Extrait
chapitre
numéro
4

Entretiens du 20 avril 1985 (matin)

Entretiens avec Atmananda
Medirep, 1986

Samedi 20 avril 1985 (matin)

Q.-Vous m'avez dit, à l'instant, quelque chose que je voudrais enregistrer, de crainte d'oublier. Pourriez-vous répéter, s'il vous plait ?

At.- Certainement. Mais j'ai relaté cela dans le livre qui vient de paraître en France: "Présence de Mâ Anandamayi'.

Q.- Je l'ai lu. Mais, peut-être, pourriez-vous ajouter quelques détails ?

At.- En 1954, les fêtes de l'anniversaire de Mataji avaient duré près d'un mois. C'était dans les Himalayas, à Almora, et Mâ y resta deux mois et demi. Lorsque ces fêtes furent terminées, la foule des fidèles se dispersa. Quelques européens étaient venus et évidemment beaucoup d'indiens. Mais un petit groupe de fidèles demeura sur place et se réunissait chaque soir dans la chambre de Mataji. Les habitants d'Almora venaient se joindre à eux. Ils savaient son départ tout proche et s'en attristaient, car ils étaient très attachés à Mâ.

Quelqu'un lui dit: "Ma, vous partez. Qu'allons-nous faire sans vous ? Pendant dix semaines nous sommes venus vous voir tous les jours, nous restions avec vous, et maintenant nous allons nous trouver tout seuls !" Et Mâ répondit: "Que dites-vous là ! Je ne vous quitte jamais. Pourquoi voulez-vous me repousser ? Je suis toujours avec vous." Et quelqu'un ajouta: "Mâ, alors vous habitez dans notre coeur ?" Et Mataji: "Dans votre coeur ? Pourquoi voulez-vous me confiner à une place spéciale ? Je suis le sang de votre sang, les os de vos os. C'est la vérité. Vous pouvez me croire. Je ne dis jamais de mensonges."

Et plus tard elle ajouta: "Je ne vous demande pas de vous asseoir dans une position spéciale, de vous tenir droit, de vous purifier. Dans quelque condition que vous soyez, je suis avec vous TOUJOURS".

Vous savez, c'est nous qui manquons de confiance. C'est pourquoi il faut que celle-ci soit confortée par différentes choses telles que la diksha (initiation) et autres cérémonies. Mais Mâ est là. Si nous avons confiance en elle, si nous évitons de nous occuper de trop d'autres choses, car alors le mental se disperse, si nous pouvons nous concentrer sur Sa Présence, en avoir conscience vraiment, alors nous n'avons plus besoin d'autre chose. Il faut avoir confiance en sa parole.

Vous m'avez dit que vous lisez au moins quelques lignes des paroles et de l'enseignement de Mâ chaque jour. C'est très bien, c'est cela qu'il faut faire. Lorsque les gens me disent qu'ils sont tristes et déprimés, je leur conseille de lire chaque jour un peu des enseignements de la Mère. Depuis plus de trente ans, je traduis les paroles de Mâ, alors je connais tout par coeur. Mais lorsque je lis ses paroles, ça m'aide. Mâ est vraiment présente dans ses mots, dans ses paroles.

Q.- Oui, je le crois. Ses photographies aussi sont si vivantes, on y ressent une vie, une présence. Vijayananda m'a assuré que Mâ a "insufflé" ou "infusé' je ne sais comment m'exprimer, une force, un pouvoir dans ses photographies. Qu'en pensez-vous ?

At.- C'est certain. Vous avez entre les mains ce magnifique livre allemand (1), qui est surtout un album de photographies, qui en témoigne. J'avais conseillé à une dame qui vit en Suisse de se le procurer. Elle l'a fait aussitôt et m'a dit: "Quelle bénédiction d'avoir ce livre dans ma maison". Cet ouvrage est un panorama photographique de la vie de Mâ Anandamayi, de sa jeunesse jusqu'à la fin. Ces photographies sont magnifiques et je suis d'accord avec Vijayananda.. ("Matri Darshan " Photo-Album uber Shri Anandamayi Mâ" - Mangalan Verlag S. Schang - Matri Mandir im Kirchgarten 2 67308 Lautersheim (Germany))