29 - CONSOLATION DANS LA DOULEUR
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Si chacun pouvait comprendre, du plus profond de son être, que personne n’appartient à personne, tant de douleurs et de souffrances pourraient être évitées ! En fait, chaque fois qu’une personne est sous l’emprise de ses illusions, elle n’est pas en mesure de comprendre cela. Cependant, il y a des gens dont l’état s’améliore quand on leur administre un médicament amer ou qu’on leur fait une piqûre contre leur gré.
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Paroles de consolation et de vérité à quelqu’un dans le deuil : Ceci est bien le monde éphémère, n’est-ce pas ? Alors il est naturel qu’il y ait mouvement. Le temps ne passe pas de la même façon. Le concept « temps », au sens de « période mesurable », s’entrelace étroitement avec cet autre concept « temps » au sens de destinée. Est-il possible de se libérer de l’étreinte du temps, sans pour cela aller au-delà du temps ? Après avoir été un moment où vous êtes confrontés à la douleur ou à la souffrance, ne serait-il pas possible, si le temps ne les a pas déjà engloutis, d’assumer votre corps physique ? Ainsi va le monde. Toutes les personnes sont amenées à connaître ce genre de problème, d’une manière ou d’une autre. C’est la forme du monde. Il appartient à votre propre Soi de consoler votre Soi. Comment pouvez-vous imaginer, lorsque vous êtes dans un lieu qui n’est pas le « lieu » habituel de votre vie, que vous ne serez pas confrontés aux problèmes inhérents à cet endroit ? C’est dans les lieux qui vous sont coutumiers qu’il n’est pas question de souffrance, de malheur, de destruction, de haine et d’hostilité. D’ailleurs il ne s’agit pas de lumière ou de ténèbres. En cela, l’être humain a pour rôle exclusif de chercher à se réaliser en le lieu qu’il considère comme le sien propre.
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Lors du décès de l’épouse d’un adepte, Mâ a dit ceci : « Ecrivez au pitaji (le père). Il ne faut pas que pitaji s’effondre. Qui s’occupera des enfants maintenant ? Pitaji doit veiller sur eux, en tout. Il doit être à la fois le père et la mère. Il devra se comporter comme un être humain courageux, et faire preuve de patience, de force et de fermeté. Il devra faire face à tous les problèmes qui se présenteront et surtout être patient, patient, patient. Le monde est ainsi fait. Où est la destruction de l’Atma ? C’est cela le prâna (énergie vitale), l’Atma, qui est en chacun de nous. C’est le corps physique qui change et qui finit par s’esquiver. Il ne reste pas éternellement. Bien sûr, le mental ne croit pas à cela sur le moment, et comme il est dans sa nature de contester, il s’agite et déclenche son petit tollé personnel. Mais après tout, chacun doit savoir prendre soin de soi-même. Que voulez-vous faire d’autre ?
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Ainsi, Il est avec Lui qui est l’Auteur de la création, ce sont là Ses dispositions. Lorsqu’Il prend quelqu’un, d’une manière ou d’une autre, c’est toujours pour le bien. Chaque chose dépend de Lui. Tout est en Lui. Lorsqu’un désir se réalise et procure le bonheur, cela engendre toujours le malheur. L’être humain devrait toujours méditer sur Dieu qui est la forme de la paix. Empruntez la voie qui conduit à la vénération de Dieu, aucune autre voie ne vous permettra d’atteindre la sérénité.
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Toute chose appartient à Dieu. Ce qu’Il vous donne, Il vous le donne pour que vous puissiez effectuer votre service. Accomplissez votre devoir au mieux de vos possibilités. N’hésitez pas à donner toute votre confiance à Celui à qui tout appartient. Rien ne peut être bien fait sous l’emprise de la crainte. Lorsque vous craignez quelque chose, la paix et la tranquillité ne règnent pas dans votre esprit. L’inquiétude est une chose naturelle. C’est une chose qui vous est familière, n’est-ce pas ? Mais vous devriez réfléchir. Chaque chose est Sienne. Cela fait partie de Ses dispositions. S’il était possible d’accomplir les choses en faisant simplement un effort sur soi-même, chacun pourrait faire ce qu’il désire. C’est pour cela que vous devez vous efforcer de faire entièrement confiance à Celui à qui tout appartient. Accomplissez votre service aussi bien que vous êtes en mesure de le faire.
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Tous les jiva (êtres humains) naissent pour réaliser ce pourquoi ils sont nés. C’est le désir de Dieu qu’il en soit ainsi. Vous devez considérer cela comme un service à Dieu, ne vous laissez pas gagner par l’illusion. Rendez Lui ce qu’Il vous a donné. Il a pris, Il prend et Il prendra. Sous forme de l’Atma, Il est éternellement en tout. Accrochez-vous fermement à la sérénité et à la patience.
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Dans le royaume de Dieu, dans cette création universelle où les trois phases maîtresses sont la création, la préservation et la destruction, a lieu un va et vient ininterrompu. La disparition d’un être aimé engendre une insupportable souffrance. Il n’y a d’autre recours, dans cette circonstance, que de s’armer de patience. C’est Sa providence. Priez pour le salut de ceux que vous aimez. Il vous faut traverser la mer de souffrances. Même si votre mental s’y refuse, vous devez vous efforcer de le faire. Essayez de ne pas attrister les êtres aimés par vos larmes et l’attachement que vous manifestez à l’égard de ceux qui s’en sont allés. Il n’y a d’autres façons d’atteindre la paix que de se réfugier auprès du Seigneur. C’est Lui, Luimême, qui est dans l’être qui vous est enlevé.
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Lors du décès de la mère d’un de ses disciples, Mâ a dit : « Ecrivez à mon ami – Lakshmi, la bienheureuse, a quitté son mari, son fils et sa fille, pour aller vers le salut, dans le havre de paix. Il n’est pas juste de pleurer pour le corps physique, même si les pleurs en eux-mêmes sont une chose naturelle. Il va falloir faire preuve de patience. Le but et le désir des parents sont de procurer le bonheur et la sérénité à leurs enfants. Et ces derniers ont le même devoir à l’égard de leurs parents. Ceux qui s’en sont allés sans avoir atteint l’état le plus élevé, demeurent dans une phase de progression. Faire une sorte de symbole de leur corps physique, verser des larmes et être en proie aux tourments dans ce monde-ci, ne fait que leur causer de la souffrance. Ils ne voient rien de tout cela, mais ils ressentent cette douleur. Il n’est pas juste de procurer de la souffrance à ceux qu’on aime. Ma mère a une âme en miroir de la mienne. Elle m’a donné le jour et maintenant m’a quitté. Eh bien sachez que sa paix est le miroir de ma paix (et je ne dois pas la perturber par mes lamentations). Cela est advenu par la volonté de Dieu. Je suis Sa créature. Il me gardera de cette façon-là, sur cette voielà et dans cet état qu’Il a voulu pour moi, quoiqu’il puisse advenir. Ne vous présentez pas devant pitaji (le père) l’esprit triste et l’air affligé. Accomplissez votre service, pour qui que ce soit, avec une bhâva, une disposition d’esprit belle et sereine. Souvenez-vous que c’est Dieu qui nous a donné la charge de ce service. Ne faites rien qui puisse plonger votre père dans le désespoir. S’il voit l’ombre de la souffrance sur vos visages, sa propre souffrance ne fera qu’augmenter. Montrez-vous forts et en bel accord lorsque vous êtes avec lui.