5. VIVRE TOUT ... SIMPLEMENT
Sans ancune surenchère, des proches de Sri Ma Anandamoyi, au fil de sa vie, ont rapporté parfois au jour le jour ce qu'ils voyaient. Des faits merveilleux et simples...
Nous en citons quelques uns.
De l'eau, de l'eau
Ma se reposait dans sa chambre, quand on l'entendit s'exclamer : "De l'eau ! De l'eau !" Pensant qu'elle avait soif, une jeune fille vint lui porter un verre d'eau fraîche. Ma secoua la tête : "Non, non, il y a de l'eau partout !" La jeune fille n'y comprenait rien. Ce jour-là, une mère était venue avec ses deux enfants. Ils étaient allés jouer près d'un bassin et étaient tombés à l'eau. Ils reviennent dégoulinants vers leur mère bouleversée et tout agités s'écrient qu'"une jolie dame (la même qui le matin leur avait donné des guirlandes de fleurs) était venue les tirer de l'eau". Au même moment, Ma, sur son lit, s'exclamait : "De l'eau ! De l'eau !"
Abandonnés
Une fois encore, elle allait quitter un lieu (Almora) pour un autre. La veille au soir quelqu'un s'exclama : "Ma, vous nous quittez et nous nous sentirons abandonnés !"
Pourquoi dites-vous que je vous quitte ? Pourquoi me poussez-vous dehors ? Je suis toujours avec vous.
La personne reprit : "Vous reposez dans notre cÏur ?
Pourquoi voulez-vous me confiner à un endroit donné ? Je suis les os de vos os, le sang de votre sang. Telle est la vérité. Croyez-moi, je ne dis jamais de mensonge...
Départ
Devant la tristesse provoquée par un autre départ :
"Pourquoi dites-vous que je m'en vais ? Je suis votre enfant, toujours avec vous. Souvenez-vous bien de celà : je suis toujours avec vous. Je ne vous demande pas de vous asseoir le dos droit, de contrôler votre respiration, de vous purifier... Quelle que soit votre condition, je suis avec vous..."
Shogibaba
Un vieux sage, Shogibaba, était réputé pour ses manières redoutables. Toute personne qui s'approchait pour la première fois était repoussée avec violence. Parfois, des coups pleuvaient ! Pour ceux qui persistaient, il devenait amical.
Ma exprima le désir d'aller saluer l'étrange Mahatma. Nous appréhendions tous qu'elle ait à subir sa violence.
Comme elle approchait, on vit le sadhu venir vers elle avec la plus extrême courtoisie et montrer sa joie et son respect.
Elle dit : "Père, votre fille est venue".
Il se précipita pour lui dérouler un tapis précieux et leur entretien fut des plus doux.
Malice
Ma pendant la fête aidait des filles à enfiler leur costume. Malicieusement elle déguisa une femme en elle-même, en lui enveloppant le visage dans son châle et la revêtant d'une cotonnade blanche. Elle dit à l'une des jeunes filles d'encourager l'assemblée à venir s'incliner devant elle. Ce qui arriva. Certains doutaient un peu, la plupart vinrent s'incliner avec respect. Mais la femme ne put s'empêcher de montrer son visage. On entendit le rire clair de Ma dans l'arrière-salle. L'assemblée, saisie, rit aussi.
Cortège
Il lui est arrivé de dire que non seulement des foules bien visibles lui faisaient cortège, mais aussi d'autres êtres, incomparablement plus nombreux, et pas seulement des humains, dans leurs corps subtils.
Les maladies
Ses maladies décourageaient tous les médecins. Leurs diagnostics étaient constamment remis en cause par des symptômes de jour en jour contradictoires. Elle recouvrait sa santé de façon fulgurante. Son pouls d'un moment à l'autre s'accélérait ou était à peine perceptible. Sa température variait considérablement. Aucun médecin n'osait lui prescrire de médicaments (qu'ils soient allopathiques, homéopathiques ou ayurvédiques). Les rares fois où cela a été tenté, le mal ne fit qu'empirer.
Elle a dit : "Les maladies sont des êtres comme vous. Je ne vous renvoie pas quand vous venez à moi. Pourquoi ferais-je une exception avec elles ? C'est aussi Son jeu."
Dans les années 1939-1940 se déclara en Ma Anandamoyi un cancer généralisé... Tous ses organes étaient l'un après l'autre envahis par la maladie. Ses souffrances étaient terribles. Les médecins ne pouvaient que déclarer sa fin irrémédiable.
Une nuit, un médecin assista à ce phénomène : il vit soudain Ma sous les traits de la déesse Durga. Le corps prenait de lui-même des postures yoguiques.
Le lendemain matin elle dit au médecin :
"Alors dites-moi ! Maintenant où est le cancer ?"
Ma était à nouveau en parfaite santé.
Visite à Sri Vishuddhanandaji
Ma s'assit sur un petit tapis à même le sol et fit asseoir le sage dans un fauteuil. Elle lui demanda de nous montrer quelques-uns de ses miracles. Le sage avait plusieurs loupes. Il en prit une et nous demanda de sortir nos mouchoirs. Sur chacun il concentra les rayons du soleil selon différents angles, après s'être enquis du parfum particulier dont nous souhaitions voir notre mouchoir parfumé. Par la concentration des rayons à travers la loupe, on obtint tous l'odeur du parfum demandée, ce qui était tout à fait surprenant. Ma lui demanda alors de nous montrer un autre miracle. Le sage prit quelques feuilles d'une plante en pot qu'il écrasa dans un mortier. Il en fit un cachet sur lequel il concentra les rayons du soleil à travers la loupe selon un angle précis. En deux minutes, le cachet de près d'un centimètre de diamètre fut changé en une perle de cristal. Les personnes présentes n'en revenaient pas de voir cette transformation d'un produit végétal en une dure bille de verre. Le sage était un grand yogi qui avait séjourné de longues années au Tibet. Il déclara qu'il pouvait enseigner sa science solaire à quiconque voudrait vivre auprès de lui. Au bout de deux heures passées chez lui, Ma s'en retourna.
Rencontre avec Gandhi
Dès qu'elle entra dans la pièce où Gandhi filait au rouet, elle s'exclama "Petit père, votre petite fille folle est venue vous voir !" Gandhi rétorqua en riant que si elle était réellement une fille folle, elle n'aurait pas impressionné des hommes tels que son disciple à qui il n'avait pu apporter la paix intérieure, malgré trente ans de profonde relation. Gandhi dit à Ma qu'il avait lui-même demandé à son disciple de la rencontrer, elle qui était le Gourou de Kamla Nehru (soeur aînée d'Indira Gandhi). Immédiatement, Ma déclara énergiquement qu'elle n'était ni le Gourou de Kamla Nehru ni, en fait, le Gourou de personne. Le disciple avait été très attiré par Ma et avait souvent demandé à Gandhi la permission de rester près d'elle pour de longues périodes. Gandhi y consentait puisqu'il sentait que la présence de Ma aidait son disciple à trouver la paix de l'esprit.
Gandhi souhaitait ardemment que Ma reste avec lui au moins un mois, pour que ses plus proches disciples et lui-même discutent des nombreux problèmes auxquels ce monde en guerre devait faire face. Elle souhaitait partir. Ce soir-là, il réussit à la persuader de rester avec lui. On étendit des literies pour elle et Gandhi sur deux planches de bois, proches l'une de l'autre, dans la véranda. Souffrant d'hypertension, Gandhi devait se coucher vers 10 heures, heure à laquelle ses proches lui faisaient un léger massage. Gandhi prit le poignet de Ma qui était assise près de lui. Alors que les femmes s'occupaient du massage de Gandhi, Ma leur demanda ce qu'elles feraient si elle enlevait Gandhi. Ma répéta la question trois fois et l'une des femmes répondit qu'elles le suivraient. Ma dit alors qu'au moment opportun elle l'enlèverait. J'étais très triste d'entendre cela, car je pensai alors que Ma donnait peut-être une indication sur la mort prématurée de Gandhi...
Mort de Gandhi
Le 30 janvier 1948, vers 20 heures, la nouvelle de la mort de Gandhi, le "père de la nation", est diffusée sur toutes les ondes. Il y a alors à Allahahbad une grande fête où Ma est présente avec de très nombreux dévôts. Tous attendent son apparition, comme chaque soir, en chantant, mais Ma n'arrive pas. Quelques dévots pensent qu'elle se repose. Des délégués investissent la fête et demandent que les chants religieux cessent immédiatement à cause de la nouvelle de la mort du Mahatma. Pour beaucoup il devient évident que Ma ne s'est pas montrée ce soir-là car elle était au courant de cette fatalité et qu'elle ne pouvait approuver l'intervention déplacée de ces délégués trop zélés.
Le magicien tantrique
Certains lui envoyèrent un magicien tantrique, qui en sa présence chanta des incantations malveillantes. Les disciples voulurent le jeter dehors, mais Ma sourit avec indulgence et dit : "Laissez-le rester ici aussi longtemps qu'il lui plaira. Qu'il ne soit pas malmené." C'était l'heure du déjeuner de Ma, mais elle ne quittait pas la pièce. Et pourquoi ? Parce qu'un magicien assis en sa présence prononçait des incantations maléfiques dirigées contre elle ! Plus tard, elle dit : "Quand ce corps le vit chanter des incantations malveillantes, ce fut une joie de relier cela au Seigneur sur le ton de la plaisanterie. Ce corps ne fait aucune différence entre les incantations bienfaisantes ou malfaisantes - il prend tout dans la foulée. Même des maladies approchent ce corps sous différentes formes, il n'en rejette aucune."
Les dieux enterrés
A Vindhyachal, l'ashram de Ma est situé sur une colline semi-désertique. Ma était là pour un court séjour. Le chef du district, Narsingh Babu, vint à l'ashram le soir même. Mataji était dans sa chambre au premier étage. Elle semblait l'attendre et l'entraîna aussitôt sur la véranda qui donne à l'ouest. De là, elle lui désigna du doigt un endroit en contrebas qui mesurait environ cinq mètres sur sept. "Tu vois, dit-elle, là-bas sous terre, un bon nombre de statues de dieux et de déesses sont cachées. Ils m'ont dit : "C'est irritant de rester enterrés. Sors nous de là."
Mataji regarda Narsingh Babu d'une manière engageante : "Peux-tu faire quelque chose à ce sujet ?" Ce dernier avait perdu sa mère à un âge précoce et avait bénéficié de la gentillesse de Ma à bien des occasions. Sans aucune hésitation, il promit de faire de son mieux. Il savait très bien qu'il s'agirait d'une tâche extrêmement difficile car le sol était rocailleux. Il était nécessaire de faire appel à des experts.
Bientôt, le chantier battit son plein. Le premier jour, les ouvriers ouvrirent un trou de trois mètres sur six ; de statues... pas la moindre trace ! Les travailleurs dépités se dirent : "Il n'y a là que de la pierraille et rien d'autre !"
Le second jour, Mataji leur demanda sans hésiter de poursuivre leur tâche. Narsingh Babu savait que Mataji ne disait pas un mot en vain, il encouragea donc ses ouvriers, les assurant du succès. Ils creusèrent...
La fosse s'agrandit ; on retira de gros rochers, mais on ne trouva pas une seule statue. Mataji dit : "Continuez à chercher !"
Les ouvriers doutaient du bon sens de cette entreprise mais ils suivirent les ordres de leur chef. Lui était bien décidé à se plier au souhait de Ma. La fouille continua. Quelques temps plus tard, le Chef de district travaillait à son bureau. L'ingénieur l'appelle au téléphone, très excité : "Venez immédiatement, nous venons de trouver les statues !" Narsingh Babu n'avait pas besoin de se le faire dire deux fois, il alla en toute hâte sur le terrain de l'ashram. On avait exhumé environ deux cents statues en bon état ! Toutes de réelles Ïuvres d'art...
La nouvelle de la découverte se répandit comme une traînée de poudre. Affluèrent de partout à Vindhyachal des archéologues, des journalistes, des curieux. Cette découverte stupéfiante intéressa aussi des spécialistes de divers pays. Mais Elle, qui était la cause première de tout ce bouleversement, ne jeta qu'un seul regard à ces statues, puis s'en fut, comme si rien de particulier ne s'était produit.
Les photos
Ma entre dans la pièce qui sert de temple, lors de sa visite à un fidèle et à sa famille. Outre les portraits de différents dieux et déesses, des photos de Ma sont sur tous les murs...
Ma s'exclame : "Seulement ces quelques photos ? Vous n'avez pas pu en avoir d'autres je suppose ?" Et elle éclate de rire comme une petite fille.
Passe outre
Une dame distinguée invite Ma chez elle. Une autre disciple est présente mais se voit refuser l'entrée de la chambre de Ma par l'hôtesse des lieux. Les deux femmes se querellent. La disciple s'en va pleurer de dépit sur la route. Ma la fait appeler et la gronde : "Si quelqu'un t'a interdit de venir ici, pourquoi n'as-tu pas enfoncé la porte de derrière ou escaladé le mur d'enceinte ?"
Porte ouverte
A des visiteurs qui tentent de la rejoindre alors qu'elle est protégée par plusieurs barrières, chez un dévôt, elle lance : "Les portes de ce corps vous seront toujours ouvertes."
Baluchon dénoué
Dialogue entre un fidèle et Ma, alors qu'elle lui rend visite :
Ma, je vous en prie, dénouez votre baluchon...
Pourquoi ? Il est toujours dénoué, Baba.
La jupe
Quelques dames firent une visite à Ma. L'une d'elle demanda :
Ma vous êtes toujours dans la béatitude. Comment pouvez-vous maintenir cette béatitude ?
Ma rit et répliqua :
Comment gardez-vous vos jupes en place ? Même dans le chagrin, même dans la tempête, vous ne perdez pas votre jupe... La maintenir est si lié à votre vie que même si elle glisse un tant soit peu vous la réajustez aussitôt. Pour la Béatitude, c'est pareil, elle tient d'elle-même !
Une femme vint à Ma éplorée
Mon mari est mort. Je pouvais le supporter, car j'avais ma fille unique. Une enfant délicieuse et douée. A douze ans elle est morte. Et ça je ne peux pas le comprendre..."
Ma lui parla longuement et finit par lui dire : je suis votre enfant.
La même femme réapparut quelques mois plus tard, sereine. Elle nous confia : "Quand Ma me dit : Je suis votre enfant, sa voix était celle de ma fille... Mon émotion fut indescriptible. A partir de là, mon cÏur a commencé de s'apaiser."
Attrape !
Un jour on amena une enfant qui avait perdu l'usage de ses membres. Elle ne pouvait se déplacer seule. Ma était occupée à casser des noix. Elle lança à l'enfant une noix décortiquée : "Attrape !" Au prix d'un grand effort, l'enfant ramassa la noix. Quelques jours plus tard, la mère éperdue de reconnaissance vint dire que sa fille était guérie.
Faux miracle
On parlait à Ma d'un homme qui faisait apparaître miraculeusement des fruits, des gâteaux, des guirlandes de fleurs et bien d'autres choses. Elle raconta :
..."Une fois, voilà ce qui arriva. Une dame et ses disciples me firent une visite. Je ressentis d'aller la prendre dans mes bras. Ce faisant, je perçois un sac accroché à sa taille sous son sari.
L'assemblée lui demande de faire apparaître des offrandes, grâce à ses pouvoirs surnaturels. Elle était réputée pour ce don : des offrandes du temple où vécut Sri Ramakrishna apparaissaient, disait-on, spontanément dans ses mains.
Il prit à ce corps de dire :
Avant que ces offrandes ne vous arrivent de si loin, je peux les faire apparaître, voulez-vous ?
Je vous en prie, répond la dame.
Je répète : - C'est ce que vous voulez ?
La dame et ses disciples confirment :
S'il vous plaît, faites-le...
Vous vous doutez de la suite. Le sort en avait décidé ainsi..."
Peu après, un disciple de la dame vint me trouver :
Jamais vous ne confondez quelqu'un en public. Pourquoi cette fois-ci ?
La réponse fut :
Ce corps il est vrai ne cherche pas à intervenir dans les voies de chacun. Il s'en tient à ceci : ce qui doit arriver arrive...
Le serpent
Au matin, en repliant le matelas où Ma s'était reposée, on trouve un petit serpent blanc enroulé là où elle avait ses pieds. Avec précaution, dans un tissu on le présente à Ma avant d'aller le relâcher dans la jungle ; elle savait qu'il avait passé toute la nuit à ses pieds, et elle conseille plutôt qu'on lui donne du lait et qu'on le laisse en paix dans un grand panier... La matinée se passe très active... A midi quelqu'un accourt pour dire que le serpent vient de mourir. Elle envoie aussitôt l'un de ses proches l'enterrer dans un lieu réputé proche d'Hardwar, enveloppé par le splendide tissu de soie rouge qui venait de lui être offert. Ma dit :
"Aujourd'hui le corps est mort, mais c'était la mort de la mort"...
Une telle déclaration, Ma ne la faisait presque jamais. Nous étions bouleversés.
L'hommage du Soi au Soi
La mère (ici nommée Giriji) de Ma Anandamoyi disait une fois la vision qu'elle eut alors qu'elle était enceinte, de dieux et de saints de toutes provenances réunis les mains jointes autour de l'enfant qu'elle portait.
... Au moment où Giriji dit comment tous avaient les mains jointes, Ma, qui était jusque là allongée se redressa, étendit ses bras au-dessus d'elle et fit jouer ses mains paumes ouvertes :
"de tout cela ne parlons pas en présence de ce corps. Ces saints et tous les autres, devant QUI auraient-ils pu joindre les mains ?"
Quelqu'un aventura :
"L'hommage du Soi au Soi ?"
Entendant cela, Ma, tout en gardant les mains jetées en l'air, eut une expression si enfantine... Nous n'avions jamais vu cela.
Silence
Un jour à Bénarès Mataji et son inséparable Didi racontaient à quelques-uns le temps où Ma gardait un absolu silence. Soudain le visage de Ma devient de pierre. Elle reste les yeux fixes. Personne ne savait quand elle reviendrait à elle. Didi après quelque temps s'écrie désespéré : "Elle ne me reconnaît plus !"
Alors la voix de Ma s'élève :
"Attends un peu... le temps viendra où je serai tellement ordinaire que tu n'en reviendras pas !" Mataji éclate de rire : "... Et ce temps est venu !"
La mendiante
Quelqu'un dit : "Ma, nous sommes tous des mendiants ! Nous mendions votre grâce."
Ma dit aussitôt :
"... et je suis la mendiante des mendiantes, toujours à mendier votre envie, vos colères, vos jalousies, votre orgueil, votre égoïsme, pour que vous les déposiez enfin aux pieds des dieux de vos temples !"
Si simple
Ma n'avait pas encore rejoint son siège. Une dame américaine était installée tout à côté sur une chaise. A l'ahurissement de l'assemblée, une très vieille femme s'approche et s'incline jusqu'à terre devant l'Américaine. Après que Ma se soit installée, la vieille femme vient lui embrasser les pieds ; certains veulent la repousser. Ma lui dit tendrement : "Quel beau visage tu as ! Que tu es simple ! Toi, je peux te choisir entre tous !"
Le savant
Un savant dit à Ma : "S'il n'y a que le Un, qui médite et sur quoi ?" Elle répondit : "Oui, quand il y a un méditant et un objet de méditation, on peut parler de méditation. Mais cette enfant-ci (elle-même) ne connaît rien aux prières, aux méditations, rien à toutes ces sortes de choses... C'est pourquoi ses pères, mères, amis qui s'engagent dans ces pratiques, le font aussi pour elle."
Bouddha
Un matin, Ma se trouvait à Bodgaya. Elle se tenait avec quelques autres auprès de l'image du Seigneur Bouddha au pied de l'arbre historique. Soudain, un parfum singulier intrigua les personnes présentes. L'un de nous demanda :
D'où vient cet étrange parfum ?
Ma répondit :
Lui, que vous êtes venus visiter, de cette gracieuse façon, fait connaître sa Présence.
Transfiguration
Un de ses proches rapporte cette vision :
Le changement qui survint dans sa personne était ahurissant. Son corps entier semblait prendre feu... Mais un feu si doux, si caressant...
Elle rayonnait "en Gloire" mais sans nous terrifier. Jusqu'à aujourd'hui, j'ai le souvenir intact de cette transfiguration. Il m'accompagnera jusqu'à mon dernier jour ; mais je ne sais pas trouver les mots pour en témoigner.
A des âges différents, deux façons de dire la même chose :
Elle était alors une toute petite fille. Sa mère lui avait demandé de se nettoyer le visage dehors, au grand bassin.
La petite fille assise au bord du bassin fixait l'eau intensément. Au lieu de se laver, elle jouait avec son reflet, se faisait des grimaces. Gesticulant, riant, soudain elle montra le reflet du doigt :
Là, le ciel... Regarde ! Regarde !
Un jour
Ma se montra du doigt :
"Oh ! C'est l'ATMAN qui est en tout. Oui, vraiment, le seul PARABRAHMA PARAMATMAN."
Dites que ça existe ou que ça n'existe pas ou que c'est au-delà de l'existence et de la non-existence, ou même au-delà de ça, comme vous voulez !
Que vous le nommiez le Un, le Deux ou l'infini, quoi que vous disiez, c'est bien.
Utiliser les mots ou pas.
Garder le silence ou pas.
Tout revient au même.
Tout est cela.
Soient remerciés...
... parmi de si précieux et discrets soutiens...
Claude Portal, Aruna et leur accompagnement fraternel.
Jean-Louis Accarias et son attention d'éditeur
et d'ami.
Sylvie Alix, Francès Delbeque, Gilbert Gaucher et leur aide pour investiguer une foison de textes publiés en Inde, relatant les paroles et la vie
de Sri Ma Anandamoyi.
Ils ont trouvé quelques uns de ces mots qui mettent la vie en Jeu.
NAMO NARAYAN
NAMO NARAYAN
NAMO NARAYAN