GLOSSAIRE
(Les a finaux brefs sont prononcés en sanskrit, mais pas en hindi actuel.)
Ânanda. Joie sans objet, félicité qui est au-delà de la dualité bonheur-malheur. Une des qualités fondamentales de l'Absolu, avec l'être (sat) et la conscience (chit). Mâ rayonnait tellement l'ânanda que Bhaiji lui a donné le nom de « pénétrée d'ânanda », Ânanda Moyî.
âsana. Posture de yoga.
Atmâ (ou Atman). Le Soi, en général transcrit par une majuscule, bien qu'il n'y ait pas de majuscule en sanskrit. Selon le contexte, peut aussi signifier « soi-même ».
avidyâ. L'ignorance fondamentale par laquelle le monde existe, incluant aussi toute connaissance qui n'est pas la connaissance du Soi.
Bhakti. Dévotion, amour pour Dieu et le guru.
Bhakti-Yoga. Correspond à la voie de la dévotion, incluant le plus souvent la récitation du mantra; elle se distingue de la voie de la Connaissance, le Jnâna-Yoga, faisant intervenir l'observation du mental. Le Karma-Yoga correspond au service désintéressé. En pratique, il est souvent associé à la Bhakti .
bhajan. Chant religieux.
bhâva. De la racine sanskrite signifiant « être, devenir ». Etat d'être, état émotionnel qui laisse transparaître à l'extérieur un peu de l'expérience spirituelle.
brahma-chârin. Litt. « celui qui se déplace dans l'Absolu »; plus couramment, celui qui observe le célibat, qu'il soit étudiant non encore marié ou moine novice.
brahmane. (Souvent traduit par brahmine, pour le distinguer du Brahman, I'Absolu.) Membre de la caste indienne chargée de la tradition religieuse.
Chakra. Centre d'énergie vitale; on en décrit en général sept, correspondant de façon ascendante à la sublimation par le yogi de l'énergie vitale en énergie spirituelle.
Chaitanya Mahaprabhu (1486-1533). Réformateur du culte de Krishna au Bengale, un des saints bhakta les plus célèbres de l'Inde, appelé aussi Gaûranga. Il a diffusé la coutume du chant extatique, en procession dans les rues. Il a réagi contre la décadence des tantriques et sahajika de l'époque, en insistant sur la nécessité de la pureté de vie. Le premier groupe de disciples bengalis autour de Ma s'attendait certainement à ce qu'elle ait des extases comme Chaitanya.
Darshan. Signifie à la fois vision d'un Dieu (cf. la vision de la forme cosmique de Krishna par Arjuna au chap. XI de la Bhagavad-Gîtâ) ou le fait de voir un sage, qu'on s'entretienne ou non avec lui.
dharmashâlâ. Gîte pour pèlerins, une institution courante en Inde.
Fakir (de l'arabe). Littéralement « pauvre »; désigne aussi un religieux mendiant musulman.
Guru. Enseignant spirituel; s'il a atteint la Réalisation, on l'appelle sad-guru.
Hara. Un nom de Shiva.
Hari. Un nom de Vishnu, qui s'est incarné en Rama et Krishna, entre autres.
Ishvara. Le Dieu créateur et personnel, équivalent au saguna-Brahman (I'Absolu avec qualités), qui est en-dessous du nirguna-Brahman (I'Absolu sans qualités).
Kalî. Un aspect de la Mère divine particulièrement honoré au Bengale; elle est à la fois protectrice et terrifiante.
karma. Action, ou résultat des actions antérieures. Les événements qui arrivent à quelqu'un sont dus à son karma; son libre arbitre lui permet de choisir la façon, positive ou négative, avec laquelle il va réagir. Mâ a dit qu'elle n'était pas venue en ce monde par l'effet d'un karma de vies antérieures.
khîr. Riz bouilli dans du lait, avec du sucre et souvent de la cardamome; un des desserts favoris des Indiens.
kîrtan. Chant religieux. Mâ avait composé des kîrtan, et en a chanté également jusqu'à un âge avancé.
Iîlâ. Le jeu, en particulier de Dieu qui agit d'une façon qui échappe souvent à notre raison, et du guru qui joue le jeu de la dualité avec son disciple, alors qu'il sait que, fondamentalement, il est un avec lui.
Lakshmi. Epouse de Vishnu, déesse de la richesse et de la maison.
Mahâ-bhâva. L'union à Dieu, dans la voie de la bhakti , I'expérience d'extase la plus haute, qui se traduit par un certain nombre de symptômes physiques. Mâ emploie ce terme dans un sens assez large « d'expérience du Suprême ».
mahâ-mâyâ. La Grande Illusion, à l'origine du monde manifesté; également, un des noms de Kâlî.
mahâtma. Personnalité religieuse éminente
mantra. Sons sacrés transmis par les sages (rishi) des temps anciens. Dans la bhakti , on se concentre sur le Nom de la divinité qu'on adore, afin de réussir à ce que le Nom et Celui qui est nommé ne fasse plus qu'un.
mudrâ. Geste symbolique relié à une divinité ou à un état d'être particulier; chez Mâ, des mudras venaient spontanément.
namaz (arabe). Prière musulmane.
Pandit. Savant spécialiste de sanskrit et des Ecritures. Ils sont en général mariés, contrairement aux sannyâsin.
Parabrahman. La Suprême Réalité.
pranâm. Prosternation devant ses parents, un sage ou une statue de dieu.
pranava. Le son OM, qui est la vibration primordiale à la base de l'univers manifesté.
prasâd. Nourriture acceptée par un sage ou par le prêtre au nom de la divinité, et redistribuée ensuite aux fidèles.
pûjâ. Prière rituelle, en principe matin et soir dans une famille religieuse ou dans un temple en activité.
Rudra. Aspect terrifiant de Shiva.
Sâdhaka. Celui qui pratique une sadhanâ.
sâdhanâ. Pratique spirituelle à long terme.
sâdhu. Littéralement « homme bon », moine, souvent errant. En pratique, on trouve parmi les sâdhu un mélange d'aspirants sincères et de mendiants qui prennent l'habit orange simplement pour améliorer le revenu de leurs quêtes.
Shakti. Energie divine, épouse de Shiva, au centre d'une forme religieuse courante au Bengale, le Shaktisme.
samâdhi. Enstase. En général, le yogi en samâdhi n'est pas conscient du monde extérieur, sauf s'il s'agit de l'état suprême, très rare, de sahaja-samâdhi, où l'expérience d'unité complète peut être maintenue également dans la vie courante. Le nirvikalpa ('sans alternative' ou 'sans associations d'idées' est supérieur au savikalpa samâdhi)
samskâra. Conditionnements fondamentaux venant des vies antérieures ou de cette vie-ci; ils sont comme des germes qui se développent dès que les circonstances sont favorables. Seule la Connaissance complète peut stériliser ces germes.
sannyasin. Moine; également sujet qui a atteint le quatrième et dernier stade de l'existence, où il quitte le monde pour aller vivre en solitude.
Shastra. Ecritures sacrées hindoues.
Yantra. Diagramme géométrique correspondant à un mantra. Le centre, appelé bindu, correspond au divin, le carré extérieur à l'aspirant spirituel, et les portes à la possibilité de passage de l'un à l'autre.