Extrait
chapitre
numéro
2

Tout est à LUI

trad. [de l'anglais et du bengali] par Josette Herbert ; préface de Jean et Josette Herbert
Paris : Albin Michel, 1974

"Tout est à LUI" est le titre d'un ensemble d'extraits réunis sous cette thématique...
Ces choix de textes sont subjectifs et non-exhaustifs, bien sûr.

Essayez de saisir la signification de ‘tout est à Lui’ et vous vous sentirez immédiatement libéré de quelque fardeau que ce soit.

Le corps est au Seigneur, l'esprit est au Seigneur, l'humanité entière est au Seigneur.

Vous n'avez pas le droit de dire 'c'est Dieu qui fait tout, il est présent en tout lieu'. Il arrive un état où l'on expérimente vraiment qu'il fait tout, qu'il est avec vous partout. Tout ce que vous dites vient d'une connaissance livresque ou par ouie-dire.

Dieu tout-puissant est dépourvu de nom et de forme; pourtant tous les noms et toutes les formes sont siennes.

Essayez de voir Dieu en tout et en tous, y compris en vous-même.

Dieu lui-même se révèle de façon voilée même sous la forme d'individus qui paraissent être pêcheurs, ou dans des souffrances qui semblent insupportables.

A chaque respiration, essayez d’être en communion avec Lui par son Nom.

La nature du feu est de tout transformer en lui -même. D'une façon similaire, l'association avec Son Nom mène inévitablement à l'identification avec Lui.

Si vous vivez avec la conviction que Dieu est votre contact le plus proche, vous découvrirez petit à petit qu'il n'y a rien d'autre que Dieu.

Ne relâchez jamais votre effort avant d'avoir atteint l'illumination. Qu'il n'y ait pas d'interruption dans vos tentatives, car une interruption produira un remous alors que votre lutte doit Être aussi continue qu'un écoulement d'huile, elle doit être soutenue, constante, comme le courant régulier d'un fleuve.

Qui appartient à qui en ce monde? En épuisant son karma, chacun doit s'efforcer d'accomplir le pèlerinage de l'existence.

Après une vraie méditation, les plaisirs du monde deviennent ennuyeux, ils perdent tout attrait et saveur. Que signifie 'vairagya' ? Quand chaque objet du monde allume pour ainsi dire le feu de la renonciation, au point de nous rejeter sur nous-même comme si nous avions reçu un choc, il y a alors un éveil tant intérieur qu'extérieur.

Le monde est en lui-même la matérialisation de la frustration, et donc le chagrin lié à l'absence de satisfaction complète ne peut que perdurer. C'est pourquoi on dit qu'il y a deux sortes de courants dans la vie humaine: celui du monde, dans lequel un manque succède à un autre, et celui de l 'Etre authentique. La caractéristique du premier courant c'est qu'il ne peut jamais atteindre son but -au contraire le sens de manque est perpétuellement restimulé, alors qu'en pénétrant dans le second courant l'homme s'établit dans sa nature authentique et fait aboutir les efforts qui en sont l'expression.

En toute situation, demeurer imperturbable.

Mâ dit toujours :'Que ce qui est, soit ; en tous et en tout, il y a ananda ; pas de souci à se faire : cela aussi est un grand miracle'.

Allez jusqu'à la limite de vos forces. Certes. Sa grâce est présente, mais utilisez vos forces pour creuser le canal ; c'est en empruntant ce canal qu'il viendra à vous. Votre tâche consiste à faire vraiment tout votre possible.

Ayez une intensité intérieure aussi vive que celle d'une personne s'enfuyant d'une maison en flamme.

Le devoir de l'être humain : Éveiller en lui L'humanité, se détacher de l'animalité, choisir le bénéfique (sherya), se détacher de ce qui est désagréable (preya).

C'est le désir qui provoque le chagrin ; mais la volonté de réaliser Dieu est en soi félicité (ananda).

La vision par excellence, c'est celle qui, une fois vue, ne laisse plus rien à voir et fait s'éteindre même le désir de voir.

Quand le royaume de la Pure conscience est atteint, la Forme se révèle en tant qu'Essence même.

Qu'est-ce que signifie la perception directe du Soi, l'Atma darshan? L'observateur, ce qui est observé et l'acte d'observation, quand ces trois (triputi) font un, on réalise Brahman.

Ne vous laissez pas aller à un désespoir cynique. Ne dites pas : 'La Réalisation n'est pas pour moi'. Prenez la ferme résolution :'Je dois atteindre la Réalisation du Soi, je dois vraiment.' Douter, c'est pécher.

L'acceptation parfaite donne la joie la plus profonde. Appuyez-vous sur elle comme sur votre seule ressource.

L'effort à faire, c'est de s'abandonner sans réserve à Lui. Vous n'aurez alors ni chagrin, ni douleur, ni déception ni frustration.

Un désir d'objet mondain vous rend misérable s'il n'est pas satisfait ; s'il l'est, il est presque obligatoirement suivi par d'autres désirs, et leur enchaînement trouble la paix de votre esprit.

Le Soi contenu en lui-même et se lançant un appel à lui-même pour sa propre Révélation -c'est cela le bonheur.

Si on s'arrête avant d'avoir atteint tout ce qui peut l'être en suivant une voie donnée, on n'est pas parvenu au but de la vie humaine. Ce qui est nécessaire, c'est une réalisation qui va déraciner les conflits et les divergences d'opinion, qui est complète et libérée d'antagonismes intrinsèques.
Stopper en-deçà signifie que son expérience intérieure est partiale et incomplète.

Dans un éveil authentique, on ne peut avoir de querelle avec quiconque ; on est pleinement éveillé au sujet de tous les credos, fois, doctrines et écoles et on considère tous les chemins comme également bons. C'est la Réalisation parfaite, absolue. Tant qu'il y a dissension, on ne peut dire qu'on est arrivé.

Soyez comme un enfant qui ne grandit jamais : la seule raison pour laquelle l'état d'enfance ne dure pas s'appelle 'désir'.

Je suis une petite enfant et je ne sais pas comment donner des conférences ou faire des discours. De même qu'un enfant, quand il trouve quelque chose de bon et sucré l'apporte à sa mère et a son père, de même je mets devant vous ce qui est bon et sucré. Prenez-y ce qui vous plaît. De mon côté, il n'y a qu'un babillage d'enfant.
En réalité, c'est seulement vous qui posez les questions et c'est seulement vous qui donnez les réponses. Vous battez du tambour, et vous entendez le son.

La vie à la maison en elle-même peut être un ashram.

Vous cherchez à apaiser le manque par le manque. C’est pourquoi le manque ne disparaît pas, et le sens du manque non plus. Quand l'être humain s'éveille à la conscience aiguë du manque, c'est alors que le questionnement spirituel devient authentique. Vous devez garder présent à l'esprit que ce n'est que lorsque le sens du manque devient sens du manque de connaissance du Soi que la Quête réelle débute.

Les activités diverses qui aident à la vie spirituelle doivent être 'cousues' ensemble par des efforts toujours renouvelés, sans intervalle, de même que dans une guirlande on ne peut voir le fil (tellement les fleurs sont bien serrées). Aussitôt que le mental sent une faille, il dirigera toutes ses actions vers le bas, vers le périssable.

- Un visiteur : Je n'ai pas d'aspirations spirituelles, je suis heureux comme je suis.
- Mâ : C'est bon; nous aussi, nous parlons de bonheur. Si vous avez trouvé le secret du bonheur, pourquoi faites-vous cette déclaration au lieu d'être dans cet état afin que tous, nous puissions le voir ? (Elle sourit, le visiteur rit et reconnaît qu'il en est ainsi). Etre avec Dieu est le vrai bonheur.
Si après être redescendu de l'état de contemplation, vous êtes capable de vous comporter comme avant, vous n 'avez pas été transformé.

Question : Comment puis-je savoir quel est le chemin véritable?
Mâ : Si vous êtes assis toutes portes et fenêtres fermées, comment pouvez-vous voir le chemin? Ouvrez la porte et sortez; le chemin deviendra visible.

Question : peut-on jamais 'acheter' Dieu?
Mâ : En cherchant à tromper, ce n'est que vous-même que vous tromperez.
Il y a un temps pour tout. Nul ne peut venir à moi avant que le temps pour cela ne soit arrivé.

Tout ce qui existe n'importe où en ce monde, que ce soit les arbres ou les plantes, les insectes ou les reptiles, ou tout autre être vivant, leur naissance est en fait votre naissance, et leur mort est en fait votre mort. Au niveau où tout est contenu en vous et vous êtes présents en tout, il y a seulement le Un.

Guru signifie 'gurutva', la pesanteur, la gravité qui est attachée au Divin. Lui seul est guru, ou uniquement celui qui Le connaît. L'initiation signifie que c'est uniquement le guru ou la divinité d'élection qui se manifeste, car le mantra, le guru et la divinité, tous ne font qu'un.
Qui est guru? Non seulement le père et la mère mais aussi celui auprès duquel nous obtenons une connaissance sur des sujets secrets (gur). Tous ceux-ci sont gurus. Celui qui nous indique un tant soit peu le chemin est aussi guru.

Poursuis la pratique du Nom en l'associant à la respiration. Cet exercice induit un état de stabilité dans le mental. De plus, ce souffle (prâna) qui est en nous recouvre le monde entier. Quand on pénètre au coeur de cette grande expérience (mahan bhav), c'est cette source elle-même qui nous attirera à elle. Essaie d'arriver au moment où tu plonges dans cette source.

Il faut empêcher le 'renforcement' ('khurak' signifie la nourriture mais aussi la dose de médicament ou le rappel de vaccin) de la tendance à l'extériorisation (vritti) et favoriser le renforcement de la tendance à l'intériorisation. En effet, les tendances que vous renforcez deviendront un jour si puissantes que vous ne pourrez plus les arrêter. Ce sont elles qui vous mettront dans un état d'impuissance, c'est pourquoi on dit qu'il faut décourager l'extériorisation et renforcer l'intériorisation.

Certes, c'est le monde, c'est pour cela qu'il y a des difficultés, quand on va vers le monde on est obligé d'avoir des difficultés. Savez-vous ce que signifie aller vers le monde? Cela revient, après s'étre blessé, à ouvrir encore plus la plaie. D'autre part, aller vers Dieu signifie mettre un pansement sur cette plaie. C'est le lien même avec le monde qui est source de difficulté... Le samadhi aussi est un stade : quand vous faites une longue route, vous sentez de vous arrêter un peu pour prendre du repos. Mais une fois que vous êtes arrivés à la maison, que vous êtes à l'étage ou sur le toit, vous n'avez plus besoin de vous reposer; la question de détente et de fatigue ne se pose plus.

Sans une forme divine (sakar), vous ne pouvez aller vers le Sans-forme (nirakar). On va vers le Sans-forme en passant par l'intérieur de la forme. De même, nous allons au Gange en passant par un chemin, c'est à dire par une forme; en suivant celui-ci, on parvient au fleuve. A ce moment-là, la forme ne tient pas plus que la boue sur les pieds. Et puis quand on sort de là, regardez!. tout est Cela, que ce soit la forme ou le Sans-forme.

Le devoir suprême de l'homme. C’est de se mettre en quête de son être véritable, que l'on emprunte le chemin de la dévotion, où le 'je' est dissous dans le 'Toi', où le chemin de l'investigation intérieure à la recherche du 'Je' authentique. C’est Lui seul qui est trouvé dans le 'Tu' aussi bien que dans le 'Je'.

Il y a deux sortes de pèlerins dans le voyage de l'existence : les uns sont comme des touristes qui sont très désireux de tout voir, se promenant d'endroit en endroit, papillonnant d'une expérience à l'autre juste pour s'amuser. Les autres suivent un chemin qui est en harmonie avec l'être véritable de l'homme et le mène à sa demeure réelle. La connaissance de soi, et du Soi.

De même que la pluie tombe, la grâce ne cesse de nous parvenir. Essaie de maintenir ton récipient à l'endroit. S'il est à l'envers, ça se videra.

Salue chaque lieu de prière que tu vois en te promenant. Si tu en éprouves de la gêne, fais-le mentalement. Vois ta divinité d'élection en chacun des autres dieux. Il n'y a que la forme qui change. La divinité que tu adores est seulement une forme différente que la divinité des autres. Et si la contradiction ( litt. 'propos à l'envers') survient, considère que tout est le Divin : c'est le 'Divin à l'envers'...
La méditation sur le Divin. L’adoré, l'adorateur et l'acte d'adoration, tout cela ne fait qu'un. Ne sois pas mercantile, en pensant après avoir récité le Nom : 'J'ai tant travaillé et je n'ai rien reçu en retour'. Il est bon de garder espoir, mais ne sois pas mercantile.

Ce qui est mensonger est mauvais, ce qui est mauvais est mensonger. Il n'y a que 'toi'. En tous il y a le Tout indivisible, de même que si on se contente d'un seul chiffre isolé sans y ajouter de zéro, cela ne mène pas loin. Ainsi, il n'y a que 'toi'.

- 'Mâ, j'ai entendu dire qu'il est nécessaire de tester le Guru et que le disciple doit également être testé par le Guru.'
- Mâ répliqua avant même que la question ne soit complètement énoncée :'Savez-vous de quoi il s'agit? Il s'agit de la façon dont le gendre est mis en examen avant de lui donner la fille en mariage. Une fois le mariage célébré, on n'eût plus supposer demander de question. Si le Guru ne se manifeste pas lui-même, comment le disciple le comprendra-t-il?

Comme nous conversions avec Bholonath pendant le trajet, Mâ dit soudain :'On peut appeler 'pralapa' la conversation qui se produit entre des gens mondains au sujet de leurs plaisirs et de leur confort. Qu'est-ce que 'pralapa'? C'est ce qui est détruit (laya) à la fin du cycle (pralaya ) .

Gardez présent à l'esprit que le nom de Dieu, c'est Lui-même: qu'il soit votre compagnon inséparable. Faites de votre mieux pour ne jamais vous trouver sans Lui. Plus votre effort pour demeurer en sa présence sera intense et continu, plus vous aurez de chances de devenir joyeux et sereins.

L'intensité du désir pour la Réalisation de Dieu est en soi la voie qui y mène.
Combien de temps allez-vous passer dans une auberge en chemin? N'avez-vous pas envie de revenir à la maison? Comme tout ceci est merveilleux!...En son propre Soi, on est à la fois le pèlerin, l'exil, le retour à la maison et la maison elle-même...on est soi-même tout ce qui existe...

Question: Mâ, pourquoi perdez-vous votre temps avec nous? Nous n'avons pas d'appétit pour ce type de vie.
Shri Mâ: Comme vous avez raison! Mais serez-vous d'accord avec moi qu'un état de 'non-appétit' est un état de mauvaise santé? (rires) Eh bien, dans ce cas on peut retrouver une bonne santé en prenant un régime et des médicaments appropriés. Le régime approprié, c'est la satsang -chercher la compagnie de gens spirituels et lire de bons livres, et le médicament, c'est le japa régulier. Que vous aimiez cela ou non, consacrez un peu de temps chaque jour à l'habitude de faire un peu de nama-japa; vous verrez que petit à petit votre 'appétit' va s'éveiller et fonctionner normalement!

Q: On dit que Brahman est inconnu, donc pourquoi essayer de le découvrir.
Shri Mâ: Si je vous demande de décrire cette fleur, vous direz qu'elle est rouge, que c'est une rose, etc... mais vous n'arriverez jamais à exprimer pleinement ce que cette fleur est. Il en va ainsi de chaque chose, qui est à la fois connue et inconnue, manifestée et non-manifestée. C'est comme c'est.

Q: Mâ, la vision de Dieu est-elle possible de nos jours?
Shri Mâ: Pourquoi 'de nos jours'? Elle a toujours été possible.
Q: Je veux dire directement, avec vos yeux?
Shri Mâ: Une vision claire comme le jour, voilà sa nature; si vous L'appelez, il va apparaître. L'âme humaine s'appelle jivatma et non pas paramatma. Le jiva tourne en un cercle clos de naissance et de mort. Dans une mare d'eau stagnante les bactéries se multiplient et des êtres vivants se développent également; mais après un processus de purification l'eau redevient pure. Ainsi, jiva est en réalité paramatma. Ce qui vous fait être un jiva (créature), c'est le doute que Dieu n'est pas en vous. C'est un écran illusoire, retirez-le et Dieu se tiendra devant vous dans toute sa Gloire!

Q: Pourquoi doit-on considérer le Guru comme Dieu?
Shri Mâ: Lui seul est, c'est pour cela que le guru est Dieu. Qui donc si ce n'est Dieu peut vous enseigner à propos de vous-même? Si vous pensez à votre Guru comme un homme, alors il n'est pas Guru, et si il est Guru, il n'est pas un homme. Si vous voyez Shiva comme un pierre, il n'est pas Shiva mais une pierre. Un voile vous empêche de réaliser la Vérité. Ce voile est retiré par la grâce du Guru.
Ce sentiment avec lequel vous vous mariez, il n'y en a pas même eu l'ombre en ce corps.

Votre désir intense de voir ce corps en samadhi en provoque parfois les symptômes. A chaque fois qu'une pensée atteint sa pleine intensité, son expression physique suivra inéluctablement. Si l'on perd son être dans la contemplation du Nom divin, on peut se fondre dans l'océan de la Beauté divine. Dieu et les noms qui le symbolisent sont un…aussitôt que la conscience du monde extérieur s'évanouit, le pouvoir du Nom qui se révèle de lui-même trouve son expression objective.

L'univers est un Jeu divin, vous avez un désir de jouer et vous interprétez donc ce jeu selon votre propre éclairage dans toutes les activités joueuses de ce corps, dans ses sourires et ses amusements: S'il avait pris une posture grave, vous vous en seriez tenu à distance. Apprenez à vous plonger dans la Joie divine en toutes Ses manifestions et vous atteindrez le but final de tout jeu. Est-ce que vous comprenez?
Un monsieur posa à Mâ le problème suivant: "Quel est le mieux; para seva, le service aux autres, ou bhajanam, le chant du Nom divin?"

Mataji: "Il n'est pas juste de considérer le service comme le seva de quelqu'un d'autre. Cela ne fait qu'accroître l'ego. Vous devez considérer chacun comme 'Cela' (tat) et ainsi ne faire que Son service."

Pourquoi doit-on avoir le regard focalisé quand on suit le Chemin? Le regard, c’est Lui et le ‘pourquoi’, c’est aussi Lui. Tout ce qui est révélé ou caché où que ce soit et de quelque manière que ce soit est ‘Toi’, est ‘Je’. La négation, tout comme l’affirmation, est également ‘Tu’ –le Un.

Pendant le satsang, deux aveugles vinrent pour parler avec Mataji.
L’un d’eux demanda: ‘Comment avoir la vision de Dieu? S’il vous plaît, dites-moi la manière la plus facile d’y arriver!’
Mâ répliqua, ‘Cherchez-Le pour Lui-même’… Ne soyez pas même intéressé par votre progrès spirituel, car c’est une préoccupation qui n’est pas dépourvue d’ego. Cherchez Dieu parce que c’est votre nature de faire ainsi, parce que vous ne pouvez pas rester sans Lui.

Question: ‘Parfois, je suis désespéré parce que je ne semble pas capable de réussir.’
Mâ: ‘Vous êtes désespéré quand vous avez des désirs et qu’ils restent insatisfaits. Mais quand on aspire à Dieu pour Lui-même, comment est-il possible d’être désespéré?’
Le Nom de Dieu est en lui-même le rite pour exorciser les influences indésirables. Les démons et les fantômes ne peuvent demeurer en sa présence.

Le mot ‘manush’, ‘être humain’ en lui-même donne la clé de ce que l’homme doit être: un être qui est conscient de lui-même (man signifie le mental). Même s’il a glissé et qu’il est tombé, n’est-ce pas son devoir obligé d’utiliser la terre même sur laquelle il a buté comme un appui et de se remettre debout une fois de plus?

J’appartiens à tous les lieux et à tout le monde. C’est donc ma demande instante que vous me fassiez une place dans votre coeur.

Tout ce que les gens font appartient au royaume de la mort, du changement incessant.
Rien ne peut être exclu. Sous la forme de la mort, c’est Toi, et sous la forme du désir c’est encore Toi qui devient et qui est à la fois différenciation et identité car Tu es infini, sans fin. C’est Toi qui va sous le déguisement de la Nature; quel que soit le point de vue à partir duquel on fasse une assertion, je n’y objecte jamais, car Lui seul est tout en tout, Lui seul est celui qui a une forme et en est dépourvu.

Un arbre est arrosé par ses racines. Les racines de l’homme, c’est son cerveau où le raisonnement, son intellect est constamment au travail. Grâce au japa, à la méditation, à l’étude approfondie des Ecritures, on progresse vers le but.

Je ne dis jamais :’je vais faire ceci, je vais faire cela’. C’est vous qui me faites faire toutes les oeuvres qu’il est en votre pouvoir de me faire faire.

Ce corps répond au niveau de compréhension de l’interlocuteur. Quelle limite peut-on donner aux opinions de ce corps ? Mais si vous suivez une voie d’approche traditionnelle, vous pouvez atteindre le but et au-delà demeure ce qui n’a pas été atteint. Mais là où il n’y a pas de distinction entre ce qui est atteignable et ce qui n’a pas été atteint, c’est ‘Cela’ même. Ce que vous entendez dépend de la façon dont vous jouez de l’instrument. Pour ce corps les différences d’opinions représentent une question qui ne se pose pas.

C’est en cherchant à vous connaître vous-même qu’on peut trouver la Grande Mère de tous.
Vous ne pouvez pas ? Pourquoi ? Vous devrez le faire de toutes façons. En vérité, l’être humain peut tout faire. Qui peut dire ce qu’Il donnera à qui et par quel intermédiaire ? Tout est Sien, entièrement Sien ? Qu’avez-vous apporté avec vous à la naissance ? N’étiez-vous pas les mains vides ? Et tout ce que vous avez acquis, était-ce réellement à vous ?

Vous utilisez les termes ‘ordinaire’, ‘extraordinaire’ ; A mes yeux il n’y a pas de différence ; c’est comme un clignement des yeux.

Je n’ai pas eu ce genre de renoncement dans votre sens ordinaire du terme. Car ce corps a vécu avec un père, une mère, un mari et d’autres parents ; ce corps a servi son mari donc vous pouvez l’appeler une femme. Il a préparé les repas pour tout le monde, vous pouvez donc l’appeler une cuisinière ; il a fait toutes sortes de travaux de récurage des plats et de ménage, vous pouvez donc l’appeler une servante ; mais si vous regardez les choses d’un autre point de vue vous réaliserez que ce corps n’a servi personne si ce n’est Dieu. Car… j’ai simplement considéré chacun comme une manifestation du Tout-puissant.

Un jour un monsieur demanda à Mâ après l’avoir vue en samadhi :
‘vous étiez évidement en communion avec Dieu ; maintenant vous devez redescendre à notre niveau pour nous dire des choses qui puissent nous aider.’
Shri Mâ sourit et dit :’Etes-vous différents de Dieu ? je ne sens ni montée ni descente. A mes yeux tout est identique. Seules les réactions corporelles diffèrent’.
Vous voir vous-même en chacun et réaliser que chacun est en vous-même, c’est le but suprême de la connaissance spirituelle.

Q : Mâ, comment se fait-il qu'aussitôt qu'on se met en méditation toutes sortent de pensées se mettent à surgir et à s'imposer au mental?
Mâ : Ne savez-vous pas pourquoi on ne peut se concentrer? Le désir agit comme une force de dissuasion: de même, lorsque vous cherchez à pénétrer dans la mer, les vagues vous repoussent vers la plage; si vous persévérez et atteignez un niveau plus profond, les vagues cesseront de vous empêcher d'aller plus loin.

Comment un être humain peut-il être dépourvu de courage? Pour atteindre la vérité, on doit endurer toutes les difficultés en demeurant à tout jamais dans la patience: Ce sont les obstacles qui engendrent la patience: Ecrivez à mon ami et dites-lui qu'il doit devenir un voyageur sur le sentier où la Paix peut être trouvée.

Un pèlerin sur le chemin de l'Immortalité ne contemple jamais la mort. Par la méditation sur l'Immortel, la peur de la mort s'éloigne considérablement. Souvenez-vous de ceci: c'est dans la mesure où votre contemplation de l'Un deviendra ininterrompu que vous avancerez vers une Réalisation pleine et entière

La quête de la vérité devrait déterminer toute la quête de la vie humaine. Le désir authentique ouvre lui-même la voie à la Réalisation..

Dans notre périple pour traverser la vie de ce monde personne ne demeure heureux. Le pèlerinage jusqu'au But de l'existence humaine est la seule voie vers le bonheur suprême.

Tout d'abord, il doit être clair que c'est l'action du pouvoir du Guru qui met en branle le pouvoir de votre propre volonté; en d'autres termes, on peut dire que ce pouvoir de la volonté vient du pouvoir du Guru.

Le Bonheur Divin -ce que vous appelez parama sukhadam- est une félicité pure et sans mélange, un bonheur en soi.

"Je suis Ton instrument; daigne oeuvrer à travers Ton instrument" En regardant toutes la manifestation comme l'Etre Supreme, on obtient la communion.

Quelque soit le travail qu'on entreprenne, qu'on le fasse avec tout son être et dans l'esprit suivant: 'Il n'y a que Toi qui travaille!'. Ainsi, il n'y aura pas d'occasion d'affliction, de détresse ou de chagrin.

Tout devient fluide et doux quand on a ressenti qu'on a été touché par la
bénédiction de son contact.

Dépendez absolument de Lui, quelques soient les conditions dans lesquelles vous puissiez vous trouver, maintenez Son souvenir uniquement. Que ceci soit votre prière: 'Seigneur, il t'a plu de venir à moi sous forme de maladie. Donne moi la force de la supporter, ceins-moi les reins de patience et fais moi comprendre que c'est Toi qui demeure en moi caché de cette façon.

En tout temps, soutenez en vous la contemplation du Divin et le flux de son Nom. Par le Nom, toutes les maladies se remettent facilement.

Abandonnez-vous à Dieu dans tous les domaines sans exception. 'Qu'il fasse ce qu'il veut de moi, je ne suis qu'une créature entre ses mains’, voilà quelle doit être votre attitude d'esprit.

Rester calme et paisible en toutes circonstances est le devoir de l'être humain.

Satsang signifie Dieu lui-même dans son être essentiel.
Sa (Cela) veut dire l’Atma qui est éternellement et spontanément lumineux.
Quand il y a un rassemblement de personnes dans la lumière de cette atma, c’est le satsang.
Satsang, l’association à l’Etre, est la seule association et tout le reste n’est que non-satsang. Là où il n’y a pas d’Etre, sat, là est la destruction. Le seul devoir de l’humanité est de renoncer complètement à la destruction, de s’en détacher totalement (asang-nisang) et de diriger son regard vers cette Lumière essentielle. C’est pour cela qu’il faut chercher à être dans un satsang permanent.

Si l’on veut connaître son monde intérieur il ne suffit pas d’abandonner le monde extérieur, car l’image de celui-ci est comme gravée en nous. Ce monde, jagat, est une réflexion, une évocation de l’Eveil, jagrat. Ne vous laissez pas hypnotiser par des bonheurs, ananda, éphémères et prenez refuge auprès du Seigneur qui règne au-dedans de vous (antaryamin)

Dieu vous a pourvu de mains pour adorer le Seigneur, d’une bouche pour louer le nom du Seigneur, d’yeux pour voir l’image de Seigneur, d’oreilles pour entendre les paroles du Seigneur, de pieds pour faire le parikrama (circambulation) du Seigneur. Maintenant, qu’attendez-vous de plus?

Celui qui est assis dans son coin (kona) a trouvé le trikona, les trois mondes la terre et les mondes supérieurs et inférieurs.

Quand on a demandé à Mâ pourquoi tout le monde l’aime, Mâ a répondu:
il y a relation avec l’Atma, c’est pour cela que vous aimez ce corps. Ce corps restera où vous l’installez et de la façon dont vous l’avez installé et il mangera ce que vous lui servez. Pour ceux qui n’ont personne tout le monde fait partie de leur famille. Ce corps n’a rien qui lui soit propre.

Quand on demandait de nombreuses fois comment atteindre la réalisation, Mâ disait répétitivement: Suivez les conseils de votre Guru. Si l’on n’a pas trouvé le Guru, il faut répéter le Nom qu’on préfère.
Le Japa est ce qui devient une partie intégrante de votre être, sans laquelle vous ne pouvez vivre.
Le réel pranava (le Om fondamental qui était là à la création du monde et qui continue de résonner pour ceux qui savent l’écouter) survient quand il ne reste plus de différence entre le masculin et le féminin, quand tout le monde devient un, quand tout les noeuds, granthis, sont ouverts. Quand on a obtenu cela le pranava réel se manifeste

Devenez des buveurs de nectar, vous tous, buveurs du vin de l'immortalité. Cheminez sur la route de l'immortalité, où ni mort ni maladie n'existent.

Quand vous sentez le pouvoir en vous, quand une lumière neuve point à l'intérieur comme le soleil à l'aube, cela grandira en intensité dans la mesure où vous réussissez à le garder caché sous un calme et une tranquillité complète. Si la moindre ouverture apparaît, il y aura toujours le risque que cela se gaspille.

Les efforts soutenus s'achèvent dans le fait d'être sans effort -en d'autres termes, ce qu'on a atteint par une pratique constante est finalement transcendé, c'est alors que la spontanéité vient.

« Nous écoutons tant de belles choses! »
Mâ:« Beau? Aussi longtemps que vous faites une distinction entre beau et laid, vous n'avez pas écouté».

Il est bon de tirer profit des bonnes activités (satkarma), celui qui doit agir, qu'il le fasse d'une façon pure (sattva guna). Si vous êtes constamment pur et libre, la lumière constante, éternelle se manifestera d'elle-même. Si l'on fait quelque chose, un fruit en résulte: vous ne pouvez rester sans agir, donc fait de bonnes actions (sat-kriya).

«Qui suis-je?» -ce travail divin qui ouvre la voie fera aussi s'ouvrir la voie de la lumière du Soi (svayam-prakash). Il faut tout prendre en compte pour se trouver soi-même. Pratiquez (kriya karo) pour vous trouver vous-même ainsi que pour trouver Dieu.
Dans ce monde d'incomplétude, il n'y a rien qui ressemble à la paix complète.
Dans le monde, tout est le fruit de la force de la volonté (ou de la Volonté divine, iccha shakti)

Le premier degré qui va vers la connaissance du Soi, c'est la pratique d'un état d'esprit (bhav) simple et pur.

Mâ était en train de partir de Nainital, les visiteurs lui dirent:
«Quand vous allez partir, nous nous sentirons très seuls; comment faire face à cela?»
Mâ : Jamais je ne m'en vais. Pourquoi voulez-vous me repousser? Je suis toujours avec vous
- Alors, vous demeurez dans nos coeurs?
- Dans vos coeurs? Pourquoi voulez-vous me confiner en un lieu particulier? C'est le sang de votre sang et l'os de vos os que je suis. C'est la vérité.Je ne dis pas de mensonges.

Q : Est-ce que la liberté est une illusion?
Mâ : Non, l'homme est libre
Q : Mais l'homme est un individu, un égo, et l'égo est une illusion, comment peut-il donc être libre?
Mâ : Oui, l'homme extérieur qui est identifié avec l'égo n'est pas libre, mais en réalité l'homme est libre, l'ati-manush [l'homme véritable, au-delà du commun] est libre.

Le chemin qu'on a choisi doit être poursuivi avec une grande vigueur afin de pouvoir développer la pureté du coeur et de l'esprit. Quand le but est toujours devant soi comme une réalité vivante, tout le nécessaire viendra de lui-même.
Si vous pouvez développer la beauté intérieure et l'installer dans ce temple glorieux qu'est votre coeur, vous serez capable de percevoir la beauté en tout.
Où que vous alliez, n'importe où et n'importe quand, allez-y de tout votre coeur et de toute votre âme, et personne ne vous paraîtra étranger.

Aucun mal ne peut submerger celui qui reste étroitement associé au Nom de Dieu. Si le flot du nom de Dieu est entretenu, chaque travail mènera au bien.

Balloté qu'il est entre les épreuves et les plaisirs de la vie de famille, l'homme du monde sent parfois s'éveiller en lui un esprit de renonciation avec une aspiration désespérée pour Dieu. Quand il en va ainsi, celui qui mène la vie de famille est en meilleure position que bien des ascètes qui ont quitté foyer et parents.

Puisque l'Esprit éternel s'est répandu dans les créatures, il est obligé que l'appel divin au retour à Shiva se fasse entendre en chacun : tous les êtres vivants, chaque créature doit être retransformée en Shiva.

Le Suprême est la Joie en soi. C'est pourquoi le but de la vie pour tous les êtres vivants est la Joie (ananda) : en tout temps, donnez et recevez le bonheur.
Si vous êtes capable d'aimer Dieu réellement - c'est l'achèvement de tout amour.
Le désir intense pour la réalisation de Dieu est lui-même la voie qui y conduit.
Si quelque chose doit être obtenu -quoi que ce soit, de quelque manière que ce soit- cela doit être obtenu de LUI seul.
Le devoir obligatoire de l'homme en tant qu'être humain est de chercher refuge à Ses pieds.

Les jours s'écoulent; vous en avez déjà laissé passer tellement; efforcez-vous d'utiliser au mieux le nombre de jours qui vous restent à vivre.

Le courant incessant, sans fin, de miséricorde et de compassion divines se déversent sans cesse : dans ce courant baignez-vous.

Où va celui qui part et d'où vient-il ? Pour ce corps [Mâ] il n'y a ni allée ni venue. Ce qui existait avant existe même maintenant. Qu'est-ce que cela fait si l'on meurt ou si l'on reste en vie ? Même après la mort Il existe encore, alors pourquoi se sentir bouleversé ?

Le voyage de la vie doit inévitablement se dérouler de la manière que vous avez décrite. Scrutez chaque foyer et voyez combien de personnes n'ont jamais connu de deuils. C'est pourquoi la seule manière de sortir de cette misère est la voie de la réalisation du Soi.

Le Soi, en lui-même contenu, ne faisant appel qu'à Lui-même pour Sa propre Révélation -ceci, c'est le bonheur.

Que vous fassiez un effort pour établir un traitement médical est aussi l'expression de Sa volonté. Vraiment, Lui, l'Unique, est toute chose. Tu es, en vérité, la maladie, Tu es le remède et le pouvoir de guérir - dans tous les aspects et sous toutes les formes, seul Tu es.

C'est en cherchant à connaître son Soi que l'on peut trouver la Mère Divine.

Oui, si vous pouvez rester silencieux et en harmonie avec tout votre entourage, ce sera excellent. Essayez de rester immobile et sans rien manifester aussi longtemps que possible.

Parler de Dieu est la seule chose qui vaille; tout le reste est vain et conduit à la souffrance.

On ne peut renoncer à l'attachement par l'effort. C'est seulement en renforçant l'ardent désir de Le trouver, que tous les autres désirs s'effaceront. Le bonheur et la paix sont le but de chacun, car ils sont en fait présents profondément en chacun, et on ne peut y renoncer. On ne doit renoncer qu'à ce qui doit disparaître de toute façon.

Quand vous sentez naître des pouvoirs en vous, quand une nouvelle lumière luit de l'intérieur, plus vous la garderez cachée en un calme profond et dans la tranquillité, plus elle croîtra en intensité. Si vous lui entrouvrez la moindre issue vers l'extérieur, craignez qu'elle ne s'échappe. Soyez vigilant ! Il procurera Lui-même tout ce qui est nécessaire -initiation, instruction- quoi que cela puisse être.

Quand un travail impersonnel est exécuté et regardé par un spectateur, une joie profonde surgit de l'intérieur. Ce corps vous parle aussi d'un autre aspect - pouvez-vous deviner ce que c'est ? De même que le Bien-aimé est le Soi, ainsi la destruction est aussi Lui – de même aussi que ce qui est détruit. Il en est ainsi là où le Soi est et rien d'autre que le Soi. Si vous êtes si complètement concentré dans une direction donnée que vous ne pouvez vous empêcher d'agir dans ce sens, une action erronée devient impossible.

Combien d'étudiants vont à l'université, mais combien peu parmi eux sont les premiers, bien qu'ils soient tous enseignés par les mêmes professeurs? Personne ne peut prédire à quel moment particulier les circonstances vont s'enchaîner pour faire survenir le Grand Moment pour chacun. Il peut y avoir un échec pour commencer, mais ce qui compte, c'est le succès final. Un aspirant ne peut être jugé par des résultats préliminaires. Dans le domaine spirituel, le succès final signifie qu'il y a eu un succès déjà dès le début.

Toute chose est infinie - infini et fini sont en fait la même chose; dans une guirlande le fil est un, mais il y a des vides entre les fleurs. Ce sont ces vides qui causent le manque et le chagrin. Les remplir, c'est être libre du manque

Une dévotion complètement concentrée engendre une pensée profonde, qui s'exprime dans l'action. Le Seigneur descend avec sa lumière sur le fidèle. Son pouvoir s'éveille en lui et en conséquence, une recherche intérieure profonde s'épanouit.

Tant que vous n'êtes pas finalement établi dans cette connaissance Suprême, vous demeurez tous dans le royaume des vagues et des sons. Il y a des sons qui font en sorte que le mental se tourne vers l'extérieur, et d'autres qui l'attirent vers à l'intérieur. Mais ceux qui tendent vers l'extérieur sont aussi reliés à ceux qui l'amènent à l'intérieur.

Ce qu'on reconnaît comme le fruit de l'effort n'est rien d'autre que la mise en lumière de l'aspect particulier vers lequel on a dirigé l'effort. la lumière dévoilée (nirâvaran prakâsha), c’est Lui-même, l'Eternel.

Tandis qu'on est absorbé en méditation, que l'on soit conscient du corps ou non, en toutes circonstances, il est impératif de rester complètement éveillé, on doit strictement éviter l’inconscience.

Quand on devient capable d'une méditation effective et dans la mesure où l'on contacte la réalité, on découvre la joie ineffable qui demeurent cachée même dans les objets extérieurs.

La vision réelle est cette vision où il n'y a pas quelque chose comme « celui qui voit » et « ce qui est vu ». Elle est sans yeux, on n’a pas à la contempler avec ces yeux matériels, mais avec les yeux de la sagesse. Dans cette « vision sans yeux », il n'y a pas de place pour la "di-vision".

Afin d'annihiler ce qui est indésirable (anishta), l’esprit doit être enraciné dans l'adoration du Bien-aimée (ishta). la notion qu’Il est éloigné doit être complètement abandonné.
O Dieu, Tu es à l'intérieur et à l’extérieur, dans chaque veine et chaque artère, dans chaque feuille et brins d'herbe, dans le monde et au-delà de lui.

On doit savoir accueillir de bon cœur l'éveil du sentiment de manque, il ouvre le chemin. Il est là, à chaque pas, pour transformer en expert celui qui n'est pas suffisamment prêt. C’est Toi qui Te manifeste sous forme du sentiment de manque et de vacuité, Toi et personne d'autre. Je prends refuge en Toi, je prends refuge en Toi.

Combien de siècles avez-vous passé dans un genre de vie inutile - venir et s'en aller ! Par le pèlerinage vers l'intérieur, le fossé qui vous sépare de votre propre Soi s’évanouit. Même si, après avoir reçu un coup, on tombe, on doit se relever à cet endroit même. Personne ne tombe de façon répétitive. Un effort soutenu, voilà le devoir de l'homme, c’est sa vraie nature de l'être humain.

Si quelqu'un passe toutes ses vingt-quatre heures en japa, méditation, contemplation et des exercices similaires, il est par là même engagé constamment dans le service de Janârdana (Dieu sous forme d'être humain). Et si on trouve impossible d'être constamment engagé dans le japa et la méditation, on doit utiliser chaque moment de libre pour accomplir le service du Bien-aimé divin, de Janârdana, qui est également présent dans tous les êtres humains - en considérant que tout est Cela. Pratiquer ainsi purifiera l'esprit et le cœur.

Un être humain peut à coup sûr être victorieux dans toutes les directions. On doit absolument garder l'esprit tout à fait alerte. Après avoir passé une vie plongée dans l'ignorance, il nous faut changer d’orientation. Dites la vérité d'une façon audacieuse et avec un cœur fort ; ainsi la vigueur de la vérité augmentera. C'est la vérité qui illumine le Chemin et qui indique la direction qu'on doit prendre. Il faut savoir préserver sa propre individualité avec tact, tout en se comportant d'une façon polie avec les autres et ainsi notre relation à chacun sera un succès.

Ne permettez à personne de vous garder sous sa coupe. Nourrissez la beauté de votre disposition intérieure par une pratique régulière d'une pensée pure, orientée vers la Réalité, afin que l'agitation mentale ne puisse vous atteindre. Développez une manière de voir élevée, magnifique et noble.

On doit garder le japa silencieux tout le temps. On ne doit pas gaspiller inutilement les respirations: à chaque fois que l'on n'a rien de particulier à faire, on doit pratiquer silencieusement le japa au rythme de sa propre respiration - en fait cet exercice doit continuer constamment juste au moment où la récitation du japa est devenue aussi naturelle que la respiration.

C'est le moment de vous former vous-même. Vous devrez vous appuyer sur le renoncement et le courage afin de vous libérer des mauvaises tendances que vous avez acquises dans des vies antérieures, qui vous ont menés à la souffrance et à la douleur. Tentez de rendre votre cœur semblable à un sanctuaire consacré à Celui qui est entièrement bon, et désirez le non-désir. La première chose, c’est de se sentir attiré vers Dieu.

Soyez complètement constant dans votre service. Tout ce que vous avez à faire pour quelqu'un d'autre, faites-le dans un esprit de service.
Vous devez aussi porter une attention particulière à un autre sujet : il vous faut abandonner complètement la paresse. Quand il est question de pratiques spirituelles ou de bonnes actions, le manque d'envie et la léthargie doivent être complètement exclus. Les difficultés qui peuvent survenir lorsque vous rendez service à quelqu'un doivent être supportées avec joie.

Faites la charité, engagez-vous dans le service, pratiquez l'obéissance, et vous en viendrez à comprendre par vous-même dans quel esprit ces actes sont accomplis par votre intermédiaire.

Soyez convaincus que, quelles que soient les circonstances dans lesquelles vous vous trouvez, c'est là même que l'expérience de l'illumination peut survenir. Ne vous complaisez jamais dans l'idée que vous êtes impliqué dans les péchés et les mauvaises actions et que donc, vous ne pouvez parvenir nulle part. En toutes circonstances et constamment, sentez-vous complètement prêts à cheminer sur la voie qui mène au Suprême. Qui peut dire à quel moment votre action de donner, de servir ou d’obéir deviendra un acte de consécration à l’Unique ? Tout est possible.

On doit tout le temps se souvenir que le pouvoir de discernement et de pensée juste s'accroît en proportion du temps passé en méditation. Le sadhaka en viendra alors à connaître intuitivement ce qui est essentiel pour lui dans sa recherche. Il observera que son esprit devient de plus en plus absorbé dans le souvenir de Dieu et son attachement aux objets des sens diminuera de façon correspondante.

Vous plantez une graine et il en pousse un grand arbre, avec toutes ses branches, ses ramifications, ses feuilles et d’innombrables nouvelles graines.
Une multitude infinie d’arbres sont latents dans chaque graine.
Pouvez-vous percevoir cela ?
C’est sans commencement et sans fin.

La graine a-t-elle le désir de faire un arbre ?
Un arbre a-t-il le désir de nous abriter dans la fraîcheur de son ombre ?

Une graine que l’on garde dans la main ne peut germer.
Pour révéler toutes ses possibilités, elle doit se métamorphoser en plante et porter des fruits.

Une graine ne germera pas si l’on passe son temps à la déterrer pour l’observer.

Que la graine ne soit pas bien identifiée n’empêche pas l’arbre de pousser.

Mouvement, repos, perdent leur distinction pour qui voit.
Mouvement… repos…, la graine enfouie dans la terre repose, mais dans le même instant, le processus de germination commence, un mouvement !
Si se mouvoir signifie ne pas rester en place, comment se fait-il qu’ici mouvement et repos coïncident ?
C’est ainsi !
De la même façon chaque instant de la croissance de l’arbre est un point de repos et un passage…

Les feuilles poussent, tombent, ce sont autant de changements de condition.
Il s’agit toujours du même arbre.
Et cela continue…
En un moment unique.
L’arbre est en puissance des arbres, des feuilles, des fruits sans nombre, des mouvements infinis et une stabilité indescriptible.
Un instant contient en puissance des instants innombrables, où repose le Seul Instant.

Pensez à l’arbre. Des graines naissent de sa ramure.
Une de ces graines à son tour peut engendrer un arbre et toutes ses potentialités : un devenir infini, un être infini, une manifestation infinie.

La semence fait pousser l’arbre.
L’arbre fait pousser la semence.
Quand nous nous concentrons sur Une chose, pourquoi l’intégralité du UN ne se révélerait-elle pas ?

Les arbres sont vivants tout autant que vous et ils ont leurs propres langues .
Ainsi vous pouvez parler à un arbre, mais vous ne connaissez pas son langage.
Si vous le connaissiez , vous pourriez converser avec lui.
Les arbres aussi ont leur langage.
Dieu est dans tout.
Sa création est infinie ainsi que son Jeu.

L’arbre porte des graines et de ces graines des arbres croîtront.
Une petite graine contient en puissance un grand arbre qui recommencera le cycle.
Que l’Un est en tout et que tout est en l’Un doit se révéler simultanément.

Lorsqu’on regarde une graine, l’on ne voit que la graine, mais ni la plante ni rien d’autre .
Lorsque l’arbre s’est développé, il porte des feuilles, des fleurs, des fruits, c’est d’une infinie variété.
Dans la graine comme telle, nulle autre chose n’existe, et par conséquent, l’on peut dire « elle n’existe pas ».
Pourtant, lorsque l’arbre est présent, tout s’y trouve de nouveau.

Vous voyez un bouton de fleur et ne voyez que lui, et pourtant ce petit bouton contient déjà la fleur épanouie, le fruit, la semence et la plante tout entière.
La manifestation est universelle et sans limite, mais la vision que vous en avez est partielle et dépend d’un certain point de vue, de ce qui apparaît à vos yeux à un moment donné.

Dans une guirlande de fleurs, il y a un fil, des fleurs et des espaces vides entre les fleurs.
Ces « manques » sont causes de souffrance.
Comprendre ce qui unit et délivre de tout manque.

Il n’est pas utile d’annoncer qu’une grenade est mûre.
Sa couleur et son parfum parlent d’eux-mêmes.

Question : Dans quelle partie du corps est situé le centre du cœur ?
Mâ : Y a-t-il un endroit où il ne soit pas ?
Pensez à un arbre, depuis la racine jusqu’à son sommet, tout était contenu dans une graine.
Une branche ne peut-elle pousser n’importe où sur l’arbre et donner fleurs et fruits ?
Les graines que vous semez se trouvent partout en puissance dans l’arbre.

Quand l’écorce de l’arbre fut entamée, ce corps reçut la blessure et ressentit la souffrance.
Laissons cela. Si l’on évoquait plus longtemps de tels événements en sa présence, ce corps se raidirait probablement.

Le sens du manque, du vide (abhâva) et notre être vrai (svabhava), se situent exactement au même endroit.
En fait, ils sont CELA et CELA seulement.
Que représente ce sens du manque ou de l’être vrai ?
Lui, rien que Lui, pour la bonne raison qu’il n’y a qu’une seule graine, qui est arbre aussi bien que la graine et que toutes les étapes du processus de transformation.
En vérité : Lui seul.

Tout travail accompli dans l’esprit de servir Dieu, comme les nouvelles pousses remplacent les anciennes feuilles, délivre de l’attachement au monde pour mieux lier à Dieu.
Plutôt que de tourner vers le dehors, il tourne vers le dedans.
Le processus est naturel.
Voyez aussi comme les vieilles feuilles tombées au pied de l’arbre fournissent un excellent engrais.
Rien n’est vain. Sachez-le !

Une graine que l’on a fait frire ne pourra plus jamais germer.
C’est comme ça : une fois que vous avez réalisé l’Unité, vous pouvez faire n’importe quoi – il ne s’y trouvera plus aucun germe de karma.
Quand il n’y en a pas, toutes formes, toutes variétés ne sont que CELA.

Dès que vous avez trouvé le Soi, l’univers entier vous appartient.
De même, qu’en recevant une graine, vous recevez en puissance un nombre infini d’arbres, de même devez-vous capter l’Instant Suprême Unique, qui, en se réalisant, ne laissera plus rien qui ne soit réalisé.

Les approches par lesquelles les humains ont réalisé le Soi sont d'une infinité variété ; et chaque variété comporte d'innombrables aspects. Tous ces modes de recherches m'apparurent comme des parties de moi-même.

- Vos réponses sont tellement en accord avec nos Ecritures que vous n'avez pas étudiées... Comment est-ce possible ?
Mâ a répondu :
- Il y a le grand livre de la vie. Si on s'y plonge profondément, toutes les vérités expliquées par les Ecritures sont là, prêtes à se révéler !

Une direction donnée permet d'atteindre un but donné ; tout le reste, par ailleurs, demeure hors d'atteinte. Mais quand la différence s'évanouit entre ce qui s'atteint et ce qu'il y a hors d'atteinte, alors Cela se révèle!... Le mystère de l'univers se révèle à qui sait savourer le non-quoi-que-ce-soit.


A la question de : "Quel est le vrai darshan ?" Mâ a répondu une fois :
"voir ce qui une fois vu enlève tout désir d'en voir plus haut, entendre ce qui une fois entendu enlève tout désir d'en entendre plus !"

Vous vous émerveillez vis-à-vis de celles et ceux qui renoncent au monde... En réalité, c'est vous qui renoncez à tout ! Quel est ce tout ? Dieu , ni plus ni moins ! le laisser de côté est la renonciation suprême! (à ce moment-là la, elle éclate de rire !)

Dans le domaine spirituel, vous savez vous sentir libre de toute obligation ! Vous réservez aux autres domaines de votre vie votre grande capacité à être dépendant... (autres rires !)

Une histoire de Mâ :
Les ânes d'un pauvre blanchisseur étaient laissés libres la nuit. L'homme n'avait pas assez de corde pour les attacher tous, et les ânes s'échappaient; il devait chaque matin leur courir longtemps après. Il eut un soir une idée. Il toucha le jarret de ses ânes avec son petit bout de corde et les retrouva le lendemain matin à la même place. Ils s'étaient crus attachés !

Une femme lui demande :
"Mâ, vous êtes toujours dans la béatitude. Comment faites-vous pour maintenir cette béatitude ?"
Mâ rit : "comment gardez-vous vos jupons en place ? Même dans le chagrin, même dans la tempête, vous ne perdez pas votre sari... Le maintenir est si lié à votre vie, même s'il glisse un tant soit peu, vous le réajustez aussitôt. Pour la béatitude, c'est pareil, elle vient d'elle-même !"

Ce corps ignore comment on instruit Il converse simplement avec ses pères et mères... Tirez de ce que vous dit ce corps ce qui vous conduira à la joie ultime, et pas seulement ce qui vous arrange !

Soyez-en sûrs, où que vous en soyez, de là peut surgir l'éveil ! Ne vous figez pas sur des idées que vous êtes dans le péché, ou empêtrés dans l'imposture et qu'il n'y a plus d'issue. A chaque instant, en toutes circonstances, tenez-vous prêts à prendre la direction de l'ultime. Qui sait à quel moment vos dons, votre serviabilité, vos gestes de respect, refléteront enfin votre entière consécration à l'Un?
Cela survient

Si l'initiation est transfert de pouvoir, le mantra n'est pas son seul support : des fleurs, des fruits, des gâteaux peuvent aussi servir à cela !

Si vous balancez un seau, l'eau s'agite. Posez-le, l'eau se repose. Essayer de poser votre corps. Si vous rester longtemps immobile, avec une réelle détermination, votre mental finira par se calmer. L'agitation est dans sa nature, mais aussi la stabilité. Restez assis longtemps et répétez un des noms de Dieu. Le mental gambadera ici ou là, mais ne relâchez pas votre effort. Si le mental refuse de céder, pourquoi céderiez-vous ?

Question : Je n'ai aucune foi, et je ne vois pas comment cela pourrait changer ! Qu'en pensez-vous ?
Mâ : vous dites que nous vous n'avez aucune "foi " : eh bien, établissez-vous fermement dans cette conviction ! Car, où est le "non" est fatalement le "oui"!
Qui peut prétendre être au-delà de la négation de l'affirmation ?
La foi est un geste fondamental, une impulsion naturelle à l'être humain, la foi en Dieu en découle. La vie humaine est ainsi faite que personne ne peut dire "je ne crois en rien", vous croyez toujours quelque chose !
Le mot manush (humain) est constitué de man (esprit) et hush (conscient) ; cela induit qu’il n'y a pas d'humanité sans esprit ouvert et sans vigilance, cela montre que le penchant naturel de l'être humain est de prendre pleinement conscience de la réalité.
Quand les enfants apprennent à lire et à écrire, et doivent s'attendre à être corrigés ! Dieu aussi "corrige". C'est la preuve qu'Il prend soin des humains ! Ces corrections déplaisent; en fait, elles transforment les cœurs et mènent à la paix. En compromettant des satisfactions ordinaires, elles font cheminer vers la Joie suprême
Le corps humain survit par un perpétuel va-et-vient de la respiration. Quel inconfort ! De même, dans la vie, vous pouvez circuler en touriste qui va, vient, saute d'un lieu à l'autre, d’une distraction à une autre... Ou bien être un pèlerin lié son être profond et qui avance vers sa vraie demeure : la pleine Connaissance

Les lampes du monde s'allument et s'éteignent. Il est une lumière éternelle qui ne peut passer. Cette lumière permet de percevoir les lumières extérieures et toute chose dans l'univers. Parce qu'elle luit en vous, vous voyez. Parce que la Connaissance suprême réside en vous, pouvez acquérir les autres formes de connaissance. L'esprit est comme la racine d'une plante : irrigué, toute la plante est désaltérée.
Parfois vous vous exclamez que vous n'en pouvez plus ! Mais aussitôt rentrés chez vous, vous vous sentez bien !

Question : à mon sens, il ne peut y avoir une vision intégrale de l'Etre suprême, au plus, nous en aurons une vision partielle... Qu'en pensez-vous ?
Mâ. Si vous pensez que l'Etre peut se mettre en morceaux, alors vous pouvez employer le terme de "partiel ". Mais peut-il y avoir des "parts d'Absolu"? Vous raisonnez en termes de parts, et vous voulez prendre "votre" part, n’est-ce pas !
Il est le Tout, Celui qui est.

Question : mais alors, il doit bien y avoir au moins des niveaux dans la Connaissance?
Mâ : où est la connaissance des formes du Sans-forme, il ne peut y avoir de niveau ; aller pas à pas concerne la période où l'on cesse tout juste de courir derrière les objets, et où l'on se tourne vers l'Eternel qui n'est pas encore une évidence, sa quête est devenue "intéressante" cette progression réserve des expériences... Là où est la pensée, est fatalement l'expérience ! Les expériences traduisent les mille façons d'approcher la Connaissance suprême. L'esprit qui s'était d'abord empêtré dans la matérialité, affirmant que jamais on ne peut savoir s'Il existe ou non, et qui tournait le dos à "tout cela" finalement rebrousse chemin ! N’est-il pas naturel que la lumière lui parvienne, "accommodée" à sa situation ?
Les états possibles et imaginables ont un nom.
Mais les états particuliers cessent, quand le Soi est enfin reconnu !

Question : Je suis pris dans les filets de l'illusion (mâyâ). Comment en sortir ?
Mâ : à la machette. C'est comme ça qu’on se fraie un chemin dans la jungle. Pour cela, il faut déjà s'enfoncer dans la jungle. Nous parlons de l'illusion de qui ? Les jeux d'illusions de Dieu n'ont pas de commencement. Pourtant ils peuvent avoir une fin. Même au plus profond de la jungle, on peut ouvrir une clairière.
Un pot bien astiqué révèle sa qualité. "Cela qui est" resplendit quand on a suffisamment frotté! Comment retirer la pellicule de l'illusion ? Dans la compagnie des sages, et en suivant les conseils de son guide (gourou).
Tant que le guide de n'a pas été trouvé, tous les noms font écho à Son nom, toutes les formes sont Sa forme, toutes les qualités, Ses qualités.
Réfléchissez bien à cette question : comment me libérer de l'illusion ? Quelle est la voie ? Quels sont les moyens ? D'une façon ou d'une autre, pensez toujours à Lui. Nos pensées, nos paroles, dédions-les Lui. Le reste n'est que futilité et souffrance.
Dieu peut se révéler indépendamment de vos efforts. Si vous vous êtes engagés dans des exercices spirituels, c'est que pendant des vies vous n'avez voulu satisfaire que vos envies.
Si après avoir gaspillé tant de vies, vous avez l'intelligence, la bonne idée de décider : "Maintenant ça suffit ! Je ne veux plus tourner en rond de naissance en naissance !"... Alors vous vous engagerez sérieusement dans une ascèse réelle. Sinon vous vous réabonnez à de nouvelles souffrances, vie après vie, ballottés par vos appétits et vos passions.
Il n'y a que Dieu, rien d'autre. Ne pas s'en apercevoir est dû à votre brouillard mental. Engagez-vous dans une discipline, kriya, qui vous convienne, qui soit dans votre style d'approche.

Question : je vous ai entendue dire que tous les instants sont contenus dans l'Instant suprême. Je ne comprends pas.
Mâ : le moment de naître conditionne une nouvelle expérience de vie : à l'Instant suprême, tout est accompli ! Notre destin est comblé !
Quand il n'y a plus rien à brûler, là est le moment de toute éternité ! Saisir ce moment là est votre destin. En réalité, il est Cela ; Tout-Cela. Comment Cela pourrait laisser quoi que ce soit en dehors ? Qui a plongé dans ce courant ne peut plus séparer présent, passé, futur.
Les moments tels que vous les vivez sont tétanisés. L'instant contient l'être et le devenir, il contient tout ; rien n'est là et tout est là.
Il n'y a pas même d'opposition entre cet Instant et des moments qui ne sont que des bouts de temps ! L'Instant est temps, mais pas ce que vous nommez "temps". Le temps, samaya est saturé de Soi , sva maya, « tissé du seul Soi » ; rien n'existe, sauf le Soi !


1. Dites-vous toujours : Oui, Sa grâce est partout. Je suis inondé par elle, et vous verrez alors qu'il en est bien ainsi.

2. Etre dénué de tout souci, voilà vraiment la méditation suprême !

3. La souffrance ? La souffrance de qui ? Qui cause de la souffrance à qui ? Il demeure en Lui-même. Quand il vous arrive de vous mordre la langue avec vos propres dents, est-ce que c'est remarquable ? Tout est en Lui seul.

4. La manière de fonctionner du monde, c'est ce que vous êtes en train d'expérimenter : Etre né dans celui-ci, c'est souffrir et être heureux. Si vous voulez aller au-delà de cette paire d'opposés, prenez refuge à Ses pieds !

5. Les décrets divins sont pour votre bien. Est-ce que le docteur ne vous fait pas mal afin de vous guérir ? Dieu aussi vous purifie avant de vous prendre dans ses bras. Il dit : "Donne-moi tes impuretés - et prend en retour cette vie immortelle et sans souillure. Certes, Il vous envoie de la souffrance, mais simplement pour éveiller en vous l'aspiration, c'est Lui-même qui accepte votre fardeau de souffrance, les larmes de vos yeux.

6. La souffrance est inévitable jusqu'à ce que vous trouviez refuge aux pieds de Dieu.

7. Il est l'antidote de la peine. Essayez de l'appeler constamment, de méditer sur lui, de le prier. Il est le bien, la paix et la félicité, la vie de votre vie, l'âtman.

8. Dans le monde de l'action aussi bien de l'effort spirituel, le point principal, c'est la patience.

9. Il n'y a que l'homme pour souffrir des épreuves tragiques. Soyez braves, faites-y face avec courage et détermination. "C’est Lui qui agit", en croyant ceci, prenez refuge sous sa protection.

10. Je comprends votre sentiment de découragement profond : vous êtes entouré par les nuages sombres de malheurs imminents. Il est naturel que votre mental soit saisi par la tension et la peur. Comment s'en sortir ? Pour ceux qui sont désespérés, la seule source de soulagement est Dieu. Ne perdez pas espoir. Ayez une confiance complète en Lui, malgré tout. Si vous êtes tombé au sol, utilisez-le comme une planche à ressort pour vous relever ; en effet, c'est le devoir de l'être humain de faire effort quoi qu'il arrive. On ne doit pas considérer la malchance comme un désastre. Ce serait un péché de faire ainsi, car qui est Celui qui envoie la malchance ? Tout ce qu'Il fait est pour votre bien, c'est une loi infaillible. En aucune circonstance, même les plus difficiles, l'être humain ne doit accepter la défaite.

11. Priez pour avoir la capacité d'endurer les épreuves. Rien n'arrive qui ne soit une expression de la grâce de Dieu : vraiment, tout est Sa grâce. Soyez ancrés dans la patience, supportez tout, demeurez en contact avec son Nom et vivez joyeusement.

12. C'est la volonté du Tout-puissant qui prévaut à tout moment, elle est en réalité la loi de la création. La notion de "monde" signifie qu’il y a une ronde incessante de souffrances, un peu de bonheur, et des chagrins de nouveau ; c'est pour expérimenter ceci que l'homme est né. Ne voyez-vous pas que le monde n'est rien d’autre que cela sous des formes infiniment variées ?

13. Ainsi est la nature du monde. En vous ceignant de courage, comme un héros, vous devez essayer de vous calmer vous-même. Il n'y a tout simplement aucun espoir de paix, si ce n'est dans la contemplation de Dieu. Que ce soit votre conviction ferme. C'est le devoir de l'être humain, en toutes circonstances, de chercher refuge en Lui, dont les lois régissent toutes choses.

14. Mettez votre confiance en lui. Vous ne savez pas si, en vous imposant un malheur que vous pouvez supporter, il ne vous dégage pas la route d'un désastre plus grand.

15. Le monde est le lieu de la dualité et donc une source de douleur. Si l'on recherche la réussite mondaine, la souffrance est inévitable. Savez-vous à quoi cela ressemble ? C'est comme frapper volontairement une blessure déjà ouverte afin d'en redoubler la douleur. Se diriger vers Dieu par contre, c'est mettre une pommade adoucissante sur la plaie. Il n'y a pas d'autre manière d'apaiser la souffrance.

16. Un couple qui venait de perdre d'un enfant :
Shrî Mâ : tout arrive selon son karma. C'était votre karma de servir votre enfant pendant quelques années et son karma d'accepter vos services. Parfois, de grands saints doivent renaître pour quelque temps afin d'épuiser dans une atmosphère propice les karmas qu'il leur reste. Quand le processus est terminé, Dieu les reprend. C'est la lîlâ divine. Certaines fleurs tombent sans porter de fruits. C’est la voie du monde. Il y a obligatoirement perte et deuil.
Le père inconsolable demanda : "Où peut-on trouver la force de supporter de telles pertes ?"
Shrî Mâ : souvenez-vous que l’âtman de l'enfant et votre âtman sont un. L’âtman n'est jamais né, ni il ne meurt, il est éternellement, il n'y a que le corps qui se détache et tombe. Faites effort pour ne pas être attaché au corps et ne pas pleurer pour lui. Pleurez pour Dieu seul, si vous devez vraiment pleurer. Souvenez-vous de Lui, répétez son nom sacré. Plongez-vous dans la lecture des Ecritures, cela vous réconfortera, votre chagrin deviendra bien plus léger. Que votre vie soit une vie de consécration ! Votre maison elle-même peut être un ashram. Les souffrances viennent afin de vous rappeler d’orienter votre esprit vers la recherche des bénédictions divines.

17. Une dame qui passait par une période de deuil : Mâ, pendant que vous étiez ici, j'ai oublié la perte de ma fille. Maintenant que vous en allez, je serai submergé par le chagrin comme avant.
Shrî Mâ posa ses mains sur le cœur de la dame et dit avec une grande compassion : "Non, cela ne vous submergera pas de nouveau si vous pensez à Dieu ; répétez son Nom sacré constamment."

18. A une dame dont le mari était en prison pour des raisons politiques durant la période de domination britannique :
Shrî Mâ : A présent, vous vous souciez de votre mari jour et nuit parce que vous êtes sa femme. Avant de l’épouser, il était pour vous un étranger et vous n'aviez pas d'occasions de penser à lui. De même, on doit tout d'abord établir une relation avec Dieu en adorant une de Ses formes qui puisse captiver votre cœur. Ce lien de familiarité accroîtra votre intensité et vous remplira avec des pensées à propos de Dieu lui-même. A travers ce mari, pati, le bonheur vient à vous tout comme le malheur. Mais la félicité vient seulement de ce Seigneur, Pati. Néanmoins, votre mari est aussi une forme de cet Un suprême, si donc vous pouvez penser à lui en tant que tel, vous penserez constamment à Dieu lui-même. Tout et tous sont Ses formes, Lui seul est.

19. Il est naturel d'être bouleversé par le deuil. Parfois, il nous semble que Celui qui est le Bien-aimé suprême de tous est notre ennemi. Néanmoins, nous avons à nous soumettre à Sa volonté quelle qu'elle soit. Chère mère, écoutez la requête de votre petite fille qui parle en ce moment : en ces jours de malheur et de détresse, appelez Dieu et pleurez pour lui. C'est seulement Lui qui vient à l'être humain sous forme de frère ou de mari. Il n'y a qu'en L’invoquant qu’on peut trouver la paix.

20. Essayer de faire revenir l'esprit du disparu n'est pas bon. Très souvent, ce sont d'autres entités qui répondent et l'individu ordinaire n'est pas en position de distinguer entre une manifestation authentique et un faux. Donc, c'est nuisible. Ne laissez pas votre mental être occupés par de tels propos. Au niveau du Soi, vous êtes uni avec votre fils. En ce monde, le bonheur alterne invariablement avec le malheur. Gardez présent à l'esprit qu'elle est en vous sous forme de l’âtman - à l'intérieur de vous. C'est la vérité, ce n'est pas de l'imagination. La naissance et la mort arrivent pour accomplir la volonté divine. Sous toutes les formes et en toute circonstance, il n'y a que Lui seul.

21. Question :. Les gens disent que tout est décidé par sa destinée. Est-ce qu'il est possible de détourner ce sort par des actions convenables ?
Shrî Mâ : Tout est possible avec la miséricorde divine. S'il donne Sa grâce, qu'est-ce qui ne peut être accompli en un instant ?

22. Une visiteuse : Mâ, je désire la réalisation du Soi, et qui plus est rapidement. J'ai été en recherche depuis si longtemps et maintenant, les années s'accumulent.
Shrî Mâ : La réalisation du Soi n'est pas dans le temps.

Question : De toutes façons, avant que je meure, je dois l'atteindre ! S'il vous plaît, dites-moi comment.
Shrî Mâ : Vous devez être immobile autant que possible et méditer dans la solitude. Au lieu de cela, vous vous êtes mis sur le dos tellement de travail qui vous oblige à donner votre attention aux affaires du monde !

Question : mais je ne veux pas me retirer du monde. Pourquoi ne puis-je pas avoir la Réalisation ici et maintenant, au milieu de mes activités du monde ?
Shrî Mâ hocha la tête en disant : Cela ne peut pas être. Considérez cela sous cet angle : quand vous souhaitez écrire une lettre, vous ne le faites pas en public. Vous prenez votre stylo et votre papier et vous asseyez toute seule. Une fois écrite, vous pouvez la lire aux autres. Une fois que le Soi est réalisé, la question de vivre dans le monde ou en solitude et ne se pose pas. Mais tant que vous luttez pour cela, vous devez être vivre à l’écart.

23. Question d'une maîtresse de maison : Mâ, il est difficile de m'adonner au nâma-japa ou à la méditation pendant suffisamment longtemps. Aussitôt que je m'asseois et que je m'immobilise, il y a une douzaine de choses qui arrivent et qui demandent mon attention.
Shrî Mâ sourit, pleine de compréhension. Elle dit : "Supposez que vous êtes au bord de la mer et souhaitez entrer dans l'eau. Pouvez-vous attendre que toutes les vagues se soient calmées ?"

24. A un ascète : "demeurez tranquillement en un seul endroit et pratiquez la sâdhanâ comme un aspirant sincère et sérieux. Remplissez d'abord votre vide intérieur ; alors le trésor que vous avez accumulé débordera de lui-même et se communiquera ainsi aux autres."

25. On peut se demander : quel mal y a-t-il à faire du kîrtan, du japa, de la méditation etc. avec d'autres ? Mais ressentir l'attraction du groupe constitue un obstacle. Cela provoquera naturellement de l’instabilité. De plus, s'il y a une trace de désir ou surtout un vrai désir d'être le chef et le dirigeant de l'assemblée, c'est aussi nuisible. Cela vaut à la fois pour les hommes et pour les femmes.

Question : Mâ, l'autre jour, vous m'avez demandé de faire le japa de Gayatrî. Pourquoi?
Shrî Mâ : J'ai vu qu'il y a avez une cordelette sacrée sur votre épaule. Si on vous demande de décliner votre identité, vous direz : "Je suis un brahmine". Ainsi, vous devez effectuer les pratiques d'un brahmine. Vous n'avez pas à vous demander pourquoi ou à cause de quoi. Comme vous arrosez les racines d'une plante, pratiquez un petit peu de japa tous les jours. Qui sait, la plante peut revivre, vous pourrez ressentir un vrai besoin de faire vos pratiques avec un grand sérieux.

Question : Mais je ne peux pas suivre les règles de régime, etc.
Shrî Mâ : Vous n'avez pas besoin. Souvenez-vous simplement du mantra. C'est ce que je dis, maintenant la balle est dans votre camp.


1. C'est la faute des parents si leurs enfants abandonnent le Gayatrî mantra bien qu'ils aient reçu la cordelette sacrée. Les parents ne leur enseignent pas l'importance des valeurs spirituelles. On apprend aux enfants que l'éducation du monde est nécessaire mais on ne leur dit pas qu'ils ont des devoirs à propos de leurs aspirations religieuses également.

2. Question par une jeune femme européenne:
Trouverai-je jamais la paix et le bonheur ?
Shrî Mâ : La paix et le bonheur se trouvent sur le chemin de Dieu, jamais dans le monde, où l'on a un petit peu de bonheur qui est invariablement suivi par son ombre, la souffrance.
La jeune femme (après une longue conversation) : Je n'oublierai jamais ce que vous m'avez dit.
Shrî Mâ : oublier ? Cela ne suffit pas. Vous devez méditer au moins cinq minutes tous les jours suivant les lignes prescrites par votre propre religion, et n'oubliez pas cette amie (en se montrant du doigt) !

3. Demeurer calme et en paix en toutes circonstances, voilà le devoir de l'être humain. Se faire une mauvaise opinion de quelqu'un simplement parce qu'on a entendu des médisances à son propos n'est pas juste. L'hostilité, la condamnation, les insultes, les mauvais sentiments et ainsi de suite, même s'ils sont cachés dans votre propre mental, vous retomberont obligatoirement dessus. Personne ne devrait jamais se faire du mal à lui-même en entretenant de telles pensées aux sentiments.

4. Question : Qui est appelé « mère »? Quelles sont les caractéristiques d'une mère ?
Shrî Mâ : Personne n'est appelé « mère ». Une mère est juste une mère. Ce qui deviennent ses enfants savent comment elle est.

5. Question d’un sadhou : Mâ, est-ce que nous devons suivre le système des castes?
Shrî Mâ : Les gens se comportent selon ce qu'ils préfèrent : qu'en pensez-vous ?
Le sadhou : Je pense qu'on doit observer les règles.
Shrî Mâ : A ce moment-là, il est juste pour vous d'en faire ainsi.
Le sadhou : Je me déplace avec des ascètes, ils n'observent aucune règle, cela me pose problème.
Shrî Mâ : Qui êtes-vous ?
Le sadhou : Je suis un brahmachâri.
Shrî Mâ : alors, vous devez suivre les règles et les coutumes liées à votre état. Maintenez votre propre individualité. Laissez les autres ascètes faire comme ils veulent.

6. Question : On dit que Dieu est tout en tout. Rien n’arrive sans qu'Il ne le veuille. Ainsi donc, pourquoi devrait-on nous blâmer pour nos péchés ?
Shrî Mâ : Tout est Lui seul. Bien et mal sont aussi Lui-même. Il ressent de la joie dans le bien qu'il fait et c’est lui-même qui souffre des conséquences des mauvaises actions. Je vous vois comme Lui qui est en train de dire qu'Il souffre. Il est heureux, et Il est misérable. Tel est son jeu, lîlâ, depuis la nuit des temps.

Question : Quelle est l'utilité de toute cette lutte ?
Shrî Mâ : Elle est très utile. Un enfant, tandis qu'il étudie, ne comprend pas combien de connaissances qu'il est en train d'acquérir. Quand il a de bonnes notes à ses examens, ils se sent heureux. De même, quand le temps viendra, vous vous rendrez compte de combien de progrès vous avez fait. Continuer à vivre dans le souvenir de Dieu.
Ce qui est agréable, preyas, est bon en apparence ; ce qui est réellement bon, shreyas, est en apparence difficile et désagréable. Il est nécessaire de rendre ce qui est réellement bon agréable aussi.

Question : Si quelqu'un se tourne vers la religion dans ses vieux jours, est-ce qu’il sera capable de maintenir un calme de l'esprit à l'heure de la mort ?
Shrî Mâ : Il y a des attirances et influences innombrables qui déterminent le style de vie d'une personne, on ne peut donc rien dire en ce qui concerne sa dernière heure. Ce corps dit : tout est possible, il n'est donc pas bon de restreindre sa vision.

7. Il est possible que des idéaux très élevés fassent monter un être humain par des stades de plus en plus hauts. La cible doit toujours être bien au-dessus. Il faut se demander si, quand un rayon de lumière a éclairé sa vie intérieure, il ne serait pas possible aussi que l'illumination complète survienne. Il est naturel qu'il y ait des phases de doutes et d'efforts moins intenses, mais on ne doit pas s'y laisser aller. Soyez persévérants dans vos efforts. Vous verrez que la grâce de Dieu rend tout possible n'importe quand.

8. Question : Est-il juste de prier Dieu pour toutes sortes de choses ?
Shrî Mâ : Si vous devez réellement prier pour des choses du monde, faites-le, mais la prière la meilleure est pour Dieu lui-même.

9. Il vaut mieux ne pas pratiquer d’exercices yoguiques sans une direction convenable. Des méthodes faciles et naturelles sont suffisantes en ce qui concerne la méditation et le souvenir de Dieu.

10. Question : le Râmâyana affirme qu’en prononçant le nom de Râm même une fois cela suffit pour se purifier de tous les péchés. Nous sommes tous en train de faire résonner les cieux avec nos chants à pleine voix où nous répétons le nom de Râm, mais nous n’obtenons rien ! Comment cela se fait-il ?
Shrî Mâ : C'est justement parce que "vous avez fait résonner les cieux avec vos kirtans à pleine voix" !
Question : Je ne comprends pas !
Shrî Mâ : Nous pratiquons des kirtans répétés dans l'espoir qu'un jour, "la seule fois" puisse survenir !

11. L'essentiel, c'est de continuer à essayer. Faites un effort, cela viendra.

12. Question : Est-il nécessaire de suivre les règles de séparation en ce qui concerne les repas ? Est-ce que cela n'aggrave pas la bigoterie ?
Shrî Mâ : Pour un sâdhaka, des règles sont nécessaires. Son aura est affectée par la proximité de personnes d'un type différent. Souvenez-vous du bloc opératoire : quels efforts ne fait-on pas pour prévenir les infections ! Néanmoins, si le sâdhaka est parvenu à "l'immunité", et s'il déborde de Shaktî divine, il peut choisir de faire comme il le souhaite.

13. Question : Comment atteindre l'état d'union ?
Shrî Mâ : (en souriant) Etes-vous conscient d'un état de séparation ? Pour parler sérieusement, la pensée même : "Comment puis-je m’unir avec lui" "Que dois-je faire pour le connaître" vous montrera le chemin qui mène à l'obtention du but.

14. Question : Mâ, nous ne comprenons pas ce qu'on attend de nous, mais nous ne pouvons rien faire !
Shrî Mâ : Pitaji, il n'y a pas de compréhension, sinon cela se révélerait de soi-même dans l'action.

Question : Comment donc comprendre?
Shrî Mâ : Par la foi. Agissez en accord avec les paroles de votre Gourou ; la grâce de Dieu et du Gourou réussira tout pour vous.

15. Une dame : Il y a une telle foule ici : Mâ, vous n'avez jamais un moment de répit ! Et pourtant, vous n'être jamais fatiguée ou irritée mais toujours tellemen joyeuse !
Shrî Mâ : Eh bien, Mâtâjî, dans votre propre maison il y a bon nombre de personnes. Est-ce que vous ne parlez pas avec eux ? Vous bougez aussi vos propres membres, est-ce que vous sentez fatiguée pour autant ?

16. Un Cadi ( juge musulman) : je ne suis pas venu pour entendre quoi que ce soit de votre part. Je suis venu vous dire quelque chose : je me suis lancé dans la bataille, s'il vous plaît, accordez-moi la victoire ; parfois je sens que je manque d'armes et de munitions pour le combat. Est-ce que vous pourrez garder votre khéyâla sur moi ?
Shrî Mâ, en souriant : qu'il en soit ainsi,Pitajî.
Sur le chemin du retour, Shrî Mâ dit à un ami commun dans la voiture : "Cadi Sahib à commencer par me demander de ne rien dire, j’ai donc obéi. Maintenant, quand vous reviendrez, dit à Pitajî : "Qui que ce soit qui s'engage dans une bataille pour L'atteindre, est soutenu par Lui-même. C'est Lui-même qui donnera tout ce qui est nécessaire, il n'y a donc absolument pas de raison pour entretenir des pensées d'inquiétude"

17. Un jour, Jamini Bâbou dit à Mâ que les buissons d’épineux près de la chambre de Shrî Mâ à Shabagh étaient devenus des arbustes de santal ; cela s'était passé en 1944.
Shrî Mâ : Voyez comme la création divine est merveilleuse ! Les animaux, les oiseaux, les êtres humains, les arbres, les plantes, les insectes, répondent à l'atmosphère ambiante chacun à leur manière, différemment. La capacité d'imbiber les vibrations ou de les rejeter n'est pas uniforme. Ainsi, par exemple, cent personnes écouteront un discours, et il y en a également qui sont très éduqués parmi eux. Certains obtiennent une connaissance profonde de ce discours, d'autres ne sont pas touchées ; ici, la question de l'éducation ne se pose pas. La compréhension dépend de ses samskâras intérieurs, des conditionnements passés. De même en va-t-il dans le royaume des animaux ou de la végétation. Ne les banalisez pas en disant qu'ils ne sont pas intelligents. C'est Lui Lui-même qui habite dans toutes les formes de la création.

18. Question : Si Shrî Mâ a trouvé la paix, pourquoi continue-t-elle à se déplacer autant ?
Shrî Mâ répondit directement : Pitajî, si je reste à un même endroit, la même question pourrait se poser n'est-ce pas ? Pitajî, ne savez-vous pas que je suis une petite fille très impatiente ? Je ne peux demeurer à un même endroit. C’est une réponse. D’un autre point de vue, je peux dire que c'est vous qui me voyez voyager. En réalité, je ne me déplace pas du tout. Vous êtes dans votre maison, restez-vous assis dans un coin ? De même, je me déplace aussi dans ma propre demeure. Je ne vais nulle part. Je suis toujours au repos dans ma maison

19. Question : Mâ, que pensez-vous de toutes ces nouvelles personnes qui viennent vous voir presque quotidiennement ?
Shrî Mâ : rien n'est nouveau. Ils me sont tous familiers.

20. Question : Que dire ? Je n'ai pas de foi dans les questions spirituelles!
Shrî Mâ : Où le "non" se trouve, le "oui " est là aussi potentiellement. Qui peut affirmer être au-delà de la négation et de l'affirmation ? Avoir une foi est impératif, la croyance d'une personne est grandement influencé par son environnement ; c'est pourquoi, choisissez la compagnie de personnes saintes et sages. Croire signifie croire en son propre Soi ; ne pas croire signifie confondre par erreur le non-Soi avec le Soi.

21. Le devoir suprême de l'être humain, c'est d'entreprendre la quête pour son être véritable, qu’il s'engage sur la voie de la dévotion, où le "je" se perd dans le "Tu" ou bien la voie de la recherche du Soi, en quête du véritable "Je". C'est Lui seul qu’on trouve dans le "Tu" aussi bien que dans le "Je".

22. Message envoyé à la demande du Pr T.M.P.Mâhadevan pour la session inaugurale de la Conférence oecuménique de Bangalore en 1955 :
"ô Toi, Soi immortel !
Sois un pèlerin sur le chemin de l'immortalité (loin du chemin qui mène à la mort) ;
ô Soi immortel, ô pèlerin immortel, demeure à tout jamais dans ton propre Soi."

23. Un groupe de dames qui étaient venus accompagner Shrî Mâ lors d'un départ pour l'un de ses voyages :
Mâ, s'il vous plaît, dites-nous que vous nous appartenez !
Shrî Mâ, en riant : J'appartiens à tout le monde et à tous les lieux !

24. Où que vous soyez, vous devez vivre en compagnie de ce qui est de la nature de la paix. Je vous le dis, et gardez cela toujours présent à l'esprit, Dieu, Dieu seul est la paix. Une persévérance acharnée, focalisée, procure le changement de perspective qui vous établira dans la paix. .
On ne peut atteindre la paix nulle part en ce monde, ni non plus’ailleurs en s’en éloignant. Vous dites que j'ai trouvé la paix et que je dois la distribuer aux autres. Je vous dis que je suis un petit enfant et que vous êtes mes parents. Toutes les personnes qui ne sont pas mariées et les enfants sont mes amis. Acceptez-moi en tant que telle et donnez-moi une place dans vos cœurs. En disant "Mâ", vous me gardez à distance. On doit avoir de la révérence et du respect pour les mères. Mais une petite fille n'a besoin que d'être aimée et qu'on prenne soin d'elle, elle est chère au cœur de tout un chacun. Ainsi donc, voilà la seule demande que j’aie envers vous : me faire une place dans votre cœur.


Question : Quel est le moyen de stabiliser le mental? Ce qui ne connaissent rien et n’ont pas de gourou, quelle sadhanâ doivent-ils choisir? Comment comprendront-ils la sâdhanâ dont ils ont besoin?
Mâ : Voyez-vous, de la même manière qu’on consacre de grands efforts à apprendre à lire et écrire à de tous petits enfants, et par la suite ils deviennent très instruits, de même il faut faire des efforts pour enseigner cet enfant de ce qu’est le mental. Tout comme la nature du mental est l’instabilité, sa nature est également la stabilité. Il désire la paix autant que possible [ou “la paix réelle”,yathârtha shânti], à cause de cela, il ne la trouve pas dans aucun des objets du monde et il ne cesse de courir.

En étant vide, tu peux devenir “blanc”(shveta), ou en te dissolvant à l’intérieur de tout, tu peux aussi devenir blanc. Cette couleur est la synthèse de toutes les autres et pourtant n’a pas de forme, elle est la non-forme des formes. Pour devenir blanc, il faut être droit et direct (sidha).
Si tu t’efforces d’être blanc comme lait à l’intérieur et à l’extérieur en t’appuyant sur la vérité et la simplicité, tu seras heureux, et tu rendras les autres heureux.
Le signe le plus direct qu’on est devenu simple et blanc, c’est quand on est détaché.
Engage-toi dans le monde en réduisant ton auto-suffisance à zéro, et tu verras comment tout concourra à te faire parvenir à la plénitude de la vacuité et rendra ton activité favorable où que tu sois, tes devoirs s’accompliront de façon idéale. En cette époque qui pousse au matérialisme et à la consommation, on doit particulièrement se servir du détachement sacré et de la simplicité.
En réalité, la plénitude du détachement (tyaga) est un autre nom pour la plénitude de l’expérience (bhoga)


Il est Celui dont le souvenir apporte la libération de toute anxiété - penser à Lui seul est bon et juste. À chaque instant, efforcez-vous de soutenir la contemplation de Dieu, le flot de son nom. Par la vertu de Son nom, tout mal-aise devient aisé.

En vérité, tout est sa loi. Comment celui qui est capable d'accepter ceci demeure encore tellement perturbé ? Ce n'est que votre devoir de considérer tout comme Sien. Quoi qu'Il fasse, faites en sorte que Sa pensée vous garde en paix.
Le sens du manque s'élève-t-il parce qu'on n'obtient pas l'objet désiré ? Quand son désir demeure frustré, le fruit de celui-ci ne vient pas, continuer à en avoir intensément envie et en être répétitivement déçu, n'est-ce pas a priori un processus futile ? Quand il y a désir, l'expérience du manque et du chagrin est tout à fait naturelle du point de vue du monde. Ce monde change constamment : tout ce que vous pouvez désirer en provenance de lui apportera le chagrin. Même si on peut parfois y obtenir un bonheur momentané, chercher Cela dans lequel il n'y a pas de chagrin et dans lequel on réalise, voici le seul devoir de l'homme.

Forcez-vous à prendre le médicament. C'est sûrement le devoir de l'homme de chercher refuge dans la pensée de Dieu, même quand il n'a pas d'inclination à le faire.

Abandonner la protection que la vie de famille nous procure afin de consacrer ses journées entièrement à la Quête Suprême est difficile. Si vous en êtes capables – c'est bien. Mais réfléchissez soigneusement sur ce qui vous y pousse de l'intérieur : Sa volonté sera faite.

Celui qui vous a donné ce que vous possédez dans ce monde, richesse, distinction, jeunesse, appelez-Le pour lui-même. Vous ne pouvez pas ? Pourquoi ? Vous allez y être obligés ! Vraiment, l'être humain peut faire toute chose. Qui peut dire ce qu'Il va donner à qui et à travers quoi ? Tout est Sien, entièrement Sien.
En ne priant pas pour quoi que ce soit de ce monde, efforcez-vous de vous abandonner sans réserve à Lui - là où il n'y a aucun désir ou manque de quelque sorte que ce soit, pas de douleur, pas de luttes intenses et douloureuses. C'est en Lui qu'on parvient au sommet de l'accomplissement.

Par le fait d'être vide, le "blanc", shveta, peut survenir et il arrive qu'il survienne également en dissolvant tout à l'intérieur. Ce "blanc" est la non-forme qui prend la forme de toutes les formes, on peut donc dire qu'il représente la forme de la non-forme.
Pour devenir "blanc", il faut rester simple et direct. Si tu t'efforces de rester dans la vérité et la simplicité tu deviendras blanc comme le lait, tu demeurera toi-même dans le bonheur et les autres en feront de même en t’approchant.
Être détaché, voilà le signe de cette "blancheur" et de cette simplicité.
Si tu annules, rends vide ton orgueil et tu te mêles à ce monde, tu verras que tous s'activeront pour combler ton vide et que ton travail et ton comportement religieux juste et idéal serviront aux autres de modèle.
En notre époque de consommation et de distractions, le renoncement sacré et la simplicité est le but spécifique de l'homme.
En réalité, un autre nom du renoncement complet, pûrna tyag, c'est l'expérience complète, pûrna bhog.

Si tu dois être libre, que ce soit en coupant la chaîne, comme un oiseau indépendant qui a laissé tomber le souci du vivre et du couvert et qui doit se lancer sans peur et avec audace dans le ciel.

Dans ce qu'il y a de périssable, on ne peut trouver de révélation du Soi.

Comme un héros, prends refuge dans la patience, et fais ce tu as à faire. Dans les richesses et les propriétés, et n'y a certainement pas de paix

Tant qu'on n'a pas trouvé Dieu, le chagrin ne s'en ira pas

Efforcez-vous de consacrer votre esprit exclusivement à l'éternel.

Le sentiment de manque surgit spontanément, c'est le Divin qui l'éveille.
Perdre tout, c’est aussi tout gagner. Il est plein de miséricorde et de compassion. Tout ce qu'il fait à chaque instant est pour le mieux, bien que certainement parfois douloureux. Quand il se manifeste en tant que 'tout-perdu', il y a une chance qu'il puisse aussi se manifester sous forme de 'tout-gagné'. Aspirer intensément à ce qui aide pour progresser vers la lumière de Vérité est salutaire, car cela éveille la conscience de cette Vérité.
Vraiment, il est partout en tout temps.
L'effort d'éveiller sa propre nature est le devoir de l'homme et de la femme en tant qu'être humain.

On doit passer toutes les vingt-quatre heures à la recherche de Dieu (sâdhan-bhajan). Le désir de trouver Dieu doit être particulièrement encouragé. Exister en tant qu'être humain signifie placer d'abord et avant tout le désir de la réalisation du Soi. En dehors du peu de temps nécessaire pour le service de la famille, tout le reste doit être consacré au japa, à la méditation, à la lecture des Ecritures, l'adoration, la prière et l'offrande de soi-même. Aspirer intensément à Dieu et pleurez pour lui en tant que tel. Si vous en avez la possibilité et la chance, allez au satsang : quand ce n'est pas possible, efforcez-vous de garder un sentiment pur, comme une pierre précieuse au fond de votre coeur.

Dites la vérité à tous. Les petits secrets, les faux-semblants et les ruses reviennent à tromper les gens. Cela ne sert qu'à vous envoyer dériver sur une mer de misère. Une vie simple et pure tend à la joie et au bonheur suprême.

Travaillez avec vos mains et gardez le nom de votre divinité d’élection, ishta, présent à l'esprit. Cela améliorera votre travail et peut aussi faire du bien à votre famille.
Mener une vie de famille sans tenir compte des devoirs religieux, c'est s'embarquer sur un océan de misère. Si on cherche la vie de famille, elle doit toujours être fondée sur les directives de la religion et de ce qui est juste.