Vairocana

Parmi les vainqueurs des cinq familles,
Vairocana est le seigneur
de la famille de l'Eveil.

un bref aperçu

Vairocana est le premier des Cinq Dhyani Bouddhas
Il fait partie de la famille du tathagata/Bouddha.
- Il est le Bouddha Primordial duquel émanent tous les Bouddhas, tous les Bodhisattvas et toutes les divinités bouddhiques en général.
- Il est uni à Dhatvisvari, la déesse de l’Espace.
- Au centre du mandala,  Il est parfois situé à l'est (en bas) du mandala.
- De couleur blanche, couleur de la lumière et somme des couleurs des bouddhas qui émanent de lui.
- Il symbolise l'ultime Réalité, la vérité Absolue, le Dharma.
- Il joue un rôle crucial dans la vaste philosophie du bouddhisme Mahayana en représentant la réalité ultime et l'ordre du cosmos.
- Sa sagesse est celle de la transmutation de l’ignorance et de l'illusion.

-Maha Vairocana dans sa forme à quatre faces-
La couleur blanche est la pureté et la clarté de l'esprit, symbolisant l'absence de souillure et l'illumination parfaite. Cette couleur évoque également l'unité et l'intégration de toutes les sagesses, car elle est la somme de toutes les couleurs, représentant ainsi l'harmonie et l'équilibre universel. Vairocana tient dans ses mains la Roue du Dharma.

Son nom

वैरोचन
— Littéralement, le nom de Vairocana signifie « l'Illuminateur », « Celui qui est comme le Soleil », « Le Radieux », « Le Resplendissant », celui qui diffuse rayonnement et lumière.
Le nom Vairocana était à l'origine, aux temps védiques, une épithète du soleil (du sanskrit : Vi+rocana, « du soleil » ou « appartenant au soleil », « solaire » ou « brillant »).
Au Japon, où s'étendit le culte de Vairocana, il est généralement connu sous le nom de « Grand Bouddha Solaire » : il est une espèce de soleil de l'univers spirituel.

chinois : Dàrì Rúlái ou Rúláifó
japonais : Dainichi Nyorai ou Birushana-butsu  
tibétain : རྣམ་པར་སྣང་མཛད་,: rnam par snang mdzad, Nampar Nangdze

La famille Bouddha

— Vairocana est le chef de la famille des Bouddhas ou des Tathagatas.
Vairochana Bouddha, connu sous le nom Namnang dans le Bouddhisme Tibétain, occupe la plus haute position parmi les Dhyani Bouddhas.
En tant que Bouddha Primordial, Vairochana personnifie la sagesse profonde de Sunyata et incarne l'essence du mudra de méditation du royaume du Dharma.

Il est la source de toute illumination, selon son rang.
C'est la source ultime de la Terre Pure Akaniṣṭha-Ghanavyūha ("Royaume Dense d’Akaniṣṭha") pour tous les enseignements du Dharma. La Terre Pure de Vairocana n’est pas un "lieu", ce n’est pas un objectif de renaissance. C’est la "Terre Pure de l’esprit", où "quand l’esprit est pur, la terre est pure". Akanishta Ghanavyūha est l’ensemble du cosmos purifié, un "champ de Bouddha" universel.
La vision transcendantale de Vairocana est une compréhension complète de la réalité et de la vérité (dharmadhatu jnana).
C'est le remède ultime à l'illusion, à l'ignorance et à la méconnaissance. C'est le but ultime de tout bouddhisme, omniscient et pleinement éveillé.
Vairocana gouverne donc la famille des Tathagata ou Bouddha.

Ceci est très significatif, car ceci suggère que Vairocana est le Bouddha, dont les autres Bouddhas ne sont que des aspects.
Un des membres les plus importants de cette famille est Mañjusri, le Bodhisattva de la Sagesse Transcendantale. Il y a aussi Vajrasattva et Vajrapani.
Le bodhisattva associé à la famille de Vairocana est Samantabhadra (“Bien Universel”). Il représente l’aspiration à l’éveil universel et les vœux du bodhisattva. Samantabhadra est souvent vu comme un “fils spirituel” de Vairocana, incarnant l’action altruiste issue de la sagesse de Vairocana.

Le Dharmakaya est le “corps de vérité”, la dimension ultime de l’éveil, au-delà de toute forme ou manifestation. C’est l’essence de tous les Bouddhas, et ces trois figures que sont Vairocana (ou Mahavairocana), Vajradhara et Samantabhadra sont des personnifications de cette essence, mais sous des aspects différents selon les traditions.

Vajradhara est un Adi-Bouddha dans la tradition Gelug.
Tous sont des concepts ou des aspects du même Bouddha primordial ou des aspects Damarkaya du Bouddha.
Dans de nombreuses traditions orientales, Mahavairocana est le Bouddha primordial ou de toute essence, mais il est blanc. Vajradhara et Samantabadhra sont des énergies similaires, bien qu'ils soient généralement représentés en noir profond ou en bleu profond pour représenter le Dharmakaya.
Mahavairocana, de même, est l'aspect Dharmakaya du Bouddha. Il s'agit d'étiquettes pour de vastes concepts.

La famille Tathagatas est la fondation ou terrain de base, l'oxygène qui permet de respirer.
Elle signifie l'essence de la vacuité et l'aspect illimité de la réalité.

- En tant que Bouddha du centre, le Tathagata symbolise l'axe autour duquel toutes choses tournent, agissant comme la force unificatrice de l'univers et apportant équilibre et harmonie à tous les phénomènes.

— Le Grand Bouddha Soleil Vairocana est souvent représenté en blanc, symbolisant la pureté, la sagesse et la clarté qui découle de la compréhension profonde. Le blanc signifie la complétude de l'illumination, non contaminée par des impuretés, et est associé au Dharmakaya, l'état ultime de la réalité.
Vairocana est d'un blanc brillant ; pure lumière de la conscience, c'est de lui que procèdent les autres Bouddhas. Dans le Tantra, le blanc est la couleur de l'Absolu et la couleur de la centralité. (*)
La divinité suprême Vairochana émet la pureté à travers sa forme blanche immaculée, symbolisant la fusion de toutes les couleurs.

Sa couleur est parfois interverti avec celle de la famille de l'Est, le bleu.
On dit alors que son corps est de couleur blanche, mais une très brillante lumière bleue émane du coeur de Vairocana.
Cette lumière bleue très brillante de l'aspect pur de l'élément espace, est l'essence de la sagesse de la Sphère du Dharma (sct. Dharmadhatu)

Dans le bouddhisme de l'Ornementation Fleurie, Vairocana est la personnalité transcandante du Bouddha historique et aussi une représentation de l'éternelle illumination de la bouddhéité.

Beaucoup le considèrent comme le Bouddha universel, la personnification du dharmakaya et l'illumination de la sagesse.
Bouddha Vairocana est souvent présenté comme "la forme suprême" (dharmakāya) dans les soutras mahāyāna, particulièrement le Avataṃsaka sūtra et le Sūtra du Lotus.
L'Avatamsaka Sutra
présente une perspective profonde dans laquelle tous les phénomènes sont intimement liés. Vairocana est l'essence fondamentale et la source d'où proviennent tous les phénomènes. Il explique même que le Bouddha historique est une émanation de Vairocana.

Le rôle du bouddha Vairocana s'explique par la théorie des trois corps (sanskrit : trikāya, chinois : Sānshēn), développée par les premières écoles mahayānā.
Selon cette théorie, on identifie trois aspects ou corps du bouddha :
• Le "corps de transformation" (Nirmāṇakāya), corps historique du bouddha
• Le "corps de réjouissance" (Sambhogakāya), le bouddha en tant que déité, tel qu'il apparaît par exemple dans les méditations
• Le "corps de bouddha" (Dharmakāya), le bouddha en tant que réalité suprême, vérité ou vacuité

Le Bouddha Vairocana est introduit pour la première fois dans le Brahmajala Sutra :

« Maintenant, moi, Bouddha Vairocana, je suis assis sur un piédestal de lotus; Sur mille fleurs qui m'entourent se trouvent mille bouddhas Sakyamuni.
Chaque fleur supporte cent millions de mondes; dans chaque monde apparaît un Bouddha Sakyamuni.
Tous sont assis sous un arbre Bodhi, tous atteignent simultanément la bouddhéité. Tous ces innombrables bouddhas ont le Vairocana comme corps originel.
»

Ce passage illustre à merveille ce qu'est la Terre Pure de Vairocana.
Dans les traditions Huayan (chinoise) et Kegon (japonaise), la Terre Pure de Vairocana est appelée "Kusumatalagarbha-vyūhālamkāra-lokadhātusamudra", ce qui se traduit par "Océan de mondes, dont la surface et l’intérieur sont décorés d’un arrangement de fleurs".
Elle est également connue sous le nom de "Monde du Trésor du Lotus" (Padmagarbha-lokadhātu en sanskrit, littéralement "Monde du Trésor Fleuri").
Ce n’est pas une Terre Pure au sens d’un "paradis" accessible après la mort (comme Sukhavati pour Amitabha), mais plutôt une représentation cosmique de la réalité ultime.
Selon l’Avatamsaka Sutra (ou Sutra de la Guirlande de Fleurs), Vairocana a purifié cet univers au fil de kalpas (ères cosmiques) grâce à ses pratiques de bodhisattva, rencontrant d’innombrables Bouddhas pour atteindre cet état.
Contrairement à la Terre Pure d’Amitabha, qui est un lieu de refuge pour les êtres cherchant à renaître dans un environnement favorable à l’éveil, la Terre Pure de Vairocana englobe tous les mondes et toutes les Terres Pures, dans une vision unifiée, dans une interconnexion parfaite.
C’est un "champ de Bouddha" (buddhakṣetra) où tout est purifié et interpenétré, reflétant l’idée du Dharmadhatu : un espace où toutes les dualités (sujet/objet, bien/mal) s’effacent.

Vairocana, en tant que Dharmakaya, est donc immanent (présent dans tous les phénomènes) et transcendant (au-delà des formes). Cette Terre Pure n’est pas un lieu "autre", mais la réalité elle-même, vue à travers la sagesse de Vairocana.

Amoghasiddhi bouddha and Green Tara
L'Océan de Mondes
« Dans l'océan des êtres sensibles, le corps du Bouddha apparaît comme un reflet ; selon les différences de compréhension, c'est ainsi qu'ils voient le Guide. . . . Le Bouddha, avec chacun de ses corps, enseigne en tout lieu, imprégnant tout le cosmos, au-delà de la portée de la pensée. »

Ainsi, le Bouddha n'est pas seulement proche de nous, il est en nous. Nous sommes tous des bouddhas, c'est juste que nous ne l'avons pas encore réalisé.

Le Monde du Trésor du Lotus de Vairocana, avec ses milliards de mondes interconnectés, évoque un multivers spirituel, une idée qui résonne avec des concepts modernes comme le multivers de la fiction (Doctor Strange), où des réalités parallèles coexistent. Pour Vairocana, cependant, ces mondes ne sont pas séparés, mais unifiés par la sagesse du Dharmadhatu, par le Dharmakaya, reflétant l’interpénétration de tous les phénomènes.

Amoghasiddhi bouddha and Green Tara
Bouddha Akasadhatvisvari avec Bouddha Vairocana.
Dans la plupart des mandalas, ils sont au centre,
bien que dans les pratiques spécialisées, ils se déplacent vers l'est.
Ils illustrent la pureté cristalline et originale de l'esprit.
Elle rayonne la lumière et la chaleur dans toutes les
directions : la lumière de la Sagesse et la chaleur de l'Amour.


— Le bouddha Vairocana enlace sa parèdre Yingtchokma (en tibétain), Akasadhatesvari (en sanscrit)

Ākāśadhātvīśvarī, (Tara Blanche, Dhatvishvari, Vajra Dhātvīśvarī)
Elle tient deux lotus, l'un, sur son épaule gauche avec une cloche de vajra et l'autre, sur son épaule droite, avec une Roue de Dharmachakra du Dharma. Elle exerce le pouvoir de l'infini, incarnant l'interconnexion de tous les phénomènes.

Son nom signifie « la Dame Souveraine de la Sphère de l'Espace Infini »
Elle représente une réceptivité spirituelle infinie ; l'espace infini au travers duquel passent les rayons de la lumière de Vairocana.

Étant complètement imprégnée par l'influence de l'Absolu, elle représente l'ensemble de l'univers phénoménal. Dans le langage de l'Éveil de la foi, elle est l'existence phénoménale totale, étant complètement parfumée par l'Absolu.
Comme Vairochana, elle est de couleur blanche ; elle est symbolisée sous la forme d'une dakini, avec des vêtements amples et de longs cheveux défaits.



— Il règne sur l'élément de l'éther ou espace Il est lié à la qualité fraîche et vaste du ciel. Il est calme et stable.


Vairocana est décrit dans la section Pañcākāra de l'Advayavajrasaṃgraha comme suit :
« Vairocana est issu de la syllabe blanche Oṃ placée sur l'orbe de la lune, sur le pétale oriental du lotus, et est de couleur blanche.
Son symbole de reconnaissance est le disque blanc.
Il exhibe la Bodhyaṅgī-mudrā et représente l'élément cosmique de Rūpa (Forme).
Il est de la nature de Moha (illusion) et est sans mauvais compagnons, il est l'incarnation de la famille Tathāgata, et est établi comme une incarnation de la connaissance Ādarśa (idéale).
Il représente la saison Hemanta, le goût sucré, le groupe de lettres Ka (guttural), les matins et les soirs de la journée ».

La roue solaire rappelle que la sagesse qui émane
de Vairocana est comme le soleil qui illumine le ciel,
elle illumine les âmes des fidèles bouddhiques.


— Vairocana a son propre emblème particulier, la Roue Dharmachakra (Roue de l'ultime Réalité), roue dorée à huit rayons, la roue du Dharma.
Il dénote l'enseignement du Bouddha.
Ses huit rayons représentent la Noble Voie aux Huit Étapes, que Gautama révéla dans son premier sermon après son illumination.

Il est parfois représenté dans l'art tantrique tenant cette roue dans ses mains, contre sa poitrine.

— Vairocana est l'aspect pur du skandha (agrégat) de la conscience.
Dans certains systèmes, il est associé au skandha de la forme. Cette permutation peut s'expliquer par le passage du sutra de Vairocana (*)

Dharmachakra mudra

— La mudra de Vairocana est celle du dharmachakra, le geste de mise en route de la roue du dharma (dharmachakra mudra), celui du Bouddha Gautama lors de son premier sermon à Sarnath.  
Il rappelle l’un des moments les plus importants de la vie de Bouddha, lorsqu’il a prêché à ses compagnons pour la première fois après son illumination.
Le pouce et l’index des deux mains se touchent à leurs extrémités pour former un cercle qui représente la roue du Dharma, ou, en termes métaphysiques, l’union de la méthode spirituelle et de la Sagesse.
Les trois autres doigts des deux mains restent étendus.
Ceux de la main droite représentent les trois véhicules des enseignements du Bouddha : le doigt du milieu représente les « auditeurs » des enseignements, l’index représente les « réalisateurs » des enseignements, le petit doigt représente le Mahayana ou Grand Véhicule.
Les trois doigts étendus de la main gauche symbolisent les trois joyaux du Bouddhisme. De manière significative, les mains sont tenues devant le cœur, signifiant que ces enseignements sont issus du cœur du Bouddha.

Dharmachakra mudra représente la proclamation initiale, par le Bouddha historique, de la Vérité dans le Parc des Gazelles à Sarnath.
Ce geste évoque donc la mise en mouvement de la roue de l'Enseignement.

Dans l'art bouddhique ancien, lorsque le Bouddha est représenté enseignant pour cette première fois dans le Parc des Gazelles, il est représenté avec cette mudra.
Ce sermon expose les quatre nobles vérités, qui constitue le coeur même du Dharma :
1. La vérité de la souffrance (duhka)
2. La vérité sur l'origine de la souffrance
3. La vérité de la cessation de la souffrance
4. La vérité de la voie menant à la cessation de la souffrance.
A la fin de son sermon, il traça sur le sol la Roue de la vie, comprenant les trois causes de la souffrance, ou trois poisons qui ont pour nom désir, haine et ignorance, les six mondes (rayons) de l'errance, et les douze chevilles de l'existence humaine, ou douze facteurs interdépendants.

bodhyagri-mudraj

Vairocana est également représenté avec la posture dite de la sagesse complète. C'est le geste du poing de la connaissance, appelé aussi geste du vajra (bodhyagri-mudra)
Ce mudrâ est caractéristique du bouddhisme ésotérique.
Il symbolise l'union du vajra (les moyens) et du padma (la sagesse, prajna), c'est à dire la résorption de la dualité, la fusion entre le monde des êtres et le monde des bouddhas, dans la réalité ultime.

Les doigts de la main droite représentent les cinq modalités de connaissance/sagesse personnifiées par les cinq familles de Bouddhas qui enserrent l'index de la main gauche comme la sagesse suprême du Bouddha enveloppe toute espèce de vie.
Ainsi Vairocana produit les cinq familles de Bouddhas au moyen des cinq modalités de connaissance/sagesse et, grâce à son intelligence toute enveloppante, sait qu'il n'y a pas de différence entre le monde des êtres et le monde des Bouddhas.

Son trône de lotus repose sur la formidable force de deux lions
majestueux, vénérés comme les souverains du règne animal,
dont les rugissements impérieux inspirent le silence à tous.

— Vairocana a aussi un animal particulier, le lion, qui est aussi associé avec la proclamation de la Vérité.

Dans les écritures bouddhiques, la parole du Bouddha est parfois appelée son singha-nada, son « rugissement du lion » (singha est « lion », nada est « son » ou « rugissement »).

Le lion rugit la nuit dans la jungle, sans peur des autres animaux.
D'autres animaux ont peur de faire du bruit, de crainte de se faire attaquer par leurs ennemis.

Le lion rugit, selon le mythe et la légende, pour proclamer sa souveraineté sur toute la jungle.

La proclamation, sans peur, de la Vérité par le Bouddha, sa proclamation de sa souveraineté sur tout l'univers spirituel est donc comparée au rugissement du lion.

Bija Om (en tibétain)

— Parce qu'il incarne la sagesse de tous les Bouddhas, la bija (syllabe-germe) blanche dont Vairocana émane est le son universel Om.


— Le Bouddha émana la forme de Vairocana du sommet de sa tête, symbolisant la sagesse primordiale de la nature absolue de la réalité. Ainsi localisé dans la tête, il correspond au son et à l' oreille


— Son mantra est Om vairocana Om.

L'antidote

— Sa sagesse est la Sagesse du Dharmadhatu, la Sagesse de l'Espace-en-Soi...
Le Dharmadhatu est le Royaume de la Vérité, dans lequel toutes choses existent telles qu'elles sont réellement.
La sagesse de Vairocana fait aussi référence à la Sagesse Qui Pénètre Tout du Dharmakaya.
La sagesse transcendante de Vairocana révèle le royaume de la plus haute réalité et surmonte le poison de l'ignorance ou de l'illusion.
Sa sagesse est considérée comme l'origine ou la totalité de toutes les sagesses des Dhyanis Bouddhas.
La sagesse du Dharmadhatu est une pierre angulaire de la philosophie bouddhiste, représentant l'interdépendance de tous les événements. En tant que personnification de cette sagesse, le Bouddha Vairocana aide les gens à voir au-delà de leurs propres expériences pour mieux comprendre le principe unificateur de toutes choses.

Vairocana est souvent dépeint comme le Bouddha Cosmique, un être céleste qui existe au-delà du monde physique et embrasse le cosmos entier dans son rayonnement. Cette représentation inspire les gens à s'élever au-dessus de l'ordinaire et à se connecter aux forces cosmiques qui imprègnent le cosmos, favorisant une coexistence pacifique avec le cosmos.


L'aspect d'Eveil de l'énergie Bouddha
;
C'est une vigilance panoramique sans vertige, une omniprésence.
L'espace n'a ni centre ni circonférence. C'est l'espace de la connaissance immédiate et primordiale sans aucun point de référence ni de limite.
L'esprit fait l'expérience de l'équilibre véritable parce qu'il ne procède pas d'un compromis entre deux choses.
L'absence de dualité entraîne cet équilibre d'autant plus riche de liberté, de simplicité. La conscience-bouddha est sans artifice, à la fois ordinaire et profonde, stable et souple, fondée et spacieuse.

L'aspect confus de l'énergie
Bouddha ;
Dans son aspect confus, nous sommes à la croisée de l'élaboration égocentrique avec comme secteur d'identification l'agrégat conscience et la caractéristique de l'élément espace.
Nous sommes au point de co-émergence, sur le fil du rasoir, où tout se joue entre ignorance et sagesse de l'espace-en-soi.
Le fait que l'espace ouvert soit sans fondement provoque trop d'anxiété. Nous ne voulons pas faire l'expérience de la réalité en soi.
Alors s'établit un point de référence défini qui solidifie l'espace. C'est l'ignorance consentie, l'opacité soporifique de l'esprit.

Cela ne dure pas.

L'obscurcissement de notre espace va se révéler ténu et restreint. On n'est plus dans le flou soporifique de l'opacité. Il est devenu trop pesant et resserré.
Par un processus d'implosion, l'ignorance de la confusion “bouddha” va passer à la méfiance et l'irritabilité.

L'inquiétude et la peur vont nous basculer dans la confusion “vajra” du bouddha Aksobhya.

Bouddha Heruka et Bouddha Krodeshvari

Forme colérique de Vairochana, ils résident dans le canal central, symbolisant la transformation naturelle de l'illusion en une connaissance primitive de l'étendue de la réalité et la transformation des constructions mentales associées aux vues.
Le mâle Heruka est brun foncé tandis que la femelle est brun rougeâtre. Ils appartiennent à la famille des Bouddhas.
Trois visages et trois mains:
- Les mains droites: une Roue, une Hache et une Épée
- jMains gauches: une Cloche, un soc de Charrue et une coupe de Crâne remplie de sang




— Dans le Bardo-Thodol (l'état intermédiaire après la mort), la Lumière Bleue de Vairocana se manifeste en même temps que la lueur blanche du monde des dieux.
A cause des tendances habituelles de l'ignorance délibérée et des émotions perturbatrices accumulées dans les vies passées, la lumière bleue apparaît comme effrayante, et l'être du bardo est attiré par une lumière blanche terne (royaume des devas*)

— Vairocana nous libère de la sphère des dieux, qui resprésentent les états psychiques élevés.
Ces êtres (devas), au cours de leur vie extrêmement longue, jouissent de tous les plaisirs des sens et épuisent ainsi leurs mérites dans les bonheurs qu'ils goûtent.
Leur orgueil et leur suffisance les empechent de reconnaître que ces bonheurs sont éphémères, qu'ils sont autant soumis à la loi du changement que n'importe quelle chose se raportant à la vie humaine.
Dans ce monde le Bouddha est représenté jouant du luth, autrement dit en train d'attirer leur attention sur le fait que leurs bonheurs, à l'instar des notes jouées sur son luth, sont voués à la disparition.

En pratique

Les enseignements de Vairocana sont essentiels pour saisir la vérité universelle, car il guide les pratiquants à dépasser les illusions de la dualité et à reconnaître l'unité de toute existence.
Ainsi, en tant que Bouddha de l'illumination, il n'est pas simplement un symbole de sagesse ; il représente la compréhension la plus profonde de la réalité.
Ses enseignements incitent les pratiquants à dépasser les perspectives étroites et personnelles et à adopter une vision plus large et universelle qui reconnaît l'interconnexion de tous les êtres.

En se consacrant à Vairocana, les pratiquants visent à réaliser le Dharmakaya, l'incarnation ultime de la vérité, et à exprimer la sagesse dans leur vie quotidienne.
Les enseignements de Vairocana nous rappellent que la sagesse n'est pas quelque chose d'extérieur ou d'inaccessible, mais une qualité intrinsèque de notre être, qui attend d'être découverte.
Dans le domaine du bouddhisme ésotérique (Vajrayana), Vairocana revêt une importance particulière, car il est souvent considéré comme le bouddha qui personnifie la réalité ultime de tous les phénomènes.
Sa sagesse va au-delà des perceptions individuelles et jette les bases d'un esprit éclairé qui perçoit au-delà de toutes les contraintes, idées fausses et illusions.

Vairocana est le Bouddha de la lumière, et en le comprenant et en nous connectant à lui, nous pouvons commencer à voir les choses telles qu'elles sont réellement - ce que nous devons faire pour progresser sur le chemin spirituel. C'est également Vairocana qui a enseigné ces méthodes pour la première fois. La racine - ou du moins la dissertation la plus claire sur les méthodes tantriques - se trouve dans le Mahavairocana Sutra.



Méditation de Tchènrézi :
Au sein du mantra Om Mani Padmé Houng, les six syllabes sont mises en rapport avec les six bouddhas qui règnent sur les six familles de bouddhas (en plus des cinq Dhyanis Bouddhas, on trouvera Vajradhara *) :
Ainsi la syllabe Pad est celle de Vairocana.
Elle est dotée de la couleur bleue.
Elle ferme la porte du monde des animaux.
Elle purifie les voiles des émotions conflictuelles.
Elle constitue à elle seule une prière adressée aux qualités des bouddhas.
Elle correspond à la paramita (perfections transcendantes) de la diligence
Elle est liée à la sagesse du dharmadatou


La posture physique :
En position du plein lotus, les épaules doivent être comme les ailes d'un vautour, c'est-à-dire haussées droit et vers l'extérieur, ni voûtées tombantes vers l'avant, ni tirées en arrière.

Les énergies subtiles :

le dos dressé comme une flèche et les épaules comme les ailes d'un vautour rassemblent en l'Artère Centrale les énergies subtiles liées à l'élément terre, prévenant la torpeur.
Lorsque le corps ne peut conserver la posture, s'il se courbe vers l'avant, le dos s'arrondit et forme une bosse ; il s'élève tout d'abord une qualité de non conceptualité qui laisse place à la torpeur, donnant prise a l'activité des influences négatives des divinités de la terre, etc.
Dès que l'on sent l'esprit envahi par la torpeur ou l'assoupissement, il faut relever les yeux et identifier l'esprit avec l'ouverture du ciel ou de l'espace ; ceci a pour effet de dissiper la torpeur et ravive la clarté et luminosité de l'esprit.Il est donc d'une importance extrême de maîtriser cette posture qui prévient toutes les déviations et développe toutes les qualités de la méditation.



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(*) : Si nous étudions quelques-uns des symboles du Tantra, nous constatons que la couleur blanche est portée par d'autres Bouddhas et Bodhisattvas, leur propre couleur étant mise de côté alors qu'ils se déplacent vers le centre du mandala, que ce soit littéralement ou métaphoriquement.
Deux Bodhisattvas représentant de bons exemples de ce phénomène sont Avalokitesvara et Tara.
Avalokitesvara, d'un point de vue technique, est un Bodhisattva et sa véritable couleur est le rouge, mais au cours du temps, en particulier au Tibet, il prit de plus en plus d'importance, jusqu'à ce qu'il devienne une sorte de Bouddha. Beaucoup de gens le vénéraient et méditaient sur lui, à l'exclusion de tout autre Bouddha ou de tout autre Bodhisattva.
En ce qui concernait leur vie spirituelle, il occupait le centre du mandala. Pour indiquer cela, sa couleur fut changée du rouge au blanc.
Le même genre d'évolution se produisit dans le cas de Tara, dont la véritable couleur est le vert.
Sa position de Bodhisattva d'une famille de Bouddhas particulière fut oubliée. Pour ceux qui la vénéraient plus particulièrement, elle devint tout. Alors qu'elle prenait de plus en plus d'importance, alors qu'elle devenait la forme de Bouddha, elle prit la couleur blanche, la couleur de la centralité et de l'absolu.

‍(*) : Le sutra du Pouvoir Miraculeux de Vairocana atteignant la bouddhéité dit : "Le désir d'illumination est la base causale, la grande compassion est la racine, les moyens habiles sont l'absolu (...)Ô, maître du Secret, qu'est-ce que l'Illumination ? C'est connaître votre esprit tel qu'il est en réalité. C'est l'Illumination complète et insurpassable dans laquelle il n'y a absolument rien à atteindre.
Pourquoi ? Parce que sa forme est l'illumination, elle est dépourvue de connaissance et de compréhension.
Pourquoi ? Parce que, maître du Secret, l'Illumination est sans forme et le sans-forme de toute chose est appelé forme de l'espace.
Maître du secret, la pratique du Grand Véhicule éveille l'esprit qui vous transporte vers l'inconditionné, guidé par le non-soi.
Pourquoi ? Parce que ceux qui ont cultivé cette pratique par le passé ont observé les bases de l'amalgame des éléments physiques et mentaux et savent qu'ils sont semblables à une illusion, un mirage, une ombre, un écho, des cercles de feu, des palais dans les airs. Maître du secret, ainsi abandonnent-ils le non-soi et l'hôte de l'esprit s'éveille par lui-même au non-éveil de l'esprit essentiel.
Pourquoi ? Parce que ce qui est en deça et ce qui est au-delà de l'esprit ne peut être saisi. Ainsi, en connaissant la nature essentielle de l'esprit, vous transcendez deux éons de pratique yoguique.
"

La Vérité, la Lumière des fondateurs est claire comme du cristal à tout point de vue, il n'y a rien du tout en elle. Hors de cette lumière, il n'y a pas de pratique séparée, pas de principe différent, encore moins connaissance ou d'objet d'aucune sorte.

Dans le sutra du Lotus, il est dit :
"L'illusion conçoit les choses comme existantes ou non-existantes,
Réelles ou irréelles, nées ou non-nées.
Dans un lieu dépouillé, concentrez votre esprit,
Demeurez dans une stabilité tranquille, comme une montagne polaire,
Observez que tous les phénomènes sont dépourvus d'existence,
Qu'ils sont semblables à l'espace, sans stabilité palpable,
Dépourvus de naissance et d'émergence.
Fixe, inébranlable, demeurez dans l'unité :
Ceci est appelé le lieu proche
."

‍(*) : Vajradhara dont la syllabe est Ni :
Cette syllabe est dotée de la couleur jaune.
Elle ferme la porte du monde des hommes.
Elle purifie les voiles de l'esprit.
Elle constitue à elle seule une prière adressée à l'esprit des bouddhas.
Elle correspond à la paramita (perfection transcendante) de la patience.
Elle est liée à la sagesse issue d'elle-même.



Sources :


http://www.centrebouddhisteparis.org
http://french.tsl.org/enseignements/maitres/dhyani
https://enlightenmentthangka.com/blogs/thangka/vairocana-buddha?_pos=1&_sid=bc73b8b58&_ss=r
https://buddhaweekly.com/maha-vairocana-the-buddha-of-the-multiverse-buddha-of-the-1000-universes-buddha-of-every-reality-buddha-of-light-includes-full-chapter-with-all-mantras-of-all-buddhas/
https://buddhaweekly.com/limitless-buddhist-multiverse-limitless
http://www.dhagpo-kagyu.org/france/index.htm
http://www.karmapa-europe.net
http://www.yogi-ling.net


"Enseignement du Bardo", Lama Lodreu, © 1998 Ed. Yogi-Ling
"Les secrets de la méditation", Thomas Cleary © 1998 Ed J-C Lattès
"Mudras, l'art de la gestuelle spirituelle", Ingrid Ramm-Bronwitt, © 2004 Dangles Editions
"Tchnènrézi, clés pour la méditation des divinités", Bokar Rimpotché, © 1999 Ed. Claire Lumière

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