4 - ASHRAM
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Ce corps ne construit pas d’ashrams. Il est un ashram qui s’étend partout et transcende tout – où que vous considériez qu’il se trouve. Vous croyez que seuls ces ashrams que vous avez construits sont à Elle. En fait, le monde tout entier est un ashram pour ce corps. Le second, où est-il ?
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Par suite du manque de l’ashrama du brahmacharya (observance de l’abstinence et de la chasteté durant le stade initial de la vie), les règles des autres ashrams (stages de vie) ne sont pas strictement respectées. Or, un édifice ne peut être construit comme il se doit sans de solides fondations. L’ashram est un lieu où il n’y a pas de travail (a-shrama). Et en fait, sans Dieu, le travail est partout. Où est le repos ? Même dans l’ashrama de grihasta (la vie de famille), si on rend service avec le sentiment de Le servir, alors, alors seulement, cela revient à une vie d’ashram.
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Vous êtes la mère, vous êtes le père, vous êtes le frère, l’ami, le maître – tout. Là où chaque chose est régie par un principe, c’est là qu’existe véritablement un ashram (ou un ‘ashrama’, c'est-à-dire un stade de la vie pouvant être vécu tout à fait spirituellement). Aucune question n’est soulevée à propos de « limité » ou « d’illimité ». Tout est un et appartient à l’un. Il y a la dualité dans deux. Là où il y a un voile, il y a aveuglement.
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Un temps précieux est en train de passer. Tous les membres des ashrams, filles ou garçons, qui évoluent dans un bel environnement, devraient s’efforcer d’en tirer un enseignement bénéfique. Personne ne sait quand, personne ne sait à qui, Dieu accordera l’illumination. C’est pourquoi il est du devoir de l’homme de se vouer à Dieu. Paix, amour, amitié, joie, vérité, endurance et patience, voilà ce que tous les ashramites devraient posséder.
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Un brahmacharîn peut-il être créé ? Un brahmacharîn devient ce qu’il est de par lui-même. Nous prenons nos propres samskara (impressions latentes) avec nous quand nous naissons et quand nous nous engageons dans les actions.
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Un brahmacharîn qui vise à devenir un sâdhu devra maintenir une attitude de renoncement. La paresse, la passion, la célébrité, la flatterie, sont des obstacles à vraiment éviter. Sachant cela, agissez dans le but de bien faire. Portez une attention particulière au code de conduite des brahmacharîn et des sâdhu. Il ne faudrait même pas aller dans telle direction qui pourrait choquer les gens extérieurs et ne pas être pour le bien.
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Ce que l’on dit être le bonheur familial est transitoire. Il est aussi cause de souffrance. A chaque pas la souffrance est là. Les obligations doivent être accomplies avec la meilleure efficacité possible sur ce long trajet de patience. Priez toujours pour obtenir la grâce de Dieu.
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Vous devez être amenés à suivre la voie de la vie familiale en tant que chemin de sagesse.
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Il est difficile de mener une vie spirituelle sans prendre appui sur la vie de famille. Accordez une attention toute particulière à ce qui vient de l’intérieur. Que sa seule volonté soit faite.
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Dieu lui-même est là, sous ses formes infinies, dans chaque foyer. Il se peut qu’il faille partir à peine arrivé, deux jours avant ou deux jours après. Il peut y avoir de grandes souffrances dans la vie d’un foyer. Ces souffrances sont le lot de toutes les familles. Comment trouver le réconfort lors de ces moments, si ce n’est en se réfugiant en Lui, le Créateur, le Préservateur et le Destructeur ?
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Le vidvat sannyâsa (renoncement conscient, intérieur) est en fait le véritable sannyâsa. C’est une grande chance que d’avoir le sannyâsa. Tout abandonner. Le sannyâsa c’est l’annihilation de toutes choses. La négation du sens de la négation. S’engager dans le sannyâsa (vividisha sannyasîn) ou devenir spontanément sannyasîn (vidvat sannyasîn) ce n’est pas du tout pareil.