"Douze femmes remarquables", Marc-Alain Descamps, Ed. Regard&Voir 2013

Introduction

On a toujours pensé que seuls les hommes pouvaient être des génies ou des fondateurs de religion. Mais maintenant tout le monde ressent combien nous avons besoin du féminin, qui va être l'avenir de l'humanité. Les femmes sont aussi créatrices et leur anima est toujours à la racine des civilisations.

Ici je voudrais présenter et remercier des femmes que j'ai connues ou rencontrées au cours de ma vie. A des degrés divers et selon des formes différentes, elles m'ont beaucoup apporté comme elles l'ont fait d'ailleurs pour tous, tout autour d'elles, tout au long de leur vie. Je pense les avoir choisies et cherchées, mais finalement certaines me sont tombées dessus et m'ont traversé. Je ne serais pas ce que je suis sans elles. Je pense qu'il va être de même pour vous. Vous allez être les témoins de leur parcours et tenter de les saisir au moment zénithal de leur apport, pour en recevoir l'immense possibilité d'espérance.

H.P. Blavatsky a lutté toute sa vie pour faire connaître les sagesses orientales en fondant la Société théosophique, intermédiaire entre la science et les religions.

Maryse Choisy, qui apprenait la méditation en yoga, a été un précurseur en tout (spiritualité, psychanalyse et yoga).

Cajzoran Ali a eu le mérite de faire reconnaître que la pratique du yoga se situait dans le monde du sacré.

Mirra Alfassa "Mère" dans le yoga intégral d'Aurobindo a fondé Auroville, la Cité de l'Aurore, et a exploré l'inconscient cellulaire.

Alexandra David-Neel a donné l'exemple d'une volonté indomptable qui l'a amenée à être la première femme occidentale à pénétrer Lhassa, capitale du Tibet interdit, en 1924, puis à devenir une inlassable initiatrice au bouddhisme.

Jeanne Guesné a montré dès 1938 comment l'on pouvait passer des sorties hors du corps et des voyages astraux à la spiritualité par l'attention à l'instant dans le "rappel de soi".

Elisabeth Kübler-Ross est à la source de la nouvelle science occidentale de la mort et des soins palliatifs. Elle est à l'origine du Centre d'étude des expériences de mort imminente.

Marie-Madeleine Davy était l'éloquence même, elle obtenait des conversions instantanées, uniquement en suivant le pèlerinage de la recherche intérieure vers le secret qui nous habite et nous dépasse. Elle ramenait chacun à l'essentiel de sa vie.

Lilian Silburn, vivant dans le silence et la modestie, donnait par la plongée directe le plus profond de la méditation : l'entrée dans le silence, le vide et le rien. Elle faisait vivre tout ce qui est décrit dans les textes du shivaïsme du Cachemire et la montée de la Kundalini.

Mâ Anandâ Moyî était la Joie incarnée, sa rencontre était une bénédiction et elle vivait, hors norme, sur l'autre dimension. L'irréel et l'impossible étaient soudain vrais et présents ici grâce à elle.

Mère Meera (Mira) transmet l'énergie de la Lumière, le sens du Sacré et l'expérience suprême.

Amma (Swami Amritanandamayi) est sur terre l'incarnation de l'amour divin et vous le fait ressentir en un instant, avec une infinie et incompréhensible gratuité.

Que vont-elles pouvoir nous apprendre ?

Quel est le fil rouge qui les relie secrètement et ont-elles apporté quelque chose en commun ?

Pourquoi ont-elles rencontré tellement d'incompréhension, d'oppositions et parfois de calomnies ?

Et dans leur dimension tragique comment ont-elles fait pour donner tellement autour d'elles ?