amitabha

Parmi les vainqueurs des cinq familles,
Amitabha est le seigneur
de la famille du Lotus resplendissant.

un bref aperçu

Amitabha est le quatrième des Cinq Dhyani Bouddhas
Il est considéré comme le Bouddha fondamental et celui de l'Amour intégral, complet, infini, global...
- Amitabha est le plus connu parmi les Dhyani Bouddha.
- Il est connu pour sa longévité, son discernement, sa perception pure et la purification des agrégats avec une conscience profonde de la vacuité de tous les phénomènes.
- Il est le Seigneur de la Terre Pure Sukhavati.
- Il a le teint rougeâtre, sa compagne est Pandaravasini.
- Il règne sur l'élément du Feu et personnifie le skandha de la Perception.
- Les mains d'Amitabha sont en Dhayana mudra (méditation)
- Entre ses mains, un vase contenant de l’amrita, le nectar d’immortalité qui confère la longévité.
- Il aide à surmonter le désir-attachement, la "soif" ou l'égoïsme par la Compassion, transformation des passions.

La couleur d'Amitabha est le rouge, qui symbolise la compassion infinie et la sagesse discriminante.
Celle-ci permet de surmonter les désirs et les attachements, éclairant le chemin vers la libération spirituelle. .......
Il est parfois représenté couleur jaune ou or. Parfois il est représenté debout, ce qui symbolise la guidance d'Amitabha pour tous les êtres vers l'Eveil et la Compassion Impartiale.

Son nom

अमिताभ
— Son nom signifie « qui a un éclat» (âbha) « sans limites » (Amita)
"Celui dont la splendeur est incommensurable"...
« Lumière Infinie » ou « le Tout-Rayonnant », lumière infinie et radieuse de la compassion dont dépendent toutes les manifestations des Bouddhas et Bodhisatvas.
Il porte ce nom (Lumière infinie), parce que la lumière rayonnant de son corps imprègne toutes les terres pures de tous les Bouddhas des dix directions.
- en tibétain, 'od dpag med' (phon. : Öpakmé) (འོད་དཔག་མེད་)
- Amida Nyorai, en japonais (阿弥陀如来)
- en chinois Āmítuófó (阿弥陀佛)

La famille Padma

Amitabha est le chef de la famille Padma (famille du Lotus), qui comprend un assez grand nombre de figures spirituelles bien connues.
La plus importante de celles-ci est Avalokitesvara (Chenrezig), le Bodhisattva de la Compassion. Il y a aussi Kurukull, Padmanartesvara et Padmasambhava.

Avalokiteśvara et Mahasthamaprapta (ou Vajrapani selon les sources) sont ses deux assistants. Ils l'aident à accueillir tous ceux de toutes les directions qui ont rempli les conditions de parvenir à la Terre Pure d'Amitabha. C'est la raison pour laquelle ils sont appelés « les trois Saints de l'Ouest ».

Mahāsthāmaprāpta est un bodhisattva mahāsattva qui représente le pouvoir de la sagesse. Son nom signifie littéralement "l'arrivée de la grande force". Mahāsthāmaprāpta est l'un des huit grands bodhisattvas du bouddhisme Mahayana, avec Mañjuśrī, Samantabhadra, Avalokiteśvara, Ākāśagarbha, Kṣitigarbha, Maitreya et Sarvanivarana-Vishkambhin.

Le bodhisattva Avalokiteshvara « Seigneur qui observe depuis le haut », (chinois 觀世音 Guānshìyīn ou 觀音 Guānyīn, shanghaïen Kueu(sy)'in, coréen Gwanseeum 관세음, japonais 観音 Kan'non, tibétain Chenrezig, vietnamien Quán Thế Âm, indonésien Kwan Im, khmer លោកេស្វរ Lokesvara), est sans doute le grand bodhisattva le plus vénéré et le plus populaire parmi les bouddhistes du Grand véhicule.
Il est aussi utilisé comme yidam (déité tutélaire) dans les méditations tantriques. Bodhisattva protéiforme et syncrétique (il peut représenter tous les autres bodhisattva), incarnant la compassion ultime, il peut être féminin en Chine, en Corée, au Japon et au Vietnam, sous forme de Guan Yin.
Il est considéré comme le protecteur du Tibet où le roi Songtsen Gampo et plus tard les dalaï-lamas sont vus comme ses émanations. C'est aussi le cas d'autres tulkou comme le karmapa.
Aussi nommé Padmapāṇi ou Maṇipadmā, il est invoqué par le célèbre mantra Om Maṇipadme hūm (ॐ मणिपद्मेहूम्). Chenrezig est le bodhisattva de l’amour et de la compassion.

Chenrezig à quatre bras

La Compassion infinie d'Amitabha Bouddha

Le Bouddha Amitābha est associé au royaume de Sukhāvatī et est le principal bouddha de la tradition de la Terre Pure du bouddhisme oriental.
Dans une vie antérieure en tant que moine bodhisattva Dharmākara ("Trésor du Dharma"), il a fait quarante-huit vœux originels (praṇidhāna) pour amener les êtres à l'Eveil, établissant ainsi Sukhāvatī (Terre Pure de l'Ouest) pour leur bénéfice.
Grâce à sa grande compassion et à ses efforts, sur d'innombrables vies, il devint le Bouddha Amitabha, le seigneur de cette Terre Pure, où les conditions sont idéales pour progresser spirituellement.

Les praṇidhāna d'Amitabha sont des vœux solennels qui visent à établir un Royaume de Félicité, un Royaume de Béatitude, Sukhāvatī, pour aider les êtres à progresser spirituellement.
Parmi ces vœux, on trouve l'engagement pour lui de ne pas atteindre l'illumination tant que tous les êtres n'auront pas été sauvés, et la promesse de guider ceux qui récitent son nom vers sa Terre Pure. Ils incluent des engagements tels que l'éradication de la souffrance pour ceux qui renaissent dans sa Terre Pure, l'assurance que tous les êtres qui l'invoquent avec sincérité seront libérés des cycles de renaissance, et la garantie d'un enseignement continu du Dharma dans son Royaume.
Son dix-neuvième vœu promet qu'il apparaîtra, avec ses bodhisattvas et d'autres bouddhistes bénis, devant ceux qui, au moment de la mort, font appel à lui.
Cette ouverture et cet universalisme a fait la popularité d'Amitabha (d'abord à Gandhara puis en Chine).

"Le Seigneur Bouddha Amitabha est considéré comme celui qui a regardé un jour la souffrance des êtres sensibles alors qu'il devenait Bouddha, alors qu'il passait à l'état de pleine illumination, et qui a vu la condition des êtres sensibles et s'est mis à pleurer.
Il a eu un chagrin terrible.

C'était une sorte de chagrin que l'on ne peut comprendre que si l'on a goûté à la nourriture de l'illumination. Si l'on a goûté à l'illumination et que l'on a ensuite regardé la condition et la souffrance des êtres sensibles et que l'on a vraiment vu la différence.
Il n'y a pas d'autre chagrin comme celui-là.
On ne peut pas comprendre ce genre de chagrin.
C'est différent de la perte d'un être cher ou même de la perte de sa propre vie. Le chagrin que l'on ressent après avoir goûté à la Félicité naturelle, au droit de naissance naturel qu'est notre vraie nature, et après avoir constaté que, bien qu'il en soit ainsi, les êtres sensibles souffrent aussi horriblement, qu'ils souffrent inutilement et sans raison et qu'à cause de leur propre ignorance, ils se font souffrir eux-mêmes et commettent leurs propres erreurs, et que tout ce qu'ils auraient à faire, c'est d'arrêter...
Il n'y a pas de chagrin plus fort ou plus complet que celui-là : savoir, du point de vue de la Béatitude, ce que les êtres sensibles souffrent.

C'est ainsi que le Seigneur Bouddha Amitabha a donné naissance à la bodhicitta la plus profonde, à la compassion la plus profonde, une compassion qui l'a coloré, qui a dicté sa méthode, une compassion qui a rempli son intention, qui est devenue son intention.
Et la compassion était si forte et dominante qu'il a fait les souhaits les plus profonds.
Et il faisait ces souhaits, non pas comme nous faisons des souhaits lorsque nous circulons autour du stupa, même lorsque nous faisons des souhaits avec foi, mais il faisait ces souhaits à partir de la puissance de son accomplissement illuminé.

Il avait pleinement accompli la vision de la Sagesse primordiale de l'Equanimité.
Il avait pleinement réalisé la capacité de voir la Nature qui est la Nature de tous les êtres sensibles.
Il avait pleinement atteint la capacité de percevoir l'absence de séparation entre soi et les autres.
Ainsi, lorsque Amitabha a observé la situation des êtres samsariques, il a commencé à pleurer, et ce sont ses larmes mêmes, dit-on, qui sont devenues l'émanation connue sous le nom de
Chenrezig, le Bouddha qui nous a donné le mantra "Om Mani Padme Hung", qui nous empêche de tomber dans les royaumes inférieurs.
C'est à quel point son chagrin pour les êtres sensibles était fort et puissant.

Ainsi, le Seigneur Bouddha Amitabha a pratiqué de manière à établir une Terre Pure appelée
Dewachen (Sukhāvatī) qui est la plus facile de toutes les Terres Pures à atteindre.
Elle est destinée à être un foyer, un lieu d'accueil, une source de refuge pour ceux d'entre nous qui ont rencontré le samsara et ont été tellement endommagés, blessés, traumatisés et trompés, et qui ont continué dans notre tendance habituelle sans comprendre ce qu'est réellement le samsara, que nous sommes devenus presque ivres au-delà de toute réparation.
Même si nous sommes aussi de cette nature qui est indistinguable, cette nature qui est à la fois la nature de l'Eveil et la nature samsarique.

Les autres champs de Bouddha sont associés à un niveau d'accomplissement que les êtres sensibles atteignent rarement.
Le Seigneur Bouddha Amitabha a vu cela et a pleuré pour ces étudiants qui seraient empêchés par leurs circonstances. Il était en colère et n'acceptait pas que certains êtres sensibles soient exclus en raison de leur incapacité à pratiquer. Il était extrêmement contrarié que certains soient exclus parce qu'ils n'avaient pas compris la dévotion.
Il est devenu si bouleversé par ces choses qu'il a pratiqué de manière à ce que la nature même de sa Terre Pure soit facile à atteindre. Il y a une facilité de passage. Et il a fait de cela son travail depuis lors et jusqu'à ce que nous soyons tous libérés. Pensez-y.
Le Seigneur Bouddha Amitabha a déclaré qu'il sera toujours disponible pour ceux qui l'appellent une fois, et qu'en invoquant son nom et en lui demandant de venir vous secourir, il viendra sûrement. Il ne pourra pas ignorer votre voix. Il ne pourra pas rester éloigné de vous. Il viendra.
La manière dont il a organisé sa Terre Pure, il sera très facile pour vous de suivre simplement ce petit cri. Il est comme une mère. Il est si attentif au cri des bébés que le moindre gémissement - le moindre gémissement, qui ne demande aucun effort de votre part - invoquera sa grande compassion. Par conséquent, vous pouvez avoir confiance et foi en Amitabha. Il est aussi sensible que votre propre mère l'était lorsqu'elle vous entendait respirer et gémir dans votre berceau alors que vous ne pouviez pas vous débrouiller seul. Il est comme ça.

De plus, le Seigneur Bouddha Amitabha nous a également donné cette pratique (
Phowa) et il a fait en sorte que son corps même, sa nature même, nous accepte au point de contribuer au transfert de notre conscience. Ainsi, bien que son corps soit subtil, bien que son corps soit pur, il se connecte à nous d'une manière mystique que nous ne pouvons pas comprendre, et utilise son apparence même, sa nature même, comme un véhicule pour nous emmener dans la Félicité.
C'est parce qu'il est si terriblement triste pour la souffrance des êtres sensibles, qui n'ont ni espoir ni méthode, et dont les tendances habituelles sont si fortes qu'elles leur pèsent.
Il est le plus gentil, le plus pur. Il n'y a pas d'autre bouddha comme lui ; il est totalement inégalé. Il n'y a rien ni personne qui puisse atteindre la bonté et la qualité du Seigneur Bouddha Amitabha.
Il doit être considéré comme votre unique protecteur. Vous devriez penser que son visage est toujours tourné vers vous et que tout ce que vous avez à faire, comme un petit bébé, c'est de suivre la voix de votre mère.
Un petit bébé apprend très tôt d'où vient le lait et apprend à suivre la voix de sa mère. Ainsi, vous devriez comprendre que le nectar du Seigneur Bouddha Amitabha est omniprésent et qu'il est facile à digérer, même pour ceux d'entre nous qui n'ont pas la volonté de prendre soin d'eux-mêmes, ou de se lier d'amitié avec eux-mêmes d'une manière ferme et disciplinée.
Le Seigneur Bouddha Amitabha est tel qu'il ne vous offrira pas seulement le nectar et le lait de l'amour bienveillant, mais il le prendra également dans sa propre bouche et le digérera dans son propre corps, et vous le donnera de cette façon, déjà digéré. Telles sont la bonté et la nature du Seigneur Bouddha Amitabha."


"Amithabha buddha and the bardo", Jetsunma Ahkon Norbu Lhamo, 2017




— Certains considèrent Amitabha ('od-dpag-med en tibétain) comme étant synonyme de Amitayus ( ts'e-dpag-med en tibétain), le Bouddha de la Vie Infinie. D'autres honorent Amitayus comme une forme d'Amitabha ou en tant que Bouddha distinct.
Amitayus est ordinairement dépeint tenant un récipient de l'élixir de la vie immortelle. Comme il est montré dans certaines statues, un minuscule arbre ashoka germe à partir du couvercle de son récipient, représentant l'union du spirituel et du matériel.
Amitabha, sous le nom d'Amida, occupe encore de nos jours une place particulièrement importante dans le bouddhisme japonais, en particulier dans l'école Jodo Shin, où l'on ne révère aucun autre Bouddha ou Bodhisattva.
L'école Jodo Shin recommande d'invoquer le nom d'Amitabha non pas pour atteindre l'Éveil, mais comme expression de gratitude pour le don d'Éveil déjà reçu.
L'adepte de l'école Jodo Shin aspire à renaître, après sa mort, dans Sukhavati, « la Terre, ou le Royaume de la Félicité », la Terre Pure d'Amitabha, située dans le quartier ouest de l'univers.
Il aspire à y renaître car il est dit que les conditions pour atteindre l'Éveil y sont beaucoup plus favorables qu'elles ne le sont sur la Terre.
Un certain nombre de sutras sont consacrés à Amitabha, en particulier un traité de méditation qui porte son nom.
Dans ce sutra, nous trouvons quelquefois Amitabha sous le nom de " Grand Père de tous les Bouddhas ".
Bien sûr, il est fait référence à un père physique, mais aussi au père spirituel de Bouddha. Donc on peut dire qu'Il est le " Bouddha fondamental ".
En raison du fait que le Bouddha Amitabha est la manifestation de la sagesse particulière qui est "le véritable état du désir ", nous qui sommes dans ce Kamadhatu (le royaume du désir) avons des liens spéciaux avec le Bouddha Amitabha par nature et aussi avec les préceptes particuliers que le Bouddha Amitabha a engagés pour la libération des êtres.
A la différence d'autres Bouddhas, on peut facilement comprendre le Bouddha Amitabha par la contemplation et la transformation de sa propre émotion, spécialement le désir qui est l'une des émotions les plus fortes, les plus pénétrantes et les plus vives.
Comme Amitabha est "le Bouddha fondamental", nous comprenons en même temps tous les êtres divins et nous pouvons arriver à l'Eveil total rien que par la contemplation de la méthode du Bouddha Amitabha.
Le Bouddha Amitabha convient pour la raison que dans le sutra du Bouddha Shakyamuni, il est mentionné que la forme du Bouddha Amitabha accorde la libération de la vision, en ceci qu'elle garantit l'embryon de l'accomplissement final de l'illumination et en plus, enlève les innombrables obstacles qui encombrent notre vie quotidienne.
De façon plus significative même, Amitabha représente le grand amour et la compassion dont on a tant besoin dans le Kalyog (l'âge sombre).
En particulier, la transformation de notre désir intense en amour véritable et inconditionnel est l'un des principaux avantages tirés d'une simple vision du Bouddha Amitabha.
Il existe quelques commentateurs qui déplorent cet engouement critiquant ceux dont la dévotion va vers Amitabha en les comparant à des enfants qui se tromperaient de parents.
Pour eux, la foi accordée à un bouddha qui n'est pas le vrai bouddha ne peut être que néfaste.
L'ampleur de ce mouvement, sa facilité, le déni du monde, les croyances paradisiaques, tout cela leur semble éminemment suspect.
Houei-neng, sixième partriarche du Chan, répond à une question du préfet au sujet des sectateurs de la Terre Pure d'Amitabha : "Les égarés récitent le nom du Bouddha pour renaître là-bas ; l'homme à la compréhension juste trouve la pureté dans son esprit."

Amoghasiddhi bouddha and Green Tara
Amitabha, avec sa sagesse discriminante, et Pandaravasini, avec sa pureté protectrice,
forment ensemble une force unifiée qui guide les pratiquants vers l'éveil et la libération des passions.
Paṇḍāravāsinī, le Bouddha féminin de sagesse
de la famille d'Amitabha, règne sur l'élément du feu.
Elle représente la purification et la transformation,
nous incitant à transformer nos désirs mondains en sagesse.


— Le bouddha Amitabha enlace sa parèdre Go Karmo (en tibétain), Pandaravasini (en sanscrit).
Son nom signifie « Celle qui est Vêtue de Blanc », ce qui suggère quelqu'un investi de pureté, ou même protégé par la pureté, détachée et protégée des influences extérieures.
C'est une figure symbolique de pureté et de protection spirituelle. Son pouvoir réside dans sa capacité à purifier les passions et à transformer les désirs en compassion éclairée.
En tant que parèdre d'Amitabha, elle partage la direction de l'Ouest et l'élement Feu
A deux ils symbolisent l'union de la Sagesse et de la Compassion.
Son emblème est le lotus blanc, représentant la pureté et l'illumination spirituelle.

Paṇḍāravāsinī ou Pandara, en tant que co-égal de sagesse d'Amitabha, joue le rôle de l'incarnation du discernement - la discrimination entre le sain et le malsain, le bénéfique et le nuisible. En enseignant le pouvoir de discernement de la sagesse, elle est considérée comme un guide pour naviguer sur le chemin de l'Eveil, veillant à ce que les pratiquants restent inébranlables dans leur voyage.
Comme le Bouddha Amitabha, son égal en compassion, sa couleur est le rouge, et Kurukulle Tara Rouge, Vajrayogini et Padma Dakini peuvent être considérées comme des émanations d'elle.
Ses animaux sacrés sont le paon et le dragon.
Son « fils » ou Bodhisattva est, bien sûr, Avalokiteshvara (tib. : Chenrezig, chin. : Guan Yin).


— Amitabha règne sur l'élément du feu... Dans la confusion, le feu détruit tout ; dans la conscience éveillée, la chaleur de la passion est transmutée en chaleur de la compassion (du rouge au rose).

Il est lié au début du printemps. "C'est un espace de prairies semées de beaux rochers où les jeunes animaux aiment à jouer"



— La lumière rouge, brillante émanant du coeur d'Amitabha et de sa parèdre, est l'aspect pur de l'élément Feu et la manifestation de la Sagesse discriminante.
La Sagesse Discriminante d'Amitabha conquiert le poison des passions — toutes les envies, convoitises, avidité et luxure. Avec cette sagesse, le disciple discerne tous les êtres séparément mais connaît chaque être comme une expression individuelle de l'Un.
Cette Sagesse est discernement, perception pure et purification des agrégats avec une conscience profonde de la vacuité de tous les phénomènes.

La sagesse d'Amitabha est la sagesse discriminante ou la sagesse qui distingue tout.
Alors que la sagesse d'Akshobya est "la sagesse du miroir" qui voit les choses avec une objectivité totale, qui voit les choses exactement comme elles sont, sans aucune distorsion, et tout comme la sagesse de Ratnasambhava est la sagesse qui voit "l'unité essentielle de toutes les choses", la sagesse d'Amitabha est la sagesse discriminante ou la sagesse qui distingue tout, qui voit toutes les choses dans leur unicité, dans leur diversité.
Toutes ces différentes figures de Bouddha sont des facettes différentes de l'unique Jina - chaque sagesse contient l'autre.
Amitabha ne se contente donc pas de voir les choses dans leur unicité et leur diversité. C'est l'objectif principal, l'aspect principal ou la sagesse qu'Amitabha met en lumière, mais en même temps, il y a cette objectivité de "la sagesse en miroir" et il y a ce "sens de l'unité". Amitabha ne réduit donc pas la pluralité des choses à l'uniformité. Il apprécie, chérit et se réjouit du caractère unique de chaque individu, de chaque fleur, de chaque moment. Sa sagesse consiste à voir la beauté et l'unicité de chaque chose et de chaque moment, tout en voyant leur unité.

Sukhavati

Sukhavati, (Tib.: Dewachen) la Terre de Félicité, est la Terre Pure d'Amitabha dans le bouddhisme Mahayana, comme l'indiquent les soutras Sukhavati-vyuha.
Elle est également appelée Terre pure occidentale, une terre pure bouddhiste très connue. Les deux plus grands sūtras décrivent la terre pure comme le résultat direct des vœux du Bouddha Amitābha, qui, par grande compassion, a créé un royaume de félicité pour les êtres ayant suffisamment de mérite pour progresser rapidement sur le chemin spirituel.
Toute personne peut y renaître en invoquant le nom d'Amitabha avec une dévotion sincère, en particulier au moment de la mort. Amitâbha est donc une sorte de sauveur qui garantit une vie après la mort: chacun peut atteindre la libération en invoquant son nom, plutôt que de devoir subir d'innombrables renaissances.

Sukhāvatī est un royaume de bonheur et de délices, sans souffrance.
Ceux qui y renaissent bénéficient de la présence et des enseignements des bouddhas, des bodhisattvas et des arhats, et s'engagent exclusivement dans des activités saines. Le buddha principal y est connu sous deux noms, Amitāyus (Vie incommensurable) et Amitābha (Lumière incommensurable).

Par le pouvoir de ses vœux, Amitābha a permis à tous ceux qui l'invoquent de renaître sur cette terre, d'y être instruits par lui dans le dharma et de devenir finalement des bodhisattvas et des bouddhas à leur tour (le but ultime du bouddhisme Mahāyāna ). De là, ces mêmes bodhisattvas et bouddhas retournent dans notre monde pour aider les êtres sensibles, les guidant vers la bouddhéité

La Terre Pure d'Amitabha, Sukhavati (Tib. Dewachen)

Ses Attributs et Qualités

le lotus souligne la capacité des humains à pouvoir s’améliorer.
il symbolise le développement spirituel, la pureté,
la vraie nature des êtres réalisés par l'illumination,
et la compassion, la forme purifiée de la passion.


— Le symbole d'Amitabha est le padma, ou lotus rose, qui représente la régénération spontanée et la naissance divine. Ses huit pétales correspondent au Noble Octuple Sentier(*), sa feuille symbolise la matrice.
Lorsque les vertus de Bouddha se développent, le lotus s'épanouit. Amitabha génère la Lumière infinie qui, avec l'Eveil, se propage jusqu'aux confins de l'univers.
Le lotus peut symboliser beaucoup de choses, incluant le déploiement spirituel, la pureté suprême, la vraie nature des êtres réalisée par l'éclaircissement et la compassion, forme purifiée de la passion.


— Amitabha est l'aspect pur du skandha de la perception (saṃjñāskandha), ou agrégat de distinction (reconnaissance) et la conscience profonde des individualités.
Ainsi, l'œil et la faculté de voir sont associés à Amitabha.

Dhyana mudra

— La mudra d'Amitabha est celle de la méditation dhyana mudra ; une main est placée au-dessus de l'autre, les paumes sont tournées vers le haut.Ce geste symbolise l'état de méditation profonde (samâdhi).
C'est pourquoi il porte également le nom de samâdhi-mudra. Dans cet état d'être il n'y a plus la moindre trace de conscience objective. Il s'agit d'un état dans lequel le mental est complètement concentré sur l'objet de sa contemplation (Savikalpa Samâdhi), ou bien le mental cesse de fonctionner, et dans cet état il ne subsiste que la Conscience pure Se révélant à Elle-même (Nirvikalpa Samâdhi).

Le roi Garuda, l'activité des Bouddhas, est toujours en train
de piquer, de plonger, en action contre tout ce qui nous afflige.
Ils sont sacrés dans les domaines nordiques
d'Amoghasiddhi et sont les antagonistes de la maladie
et du poison parce qu'ils sont les ennemis des nagas.


— L'animal, ou plutôt l'oiseau d'Amitabha, est le paon, l'oiseau le plus splendide qui soit.
Le paon symbolise la grâce.

Le paon a une très belle forme, mais son cri est très strident.
Les paons étaient parfois utilisés aussi comme oiseaux de garde, car ils poussaient des cris lorsqu'un étranger s'approchait.
Le paon est donc une sorte de gardien, et un gardien d'une autre manière, car il se nourrit de serpents. Le paon se jette sur un serpent et mange un serpent venimeux.
Ils protègent donc la maison, l'endroit où ils sont gardés, contre les serpents. C'est comme s'ils pouvaient transmuter le poison du serpent en cette incroyable beauté de leur plumage.

Et puis il y a cette queue, ce grand éventail de la queue du paon avec ses nombreux yeux.
Cette queue rappelle certaines représentations d'Avalokiteshvara aux 1 000 bras.
L'Avalokiteshvara à 11 têtes et à 1 000 bras est entouré d'un grand éventail de bras. C'est la compassion qui cherche par tous les moyens à tendre la main et à soulager la souffrance des autres. Un œil est peint dans chaque main, comme ces yeux sur la queue d'un paon.
Ces yeux de sagesse, signifient qu'il ne s'agit pas simplement d'une compassion sentimentale, mais d'une compassion imprégnée de sagesse, de sorte qu'il y a une véritable compréhension, une véritable compétence et une réelle adéquation dans la façon dont Avalokiteshvara tend la main. Il tend la main pour donner aux gens ce dont ils ont vraiment besoin plutôt que ce qu'ils pensent vouloir. Il y a donc aussi cet aspect qui nous est rappelé - la compassion.
La compassion est particulièrement associée à Amitabha et à sa famille dans ce magnifique éventail du paon aux nombreux yeux.

Bija Hrih (en tibétain)

— La bija rouge dont Amitabha émane est Hrih
La famille Amitabha étant associée à la parole du Dharma, la syllabe germe est doublement significative.

— Amitabha, étant associé avec l'ouest, est associé avec le coucher du soleil, avec la disparition de la lumière.
Tout comme en méditation, l'esprit se retirant des objets matériels entre dans une sorte d'obscurité — un état de conscience plus élevé, un état qui est, si l'on peut dire, inconscient à l'esprit le moins élevé.
Il est donc représenté sous la forme d'un soleil couchant d'un rouge éclatant. Il est perçu comme le pouvoir et l'énergie suprêmes de la nature, de la caste sur la plaine terrestre et accessible à tous les êtres sensibles. Son association avec le soleil couchant suggère le retrait de la perception des sens externes et le détournement de la conscience vers l'intérieur, dans un état supérieur de concentration méditative.

— Le Bouddha émana la forme d'Amitabha de sa gorge, symbolisant la sagesse primordiale de discernement. Ainsi localisé dans la gorge, il correspond au goût et à la langue

— Son mantra est Om Amitabha Hrih

L'antidote

La Sagesse Discriminante et avisée d'Amitabha vainc le poison des passions – tous les besoins maladifs, la convoitise, la cupidité et les désirs sexuels.
On mentionne aussi "le poison des passions" par le terme "soif" : la "soif" est souvent interprétée comme un désir insatiable ou un attachement intense aux plaisirs mondains et aux possessions matérielles. Elle est considérée comme l'une des causes principales de la souffrance humaine, car elle pousse les individus à rechercher constamment la satisfaction dans des choses éphémères, les éloignant ainsi de la paix intérieure et de l'illumination.

L'aspect d'Eveil de l'énergie Padma ;
La valeur de chacun est appréciée et cela gagne en luminosité de part et d'autre. S'instaure une communication fluide, sans arrière pensée, et une compassion joyeuse.

L'aspect confus de l'énergie Padma ;
L'aspect confus de “padma” se caractérise par un attachement pathologique. Cependant l'approche se fait avec précautions. Nous ne tenons pas à nous exposer ni à entamer le privilège de la sensation “ratna”.
L'agrégat perception n'établit pas une valorisation mais une évaluation du rapport. L'expérience est cataloguée et l'ego sauvegarde son centre en s'identifiant à tout un registre de caractères, de goûts et de préférences.
On consent le rapport à l'autre parce que l'ego se découvre une nouvelle satisfaction ; évoluer.
L'attachement nous entraîne alors vers toujours plus de discrimination. Il est de plus en plus difficile de tout simplement apprécier et donner, la seule préoccupation étant d'attirer l'attention et de se satisfaire.Le désir-attachement peut nous conduire à l'excès dans l'avidité où il ne s'établit plus du tout de valeurs aux choses comme aux êtres.
Le monde et les conditions extérieures ne peuvent pas satisfaire ce désir-attachement. Le monde est trop instable et les conditions trop précaires.Nous avons vu que le désir-attachement procède d'une espérance, ce qui suppose une inflation de sens : l'amour, le beau, le juste, le merveilleux…
La peur d'en rater entraîne l'attachement.
Ce n'est pas tant le désir lui-même qui produit l'insatisfaction mais il se passe un instant où le désir n'investit plus d'appréciation à l'autre et de bienveillance. Pour se maintenir, l'ego doit se savoir distinct et se sentir toujours être le maître de ces actes, l'agent.

Padma Heruka et Padma Krodeshvari
L'union symbolise l'importance de combiner la compassion et la sagesse dans la pratique.

- En tant que Heruka de la famille du Lotus d'Amitabha, Hayagriva est le chef des émanations courroucées, représentant le Dharma et la parole sous sa forme féroce - signifiée par la tête de cheval hurlant (hennissant) qui jaillit de sa chevelure rouge flamboyante.
Hayagriva - la forme la plus courroucée d'Amtitabha - est le Heruka (héros) de la famille du Bouddha du Lotus Padma, la manifestation (à la manière de "l'Incroyable Hulk", pourrait-on dire, pour donner une image contemporaine) du Bouddha de la Compassion. Malgré sa forme courroucée, il reste le chef des compatissants.
Il est également considéré comme une émanation de l'être de compassion Chenrezig - Avalokiteshvara.
Son irrésistible sagesse de discernement « active » est ce dont de nombreuses personnes modernes ont besoin.
Les êtres de compassion, la famille du Lotus, représentent la parole dans les Tantras du Kriya, du Yoga et de l'Anuttarayoga. Lorsque la parole pacifiante et la compassion « ordinaires » ne suffisent pas à atteindre l'objectif - l'objectif de l'illumination ou l'élimination des obstacles à la libération -, le bouddhiste du Vajrayana se tourne vers les émanations de Heruka ou de la Colère. Un dévot d'Amitabha, ou du Dharma, se tournera vers le puissant Hayagriva.
À un niveau de compréhension sophistiqué, la syllabe unique Hrih est Hayagriva lui-même. La syllabe-germe elle-même symbolise également le pouvoir impressionnant du son, des mots, des mantras, des syllabes, de la parole.

Tous les aspects clés importants d'Amitabha sont « intensifiés » à son niveau le plus courroucé. Tous les symboles d'Amitabha sont toujours présents : la compassion, l'élément feu, le rouge, l'Ouest, la famille du Lotus, l'agrégat de la distinction (reconnaissance), la conscience profonde des individualités, la Terre Pure de Sukhavati (le Paradis Occidental). Et surtout, en tant que « parole », Hayagriva défend les enseignements des véhicules du sutra et des classes du tantra - peut-être d'une manière plus féroce.

L'émanation féroce d'Amitabha peut être comprise à la manière de "l'incroyable Hulk", malgré sa forme courroucée, il reste le chef des compatissants.

— Dans le Bardo-Thodol (l'état intermédiaire après la mort), la Lumière Rouge d'Amitabha se manifeste en même temps que la lueur jaune.
Par la force des passions accumulées dans les vies passées, la lumière rouge apparaît comme effrayante, et l'être du bardo est attiré par la lumière jaune terne du désir et de l'avidité (royaume des pretas*)

— Amitabha nous libère de la sphère des esprits avides, qui représentent l'avarice et les appétits insatiables.
Ces êtres (pretas) sont représentés dans l'art bouddhique comme ayant d'énormes ventres mais des cous longs et étroits, ainsi ils ont d'énormes difficultés à avaler toutes ces choses dont ils ont une si folle envie.
Le Bouddha apparait avec un tonneau rempli de liqueur d'immortalité (amrita), la boisson des dieux, ce qui témoigne de son immense compassion pour tous ces malheureux.

En pratique

La posture physique :
En position du plein lotus, la gorge doit former un crochet ; le menton rentré vers le larynx sur un plan parfaitement horizontal, sans laisser la tête pencher vers l'avant ou l'arrière. Ceci comprime le flux énergétique des 2 "artères" situées de chaque côté du cou.
Les énergies subtiles :
le cou en crochet provoque le rassemblement des énergies de l'élément feu , calmant ainsi le désir .
Lorsque le corps ne peut conserver la posture, si le corps a tendance à pencher vers la gauche, apparaît une expérience initiale de Félicité qui se transforme très vite en désir violent et l'on tombe sous l'influence des démons féminins et nagas.


Méditation de Tchènrézi :
Au sein du mantra Om Mani Padmé Houng, les six syllabes sont mises en rapport avec les six bouddhas qui règnent sur les six familles de bouddhas (en plus des cinq Dhyanis Bouddhas, on trouvera Vajradhara *) :
Ainsi la syllabe est celle de Amitabha.
Elle est dotée de la couleur rouge.
Elle ferme la porte du monde des esprits avides.
Elle purifie les voiles des conditionnements latents.
Elle constitue à elle seule une prière adressée à l'activité des bouddhas.
Elle correspond à la paramita (perfections transcendantes) de la concentration
Elle est liée à la sagesse discriminante.


Amitābha est le bouddha de l'amour global. Il vit à l’ouest (représenté comme un Bouddha en méditation) et travaille pour l'illumination de tous les êtres (représenté comme un Bouddha de bénédiction). Sa technique d'illumination la plus importante est la visualisation du monde environnant comme un paradis.
Ceux voyant le monde comme un paradis éveillent leur énergie d'illumination. Le monde peut être vu comme un paradis par une pensée positive correspondante (pensée d'illumination) ou en envoyant de la lumière à tous les êtres (souhaiter que tous les êtres soient heureux).
Après la doctrine Amitābha, on peut venir au paradis (dans la Terre Pure d'Amitābha), s'ils visualisent à leur mort Amitābha dans le ciel (soleil) au-dessus de leur tête (horizon occidental), penser son nom comme un mantra et quitter le corps comme une âme à travers le chakra de la couronne (ce que les tibétains dénomment le transfert de conscience ou « Powa »
Amitābha est également connu au Tibet , en Mongolie et dans d'autres régions où le bouddhisme tibétain est pratiqué.


En raison de l'intensité et de la puissance des vœux qu'Amitabha a prononcés lorsqu'il était bodhisattva, sa terre pure est celle où il est le plus facile de renaître. Amitabha est donc considéré comme le protecteur des êtres qui font appel à lui lorsqu'ils font l'expérience de la mort et des transitions après la mort dans le bardo. Amitabha est également au cœur de la pratique du Phowa.
Le Phowa, également connu sous le nom de "transfert de conscience", est une pratique bouddhiste tibétaine qui vise à guider l'esprit d'une personne au moment de la mort vers une renaissance favorable, souvent dans la Terre Pure d'Amitabha. Cette technique est considérée comme un moyen puissant de libération spirituelle, permettant de transcender les cycles de renaissance.
Le Bouddha Amitabha et les pratiques qui lui sont liées travaillent avec l'énergie d'Eveil de la sagesse discriminante et l'énergie illusoire de l'attachement. Grâce aux pratiques d'Amitabha, notre saisie et notre attachement illusoires sont transmutés en la chaleur clairvoyante de la véritable compassion aimante. Les exigences égoïstes de l'ego cèdent la place à un engagement plus profond en faveur du bien-être et de l'illumination des autres.



"Que demandons-nous à Amitabha lorsqu'il vient, ou lorsque nous nous sentons connectés à lui ?

«
Conseillez-moi d'abandonner la saisie de l'existence mondaine. »

C'est ce qu'il faut faire au moment de la mort : renoncer à s'accrocher à l'existence mondaine, parce que lorsque nous étudions les 12 liens de la naissance dépendante, nous voyons que l'envie et l'attachement nourrissent les graines karmiques polluées qui mûrissent ensuite dans une nouvelle existence et nous projettent dans une autre renaissance.
Ainsi, plus nous renonçons à la saisie de l'existence mondaine, plus le désir et l'attachement seront faibles. De même, notre esprit sera plus paisible.
Si nous sommes attachés à ce corps et que nous ne voulons pas nous en séparer au moment de la mort, ce ne sera pas un bon état d'esprit.
Si nous sommes tellement accrochés à l'identité de notre ego : « Je suis ce genre de personne qui devrait être traitée de cette façon, qui mérite ceci, qui devrait avoir cela », ou autre chose, au moment de la mort, tout cela disparaît.
Parce que l'identité de notre ego est complètement fabriquée en fonction de l'environnement dans lequel nous nous trouvons. Sans l'environnement dans lequel nous nous trouvons, nous n'aurions pas les buts que nous poursuivons dans le monde. Nous sommes dans un certain environnement et nous accordons donc de l'importance à certains types de possessions, à une certaine réputation, à toutes ces choses.
Toute cette identité - « Je suis de telle race, de telle nationalité, de telle personnalité, de telle classe sociale, de tel niveau d'éducation, de telle religion.... » - tout cela a disparu, c'est fini, c'est oublié.
Si nous sommes vraiment attachés à tout cela et que nous nous en séparons, notre mort sera assez déroutante, car nous nous demanderons : « Qui suis-je ? ». Nous aurons l'impression que le « moi » est en train de disparaître.
C'est pourquoi il faut avant tout dire : «
Amitabha, rappelle-moi de cesser de m'accrocher à l'existence mondaine » et de voir qu'il n'y a rien à quoi s'accrocher, de quelque manière que ce soit.
Quand on y pense vraiment, c'est vrai, n'est-ce pas ?
Qu'allons-nous emporter d'ici ?
Tout reste ici.
Nous avons peut-être obtenu ce que nous voulions 100 000 fois.
Rien de tout cela n'a d'importance au moment de la mort.
Qui s'en soucie ?

Rappelez-moi, Amitabha, de renoncer à m'accrocher à l'existence mondaine.

Si nous voulons être en mesure d'écouter Amitabha au moment de la mort, nous devons l'écouter de notre vivant, c'est-à-dire au jour le jour.
Au quotidien, nous devons nous entraîner à renoncer à notre emprise sur l'existence mondaine. Si nous faisons cela, il y a une chance qu'au moment de la mort, nous écoutions Amitabha, et peut-être même qu'il vienne déjà spontanément dans notre esprit, ce qui serait encore mieux. Mais cela n'arrivera que si nous pratiquons de notre vivant.

Et invitez-moi à venir dans votre royaume immaculé.

Car on dit qu'à Sukhavati, lorsque vous entendez le gazouillis des oiseaux, vous entendez un enseignement sur l'impermanence. Lorsque vous entendez la chute d'eau, vous recevez un enseignement sur la naissance dépendante. Chaque bruit que vous entendez devient un enseignement pour vous. Cela se produit en raison de l'état de notre esprit.
Nous pourrions faire la même chose ici. Au lieu que chaque bruit devienne une source d'irritation, si nous pensions : « Oh, voilà le bruit de la perceuse, il m'enseigne la vacuité », alors nous transformerions ce bruit sur-le-champ. Sinon, nous entendons le bruit de la perceuse et nous nous disons : « Oh, c'est un son si horrible. »

Un moyen d'entendre cela et de réagir avec compassion. Et d'entraîner notre esprit, de notre vivant, à réagir de la sorte.
C'est de cela qu'il s'agit dans cette première demande à Amitabha.
Et nous voyons que c'est à nous de commencer à pratiquer cela maintenant."

Vénérable Thubten Chodron


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(*) : Le noble sentier octuple propose en quelques sorte les différents ingrédients de base pour la réalisation de l'état de non-peur.
1. L'Action juste, qui évite d'ôter la vie, de voler, d'avoir de mauvaises conduites en général.
2. La Parole juste, qui est libre de mensonges, de médisances, de paroles blessantes, ou de paroles inutiles.
3. La Pensée juste, qui est libre de convoitises, de mauvaise volonté et de cruauté.
4. Le Moyen d'existence juste, qui sert à gagner sa vie sans tuer et sans faire le mal, par des moyens justes et honorables.
5. L'Effort juste, qui met tout en oeuvre pour éviter l'éveil des pensées négatives; pour les surmonter lorsqu'elles se présentent; pour développer les conditions méritoires et les éléments pour l'éveil; pour maintenir ces conditions et ces éléments.
6. L'Attention juste, qui place l'esprit en contemplation du corps, en contemplation des sentiments, en contemplation de l'esprit et en contemplation des cinq empêchements qui sont: la convoitise sexuelle, la malveillance ou la colère, la torpeur physique ou mentale et la langueur, le doute, l'inquiétude ou agitation mentale.
7. La Concentration juste, qui se maintient sur un seul objet pendant le temps désiré sans vaciller.
8. La Compréhension juste, qui est la parfaite compréhension des Quatre nobles vérités.

Les Quatre Nobles Vérités :
- L'existence de la souffrance
- L'origine de la souffrance
- La cessation de la souffrance
- La voie qui mène à cette cessation


‍(*) : Vajradhara dont la syllabe est Ni :
Cette syllabe est dotée de la couleur jaune.
Elle ferme la porte du monde des hommes.
Elle purifie les voiles de l'esprit.
Elle constitue à elle seule une prière adressée à l'esprit des bouddhas.
Elle correspond à la paramita (perfection transcendante) de la patience.
Elle est liée à la sagesse issue d'elle-même.



Sources :


http://www.centrebouddhisteparis.org http://french.tsl.org/enseignements/maitres/dhyani
http://www.dhagpo-kagyu.org/france/index.htm
http://www.drukpa.net/french/index.htm
http://www.karmapa-europe.net
http://www.yogi-ling.net
https://obsidian-dragons.com/blogs/culture-bouddhiste/les-trois-saints-de-louest-bouddha-amitabha-bodhisattvas-avalokitesvara-et-mahasthamaprapta
https://buddhaweekly.com/five-female-buddhas-or-mothers-their-roles-as-prajnas-or-enlightened-wisdom-inseparable-co-equals-rather-than-consorts/
https://www.freebuddhistaudio.com/texts/read?num=OM366&at=text&p=3

"Enseignement du Bardo", Lama Lodreu, © 1998 Ed. Yogi-Ling
"Les secrets de la méditation", Thomas Cleary © 1998 Ed J-C Lattès
"Mudras, l'art de la gestuelle spirituelle", Ingrid Ramm-Bronwitt, © 2004 Dangles Editions
"Tchnènrézi, clés pour la méditation des divinités", Bokar Rimpotché, © 1999 Ed. Claire Lumière

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