'eau et la glace, dans la glace il y a de l'eau, dans l'eau il y a de la glace, tout est dans tout.
La forme est elle-même sous forme d’action, et les attributs sont en eux-mêmes des qualités.
Et sans attributs, sans forme, où il n'y a pas de qualité, pas d'action, une action sans action. Un jour, un sage a dit des choses merveilleuses. Pour Dieu, il n’est pas question d'action.
Il joue des jeux divins avec lui-même. Le Parabrahma, l'âme suprême, le Dieu de l’union, sous forme d'amour, avec attributs ou sans attributs, sans forme ou avec forme, tout ce que tu dis est lui-même et se trouve en un seul endroit - c'est toi.
C'est toi, toi-même te projetant dans ta propre lumière pour exister. Dans les écritures, le mantra est donné par Akshar Brahma pour être pratiqué, et en répétant "Namah" "Namah je ne suis pas" 'je ne suis pas' 'je ne suis pas' (na, non + mah – aham, moi) cela sera révélé.
Et comme on dit - 'Pranam'; Pranam signifie 'par', au-delà, je ne suis pas (par, au-delà + na, non + mah, moi) en répétant le nom, je n’existe plus, alors l'essence du nom est révélée. C'est ça.
Question: Ma, comment faut-il réciter le mantra ? Comment le réciter avec la respiration ?
Ma : Il y a le mantra du guru et le mantra de l'Ishta (déité choisie). Si le guru dit de réciter le mantra du guru, fais-le, et si le guru dit de réciter le mantra de l'Ishta, récite le mantra de l'Ishta. Ne récite pas à haute voix, fais-le intérieurement, fais-le dans ton esprit.
En récitant dans l'esprit, cela agit dans chaque nerf, alors les nœuds psychiques s’ouvrent, et l'essence est révélée.
En récitant intérieurement, cela fonctionne directement. Comme quand on arrose un arbre, l'eau va aux racines, de la même manière, en donnant de l'eau, cela va à sa propre racine.
Comme lorsqu’on l’arrose la plante devient verte, ce qui veut dire que le chemin de la réalisation de l’essence s’ouvre, il y a des fruits, cela signifie qu’on reçoit les bénéfices de sa pratique.
Question : Qu’est-ce qu’on appelle le son fondamental ?
Ma : Le son fondamental dont on a parlé, c’est cela, tout est le ॐ. Cette sadhana, éternelle pour atteindre le ॐ.
Tout se trouve dans cette sadhana. Tu comprends, n'est-ce pas ? Cette sadhana, tout se trouve dans cette sadhana. Il y a un son éternel et absolu.
Là où est l'absolu, il n’y a ni temporel, éternel, lieu, état affecté. Pour expliquer la lettre ॐ dans les écritures, tout ce qu’on peut en dire, c’est que tout est en lui. Si chaque lettre ne contient pas ॐ il n'y a pas de mot.
Il ne peut pas y avoir d'action.
Tout est donc en ॐ et si le véritable ॐ est prononcé et manifesté, les qualités, la forme, le son et la forme, les qualités, le son, tout cela est transcendé.
C’est cela seul, c’est cela seul, c’est cela seul, hors de cela, il n’y a rien. S’il y a quelque chose, il n’est pas là, et s’il est là, il n’y a rien d’autre.
Question : Ma, qu’est-ce que le son éternel ?
Ma : S’il n’y avait pas le son éternel, on n’entendrait pas le son qu’on prononce, Ce son éternel est toujours là. L’éternel grand son ininterrompu est toujours là.
Question : Comment ce grand son apparaît-il ?
Ma : Mais il est là. Quand tu comprendras quelque chose de nouveau, ce que tu pensais avant s’en ira, une idée se terminera, une autre idée s’imposera. La question de comprendre ou non ne se pose pas.
Question : Ma, qu’est-ce que le Brahma éternel ?
Le son brahmique, cet éternel Brahma, le son jamais détruit, immortel. A tout instant ce son est là, si un yogi est en état d’union, c’est clair pour lui et il entend ce son.
A force de yoga, on l’entend. Ce qui est toujours uni à Dieu, en relation avec le Brahma suprême, l’esprit suprême, ne sera jamais détruit. Cet éternel Brahma permanent, s’il n’était pas là, on n’essaierait pas d’atteindre l’éternité.
Quelqu’un dit la vérité, cela plaît, et s’il ment, cela déplaît. On aime la vérité, on aime la joie, on aime la connaissance, pourquoi ?
Parce que l’essence de la connaissance, de la vérité, de la paix va à l’intérieur. L’essence de la connaissance est présente d’elle-même, la connaissance éternelle est là, parce que où Dieu n’est-il pas ?
Quand Dieu est partout, alors l’essence de la connaissance est également là, celui qui est connaissance, essence de connaissance, éternel, paix suprême, bonheur suprême, unique incarnation de la connaissance.
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Enseignement
Quand on commence à pratiquer, on a des difficultés, et envie d’abandonner, pas envie de pratiquer, il ne faut pas aller vers lui pour obtenir quelque chose, il faut penser : c’est uniquement toi que nous voulons, cela suffit, concentrez votre mental dans ces pratiques, faites des efforts.
Il n'y a aucun esprit avide ou fantôme dans le nom de Dieu. Le nom de Dieu est le destructeur de tous les maux et défauts. Répétez ce nom. Vous le ferez le matin et le soir et garderez le nom en tête. Surtout, essayez de comprendre et de croire qu'il n'y a pas de malheur ou de calamité dans ces états. Le nom de Dieu est la méthode. Aucune place pour un esprit avide ou un fantôme dans le nom.
Concentrez uniquement votre mental sur le nom et la méditation sur Dieu. En face du nom de Dieu, aucune puissance, aucun fait ne peut agir. Maintenez cette vérité fermement dans votre esprit. Chaque fois que vous prononcez le nom de Dieu, pensez que maintenant aucune autre puissance ne peut vous toucher. Si à ce moment-là vous ressentez une agitation physique, comprenez que ce n'est qu'une réaction physique.
Avant de dormir, répétez le nom de Dieu. Si vous avez toujours peur, placez la Gita, la Chandi, ou le Ramayana près de votre tête en dormant. Toujours prononcer le nom de Dieu et se souvenir que là où se trouvent les textes religieux, Il est présent. Aucun type de peur ne peut y exister. Chacun a sa propre méthode. En suivant la méthode donnée par le Guru, tout se réalise. La même méthode n'est pas valable pour tout le monde. Le nom (nam) signifie que « na (pas) am (moi). Nom-Nom-Nom signifie il n’y a pas de moi ; en répétant, « je ne suis pas, tu es » le sens se manifeste.
C'est pourquoi tout le monde doit prononcer mentalement le nom de Dieu et travailler de ses mains.
J’ai répété le ॐ, qu’est-ce que j’ai comme signe?
Le signe n'est pas apparu. On répète le ॐ sans se poser de question, c’est ce qu'on appelle la véritable répétition.
Le ॐ se produit naturellement. Il y a de très belles choses dans le royaume de Dieu. Le chant du mantra ॐ est continuel, il se produit tout le temps.
Celui qui écoute peut l'entendre. Le chant ॐ se poursuit sans interruption.
En répétant ॐ, il n'y a pas d'actions, vous comprenez cela ?
Il n'y a pas de questions d'actions lors du jap; c'est ce qu'on appelle le véritable jap. Ce corps raconte des choses absurdes.
La vibration continue sans interruption. Cette vibration sert à la manifestation de la lumière; le contact avec cette vibration est nécessaire au jap.
En répétant continuellement, le bon rythme vient de lui-même. Si vous touchez la source de tous ces sons, alors la vision du soi et l’état de l'âme doivent se révéler d'elles-mêmes.
Et comment fait-on pour invoquer le "nom" ?
Lorsque vous appelez "maman", elle vient vers vous, alors le travail se fait par le nom. De plus, le nom et le nommé ne font qu'un, en prononçant le nom, le nommé se manifeste. (Ma rit).
Le mantra transcendantal de Brahma est répété avec un chapelet de tulsi ou de bois de santal.
Si la déité choisie est Shakti, il doit être répété avec un chapelet de rudraksh.
_ Considérez votre divinité bien-aimée, méditez mentalement et contemplez-la des pieds à la tête. Si vous souhaitez passer plus de temps en pratique, concentrez-vous sur les sons. Dieu est présent dans les lettres et aussi dans les sons.
Il est bon de méditer un moment les yeux fermés avant et après le kirtan.
Après le kirtan, après la méditation, avant de rentrer chez vous, discutez entre vous de ce qui s’est passé pendant la méditation. En regardant vers le haut et en tournant calmement en cercle pendant le kirtan, une activité particulière se produit dans le corps.
Écoutez, une fois, un homme avait entendu dire que s'il répétait son mantra cent mille fois comme il faut, il aurait une certaine expérience. En entendant cela, il se mit à la tâche.
Savez-vous ce qui s'est passé après ?
Il a commencé à faire son jap, mais lorsqu'il a entendu le son d'un lézard, il a pensé que l'expérience avait commencé.
De cette manière, il a terminé ses cent mille chants. Mais il n'a pas eu d’expérience. C’est parce que son mental était absorbé par les sons environnants, pensant qu'il expérimentait quelque chose. Ainsi, il n'a rien obtenu.
Il est dit de continuer sur le chemin, sans se préoccuper du fruit. Compter vos progrès sur le chemin vous fera perdre du temps. Continuez vers votre seul but.
Quand on parle de répéter le nom avec chaque souffle en se concentrant sur le souffle, vous savez ce que cela signifie ? Le souffle est de l'air. L'air est omniprésent. Si vous vous concentrez sur cela, votre état émotionnel peut également devenir omniprésent. Il faut utiliser toutes ces aides, car elles purifient l'esprit.
Le mouvement de l'air est une vague qui porte diverses émotions. Savez-vous ce que cela signifie ? Il faut stabiliser ces désirs et impressions du passé. Quel que soit l’état dans lequel vous êtes, tant que les divers points ne se rejoignent pas en un seul point, vous ne pourrez pas connaître l'Unité complète.
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Question : Est-ce que cela va nous arriver, Ma ?
Ma : Bien sûr que oui. N’ayez pas à l’esprit : « C’est impossible, c’est impossible ». Ne voyez-vous pas qu’à force de penser à Dieu, l’état de Soi arrive ? Inutile de penser : « c’est impossible ». Pourquoi êtes-vous inquiets ? Cela arrivera à tout le monde.
Je suis là, non ? Pourquoi s’inquiéter ?
Question : Pourquoi, au lieu de dire « Hari bolo » (impératif normal signifiant « dis Hari), on dit « Hari bol »
Ma : A force de dire « Hari bol », le ॐ arrive.
Question : Ma, comment allons-nous être purifiés ?
Ma : Par le souffle vital qui se manifeste en vous. Pensez à Lui à chaque respiration. Souvenez-vous, c’est Lui qui respire à travers vous. C’est cela qui va vous purifier.
Un sadhak demande à Ma : Ma, quelle sadhana va plaire à Dieu ?
Ma : Se souvenir de son nom.
Le sadhak reprend : « Et si on n’aime pas méditer sur le nom ?
Ma : Il faut le faire pour commencer à l’aimer.
Le sadhak : Et si en répétant continuellement le nom, la paresse et le sommeil s’imposent, que faire ?
Ma : répéter le nom. Le nom, intensément le nom!
Le sadhak : Pendant le jap du nom de Ram, un tas de choses stupides venant de l’extérieur viennent à ma conscience. Quel est l’antidote ?
Ma : Répéter le nom de façon tourmentée.
Question : Comment le nom s’installe-t-il sur la respiration ?
Ma : Le nom se dit sur la respiration. Sinon, le corps ne peut pas le faire correctement. Dieu est dans toutes les formes, il n’y a rien en dehors de Lui. Autre chose, le jap spontané se fait en permanence. Que faire pour le ressentir ? Le mantra, la lettre donnée par le guru. Le nom qui vous plaît. Tout le monde n’a pas le même rythme respiratoire, le guru adapte le jap à la respiration. Il le donne en fonction de la foi. Ce jap éternel peut se produire si un maître compétent peut le donner. Mais cela est très rare. Parfois, en pratiquant régulièrement, cet état arrive de lui-même.
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Gayatri
Enseignement
Vous dites que le son de la Gayatri est divisé en trois. Qu’est-ce que la Gayatri ?
Ce qui, en la chantant, protège le chanteur. Protège de quoi ?
Du péché, de quel péché ?
De ce qui donne de la souffrance.
Là où il y a deux, il y a souffrance. Le sens de la Gayatri est que, par son chant, on est protégé de la dualité de la naissance, de la mort et de la souffrance.
Alors il y a quoi, l’éternel, ce qui n’est jamais détruit, qui est permanent. Ensuite, le visarga ः (caractère de l’alphabet hindi), c’est-à-dire sens particulier, puis le point-lune (autre caractère), quel point ?
Celui d’où la création commence. Dans la Gayatri il y a le ॐ.
Sur le ॐ, la demi-lune, dont le sens est quelque chose manifesté et quelque chose non-manifesté.
Ensuite le point, d’où vient la création. Ce ॐ est le son de Brahma, un et multiple. C’est temporel et éternel.
(Ma donne beaucoup d’importance à la récitation de la Gayatri par les brahmanes, elle dit de la chanter le plus possible. Un jour à Solan, elle m’en expliqua le sens.)
« Ce qui fait création, maintien et destruction, ce qui est la forme universelle, ce qui donne l’inspiration à notre intelligence et à notre développement, c’est le maître intérieur, le Brahma suprême, je médite sur sa lumière digne d’être choisie. »
Prière
La prière est une composante spéciale de la sadhana. La puissance de la prière est infaillible et c’est dans la prière que se trouve le souffle vital de l’être incarné et du monde. À tout moment, dites ce qui vient à votre cœur et, simplement et avec une ferveur sincère, demandez refuge en Dieu.
Chaque jour, à un moment précis, priez Dieu de cette manière : « Ô Dieu maître intérieur! Éveille en chaque créature la dévotion et l'affection pour toi. » Appelant la raison, l'intellect, le cœur et l'ego, souffrants des pensées de la vie quotidienne, dites-leur : « Voyez, je vais vers votre Seigneur, laissez le chemin libre. »
Dites cela, puis asseyez-vous le mental immobile.
« Si vous ne pouvez pas prononcer le nom de Dieu, alors chaque matin, en vous levant, priez Dieu ainsi :
'Seigneur, que je puisse accomplir tout travail selon tes instructions, et comprendre que je le fais selon tes instructions. Ce que nous faisons est en réalité selon les instructions de Dieu, mais nous ne le comprenons pas. Nous pensons que ses œuvres sont les nôtres.
C'est pourquoi nous prions Dieu : fais de nous ton instrument et donne-nous la capacité de comprendre que nous sommes ton instrument. Le soir, avant de dormir, prie ainsi : 'Seigneur, que je puisse comprendre que même mon sommeil fait partie de ton plan.' De cette manière, en se souvenant de Lui dans toutes nos actions et en considérant toutes nos actions comme les siennes, un jour, nous réaliserons qu'il n'y a rien d'autre que Lui dans ce monde.
Si vous devez demander quelque chose à Dieu, demandez-Lui seulement Lui-même. Car en obtenant Dieu, on obtient tout. La richesse, la renommée, la promotion, tout est en Dieu. Donc, en obtenant Dieu, on obtient tout. Si vous demandez des objets, vous obtiendrez des objets, mais ces objets sont du poison.
Avec eux viennent aussi des problèmes. C'est aussi la compassion de Dieu, car en donnant des coups Il nous ainsi à nous retourne vers Lui. Les souffrances et les privations, si on est en union avec Dieu, ne seront plus des raisons de souffrir.
Si vous considérez que les souffrances et les privations que vous endurez sont aussi un don de Dieu, que Dieu vient à vous sous forme de souffrance et de manque, alors vous verrez que les évènements ne pourront pas vous perturber. En obtenant Dieu en toutes choses, vous obtiendrez la paix suprême et la joie ultime.
Le désir des plaisirs mondains est ce qui lie l'âme. Être lié signifie être détruit. Dans l'eau stagnante, des insectes se forment. Mais si cette eau est filtrée, elle devient potable. Alors, il n'y a plus de défaut de stagnation. La relation entre l'âme individuelle et le Divin est similaire. Le Divin, en se liant, devient l'âme individuelle. Si le voile disparaît, le Divin reste le Divin. »
Par l'entêtement, personne ne peut obtenir quoi que ce soit de ce corps. C'est comme s'il glissait, car l'ego se cache derrière l'entêtement. D'un autre côté, ceux qui abandonnent tout à ce corps, on ne sait comment, ces gens-là arrivent à se faire entendre . Ce corps ne fait rien par volonté propre, tout ce qui doit arriver arrive.
Quoi que ce soit que Dieu fasse faire, personne ne peut rien faire de plus. Il faut garder à l'esprit que toute la force que tu m’a donnée, je vais essayer de l'utiliser à ton service.
Le matin, en se levant, approchez vous d’abord de Dieu et priez en disant : "Ce moi, moi que je suis en train de dire, il est à toi. Dieu, Ce que je vais faire pendant toute la journée, que je puisse te l’offrir ! Tout ce que je fais, c'est toi qui le fais faire."
Le soir, avant de dormir, vous ferez cette prière : "Ô Dieu, tout ce que j’ai fait de mal aujourd’hui, que je ne le fasse plus".
En pratiquant ainsi, on prend l'habitude, et après il n’y a plus de mauvaises actions. Le matin, quand tu te réveilles, la première chose à faire est de se prosterner aux pieds de lotus de Dieu, l'océan de miséricorde, et de prier en disant : "Ô Dieu, toutes les actions que tu me fais accomplir pendant la journée, fais les toi-même.
Ce corps est un instrument, il fera ce que tu lui fais faire. Ô Dieu, par ta grâce, fais en sorte que ce corps n'accomplisse que des actions pures." Le soir, avant de dormir, il faut aussi prier le Dieu très pur et ressentir que vus dormez dans ses bras sacrés. De cette manière, toutes les actions de la journée offrez les à Dieu.
Il faut s’exercer à cela tous les jours. Regardez, qu'y a-t-il dans ce monde ?
Rien n'est permanent ici.
C'est pourquoi il faut prier pour que cet instrument accomplisse des actions pures. Au début de chaque action, il faut se souvenir de Dieu. Plus le souvenir est pur, plus le travail sera beau. Dans ce monde, ce qui est là aujourd'hui ne le sera pas demain, donc vivez avec un esprit de service - "tu prends ce service dans cet esprit". Si tu veux la paix, pense à Dieu.
En quittant le lit, pensez que vous êtes sous forme d’instruments ou que je suis ton instrument. Que cet instrument accomplisse des actions bénéfiques toute la journée.
Toutes les actions sont ton service et sont dédiées au service. Que le courant des bonnes résolutions coule dans l'esprit. Il faut chanter le nom de Dieu et saluer.
Avant de dormir la nuit, il faut prier en disant que tout ce que vous avez fait pendant la journée est offert à ses pieds. Ensuite, passer en revue toutes les actions de la journée. Si des erreurs ont été commises, priez pour être pardonnés.
Demande à Dieu de te faire la grâce de ne plus faire de telles erreurs. Que toutes les actions soient pures. Chanter le nom de Dieu, faire un pranam, et même si c'est mentalement, médite sur lui et incline-toi à ses pieds. Enfin, offre ton corps, ton esprit, tout à ses pieds. C'est dans cet ordre qu'il faut s'endormir.
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Question : Ma, que faut-il faire pour atteindre Dieu ? Montre-moi le chemin.
Ma : Prie Le de te montrer le chemin. Prie Dieu tous les jours, au moins un moment.Prie Dieu tous les jours, au moins un moment, « montre moi le chemin ». Il ne rejette jamais celui qui l’appelle, et où te jetterai-t-il ?
Il est en tous lieux, il n’a pas de place pour se retourner !
Question : Ma, l’argent, la renommée, une promotion, est-ce qu’on peut les demander à Dieu ? Ce n’est pas un péché ?
Ma : Je dis que s’il faut demander quelque chose, c’est à Dieu qu’il faut le demander. Quoi que ce soit, présente toi devant Lui avec. Il est plein de pitié, d’imagination, ce que les gens veulent, ils l’obtiennent.
Question : Lorsqu’on se prosterne devant Dieu, quelle prière faut-il faire ?
Il ne faut faire aucune prière. Si on demande une chose, on obtient une chose. Il a tellement de pitié qu’il donne ce qu’on lui demande. Les choses de la vie quotidienne , si on demande quelque chose par manque, il donne son darshan sous forme de manque. Si en priant on ne demande rien, on peut recevoir son être total, parce que là où il n’y a pas « chose », il n’y a que Lui.
Question : Est-ce que par la prière le prarabdha (karma qu’on doit vivre dans la vie présente) peut être détruit ?
Ma : Il est difficile de faire une prière par laquelle le prarabdha serait détruit. Cela peut se faire par la prière, la sadhana, le jap, mais c’est difficile. Détruire le prarabdha est la chose la plus difficile qui soit.
Question : La capacité à supporter s’accroît-elle par la prière ?
Ma : Prière signifie avoir le mental tourné vers Lui. La prière amène des bienfaits.
Question : Lorsque quelqu’un est malade, et d’autres prient pour qu’il guérisse. Est-ce que cela donne des résultats ?
Ma : Tout acte amène des résultats, Il y aura des résultats. L’essence d’un acte est le fait de donner des résultats. Le résultat dépendra de la façon dont l’acte est fait.
Question : Ce résultat que nous cherchons, peut-on l’obtenir par la prière ?
Ma : Celui qui a la force de vouloir aura sûrement un résultat. Quelqu’un a prié pour sauver un autre, mais il est mort. Il a sûrement reçu le bénéfice de la prière. Il est mort, mais grâce à cela, il a établi une connexion avec Dieu, donc il a reçu bonheur et bénéfice de cette prière. Comme un enfant qui veut manger quelque chose, mais ses parents comprennent que cela le rendra malade, alors ils le satisfont en lui donnant quelque chose d’autre.
Didi : Dieu sait ce qui est bon pour chacun.
Ma : Ce qu’il jugera bon, c’est cela qu’il fera.
Question : Est ce bon de prier pour avoir quelque chose de la vie ordinaire ?
Ma : Il est bon de prier.
Swami Shashwatanandji - A Kishanpur, Ma a reçu une lettre, avec quatre demandes :
1 Ma, donne-nous de l'argent,
2 Fais-nous gagner notre procès,
3 Protège notre honneur et
(4) Guéris notre maladie. Fais cela, c’est tout ce qu’il faut.
Ma- Se souvenir de Dieu est une bonne chose. Il arrive parfois que, selon la force de quelqu'un, ce qu'il dit se réalise immédiatement. Par exemple, une femme, dans un moment de colère, a dit à sa fille : "toi, meurs". Cette parole a été prononcée à un moment tel que la fille est morte instantanément.
Question – Puisque Dieu va faire, pourquoi prier ?
Ma- Il existe un état où on ne peut pas rester sans prier. Une personne ordinaire prie : "Donne-moi ceci, donne-moi cela". Quelqu'un en position spirituelle élevée prie : "Oh Dieu ! Je ne peux pas vivre sans toi, quand te rencontrerai-je, où te rencontrerai-je ?". Oh,Oh, comme je souffre Il y a une prière imprégnée d'ego est : "Oh Dieu, donne-moi ceci, donne-moi cela", nous voulons des objets matériels, et une prière dénuée d’ ego. Une autre personne, avec impatience de rencontrer Dieu, prie pour cela.
La prière a sa place. Il y a une autre situation où l'on dit : "Oh Dieu, fais ce qui te plaît, donne-moi du bonheur ou de la douleur, donne-moi la force de le supporter. Que mon esprit ne s'éloigne pas de toi".
Didi - La prière mène-t-elle au refuge ?
Mère - Oh Dieu ! Fais ce qui te plaît, je suis ton instrument. Fais ce qui te plaît, laisse-moi me concentrer sur toi. Je n’ai rien à demander.
Quoi que ce soit que je puisse faire, que je fasse ou que je ferai, tu en donnes les résultats. Je n’ai pas besoin de prier. Assis en méditation, je n'ai rien à demander, réalise ta volonté.
Didi - Que ta volonté soit faite. Que ta volonté se réalise dans ma vie.
Ma – Qu’est ce qui est mien ? Je médite sur toi, je ne sais pas ce qui est bon pour moi. Tu m’as donné un emploi mais je suis tombé malade. J'ai reçu de l'argent mais un bandit m'a tué. Oh Dieu !
Qu’est-ce qui peut être bon pour moi, je ne le sait pas ?
Réalise ta volonté. Je ne peux pas vivre sans ton darshan. Il y a une telle soif qu’on ne peux pas vivre sans expérience.
Tu prends soin de notre bien-être de toute façon, quelle est la puissance de notre prière ?
Dieu est infini, il est lumière infinie. Certains reçoivent la lumière de la connaissance et d'autres la lumière de la dévotion.
Question - Une personne peut-elle prier de différentes manières à différents moments ?
Ma- Dans chaque situation, il y a une prière différente. Dans la voie de la dévotion, il est impossible de vivre sans l'aimé.
Oh Dieu !
Où es-tu ?
La soif est là.
Il y a une telle soif que l'on ne pense ni à manger ni à boire. Le goût devient amer. Même la nourriture devient comme un obstacle. Le sommeil disparaît. Cela a aussi un certain état.
En pensant à Dieu, on reste immergé dans le nectar divin. On ne ressent même pas les douleurs corporelles. C'est cela la pensée de Dieu, d’accord ?
Question : Par les prières les désirs matériels sont-ils réalisés ?
Ma : Le brigand a prié et adoré Ma Kali et s'en est allé triomphant. (Kali est aussi la déesse des voleurs). En conséquence, il a obtenu de l'or et aussi la prison. Je donne tout ce qui est demandé.
Le bon sage dit, 'Je ne sais pas ce que je pourrais demander, donne-moi ce que tu trouves approprié.'
Certains disent, « On devrait demander ce qui est juste, ou ne rien demander du tout. »
S’il faut demander, demandez seulement à Celui dont la réalisation vous rendra libre de toute autre demande. Priez Dieu en disant « Devenez mien »
Prier Dieu pour le réaliser lui-même n'amène pas de karma. Ce n'est pas demander quelque chose.
Question : Certaines personnes écrivent à la Ma en disant que l'examen de leur fils a lieu à telle date, en demandant qu’Elle y pense.
Didi : Cela revient à faire une prière.
Question : Le gourou, c'est vous.
Ma : Comment être séparé de soi-même ? Priez Dieu en disant « Ô Dieu, nous avancerons comme tu nous conduiras, rien n'est en nos mains. »
Avec la conscience d’être un instrument entre les mains de Dieu, le chemin pour atteindre Dieu s'ouvrira. Si on se sent instrument entre les mains de Dieu, tout se réalisera peu à peu. C'est vrai, c’est sûr.
Question : Que se passe-t-il en le disant seulement superficiellement ?
Ma : Jusqu'à ce que l'intérieur et l'extérieur deviennent un, il faut le faire superficiellement.
On doit commence là où on se trouve. Quand l'intérieur et l'extérieur seront un, il y aura manifestation.
En répétant "Hare Ram" extérieurement, il y a une vibration intérieure. Parfois, cela se produit sans mots extérieurs, mais intérieurement. Aujourd'hui même, dans la lecture du Vishnu Purana on a dit qu'en offrant une lampe à Dieu le jour de la pleine lune de Kartik, on atteint le paradis de Vishnu.
Un jour, le jour de la pleine lune de Kartik, une souris s'approcha d'une lampe allumée pour manger du ghee. La lampe était sur le point de s'éteindre par manque de ghee, et dès que la souris y toucha, par hasard, le peu de ghee restant toucha sa bouche et la brûla.
Cela causa sa mort, et elle obtint le fruit de l'offrande de la lampe, atteignant ainsi le paradis de Vishnu.
Voyez le fruit du pouvoir de l'action ! Dieu seul est présent partout. "Partout où les yeux voient, ils perçoivent Sri Krishna." Cela arrive, c'est juste une question de temps et d’état. Il est difficile de comprendre comment le chemin de quelqu'un s'ouvrira, seul Dieu le sait.
Question : Est-ce qu’il faut prier Dieu pour la résolution des problèmes matériels ?
Ma - Il y a deux ou trois types de situations. Certains se sont entièrement abandonnés à Dieu et disent : "Ô Dieu ! Tout ce que tu fais, ce que tu poses, tout est parfait." Les états d'esprit des disciples sont différents. Certains ne peuvent s'empêcher de prier, tandis que d'autres, dans les moments de souffrance, se révoltent contre Dieu et abandonnent la pratique.
Certains se souviennent davantage de Dieu dans la souffrance, l'appellent, d'autres l'appellent plus souvent dans les moments de bonheur.
Le plus grand médecin est Dieu, c'est pourquoi beaucoup l'appellent dans les moments de détresse, et il y a aussi des états où, dans la maladie ou la souffrance, ils n’ont pas envie de l'appeler.
Appeler Dieu est toujours la meilleure chose à faire, quelle qu'en soit la raison, et quel que soit le sentiment avec lequel on l'appelle, il faut commencer à l'appeler.
Que ce soit par désespoir, par désir de connaître ou pour des raisons matérielles, même les sages l'appellent.
Enseignement
Rappelez-vous toujours cela : quand Dieu se manifeste sous une forme que vous n’aimez pas, dites-lui : "Ô Dieu, c'est toi qui viens sous cette forme, s'il te plaît, retire cette forme et accorde-nous la vision de ta forme paisible ; je ne peux pas supporter cette forme-là, manifeste ton essence pleine de bienfaits et heureuse."
Pour lever le voile de l'inconnu, priez-le tous les matins et soirs : "Ô Seigneur, tu es mon refuge . Dissipe le voile de l'ignorance et accorde-moi ta manifestation."
Musique
Question - La pratique de la musique peut-elle aussi mener à la réalisation du Soi ?
Ma - La musique signifie "lumière de soi, auto-éclatante". Si le but est clair, alors oui, cela peut certainement être possible. Si elle est pratiquée pour la renommée, c'est une autre histoire. Tout dépend du but, celui avec lequel vous marchez est celui que vous atteindrez.
Contexte - La célèbre musicienne Hirabai Barodekar a chanté deux chansons pour Ma. Ma lui a raconté l'histoire du célèbre chanteur dévot du Bengale, Ramprasad, et a dit :
Ma - C'est par la mélodie, les paroles et le rythme qu'il (Ramprasad) a trouvé la mère divine. De la même manière, la puissance qui est en vous est un don de Dieu. Essayez de l'atteindre par ce moyen.
Question - Qu'appelle-t-on musique ?
Ma - Tant que le secret originel, qu'il soit sous forme de lettres, de notes ou de rythmes musicaux, ne sera pas révélé, il n'y aura pas de lumière. Ce son qui est apparu, ces lettres qui ne périssent pas, qui sont impérissables, qui ne peuvent être détruites, qui produit ce son, qui le produit, d'où vient-il, d’où vient cette vibration, où se produit-il, jusqu'à ce que la racine de son essence soit trouvée, on ne comprendra pas ce qu'est la véritable nature de la musique.
Cette essence de la musique, l’essence de la connaissance c’est Lui. La véritable essence est musique.
La prière est une composante spéciale de la sadhana. La puissance de la prière est infaillible et c’est dans la prière que se trouve le souffle vital de l’être incarné et du monde. À tout moment, dites ce qui vient à votre cœur et, simplement et avec une ferveur sincère, prenez refuge en Dieu.
Chaque jour, à un moment précis, priez Dieu de cette manière : « Ô Dieu, maître intérieur! Éveille en chaque créature la dévotion et l'affection pour toi.» Appelant la raison, l'intellect, le cœur et l'ego, souffrants des pensées de la vie quotidienne, dites-leur : « Voyez, je vais vers votre Seigneur, laissez le chemin libre. » Dites cela, puis asseyez-vous le mental immobile.
« Si vous ne pouvez pas prononcer le nom de Dieu, alors chaque matin, en vous levant, priez Dieu ainsi : « Seigneur, que je puisse accomplir tout travail selon tes instructions, et comprendre que je le fais selon tes instructions. Ce que nous faisons est en réalité selon les instructions de Dieu, mais nous ne le comprenons pas. Nous pensons que ses œuvres sont les nôtres. C'est pourquoi nous prions Dieu : fais de nous ton instrument et donne-nous la capacité de comprendre que nous sommes tes instruments.» Le soir, avant de dormir, priez ainsi : «Seigneur, que je puisse comprendre que même mon sommeil fait partie de ton plan.» De cette manière, en se souvenant de Lui dans toutes nos actions et en considérant toutes nos actions comme les siennes, un jour, nous réaliserons qu'il n'y a rien d'autre que Lui dans ce monde.
Si vous devez demander quelque chose à Dieu, demandez-Lui seulement Lui-même. Car en obtenant Dieu, on obtient tout. La richesse, la renommée, la promotion, tout est en Dieu. Donc, en obtenant Dieu, on obtient tout. Si vous demandez des objets, vous obtiendrez des objets, mais ces objets sont du poison. Avec eux viennent aussi des problèmes. C'est aussi la compassion de Dieu, car en donnant des coups Il nous incite ainsi à nous retourner vers Lui. Les souffrances et les privations, si on est en union avec Dieu, ne seront plus des raisons de souffrir. Si vous considérez que les souffrances et les privations que vous endurez sont aussi un don de Dieu, que Dieu vient à vous sous forme de souffrance et de manque, alors vous verrez que les évènements ne pourront pas vous perturber. En obtenant Dieu en toutes choses, vous obtiendrez la paix suprême et la joie ultime.
Le désir des plaisirs mondains est ce qui lie l'âme. Être lié signifie être détruit. Dans l'eau stagnante, des insectes se forment. Mais si cette eau est filtrée, elle devient potable. Alors, il n'y a plus le défaut de stagnation. La relation entre l'âme individuelle et le Divin est similaire. Le Divin, en se liant, devient l'âme individuelle. Si le voile disparaît, le Divin reste le Divin. »
Par l'entêtement, personne ne peut obtenir quoi que ce soit de ce corps. C'est comme s'il glissait, car l'ego se cache derrière l'entêtement. D'un autre côté, ceux qui abandonnent tout à ce corps, on ne sait comment, ces gens-là arrivent à se faire entendre. Ce corps ne fait rien par volonté propre, tout ce qui doit arriver arrive.
Quoi que ce soit que Dieu fasse faire, personne ne peut rien faire de plus. Il faut garder à l'esprit « toute la force que tu m’a donnée, je vais essayer de l'utiliser à ton service.» Le matin, en vous levant, approchez vous d’abord de Dieu et priez en disant : "Ce moi, moi qui suis en train de parler, il est à toi, Dieu. Ce que je vais faire pendant toute la journée, que je puisse te l’offrir ! Tout ce que je fais, c'est toi qui le fais faire." Le soir, avant de dormir, vous ferez cette prière : "Ô Dieu, tout ce que j’ai fait de mal aujourd’hui, que je ne le fasse plus.» En pratiquant ainsi, on en prend l'habitude, et après il n’y a plus de mauvaises actions.
Le matin, quand tu te réveilles, la première chose à faire est de se prosterner aux pieds de lotus de Dieu, l'océan de miséricorde, et de prier en disant : "Ô Dieu, toutes les actions que tu me fais accomplir pendant la journée, fais les toi-même. Ce corps est un instrument, il fera ce que tu lui fera faire. Ô Dieu, par ta grâce, fais en sorte que ce corps n'accomplisse que des actions pures." Le soir, avant de dormir, il faut aussi prier le Dieu très pur et ressentir que vous dormez dans ses bras sacrés. De cette manière, toutes les actions de la journée, offrez les à Dieu.
Il faut s’exercer à cela tous les jours. Regardez, qu'y a-t-il dans ce monde ? Rien n'est permanent ici. C'est pourquoi il faut prier pour que cet instrument accomplisse des actions pures. Au début de chaque action, il faut se souvenir de Dieu. Plus le souvenir est pur, plus le travail sera beau. Dans ce monde, ce qui est là aujourd'hui ne le sera pas demain, donc vivez avec un esprit de service - "tu prends ce service dans cet esprit". Si tu veux la paix, pense à Dieu.
En quittant votre lit, pensez que vous êtes Lui sous forme d’instrument ou « je suis ton instrument. Que cet instrument accomplisse des actions bénéfiques toute la journée. Toutes les actions sont ton service et sont dédiées au service.» Que le courant des bonnes résolutions coule dans l'esprit. Il faut chanter le nom de Dieu et le saluer.
Avant de dormir la nuit, il faut prier en disant que tout ce que vous avez fait pendant la journée est offert à ses pieds. Ensuite, passer en revue toutes les actions de la journée. Si des erreurs ont été commises, prier pour être pardonnés. Demander à Dieu de vous faire la grâce de ne plus faire de telles erreurs. Que toutes les actions soient pures. Chanter le nom de Dieu, faire un pranam, et même si c'est mentalement, méditer sur lui et s’incliner à ses pieds. Enfin, offrir corps, esprit, tout à ses pieds. C'est en suivant cet ordre qu'il faut s'endormir.
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Question : Ma, que faut-il faire pour atteindre Dieu ? Montre-moi le chemin.
Ma : Prie-Le de te montrer le chemin. Prie Dieu tous les jours, au moins un moment. Prie Dieu tous les jours, au moins un moment, « montre-moi le chemin.» Il ne rejette jamais celui qui l’appelle, et où te jetterai t il ? Il est en tous lieux, il n’a pas de place pour se retourner !
Question : Ma, l’argent, la renommée, une promotion, est ce qu’on peut les demander à Dieu ? Ce n’est pas un péché ?
Ma : Je dis que s’il faut demander quelque chose, c’est à Dieu qu’il faut le demander. Quoi que ce soit, présente-toi devant Lui avec. Il est plein de pitié, d’imagination, ce que les gens veulent, ils l’obtiennent.
Question : Lorsqu’on se prosterne devant Dieu, quelle prière faut-il faire ?
Ma : Il ne faut faire aucune prière. Si on demande une chose, on obtient une chose. Il a tellement de pitié qu’il donne ce qu’on lui demande. Pour les choses de la vie quotidienne, si on les demande, il donne son darshan sous forme de manque. Si en priant on ne demande rien, on peut recevoir son être total, parce que là où il n’y a pas « chose », il n’y a que Lui.
Question : Est-ce que par la prière le parabdha (karma qu’on doit vivre dans la vie présente) peut être détruit ?
Ma : Il est difficile de faire une prière par laquelle le parabdha serait détruit. Cela peut se faire par la prière, la sadhana, le jap, mais c’est difficile. Détruire le parabdha est la chose la plus difficile qui soit.
Question : La capacité à supporter s’accroît-elle par la prière ?
Ma : Prière signifie avoir le mental tourné vers Lui. La prière amène des bienfaits.
Question : Lorsque quelqu’un est malade, et d’autres prient pour qu’il guérisse, est-ce que cela donne des résultats ?
Ma : Tout acte amène des résultats, Il y aura des résultats. L’essence d’un acte est le fait de donner des résultats. Le résultat dépendra de la façon dont l’acte est fait.
Question : Ce résultat que nous cherchons, peut-on l’obtenir par la prière ?
Ma : Celui qui a la force de vouloir aura sûrement un résultat. Quelqu’un a prié pour sauver un autre, mais il est mort. Il a sûrement reçu le bénéfice de la prière. Il est mort, mais grâce à cela, il a établi une connexion avec Dieu, donc il a reçu bonheur et bénéfice de cette prière. Comme un enfant qui veut manger quelque chose, mais ses parents comprennent que cela le rendra malade, alors ils le satisfont en lui donnant quelque chose d’autre.
Didi : Dieu sait ce qui est bon pour chacun.
Ma : C’est ce qu’Il juge bon qu’Il fait.
Question : Est ce bon de prier pour avoir quelque chose de la vie ordinaire ?
Ma : Il est bon de prier.
Swami Shashwatanandji - A Kishanpur, Ma a reçu une lettre, avec quatre demandes :
1 Ma, donne-nous de l'argent,
2 Fais-nous gagner notre procès,
3 Protège notre honneur et
(4) Guéris notre maladie. Fais cela, c’est tout ce qu’il faut.
Ma : Se souvenir de Dieu est une bonne chose. Il arrive parfois que, selon la force de quelqu'un, ce qu'il dit se réalise immédiatement. Par exemple, une femme, dans un moment de colère, a dit à sa fille : "toi, meurs". Cette parole a été prononcée à un moment tel, que la fille est morte instantanément.
Question – Puisque Dieu va faire, pourquoi prier ?
Ma : Il existe un état où on ne peut pas rester sans prier. Une personne ordinaire prie : "Donne-moi ceci, donne-moi cela". Quelqu'un en position spirituelle élevée prie : "Oh Dieu ! Je ne peux pas vivre sans toi, quand te rencontrerai-je, où te rencontrerai-je ?". Oh Oh, comme je souffre. Il y a une prière imprégnée d'ego qui est : "Oh Dieu, donne-moi ceci, donne-moi cela", nous voulons des objets matériels, et une prière dénuée d’ ego. Une autre personne, avec impatience de rencontrer Dieu, prie pour cela. La prière a sa place. Il y a une autre situation où l'on dit : "Oh Dieu, fais ce qu’il te plaît, donne-moi du bonheur ou de la douleur, donne-moi la force de le supporter. Que mon esprit ne s'éloigne pas de toi".
Didi - La prière mène-t-elle au refuge ?
Mère - Oh Dieu ! Fais ce qu’il te plaît, je suis ton instrument. Fais ce qu’il te plaît, laisse-moi me concentrer sur toi. Je n’ai rien à demander. Quoi que ce soit que je puisse faire, que je fasse ou que je ferai, tu en donnes les résultats. Je n’ai pas besoin de prier. Assis en méditation, je n'ai rien à demander, réalise ta volonté.
Didi - Que ta volonté soit faite.
Que ta volonté se réalise dans ma vie.
Ma – Qu’est-ce qui est mien ? Je médite sur toi, je ne sais pas ce qui est bon pour moi. Tu m’as donné un emploi mais je suis tombé malade. J'ai reçu de l'argent mais un bandit m'a tué. Oh Dieu ! Qu’est-ce qui peut être bon pour moi, je ne le sais pas ? Réalise ta volonté. Je ne peux pas vivre sans ton darshan. Il y a une telle soif qu’on ne peut pas vivre sans expérience. Tu prends soin de notre bien-être de toute façon, quelle est la puissance de notre prière ? Dieu est infini, il est lumière infinie. Certains reçoivent la lumière de la connaissance et d'autres la lumière de la dévotion.
Question - Une personne peut-elle prier de différentes manières à différents moments ?
Ma- Dans chaque situation, il y a une prière différente. Dans la voie de la dévotion, il est impossible de vivre sans l'aimé. Oh Dieu ! Où es-tu ? La soif est là. Il y a une telle soif que l'on ne pense ni à manger ni à boire.
Le goût devient amer. Même la nourriture devient comme un obstacle. Le sommeil disparaît. Cela est aussi un certain état. En pensant à Dieu, on reste immergé dans le nectar divin. On ne ressent même pas les douleurs corporelles. C'est cela la pensée de Dieu, d’accord ?
Question : Par les prières les désirs matériels sont-ils réalisés ?
Ma : Le brigand a prié et adoré Ma Kali et s'en est allé triomphant. (Kali est aussi la déesse des voleurs). En conséquence, il a obtenu de l'or et aussi la prison. Je donne tout ce qui est demandé. Le bon sage dit: 'Je ne sais pas ce que je pourrais demander, donne-moi ce que tu trouves approprié.' Certains disent, « On devrait demander ce qui est juste, ou ne rien demander du tout. » S’il faut demander, demandez seulement à Celui dont la réalisation vous rendra libre de toute autre demande. Priez Dieu en disant « Devenez mien » Prier Dieu pour le réaliser lui-même n'amène pas de karma. Ce n'est pas demander quelque chose.
Question : Certaines personnes écrivent à la Ma en disant que l'examen de leur fils a lieu à telle date, en demandant qu’Elle y pense.
Didi : Cela revient à faire une prière.
Question : Le guru, c'est vous ?
Ma : Comment être séparé de soi-même ? Priez Dieu en disant « Ô Dieu, nous avancerons comme tu nous conduiras, rien n'est entre nos mains. » Avec la conscience d’être un instrument entre les mains de Dieu, le chemin pour atteindre Dieu s'ouvrira. Si on se sent instrument entre les mains de Dieu, tout se réalisera peu à peu. C'est vrai, c’est sûr.
Question : Que se passe-t-il en le disant seulement superficiellement ?
Ma : Jusqu'à ce que l'intérieur et l'extérieur deviennent un, il faut le faire superficiellement. On doit commencer là où on se trouve. Quand l'intérieur et l'extérieur seront un, il y aura manifestation. En répétant "Hare Ram" extérieurement, il y a une vibration intérieure. Parfois, cela se produit sans mots extérieurs, mais intérieurement. Aujourd'hui même, dans la lecture du Vishnu Purana on a dit qu'en offrant une lampe à Dieu le jour de la pleine lune de Kartik, on atteint le paradis de Vishnu. Un jour, le jour de la pleine lune de Kartik, une souris s'approcha d'une lampe allumée pour manger du ghee . La lampe était sur le point de s'éteindre par manque de ghee, et dès que la souris y toucha, par hasard, le peu de ghee restant toucha sa bouche et la brûla. Cela causa sa mort, et elle obtint le fruit de l'offrande de la lampe, atteignant ainsi le paradis de Vishnu. Voyez le fruit du pouvoir de l'action ! Dieu seul est présent partout. "Partout où les yeux voient, ils perçoivent Sri Krishna." Cela arrive, c'est juste une question de temps et d’état. Il est difficile de comprendre comment le chemin de quelqu'un s'ouvrira, Dieu seul le sait.
Question : Est-ce qu’il faut prier Dieu pour la résolution des problèmes matériels ?
Ma - Il y a deux ou trois types de situations. Certains se sont entièrement abandonnés à Dieu et disent : "Ô Dieu ! Tout ce que tu fais, ce que tu poses, tout est parfait." Les états d'esprit des disciples sont différents. Certains ne peuvent s'empêcher de prier, tandis que d'autres, dans les moments de souffrance, se révoltent contre Dieu et abandonnent la pratique. Certains se souviennent davantage de Dieu dans la souffrance, l'appellent, d'autres l'appellent plus souvent dans les moments de bonheur. Le plus grand médecin est Dieu, c'est pourquoi beaucoup l'appellent dans les moments de détresse, et il y a aussi des états où, dans la maladie ou la souffrance, ils n’ont pas envie de l'appeler. Appeler Dieu est toujours la meilleure chose à faire, quelle qu'en soit la raison, et quel que soit le sentiment avec lequel on l'appelle, il faut commencer à l'appeler. Que ce soit par désespoir, par désir de connaître ou pour des raisons matérielles, même les sages l'appellent.
Enseignement
Rappelez-vous toujours cela : quand Dieu se manifeste sous une forme que vous n’aimez pas, dites-lui : "Ô Dieu, c'est toi qui viens sous cette forme, s'il te plaît, retire cette forme et accorde-nous la vision de ta forme paisible ; je ne peux pas supporter cette forme-là, manifeste ton essence pleine de bienfaits et heureuse."
Pour lever le voile de l'inconnu, priez-le tous les matins et soirs : "Ô Seigneur, tu es mon refuge. Dissipe le voile de l'ignorance et accorde-moi ta manifestation."
Musique
Question : La pratique de la musique peut-elle aussi mener à la réalisation du Soi ?
Ma : Musique signifie "lumière de soi, auto-éclatante". Si le but est clair, alors oui, c’est possible. Si on l’a pratiquée pour être célèbre, c'est une autre histoire. Tout dépend du but, celui pour lequel vous avancez est celui que vous atteindrez.
Contexte : La célèbre musicienne Hirabai Barodekar a chanté deux chansons pour Ma. Ma lui a raconté l'histoire du célèbre chanteur dévot du Bengale, Ramprasad, et a dit :
Ma - C'est par la mélodie, les paroles et le rythme qu'il (Ramprasad) a trouvé la mère divine. De la même manière, la puissance qui est en vous est un don de Dieu. Essayez de l'atteindre par ce moyen.
Question : Qu'appelle-t-on musique ?
Ma - Tant que le secret originel, qu'il soit sous forme de lettres, de notes ou de rythmes musicaux, ne sera pas révélé, il n'y aura pas de lumière. Ce son qui est apparu, ces lettres qui ne périssent pas, qui sont impérissables, qui ne peuvent être détruites, qui produisent ce son, qui les produit ? D'où viennent-elles ?, D’où vient cette vibration ? Où se produit-elle ? Jusqu'à ce que la racine de son essence soit trouvée, on ne comprendra pas ce qu'est la véritable nature de la musique.
Cette essence de la musique, l’essence de la connaissance c’est Lui. La véritable essence est musique.
Puja
Enseignement
Ne porte pas de vêtements coupés lors de la puja. Les ustensiles de puja doivent être bien brillants pour que l'esprit reste pur pendant la puja. Le corps est aussi un ustensile de puja, et il faut s'efforcer de prier avec ce corps.
(Traditionnellement, pour une cérémonie solennelle et même une puja, on ne porte que des tissus non cousus et non coupés, au moins sur la partie basse du corps, sari pour les femmes, dhoti pour les hommes)
Question : Pourquoi faut-il faire des pujas, Ma?
Ma : C’est comme cela qu’on Le réalise.
Question : Comment dois-je faire ma puja ?
Mère : Comme votre Guru vous l’a dit.
Question : Ma ! Quand j'ai mal à la tête, je n'ai pas envie de faire ma puja. Même le jap et la méditation s'arrêtent, que faire ?
Ma : Ce sont des imaginations du mental. Tant que l'on a la force de le faire, on accomplit tous les travaux de la vie quotidienne même avec un mal de tête, alors pourquoi pas la puja ? L’incapacité arrive seulement au moment du jap ?
Question : Il faut bien faire les travaux quotidiens, on ne peut pas s'en passer.
Ma : Ce travail aussi, il faut le faire. Il faut penser que tant que j'ai la force de travailler, que je peux me déplacer, que je peux me lever pour manger, que je peux bouger mes mains et mes pieds, alors pourquoi devrais-je lâcher uniquement le nom de Dieu ?
Question : Il faut bien aller au travail, et une femme doit faire son boulot. Qu'est-ce que cela change d’omettre une fois sa puja ?
Ma : Fais ce que tu comprends. Ce corps a un cerveau dérangé. Si tu dois abandonner une action, abandonne les mauvaises actions. Abandonne les actions qui mènent à la douleur. Ce que tu dis, c'est la perspective du monde, c'est pourquoi cela semble ainsi. Si tu regardes vers Dieu, ces pensées ne viendront pas. Pour Dieu, fais tout ce qui est possible.
Une sœur : Si on se consacre entièrement à Dieu, le mari et les enfants se mettent en colère?
Si tu es assise avec Dieu, comment peux-tu avoir peur de ton mari et de ton fils ? Si mari et fils sont dans ton mental, comment est la puja ? Le service de ton mari et de ton fils, il faut les faire comme un service à Dieu. Sers ton mari comme ton Dieu. Quand vous servez votre fils, servez l’enfant Krishna. Tant qu'il y a de la peur dans votre mental, il n'y a pas de service. Le service doit être fait en voyant la réalité ultime.
Question : Comment chercher la richesse suprême si votre mari et votre fils restent affamés. Le mari sera en colère ?
Ma : Quand ils seront affamés, on verra. D'abord, servez dans cet esprit. Si vous le faites, votre mari ne restera pas affamé. Si vous vous asseyez pour réciter le chapelet, Il es impossible que vous vous asseyiez pour réciter le chapelet et que votre mari ou votre fils restent affamés. Continuez à servir avec la conscience de servir Dieu.
Question : Si, pendant la puja, vous entendez votre mari vous menacer, que faire ?
Ma : Vous devez comprendre que votre esprit n'est pas encore absorbé dans la richesse suprême du Seigneur. Même si votre mari vous frappe pendant que vous priez, comprenez que c'est Dieu qui vous frappe. Écoutez, je vais vous raconter une petite histoire. Une fois, un dévot de la Mère Divine, un saint, marchait sur un chemin. Absorbé dans son extase, il riait et dansait parfois. Un couple à la mode marchait également sur ce chemin. Le saint était dans son extase, mais la femme pensait qu'il se moquait d'elle en riant. Elle se plaignit à son mari. Le mari, très en colère, commença à frapper le saint innocent. Bien que le corps du saint saignât beaucoup, il continuait à rire. Un dévot passant par là demanda au saint, "Maharaj, qui vous a frappé et comment avez-vous autant saigné ?" Le saint répondit en riant, "C'est Maman qui m'a frappé." En entendant cette belle réponse désintéressée , le couple moderne fut très étonné et attristé. Ils tombèrent aux pieds du saint et demandèrent pardon. J’ai été frappé, c’est Maman qui m’a frappé. Comprenez que si votre mari vous frappe, c'est Dieu qui vous frappe.
Une fois, Bholanathji était assis près de ce corps. À ce moment-là, ce corps fut pris d’un fou rire. Il n'y avait aucun moyen d'arrêter ce rire. Bholanathji, exaspéré, dit, "Garde ta connaissance de Brahma pour toi." Ce corps répondit, "Ô Seigneur, c'est Toi qui es venu sous cette forme pour me dire cela." En entendant ces mots, Bholanathji dit encore, "Garde ta connaissance de Brahma pour toi."
Question : Est-ce que le chercheur se voit séparé de son objet de dévotion? Ou se voit-il en lui ?
Ma : Au début, le chercheur se voit séparé de son objet de dévotion, mais lorsque l'essence du mantra ou de l'objet de dévotion commence à se révéler, le chercheur se voit aussi au milieu de cette essence. C'est pourquoi il est dit qu’on fait la puja de sa déité après être devenu Dieu. Lors de l'adoration de l'objet de dévotion, le chercheur s'adore lui-même, c'est-à-dire que l'objet de dévotion et le chercheur ne font qu'un à ce moment-là.
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Enseignement :
1-C'est la chambre du Seigneur, elle doit être propre et pure. Il faut adorer Dieu, lui offrir de la nourriture, faire des prières, célébrer l’arati, etc. En faisant ce service, la pensée vient, "Mon Seigneur n’est-il vraiment que cela ? Est-il seulement dans la pièce de puja ? N'est-il nulle part ailleurs ? En le servant et en l’adorant, ce sentiment naît que tout Lui appartient. C'est comme une maladie contagieuse. Une personne avait dit : « Ne vous approchez pas d'Anandamayi Ma, Elle a des microbes de variole. » (rires) En raison d'une telle dévotion, des pensées surgissent de l'intérieur – ce sentiment se manifeste à travers les actions. Sa lumière se révèle, cette force apparaît, et ainsi la vision s'ouvre.
(2) Ensuite, il arrive que, en s'asseyant pour nettoyer les ustensiles de culte, on ait la vision de Dieu. Quand on dort, Dieu se tient près du lit. Au début, on a le sentiment que Dieu est dans la chambre de Dieu , puis progressivement on le voit apparaître ici et là. Ensuite, il n'y a plus de lieux spécifiques, où que l'on regarde, on ne voit que Dieu, Dieu est assis sur l'arbre, debout dans l'eau, Dieu apparaît dans les animaux et les oiseaux. Cependant, même à ce moment-là, on ne voit Dieu que dans certains endroits, pas partout.
(3) Après cela, Dieu ne nous quitte plus. Où que nous allions, Dieu est toujours présent, même dans nos expériences.
(4) Ensuite, que se passe-t-il ? La lumière de la forme des arbres est aussi Dieu. Auparavant, Dieu était dans toutes les choses. Maintenant, il n'y a plus de distinction – tout est Dieu. Les arbres, les feuilles, l'eau, la terre, tout est Dieu. À ce moment-là, comment se manifeste-t-il ? Tout ce qui a une forme, une apparence, une lumière est Dieu, il n'y a rien d'autre ! Il est possible que quelqu'un puisse passer toute sa vie dans cet état.
(5) Si tout est Dieu, alors ce corps aussi est Dieu, ils sont une seule entité. Dans cet état, en étant immergé dans la méditation, le service des mains n’est plus nécessaire, il n'y a que Lui, et soi-même, on n’en est pas séparé. Que dit le Védanta ? « Il n'y a qu'un seul Brahman, pas de second. » Même en restant à ce niveau, on peut se sentir serviteur de Dieu : Il est le tout. je suis une partie de lui, et Il est l’Esprit suprême. Si l'on dit que Brahman est un aspect de Krishna, quel est le problème ? Tout est non-différencié, non-distinct ; Quand on atteint cela, on n’est plus dans une manifestation temporaire.
(6) En atteignant cela, on continue le service et la puja. Pour le service et la puja, il est Dieu, je suis le serviteur. Mahavir a dit, « Lui et moi sommes « un. » Cependant, Il est plénitude, je suis une partie de Lui, il est le Seigneur, je suis le serviteur. Là, on a trouvé à la fois la plénitude et le serviteur. Là où « il y a « un esprit essentiel »,Il est le Seigneur, je suis le serviteur ; si quelqu'un vit dans ce sentiment, quel est le problème ? Après avoir été concentré sur le chemin pour atteindre la lumière, maintenant, après l'illumination, on continue le service. En atteignant cela, il n'y a que service – appelez cela la libération ou la dévotion suprême, peu importe le nom.
Pendant l'adoration d'une divinité, lorsque les gestes et autres rituels prescrits dans les écritures se font automatiquement, on obtient la manifestation de la divinité. Et la manifestation de sa non-distinction avec la divinité se révèle également. Pendant la puja, comment toucher les différentes parties du corps, quel mantra réciter, quand retenir sa respiration, quand la relâcher, comment positionner les doigts, tout se fait automatiquement. Lorsque cela se fait sans désir ou effort, alors la divinité se manifeste et le fait d’être soi-même cette essence, se révèle également.
Si les déités sont seulement le but des pujas et autres pratiques, alors on peut certainement rester attaché aux déités . Cependant, si l'objectif est de tendre vers la plénitude, alors on trouve une autre voie tout en restant uni aux déïtés. Toutes les déités se rejoignent en une seule, et on comprend son unité avec toutes les autres. La raison en est qu'elles sont complètement présentes dans toutes les formes et tous les lieux, donc on peut trouver la plénitude en n'importe quelle déité.
(Je préfère le mot déité au mot divinité, les mots deva, devi, sont habituellement traduits en Français par Dieu, déesse, mais leur sens en Inde est plutôt « énergie personnifiée »)
Question (posée par un musulman) : Pourquoi créez-vous de mauvaises traditions avec ces pujas de petites filles (kumari puja, on vénère une petite fille comme la mère divine), la vénération des idoles, etc. ? Il n'y a qu'un seul Dieu, alors pourquoi tout cela ?
Ma (en riant) : Il n'y a pas de chemin unique pour tout le monde. Ces personnes essaient de trouver l'Unique à travers diverses figures. Il y a la pensée de "neti-neti" (cela n’est pas l’ultime, cela non plus, voie de la connaissance) ainsi que celle de "iti-iti" (L’ultime est ici, ici aussi, voie de la bhakti). Tous cherchent cet Unique, mais les chemins sont différents.
Question : Ma, si quelqu'un adore sincèrement une idole et que cette idole est perdue, ne peut-on pas dire qu'il a eu un peu de contact avec Dieu en servant cette idole ?
Ma : Oui, si quelqu'un sert une idole et que, pour une raison quelconque, cette idole est perdue, il n’en sera pas trop affecté. Car il pensera : "Ô Dieu, vous avez accepté mon service de manière visible pendant si longtemps, maintenant vous voulez le recevoir sous forme invisible." Autrefois, il voyait son Gopal (Krishna enfant) sous une forme tangible, maintenant il le voit sous la forme de l'absence. Dieu est présent dans toutes les formes et tous les sentiments, alors où est la séparation? Là où il y a dualité, il y a douleur et souffrance, mais là où il n'y a que Lui et rien d’autre, d'où viendraient la peur et la tristesse ? On l’a dit bien des fois, il n’y a qu’un Esprit unique, rien d'autre. Sans cette expérience, il ne peut y avoir de connaissance du tout et des parties, ni de compréhension du maître et du serviteur. Celui qui est plénitude en tant qu’Esprit suprême est également présent en tant que partie. Une fois que l'on connaît l’Esprit suprême, on comprend tout. Alors, on comprend qu'il est présent dans toutes les formes et tous les sentiments.
Question : Y a-t-il une différence entre la vénération d’une image de Dieu et celle d'une idole faite de pierre ou autre matériau ? Certains disent qu'on ne devrait pas déplacer la statue de Dieu d'un endroit à un autre.
Ma : Il y a deux types de consécration d'idoles, l'installation d'idole fixe et l'installation mobile. Vous pouvez déplacer l'idole mobile où vous voulez. Après le prân pratishta (rituel d’établissement du souffle vital dans une statue) de l'idole fixe, on ne peut plus la déplacer. On peut emmener Gopal partout. Quand le Pakistan s'est formé à Dhaka, les pandits ont décidé qu'on pouvait déplacer l'idole de Dhaka pour la réinstaller ailleurs. La règle générale est qu'après le prân pratishta dans un temple, on ne peut plus la déplacer.
Swami Sharananandji : Shrinathji a été déplacé d'un endroit à un autre ?
Ma : Lorsque l'idole de Dieu est déplacée, il faut effectuer une puja spéciale, un abhishek (bain rituel) spécial, dans le nouveau lieu. Tout ce qui se passe dans le monde, C’est Dieu qui le fait. Sans Dieu, même une feuille ne peut pas bouger.
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Enseignement
Il n’y a aucune différence essentielle entre bhakti et connaissance. Quelqu’un a reçu l’initiation d’un guru, le guru lui a dit de servir une statue de Dieu, le disciple a commencé à faire ses pujas. Après quelque temps, dans son esprit, la question se fait jour : Est ce que mon Seigneur est si petit, pour rester assis sur son trône dans la chambre ? Sur le chemin spirituel, il est naturel que ce genre de pensées arrive. Plus tard, s’est imposée l’idée que partout où il va il perçoit son Seigneur, au point que même aux toilettes, il Le perçoit. Alors, il pense « mais alors, rien n’est pur où impur ? Je vois Dieu partout. Réellement, il me semble que pur où impur ne signifie rien, partout, il y a Dieu. Ensuite, il verra son Dieu dans tous les animaux, dans tous les oiseaux, dans les plantes, dans tout ce qui vit, en tous lieux il reconnaîtra son Seigneur. Plus tard, il lui semblera que c’est Dieu qui est sous forme de plantes, animaux, etc. Avant, il voyait Dieu comme séparé dans l’arbre, maintenant il voit l’arbre comme une forme de Dieu. Rivières, animaux, oiseaux, bien qu’il voie tout cela, il le perçoit comme une forme de Dieu. C’est Dieu qui réside sous forme omniprésente, il le sait. De cette façon, la dualité disparaît.
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Question : Ma, tous les jours je vais au temple de Dieu, je me prosterne, est-ce qu’il n’en sortira pas quelque chose ? Il y aura un fruit ou pas ?
Ma : Il y a « je vais », c’est pourquoi rien ne se passe. Ton ego est là, alors il n’y a pas de lumière.
Question : Il faudra y aller en laissant mon ego à la maison ?
Ma : Exactement, il faudra y aller en laissant ton ego à la maison. Qu’est-ce que ta maison ? Rester près de Lui. Lorsqu’on sait que « mon ego aussi lui appartient », en fait qu’il est à Dieu, alors, chez soi, c’est à dire près de Dieu, on y laisse son ego. « Je fais », « je vais » quand on se pose comme cela comme l’acteur, Sa lumière n’apparaît pas.
De plus, tu as contacté Dieu, d’où vient cette conscience ? Si tu découvres que tu as vraiment contacté Dieu, alors immédiatement tout ce qui doit brûler brûle et tout ce qui doit fondre fond, c'est-à-dire que le voile qui cache la réalité ultime disparaît. Au contact de Dieu, reste-t-il une conscience de l’ego ? À ce moment-là, on voit qu'il n'y a que Lui. Le fait que ton ego est le sien se révèle.
Et tu as dit que malgré tes pratiques tu n'as rien obtenu, cela non plus n'est pas vrai. En disant que tu n'as rien obtenu, l'anxiété et le sentiment d'insatisfaction que tu ressens sont en eux-mêmes les fruits. Pour être satisfait, il faut d'abord être insatisfait. Plus ce sentiment d'insatisfaction et cette anxiété grandiront, plus la révélation se rapprochera.
Question : On regarde la statue dans le temple, mais cela ne nous donne pas le darshan de Dieu ?
Ma : « J'ai regardé, mais Dieu ne m'a pas vu », ce n’est pas vrai, Un homme aveugle allait à Badrinath. Les gens lui ont demandé : "Tu es aveugle, pourquoi vas-tu à Badrinath avec tant de difficultés ? Qu'est-ce que tu verras ?" Il a répondu : "Moi, je ne verrai pas, mais Dieu me verra." Ce corps dit que tu es toujours avec Dieu. Au niveau ultime, il n'y a qu'une seule âme. En tant que serviteur, c'est toi, et en tant que celui qui est servi, c'est aussi toi, un sage le sait. Quand est-ce que je n’existais pas? Je suis toujours avec Lui. À travers l'insatisfaction, Dieu se manifeste. Suivez les instructions du guru pour essayer de trouver Dieu. Les larmes viennent parce qu’on n’a pas encore rencontré Dieu. Si l’anxiété est assez intense, Dieu se manifeste. La séparation reste. D'abord, il y a la rencontre avec Dieu, ensuite, la séparation, et à nouveau la rencontre. Quand Dieu se manifeste, on a de nouveaux darshans.
Question : Ma, ma question concerne la puja et le culte mental du guru. Jusqu'à quand un chercheur doit-il pratiquer cette puja mentale ?
Ma : La puja et la méditation servent à la stabilité de l'âme. Tant que l'on n'atteint pas son essence le rituel du culte demeure. Le rituel du culte sert à atteindre l’essence du guru. Qui est le guru ? Dieu seul l’est. Une fois arrivé, le rituel disparaît. Qui se manifeste sous forme de puja ? Dieu seul, le guru seul, l'âme seule se manifestent sous forme de puja et de dévot. Il n'y a personne d'autre. Il n'y a que Lui, que Lui.
Question : Ma, nous faisons notre puja quotidiennement, mais les résultats ne sont pas visibles. Jusqu'à quand devons-nous continuer la puja ?
Ma : Père, tu fais le culte quotidiennement, c'est une très bonne chose. Le culte est une action, et l'action a toujours un résultat. En suivant les rituels prescrits par les Écritures et le guru, petit à petit, on y trouve du goût. Ensuite, la foi et la dévotion arrivent. En faisant sa puja, en répétant les mantras, en méditant, on prend goût à cela. On ne peut plus s'en passer. Quand l'heure arrive, l'esprit y va automatiquement, une sorte d'agitation commence. Ce médecin étranger dans notre ashram (Swami Vijayananda), pratique le jap et la méditation depuis tant d'années. Un jour, il y avait plein de monde dans l'ashram et c'était l'heure de la méditation du docteur, il se sentait agité. Où s'asseoir ? Où s'asseoir ? Alors il s'est assis à l’ombre d’un arbre. Il y avait du bruit tout autour, mais le docteur était assis en méditation sous l'arbre, et (Ma applaudit) il a plongé dans la méditation. Il est resté assis, resté assis. Tu comprends, n'est-ce pas ? C'était son état. Il ne pouvait pas se lever. Donc, tu comprends ce que je dis. L'action a toujours un résultat. Dieu a parlé de sa propre bouche du yoga de l’exercice. Ce corps dit toujours, "si tu creuses, tu trouveras de l'eau, si tu frottes, le feu jaillira", c'est une question de concentration.
Question : Il s’agit de puja ?
Ma : Ce corps parle de puja. On fait une puja pour qu’Il se manifeste. En la faisant régulièrement, la force arrive. Avec cette force, on s’établit dans l’Unique. Une fois qu’on est établi dans l’Unique, la question de la faire où de ne pas la faire ne se pose plus. "En persévérant, on atteint un état où celui qui prie, la puja et l'objet de la prière deviennent un. C'est cela la puja. Tant que cette puja ne se réalise pas, il est du devoir de pratiquer la puja quotidienne avec amour et dévotion.
Question : Mais si Dieu est unique, pourquoi y a-t-il besoin de faire une puja? Dieu est déjà là !
Ma : Vous ne le dites qu’avec votre bouche : 'Dieu est unique', mais l'avez-vous vraiment expérimenté ? Tant que cet état n'est pas atteint, vous devrez faire des pujas, pratiquer, méditer et réfléchir.
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Enseignement
Le voile a disparu ? C’est vous qui l'avez mis, ce voile. Pour enlever ce voile, il faudra pratiquer. Il faut mener une vie disciplinée pour enlever ce voile. Parda (voile) signifie par (sur la) dwar (porte) Cela fait des âges et des âges que ce voile existe. Pour l'enlever, il faudra agir.
Voici la clé : si vous frottez, le feu s'allumera ; si vous creusez, l'eau jaillira. Il faut atteindre le point crucial. Tant que ce point ne sera pas atteint, le feu ne s'allumera pas, l'eau ne jaillira pas. Si vous avez un désir sincère, la sagesse de la discrimination et le renoncement, Dieu a déjà posé le fruit. Le fruit se révèle. Quand ce qui doit brûler brûle, ce qui reste est la seule chose qui demeure, et restera, il n'y a rien d'autre. On le dit bien, 'Il n'y a qu'un seul Brahman, il n'y a pas de second.' Pour que cela se révèle, il faut faire sa puja régulièrement, il faut la faire. Tant que cet état de réalisation spirituelle n'est pas atteint, il est du devoir de chaque être humain de fixer un moment précis pour sa pratique, puja,étude, jap, méditation, satsangs et de mener une vie disciplinée,
À propos de la puja au Shri Yantra, Ma a dit : La puja apporte la paix. Le yantra, c’est la paix, d’accord ? La puja à ce yantra apporte la paix.
La puja au yantra est pour la manifestation complète de la lumière. Shankaracharya aussi la pratiquait. La puja a pour but d’atteindre la réalisation divine. Tant que cette lumière totale n'est pas atteinte, il faut pratiquer.
(Le Shri Yantra, formé de cercles et de triangles, à plat sur une feuille pour un laïc ou en forme de pyramide pour un sanyasi, avec au sommet le point qui signifie l’unique réalité ultime, est un objet de pratique pour les personnes initiées à cette voie.)
La puja ne se résume pas seulement au rituel d’offrande, cueillir des fleurs dans les arbres et les plantes, moudre du bois de santal , rassembler les objets pour le culte font parti de la puja. Vous avez compris ?
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Question : Ma, nous prions, méditons et faisons notre jap quotidiennement depuis des années, mais aucune lumière ne s'est manifestée. Il semble que tout cela soit vain.
Ma : Cette pratique, cette action est aussi un stade. Tant que ce stade n'est pas atteint, tant que cette saveur n'est pas goûtée, continuez sans cesse. Ce n'est pas comme dans le commerce, 'J'ai pratiqué si longtemps, où est le résultat ? Il n’y en a pas, j'abandonne.' Ce genre de pensée est commerciale. Cela ne fonctionne pas avec Dieu. Dieu, c'est-à-dire votre propre âme, le Parabrahman, le Suprême, est votre propre âme ! Il n'y a rien d'autre, c'est en vous-même que cela se trouve. Vous faites des efforts pour vous trouver vous-même. Vous devez le faire avec régularité ! Ensuite, vous verrez que cette pratique vous attirera, si vous ne la faites pas, vous ne pourrez plus penser à autre chose, votre esprit sera naturellement absorbé dans cette pratique. On ne peut pas vivre sans puja. Dans cet état, si l'on ne peut pas faire sa puja, pas à l'heure prévue, on devient agité. Une personne méditait régulièrement, mais si elle n'avait pas de temps, elle devenait nerveuse et s'asseyait pour méditer là où elle trouvait un endroit, sous un arbre, ou n'importe où, et ne se relevait qu'après avoir médité.
Quand cet état sera stable, le guru prescrira l'étape suivante, indiquera la voie à suivre. Quelqu'un a demandé : "Ma, combien de temps faut-il pratiquer pour y parvenir ?" Eh bien, il ne faut ni une heure, ni une seconde, Il faut simplement arriver au point crucial, cet état doit arriver. Si tu comptes combien de temps tu as pratiqué, que ce soit 25 ans, 50 ans, ou 15 ans, ce n’est pas une question d’années, de mois ou de jours. En pratiquant et en suivant les enseignements, un moment viendra où la lumière de la transcendance brillera. Quand cette illumination viendra, ce n’est pas une question de temps, cela ne dépend pas de tes actions. Mais il faut pratiquer pour enlever les voiles, pour lever les rideaux. Enlever les rideaux est ton travail, pour cela, consacre autant de temps que tu le peux, 24 heures par jour si tu le peux.
Question : Qu'est-ce qu’on appelle puja, et jusqu'à quand faudra-t-il en faire ?
Ma : Dans le monde des êtres incarnés, dans le royaume du mental, Il a placé des choses qui sont là pour "se trouver soi-même", pour cette "auto-illumination", comme faire des pujas, les moyens de les faire. Faire des pujas, faire des offrandes, c'est pratiquer. Et qu’il y ait puja dans la puja ou non, faire une puja ou ne pas en faire, il n'y a pas lieu de se poser la question. En pratiquant quotidiennement, on génère de la force, et c'est cette force qui mène à un état où la puja devient telle que "celui qui fait la puja, la déité priée, et toi qui l’accomplis ces trois ne font plus qu’un. Tant que cela n'arrive pas, on doit pratiquer quotidiennement avec amour.
Question : Pourquoi devons-nous prier, la grâce de Dieu ne suffit-elle pas ? Pourquoi avons-nous besoin de faire quoi que ce soit ?
Ma : Ce corps dit : tu as placé des voiles, tu as mis des voiles les uns sur les autres, des rideaux les uns sur les autres. Pour enlever ces voiles, tu dois faire ton travail, pratiquer, et c’est tout. A ceux qui ont reçu une vie disciplinée, il sera montré comment retirer les voiles . C'est pour cela que celui qui a placé ces voiles, depuis tant d'éons, devra pratiquer pour les enlever.
Question : Ma la puja atteint-elle le guru ?
Ma : Atteint-elle ? Comment pourrait-elle ne pas l’atteindre ? Est-il loin ? Où n'est-il pas présent ? Il est présent partout, en chaque lieu, en chaque situation. Pour que cela soit révélé, tu dois agir.
Bhakti
Grâce
Enseignement
Le sens du mot grâce est sans cause. Lorsque la grâce est destinée à se manifester, elle descend selon Sa volonté. Comme lorsqu'un enfant oublie sa mère en jouant, et que la mère vient d'elle-même le prendre dans ses bras. L'enfant n'a même pas appelé, mais l'amour de la mère s'est manifesté. Vous pourriez dire que la grâce est le fruit des bonnes actions de vies antérieures. Bien que cela soit en partie vrai, d'un autre côté, Il est libre. C'est pourquoi, « quelle est la cause de la grâce? » même si des questions de ce genre peuvent se poser, elles ne sont pas dignes de débat ni de curiosité. Sa grâce est égale pour tous. Lorsque le moment approprié ou la capacité de recevoir la grâce sont là, alors une personne réalise elle-même qu'elle reçoit cette grâce. Prenez refuge en Lui, essayez de rester fermement attaché à Lui, et vous verrez que tout comme le seau attaché à un bambou remonte automatiquement plein d’eau du puits, de même vous recevrez continuellement Sa grâce.
Ma a expliqué la signification du mot grâce (kripa) en disant : "Kṛi" signifie fais et "pā" signifie reçois . Ainsi, en fonction de l'action, on obtient le fruit correspondant.( Comment cela arrive-t-il? Vous n'avez pas fait d'action spécifique pour obtenir ce résultat, mais votre action était telle que son résultat se manifeste maintenant sous la forme d'une grâce que vous recevez.) D'un autre côté, la grâce qu'Il vous fait est de se donner Lui-même, indépendamment de vos actions. Tout n'est pas le fruit de vos actions. Par exemple, un travailleur est venu travailler chez vous. Comme il était très faible, il n'a pas pu faire grand chose, mais il a grand besoin d'argent. Par grâce, vous lui donnez une récompense en plus de son travail ; c'est cela la grâce. Autre exemple : vous voyagez en voiture, et en chemin, une pièce mécanique tombe en panne. La voiture s'arrête, et le chauffeur commence à la pousser. Vous descendez également pour l'aider à pousser. La voiture arrive à destination et vous payez en plus le tarif. (Après avoir dit cela, Ma se mit à rire.)
Il dispense Sa grâce en permanence. Pour devenir capable de le comprendre, il faut rester attentif à Lui et à votre but. Accordez un peu plus de temps à tout cela.
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Question : Ma, qu'est-ce que la grâce ?
Ma : La grâce est le fruit des actions de vies antérieures. Les bonnes actions que tu as accomplies dans les vies précédentes te reviennent sous forme de grâce dans cette vie.
Question : Si tout cela est le fruit de mes actions, alors n'est-ce pas ma juste récompense, mon salaire ?
Ma : C'est en effet ta juste récompense, mais tu ne le sais pas, c'est pourquoi tu le vois comme grâce. En outre, un pratiquant, après avoir poursuivi sa pratique spirituelle pendant un certain temps, atteint un état où tout lui semble être grâce.Tout ce qui se passe est par la grâce de Dieu. Il n'y a rien qui soit de l'ordre du moyen ou du but. C'est cela l'état de grâce. L’état suivant est qu’il n’y a plus de grâce. A ce niveau un fait se présente, qui pourra faire preuve de grâce envers qui ?
Question : Ma, qu'est-ce que la grâce immotivée?
Ma : La grâce sans cause.
Question : Dans ce cas, Dieu ne serait-il pas considéré comme impulsif ?
Ma : Dieu a aussi des impulsions. Il est parfait en tout point. Alors pourquoi ne devrait-il pas avoir d’impulsions ?
Question : Bien, Mère, cette grâce immotivée, de la part de qui est-elle immotivée ?
Ma : De la part de Dieu.
Tant qu'on n'est pas digne de faire l'expérience de la grâce, on ne peut pas comprendre cette grâce.
Question : Mère, rien ne nous arrive, n'existe-t-il pas quelque chose qui s’appelle grâce?
Ma : On ne peut rien faire sans la grâce. Cependant, c'est par les actions que la grâce arrive. Il faut agir. C'est comme une personne qui tend la main pour donner et une autre qui tend la main pour recevoir. Ainsi, l'action et la grâce se produisent en même temps. L'action elle-même est grâce; sans grâce, comment pourrait-il y avoir de bonnes actions ?
Question : Ma, obtient-on la grâce du guru par nos actions ou de façon spontanée ?
Ma : La grâce du guru est immotivée. Le guru réside en soi. Lorsque le désir d'agir se réveille, c'est aussi par la grâce du guru. C'est pourquoi on doit dire que tout se fait par la grâce du guru, cependant, il existe un état où l'on fait l'expérience de la grâce du guru.
Question : Si on reçoit la grâce de Ma, cela peut arriver ?
Ma : La grâce coule comme une pluie. Pour la recevoir, il faut en avoir les moyens et pratiquer la dévotion. Utilisez toute la force que vous avez. Ensuite, tout se fera naturellement. Il ne suffit pas de mettre la nourriture dans la bouche pour rassasier l'estomac.
Question : Ma, y a-t-il un fruit si la grâce est accordée à une personne indigne ?
Ma : Premièrement, rien ne va jamais totalement en vain, et si elle ne mérite pas cette grâce, comment aurait-elle pu la recevoir ? Vous ne voyez cela que de l'extérieur, mais il se peut que cette personne soit effectivement digne de recevoir la grâce.
Question : (Un dévot) Il n'y a pas de grâce ou de faveur. Il n'y a pas d'autre moyen que de faire le travail soi-même.
Un autre dévot : Ce travail que nous faisons, c'est aussi par Sa grâce.
Ma : (Riant et s'adressant à la deuxième personne) : Père, tu sais quoi ? Il y a un état où l'on prend conscience de la grâce. Tant que cet état n'est pas atteint, on pense toujours que c'est soi-même qui fait tout. Quoi d'autre ? En réalité, c'est vrai que sans Sa grâce, on ne pourrait même pas penser.
Question : Ma, la grâce existe certainement.
Ma : La grâce de Dieu pleut en permanence. Si vous tenez votre récipient droit, il se remplira, mais si vous le mettez à l'envers, la grâce coulera. Aller dans le sens des vasanas, c’est prendre un "billet de retour", il faudra se réincarner. Tous les corps sont des corps destinés à l'expérience. Dans le royaume de Dieu, tout est merveilleux ! Chacun obtient ce qu'il désire. Dieu ne réside pas dans le royaume des vasana : "vas (résider) + na (non) (vasana, littéralement parfum. Ce mot s’emploie pour désigner les impressions du passé, de vies antérieures et même de cette vie, qui amènent à reproduire sans cesse les mêmes expériences). Les vasanas sont de deux types : (1) vasanas purs et (2) vasanas impurs. Tous les vasanas ont pour objectif le bonheur. Le bonheur provenant des vasanas impurs, c'est-à-dire les désirs sensuels, est accompagné de peur et est éphémère. Par exemple, l'acquisition de richesses s'accompagne de la peur des voleurs. Le bonheur provenant des désirs purs est le bonheur suprême. La véritable absence de peur ne réside que dans l'obtention de Dieu.
Question : Mère, pourquoi Dieu verse-t-il sa grâce sur l'un et pas sur l’autre ?
Ma : Ouille ! Ouille ! Pour Dieu, il n'y a ni "l'un" ni "l'autre".
Question : Comment obtenir la grâce de Ram ?
Ma : La grâce de Dieu est pour tout le monde. Dieu n’est partial envers personne. Comme une mère donne à ses enfants selon leurs besoins, elle donne du lait à son bébé et des sucreries à son grand garçon. Elle nourrit ses enfants en fonction de leur capacité digestive. De la même manière, Dieu accorde sa grâce à ses dévots selon leur état. Tout lui appartient. Toute famille dans ce monde est la famille de Dieu. Continuez à travailler de vos mains tout en gardant le nom de Dieu dans votre bouche et dans votre mental. Prononcez souvent le nom de Ram. Ram fera faire le travail. Pour détruire votre karma passé, prenez refuge dans le nom de Dieu et avancez sur le chemin.
Question : Comment cela est-il possible ?
Ma : Seulement par la grâce du Guru.
Question : Vous répétez toujours la même chose ?
Ma : Il n'y a qu'une seule vérité. Comment atteindrez-vous la concentration en délaissant l'Unité ? Et si l'esprit n'est pas concentré, comment percevrez-vous la lumière divine ?
Question : Quelle est la nature de la grâce ?
Ma : La grâce est une question d'expérience. Par la grâce, vous pouvez obtenir ce qui est inaccessible, c'est aussi l’essence de la grâce. Chaque chose a une nature propre, la compassion a aussi une nature.
Question : Est-ce que l’essence de la grâce est de se manifester ?
Ma : Ce que vous voyez est la grâce manifestée. Il existe aussi une grâce non manifestée, qui n'apparaît pas à l’extérieur. Par exemple, un arbre n'invite ni ne repousse personne, mais il donne fraîcheur et paix à ceux qui s'assoient sous son ombre. De même, en s'asseyant aux pieds des sages, on trouve la véritable paix.
Question : Si Dieu ne fait pas grâce, que se passera-t-il ?
Ma : Faire grâce est la nature même de Dieu. Si tu tiens ton récipient à l'endroit, il se remplira , si tu le tiens à l'envers, l’eau tombera. Tout ce que Dieu fait est pour le bien. Un père sait comment élever chaque enfant. Le père frappe quelquefois, c'est aussi une grâce. Dans le royaume de Dieu, il n'y a que de la grâce, il n’y a pas de place pour la non-grâce. Tu crois peut-être que pour certaines actions, sa grâce n'est pas présente, mais ce n'est pas vrai. Il existe deux types de grâce : la grâce qui donne de la joie (Anugraha Kripa) et la grâce qui fait souffrir (Nigraha Kripa). Quand c'est nécessaire, c’est par des souffrances que Dieu détruit la souffrance, c'est cela la nigraha kripa. Dans le monde des actions, où il y a mouvement, il y a aussi de multiples directions. La grâce de Dieu a elle aussi d'innombrables directions.
Question : Quand une fourmi tombe dans l'eau, nous la relevons. De la même manière, Dieu ne nous relèvera-t-il pas par pitié ?
Ma : La grâce de Dieu est de deux types : la grâce qui donne de la joie (Anugraha Kripa) et la grâce qui fait souffrir (Nigraha Kripa). Dans ce monde, il y a le bien et le mal. Dieu donne à chacun le chemin qui lui convient le mieux sous forme de souffrance, de sadhana, ou d'actions ordinaires, tout cela est une manifestation de la grâce de Dieu. À la fin des souffrances, il y a la lumière. Il y a une autre perspective aussi. Dieu détruit la souffrance par la souffrance. En te rendant malade, il te purifie. Dieu est le véritable médecin qui nettoie l'intérieur et l'extérieur. D'une autre perspective, qui frappe qui ? Qui est malade ? La maladie que tu vois est aussi une illusion. Seul Dieu est présent partout, sous toutes les formes. C'est Lui ! C'est Lui ! C'est Lui !
Question : Comment aurons-nous la grâce de Dieu ?
Ma : La grâce de Dieu est aussi lumineuse par elle-même. Ce que tu dis, tu le dis par la grâce de Dieu. Que signifie la grâce ? 'Kri' signifie faire et 'pa' signifie recevoir — autrement dit, fais et tu recevras. Si tu agis, tu recevras certainement. L'intensité avec laquelle tu agis détermine l'intensité de ce que tu recevras. Ce que tu fais pour te rapprocher de Dieu, tu le fais par sa grâce. Ce que tu fais pour aller vers Dieu, c’est aussi la grâce de Dieu.
Plus tu fais des pratiques spirituelles, plus tu feras l'expérience de la grâce de Dieu. Le nom d’une forme de grâce est grâce progressive. Dieu jouit de la création qu'il a faite. La capacité d'agir vient aussi de lui. On expérimente le fait que la pratique spirituelle amène des expériences spirituelles. Cette expérience vient de la grâce de Dieu, par la grâce de Dieu on expérimente la grâce de Dieu ? « Je reçois, c’est impossible sans la grâce divine. La grâce divine se révèle d’elle-même. Et d’autre part, il y a la grâce sans cause. Cette grâce inconditionnelle vient aussi de Dieu. Jusqu'où un être incarné peut-il aller ? Si quelqu'un tombe sur le chemin, mais que quelqu'un d'autre le relève et le ramène chez lui, c'est cela la grâce inconditionnelle. Il faut aussi faire preuve de grâce envers soi-même. Sans grâce envers soi-même, il n'y a pas de grâce divine. Cherche le chemin qui va vers la grâce de Dieu, mais en vérité, c'est Dieu qui fait tout. Sans la grâce inconditionnelle de Dieu, pourrions-nous parler ou entendre ? C'est par sa grâce que nous faisons l'expérience de sa grâce.
Un homme demanda à Ma : "J'ai entendu dire qu'un disciple bien-aimé du Seigneur Bouddha, alors qu'il était plongé en méditation, fut tué par des brigands. S'il n'avait pas été tué, il aurait atteint l'illumination dans cette vie même. Lorsque le Seigneur Bouddha apprit cette tragédie, il dit : Ce disciple, dans une vie antérieure, avait tué ses parents aveugles en les emmenant dans la forêt sous l'influence de sa femme, puis avait répandu la rumeur que des brigands les avaient attaqués. À cause de ce karma, il a subi ce sort . Mais la question se pose : il aurait pu subir le fruit de ce karma dans sa vie précédente, cela n’a pas eu lieu, alors que dans cette vie, au moment ou il était sur le point d'atteindre l'illumination, c’est arrivé? De plus, en compagnie de saints, même en étant un disciple bien-aimé du Seigneur Bouddha, son karma n'a pas été effacé. Pourquoi cela s'est-il produit ?"
Ma : C'est ce qu'on appelle le fruit du karma.
Question : Ce concept de karma et de ses fruits m’énerve. Je crois en la grâce. Dieu ne peut-il pas nous faire grâce et nous donner la paix ?
Ma : D'un certain point de vue, même le fruit du karma est Sa grâce. L'inspiration pour agir vient aussi de Dieu, et le fruit de nos actions est aussi Sa grâce. On voit parfois que, même sans karma antérieur, on reçoit des bons fruits; c'est ce qu'on appelle la grâce sans cause. Tout se produit par la grâce de Dieu, donc tant qu'il y a des actions ou la conscience des actions, il y a aussi des fruits du karma. Cependant, il existe un état où le concept même d'action n'existe plus, et ce qui reste est Cela."
Question : La grâce dépend-elle du receveur ou du donateur ?
Ma : La grâce pleut en permanence. Si le récipient est à l’endroit, il se remplira, s'il est à l’envers, la grâce coulera. À tout moment, tu as ce désir de recevoir, ce sentiment de manque. C'est simple, continue ta pratique spirituelle, et Il fera le reste. Avec une grâce ininterrompue vient une lumière ininterrompue. Plus tu pratiques, plus tu reçois, c’est-à-dire fais et reçois. En progressant, on réalise que cette grâce ne vient pas de nos actions.
Question : La manifestation de la grâce vient-elle de quelque chose ?
Ma : Non.
Question : "Est-ce le résultat d'une vie antérieure ?"
Ma : Non. Dans la grâce sans cause, cela ne peut pas être le cas. Pour détruire les voiles de l'ignorance, il faut des actions, la grâce n’a pas de cause. S’Il ne fait pas grâce, c'est Sa joie, Il fait ce qu'Il veut. Lorsqu’ il y a une cause, il y a un désir de résultat, et il y aura karma. C’est moi qui ai fait. Quel fruit ? Mon action, mon fruit. Dieu est un esprit unique. Au début, on ne comprend pas cela, c'est pourquoi des questions se posent ; Au point où tu en es, c’est cette forme que tu vois.
Question : Pourquoi celui qui possède le trésor infini de la grâce ne fait-il pas grâce ?
Ma : Il le fait certainement, mais nous n'en faisons pas l'expérience. Quel que soit le chemin que vous empruntiez, au début, il y a une inquiétude : on ne reçoit pas ? Ensuite, on ne sait pas ce qui n’est pas là, ce qu’on ne trouve pas en soi. Les plaisirs matériels ne satisfont pas . On n’est satisfait de rien, ne l’oubliez pas. Certains ont des visions, d'autres font des expériences, certains ressentent de la joie. Avant d'atteindre la pleine lumière sur le chemin spirituel, on reste souvent coincé dans les pouvoirs divins (vibhuti). Y rester attaché est vain.
Enseignement :
Il faut viser à atteindre son objectif. Toute lumière est manifestation de Dieu. Sous forme de manifestations, c’est Lui. Le Soi est non dualisme, et aussi sous forme de dualisme. Qui ? C'est bien Lui. Dieu est ce qu’on veut réellement, mais en l'oubliant, nous prenons les plaisirs matériels comme objectifs. En s'inquiétant pour autre chose que Dieu, on se fait deux buts, un impur. On dit : voilà l’intelligence dévoyée, n'est-ce pas ? Réfléchissez à ce que vous avez fait toute la journée aujourd'hui. Pendant combien de temps êtes-vous resté sans vous soucier de Dieu ? Celui qui réfléchira ainsi avancera, sinon il prendra le chemin de la mort. Il faut oublier joie, tristesse et chagrin. Qui appelle-t-on ami ? Celui qui tourne l'esprit vers Dieu. C'est la relation suprême. Celui qui ne veut pas s'améliorer est un suicidaire. Les plaisirs matériels sont un poison lent. Ils conduisent à la mort. C'est pourquoi le devoir de tout être humain est de chercher la voie de l'immortalité.
La grâce pleut constamment. Si le récipient est correctement disposé, il se remplira. Mais nous tenons souvent notre récipient à l’envers, c'est pourquoi nous ne faisons pas l'expérience de Sa grâce.
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Question : Ceux qui vivent près de vous reçoivent-ils plus de grâce ?
Ma : La grâce de Dieu ne fait aucune distinction, comme une mère aime tous ses enfants d’un même amour et les regarde avec une égale bienveillance. Une mère donne un repas à son grand garçon , et allaite son nourrisson. Si quelqu'un prétend que la mère est partiale, ce n’est pas juste. Aux yeux de la mère, tous sont égaux. Ne demandez rien à Dieu : "Ô Seigneur, c’est seulement seulement toi que nous voulons. Nous ne savons pas ce qui est bon ou mauvais pour nous, fais ce que tu juges bon pour nous." Les sages avancent avec intelligence. Qui est proche de Dieu ? Il est omniprésent, tout est en Dieu. On parle de proximité, celle du mental, Si le corps est dans le service et le mental dans le monde, où est la proximité. Si quelqu'un est loin mais garde son mental concentré sur Dieu, c’ est réellement du service. C'est pourquoi Dieu est équanime.
Question : Dieu est partial, Il a sauvé Prahlad mais tué Hiranyakashiap.
Ma : Chacun parle selon sa propre perspective. Là où on voit la partialité, c’est comme cela.
Question : Il a sauvé Prahlad mais tué Hiranyakashiap ?
(C’est une histoire de la mythologie hindoue, qu’on dit à l’origine de la fête de Holi).
Ma : Où l'a-t-il envoyé après l'avoir tué ? (Tout le monde rit.) Ce que Dieu fait est juste. Où l'âme peut-elle aller ? Par la grâce de Dieu, Valmiki a atteint un état élevé. Même en disant "Mara-Mara", par la grâce de Ram, il a obtenu la réalisation de Ram.
(Vamiki était un voleur de grands chemin . Il s’est converti après une tentative de vol d’un grand rishi ; il disait « mara, mara », ce qui signifie : tue, tue. Le rishi lui a dit de le dire très vite, ce qui a donné « Ram, Ram ».
Question : Valmiki est-il devenu sage à force de travail acharné ? Y avait-il besoin d'efforts ?
Ma : Toi aussi, tu devras fournir des efforts. Tu devras travailler toi-même, car tu possèdes la force d'agir. Dans le monde des êtres incarnés il y a un jeu d’action. Celui qui est emprisonné est l'être incarné, et ce qui est en mouvement est le monde. Si tu vas vers les objets, leur nature est d’emprisonner. L’essence du nom de Dieu est de brûler ce qui doit brûler et de dissoudre ce qui doit être dissout. La répétition du nom de Dieu par Valmiki s’est produite par la grâce divine. Tu es le bonheur du Soi, tu es un sage. L'action qui fera se manifester ta nature de rishi est déjà présente en toi. Suis le chemin de Dieu ou du but ultime, et en chemin, ta nature de rishi se manifestera. Dieu réside en tout. Là-bas, il n'y a ni femme , ni homme, ni caste. Tout est en toi. Tu devras faire ton travail. La force qui réside en toi doit être éveillée.
Question : Pourquoi Ma ne montre-t-elle pas de grâce sans cause ?
Ma : Oui, tout est la faute de Ma. Mais au moins, fais preuve de grâce envers toi-même. Mes l'ego que tu as en toi au service du divin. Ainsi, tu pourras percevoir la grâce de Ma, si tu t’y appliques.
Question : Que signifie faire preuve de grâce envers soi-même ?
Ma : Toute la force que tu possèdes, mets-la au service de Dieu. Qui est à trouver ? C'est toi-même qu'il faut trouver.
Didi Ma : Chante
Guru kripa, hari kripa, sakal kripa païlo,
Apen kripa bina jiv charé kharé guélo
:
Grâce à la grâce du guru, de Hari (Dieu), et de tous, on obtient la grâce, mais sans faire preuve de grâce envers soi-même, l'âme se perd.
Question : Pourquoi ne montre-t-il pas sa grâce alors ?
Ma : Il fait grâce en permanence. La pluie de grâce tombe. Mais si tu tiens ton récipient à l'envers, comment pourras-tu retenir la grâce ? Elle coulera. En le tenant droit, tu peux la recevoir, et il se remplira.
Question : Comment le maintenir droit ?
Ma : En restant tourné vers Lui. En Le priant silencieusement, en répétant Son nom, en méditant – voilà le moyen. Tu as bien vu que la graine de l'arbre se trouve à l'intérieur du fruit. Un si grand banian, pour une si petite graine ! Mais en regardant à l'intérieur quand on a entendu dire qu’il y avait une graine, on comprend : "Oh, c'est ainsi qu'un si grand arbre avec ses branches et ramifications se manifeste ?" Comment pourrais-tu savoir si tu n'as pas reçu la nouvelle ? C'est pour cela que tu dois aller à l'intérieur. Il faut essayer de savoir la nouvelle, alors seulement tout deviendra clair.
Question : Ma, Qu'est-ce qu’on appelle grâce sans cause ?
Ma : Le désir de réaliser Dieu, de te connaître toi-même s'est éveillé en toi, tu as rencontré ton guru. Pour quelle raison ? La pluie de grâce, de nectar d'immortalité est toujours là, c’est Sa nature. Tiens le récipient droit, et cela deviendra évident par soi-même.
La cause est qu’il y a deux « je ». Deux signifie « paires d’opposés » : obscurité, souffrance. La cause se trouve à l'intérieur de l'être incarné et du monde. Il y le paquet de trois (triputi), celui qui cherche, ce qui est cherché, et les actions accomplies pour atteindre cet objectif, les trois forment un paquet. Le concept de cause vient de là. Là où l'action est celle de Dieu, action divine, il ne peut y avoir de cause, car là, tout est « un » : action, non-action, au-delà et non-au delà. Il faut détruire ce triputi.
Question : Qu’est-ce que l’effort spirituel ?
Ma : L'action visant à manifester le Suprême, voilà l’effort spirituel.
Question : La grâce est-elle nécessaire pour le jap, le kirtan, etc. ? La grâce vient-elle après la pratique spirituelle, ou est-elle présente dès le début ? Quelle est la place de la grâce dans la pratique spirituelle, ou est-ce uniquement l'effort personnel ?
Ma : Ce corps n’a qu’une parole, c'est que la grâce de Dieu tombe toujours comme une pluie. Si le récipient est à l'envers, la grâce s’écoule ; s'il est droit, il se remplit. Là où réside la grâce, elle pleut en continu. Lorsque l'on pense que "je fais", que ce soit le jap, méditation ou d'autres pratiques, si on pense : « je le fais » cela relève de l'effort personnel. Il y a une place pour l'effort personnel, mais aussi pour la grâce. C'est par la grâce de Dieu que l'on prend conscience de la grâce. C'est pourquoi toutes les pratiques spirituelles, jap, méditation, etc., sont grâce divine, la méditation sur la grâce est là. De la sorte, là où il y a Le désir de Dieu, il y a grâce. Voilà, c’est cela la grâce.
Question : Quelle est la place de la grâce dans la pratique spirituelle ? La grâce précède-t-elle la pratique spirituelle ou la suit-elle ?
Ma : Là où on parle de la place de la grâce, il faut dire que la grâce vient avant, la grâce sans cause.
Question : Ma, qu'est-ce que la grâce sans cause ?
Ma : La grâce est toujours sans cause. Quand on te demande de remettre le récipient à l’endroit, tu dis que tu ne peux pas le faire. Mais ceux qui disent qu'ils ne peuvent pas le redresser, ils finissent quand même par le faire. Pourquoi ? Qui est celui qui remet à l’endroit? Ce qui passe dans ton mental, l’essentiel de ce que tu dis se réalise. Alors, comprends que c'est Lui qui le fait. Comprends que ton récipient est redressé par la grâce sans cause, il n’y a pas de raison à cela. Dieu n'agit pas avec une cause. Comprends-tu ? La grâce, qui descend sans cause, n'a pas de raison d'être. À tout moment, la grâce pleut. Quelle cause à cela ? C’est une pluie sans cause. C'est dans Sa nature d'accorder la grâce, et c'est pourquoi on dit qu’il suffit de demander à Celui qui est prêt à accepter et à agir de redresser le récipient, et tu verras ce qui se passera ensuite, c’est La grâce sans cause. Écoute, ce désir de recevoir, qu'est-ce que c'est ? C'est un désir de connaissance. Le désir de comprendre est une connaissance qui a une cause. On peut souffrir dans le monde et demander à Dieu : "Pourquoi la souffrance ?" C'est pourquoi Il a rendu sans cause quelque chose qui en avait une, bien que pour celui qui vit dans l'obscurité et la saleté il y en ait une, mais dans l’action divine il n’y en a pas. Comprends-tu ? Et les causes existent uniquement dans le monde des êtres incarnés. C'est pourquoi on dit qu'il y a trois paquets, ces trois paquets doivent être détruits. Que se passera-t-il alors ? Il suffit de comprendre que la grâce sans cause a toujours été là, et même ce qui sera à l'encontre de cela sera aussi sans cause. Mais celui qui parle, celui qui agit, celui qui reçoit la grâce est toujours là, d’accord ?. C'est pourquoi tu dois entendre « redresser ton récipient », c'est tout. Fais un effort, enlève les voiles et tu verras que tout est à l’endroit, pur, clair, libre. Il n'y a rien d'autre.
Question : Ma : Qu’est-ce qui est le plus grand, la grâce où le destin ?
Ma : Nous allons vers Dieu, nous essayons d'obtenir quelque chose. Dieu, par sa grâce, a établi le destin. Si Dieu accorde sa grâce, le destin peut se manifester. Même si ce n’est pas dans le destin de quelqu'un, par la grâce d'un grand sage ou par la grâce de Dieu, tout peut arriver. Et parfois, il est dans le destin que Dieu doive accorder sa grâce. Il y a donc ces deux aspects. Si Dieu accorde sa grâce, et que tu gardes ton récipient droit, il se remplira. Si tu le mets à l'envers, il se videra. La grâce, c’est : fais et reçois.
Question : Ma, vous dites que la grâce descend comme la pluie, mais pourquoi certaines personnes ressentent-elles plus ou moins cette grâce ?
Ma : La grâce descend à chaque instant, mais les gens gardent leur récipient à l'envers. S’ils redressent leur récipient, il se remplira. Garder son récipient droit signifie garder l'esprit tourné vers Dieu, prier. Mais jusqu’à ce qu’on arrive à cet état, pour l’obtenir, je l'ai dit, il faut nettoyer constamment. Si tu fais cela tout le temps, ce qui est impermanent s’en ira, le succès sera là pour toujours.
Regarde comment marche ce monde. Le sais-tu ? C'est comme si tu t'étais enfoncé dans des épines. Les épines te piquent de tous côtés. Tu te libères d'un côté, tu te retrouves piégé de l'autre. De cette façon, tu fais de ton mieux, mais soudain, quelqu'un vient t'aider Comme cela tu sors des épines. C'est ainsi que cela fonctionne. Si tu continues tes efforts, tu verras que l'aide arrivera.
Bhakti
व्याकुलता
Inquiétude, angoisse, énervement, agitation
Le titre de ce chapitre est difficile à traduire en français, Ma explique que si on veut la paix, il faut d’abord passer par un état qui en est le contraire, mais qui vous pousse à vous mettre en marche pour en sortir, cet état est viakulta
Question : Ma, vous dites qu'il faut augmenter la faim, mais comment augmenter la faim spirituelle ?
Ma : Une chose est sûre, vous consommez des choses en excès qui vous causent de l'indigestion. Abandonner le satsang pour aller vers de mauvaises compagnies est comme manger des choses indigestes. On appelle mauvaise compagnie le manque d’ état positif, et cela amène une indigestion.
Question : Alors, quel remède à cela ?
Ma : Si vous allez au satsang quotidiennement, vous trouverez le remède ! C’est une vérité absolue. Une chose en contient toujours d’autres. Dans ce monde, tout est mouvement. Certains s’associent avec des personnes qui cherchent les objets, et cela les rend encore plus matérialistes. Qu'est-ce qu’un objet ? Objet signifie poison. En mangeant du poison, on ne meurt qu'une fois, mais le poison sous forme de matérialisme, si on s’y attache, vous donne un billet de retour dans le cycle de la naissance et de la mort. Ce qui ouvre la voie de la mort, c’est l’attachement à ce qui est matériel. Prendre le chemin des objets aggravera votre indigestion. Si vous empruntez la voie de l’immortalité, vous pourrez être libéré. Pour vaincre la mort, suivez le chemin de l’immortalité. Qu’est-ce que l’immortalité ? Le nom de Dieu est la véritable immortalité. Que vous disiez Ram ou Krishna, ou n’importe quel autre nom divin qui vous plaira, récitez ce nom. “Ram” signifie quoi ? C’est le chemin qui ne mène pas à l’inquiétude. Là où il y a Ram, il y a le repos ; là où Ram est absent, il y a l’agitation. Le chemin vers Ram ou Krishna est la véritable voie de l’immortalité. Si vous suivez le chemin des objets, vous n’obtiendrez que de la souffrance. Vous recevrez un billet de retour. Vous devrez à nouveau tourner dans le cycle de la naissance et de la mort. Retournez vers votre véritable lumière, là où elle a commencé, c’est-à-dire vers Dieu. Le chemin principal se trouve dans cette direction. C’est par le satsang que s’ouvre le chemin de l’immortalité. Ne suivez pas la voie de la mort, ne suivez pas celle des objets. Le matérialisme est empoisonné. Là où il y a poison, il y a mort, c’est pourquoi vous devez vous associer avec des personnes désintéressées, de haut niveau spirituel. Allez vers des sages sans désirs et suivez leur satsang, ainsi vous trouverez la voie de l’immortalité. Grâce à la puissance de Dieu, certains parmi vous deviennent ingénieurs, docteurs, ou avocats en passant leurs examens. Dieu vous a donné une intelligence si belle, alors utilisez-la à bon escient. Pourquoi gaspiller cette merveilleuse force et la transformer en poison ? Utilisez l'énergie que vous avez en vous sur le chemin de l’obtention de l’immortalité. Plus vous ferez du satsang, plus vous écouterez les récits divins remplis d’immortalité, plus vous entretiendrez des sentiments nobles, et plus vous en retirerez des bénéfices. Vous êtes sous forme de monde, et ce monde est mouvement. Le chemin que vous emprunterez déterminera en quoi votre mental s’absorbera. Si vous allez vers les objets, votre esprit se fixera sur les objets. Si vous suivez la voie de l'obtention de Dieu, votre esprit se fixera sur Dieu. C’est pourquoi, utilisez l’énergie avec laquelle vous apprenez tant de choses, en vous associant à des sages désintéressés.
Même si vous n’appréciez pas le satsang des sages, continuez quand même. Nous n’aimons pas prendre des médicaments amers, mais nous nous forçons à les boire. En prenant des médicaments comme ils sont prescrits, le corps devient sain. Si un malade pense qu’il guérira simplement en touchant le médicament sans l’absorber, cela fonctionnera-t-il ? Non, buvez le médicament, digérez-le, et petit à petit, la voie de la réalisation de Dieu s’ouvrira d’elle-même. Dieu ouvrira une cascade. On acquerra également la connaissance de la manière dont le monde et les êtres incarnés ont été créés. On saura que tout ce qui est écrit dans les Écritures est vrai.
Question : Quelle est la méthode pour connaître les Védas, c'est-à-dire la nature divine ?
Ma :La réponse est dans la question elle-même ; lorsque le désir intense de les connaître naîtra, on trouvera le chemin pour le savoir. Si cette curiosité reste toujours éveillée dans l'esprit, le résultat sera que la connaissance de la vérité apparaîtra ou que la lumière divine se manifestera. C'est pourquoi on dit que la réponse réside dans la question.
Question : Ma, comment peut-on L‘atteindre ?
Ma : On ne peut pas L’atteindre si on est tranquille. Ce n'est que lorsque l'on est profondément troublé (viakul) que l'on trouve la paix. L'angoisse doit être telle qu'on sente comme si la maison était en feu et qu'il faille fuir immédiatement. Il est difficile de rester là.
Question : Quel est le moyen simple d'atteindre le Seigneur qui réside en tout ?
Ma : La grâce du Guru ! Si tu ne crois pas en la grâce du Guru, alors c’est en pleurant avec angoisse pour le Seigneur que sa lumière apparaîtra. Il n'est pas nécessaire de faire des rituels ou des sacrifices pour le Seigneur. Simplement, fixe ton mental sur Lui, médite sur Lui en permanence. Y a-t-il un chemin plus simple que celui-ci ?
Question : Je médite sur Lui, mais peut-on méditer constamment ?
Ma : Si tu n’es pas angoissé, comment pourras-tu l’atteindre ? Si tu es dans une pièce et qu’elle prend feu, pourras-tu rester là ? Non, tu devras courir dehors. De la même manière, c’est seulement lorsque tu es angoissé pour lui que sa lumière apparaît.
Question : Et si je dis que je n'ai pas la force d'agir ?
Ma : Le fait même que tu dises "et si" montre que tu as la force d'agir. Si tu savais avec certitude que tu n'as pas de force, alors à cet instant même, la lumière du Seigneur se manifesterait. Eh bien, as-tu de l'angoisse (viakulta) pour sa lumière ?
Question : Non, je dois avouer que je n'en ai pas.
Ma : C'est justement pour développer cette viakulta qu’il faut agir. En pratiquant, on atteint un point où l'on comprend que la réalisation divine est impossible par ses propres moyens. À ce stade, la question de la grâce se pose. Ce n'est que lorsque l’on se sent impuissant et que l’on s'abandonne totalement au Seigneur que le travail essentiel commence.
Question : Ma, comment pouvons-nous atteindre Dieu ?
Ma : En pleurant pour lui, on l’atteint.
Question : Mais je n’arrive pas à pleurer ?
Ma : Fréquente ceux qui pleurent.
Enseignement
Il n'est jamais vain de L’appeler. Il faut continuer à appeler jusqu'à ce que l’on obtienne une réponse. Cela veut dire s'appeler soi-même, se retrouver soi-même. Appeler l'infini, c'est obtenir l'infini. Appeler son esprit, le souffle vital de son âme, sa bien-aimée. Depuis combien de siècles n'avons-nous pas appelé les plaisirs du monde pour en jouir ? Celui dont l’appel fera abandonner les paires d’opposés. Cet appel doit être cher.
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Question : Je n'ai jamais eu le darshan de Dieu dans ma vie. Comment être si viakul pour lui ?
Ma : Bien qu'il n'y ait pas de vision, l'agitation vient parce qu'Il est nôtre. Nous avons perdu quelque chose, c'est-à-dire que c’est caché derrière un voile, et c'est pourquoi l'agitation survient. Dans certains états, c’est l’angoisse de la séparation .
Question : Que faire pour obtenir cette angoisse ?
Ma : Cela vient par Son nom, Ses louanges.A force de les écouter, ce sentiment se manifeste. Puis, il prend la forme de l'action, c'est pourquoi il faut donner une importance particulière aux satsangs. Dieu est à nous. Qui est-il ? C'est soit ma mère, soit Dieu – C’est nôtre.
Question : Ma, nous appelons Dieu, mais où avons-nous son darshan?
Ma : Est-ce que vous L’appelez vraiment comme il faut ? Si vous L’appelez véritablement, alors Il est impossible qu’Il ne donne pas son darshan. Votre mental se disperse dans toutes les directions, c'est pourquoi vous ne pouvez même pas appeler correctement. Où est cet appel qui vous permettrait de L’atteindre ? Tant que vous n’avez pas suffisamment faim, comment l’obtiendrez-vous ?
Question (Narayan Swami Ji) : Comment ce manque profond vient-il ?
Ma : Il faut pratiquer le satsang. Il faut s'entourer de personnes qui s'efforcent de trouver Dieu. En même temps, il faut garder à l'esprit que les objets du monde ne peuvent jamais nous procurer un bonheur durable, ils ne font que nous tirer vers la mort. Il faut penser constamment à cela. Le bonheur dans ce monde est relatif. L'absence d'une chose ou sa disparition entraîne de la souffrance. Tout ce qui existe dans ce monde est éphémère – c'est là maintenant et plus maintenant. Il faut toujours garder ce genre de pensées en tête. Cela réduira l'attachement au monde et augmentera l'attachement à l'au-delà.
Question (Swami Sundaranand Ji) : Comment peut-on atteindre Dieu ?
Ma : Pour L’atteindre il faut l’appeler avec angoisse. Il n’existe que Lui, sans qualités, avec qualités, en essence. En se trouvant soi-même, on trouve Dieu.
Question : Comment vient l'angoisse de rencontrer Dieu ?
Ma : Père, les satsangs, la compagnie des saints, et tout ce que le guru dit de faire, il faut le faire avec foi. Dieu est présent partout. Il n'est pas nécessaire de faire d'efforts particuliers pour l'atteindre. D'un autre côté, il faut endurer de grandes souffrances pour l'atteindre — les deux affirmations sont vraies.
Question : Comment avoir cette agitation pour Dieu ?
Ma : Nourris le mental. Dans le monde, nous vivons pour recevoir, et c'est pourquoi nous souffrons. La souffrance vient des désirs et le bonheur de l'absence de désirs. Le désir des objets des sens mène à la mort. Vishay (plaisir matériel) signifie vish (poison) ; en consommant du poison, l'homme meurt une fois, mais le poison sous forme de désir agit comme un poison lent qui nous donne à répétition naissance et mort. Par conséquent, il faut abandonner les désirs et emprunter la voie du meilleur. Efforce-toi de garder dans ton mental une place propice aux bonnes émotions. Ne doute pas — « santchay atma vinashyati) (verset de la bhagavad gita) celui qui doute périt. Avance sur le chemin de la réalisation de soi.
Question : Il semble que rien ne se passe de l'intérieur ?
Ma : Sans une grande ardeur, on n'obtient rien, sois aussi angoissé pour dieu qu’une personne qui se noie et qui lutte pour atteindre la rive.
Question : Comment naîtra cette ardeur ?
Ma : Continue à participer aux satsangs, à méditer, et à faire ton jap. C'est bien de ressentir que rien ne s'est passé. « On a tant pratiqué et rien obtenu, on jette l’éponge », ne reste pas dans ce sentiment. Il ne faut pas avoir d'attente de résultats. Penser à Dieu est notre devoir. Si, pour une raison quelconque, nous ne pouvons le faire, nous nous tourmentons. Certains disent : « Untel a eu un grand emploi, pourquoi ne l'avons-nous pas eu, quelle en est la raison ? » Tu n'en es pas digne. Si tu avais été dans l’état approprié, tu aurais eu cet emploi. Dieu donne à ceux qui en sont dignes. Il n'est pas cruel, il est miséricordieux, un océan de compassion. Quand tu en seras digne, Dieu se révélera certainement. De même qu'une mère avec cinq enfants ne donne pas à tous le même repas : aux grands, elle donne du riz pilaf, et au petit du lait. Si quelqu'un disait que la mère est partiale, ce ne serait pas juste. De même, Dieu ne fait pas de favoritisme. La mère donne ce qu’elle juge bon. La vache nettoie son veau en le léchant. De même, Dieu mange nos ego, nos désirs, et notre colère. Parfois, Il nous éduque en nous donnant des coups ou des gifles. Les grands sages disent que le royaume de Dieu est partout. Tout appartient à Dieu. Ne considère rien comme étant à toi. Là où il y a "moi" et "mien", la mort est présente. En voyant Dieu partout, la mort sera vaincue. Là où il y a "mien, mien", il y a "mort". "Mien" signifie mort.
Question : Pourquoi Dieu ne répond-il pas lorsque nous L'appelons "Maman" ?
Ma : Il répond certainement. Les grands sages l'ont vu par leur expérience. Appelle-Le de la manière qui fait venir ta mère. Si un enfant pleurniche en jouant, la mère ne vient pas immédiatement, mais si ensuite l'enfant pleure fort, elle viendra certainement. Parfois, il s'arrête de jouer, même sans pleurer, et la mère vient vers son enfant. Le jeu, c'est le jeu du monde.
Question : Combien de temps cela prend-il de trouver Dieu ?
Ma : Le temps ? Il est en Lui. Si quelqu’un l'appelle avec une véritable ardeur, il se manifeste immédiatement. Une mère sait reconnaître les vrais pleurs de son enfant, et en entendant ses pleurs, elle laisse tout tomber et accourt vers lui.
"Ce n’est pas une question de temps" d’accord, mais on doit continuer à faire des efforts. Il peut se manifester à tout moment. On ne sait pas quand le moment propice viendra pour chacun. Il donne parfois de la douleur au dévot pour intensifier son ardeur et sa dévotion. Il accepte les larmes du dévot comme une offrande dans sa puja.
Question : Comment augmenter l'intensité dans la pratique spirituelle ?
Ma : En gardant un objectif clair. L'intensité signifie devenir aussi concentré qu’un archer sur sa flèche. Par exemple, l'archer se concentre entièrement sur sa cible et lâche la flèche avec une attention minutieuse. De la même manière, le pratiquant spirituel doit, avec une détermination ferme, se concentrer sur son objectif et poursuivre sa pratique spirituelle. Il fait sa sadhana, réflexion sur Dieu, méditation, jap, lecture, kirtan tant qu’il n’a pas le résultat et restant concentré jour et nuit.
Par exemple, à quelqu'un qui anime des kirtans, Dieu a donné une voix. En écoutant ces chants, des gens sont attirés, puis des lettres sont échangées et cela devient une affaire commerciale.
Question : Devrait-on alors arrêter de chanter dans les kirtans ?
Ma : Anime tes kirtans avec joie ! Mais écrire des lettres et avoir des échanges personnels avec certains ? C’est pour ceux qui font du commerce, mais pas pour le pratiquant spirituel. Notre objectif est d'atteindre Dieu. Si le mental se tourne vers la renommée et les éloges, le but peut être perdu. Maintenez en vous le sentiment de ne pas être lié aux autres. Cette attraction doit cesser. Par exemple, Kusum ait de belles pujas. Si elle reste préoccupée par la renommée et les louanges des gens, alors son objectif peut être compromis. Tout comme Kanti Bhai qui lit les textes sacrés. Dieu lui a donné la puissance pour raconter l’histoire de Krishna. Il a même donné un lieu pour le faire. Mais si les gens commencent à le louer en disant que sa façon de faire est excellente, si des fleurs et de l'argent commencent à pleuvoir sur lui, l'objectif risque d’être perdu. Le sadhak ne doit pas se laisser prendre au piège de la renommée. Le but de celui qui enseigne est de transmettre les histoires divines. Si cela est fait correctement, avec la conscience du divin, les auditeurs ressentiront une soif pour Dieu. Certains sont émus en écoutant des kirtans bien chantés. C'est pourquoi tout, que ce soit la prière, la lecture des textes sacrés ou les chants dévotionnels, doit être fait uniquement pour atteindre Dieu.
Question : Est-ce que le prarabdha (karma qui doit être résolu dans la vie présente) disparaît si on est très intense ?
Ma : Tant qu’on n’a pas atteint la rive, le karma ne disparaît pas. L'ardeur est le chemin. C'est le chemin vers la réalisation de l'objectif.
Question : Comment obtient-on l'angoisse spirituelle ?
Ma : Par une longue période de satsang. Ce qui doit être détruit est détruit, la lumière du bien-aimé se manifeste. Celui qui a reçu l'initiation doit pratiquer le jap et la méditation pendant longtemps, c’est là seulement que l'éveil se produit.
Devaki Mataji : Ma, ma méditation est stable, toutes les pensées disparaissent, mais à la fin, un subtil "ego" persiste. Il ne disparaît pas. Quelle est la solution pour éliminer cet ego ? Ce subtil ego doit aussi disparaître.
Ma : "L'ego" persiste encore... c'est bien (Sourire)! "L'ego" doit disparaître. (Ma a dit avec un très joli sourire) : "C’est justement ce « doit » qui est nécessaire."L'ego" doit disparaître. Si ce "doit" mûri et devient plus solide, le travail se fera. Si tu dis cela trop faiblement, cela ne fonctionnera pas. Tu as compris ce que je veux dire ?
Devaki Mataji a exprimé une grande joie après avoir reçu cette réponse. Par la suite, elle a raconté un souvenir de sa première rencontre avec Shri Shri Ma et a dit :
"Quand j'ai vu Ma pour la première fois, quelqu'un lui a demandé : 'Ma, comment peut-on atteindre notre véritable maison ?' Alors Ma a répondu : « Comment l'atteindre ? Comment l'atteindre ? Dès que cette question surgit vraiment en vous, alors vous atteindrez votre maison.» Aujourd'hui, en recevant une réponse similaire, je me suis rappelée cette première session de questions-réponses. Cela m'a apporté une grande joie. La vérité est que tant qu'une véritable angoisse spirituelle ne se manifeste pas, les véritables efforts ne commencent pas. L'atteinte du but est alors encore très loin."
Question : Nous appelons tant Dieu, entendra-t-Il nos prières ?
Ma : Essayez de prier sincèrement du fond du cœur, cela éveillera votre force intérieure. Priez avec toute la force que vous avez pour accomplir vos désirs, ensuite Dieu fera ce qu'il jugera bon. Dieu Lui-même est le Guru, il n'y a pas d'autre Guru que Lui. Si vous faites des efforts, il est impossible que Dieu ne vous donne rien. Celui qui vous a déjà tant donné – qui vous a créé, qui a placé le lait dans la poitrine de votre mère, et qui a mis de si belles question dans ta bouche pour le trouver, un tel feu en toi, Il le résoudra. Il faut avoir confiance et prier.
Bhakti
Amour
Enseignement
Dans votre vie, vous avez joué à beaucoup de jeux pilotés par votre intelligence , les défaites et victoires que vous deviez expérimenter l’ont été. Maintenant, comme une personne sans soutien, regardez vers Lui et abandonnez-vous à Lui. Alors, vous n'aurez plus à vous soucier de rien.
Efforcez-vous de rester en état d’union avec le Maître à tout moment. Il est impossible qu'un enfant dorme et que ses parents ne vérifient pas comment il va. Où que tu sois, que ce soit à la maison ou au bureau, tu peux te souvenir de Dieu. Il n'est pas nécessaire d'aller dans la forêt.
Votre lien avec Dieu est éternel. Si vous ne pouvez pas le comprendre, établissez avec Lui une autre forme de relation. Voyez le comme père, mère, frère ou sœur, comme vous le sentez. En faisant cela, vous serez heureux. En dehors de Lui, il n'y a rien dans ce monde.
Un jour, lors d'une conversation, Ma a dit à quelqu’un: « Tu n'es pas encore un disciple, tu essaies simplement de le devenir. » La personne a demandé : « Pourquoi, Ma ? J'ai pourtant reçu le mantra de mon Guru selon les rites, alors qu'est-ce qui me reste à accomplir pour devenir un disciple ? » Ma a donné une explication du mot disciple qu'elle n’a pas bien compris. Un jour, lors d'une conversation avec Ram Thakur Sahasay, ce dévot a compris le sens des paroles profondes de Ma. Le dévot a demandé : « Baba, je veux savoir, si une personne vient vous demander un mantra et que vous lui accordez l’initiation, quel lien sera établi avec cette personne ? Est-elle devenue votre disciple ou non ? » Il a répondu : «Comment est-elle un disciple ? Celui qui suit sincèrement les paroles du maître de tout son cœur est un disciple. Ne connais-tu pas l'histoire d'Aruni ? Son Guru lui avait ordonné d'arrêter l'eau qui s'écoulait dans un champ. Aruni a tout essayé pour arrêter l'eau, mais il n'a pas réussi. Finalement, il s'est couché sur la brèche par laquelle l'eau s'écoulait. Ensuite, le guru est venu et l'a relevé. Tant que l'on ne se couche pas comme Aruni, on ne peut pas devenir un disciple. Longtemps après il a compris ce que Ma voulait signifier en disant : « Tu n'es pas un disciple, tu essaies simplement de le devenir. S’offrir totalement au maître et obéir aux ordres du maître sans réfléchir sont les signes de la véritable disciple.
Vous vous considérez comme maîtres, et c'est pourquoi vous souffrez. Ne soyez pas le maître, devenez le jardinier, et vous ne souffrirez plus.
En dansant de tout votre cœur pendant les kirtans et en frappant des mains en rythme, l'inertie du corps disparaît et les nœuds internes se dénouent.
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Question : Ma, comment devient-on soumis au Guru ?
Ma : Lorsque l'on a un but, la soumission au guru se développe. En pensant constamment à ses paroles, en se concentrant sur la méditation, la récitation, le nom, etc., et en restant toujours dans un état de contemplation, on arrive à cette parfaite obéissance.
Question : Ma est de pierre. Je ne fais que l’appeler, mais où puis-je la voir ?
Ma : Même la pierre finit par se dissoudre. Comment une mère peut-elle rester sans venir quand on pleure véritablement ? Tu as dû voir que lorsque les enfants pleurent, elle accourt en laissant tout de côté. Il faut que les pleurs soient sincères ! Elle est toujours attentive à nous, à nos oreilles et à nos yeux. Quand nous devenons véritablement angoissés, alors elle apparaît.
Question : Ma, comment peut-on développer spontanément la dévotion et la foi en Dieu ?
Ma : Pour obtenir une foi pleine d’amour pour Dieu, il est essentiel d'avoir un but dans toutes ses actions. Il faut suivre sans réfléchir le chemin montré par le Guru. En avançant sur la voie déterminée par le Guru, on reçoit automatiquement toute l'aide nécessaire. Il ne faut pas se désoler si le mental n'est pas stable. Le mental s’agite lorsqu'il ne reçoit pas sa nourriture ; il faut le nourrir, le fortifier, alors il se calmera de lui-même. Le bonheur complet est la nourriture du mental. Le mental recherche toujours cette plénitude de bonheur. Ce bonheur complet est notre véritable nature, et nous le connaissons déjà ; c'est pourquoi les plaisirs en miettes du monde ne peuvent pas le satisfaire. Par la pratique, l'esprit se calme. Continuez à accomplir vos tâches domestiques, mais que votre but soit toujours Dieu ; avec ce but, un jour vous atteindrez la vérité ultime. Tout comme l'arbre et son ombre sont liés, de même "So'ham" (Je suis Lui) et "Aham" (Je) sont reliés. Notre "Je" aussi est l'ombre de ce "So'ham". En suivant l'ombre de l'arbre, on atteint ses racines ; de la même manière, en gardant Dieu comme but au milieu des distractions de la vie quotidienne, vous pouvez atteindre Dieu !
Question : Le temps est passé, maintenant il ne sera plus possible de régler les comptes ?
Ma : Pourquoi cela ne serait-il pas possible ? Pourquoi êtes-vous désespérés ? Qui sait ce qui peut arriver à n'importe quel moment ? Pourquoi ne pas dire maintenant même : "Je l'ai saisi." Ne dites pas que vous avez lâché prise, accrochez-vous à l’Un, et vous verrez - les chaînes se briseront. Le jour qui est passé ne reviendra plus, il s'épuise lentement.
Narendra Babu a dit : Ma, quelque part il est écrit que Dieu dit : "Je ne suis pas réticent à donner la libération, mais je le suis à accorder la dévotion." Cela signifie que la dévotion est plus grande, n'est-ce pas ?
Ma a répondu : La pure dévotion est en nous. Continuez à pratiquer dans l'espoir de Le réaliser. Il apparaîtra Lui-même dans votre cœur. Il n'y a personne d'autre que Lui.
Ma a ensuite raconté : Une femme du Cachemire chantait "Ma, Ma". Alors quelqu'un lui a demandé, "Tu n'es pas une adoratrice de Shakti, alors pourquoi dis-tu 'Ma, Ma' ?". Cela l'a troublée, mais elle n'a pas eu le courage de venir me poser la question directement. La femme de Kashi Babu de Dehradun, Lakshmi, me l’a fait dire. Je l'ai alors appelée et je lui ai dit : "Écoute, si tu as une conviction ferme que tu as été initiée à un mantra de Ram ou Krishna et que tu ne feras rien d'autre à part réciter ce nom, c’ est ce que tu dois faire. Tout est là-dedans. D'un autre côté, quand on y réfléchit, on appelle Dieu par différents noms, que ce soit mère, père, ou ami. Chacun peut l'appeler de la manière qui lui convient le mieux. Dans cette perspective, même en l'appelant "mère", on l'appelle toujours Lui, il n'y a pas de mal à cela." En entendant cela, son problème a disparu.
Question : Ma, en méditant sur une divinité, est-ce que le pratiquant réalise la forme de cette divinité ?
Ma : Écoute, dans certains cas, en méditant constamment sur une forme, le pratiquant finit par la réaliser. À ce moment-là, il se tient, marche et se comporte comme Kali ou Krishna, selon la divinité sur laquelle il médite. Mais lorsque cet état de concentration profonde disparaît, l'état ordinaire revient. Il existe un autre type de sentiment. Sais-tu de quoi il s'agit ? Même sans méditation particulière, les états de différentes divinités se manifestent dans le corps. Entre ces deux états, il y a la même différence qu’entre le jour et la nuit. Comme je l'ai dit précédemm
Question : Si rien ne peut se faire sans la volonté de Dieu, pourquoi dois-je subir les conséquences de mes actes, bons ou mauvais ?
Ma : Tu as la ferme conviction que rien ne se fait sans la volonté de Dieu, n’est-ce pas ?
Le questionneur : oui
Ma : Alors tu ne te poses pas de question sur le péché et la vertu. Mais puisque tu veux savoir, ce corps va dire que tu n'as pas une foi absolue en cette idée. La foi est toujours aveugle. Il faut d'abord accepter aveuglément avant de parvenir à la réalisation.
Question : Lorsqu'on se soumet à Dieu, faut-il avoir le désir de libération ou non ?
Ma : Ne t’occupe pas de la libération ou de la non-libération. Remets tout aux pieds de lotus de Dieu. Que Dieu te donne ou non quelque chose, cela dépend de Sa volonté. Qu'il s'agisse de la libération ou de la dévotion, c'est Lui qui sait tout.
Question : Ma, quelle est la nature de l'amour pur ?
Ma : La nature de l'amour se révèle d'elle-même. Dans les textes sacrés, on trouve des écrits sur ce sujet. L'une des caractéristiques de l'amour est qu'il est indescriptible et ineffable. Si tu as un grand amour pour un ami, cet amour ne peut être compris que par celui qui le vit. C’est quand le rassgulla (friandise extrêmement sucrée) arrive dans la bouche qu’on connaît son goût
Question : En posant des questions, les larmes viennent aux yeux ? (En disant cela, la personne posant la question a eu la gorge nouée et n'a pas pu continuer à parler.)
Ma : Écoute quelque chose. Si des larmes viennent aux yeux, et qu'elles coulent d'elles-mêmes, cela peut mener à la réalisation de Dieu. Lorsque les larmes viennent d'elles-mêmes, cela transforme la vie. Quand une personne est profondément absorbée dans ses émotions, des larmes peuvent parfois surgir. Efforce-toi de chercher à réaliser Dieu. Certains versent des larmes lorsqu’ils souffrent, d'autres, en entendant le nom de Dieu ou en écoutant des chants dévotionnels. Shri Chaitanya Mahaprabhu, en état de profonde émotion, pleurait abondamment, des flots de larmes jaillissaient de ses yeux comme d’un pitchkari (piston avec lequel on projette de l’eau colorée à Holi). La dévotion fait pleurer. Les larmes d'amour pour Dieu sont une très bonne chose. Si tu ressens une force ou une lumière intérieure, essaie de la saisir et de l'intégrer en toi. Sais-tu ce que cela fait de maîtriser ses émotions ? En maîtrisant ses émotions, on augmente sa force.
Question : Si quelques larmes viennent, est-il approprié de se lever et de sortir ?
Ma : Il n'est pas nécessaire de sortir lorsque les larmes viennent, il faut essayer de maîtriser ses émotions. Il ne faut pas quitter le satsang. Même en étant ému, écoute ce qui est dit. Conserve ces émotions en toi, essaie de les maîtriser. Réguler ses émotions augmente la force intérieure. Finalement, quand la vérité prend davantage de place, la vie se transforme. La vie intérieure et extérieure d'une telle personne deviennent une. Quand une montée émotionnelle survient en public, il est essentiel de la réguler. Il est difficile de comprendre l'état émotionnel intérieur. Une personne ignorante, en voyant quelqu'un en état de samadhi, dira qu'il est en train de dormir. Un sage qui connaît ces choses comprendra que cette personne est en samadhi. Le comportement des deux est similaire, il n’y a que l’Un partout. Dans ce monde, il y a deux types d'émotions : (1) L'émotion de l'absence : Lorsqu'une émotion survient en entendant le nom de Dieu, il faut essayer de la conserver en soi ; (2) La grande émotion.
Enseignement
Il n'y a pas de véritable opposition entre la dévotion et la connaissance. Quelqu'un a été initié par un Guru, qui lui a demandé de servir une image de Dieu. Le disciple a commencé à faire ses pujas et son service. Après quelque temps, il s'est demandé : "Mon Dieu est-il si petit qu'il ne peut que rester assis sur un trône dans une pièce ?" Ce genre de réflexion est naturel sur le chemin spirituel. Plus tard, il réalisera que partout où il va, il voit Dieu ; même lorsqu'il va aux toilettes, il voit Dieu. Il se demandera alors : "Y a-t-il vraiment quelque chose de pur ou d'impur ? Je vois Dieu partout ». Il verra qu’en fait, n'y a ni pureté ni impureté. Dieu est omniprésent. Ensuite, il verra son Dieu dans les animaux, les oiseaux, partout. Il contemplera son Dieu dans les plantes, dans tout ce qui est vivant, en tous lieux. Plus tard, il réalisera que les animaux, que l'arbre lui-même sont des formes de Dieu. Avant, il voyait Dieu dans l’arbre, maintenant il voit l’arbre comme une forme de Dieu. Rivière, animal, oiseau, quoi que ce soit qu’il regarde, il voit la forme de Dieu, y compris en lui-même. Peu importe où il regarde, il verra la forme de Dieu, y compris en lui-même. Finalement, il saura que Dieu est l'unique réalité omniprésente. Ainsi, la dualité disparaît.
Sais-tu quelle est la nature des émotions d'un bébé ? Imagine qu'il soit assis dans un train. À ce moment précis, il aperçoit sa mère à l'extérieur. Dès qu'il la voit, il est prêt à sauter du train pour la rejoindre. À ce moment-là, il n'a aucune autre préoccupation ou objectif que sa mère. Il ne pense pas au fait qu'il pourrait tomber sous le train ou ailleurs en sautant, il veut seulement sa mère. C'est cela l'émotion du bébé. En voyant cet état d’esprit chez le bébé, la mère court vers lui pour l'empêcher de tomber et de se blesser. Dans une telle situation, des inconnus se précipitent également pour protéger l'enfant. C'est à la mère de veiller sur le bébé, lui ne pense jamais qu’il est en danger.
Bhakti
Satsang
Enseignement
Savez-vous quelle est la qualité du satsang ? C'est comme un oiseau qui, après avoir passé très longtemps dans une cage, a oublié comment voler. Même si on ouvre la porte de la cage, il ne s'envole pas immédiatement. Puis, un jour, un groupe d'oiseaux arrive. Aussitôt, on voit cet oiseau s'envoler avec eux. De la même manière, bien que l'âme ait oublié sa véritable nature, si elle reconnaît une personne libérée, même temporairement, un sentiment d'exaltation surgit en elle. Bien que ce sentiment soit éphémère, il laisse une empreinte. Rien ne se perd. C'est une des qualités du satsang. Le satsang apporte des bénéfices particuliers, gardez cela à l'esprit. Voyez, une personne qui n'a jamais goûté quelque chose ne peut pas la désirer. Tous ceux qui cherchent un bonheur permanent le font parce que ce bonheur est en eux, mais il est voilé, c'est pourquoi ils sont agités. Tant qu'ils ne trouvent pas ce bonheur, ils ne connaissent pas la paix complète.
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Dr. Pannalal : Comment fermer la voie qui mène aux plaisirs sensoriels ?
Ma : Vous devez participer au satsang et suivre parfaitement les ordres de votre Guru. Père, participez activement au satsang. Vous devez essayer de devenir un disciple digne de votre Guru. Dans la Bhagavad Gita, il est dit que vous devriez essayer de devenir un vrai disciple avec les qualités mentionnées par le Seigneur.
Question : Je ne comprends pas comment participer au satsang, pouvez-vous, l'expliquer s'il vous plaît?
Ma : Si vous aviez déjà compris, quel serait alors le besoin de satsang ?
Question : Comment devrait-on participer au satsang ?
Ma : C’est comme cela ; allez-vous asseoir sous un arbre.
Question : Je ne comprends pas, pourquoi je devrais m'asseoir sous un arbre ?
Ma : (Riant beaucoup) Une fois, quelqu'un est venu voir ce corps. Ce corps lui a dit de toujours garder un morceau de mithai (sucrerie à base de lait et de sucre) dans sa bouche. Il n'a pas compris le sens de ces paroles et a commencé à garder un morceau de mithai dans sa bouche comme on le ferait avec du bétel. Quand ce corps est allé à Calcutta, il est revenu, et ce corps a vu qu'il avait un morceau de mithai dans la bouche. Ce corps a demandé : "Qu'as-tu dans la bouche ?" Il a répondu : "Mère, vous m'avez dit de garder en permanence un morceau de mithai dans la bouche ." Ce corps a beaucoup ri et lui a dit : "Tu n’as pas compris le sens de mes paroles. Par 'morceau de mithai je voulais dire que tu devais garder le nom de Dieu dans ta bouche en tout temps. A force de le faire, le nom de Dieu te paraîtra sucré.
Question : Vous avez parlé de s’asseoir sous un arbre, mais je n’ai pas compris ce que cela signifie.
Ma : Où que les grands sages donnent leurs enseignements, allez-y, asseyez-vous près d’eux, et si vous avez des questions, posez-les ! Les grands sages résolvent les doutes. Comme les arbres donnent de l'ombre quand on s'assied dessous, ils donnent aussi des fruits. Donner des fruits signifie se donner. De même, en s’asseyant aux pieds des grands sages, ils vous donnent la paix et vous offrent leur essence spirituelle.
Ma dit en riant : De la même manière, ce corps a dit à quelqu'un d'autre de boire du jus de Triphala. Il a réellement commencé à boire du jus de Triphala (médicament ayurvédique à base de trois fruits, tri signifie trois), ce qui l'a enrhumé. Il est venu et a dit à ce corps : « Vous m'avez dit de boire du jus de Triphala, mais cela m'a enrhumé. » Ce corps a répondu : « Ce n'est pas du jus de Triphala dont je parlais, mais des trois gunas (sattva, rajas, tamas) comme véritable Triphala. La véritable essence est au-delà. Obtenez et consommez l'essence au-delà des trois gunas. » Ils ont demandé comment obtenir la paix, et ce corps a répondu de boire l'essence du Triphala.
Question : Qu'est-ce que le Triphala ?
Ma : Ce qui transcende les trois gunas (sattva, rajas, tamas) est le véritable jus.
Question : Ma, vous nous dites d’écouter et de participer à des satsangs. Qu'entendez-vous par écouter ? Pourquoi devons-nous participer à des satsangs ?
Ma : Quand ce corps dit d’écouter, c’est pour introduire Dieu en soi. En écoutant les paroles de Dieu, ses récits, ses formes, et ses qualités, Il entre en nous, et c’est tellement beau. Quand Il entre, que fait-il ? Il expulse ce qui est à l’intérieur et Il manifeste Sa propre forme.
Question : Peut-on réaliser Dieu à par le satsang ?
Ma : Tout se fait grâce à la puissance du Guru. Il faut suivre les écritures et les enseignements du Guru, cela résout tous les doutes.
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Enseignement
Le satsang est l'essence même de Dieu. Plus il y a de dévotion, plus il y a de bénéfices. Aussi longtemps que l’on peut y rester, avec un mental pur et des pensées vraies, le chemin mène à notre propre essence.
Il faut participer à des satsangs pour que l’Essence Suprême se manifeste. Dieu a créé un moyen pour faire connaître la méthode pour Le réaliser. Il nous montre le chemin par Sa grâce et Sa miséricorde. Nous sommes des serviteurs, Il est le Seigneur, ou Il est le feu et nous sommes l’étincelle. La relation de la partie au tout est un élément de ce chemin.
Seule l’action qui permet de Le trouver est une véritable action, le reste n'est que non-action, une action sans vérité. L’expérience de l’action est impossible sans Sa grâce.
Bhakti
Vérité
Question : Il y a ici des personnes d’une organisation appelée Devsamaj. Ces personnes ne croient pas en Dieu, mais elles croient en la vérité et souhaitent faire du bien aux autres. Est-ce-que cela peut faire du bien ?
Ma : Certainement. D'une manière ou d'une autre, ils se réfèrent à Dieu. Ils ne croient pas en Dieu, mais ils croient en la vérité. Tant qu'ils restent voués à la vérité, il y aura forcément du bien. En se fondant sur la vérité, tout arrivera. Dieu lui-même est l'essence de la vérité. En disant la vérité, la voie vers la force intérieure s'ouvre. Si l'on dit la vérité pendant 12 ans, on acquiert le pouvoir de la vérité (tout ce qu’on dit se réalise).
Question : Si quelqu'un ne croit pas en Dieu, peut-il dire la vérité ? Sa vérité ne sera-t-elle pas altérée ?
Ma : Que la vérité soit altérée ou non, c'est une autre question. Ce corps parle de la vérité. Si quelqu'un ne croit pas en Dieu mais croit en la vérité, le chemin de l’essence de vérité de Dieu s'ouvrira ! Si l'on ne dit pas la vérité, que peut-il y avoir de bien ?
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Enseignement
Vérité : Suivre la vérité, parler avec sincérité, est la première et dernière chose dans la vie spirituelle.
On doit toujours s'efforcer de rester dans une "action juste". C’est à dire que l'on doit adopter des actes qui aident à atteindre Dieu. Il faut renoncer aux actions qui nous éloignent de Dieu.
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Question : Mère, veuillez nous dire comment éveiller la sagesse des Rishis ?
Ma : Ah ! La sagesse des Rishis, l'ascétisme sont déjà en toi. Le nom, le mantra, la pratique que le Guru te donne, tout est inclus dedans. As-tu compris ce que je dis ? Si la pratique est correcte, elle éveille selon la situation et l'état qui convient. Souviens-toi toujours de ceci : avant tout, dire la vérité. Que se passe-t-il quand on dit la vérité ? Comme c’est beau ! En disant la vérité, tout change. La pratique que le Guru donne contient déjà de la force, et cette force ouvre le chemin à travers l'action. Tout est possible grâce à la force du Guru. Avec un désir de connaissance sans faille et la pratique, la réalisation arrive.
Bhakti
Dieux, déesses
L’existence des dieux et des déesses est aussi réelle que celle de notre propre corps, et on peut les percevoir avec les yeux de la foi.
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Question : Mère, Shiva, Vishnu, Brahma, existent-ils vraiment ou ne sont-ils que des créations de l'imagination ?
Ma : Ils existent tous.
Question : On entend dire qu'ils ont des mains et des pieds, est-ce vrai ? Ont-ils des représentations ?
Ma : Tout est vrai, tant qu'il y a la vision, il y a la création. La création, la préservation, et la dissolution, ces trois états sont Brahma, Vishnu et Shiva. Si vous dites que c'est de l'imagination, alors vous aussi, vous êtes imaginaires, tout est imaginaire. Tout comme on dit qu'un certain village appartient à un certain grand propriétaire terrien, de la même manière, il y a le lieu de Brahma, le lieu de Vishnu et le lieu de Shiva-. La création, la préservation, et la dissolution existent toujours.
Question : Les dieux comme Brahma existent-ils réellement ?
Ma : Du point de vue de la dévotion, les dieux existent. Chez l'homme, trois qualités prédominent. Certains sont principalement influencés par le Rajas, d'autres par le Tamas, et d'autres encore par le Sattva. Par exemple, une personne qui est un Bhil (membre d'une tribu non végétarienne), et qui boit de l'alcool peut atteindre Dieu par la dévotion. Les prêtres ont établi des méthodes de culte adaptées à chacun. Par exemple, un Bhil peut lui aussi réaliser Dieu par la pratique. Les leaders religieux ont prescrit des rites qui leur correspondent. Il offre de la viande à la déesse, pensant : « Aujourd'hui, je fais un cadeau à ma mère » ; c'est une expression d'amour. Un dévot principalement influencé par le Rajas fera sa puja selon ses qualités. C'est ce qui est juste pour lui. Un sage dira que l'âme (atma) transcende les trois qualités. Chacun a une disposition qui lui est propre !
(Sattva, lumière, vérité, amour, Rajas passion, action, ego dominant, Tamas obscurité, routine, ignorance. Ce sont les trois qualité de la nature)
Chaque religion est vraie. Il n'y a pas de différence dans l'objectif ultime. Dans la religion, une personne considère sa propre foi comme vraie et considère les autres religions comme fausses, mais celui qui a réalisé l'essence de la religion voit tout comme unifié.
Question : Quelle est votre opinion sur les dieux ?
Ma : Ce corps n'est pas allé à l’école. Vous l’entendrez de la manière dont vous le jouerez. Écoutez, tout comme ce corps écoute.
Question : Les formes des dieux sont-elles réelles ou sont-elles seulement des créations de l'esprit ?
Mère : Qui est celui qui a créé ces formes de dieux ?
Question : Ceux qui ont rédigé les Écritures ont décrit les formes des dieux selon leur propre imagination, n’est-ce pas ?
Ma : Écoutez, les émotions aussi ont des formes. La colère a une forme différente. L'amour a une forme. La foi a également une forme. Pourquoi dites-vous que Dieu est la forme essentielle de l'amour, de la vérité et du bonheur ? Le manque et la plénitude ont aussi chacun une forme. Si le manque n'avait pas de forme, pourquoi vous troublerait-il ? L'amour procure du bonheur. Si l'homme ne souffrait pas, pourquoi chercherait-il à devenir plénitude ? La plénitude est présente en l'homme, c'est pourquoi il aspire à la plénitude et s'efforce de l'atteindre. Vous pensez que Dieu est loin de vous, c'est pourquoi vous souffrez. Là où il n'y a pas le sentiment de distance, il n'y a que joie et joie. Les désirs et les impressions du passé s’unissent dans le mental, ce sont des formes de l'émotion. La question que tu poses, c’est la forme de qui ? C’est aussi une forme d’émotion. D’abord tu étais seul, puis tu es devenu deux, et de là dix sont nés. N'est-ce pas une forme de l'émotion ? Tu imagines aussi des choses à ton sujet. Qu'est-ce que l'imagination ? Qui es-tu ? En réfléchissant, tu découvriras que tu es Cela, tu es Cela. L'émotion est une forme, une image, une qualité, une action aussi. Dans ce monde, toutes les émotions ont des formes. On dit qu’on en parle dans le Śrīmad Bhāgavatam. Dans celui-ci, les différentes formes des émotions sont décrites. Le Seigneur Shiva a réduit le dieu du plaisir sensuel en cendres. S’il n'avait pas de forme, comment Shiva l'aurait-il consumé ? Les désirs et les passions ont également une forme. De même que tu as une forme, de même tes émotions ont aussi une sorte de forme. Là où il n'y a ni émotion ni manque, il n'y a pas non plus de forme.
La forme et les qualités qui existent sont Ses propres formes et qualités, mais elles ne Lui appartiennent pas non plus. Là, il n'y a ni "non" ni "oui", mais il y a aussi bien le "oui" que le "non". Avancez vers un tel Dieu suprême.
Parvati (femme de Shiva) est considérée comme l'incarnation de la Déesse Elle-même. Mahakali a également une forme différente. La maladie et la guérison ont aussi des formes. De la même manière, la Déesse a aussi une forme. Chaque action a une énergie particulière. En regardant de manière globale, on voit bien que tout est en tout. Comme un nombre n’est pas complet, s'il manque un zéro, tout est inclus en tout. Toute personne qui progresse sur le chemin vers Dieu, quel que soit son chemin, atteindra assurément Dieu.
Question : Ma, avez-vous eu la vision de Ganesh ? Décrivez-le-nous. Montrez-nous tout ce que vous avez vu dans le monde spirituel.
Ma : Laissez tomber ce qui concerne ce corps. A votre question, ce corps vous répond que les divinités décrites dans les écritures sont exactement telles qu'elles sont dépeintes.
Pour certains, la divinité adorée est Shri Ram, pour d'autres c'est Shri Krishna. Certains vénèrent la Déesse Durga, d'autres la Déesse Kali. Les pratiques spirituelles varient en fonction de la divinité choisie. Le désir qui s'est manifesté en toi maintenant, qu'est-ce que c'est ? C'est une manifestation de ta propre image et forme. Le désir d'atteindre Dieu était déjà présent en toi, il s'est manifesté extérieurement. Chaque personne porte en elle des désirs latents. Ces désirs se manifestent lorsqu'ils sont mûrs ! Lorsque le Guru réveille ces désirs latents, le pratiquant en prend conscience. Ceux qui atteignent Dieu ont une vision directe de Lui. Comme c'est beau !
Tu feras une expérience spirituelle correspondante à ton état d’esprit. La vision de Krishna pour un dévot peut être différente de celle d'un autre dévot, mais il existe un lieu où l'infini et l'unité coexistent. Les sadhanas aussi sont infiniment variées. D’où amènerais-tu leur fin ?
Ta vision évoluera et s'élargira jusqu'à atteindre un état où il n'y aura plus de différence entre ton Krishna et le leur. Ce corps a entendu quelqu’un dire que lorsqu'il a eu la vision de Shri Krishna, il lui a dit : "Je sais que tu es réellement et totalement l’être suprême Shri Krishna, mais je ne veux pas te voir sous cette forme. Par la connaissance, je comprends que tu n’es pas deux, mais je souhaite te voir sous la forme de lotus de Shri Ram." Un tel sentiment peut également surgir. Il y a ici à la fois connaissance et dévotion. À certains endroits, Dieu se manifeste en fonction de l'état intérieur de chacun. Alors, il n'y a pas de séparation. Le Ram de chacun, le Krishna de chacun, la Durga de chacun sont tous mon propre Dieu bien-aimé. Il n’y a qu’un seul et unique. C’est Lui, et Lui seul.
Nous disons tous que Dieu est au-delà des dualités. Alors, d’où vient une telle dualité en Dieu ? D'un certain point de vue, ton Dieu et leur Dieu ne sont pas les mêmes. Mais d'un autre point de vue, ton Dieu et mon Dieu sont un seul et le même. Il n'y a pas de distinction. Suis le chemin vers Dieu, sans quoi tu ne pourras pas atteindre Dieu. Quel est le but ? Pour celui qui réalise Dieu, la lumière de Dieu se révèle sans voile ! Tant que l'unité de ta divinité choisie avec le Ram, le Krishna, et la Durga de chacun n'est pas réalisée, la véritable réalisation divine n'est pas atteinte, c'est ce qu'il faut comprendre.
Si tu veux aller à Delhi, tu peux y aller en train, en avion ou même à pied. De toute façon, tu arriveras à Delhi. Si tu suis le bon chemin, tu y parviendras sûrement. Tu emprunteras la voie qui te convient le mieux pour atteindre Delhi. De la même manière, toutes les actions, toutes les qualités, toutes les lumières appartiennent à Dieu, c'est ce qu'il faut comprendre.
Question : Ma, pourriez-vous s’il vous plaît partager votre expérience ?
Ma : Chacun a une forme d’expérience unique. L’expérience est façonnée selon les tendances de chacun. Au fur et à mesure que ton esprit se purifiera, ton expérience aussi changera. Chaque sadhak fait une expérience unique. Celui qui fait l’expérience reste séparé, mais il existe un niveau où l’expérience et celui qui l'expérimente ne font plus qu’un. Qui fait l’expérience de quoi ? Il n’y a qu’Un seul. Il n’y a rien d’autre que Lui. Partout, la présence divine est présente.
Question : Votre réponse n’est pas tout à fait claire, racontez votre expérience ?
Mère : Laisse tomber ce corps. Ceux qui ont fait des expériences ou en ont entendu parler ont écrit beaucoup de choses dans des livres. Tant que tu n’as pas fait l'expérience par toi-même, cela ne compte pour rien. Dans ce corps, beaucoup de jeux de sadhana se sont produits. Toutes les expériences que vous avez vécues se sont manifestées dans ce corps, sans en manquer aucune.
(En parlant des expériences de Ma publiées dans les livres du Dr. Pannalal, Ma a dit : « Ce qui est publié dans les livres est très peu. »)
Question : Ce qui est décrit dans les Écritures à propos de l'idole de Kali est-il correct ?
Ma : Des réponses infinies peuvent être faites à une seule question, Il y a des formes infinies de Kali. C'est absolument vrai.
Question : Lorsque vous étiez dans une calèche à Dhaka, vous avez eu la vision de Kali. Pouvez-vous nous en parler ?
Ma : Voici ce qu'il en est : à ce moment-là, ce corps ne parlait pas comme il le fait maintenant. Lorsque ce corps était dans la calèche, il a eu une vision de Kali Ma dans le vide. Cette idole était à environ 18 mains au-dessus d’elle. Cette idole de Kali voulait venir dans les bras de ce corps. À cette époque, ce corps restait constamment dans ce genre d’état. Parfois, même en mangeant ou en étant assis devant Bholanathji, le corps tombait. Même en coupant des légumes, cet état apparaissait. Le corps perdait conscience. C'était tellement beau ! Qui sauve qui ? Cela n'était pas sous mon contrôle. En coupant des légumes, un doigt pouvait même être coupé.
Question : En dehors des mondes humains et divins, existe-t-il d'autres mondes ?
Ma : Il y a d'innombrables mondes.
Question : L'homme peut-il avoir la vision du monde divin ?
Ma : Un homme avancé le peut. Si l'on a un vrai désir dans le cœur, on peut avoir la vision du monde divin. Quant à savoir si l'esprit restera stable après avoir eu ce désir, ne vous en souciez pas. Ce corps n'est pas éduqué et dit des choses étranges.
Bhakti
L’essence des mudras
(postures des mains)
Question : Qu'est-ce que l’essence des mudras ?
Ma : Les mudras sont liées au culte.
Enseignement
Elles permettent la maîtrise de soi. Pourquoi montre-t-on la vajra mudra ? (geste des doigts utilisé pour accroître l’énergie) Il y a un lien entre les mudras et la puja. Lorsque le culte est parfait, les mudras apparaissent. Quand Shri Krishna enseignait à Arjuna, dans quelle mudra le faisait-il ? Chaque personne a une mudra à chaque instant. Pourquoi les mudras existent-elles ? La posture varie en fonction des émotions exprimées. Il existe un lien entre les mudras et les émotions. Par exemple, la jnanamudra (posture de la connaissance) est un geste des doigts indiquant la connaissance. La posture du visage change également avec l'émotion. C'est aussi un mudra. Pendant le culte, la mudra de chacun est en accord avec ses sentiments. C’est avec la conscience de sa propre divinité qu’on fait la puja d’une déité. Les divinités elles-mêmes sont vénérées à travers ces mudras. Il existe de nombreuses sortes de mudras, comme la mudra du coquillage, etc. Il y a du mouvement dans la stabilité et de la stabilité dans le mouvement.
Il existe une infinité de types de mudras. Le mudra est toujours associé à une posture. Que dire d'autre ? Même pour manger, il y a une posture. Il y a aussi une posture de faiblesse. En observant la posture, on peut comprendre ce qu'une personne ressent. Le mudra accompagne toujours la posture. Si quelqu'un réfléchit intensément à quelque chose, son mudra change. Il existe une infinité de postures et une infinité de mudras. Si l'esprit est dans le brouillard, tout devient confus. Si quelqu'un se sent gêné en parlant à quelqu'un d'autre, il passe tout de suite sa main dans ses cheveux. Le mudra et la posture évoluent ensemble à tout moment. Le dieu que vous adorez doit être éveillé en vous grâce à la posture et au mudra. Voyez avec quel beau geste le Seigneur Krishna a enseigné à Arjun.
Chapelet (mala)
Question : Pourquoi y a-t-il 108 perles dans un mala ?
Ma : Selon certains, le nombre 108 correspond au nombre de lettres dans les six chakras principaux. D'autres disent que 108 correspond à 50 récitations dans un sens, 50 dans l'autre, plus 8 (qui représentent l'octuple voie), selon la doctrine védique. Le chiffre 108 est aussi inscrit devant le nom de grands sages. Si vous voulez connaître le point de vue de ce corps, sachez que le point de vue de tous est le point de vue de ce corps. Le point de vue de ce corps est ce qui est vrai.
Question : Quelle est la différence entre un mala en tulsi et un mala en rudraksh ?
Ma : Les adeptes de Shiva et de Shakti font leur jap avec un mala de rudraksh, tandis que ceux de Vishnu utilisent un mala de tulsi pour leur jap. Pourquoi offre-t-on du bois de santal blanc et des fleurs blanches à Shiva, tandis que la déesse Durga ou Kali est vénérée avec du bois de santal rouge et des fleurs rouges ? Chaque élément a une signification particulière. Il existe une différence vibratoire entre le mala de tulsi et celui de rudraksh. On fait beaucoup de chapelets différents : rudraksh, tulsi, cristal, bois de santal rouge et bois de santal blanc. Chaque perle d'un mala est imprégnée du nom divin. Le nom est lui-même Brahma. Le mala est un temple du nom divin, où se fait le jap. Pour ceux qui pratiquent le jap, il y a des règles spécifiques pour cette récitation du mantra. Pourquoi y a-t-il un mala de tulsi ? Parce que le tulsi est offert aux pieds de lotus du Seigneur Vishnu. Il existe des malas faits de graines de lotus, et ces fleurs de lotus vont également à Dieu. Il existe des chapelets en coquillage, et eux aussi éveillent la puissance spirituelle. Des sens différent sortent de ces différents malas. Vous savez bien ce que disent les écritures à ce sujet. Le mala mental, le karmala (on compte les mantras sur ses doigts) et bien d'autres malas sont mentionnés. Le mala extérieur, après de nombreuses utilisations, devient un mala intérieur. Il arrive parfois qu'en récitant le mala, on ne se rende même pas compte que le mala est tombé, mais le jap ne s’arrête pas, il continue.
Un jour, un hôte imprévu est venu chez quelqu'un. Après l'avoir accueilli comme venant de Dieu on lui a donné un bon repas et un lieu pour dormir. Après avoir installé l'invité, l’habitant s'est assis pour faire son jap. Il a entendu un bruit venant de la chambre de son hôte. En prêtant attention, il a réalisé que l'hôte respirait, et que de sa respiration sortait le son "Hare Krishna, Hare Krishna". Lorsque le nœud du cœur se délie à force de faire constamment du jap, on entend son propre jap partout et en toutes choses. Lorsque ce nœud se défait, le jap se fait dans chaque nerf. Le jap commence dans tout le corps. L’invité est ici plongé dans un profond sommeil, mais même dans cet état, une récitation continue se déroule en lui. Dans son corps s’effectue spontanément un jap ininterrompu. C’est ce qu’on appelle le ajapa-jap. Chaque pratiquant doit éveiller son mantra. Pour éveiller le mantra, certains sont aidés par un mala. Il existe d'innombrables moyens d'atteindre Dieu. Ce corps a entendu une histoire. Un frère était fatigué de réciter avec le mala. Il a pensé : « Je vais maintenant faire mon jap mentalement. » À ce moment, son mala est tombé de son siège. En tombant, toutes les perles se sont dispersées. À ce moment-là, il a vu que dans chaque perle résidait la forme de Dieu.
Question : Pourquoi ceux qui suivent la voie de Vishnu doivent-ils porter un chapelet de tulsi autour du cou ?
Ma : Porter un chapelet de tulsi permet de sentir la présence de Vishnu à tout moment et en tout lieu. C’est cette foi qui fait de quelqu’un un Vaishnava. La foi, Vishnu, le Vaishnava, sont omniprésents, toujours et partout.
Question : Pourquoi les femmes ne devraient-elles pas porter de chapelets en tulsi ou de rudraksha ?
Ma : Chacun doit suivre les instructions de son Guru.
Jeûne
Question : Pourquoi les gens observent-ils des jeûnes, notamment les Ekadashi (11 ème jour de la quinzaine lunaire) et Purnima (pleine lune) ?
Ma: Le jeûne se dit « upwas » où « up » signifie proche de Dieu et « was » signifie rester (upwas = rester près de Dieu). Ce jour-là, il faut se concentrer au maximum sur la pensée de Dieu.
- Il existe trois types d’Ekadashi : (1) Uttam Ekadashi (la meilleure), (2) Madhyam Ekadashi (intermédiaire), (3) Kanishtha Ekadashi (inférieure). Quelqu’un a demandé à quelqu’un d’autre : « Quel type d’Ekadashi observeras-tu ? » Celui qui observe Uttam Ekadashi ne mangera rien. Celui qui observe Madhyam Ekadashi pourra manger quelques fruits, et celui qui observe Kanishtha Ekadashi pourra manger deux fois.
Question : Y a-t-il une différence dans les résultats obtenus selon les trois types d’Ekadashi observées ?
Ma : Le jeûne (upwas) signifie up =proche, was = rester Le jeûne qui vous permet de rester proche de Dieu est appelé upwas.
Question : Certaines personnes disent que, après le darshan du Seigneur Jagannath à Jagannath Puri, il ne faut pas observer Ekadashi. On dit que les gens là-bas ne jeûnent pas pendant Ekadashi car ils reçoivent constamment le prasad du Seigneur Jagannath.
Ma : L’énergie des lieux saints varie d’un endroit à l’autre, comme Prayag ou Kashi, qui ont chacun leur propre énergie.
Prasad
Question : Ma que signifie "prasad" ?
Ma : Prasad signifie "joie". L'offrande faite à Dieu est appelée prasad.
Question : Et si on appelle prasad ce qui reste après avoir mangé ?
Ma : Nous continuerons tout de même à l'appeler prasad. Prasad signifie "joie". Lorsque nous offrons à Dieu, cela devient du prasad.
Question : Dieu mange-t-il vraiment ce que nous offrons ?
Ma : Lorsque nous faisons une offrande, les impuretés qui y sont présentes disparaissent. Celui qui reçoit le prasad ressent de la joie. Dieu donne à tout le monde et nourrit tout le monde. Dieu signifie celui qui crée la destinée. Le "bhog" (offrande) et la destinée sont tous deux Lui. Il n'y a personne d'autre à part Lui. Celui qui nourrit et celui qui mange, c'est aussi Lui. Lorsque nous faisons le bhog ) cela devient prasad. Lorsque tu reçois le prasad, ta joie permanente devient apparente. La joie est en nous. En recevant le prasad, tu te réjouiras. Les voiles qui doivent disparaître se dissipent et la vraie joie est atteinte
(bhog : ce mot, qui signifie aussi jouissance, expérience est utilisé pour ce qu’on offre à Dieu. Dans un ashram, avant le repas, on prépare une assiette on l’offre, puis on mélange le contenu de l’assiette au reste du repas, et tout le repas devient prasad.)
Un dévot faisait ses pujas. Il devait se rendre dans un autre village pour une semaine. Il appela son enfant et lui dit : "Nous partons. Toi tu devras faire la puja et offrir le bhog chaque jour". L'enfant, suivant les instructions de son père, fit la puja et plaça l'assiette du bhog devant Dieu. Il pria Dieu de manger, mais il vit que l'assiette restait comme il l’avait mise. Dieu ne mangeait pas. Comment pourrait-il manger ? Pendant trois jours, il offrit le bhog en attendant que Dieu mange, et jeûna lui-même. Il s'inquiéta car son père devait revenir trois jours plus tard, et ici Dieu ne mangeait pas. Que pourra-t-il bien dire à son père ? Il pria encore Dieu en disant : "Aujourd'hui, tu dois manger. Si tu ne manges pas aujourd'hui, je te frapperai avec un bâton." L'enfant pleura beaucoup, puis supplia Dieu : "Pourquoi ne manges-tu pas ?" Alors Dieu apparut et commença à manger l'offrande. L'enfant regardait Dieu manger. En voyant Dieu tout manger il demanda à Dieu de lui laisser un peu de prasad aussi. Lorsque son père revint, il lui raconta tout, et le père se sentit béni.
Si quelqu’un peut nourrir Dieu, c’est une autre question. Bois de l'eau filtrée, sinon tu tomberas malade. Pour atteindre cet état, essaie d'offrir tout à Dieu et de le recevoir comme prasad. Si Dieu est là, le dévot est là, et si le dévot est là, Dieu est là. Le dévot, le divin, et Dieu sont un seul et le même.
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Enseignement :
Le prasad doit être perçu et reçu sous sa forme divine et lumineuse.
En regardant Odia Babaji et Hari Babaji, Ma dit : j’ai envie de dire quelque chose, dois-je le faire, Père ?". Tous répondirent d'une seule voix : "Oui, oui, dites-nous, Ma !"
Après un moment de silence, Ma commença à parler : « Eh bien, maintenant le moment est venu, je vais te le dire. » Après avoir dit cela, elle continua : « Ce jour-là, à Vrindavan, Manohar a cuisiné du riz et a dit que c'était le prasad de Jagannathji, qu’il fallait le distribuer. En entendant cela, un certain sentiment a surgi dans ce corps. Ce genre de sentiment ne se manifeste pas tout le temps, mais ce jour-là, cela s'est produit. Je me suis dit que ce riz était prasad. Il a été donné au Pitaaji, l'Odiyan, pour distribution.
Mais l'Odiyan Pitaaji a demandé à ce corps (moi) de le distribuer. Alors que Ma racontait cela, j’ai (Didi) remarqué que son état émotionnel avait quelque peu changé. Elle disait avec insistance : "Écoutez, Pitaaji, le prasad a été distribué à tout le monde de cette manière. À ce moment-là, Hari Pitaji a pensé qu'il me nourrirait." (Ma ne mangeait pas de sa propre main. D’autres personnes, souvent Khukuni (Didi) lui mettait la nourriture dans la bouche)
En entendant cela, Hari Pitaji a dit : « Oui, j'avais très envie de le faire. Je me disais que lorsque Ma prendrait son repas, je lui donnerais un peu de nourriture. Mais soudain, j’ai ressenti de la retenue parce que mes mains n’étaient pas lavées et il n’y avait pas d’eau pour les laver. Comme je ne pouvais pas me laver les mains, je n’ai pas pu nourrir Ma. » Après cela, tout à coup, Ma est entrée dans ma chambre, a tiré ma main a mis je ne sais quoi dedans et m'a dit : "Donne-moi, donne-moi, nourris-moi." J'ai regardé de plus près, c'était un grain de riz. C'est alors que j'ai compris que cette décision que j'avais prise de la nourrir, mais que je n'avais pas pu réaliser, Ma la faisait s’accomplir.
Ma continua : « Écoutez, Pitaji, Hari Pitaji a eu cette même pensée, Il n'a pas pu me nourrir parce qu'il n'y avait pas d'eau pour se laver les mains. Après avoir nourri tout le monde, je suis allée voir mais Hari Pitaaji et l’Odiyan Pitaaji étaient partis. Khukhuni m'a emmenée pour me nourrir. Quand je me suis assise, une étrange émotion s'est manifestée. Je n'ai pas mangé. C’était comme si le vent emportait des feuilles sèches, ce corps se dirigeait vers la porte. J'ai dit à Khukhuni de m'attendre à la porte et je suis allée dans la salle du feu sacré (yajna shala). J'ai eu l'impression que quelqu'un tirait ce corps à l'intérieur du temple du yajna. Fait étonnant, pendant ce temps, tout autour avait été nettoyé, mais près de la porte, il y avait un grain de riz ; il brillait de manière lumineuse. Je n’ai pas voulu que Khukhuni le voie, alors je l’ai laissée à la porte. Quoi qu'il en soit, j'ai pris ce prasad et je suis immédiatement allée voir Pitaji, je lui ai tenu la main, j'ai mis le grain dans la sienne et je lui ai demandé de le manger. Je n'avais jamais rien donné comme cela dans la main de Pitaaji. C'est surprenant qu'en le mangeant, Pitaji n’ait pas eu l'impression que c'était du riz, il a clairement ressenti qu'une lumière était entrée en lui. Cela n'arrive pas tout le temps, mais ce jour-là, c'est ce qui s'est passé. Je ne sais pas quelle émotion c'était. »
En disant cela, les yeux de Ma se remplirent de larmes.
Question : Il existe différentes opinions dans les écritures concernant la réception du prasad. Quel est votre point de vue à ce sujet ?
Ma : Que disent les écritures ?
Question : Dans les écritures, il est prévu de recevoir le prasad après la prière, l'ârtî et le pranam. Le fait de recevoir le prasad renforce le sentiment d’être serviteur de la divinité dont on reçoit le prasad. Selon les enseignements du Guru, le prasad doit être reçu pour la connaissance suprême
Ma : Ce qui est dit, recevoir tout prasad pour la connaissance suprême, est un moyen de s'établir dans cette connaissance. Une fois établi dans cette connaissance, il ne reste plus de notion de prasad, tout devient Brahman. Si le Guru donne des instructions spécifiques concernant la réception du prasad d'une divinité particulière, on doit toujours les suivre. Le prasad est quelque chose qui, lorsqu'il est reçu, élimine les impuretés de l'esprit ou l'ignorance, et nous aide à réaliser notre véritable nature. Le prasad peut effacer l'ignorance et les impuretés de l'esprit.
Question : Ma, on offre le bhog à Dieu, et ensuite l’assiette du bhog reste telle quelle, elle ne diminue pas du tout. Est ce que Dieu accepte vraiment cette offrande ?
Ma : Certainement. Si Dieu consommait l'offrande de la même manière que toi, il deviendrait comme toi. Que mange Dieu ? Dieu consomme l'ego. Les offrandes sont faites avec des désirs et des aspirations, tout cela provient de l'ego. Le prasad reçu, détruit l'ego, et c'est seulement une fois l'ego détruit que la lumière divine brille. Pour détruire l'ego, il est nécessaire de recevoir le prasad encore et encore. Le prasad sert à supprimer des désirs. Chaque fois que tu manges quelque chose, offre-le mentalement à Dieu avant de le consommer. Cela empêchera la création de nouveaux désirs.
समर्पण
Offrande , soumission, abandon
Question : Il existe différentes opinions dans les écritures concernant la réception du prasad. Quel est votre point de vue à ce sujet ?
Ma : Que disent les écritures ?
Question : Comment faut-il s’offrir ? Comment l’ego est-il détruit ?
Ma : Comment l’ego est-il détruit ? En disant cela, Ma se tut. Puis, s’adressant au questionneur, elle dit: Père, tu as beaucoup étudié les écritures, dis-le toi-même. Ce corps ne sait rien. Ce n'est qu'une petite fille.
Question : Mon savoir est une connaissance ordinaire. Je n’ai aucune connaissance spirituelle.
Ma : Il existe une méthode selon laquelle il faut s’offrir aux pieds de lotus de Dieu. En s’offrant de manière répétée, la soumission se fait d'elle-même. Lorsque la soumission a lieu, l'ego est détruit.
Question : L'ego est-il détruit en premier ou l'acte d’offrande se fait-il d'abord ?
Ma : Si l'ego n'existe plus, alors qui fera l'offrande ? Une personne tente de s'offrir par son propre effort. Mais il peut arriver que l'offrande se fasse d'elle-même sans qu'il soit nécessaire de faire cet effort. Dans ce cas, l'ego est détruit. Lorsque l'ego sera détruit, alors l'acte d'offrande se réalisera également. La soumission et la destruction de l’ego se produisent simultanément.
Question : Dans l’acte de s’offrir, la soumission est faite volontairement et vient de l’ego ; tandis que lorsque l’offrande se fait d’elle même, la soumission est spontanée ne peut se faire que par la grâce divine ?
Ma : Effectivement. Seule la grâce divine peut rendre possible le fait que l’offrande se fasse d’elle-même. Une personne qui s’offre progresse rapidement dans la dévotion et la méditation. Il faut offrir tout ce que l'on possède aux pieds de lotus de Dieu. Il faut se soumettre totalement. À chaque instant de la vie, dans chaque action, dans chaque activité mentale, dans chaque sentiment. Tant qu'il y a un sentiment d'identification avec le corps, il faut garder l’esprit d’offrande dans toutes les actions. Quel que soit le chemin que l'on prend pour atteindre Dieu, il faut rester totalement absorbé dans ce chemin, 24 heures sur 24. Tu peux suivre n'importe quelle voie, que ce soit le chemin du Vedanta ou celui de l’offrande, mais il faut toujours avoir la vérité comme refuge. Il faut essayer de suivre le chemin qui nous convient, celui qui est en accord avec notre esprit. Lorsque l’amour sincère pour Dieu apparaît, le détachement vient automatiquement. Le détachement apporte également un discernement complet. De la même manière que le feu brûle tout, lorsque le feu de la connaissance s'allume, il détruit tout et mène à la connaissance de soi. À ce moment-là, il faut renoncer au détachement sous forme de renoncement. Le renoncement devient lui-même lumineux. Pratiquer le renoncement et que le renoncement arrive de lui-même sont deux choses différentes. Tant que le renoncement ne se fait pas de lui-même, ne cesse pas d’essayer de renoncer. Si tu dois agir, fais-le en tant qu'acte divin. Pour atteindre la connaissance de soi, il faut agir avec un esprit de soumission. Ne t'arrête pas tant que tu n'as pas atteint pleinement la réalisation divine. Tant que la lumière intérieure ne s’allume pas, tant que la connaissance de soi n’est pas atteinte, continue de pratiquer la dévotion et la méditation. Avance simplement, pas à pas. Il faut choisir un chemin qui mène à l’union constante avec Dieu.
Tout comme un homme qui a faim devient agité lorsqu'il ne trouve pas de nourriture, tant que l'on n'a pas réalisé Dieu, il faut l'appeler avec une grande anxiété. Celui qui ne possède pas le feu de l'angoisse intérieure ne peut pas progresser dans sa quête spirituelle. On doit prendre une ferme résolution : tant que l'on n'aura pas réalisé Dieu de manière permanente, on ne quittera pas ce chemin spirituel. Il faut manger et dormir uniquement en fonction des besoins de la pratique spirituelle. Le sommeil est aussi une forme de nourriture. Chaque sens a sa nourriture. Il faut manger de manière régulière et mesurée. Pour le pratiquant ordinaire, le chemin du milieu est le meilleur. Le cas des pratiquants exceptionnels est différent.
Question : Faut-il offrir les actions comme les tâches de bureau, le commerce et les affaires aux pieds du Seigneur ?
Ma : Essayez de faire toutes vos actions avec l’intention de les offrir à Dieu. Il y a une grande différence entre offrir et que l’offrande se fasse d’elle même, tout comme il y a une différence entre faire son jap et que le jap se fasse de lui même. En continuant à offrir vos actions à Dieu, vous atteindrez la véritable offrande.
Question : C’est le potier qui façonne correctement le pot, non ?
Ma : Abandonne-toi entièrement aux pieds du Seigneur, fais de toi un instrument de Dieu. Suis les commandements de Dieu, ils sont inscrits dans les Écritures. Ne fais pas ce que Dieu interdit. Abandonne ton petit ego aux pieds du Seigneur.
Question : Les choses de la vie ordinaire détournent de Dieu, est-ce bien renoncer au monde ?
Ma : D’abord, cramponne-toi à Dieu. Ne parle pas maintenant de renoncer au monde. Efforce-toi d’attraper les pieds de lotus du Seigneur plein de miséricorde. Abandonne-toi aux pieds du Seigneur. A force de penser à l’ultime, ce qui doit tomber tombera tout seul, et ce qui doit rester restera.
Question : On dit qu'il faut s’abandonner à Dieu. Est-ce que cela se fait tout seul ou bien le maître spirituel nous y conduit ?
Ma : C’est comme tu la joueras que tu entendras la musique. S’abandonner, cela se fait naturellement. S’abandonner est une action, mais être offert, cela arrive tout seul.
प्रणाम,
pranam, prosternation
Enseignement
Celui qui, en s’oubliant totalement, peut se prosterner avec une foi sincère, reçoit de la force et trouve du bonheur. Si vous ne pouvez rien faire d'autre, au moins, matin et soir, faites un pranam avec tout votre corps, votre mental et votre force vitale dans une dévotion profonde. Efforcez-vous de Le rappeler à votre esprit. Connaissez-vous les deux types de prosternation ? La première est comme on renverse une cruche d’eau, en offrant toutes les émotions de votre cœur à celui devant lequel vous vous prosternez. La deuxième est comme saupoudrer de la poudre à travers les petits trous d'une boîte, où l’essentiel de vos émotions restent dans votre mental, et seuls un ou deux grains de dévotion sont éparpillés ici et là.
Il ne faut jamais manquer de respect à qui que ce soit. Si quelqu'un est dans un bon état émotionnel, il faut le respecter, il faut absorber ce qu’il a de bon. En cueillant une rose, il ne faut pas se préoccuper de ses épines ; de même, le service doit être rendu avec dévotion. Cela vous transmettra leurs vibrations d'ascèse. Cela vous fera du bien.
Il y a autre chose : celui devant lequel vous vous prosternez peut vous transmettre ses qualités, bonnes ou mauvaises. C'est pourquoi, il est important de saluer votre maître spirituel ou votre divinité de manière pure, et selon la dévotion naturelle qui s’éveille en vous. Comme l'eau devient pure lorsqu'elle est filtrée, l’eau pure était dans l’eau non filtrée. De la même manière, Il est présent en tous. Il faut les saluer avec révérence et participer à leurs satsangs.
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Question : Ma, il est dit que Dieu réside dans les saints, et c’est pourquoi ils sont totalement remplis de l'énergie divine. Alors pourquoi, en touchant leurs pieds de lotus, les désirs humains comme la colère, l’avidité, l’illusion, l’orgueil et la jalousie ne disparaissent-ils pas ?
Ma : Si tu touches vraiment les pieds des saints avec une dévotion sincère envers Dieu, ces ennemis seront détruits. Mais il y a un aspect important : la prosternation doit être bien faite. Vos prosternations ne sont pas faites comme il le faut. Se prosterner signifie s’offrir totalement aux pieds de lotus de Dieu, abandonner tout ce qui est en vous. Que se passe-t-il lorsque vous offrez tout ? Cet espace vide sera rempli de la lumière divine de Dieu, tout comme lorsqu’on vide une cruche d’eau, on la retourne complètement. De la même manière, videz tout ce qui est en vous aux pieds de Dieu, et devenez vide. En vous vidant ainsi, la puissance divine de Dieu pourra vous remplir complètement. Mais comme cette offrande n’est pas faite correctement, le contact avec les pieds des saints n’est pas fait comme il se doit. L'endroit où un saint s'assoit devient également divin. Si un saint est réellement rempli de lumière divine, la lumière divine sort de son corps. Cette lumière divine peut rendre tout divin. Si vous avez une véritable ardeur dans votre cœur pour réaliser Dieu, vous Le réaliserez. Plus vous donnerez, plus vous recevrez. Comme le beurre fond au contact du feu, de la même manière, les saints et les sages possèdent un tel pouvoir que leur simple contact peut transformer la vie d'une personne. Cependant, les grands sages ne font pas obstacle aux lois de la création. Si l’on a un destin particulier, c'est une autre histoire. La plupart du temps, la progression se fait en fonction du karma (les actions passées).
Question : Ma, si je me prosterne devant quelqu'un pour qui je n'ai pas une véritable dévotion, quel en sera le résultat ?
Ma : Il y a une chose : se prosterner avec dévotion. Si tu as réellement de la dévotion pour quelqu'un, ta tête s'incline naturellement devant lui. Il y a aussi des gens qui se prosternent sans dévotion, juste pour montrer aux autres. Sache que lorsqu'on se prosterne devant quelqu'un, ses qualités ou défauts influencent celui qui fait le salut. Ainsi, les mauvaises qualités d'une personne vile peuvent se transmettre à une bonne personne, et certaines bonnes qualités d'une personne vertueuse peuvent passer à une personne vile. Se prosterner signifie s’offrir aux pieds de l'autre. Le simple fait de prononcer le nom de Dieu sans dévotion apporte des résultats bénéfiques, se prosterner même sans dévotion entraîne également un échange de qualités.
Question : Selon ce que vous dites, Ma, cela signifie qu'en me prosternant devant mes parents ou mes enseignants, je cours le risque d'acquérir leurs défauts ?
Ma : Non, la situation est différente avec les parents parce que vos écritures disent que le père renaît sous la forme de son propre fils. C'est pourquoi on voit que les gens se prosternent devant leurs parents comme devant des dieux. En dehors des parents, se prosterner devant quelqu'un entraîne un échange de qualités. Cependant, si tu te prosternes devant quelqu'un en voyant Dieu en lui, tu ne peux pas attraper ses défauts.
De plus, il y a un état spirituel dans lequel le sentiment d'attachement à ses parents disparait. À ce stade, on se demande : "Qui est le père de qui ? Qui est le fils de qui ?" Dans cet état, les personnes acquièrent le pouvoir de fermer le chemin de la transmission des défauts d'autrui. Mais avant d'atteindre cet état, il n'existe aucun moyen d'arrêter l'échange de qualités.
Question : Se prosterner devant quelqu'un entraîne-t-il vraiment un échange de qualités ?
Ma : Oui, si tu salues quelqu'un en voyant Dieu en lui, il n'y a pas de risque d'attraper ses défauts.
Question : Ma, faut-il se prosterner ou non ?
Ma : Les qualités et les défauts de la personne devant laquelle on se prosterne se transmettent à celui qui se prosterne. D'autre part, si la personne qui se prosterne est puissante et que celle devant laquelle elle se prosterne ne l'est pas, cette dernière peut ne pas supporter ce salut.
Question : prendre est difficile, mais voir est facile.
Ma : Voir c’est prendre. Donner c’est recevoir. La prosternation signifie se débarrasser du fardeau de son ego. Ce qui est donné est déjà accepté ! Il y a deux types de prosternation : l'un est comme de la poudre qui sort par les trous d'une boîte, et l'autre est comme si une jarre se vidait complètement. Si les nœuds s'ouvrent, l'ego tombe. Se prosterner signifie se donner entièrement.
Question : Comment faire un tel salut ? Quelle est l'essence du salut ?
Ma : Il est dit que l'on doit faire le pranam, ce qui ne signifie pas qu’en le faisant, on a offert tout ce que l'on avait aux pieds du maître, et qu’il ne reste plus rien à soi. On entend parfois que, dans certains endroits, lorsque le disciple se prosterne devant le maître, celui-ci le soulève par la tête.
Question : Ne peut-il pas se lever tout seul ?
Ma : Il a déjà tout donné : corps, esprit, richesse, tout aux pieds du maître. Qui pourrait alors se lever ? C'est pour cela qu'il y a un rituel où le maître soulève le disciple. Ici (montrant son propre corps), il n'y a pas de véritable relation maître-disciple.
Question : Que veut dire "on ne peut pas se lever après s’être prosterné" ?
Ma : Si l'on dit "la racine est en haut et les branches en bas"(Bhagavad gita chapitre 15), la tête de l'homme est la racine, et le corps est les branches. L'arbre est inversé – la tête en bas et les branches en haut. La graine est présente dans chaque partie. Que disent les Écritures ? À vous de le savoir. Ce corps parle de bric et de broc. Si la racine n'est pas présente dans le monde physique, comment la lumière se manifesterait-elle dans ce monde physique ? Il y a une façon de se prosterner devant le maître. Le pranam signifie "na" + "man", c'est-à-dire "absence d'esprit". Si l'esprit disparaît et que tout ce qu'il contient est offert, alors la vraie nature se révèle. Il existe un chant en bengali qui dit : "Un seul salut, Seigneur, un seul salut". Une fois que le pranam est véritablement accompli, il ne reste plus rien d'autre. Si un tel pranam se produit, le samadhi arrive naturellement. Lorsque le mental, celui qui parle, disparaît, qui se lèverait alors ? A force de se prosterner continuellement, si la connexion devient stable, on est sauvé. Certaines personnes ressentent des maux de tête pendant la méditation. Pourquoi ? Parce que les mouvements du mental vers le haut et vers le bas entrent en conflit. Si l’état de brahmachari (aller vers brahma, fortement corrélé célibat) est parfait, en s'unissant à la racine, l'esprit s'apaise naturellement. Tant qu'il reste de l'ego, ce n’est pas une vraie prosternation, l'ego persiste. Prosternez-vous là où le salut élimine la dualité de la souffrance, asseyez-vous là et dormez là. Par la pratique de la méditation, des mantras et des pranams, tout se fait spontanément. Vous dites que l'idole est en pierre, que la statue est en métal, mais si c’est une pierre ce n’est pas Shiva, et si c’est Shiva ce n’est pas une pierre. Dites "Shaligram", ce n’est pas une pierre, et dire "pierre" ce n’est pas un pas un Shaligram. Tous les noms appartiennent à Dieu – nom, sans nom, forme, sans forme – tout est Lui. Qu'appelez-vous pierre ? Dans chaque forme, c'est Dieu Lui-même. Avec la conscience du divin on voit Dieu dans la pierre, il faut avoir la conscience du divin.
(Shaligram : pierre ayant naturellement une certaine forme qu’on trouve dans certains cours d’eau dans l’Himalaya, et qu’on assimile à Vishnu)
Si l’on a conscience, celui qui prend conscience est toujours là. Il faut détruire la triade (le sujet, l'objet et l'acte). Dieu doit être réalisé directement. La Conscience va au-delà de cela aussi, toutes les formes sont celles de Dieu. Le sans-forme et le avec forme sont une seule et même chose, comme l'eau et la glace. Que contient la glace ? C'est bien de l'eau. Tant qu'il n'y a pas de vision ininterrompue, de contact ininterrompu, le dualisme persiste. Va au-delà. On se prosterne pour transcender le dualisme. Dieu est, "n'est pas", est à la fois et n'est pas à la fois, "est et n'est pas, et en même temps n'est ni l'un ni l'autre" - va au-delà même de cela. Certains disent : "Où est Dieu ? On ne le voit pas." Là, il n'est pas question d'existence ou de non-existence.
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Enseignement :
Lorsque vous vous inclinez, vous devez avoir le sentiment que notre Seigneur est le Seigneur de l'univers entier, et que dans tous les Seigneurs du monde, c'est notre Seigneur qui est présent. De même que notre guru est le guru de l'univers, tous les gurus du monde sont notre guru. Dans les représentations des divinités, il faut un sentiment d'identité avec Dieu. Le bonheur et la tristesse du monde ne sont pas permanents. Prosternez-vous. Lorsque vous vous prosternez sans vouloir vous relever, c’est un autre état, au-delà duquel la question de se relever ou non ne se pose plus.
Lorsque vous vous inclinez, pensez d'abord que Dieu lui-même se tient devant vous. Faites son darshan, puis, avec Dieu comme but lorsque vous vous inclinez, amenez votre regard des pieds divins à la tête. Certains inspirent en amenant leur regard des pieds à la tête, puis en regardant de la tête aux pieds expirent en se prosternant. À ce moment, sentez la main de Dieu sur votre tête. Vous dites que l’électricité passe par la main, n'est-ce pas ? Même dans la perspective du monde, cette énergie est présente dans chaque membre de celui que vous considérez comme votre guru ou votre Dieu. Avec un simple contact, cette énergie peut pénétrer en vous. Pendant que vous contemplez les pieds divins, inspirez profondément en faisant un darshan complet. Ensuite, ressentez que l'énergie divine entre en vous. Relâchez votre souffle doucement de la tête aux pieds, et abandonnez-vous. Avec cette vision, purifié, vous gagnez le droit de tomber aux pieds divins. Soyez comme un bâton. Tout ce que vous faites, tout ce que vous dites, c’est Lui.
(Ma enseigne comment se prosterner)
Ma a dit : Avant de saluer une idole ou un être supérieur, il faut d'abord méditer sur leurs pieds. Lentement, concentre-toi sur tout le corps de celui que tu salues, jusqu'à son visage. En respirant lentement, ressens que tous tes membres se remplissent de leur énergie, te rendant très puissant. En te prosternant de tout ton long, comme un bâton reste posé sur le sol sans aucune volonté propre, en prosternation allongée, ressens la pleine offrande de ta propre existence.
— Le don d’énergie commence par les pieds, et la tête l'absorbe. Il m'a accordé Sa grâce en me donnant le droit de me prosterner devant Lui. Ensuite, lors de la contemplation des pieds à la tête, inspire, puis lors de la descente de la tête aux pieds, expire, tout en pensant : « toutes mes imperfections sont éliminées, Il me rend pur. »
« La Shaktipat (transmission d'énergie divine) se fait à travers les doigts, c'est pourquoi la bénédiction est donnée avec la main sur le front et le dos. L'énergie électrique émerge du bout des doigts, et c'est pourquoi, en pointant un doigt vers un arbre mature, les fruits tombent souvent et se détruisent.
Le front reçoit la Shaktipat et la diffuse dans toutes les parties du corps, tout comme lorsque l'on arrose la racine d'un arbre, l'eau atteint toutes les parties de l'arbre.
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Question : Le pranam ne devrait-il pas effacer tous les péchés en une seule fois, comme le stipulent les Écritures ? Quel est ce salut qui détruit tous les péchés en une seule fois ?
Ma : Le pranam, c'est "je ne suis rien". Lorsque cela sera réalisé, il n'y aura plus besoin de faire quoi que ce soit, le fruit se manifestera là où il a été placé. Pour cela, la prosternation doit être complète. Pour celui qui fait ce pranam il n’y a ni naissance ni mort. Pour que ce pranam se réalise, il faut faire des prosternations régulières .
Foi, confiance
Question : Si personne ne peut rien faire sans la volonté de Dieu, pourquoi devrais-je subir les conséquences de mes actions, bonnes ou mauvaises ?
Ma : Rien ne peut se produire sans la volonté de Dieu. Tu es bien convaincu de cela, n’est-ce pas ?
Interlocuteur : Oui, absolument.
Ma : Alors, il n’y a pas de question à se poser sur le péché ou le mérite. Cependant, si tu te poses cette question, ce corps te dira que tu n’as pas cette conviction profonde. La foi est toujours aveugle. D'abord, il faut croire aveuglément, puis aller vers l'expérience directe.
Question : Comment développer une confiance pleine d’amour pour Dieu ?
Ma : Pour développer la dévotion et la foi en Dieu, il faut agir dans un but. Il faut suivre sans hésitation le chemin montré par le guru. En marchant sur ce chemin désigné par le guru, l’aide nécessaire se présente d’elle-même. Il ne faut pas se lamenter en pensant que son mental n’est pas stable. Le mental s’agite quand il n’a pas sa nourriture. Nourris-le, rends-le fort, et il se calmera de lui-même. Le bonheur suprême est la nourriture de l’esprit. L’esprit est constamment à la recherche de ce bonheur. Ce bonheur absolu est dans notre nature, et nous en connaissons le goût. C’est pourquoi les plaisirs fragmentés de ce monde ne peuvent le satisfaire. Avec la pratique, l’esprit devient calme. Continue tes tâches domestiques, mais garde toujours Dieu comme ton but. Avec cet objectif, un jour tu atteindras le but suprême. Tout comme l’arbre est lié à son ombre, de la même manière, "Soham" (je suis lui) et "Aham" (je suis) sont reliés. Notre « je » est comme l’ombre du "Soham". De même que l'on atteint la racine d’un arbre en suivant son ombre, en gardant l’objectif fixé sur Dieu au milieu des distractions mondaines, on peut atteindre Dieu.
Question : Même après tant d'années de pratique spirituelle, pourquoi n’y a-t-il pas de résultat tangible ?
Ma : Les samskaras du passé continuent de poser des obstacles. Si on tient la main du Guru, on ne va pas prendre le mauvais chemin.
Question : Un dévot a perdu la foi en Dieu, car il dit que sa mère priait 7 à 8 heures chaque jour, et malgré cela, elle a dû souffrir énormément avant de mourir. Pourquoi cela ?
Ma : Vous ne comprenez pas pourquoi Il agit comme Il le fait . Vous ne savez pas combien de vies passées et combien de tendances accumulées existent. Si tous ces samskaras sont purifiés en une seule vie par la souffrance, n’appellerais-tu pas cela la grâce de Dieu ?
Par exemple, une mère veut prendre son enfant dans ses bras après l’avoir bien nettoyé. À ce moment-là, va-t-elle lui laver les pieds un jour, les mains et les pieds un autre jour, puis la tête le troisième jour, avant de le prendre dans ses bras après un tel nettoyage ? Non, elle le nettoie de force en une seule fois. L’enfant pleure et crie, mais elle ne le laisse pas. Pour bien nettoyer, il faut un peu ennuyer ; on fait pleurer, mais on nettoie.
Question : Comment se trouve-t-on soi-même ?
Ma : On dit qu’un seul nom de "Hari" peut détruire plus de péchés que l'être incarné ne peut en commettre. Une étincelle de feu peut tout réduire en cendres. Pourquoi penses-tu que tu es un pécheur ? Ne dis pas "Je suis un pécheur". Ne parle pas ainsi. Médite simplement sur le Soi, contemple le Soi. En méditant sur le Soi, Sa lumière apparaîtra. tu obtiendras ce sur quoi tu médites, et de la façon dont tu le fais. Pourquoi te considères-tu comme un faible pécheur ? Engage-toi dans la voie de la réalisation de Dieu comme un héros. Ne te demande pas comment tu traverseras l’océan des émotions. N’y pense même pas. Sur ce chemin, on n’a pas besoin de panneau indicateur. Continue simplement d'avancer. Tu atteindras certainement Dieu. Aie la ferme conviction que tu rencontreras Dieu, et suis le chemin que ton Guru t'a indiqué. Si tu dois être avide de quelque chose, sois avide de l’a réalisation divine. Si tu dois être attaché à quelque chose, attache-toi à Dieu. Si tu dois désirer quelque chose, désire réaliser Dieu. Si la grâce sans cause de Dieu descend sur toi, tu peux réaliser Dieu en un instant.
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Enseignement
Tu dis que tu ne crois pas, mais c’est dans ce doute que tu devrais te tenir ferme. Là où il y a un "non", il y a aussi un "oui". Qui transcende "oui" et "non" ? – Il faut avoir la foi. Cette foi qui est en l’homme, on peut bâtir dessus la foi en Dieu. C’est pourquoi la naissance humaine est si rare. On ne peut pas dire que quelqu’un n’a pas de foi. Il y a toujours une forme ou une autre de foi.
La foi dépend des relations, c’est pour cela que le satsang existe. La foi, c'est croire en soi-même ; le manque de foi, c'est croire posséder l’autre. Parfois, nous avançons dans la direction de la grâce divine, et parfois, c’est Dieu lui-même qui suscite l'angoisse dans nos cœurs. Parfois, il nous corrige avec amour ou nous réprimande – tout cela fait partie de Sa compassion.
Il faut garder ce sentiment que, quelle que soit la situation dans laquelle nous nous trouvons, c’est de là que jaillira la lumière. Ne pense jamais : "Oh, je suis empêtré dans tant de mauvaises actions, je n’arriverai à rien, il ne peut rien m’arriver de bon." Sois toujours prêt à marcher sur le chemin de Dieu en toutes circonstances. Qui sait quand tes dons, tes services ou tes pranams porteront leurs fruits ? Tout est possible.
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Question : Ma, quel mauvais destin est le nôtre, que rien ne se passe ?
Ma : Oh ! Quelle belle chose ! Ce "rien ne se passe" arrive en pensant à Lui. C’est beau aussi. Souviens-toi toujours qu’Il est là. Que je sois proche de Lui ou non, Il est proche de moi. Médite sur cela en permanence.
Question : Où est Dieu ?
Ma : Il n’y a rien d’autre que Dieu.
Question : Ma, vous le dites, mais combien de temps peut-on croire en ces paroles ?
Ma : Aie la foi. Comment peux-tu savoir à quel moment Il te poussera dans l’océan ?
Question : Ma, si Dieu fait tout, alors pourquoi devrions-nous faire quoi que ce soit ?
Ma : La racine de cette question est le doute. Si tu avais une foi inébranlable que Dieu fait tout, tu ne te poserais pas cette question. Si tu te poses cette question, c’est que ta foi n’est pas solide. Donc, tu dois travailler.
Question : Ma, toutes les récoltes sont détruites, que va-t-il se passer maintenant ?
Ma : Écoute, Celui qui a créé ce monde et qui le soutient, abandonne-Lui tout. Dans ce monde, vous êtes aussi des parents. Est-ce que votre fille va dire ce que vous allez faire pour elle ? C’est le parent de ce monde qui sait ce qu’il va faire pour ses enfants. Essaie de Lui laisser toute la charge. Il fera ce qu’il voudra.
Souviens-toi toujours avec calme que tout ce que Dieu fait, Il le fait pour notre bien. Si la situation ne semble pas favorable, il n'y a pas lieu de s’inquiéter puisque tout ce qui arrive, arrive selon Sa volonté. Par conséquent, tout ce qu’il fait est pour le bien, et il faut accepter cela avec une foi solide.
Question : Il y a tant de grands sages dans le monde, alors pourquoi souffrons-nous encore ? Pourquoi sont-ils là ? Ne pouvez-vous pas détruire nos actions mauvaises ?
Ma : Si tu as foi en Dieu, alors pourquoi cette souffrance ? Un chaton que sa mère transporte d’un endroit à un autre en le tenant dans sa bouche, dit miaou-miaou. Fais-Lui la même confiance qu’un chaton que sa mère transporte d’un endroit à un autre en le tenant dans sa bouche, et qui dit miaou-miaou.
Question : Mais j’ai la foi.
Mère : Si tu as foi, alors pourquoi parler ? Tant qu’il y a l’ego qui dit "Je fais", il y a de la souffrance. Il n’y a pas d’autre refuge que Dieu, pas d’autre abri. Sur le chemin, on prend des coups. Tant qu’il y a les trois paquets, il y a de la douleur. (Celui qui fait, ce qui est fait et l’acte de faire)
Guru
Question : Ma, qu'est-ce que cela signifie lorsque l'on dit que le Guru vient spontanément ?
Ma : Tout arrive tout seul. Nous sommes ignorants, alors nous ne le comprenons pas. D'un point de vue ordinaire, on observe que le désir d'avoir un Guru s’éveille chez les gens, ils le cherchent, puis Il leur donne l'initiation. Mais en réalité, tout cela se fait naturellement. Quand le moment est venu, tout arrive tout seul. Vous voyez que lorsque vous semez une graine, la plante pousse d'elle-même. Aucun effort n'est nécessaire. Si quelqu'un pense : "Mon maître viendra à moi et m'initiera", et qu'il reste assis, stable, le Guru viendra certainement à lui. Mais cet état d'esprit n'existe pas chez les gens ordinaires. Les gens ordinaires recherchent un maître qui leur donne l'initiation.
Question : Peut-on recevoir l'initiation du Guru de famille ?
Ma : Si la dévotion est présente, pourquoi pas ? Les gens mariés doivent recevoir l'initiation de leur Guru de famille. Le Guru de famille prend soin du bien-être de la lignée familiale. Par conséquent, le mieux est de travailler avec le mantra qu’il vous donne.
Question : Si je répète "Hari-Hari", est-ce suffisant ? Si cela m’apporte beaucoup, pourquoi aurais-je besoin d'une initiation ?
Ma : Tu ne sais pas quel est le nom dont tu as besoin. Mais un maître clairvoyant verra en toi et te donnera un mantra. Après un certain temps de pratique, tu comprendras que ce nom était celui qui te fallait, mais avant, tu ne le savais pas. Maintenant, si tu décides que répéter "Hari-Hari" te suffira et que tu n'as pas besoin d'initiation, sais-tu comment cela fonctionnera ? Par exemple, je ne connais pas ton nom complet, mais si je t'appelle par ton nom ordinaire, tu viendras quand même vers moi et tu me diras ton vrai nom, n'est-ce pas ? C’est comme cela.
Question : Ma, et si le maître de famille ne montre pas le bon chemin parce qu'il ne le connaît pas lui-même? Mais si je me fais initier par un sage ou d'un ascète au lieu de mon Guru de famille, les gens diront que je l’ai abandonné ?
Ma : Écoute, tu dois recevoir l'initiation de celui envers qui tu ressens de la dévotion dans ton cœur. Si tu as un doute dans ton esprit à propos de l’idée d'abandonner ton Guru de famille, je te dirai ceci : si un petit enfant te donne une graine et que ni toi ni l'enfant ne savez de quelle graine il s'agit, mais que tu la plantes et en prends soin, après un certain temps, un arbre poussera avec des fruits et alors tu sauras de quelle graine il s'agissait. L'essentiel est la pratique spirituelle. Si tu pratiques, si tu y consacres du temps, si tu cherches Dieu véritablement, alors tu verras que tout ira bien. Dieu est auto-révélation, n'est-ce pas ?
Question : Ma, pourquoi ne donnes-tu pas l'initiation ?
Ma : Écoute, la relation entre un maître et un disciple est aussi une forme de lien. L'âme est déjà liée à toutes les autres âmes, alors pourquoi est-ce que je devrais créer un nouveau lien ?
Enseignement
Suis les enseignements du Guru sans hésitation. Laisse sa volonté pénétrer en toi. Qu’aucun de tes désirs ne lève la tête. Alors, tu verras que la porte de ton cœur s'ouvrira.
Celui qui a une véritable foi en son Guru ne peut haïr personne. Si tu hais quelqu’un, c’est comme si tu haïssais le Guru, car le Guru est grand et présent en tout. Ce sentiment doit toujours être présent.
La déité choisie, le Guru et le mantra ne font qu’un.
Avec le Guru, il n'y a pas de place pour le mensonge, la plaisanterie ou la ruse.
L’initiation est l’union du pouvoir divin du Guru avec la force vitale du disciple.
Place le Guru sur une asana dans ton cœur et concentre-toi sur ton inspiration et ton expiration.Ton souffle est ta force vitale, donc après avoir installé le Guru dans ton cœur pense qu’il est omniprésent dans l’univers. Pense au Guru comme à cette force vitale même. Il faut réciter le mantra du Guru dans cette perspective, le voyant comme inspiration et expiration.
Si tu limites ton Guru à certaines frontières, tu ne pourras pas le voir clairement. Ce n'est que lorsque tu verras le Guru comme étant omniprésent que tu pourras vraiment le voir tel qu'il est.
Essaie de ressentir le Guru tout autour de toi, est-ce que le Guru est une petite chose ? Imagine que le ciel, tout ce que tu vois autour de toi, est ton Guru. Même les vêtements que tu portes – considère-les comme tes gurus. De cette manière, le Guru t'entoure de toutes parts. Dans tes os et ta moelle, il n'y a rien d’autre que le Guru. Dans ton souffle vital, le Guru est présent. Essaie de trouver le Guru dans toutes les circonstances, sinon tu ne trouveras pas la paix.
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Question : Faut-il vraiment avoir un Guru ?
Ma : Depuis ta naissance, tu as eu un Guru. Ta mère, ton père, tes enseignants – même quelqu’un qui t’enseigne une seule chose – tous sont tes gurus. Pour chaque travail, pour apprendre quelque chose, il faut un Guru. Si tu ne fais rien, rien ne se passera. Tu dois agir. Pour briser les liens impurs, il faut d'abord construire des liens purs.
Question : Ma, on dit qu’il faut tester le Guru, et que le disciple aussi sera testé.
Ma : Sais-tu ce que cela signifie ? C’est comme lorsque l’on examine le futur époux avant un mariage. Une fois le mariage célébré, plus aucune question ne se pose. Si le Guru ne se révèle pas de lui-même, comment le disciple pourra-t-il le reconnaître ?
Question : Ma, est-il nécessaire d’avoir un Guru ?
Ma : Oui, sans but secondaire le travail ne se fera pas.
Question : Comment reconnaître un vrai Guru ?
Ma: A vrai dire, un étudiant peut-il vraiment évaluer un professeur ? Le fait est que chacun reçoit selon ses capacités et les circonstances qui l'entourent. Tout dépend du lien spirituel qui se forme.
Question : Si on répète simplement le nom de Dieu sans avoir été initié, cela ne servira à rien ?
Ma: Pourquoi pas?
Question : Mais les écritures disent que sans un Guru, rien ne peut être accompli.
Ma: Le Guru réside déjà dans ton cœur, mais les gens ordinaires ne peuvent pas compter sur eux-mêmes comme cela. C'est pourquoi il y a des gurus extérieurs. Aujourd'hui, ton propre cœur te dit que tu peux progresser sans Guru, simplement en récitant le nom de Dieu. Mais quand le moment viendra, ce même cœur te dira que rien ne peut être accompli sans un Guru. Alors tu ressentiras une telle impatience de trouver un Guru que tu courras partout à sa recherche. La vérité est que le Guru, qui réside dans ton cœur, te guidera lorsque tu en auras besoin. Il te dira quoi faire, et tu devras suivre ses instructions.
Question : Faut-il un Guru pour mener une vie religieuse ?
Ma : Il faut avoir un objectif. Sans objectif, on ne peut avancer. Cet objectif, c'est Dieu lui-même ! Il se manifeste sous la forme qui sera la plus utile à la libération et au bien-être de l'âme. Il aide chaque individu en fonction de ses besoins et de ses inclinations spirituelles. C'est pourquoi vous avez besoin d'un Guru. On ne peut avancer sans un objectif, sans un guide.
Question : Quelle est la différence entre un Guru et un sadguru ?
Ma : Un Guru est déjà un sadguru.
Question : Mais les écritures font une distinction entre les deux.
Ma : Comment comprendre cela ? C'est comme quelqu’un qui a réussi tous les examens et enseigne aux autres, tandis que d'autres sont encore en train d'apprendre tout en enseignant.
Question : Ma, un moine a dit que l’étude des écritures conduit à la connaissance, et qu’il n’est pas nécessaire d’avoir un Guru.
Ma : Les écritures sont aussi des gurus, car ceux qui ont rédigé les écritures étaient eux-mêmes des gurus. Au final, tout vient d’eux. Tu recevras toujours la connaissance à travers eux.
Question : Qui est le Guru ? Qu'est-ce que l’initiation ?
Ma : Le Guru est celui qui est relié à Dieu par Sa grandeur. Ceux qui connaissent Dieu sont des gurus. L’initiation, c’est lorsque le Guru ou la déité choisie se manifeste sous la forme de l'initiation. La déité choisie, le mantra et le Guru ne font qu’un.
Question : Ma, on dit que l’on obtient un sadguru grâce aux fruits de nombreuses bonnes actions. Pourquoi alors, même en ayant un sadguru, nous ne progressons pas ?
Ma : Il ne suffit pas de faire de bonnes actions pour acquérir la grâce de trouver véritable guide spirituel. Il faut aussi recevoir sa grâce inconditionnelle ! Certains obtiennent rapidement des résultats lorsqu’ils rencontrent un vrai Guru, tandis que d’autres prennent plus de temps. Tout dépend de la volonté du maître. Il peut tout réduire en cendres en un instant, mais c’est également selon sa volonté que les choses peuvent prendre du temps.
Question : Ma, je voudrais que vous deveniez mon Guru, mais vous ne donnez pas l’initiation. Par conséquent, si vous le permettez, puis-je prendre l’initiation auprès d’un autre sage ?
Ma : Écoute, avant de choisir quelqu’un comme Guru, il faut sérieusement réfléchir ! Car une fois que tu as choisi un Guru, il est très grave de perdre la foi en lui.
Question : J'ai entendu dire que lorsqu'un véritable Guru donne l'initiation, il rend le mantra vivant, mais nous constatons que, bien que nous pratiquions notre mantra, aucune divinité n'apparaît. Cela signifie-t-il que notre mantra n’a pas été éveillé ?
Ma : Non. Il existe plusieurs types d’initiation. Dans un type d'initiation, il y a une transformation radicale immédiate chez le disciple. Rien que par cette initiation, le corps du disciple, fait des cinq éléments, se dissout dans ces éléments, et il atteint son essence véritable. C’est ce qu’on appelle l’« ultime initiation ».
Il existe aussi une initiation dans laquelle le maître transmet sa puissance au disciple à travers le mantra. À travers cette initiation, le disciple, peu à peu, se libère de ses impressions karmiques et atteint sa vraie nature. C’est ce qu’on appelle l’« initiation intermédiaire ». Ce processus prend du temps, et certains disent qu’il peut se dérouler sur un maximum de trois vies avant que le disciple n’atteigne la libération. Même si le disciple n'est pas conscient de cette puissance, elle continue de travailler en lui. C'est pourquoi on dit qu'un disciple sous la protection du véritable maître progresse, qu’il pratique ou non. Cependant, s’il récite le mantra et pratique, il pourra progresser plus rapidement.
Il existe également une autre forme d'initiation qu'on pourrait qualifier d'« initiation ordinaire », comme celle donnée par le Guru de famille. Dans ce cas, le Guru n'a peut-être pas la capacité de donner sa force au mantra, mais chaque mantra possède sa propre force intrinsèque. Même sans éveil immédiat, cette force peut opérer chez le disciple, mais de manière plus lente. De plus, il est possible de recevoir plusieurs initiations au fil du temps. Par exemple, après avoir progressé avec un mantra donné par le maître, le disciple peut recevoir un autre mantra pour progresser davantage. Ce processus de « succession d’initiations » peut également s’opérer spontanément à l'intérieur du disciple, même après le départ physique du maître. Car un maître ne meurt jamais. Lorsqu’il est nécessaire, il se manifeste toujours à son disciple.
Question : Que signifient les initiations « avec graine » et « sans graine » ?
Ma : On peut aussi les appeler initiations avec forme et sans forme. L’initiation sans forme est appelée « sans graine » dans le sens où elle libère rapidement le disciple de ses graines ou impressions karmiques, l’amenant directement au but suprême. C’est également le but ultime de l’initiation avec graine. Cependant, elle amène le disciple à cet état de libération de son karma le guidant à travers différentes formes ou images.
Question : Si avec l'initiation sans graine, tous les samskaras sont détruits, comment se forment les traditions de maître à disciple ?
Ma : Rien ne se perd dans l'état ultime ou la forme suprême. De ce fait, des enseignants et des traditions peuvent émerger, et selon le courant naturel de la vie, il peut y avoir des enseignants ou des maîtres.
Question : Ma, dans les Écritures, il est dit que pendant le Kali Yuga (ère actuelle, dégénérée), il est bon de recevoir l'initiation tantrique. Cependant, ceux qui ont uniquement reçu l'initiation védique, ne peuvent-ils pas aussi arriver au but ?
Ma : Ce corps dira que si l'initiation védique prend vie, alors ses fruits tantriques apparaîtront. Certains ont même atteint la libération uniquement en récitant le Gayatri Mantra. Suivre correctement n'importe quel chemin peut mener à la destination.
Question : Quel est le rôle du Guru sur le chemin spirituel ?
Ma : Indispensable. Si ce n'était pas nécessaire, il n'y aurait besoin de professeurs dans aucun domaine. Qui est le Guru ? Le Guru est Dieu lui-même. Ne considère jamais le Guru comme un simple être humain.
Question : Ma, peut-on prier un Guru de satisfaire les désirs de la vie quotidienne ?
Ma : Pourquoi ne le ferais-tu pas ? La prière doit être adressée au maître. Qui d'autre y a-t-il que le maître ? Et si la prière ne plaît pas au maître, il la diminuera lui-même. Si le maître le souhaite, il te donnera la paix.
Question : Qui doit-on prendre comme Guru ?
Ma : Le Guru est le Guru. Celui qui doit rencontrer un Guru le rencontrera. Le Guru est Dieu lui-même. Dieu, sous la forme du Guru, prend la main du disciple et lui montre le chemin de la vérité suprême. Le Guru est celui qui, dans ce monde en mouvement, au-delà des plaisirs et des peines, amène à la réalisation divine. C'est pourquoi il est dit que considérer le maître comme un simple humain est un grand péché. C’est également un péché de voir la pierre dans Shiva. Il faut comprendre que le maître est la manifestation même de Dieu.
Question : Pourquoi a-t-on besoin d'un maître ?
Ma : Il est absolument nécessaire. Lorsque l'union se fait, c'est le Guru qui, par son attraction, attire le disciple à lui. C'est par la grâce du Guru qu’on trouve le chemin de la réalisation du Soi. Sans la grâce du Guru, personne ne peut aller vers Dieu. Le Guru se révèle de lui-même.
Question : Où chercher un maître ?
Ma : Le Guru du monde est le seul Guru. Cherche le Guru. Prie quotidiennement avec impatience pour le Guru, en disant « Sans toi, je ne peux pas vivre ». En faisant une telle prière, Dieu lui-même apparaîtra sous la forme du Guru et te guidera vers la lumière.
Question : Et si, bien que l’on prie, l’’on ne trouve pas de Guru ?
Ma : Prie, cherche-le en toi-même et partout autour de toi. Là où Dieu est présent, il se manifestera sous la forme d’un Guru.
Si, au fond de toi, tu ressens une profonde angoisse de ne pas avoir de Guru, il ne pourra pas s’empêcher d’apparaître. Tout comme une graine enterrée fend la terre pour devenir un arbre, le Guru se manifestera forcément grâce à ta prière sincère. Pour trouver un Guru, il ne faut qu’une grande ferveur. Pour apprendre quelque chose, il faut un Guru. C’est lorsque le Guru enseigne que le savoir arrive. Celui qui n'a jamais étudié n’a pas de questions à poser. Qui d'autre que le Guru peut nous montrer le chemin vers Dieu ? Tant que tu n’as pas trouvé de Guru, continue d’essayer. Il est essentiel d’assister aux satsangs des saints et des sages. Le satsang augmente la soif de réaliser Dieu.
Question : L’esprit du sage est-il annihilé ?
Ma : Celui que l’on appelle le Jagatguru (maître du monde) n’a ni esprit ni absence d’esprit. "Monde" signifie mouvement. Mais le Jagatguru dépasse le mouvement. Celui qui reste dans le mouvement, comment peut-il être un Jagatguru ? Les sages, eux, demeurent dans un état constant et immuable.
Il y a un autre point : Ceux qui, aux yeux du monde, ont transcendé la création ne voient plus rien de séparé. Là où seule la vision de la réalité existe, il n’y a ni échange ni transaction, seulement l’Un sans second. "Ek Brahma Dvitiya Nasti" – il n’y a qu’un seul Brahman, il n’y a pas de second. Là, il n’y a pas de place pour la dualité. Tout comme l’océan et ses vagues ne sont que de l’eau, il est impossible d’avoir une vague sans eau. Ce que l’on appelle la vague n’est que de l’eau. C’est simplement cela, cela, cela.
Question : Que faut-il faire pour avoir un Sadguru ?
Ma : Père, tu dois d’abord essayer de devenir un disciple, après tu trouveras un Guru. Ce n’est qu’en devenant un chercheur que tu as des chances de trouver un maître. Devient d’abord un chercheur.
Question : Est-ce qu’il faut d’abord trouver un Guru et pratiquer ensuite, ou faut-il d'abord commencer la pratique et chercher un Guru après ?
Ma : Où trouverais-tu la force d’atteindre Dieu sans un Guru ? Prépare d'abord le terrain, puis plante la graine. Pour cela, le satsang est absolument nécessaire. Le satsang améliore tout. Il change la couleur de la vie. Suis sans hésitation les instructions de ton Guru. Avant de recevoir l’initiation du Guru, participe à son satsang. Ensuite, si tu ressens une grande soif d’avoir un Guru dans ton cœur, accepte-le sous cette forme. Une fois que tu as accepté un Guru, suis sans aucune hésitation ses ordres.
Question : J’entends partout que dans le domaine spirituel, le Guru est indispensable. Mais je ne ressens ni besoin d’un Guru ni de mes parents ; je veux seulement Dieu.
Ma : Le Guru est en réalité Dieu lui-même. C'est le Guru qui nous enseigne la nature divine. On ne doit pas considérer le Guru comme un être humain. À tout moment, on doit le voir avec la conscience qu'il est une manifestation divine. Si tu peux éveiller le pouvoir du Guru en un seul endroit, alors tu pourras comprendre l'univers tout entier. Monde signifie mouvement, c'est cela le monde. La création, la préservation et la dissolution de ce monde sont faites par Dieu lui-même. Qui pourrait être le maître de Dieu ? Dieu est le seul et unique maître. En connaissant Dieu, on comprend Sa nature et Sa lumière. Dieu est le seul maître de tout l'univers. On peut atteindre Dieu seulement grâce au pouvoir du maître spirituel. Tant qu'on n'a pas l'aide du maître, atteindre Dieu est très difficile. Jusqu'où l'intelligence peut-elle aller ? Penses-tu pouvoir saisir Dieu avec l'intellect ? Comment est-ce possible ? Pour réaliser Dieu, la première chose nécessaire est un maître spirituel. Il faut aussi comprendre que le maître que tu as est aussi le maître de tous. L'essence du maître est une et unique.
Question : Est-ce que d’un point de vue ordinaire aussi, il n'y a qu'un seul maître ?
Ma : De ce point de vue, il y a différents types de maîtres : des maîtres qui enseignent, des gurus qui donnent des instructions, des gurus qui initient, etc. Il y a aussi de nombreux types de disciples. Tant que tu n'as pas un désir sincère d'initiation, et tant que tu ne veux pas prendre refuge aux pieds de ton Guru, ne te fais pas initier. Prie toujours Dieu : « Ô Seigneur, donne-moi un maître spirituel authentique ! » Ne te fais pas initier parce qu’on te le conseille, sinon tu le regretteras plus tard. Une fois que tu as reçu l'initiation d'un Guru, tu dois suivre ses instructions. Une fois marié, il n'est pas possible de rompre.
Question : Ma, j'étudie à Allahabad et je considère Swami Ram Tirtha comme mon Guru. Depuis que j'ai entendu parler de Swami Rama Tirtha à l'âge de 11 ans, je l'ai considéré comme mon Guru.
Ma : Une fois que tu as trouvé un Guru et l'as accepté, n’en prends pas un autre. Ne change pas de Guru. Continue à pratiquer et prie Dieu quotidiennement : « Ô Dieu, par Ta grâce, accorde-moi Ta vision. » Médite sur Dieu. Tu as déjà reçu les enseignements de Swami Ramatirtha. Suis correctement ses enseignements !
Shri Gopal Thakur : Quelle est la difficulté à ne pas avoir de maître ? Où est le problème ?
Ma : Où est l'objection ?
Question : Pourquoi ne pouvons-nous pas accepter directement Dieu comme notre maître ? Pourquoi avons-nous besoin d'un maître intermédiaire ?
Ma : Si tu veux rencontrer le gouverneur, tu dois d'abord obtenir la permission, sinon personne ne te laissera entrer. De la même manière, pour atteindre Dieu, il faut un Guru. Pour trouver un Guru, médite sur Dieu. Pense que quand tu auras besoin d’un Guru, Dieu lui-même te l'enverra. « Ô Dieu, je ne veux que Toi. » Plus tu pratiques intensément, plus rapidement tu atteindras Dieu.
Arun Da -On a beaucoup trop parlé de la nécessité d’avoir un Guru. C'est pourquoi la "gurugiri" (le phénomène des faux gurus) a énormément augmenté en Inde. Les gens se détériorent moralement.
Ma : On ne doit pas considérer le Guru comme un homme. De même, on ne doit pas voir une simple pierre dans une idole. Tant que l'on verra la pierre, on ne verra pas Dieu. Il faut voir la divinité dans le Guru. La connaissance spirituelle se transmet du Guru au disciple. Tout comme on apprend l’économie à l'école ou au collège, on reçoit la connaissance spirituelle à travers la puissance du Guru.Tu as demandé comment peut-on atteindre Dieu par l'imagination ? Comme il faut s'approcher du feu pour obtenir de la chaleur. La puissance du Guru est la même que celle de Dieu. Autre chose, certains demandent : "Que va-t-on gagner en suivant les ordres du Guru ?" Si l’on veut atteindre Dieu, se réaliser, ou obtenir la connaissance du Brahman, il faut prendre refuge dans un Guru. Depuis toujours, de nombreux grands sages ont pleinement réalisé Dieu en suivant leur Guru.
Tu as demandé comment l'imagination peut être détruite. Tout comme l'eau se mélange à l'eau, la puissance du Guru génère la foi, et la pensée imaginative s’arrête. Aie foi en la puissance du Guru.
Question - Si j'imagine du feu dans la glace, est-ce que le repas va cuire ?
Ma : Aie foi en la puissance du Guru et en celle de Dieu. Que tu y croies ou non, ce corps va forcément dire "Il n'y a qu'un seul Brahman, rien d'autre". Si tu n'as pas conscience de Dieu, essaie de développer cela. Par la foi de Prahlad, Dieu est apparu sous la forme de Narasimha sur une colonne. Si tu as la foi, le feu peut aussi apparaître dans la glace.
Arun Da - Cette puissance est-elle alors notre propre force ?
Ce que tu dis est notre force, mais qui est "nous" ? Sous cette forme, Dieu seul est présent partout.
Question - Il est bon de se considérer comme divin, mais pourquoi devrait-on aussi considérer le Guru comme tel ?
Ma : Écoute les enseignements du Guru à ce sujet. On doit essayer d'éveiller l’Être suprême en soi.
Question - C'est justement en voyant la divinité dans le Guru que la décadence s’est répandue en Inde.
Ma : Tu fais une grave erreur. Dans ce monde, tout le monde ne peut pas être un Guru. Sais-tu ce qu'est un Guru? Celui qui peut révéler le mystère profond du principe suprême est un vrai Guru. Et qui est le maître du monde ? Celui qui peut changer le cours du monde et illuminer tous les principes du cosmos est le véritable maître du monde. Dieu seul est le maître du monde.
Question - Mais tout ce que vous dites ne fait que promouvoir la "gurugiri".
Ma : Père, écoute. Le disciple cherche à accroître sa propre puissance. Quand le disciple deviendra désespérément impatient d'atteindre le Divin, il n'y aura plus de manque de Guru. Avant d'accepter un Guru, mets-le à l’épreuve de toutes les manières possibles.
Avant tout, il est nécessaire de devenir un vrai disciple. C'est une vérité absolue.
Arun Da - Quels sont les signes qu’on est un disciple ? Comment doit-on devenir disciple ?
Ma : Écoute-moi bien. Tu m'as posé une question sur le Guru, donc ce corps a répondu. Si tu avais posé une question sur le disciple, ce corps t'aurait expliqué quels doivent être les traits d'un disciple. Essaie toujours de garder dans ton esprit cette question : comment puis-je devenir un bon disciple ?
Question – J’essaie seulement de me connecter à l’Atma.
Ma : C’est sûr, essaie de te connecter à ton esprit. Que penses-tu des qualités d'un disciple ?
Arun Da - Il me semble qu'un disciple doit être comme Swami Vivekananda. De nos jours, il y a surtout des gens ignorants.
Ma : Es-tu un érudit ?
Question - Non, Ma, c'est toi qui es l'érudite. Moi, je ne veux pas être enchaîné par le titre de "Guru".
Ma : Efforce-toi d'être obéissant. Dieu n'a pas de limites. Il n'est pas enfermé dans un livre. Si tu veux t’améliorer, éveille ton pouvoir intérieur.
Question - Quel est le chemin le plus simple et le meilleur pour réussir dans la vie ? Peut-on obtenir à la fois les plaisirs du monde et la libération tout en restant dans ce monde ?
Ma : Un jour, quelqu'un a demandé à ce corps si suivre le chemin de Dieu lui permettrait d'obtenir une belle voiture. Ce corps lui a répondu : "Père, tu voudras avoir tant de voitures ? As-tu reçu l'initiation d’un Guru ? Si tu as trouvé ton Guru, alors reste simplement à ses pieds. Suis ses ordres sans réfléchir. En faisant cela, tu obtiendras toutes choses. Rien ne te manquera."
Question - Comment trouver un véritable Guru ?
Ma : Quand tu manges, tu sais si ton estomac est plein ou non, n'est-ce pas ? En mangeant, tu sauras toi-même si ton estomac est bien plein ou non. Si quelqu'un croit fermement en un simple morceau de bois, tout peut en naître. N'est-ce pas à partir d'un pilier de fer que Dieu Narasimha est apparu ? Ce qu'il faut, c'est une foi totale.
Question - Devrait-on d'abord comprendre le Guru avant de le suivre ?
Ma : Un Guru peut emmener le disciple jusqu'où il est lui-même parvenu. Lorsque ce Guru aura atteint la perfection, alors le disciple pourra aussi atteindre la perfection.
Question : Si, après avoir suivi un Guru qui a été scolarisé jusqu’ en sixième, on rencontre un Guru diplômé, doit-on alors changer de Guru ?
Ma : « Si un meilleur guru se présente, alors oui, il faut le suivre. » Lorsque cette pensée émerge, cela signifie que ta véritable initiation spirituelle n'a pas encore eu lieu. Une fois qu'une jeune fille est mariée, il n'est plus question de chercher un autre époux.
Question : Peut-on changer de Guru ?
Ma : Peut-on changer de mari pour une jeune fille ? Ce corps peut dire que ce mariage n'était pas le bon, mais si l'union entre mari et femme est appropriée, alors il n'y a pas lieu de parler d'un second mariage. Ce qui doit arriver arrivera naturellement. Tu récolteras le fruit de la graine que tu plantes. Il existe différents types de gurus : un Guru pour l'initiation, un Guru pour l'enseignement, etc.
Question : On dit que le Seigneur Rama a eu trois gurus ?
Ma : Combien de gurus a eu Dattatreya Bhagavan ?
Interrogateur : 24 gurus.
Ma : Ce corps allait parler d'une chose, mais deux autres sujets ont surgi. Au sein d'une seule question, il peut y avoir une infinité de questions. Le Guru que tu as est le Guru de tout l'univers. Comment peut-on changer de Guru ? Le maître de l'univers est unique. Mais il est également vrai qu’il y a une infinité de gurus. Il y a un seul Guru. Le Guru de l'univers est aussi mon Guru, et mon Guru est le Guru de l'univers.
Question : De nos jours, la tradition du Guru de famille est-elle valable ? Ces gurus font partie d’une tradition familiale, ils ne savent rien.
Ma : De la même manière qu'il y a un dieu protecteur pour chaque lignée familiale, il y a aussi un Guru de famille. Ces gurus de famille ont toujours œuvré pour le bien-être de la lignée. C'est pourquoi la plupart des gens reçoivent leur initiation de leur Guru de famille. Une personne est venue questionner ce corps sur le chant du mantra de son Guru. Ce corps lui a conseillé de se tourner vers son Guru. Suis les instructions de ton Guru. Si ton Guru de famille dit qu'il ne sait pas, alors tu peux prendre un autre Guru. On peut se faire initier par un autre Guru sur le conseil de son Guru de famille.
Sans but précis, il est impossible d'avoir la vision du Seigneur. Ne vois aucun défaut chez les autres. Choisis ce qui te convient le mieux. Il faut essayer de rester avec son Guru. Pendant les douze premières années, il est conseillé de rester en compagnie du Guru. Une fois que la décision d'initiation est ferme, il faut demander l'initiation. Une fois un Guru choisi, il ne faut plus changer de Guru.
Un docteur prescrit des médicaments, et un autre administre des injections de force. À ce propos, écoutez une belle histoire :
Il y avait un grand yogi. Un jour, il alla demander l'aumône chez un riche marchand d'une ville. Le marchand ordonna à son serviteur : « Donne un centime à ce mendiant et chasse-le ! » Le yogi dit : « Je ne mendie pas pour de l'argent. Je suis seulement venu te demander cette aumône : dis simplement une fois avec amour le nom sacré de Dieu. » Mais le marchand refusa catégoriquement de prononcer le nom de Dieu. Le yogi le supplia à plusieurs reprises de dire une seule fois le nom de Dieu, mais le marchand était obstiné et semblait avoir juré de ne jamais prononcer le nom de Dieu.
Pour enseigner une leçon spirituelle au marchand, le yogi élabora un plan. Le marchand avait l'habitude de faire une promenade tous les matins. Alors, le yogi prit l'apparence du marchand et se rendit chez lui. Lorsque le faux marchand entra dans la maison, l'épouse du marchand demanda : « Tu étais sorti pour ta promenade, pourquoi es-tu rentré si tôt ? Que s'est-il passé ? » Le faux marchand (le yogi) répondit : « Aujourd'hui, un magicien est venu en ville, et il prend l'apparence de n'importe qui pour entrer dans les maisons, c'est pourquoi je suis rentré. Préviens tout le monde qu'un imposteur pourrait entrer dans la maison sous mon apparence, et s'il le fait, chassez-le. »
Environ une heure plus tard, le vrai marchand rentra de sa promenade, mais les serviteurs l'arrêtèrent à la porte et lui dirent : « Tu es un magicien, va-t'en d'ici ! Notre vrai maître est à l'intérieur, et toi, d’où viens-tu ?» Le marchand, incapable de pénétrer dans sa propre maison, appela son épouse. Mais elle aussi, armée d'un gros bâton, se précipita pour le frapper. La femme du marchand, ses enfants et les domestiques se mirent à le battre violemment, et il se mit à saigner.
Finalement, l'affaire fut portée devant les tribunaux. On n’avait jamais vu auparavant un cas comme celui-ci. Les deux hommes avaient la même apparence, les mêmes vêtements, le même mode de vie et la même manière de parler. Il était difficile de distinguer le vrai du faux. Le faux marchand, étant un grand yogi, avait une connaissance parfaite et répondait parfaitement à toutes les questions du juge. Le yogi demanda au juge : « Si ce marchand est le vrai, qu'il réponde à mes questions. Combien d'argent a coûté le mariage de mon fils ? » Le vrai marchand ne se souvenait pas combien avait été dépensé pour ce mariage, tandis que le yogi donna la somme exacte. Le jugement fut donc rendu en faveur du faux marchand.
Le vrai marchand, désespéré et en pleurs, se rendit au bord de la rivière. Lorsqu'il fut complètement accablé par le désespoir, il se souvint de Dieu. À ce moment-là, il vit le yogi venir vers lui. Le yogi lui demanda : « Es-tu prêt maintenant à prononcer le nom de Dieu ? » En entendant cette question, la conscience du marchand s'éveilla, et il comprit que tout cela était le résultat de la grande miséricorde du yogi. Aussitôt, le marchand se prosterna aux pieds du yogi et demanda pardon : « Seigneur, pardonne à l'infortuné que je suis. Je ne veux plus rien. Je passerai le reste de ma vie à servir et à adorer Dieu. »
Le yogi répondit : « Retourne chez toi. J'étais sorti sous prétexte de faire une promenade. Maintenant, retourne chez toi et construis un magnifique temple pour le Seigneur avec ta richesse. Reste dans ce temple, prie et médite tant que tu peux avec un esprit détaché. Voyez, ceci s’appelle la grâce rigoureuse de Dieu, comme un médicament amer, et la grâce bienveillante est comme un doux sirop. Lorsque le jeune enfant ne veut pas rentrer à la maison, sa mère, en cas de besoin, peut lui donner une claque pour le ramener. La mère comprend la peine de l’enfant.
Dr. Pannalal : Quel est le moyen de fermer la voie vers les plaisirs de la vie ordinaire ?
Ma : Il faut participer au satsang (compagnie spirituelle) et suivre fidèlement les instructions de son maître spirituel. Père, participez à beaucoup de satsangs, et efforcez-vous de devenir un digne disciple de votre Guru ! La Bhagavad-Gita décrit les qualités d'un disciple, et nous devrions essayer de devenir de vrais disciples suivant ce modèle.
Dr. Pannalal : Devenir un vrai disciple est très difficile. Le disciple doit d’abord offrir sa tête, sans rien attendre en retour.
Ma : Là où il y a un échange de valeurs, il s’agit de commerce. Il faut essayer de devenir un vrai disciple.
Shri Gopal Thakur : C’est seulement lorsque le maître spirituel apparaît que le disciple existe.
Ma : Là où il n’y a pas de Guru, comment parler de disciple ? Essaie de devenir un disciple.
Question : Comment obtenir cette essence transcendante au-delà des trois qualités (guna : sattva, raja, tamas)?
Ma : Par la grâce du Guru.
Question : Par la grâce du Guru ? Je ne comprends pas.
Ma : Il y a quelque temps, quelqu'un est venu voir ce corps et disait, “Est-ce que vous dites aux gens de prendre un être humain comme Guru ?” Ce corps a répondu, “Pourquoi prendre un être humain comme Guru ? Apprenez d'abord à être un disciple. Quand le sol sera prêt, le maître plantera la graine.”
Question : Comment devenir un vrai disciple ?
Ma : Comment Arjuna était-il le disciple du Seigneur Krishna ? Dans la Bhagavad-Gita, le Seigneur Krishna décrit magnifiquement les qualités du disciple.
Shri Gopal Thakur : Que peut faire un Guru s'il n'y a pas de disciple ?
Ma : Là où on parle de maître spirituel, on parle aussi de disciple. Comment un petit enfant peut-il apprendre s’il n’y a pas de professeur ? Et comment peut-on être appelé étudiant si on ne va pas à l'école ?
Question : Trouver un maître est difficile. À l'école, les professeurs changent, mais on dit que le maître spirituel, une fois trouvé, ne peut pas être remplacé.
Ma : Les professeurs peuvent changer, mais on ne peut pas changer de Guru comme de chemise. Si un disciple ressent une intense impatience d’avoir un Guru, il faut comprendre que la rencontre est proche. Quand le moment arrive, un manque profond se réveille dans le cœur du disciple, et il commence à se demander : “Quand le rencontrerai-je ?” Quand ? Le Guru n’est nulle part ? Il est à la fois en vous et en dehors de vous.
Question : Que faire si le Guru qui a donné l’initiation décède ?
Ma : Penser que le maître est mort est une illusion. Son corps peut devenir invisible, mais le lien spirituel entre vous ne se rompt jamais. Tu n’as pas la vision divine, alors c’est difficile à voir. D’un point de vue spirituel, il est toujours là, mais sous forme corporelle, il n’est plus visible. Sans Guru, il n’y a rien du tout ; ton Guru est le Guru de l’univers.
Question : Ma, vous avez dit que le Guru est à la fois en nous et en dehors de nous. Je ne comprends pas.
Ma : Que ce soit à l’intérieur ou à l’extérieur, le Guru est le même. Il dissipe les ténèbres de l'ignorance accumulée à travers les naissances passées. Dieu, en tant que maître intérieur, dissipe les ténèbres. Alors, le Guru n'est-il pas à l'intérieur de nous ? Tu lis les Shastras,entrant dans l’utérus d’Uttara, Dieu n’a-t-il pas sauvé Perikshit ? Comprends donc qu’Il est à l'intérieur comme à l'extérieur. Le Guru n’est que Dieu. Qui d’autre que Dieu peut être un Guru ? Par exemple, lorsqu'une personne ayant une maîtrise apprend à lire aux petits enfants, sa maîtrise disparaît-elle pour autant ? En réalité, Dieu est unique et omniprésent sous toutes les formes. Peut-être n'y croirez-vous pas, car dans votre état actuel et avec votre perception, vous ne pouvez pas comprendre. Vous n’avez pas les bonnes lunettes, d’accord ? Avec les lunettes (les yeux de la connaissance), vous pourriez le voir. Un Guru pourrait-il jamais être un simple humain ? Le Guru est en vérité Dieu incarné. Aucun homme ne peut prendre la place du Guru. C'est un grand péché de percevoir le Guru comme un humain. De même, il ne faut pas voir une statue de Dieu comme une pierre.
Question : Il est facile d'avoir la foi en Dieu dans une image, mais difficile de voir Dieu dans un maître humain.
Ma : Tu raisonnes comme un commerçant. Là où il y a un être incarné, il y a Shiva ; là où il y a une femme, il y a Gauri. L’être incarné n’est que Shiva, toute femme est la Déesse Gauri. Quand tu ne verras que Dieu dans tous les êtres incarnés et Gauri dans toutes les femmes, tu auras la réalisation divine. Tant que tu ne verras pas réellement Dieu dans chaque forme, tu n’auras pas la réalisation complète. Il faut voir Dieu dans toute forme.
Comme Hanuman l’a dit : “Du point de vue ultime, Sri Ram et moi sommes un ; du point de vue de l’être incarné, Sri Ram est le tout, et moi je suis une partie ; du point de vue corporel, Sri Ram est mon Seigneur, et moi, je suis son serviteur.” Si l’on obtient la réalisation de Dieu par quelque moyen que ce soit, alors on peut dire qu’on a tout obtenu. La place du Guru est très élevée. Selon l’état où tu es, tu le verras ainsi. Ce n'est pas ta faute. C'est pourquoi ce corps te conseille d’essayer de rester assis sous le banian (en compagnie des sages) autant que possible ! A force d’y rester, les ténèbres de l’ignorance finiront par se dissiper. Si Dieu accorde Sa grâce sans cause, le nuage de l'ignorance sera levé et l'on aura la vision de Dieu comme un soleil. Il est vrai que le soleil brille en permanence, la sadhana sert à écarter les nuages. Depuis l’endroit où tu te trouves, on ne le voit pas. Lorsque tu es assis sous un triveni (trois arbres que l’on fait pousser ensemble) , tu ne peux pas le voir.
Question : De nos jours, il est devenu difficile de trouver de véritables sages et des gurus réalisés. Que doit-on faire ?
Ma : Tu as dit que les vrais gurus spirituels sont rares. Vas-tu chercher une solution à ta souffrance en portant le fardeau de cette douleur ? Dieu lui-même prend la forme d'un Guru et dissipe les difficultés des disciples. Comme lorsque quelqu'un tombe et que quelqu'un d’autre vient le relever, de même, voyant l’ardeur du disciple, Dieu prend la forme d'un Guru et le libère. Mais tant qu'il y aura ignorance, on ne le verra pas. Quand l’on acquiert une vision spirituelle ou une perception divine, plus aucune question ne demeure. Seul le maître peut purifier le disciple, le libérer de ses liens et lui accorder la délivrance. Même dans votre monde, voyez comment des parents aident un enfant peu intelligent à réussir ses examens.
Question : Mère, vous nous avez conseillé de suivre les instructions de notre Guru, mais cela semble très difficile !
Ma : Utilise toute la force dont tu disposes pour suivre les instructions de ton Guru . Le reste se réalisera par sa grâce. Pour suivre les ordres du Guru, il faut faire tous les efforts possibles. Si tu entends un bel enseignement quelque part, comprends que c'est grâce à la bénédiction de ton Guru que tu as eu cette opportunité. Chaque disciple doit considérer son Guru comme le Guru universel.
Question : Est-il nécessaire d’avoir plusieurs gurus ?
Ma : Si tu veux creuser un puits, il faut le faire au même endroit pour trouver l’eau douce et fraîche au fil du temps. Si tu commences à creuser ici aujourd’hui et là demain, à différents endroits, comment trouveras-tu de l'eau ? On dit que le Seigneur Dattatreya a eu 24 gurus, mais ce sont 24 gurus d'enseignement, il n’y a qu’un seul Guru d’initiation. Tout le monde ne suit pas le même chemin. Ce qui est important, c’est de suivre à la lettre les instructions du Guru. Que ton corps survive ou non dans le processus, reste fidèle. Sans une dévotion inébranlable, comment se fera le travail dans le royaume de Dieu ? Où que tu ailles, aie cette pensée unique que tout est la grâce de ton bienveillant Guru. Ce sentiment pur s’éveille spontanément. Suis également les enseignements de tous les sages qui sont en accord avec ceux de ton Guru. Cependant, si les instructions d'un maître sont contraires à celles de ton guru, il ne faut pas les suivre ni même aller le voir. Cela pourrait nuire. Que signifie celui qu’on choisit ? C’est celui dont ce qu’on veut vient.
Shri Krishna et la Gita
Question : «La lila de Shri Krishna est-elle naturelle ou divine ? » (Lila : jeu théâtral qu’une déité qui se manifeste aux hommes performe)
Ma : Lorsqu’on parle de lila, c’est par nature divin. Le niveau des rishis est encore plus élevé que celui des êtres libérés de leur vivant. Il faut être un libéré de son vivant pour être qualifié pour écouter la lila de Shri Krishna.
Question : Ma, dans la Gita, il est dit : Abandonne toutes les formes de devoir et réfugie-toi simplement en Moi." Ici, le Seigneur nous demande-t-il de chercher refuge auprès de Krishna ?
Ma : Celui qui lit ce verset dira : "Adore-Moi." Qui est ce « Moi » ? C’est l'Âme Suprême. Et qui est Krishna ? Il est l'Âme Suprême !
Question : Que signifie « Swadharma nidhanam shreya paradharmo bhayavahah » ? (Il vaut mieux mourir en accomplissant son devoir propre, faire le devoir d’un autre est dangereux)
Ma : Que signifie le Dharma ? C’est ce qu’une personne exécute. Un voleur peut avoir développé l’habileté de voler, mais ensuite devenir un saint. Le vrai Dharma ne change jamais ; ce qui change n’est pas le Dharma, mais le non-dharma. Ta nature est ton Dharma ; tout le reste est non-dharma. Il est nuisible d’adopter le devoir de quelqu’un d’autre.
Question : La Gita est en sanskrit, mais elle est aussi disponible en prose bengalie. Si quelqu’un lit la Gita en poésie bengalie au lieu de la Gita en sanskrit, obtiendra-t-il le même résultat ?
Ma : Les paroles des sages possèdent un pouvoir particulier. Cependant, si quelqu’un étudie la Gita poétique avec la même foi, il peut obtenir le même résultat.
Ma : Mère, y a-t-il une faute si je ne lis pas l’appendice après avoir récité la Gita ?
Ma : Si l’on ne désire pas de récompenses, il n’est pas nécessaire de réciter l’appendice après avoir lu la Gita.
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Enseignement
Assise dans une charrette en route vers Tarapith, la Mère parlait de l'essence de Krishna et, en voyant une vache, elle dit : « Regarde, une vache est un animal, et être un animal signifie avoir des tendances animales. Que fait celui qui protège ces tendances ? Il protège les vaches de manière qu’elles produisent beaucoup de lait. Le lait est blanc, et le blanc symbolise la qualité de sattva (pureté).
Tout comme les tendances doivent être protégées pour extraire la qualité de sattva de l’intérieur, par le barattage, l’essence du sattva, qui est le beurre, est extraite. Où réside l’essence de ce beurre ? Il réside dans l’Être Suprême. C’est pourquoi Krishna est appelé le voleur de beurre.
Puis regarde, il y a des gopis. Qui sont-elles ? Elles représentent les dix sens et les six ennemis, (5 sens de perceptions, cinq sens d’action, et 6 ennemis, j’aime, je déteste, désir, colère, égo : j’existe en tant qu’être séparé et l’aveuglement dû à l’égo) : soit seize en tout. La vérité, qui est une essence au-delà de ces seize, est appelée rishi. Que faisaient les rishis ? Je vous ai entendu dire que pendant l’avatar de Rām, ils voulaient s’unir à Rām en tant qu’époux. Rām a dit : « Pas maintenant, je réaliserai votre désir dans l’avatar de Krishna. » Cette essence se teint debout devant Rām, pour s’unir à lui. À ce moment-là cette essence ne pouvait pas mûrir sans être attirée. Par conséquent, on dit que lorsque les rishis ont approché Rām pour le désirer comme époux, Rām a dit : «Votre désir sera exaucé quand Krishna viendra. » J’ai aussi entendu dire que Krishna est l’incarnation de l’attraction. Quand on va vers Rām, l’attraction suit. C’est pourquoi ils ont désiré d’avoir Rāma comme époux.
Vous dites que quand Krishna est venu, le jeu divin a commencé. Parce que cette essence est vraiment la participante légitime de la Lila, c’est en pratiquant l’adoration et en franchissant la frontière entre l’adorateur et l’adoré qu’on devient éligible pour la Lila. On dit que la Lila est éternelle. Oui, en réalité, la Lila est éternelle. Qui a contribué à cette Lila ? Les gopis. Que sont les gopis ? Elles sont l’essence unique. Les sages eux-mêmes sont devenus les gopis, dit-on.
Ma rit et continua : « Regarde, de l’extérieur, il semble que les bouviers protègent les vaches. Pourquoi sont-ils appelés bouviers ? Parce que le beurre est caché dans le lait. Il n’est pas visible par des moyens ordinaires. Ils extraient ce beurre caché, c’est pourquoi ils sont appelés bouviers. »
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Question : Les tendances se manifestaient-elles chez le Seigneur Krishna ? Avait-il des enfants ?
Ma : Qui ressent les choses lorsqu’il est toutes choses ? Seulement lorsque la dualité existe, comme c’est le cas pour toi, il y a du plaisir. Quand quelqu’un est autosuffisant et tout-comprenant, comment peut-il y avoir de la dualité ? Tant qu’il y a perception, il y a création. Il ne peut y avoir d’observateur que lorsque deux existent.
Question : Dans la Gita, il est dit : il vaut mieux mourir en faisant son devoir propre. Quel est ce devoir propre ?
Ma : Le devoir propre de chacun est ce que son Guru lui dit de faire. Chaque caste a son propre devoir - Brahmin, Kshatriya, Vaishya et Shudra. Essentiellement, ce que le Guru te montre est ton devoir. Il vaut mieux suivre son propre devoir, tel que guidé par le Guru, sans se concentrer sur le succès ou l’échec du point de vue ordinaire. C’est pourquoi il est dit : il vaut mieux mourir en faisant son devoir propre.
Question : Dans la Gita, il est écrit : ’"Abandonne toutes les formes de devoir et réfugie-toi simplement en Moi." N’y a-t-il pas une contradiction dans cette déclaration ?
Ma : Il n’y a pas de contradiction. Cherche refuge en Dieu. Cela peut sembler contradictoire en raison de tes diverses impressions et de ta nature. Le Guru te montrera le chemin. Adore Dieu avec un esprit de renoncement. Cherche refuge dans le Soi.
Question : Lorsque la guerre avait lieu à Kurukshetra, le Seigneur Krishna a dit à Arjuna de combattre et a promis qu’il serait responsable de tous les péchés. Alors, Dieu ne devrait-il pas aussi être responsable des péchés que nous commettons ? Dieu n’est-il pas responsable des péchés que nous commettons ?
Ma : As-tu entendu l’histoire de Valmiki ? Quand il était bandit, il attrapa Narada et s’apprêtait à le tuer. Narada lui demanda : « Tu voles et tu tues des gens, mais est-ce que quelqu’un partage la responsabilité de tes péchés ? » Le bandit répondit : « Je tue et vole des gens pour nourrir ma femme, mes enfants et mes parents. Ils partagent tous mes péchés. » Narada dit alors : « Va demander à tes proches s’ils partagent tes péchés. » Le bandit répondit : « Je vais demander, mais pour m’assurer que tu ne t’enfuis pas, je vais t’attacher à cet arbre. » Après avoir attaché Narada à l’arbre, le bandit rentra chez lui et demanda à sa famille. Ils répondirent tous qu’il était seul responsable de ses péchés. Le bandit retourna alors vers Narada et se réfugia à ses pieds. Ce même bandit, à force de répéter le nom de Dieu, est devenu le sage Valmiki. Ainsi, vous devrez assumer les conséquences de vos propres péchés. Si vous trouvez quelqu'un prêt à prendre sur lui le poids de vos péchés, alors vous pourrez faire ce que vous voulez, et cette personne s'en chargera. Une machine ne commet pas de péché, seul l'opérateur en est responsable. Dans un accident de voiture, personne ne punit la voiture ; Le bâton frappe la tête du conducteur. Vous avez un doute dans votre cœur, c'est votre péché. Celui qui peut éradiquer la faute ne commet pas de péché. Celui qui crée l'univers le soutient et le détruit également. Vous ne pouvez pas blâmer Dieu pour vos péchés. Dieu est au-delà de tout cela ; c'est celui qui voit le péché qui est pêcheur.
Question : Shri Uddhava était un compagnon constant et un ami d'enfance du Seigneur Krishna. Pourtant, quand Seigneur Krishna était sur le point de partir pour son suprême séjour, il a dit à Uddhava d'aller à Badrinarayan et de s'engager dans des pratiques spirituelles. Pourquoi le Seigneur Krishna l'a-t-il séparé de lui et ne l'a-t-il pas emmené dans le séjour suprême bien qu'il fût un compagnon constant ?
Ma : Comment pouvons-nous comprendre ce qui plaît au Seigneur ?
Question : Seul le Seigneur le sait.
Ma : Puisque le Seigneur sait tout, Il agit en pleine connaissance. Dans la divine lila du Seigneur, tous les compagnons sont égaux. Quand le Seigneur a envoyé Uddhava à Badrinarayan, qui y est ? C’est le Seigneur Lui-même. Le Seigneur est partout. Quand le Seigneur a envoyé Uddhava à Badrinarayan, Il l'a envoyé vers Lui-même. Partout où vous regardez, ce sont toutes des formes du Seigneur. Inclinez-vous devant tout. Aller à Badrinarayan et y pratiquer se fait par la volonté du Seigneur. L'univers entier est Sa forme. Voyez le sous la forme de la pratique. Faites ce que le Seigneur vous ordonne de faire. Tu vois le Seigneur comme séparé de toi, et toi comme séparé de Lui. Le Seigneur dit de le voir dans toutes les formes. Le Seigneur a de nombreuses formes, de nombreux mouvements, de nombreux états. Là où il est question de lila, dans chaque forme, c'est Lui, c'est Lui.
Question : Le yoga est habileté dans l’action ?
Ma : C’est le yoga de l’habileté dans l'action ; c'est la fonction même de ce yoga. Ce qui est écrit dans les écritures, vous le savez tous : laisser l'esprit sombrer dans l'inertie signifie laisser l'esprit se paralyser.
Question : Narada a dit que les gopis avaient la connaissance de la grandeur du Seigneur.
Ma : Sans connaissance, il n'y a pas d'amour. Dans certains lieux, on ne peut pas reconnaître la grandeur. Il n'y a pas de règles dans l'amour ; cela est aussi vrai. À certains endroits, il y a un "oui", et à d'autres, un "non" - sinon, comment peut-on parler d’infini ? Tout comme, consciemment ou inconsciemment, mettre le pied dans le feu le brûlera, de même, le nom de Dieu est feu. Il a un effet, peu importe comment il est récité.
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Enseignement
Écoutez, écoutez quelque chose. Dans le Mahabharata, il est mentionné que pour tuer Dronacharya, Seigneur Krishna a appelé Yudhishthira et lui a conseillé, "Ashwatthama est mort, qu'il s'agisse de l'homme ou de l'éléphant". Là, Bhimasena a tué l'éléphant nommé Ashwatthama et a déclaré : "Ashwatthama est mort".( Ashwattama était le nom d’un éléphant, mais aussi celui du fils de Dronacharia. On a dit à Dronacharia « Ashwatthama est mort ». Il a compris que son fils était mort et s’est laissé tuer) alors, appelleriez-vous Seigneur Krishna imparfait ? Hélas ! Hélas ! Ce corps ne soutient pas le mensonge. Ce corps pose une question : avec qui Seigneur Krishna a-t-il parlé faussement ? Le Seigneur Absolu ne parle qu'avec Lui-même. Partout, seul le Seigneur existe ; il n'y a pas d'autre. Le Seigneur Krishna a parlé avec Lui-même. Là, le locuteur et l'auditeur sont les mêmes. Alors, où est le mensonge ?
Ma dit : Ce corps dit constamment que là ou est Rādhā il y a Krishna, et là ou est Krishna il y a Rādhā - il n'y a que la non-dualité. Où cela se sépare-t-il du Vedanta ? Là où beaucoup apparaissent comme un, l'idée de 'dualité' n'existe pas.
Dans une autre session, Ma a dit, "Quelque chose se passe, quelque chose arrive, il y a mouvement. Là où il y a une graine, il y aura un arbre. Après avoir semé la graine, la forme lumineuse de l'arbre apparaît. C'est une chose certaine. Si un pouvoir spécial fait changer le cours des choses cela arrive par Sa volonté. Ce qui se passe, ce qui arrive, dans le domaine du Seigneur, tout est prévu, tout comme on s'assoit pour manger après avoir fait la cuisine. Là où il y a des désirs, il y a ce qui n’est pas désiré. Si quelqu’un est très puissant, il peut le changer. Ce qui doit arriver arrive. Toute la création fonctionne par Lui. Pourquoi le Créateur changerait-il la création ? Celui qui crée est aussi celui qui peut changer. À ce moment-là, ce qui s’est passé devait se produire; il faut l’accepter. On dit qu’il faut que cela se passe comme ceci ou comme cela, mais c'est seulement s'Il le veut. Ce qui se passe, ce qui arrive, est juste. Du point de vue ordinaire, les obstacles sont naturels. Ce qui est destiné à se produire se produira. Que peux-tu faire ? Toute la création fonctionne comme cela, Que pouvez-vous faire ? Là où il y a ignorance, il y a dualité. 'Jagat' (monde) signifie mouvement (gati). Le mouvement lui-même est le monde. La nature de l'être incarné est de rester dans la dualité, de créer de la dualité. Quand devient-on non duel ? Quand l'auto-illumination se produit. Là où il y a des désirs, des souhaits, des goûts, et des aversions, il y aura des conflits. Même en présence du Seigneur Krishna, il y a eu une bataille ! Qu’est-ce que cela a donné ? La création de la Bhagavad Gita. Entrez dans la bataille ; sans y entrer, la Gita ne naîtra pas. Au fur et à mesure que votre compréhension change, les chapitres changent également.
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Question : Ma, on voit dans les images que lors de la grande dissolution, Seigneur Krishna, sous sa forme d'enfant, est couché sur une feuille de banian et suce son gros orteil. Qu’est-ce que cela signifie ?
Ma : Que disent les écritures ?
Question : Nous ne souhaitons pas entendre ce que disent les écritures. Nous voulons entendre ce que vous avez à dire.
Ma : Dans ce monde, quiconque prend l'eau chaude qui a lavé les pieds du Seigneur (charanamrit) prend en réalité son propre charanamrit. Par conséquent, en suçant son propre gros orteil, Seigneur Krishna manifeste cette vérité qu'il est auto-suffisant et complet en lui-même.
Se baigner dans les rivières sacrées
Question : Ma qu’y a-t’il dans les os humains pour qu’ils soient immergés dans le Gange après la mort ?
Ma : Écoute, quand tu es attaché à quelqu'un, une partie de ton essence reste avec cette personne. Si cela se produit avec des objets extérieurs, il n'est pas surprenant que les atomes et molécules de ton corps retiennent également ce sentiment d'attachement. C'est pourquoi la pratique d'immerger les os des défunts dans le Gange existe. L'essence de la personne décédée reste dans ses os. En général, seul l'os crânien est immergé dans le Gange. On croit qu'en immergeant les os dans le Gange, l'âme est libérée du royaume des esprits négatifs. De plus, se baigner dans le Gange purifie l'esprit et apporte aussi d'autres bienfaits. Le bain dans le Gange a une signification particulière, et qu'il soit effectué consciemment ou non, le contact avec une substance pure produit des résultats positifs.
Yajna : Sacrifice au feu
Question : A qui sert d’offrir des oblations dans le feu ?
Ma : Toutes les formes sont créées par l'offrande d'oblations. Toute cette création vient du sacrifice. Que signifie 'offrande' ? Cela signifie offrir, se rendre. Lorsque tu offres des oblations au feu, elles atteignent les dieux. Tu rends ce que tu as reçu.
Que signifie offrande ? Cela signifie s'offrir soi-même aux pieds de lotus de Dieu. Shri Haribaba racontait une fois que Madalasa avait enseigné à son fils que, puisqu'il était né de Madalasa, il ne devait naître d'aucune autre femme par la suite et devait donc suivre le chemin de la réalisation de Dieu. Que signifie la naissance d'un fils ? L'homme qui plante la semence dans la femme offre une oblation à la mère.
Tout ce qui est visible dans l'univers est par essence oblation. Là ou il y a oblation, il y a offrande. Il faut offrir pour pouvoir par la suite s’abandonner totalement. Cela mène à l'accomplissement du but. Qu'elle soit faite avec ou sans attributs, l'oblation reflète la lumière de Dieu. Rends-toi complètement aux pieds de Dieu, offre-toi entièrement. Une telle oblation amène une pluie de grâce.
Swami Sharanananda Ji : Le yajña peut être accompli avec une attitude désintéressée. Les arbres pratiquent également le yajña. Célébrer un yajna, c’est transformer l'égoïsme en un esprit de service. Le yajña est mené à travers des offrandes matérielles ainsi que des émotions.
Question : Si le changement est la loi du monde, quel bénéfice y a-t-il à accomplir un yajña ?
Ma : Dans la nature, création, maintien et dissolution se produisent continuellement. Cet univers entier est soutenu par Dieu, mais les gens ne le perçoivent pas directement. S'ils pouvaient voir Dieu directement, ils ne verraient que Dieu partout. Comme dans les vagues de l'océan, il n'y a que de l'eau, mais lorsqu'on se concentre sur les vagues, l'eau semble invisible, bien qu'elle soit là. Lorsque l'attention est portée sur l'eau, on ne voit pas les vagues, seulement l'eau. De même qu’est la perception, ainsi est la création.
De même qu'il existe un monde physique, il existe également un monde métaphysique. La nature signifie l'essence innée. Cette essence change constamment. Par exemple, une fleur change constamment, elle est en mouvement, et le mouvement est son état. Toutes les bonnes actions sont des offrandes. Tout dans le monde est sous forme d'oblation. Par exemple, un petit enfant grandit, devient un jeune homme et est finalement offert à la vieillesse.
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Enseignement
Qu'est-ce que le feu ? Le feu est partout. Il n'y a pas de différence entre le feu omniprésent et le feu en toi. La nourriture que tu manges chaque jour est aussi une oblation. Tout est sous forme d'oblation. L'univers entier fonctionne grâce aux oblations. Que se passe-t-il dans une oblation ? Un sacrifice. Offre-toi. Que signifie le sacrifice ? Sacrifie les tendances animales en toi. Donne ta tête à Dieu. En offrant ta tête à Dieu, tu gagnes tout.
À l'époque ancienne, les rishis utilisaient des mantras védiques pour faire pleuvoir. Ils arrêtaient également de violentes tempêtes grâce à ces mantras. Les offrandes faites aux dieux par les mantras leur parvenaient. En mangeant nous arrivons à la satiété, à travers les yajñas, les dieux aussi.
Une lampe peut être allumée avec du kérosène. Le feu existe dans le bois, mais sans brûler le bois, il est impossible de cuisiner. Si un yogi le désire, il peut cuisiner avec des ustensiles en bois. Il peut offrir un sacrifice avec de l’eau. Tout comme on peut atteindre sa destination en char à bœufs, en train ou en avion, et qu’en cas d’accident avec le train ou l’avion, le char à bœufs peut arriver le premier.
On fait constamment des offrandes. Les rishis ont prescrit de performer des yajñas pour obtenir des choses diverses. Quand vous faites une puja, pourquoi offrez-vous une guirlande à Dieu ? Ne pouvez-vous pas offrir une guirlande mentale à Dieu ? Si le corps physique ne reçoit pas de nourriture physique, comment pourra-t-il se maintenir ? Par conséquent, les offrandes physiques sont également nécessaires. A force de faire des oblations physiques, l’oblation mentale arrive de l’intérieur.
Les yogis peuvent vivre sans nourriture. Comment ? L’énergie nécessaire pour garder le corps en vie peut être générée par le pouvoir yogique. Ils n’ont pas besoin de nourriture solide. Il y a un autre point à considérer. Vous tous qui êtes ici contenez les cinq éléments : l’espace, l’air, le feu, l’eau et la terre. Chaque élément est étroitement lié aux autres. Tout comme un employé interagit avec un autre employé, les éléments similaires interagissent entre eux.
Certains réalisent des yajñas pour obtenir quelque chose, et d’autres sans désir. Dans ces rituels, des oblations matérielles sont offertes. Si quelqu’un ne souhaite pas faire d’oblations matérielles, il peut offrir des oblations mentales à la place.
Même lors de l’adoration physique, l’adoration mentale est nécessaire. Pour adorer une déité, vous devez être vous même déité. Voyez vous comme déité, puis faites l’acte d’adoration. Mentalement, offrez tout aux pieds de lotus de Dieu. Par exemple, si vous décidez de vous lancer dans l’agriculture, vous achèterez d’abord un terrain, puis planterez des graines, et enfin aurez la récolte. Au départ, cette idée était purement mentale, l’action est née de la pensée. Selon les règles prescrites dans les Védas, des objets divers sont rassemblés et offerts en oblations dans le feu. Ces objets sont acceptés par les divinités. Si vous prenez la résolution de faire une aumône, vous devez la faire.
Certaines personnes disent qu’elles ne peuvent pas se concentrer pour méditer ou faire leur jap. Il faut pratiquer. Commencez à méditer et à réciter avec un esprit concentré. Les grands yogis peuvent créer de vastes jardins et divers objets rien qu’avec leur pensée. Commencez à méditer Dieu peut accorder son darshan au cours de la méditation. De même, lorsque vous faites des actes matériels, Dieu peut se manifester. C’est pourquoi certaines personnes offrent aussi des oblations physiques. La récitation du nom est également appelée sacrifice du nom. Tout est imprégné de l’esprit du yajña.
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Question : De nos jours, on ne fait plus de yajñas. Il fut un temps où célébrer un yajña donnait des résultats. N’est-ce plus le cas aujourd’hui ?
Ma : Faire un yajña donne toujours des résultats. Vous recevrez ces résultats en fonction de la manière dont vous le célébrez. Tout ce que vous faites est un yajña. Quand vous parlez, c’est un yajña, et la réponse est son résultat. Si vous célébrez un yajña pour obtenir quelque chose, vous recevrez quelque chose, et si vous le célébrez pour obtenir Dieu, vous recevrez Dieu. Le véritable yajña est celui par lequel la lumière divine est révélée. Qui est le Dieu du feu ? C’est Dieu lui même. Et aussi, à la fin du yajña, on s’applique un peu de cendre sur le front. Quelle est cette cendre ? C’est le résidu de tout ce qu’on a offert. A quoi cela sert-il ? A détruire le paquet de trois (le connaisseur, le connu et la connaissance). C’est cela le véritable fruit du yajña.
Dharma
Droiture, religion, ordre divin, devoir.
Question : Ma, tout le monde parle de "dharma", mais qu'est-ce que le véritable dharma ?
Ma : Le dharma est tout ce qui aide à obtenir ce que tout le monde souhaite. C'est l'action naturelle, et ce qui cause de l'agitation et de la souffrance et révèle un manque, cela, c’est le non-dharma.
Question : Certains veulent de l'argent, d'autres de la célébrité ?
Ma : Il est normal de vouloir de l'argent, mais l'argent, en augmentant les besoins, augmente aussi l'agitation sans apporter la paix. Donc, cela devient une action qui conduit au manque, n'est-ce pas ? Ce que nous cherchons, c'est la paix et le bonheur. Les plaisirs matériels peuvent donner un bonheur temporaire, mais ils ne nous satisfont pas pleinement. Nous désirons une paix et un bonheur ininterrompus. Nous devons donc accomplir toutes les actions qui aident à obtenir cela.
Question : Qu'est-ce que le dharma ?
Ma : Le dharma est le chemin qui mène à la découverte de soi, un chemin que l'on ne peut abandonner. Chacun a un chemin unique pour se réaliser. Où que tu sois, commence depuis là où tu es. C'est le seul chemin, il n'y a pas d'échappatoire. Le dharma est aussi appelé l'action qui conduit à la lumière divine, tandis que les actions qui n’y mènent pas sont non-dharma. Il n'y a qu'un seul dharma.
L'homme prend naissance pour accomplir son karma et aussi pour accomplir sa naissance.
Question : Pour une personne en famille, l'hospitalité envers les invités est essentielle. J'ai entendu dire que si un hôte ne reçoit pas ses invités avec respect, ceux-ci emportent son mérite en partant. Mais si le don que l'on fait est mal utilisé, par exemple pour jouer ou boire, celui qui donne doit-il en souffrir les conséquences ? Que doit-on faire ?
Ma : Si quelqu'un fait un don et qu'il sert à l'adoration divine, il en retirera un bénéfice. Et si un don est utilisé pour boire, cela aura aussi des conséquences. Les deux actions porteront leurs fruits. Faites vos dons à des personnes qui les méritent, en fonction de vos capacités. Donnez comme si vous faisiez une salutation, comme vous salueriez un animal ou un oiseau. Si cette salutation n'a pas de signification spirituelle, il y a un échange d'énergie. Si vous le faites en pensant que vous saluez Dieu, il n'y a pas d'échange. Lorsque vous faites un don, pensez que vous offrez ce don à Dieu sous la forme de celui qui reçoit. Servir les invités est considéré comme servir la divinité.
Question : Que doit-on faire si on sait que la personne à laquelle on donne va utiliser ce don à mauvais escient ?
Ma : On ne devrait pas donner à quelqu’un de malfaisant.
Question : A l’heure actuelle, peu d’invités viennent pour manger. Ils viennent pour prendre. Que faut-il faire ?
Ma : Donnez à Dieu. Ne vous préoccupez pas de savoir où le don ira. Vous en aurez tous les deux du bénéfice. Regardez l’hôte comme votre déité d’élection.
Bhav
(état émotionnel)
L'instabilité est nécessaire avant que la stabilité n'arrive. Que ce soit avec du ghee, avec du bois de santal, ou même avec de simples herbes, il faut allumer le feu d'une manière ou d'une autre. Une fois que le feu est allumé, il ne fait plus de distinction ; il consume tout. Vous avez vu, n'est-ce pas ? Une simple étincelle peut réduire en cendres en un instant une maison bâtie avec tant d'efforts.
Le monde est plein d'émotions, et toutes les choses de la création sont des manifestations (ou des formes concrètes) de ces émotions. Si, à travers les émotions, vous pouvez vous éveiller et vous améliorer, vous verrez que partout dans l'univers se joue le même type de jeu. C'est l'absence de cette intense émotions qui fait errer l'homme de ci et de là, incapable de connaître la vérité essentielle.
Avec des sentiments purs et exclusifs, tout devient possible.
En répétant le Nom (de Dieu), l'esprit se purifie ; par la suite, lorsque la foi et la dévotion émergent, les émotions se purifient également. Quand les émotions sont pures, elles mènent à la plénitude. On commence alors à expérimenter diverses hautes étapes d'éveil.
Plus une chose prend du temps à se former, plus elle devient belle et robuste. Pourquoi te préoccupes-tu autant ? Tiens simplement Sa main comme un enfant.
Question : Comment ressentir des émotions pures ?
Ma : Pour éveiller les émotions pures, il faut suivre une voie. Ces émotions peuvent être de nature dualiste ou non-dualiste : "Tout est moi" ou "Tout est Toi". Il faut rester avec cette pensée. En demeurant ainsi, on réalise ensuite qu'il n'y a pas deux choses distinctes : soit "moi", soit "Toi", tout se fond dans une seule existence indivisible. C'est cela l'expérience du Brahman, ce qu'on appelle la réalisation de Dieu.
Question : Ma, parfois vous parlez de "la nature propre" dans vos enseignements. Qu'est-ce que cela signifie ?
Ma: On ne peut comprendre sa nature propre sans avoir éveillé un sentiment de manque. "Ô Seigneur, sans Toi, rien ne va." – Ce sentiment doit émerger. Sinon, si le feu intérieur ne s'allume pas, s'asseoir quelques instants, faire du jap, méditer ou accomplir des rituels ne suffit pas. Ce qui allume ce feu doit être fait. En restant attaché à Dieu, on en vient à comprendre sa nature propre.
Le signe de l'éveil de la nature propre est la concentration. Sans une focalisation totale, la nature propre ne peut s'éveiller. Il est impossible que le royaume de Dieu ne porte pas ses fruits ; il faut toujours persévérer. Qui sait à quel moment, à quel niveau, ou à quelle heure Sa lumière se manifestera ? Sa lumière est votre lumière, et ta lumière est leur lumière. À ce stade, il n'y a plus de question et de doute. Qui sait quand cela arrivera, à quel moment précis ? Personne ne le sait. C'est pourquoi il faut toujours persévérer. Si l'appel est sincère, Il ne pourra pas s'empêcher de venir.