Pour l'Amour de Mâ

21

December 2023
Thursday
19:00
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Le livre "The Universal Mother" est disponible en français dans son intégralité.
Comme l'ouvrage est construit très chronologiquement et est plutôt condensé, je l'ai choisi pour donner un premier accès à la biographie de . C'est-à-dire que, désormais, il y a un lien "biographie" dans la rubrique "Son Chemin" qui pointe directement sur ce texte. Peut-être que ça changera encore, mais pour l'instant c'est cette présentation que je vais garder.

Une autre sous-section a été rajouté, dans "Media/audio" on trouvera désormais des liens vers "les Podcasts" où sont réunis des lectures en français de l'enseignement de Mâ Ânandamayî... dont voici une partie :

Le Vieux Sage est aussi présent sur Youtube, Bandcamp et Archive.org
Il y a aussi Georji qui a également la chaine Pour l'amour de Mâ sur Youtube et qui va bientôt ouvrir un ashram aux Etats-Unis (le premier), dans l'Etat du Massachusetts, si tout va bien.

Le numéro 151 de la brochure Jay Ma est disponible sur ce site.
On y lit notamment un échange récent entre Swami Nirgunananda et Jacques Vigne :

Swami Nirgunânanda

Rencontre avec
Swami Nirgunânanda
(ermite…)

par Vigyanânanda (Jacques Vigne)

Dhaulchina (Inde) - Le 20 mars 2023


Ce matin, étant récemment de retour à Dhaulchina à la fin d’un séjour de presque quatre mois en Inde, je suis allé rencontrer Swamiji, qui vit toujours dans sa maisonnette avec une belle vue sur les collines environnantes et le grand Himalaya en toile de fond. Cela faisait quatre ans que nous ne nous étions pas revus. Il a maintenant 80 ans passés, et la barbe grisonnante que je lui connaissais lors de notre dernière rencontre est devenue toute blanche. Il parle avec une grande douceur, avec un bon sens de l’humour, et reconnaît qu’il a été physiquement très isolé pendant toute la période du Covid. Cependant, il souhaitait aussi cela en un certain sens : après tout il est ermite, et cela lui a permis de protéger sa santé aussi. De façon intéressante d’ailleurs, Harish qui est son assistant depuis plusieurs dizaines d’années à l’ashram m’a expliqué qu’il y avait eu très peu de morts du Covid dans les villages de montagne, beaucoup moins que dans les villes, peut-être parce que la contamination était plus difficile, la distance entre les gens étant naturellement plus grande, et aussi à cause du fait que la plupart des habitants vivent dehors. De plus, comme l’altitude est de 1700 m, les ultraviolets sont plus denses et déclenchent donc la fabrication de plus de vitamine D. On sait maintenant qu’elle représente un agent très important de la prévention des formes graves du Covid.

Même s’il est physiquement isolé, Swamiji anime deux séances en ligne par semaine avec un groupe de fidèles répartis sur différents pays, Angleterre, États-Unis, Allemagne, France… Les dimanches, il parle de Mâ Anandamayî, et dans la session de la semaine, il commente un texte : pendant trois ans, cela a été les Narada Bhakti Sutras, qui ne comprennent pourtant que 24 versets... Il l’avait déjà commenté pendant trois fois une semaine à une année d’intervalle, à Chardenoux avec ‘Terre du Ciel’, cela avait fait 21 jours d’enseignement sur cette œuvre. Il a ensuite commenté les deux premières des trois parties de la Taittiriya Upanishad.

Il insiste sur le fait qu’il n’est pas un gourou, en ce sens-là il demande aux gens de ne pas mettre leur nom dans le rectangle zoom, il perçoit simplement qu’il y a du monde quand on le salue en lui disant « Jay Ma » en début de session. Il ne souhaite pas non plus de questions, car répondre le mettrait en position d’enseignant. Il se considère lui-même comme un chercheur spirituel. Ainsi, il effectue une sorte de monologue en présence de quelques amis durant lequel il médite pour lui-même sur ces textes ainsi que sur l’enseignement de Mâ. Il explique : « Cela fait 37 ans que je suis à l’ermitage de Dhaulchina, et sincèrement, je n’aime pas voir de nouvelles personnes. Certaines personnes que je connais depuis longtemps viennent me visiter, mais je n’encourage pas les visiteurs, encore moins les simples curieux. Seulement en janvier, je me suis rendu après toutes ces années de Covid à la semaine de retraite, Samyam Sapta, dans l’ashram de Mâ à Bhimpura, au Gujarat sur les bords de la Narmada. Cela a été ma seule activité externe depuis plus de trois ans. Il y a quelques temps, j’étais content d’aller pendant une petite quinzaine d’années en Occident, mais maintenant, avec l’âge, voyager devient plus compliqué. Je n’ai pas envie de visiter des lieux nouveaux, et pour communiquer sur Mâ ou les textes sacrés de l’Inde, le Zoom ou le Skype représentent finalement une bonne solution qui ne me demande pas de bouger d’ici ! Je suis dans mon petit cocon, et j’en suis heureux. Je dois redire également qu’après avoir été aussi longtemps ermite, voir des visages nouveaux me fatigue. J’ai une réticence à cela, et donc je n’encourage pas les nouvelles rencontres.

-Vigyanânanda : est-ce que vos entretiens en ligne sont enregistrés ?

- N : Non, j’ai demandé expressément qu’ils ne le soient pas. Encore plus, je vois grâce au système de Zoom si quelqu’un enregistre, et à ce moment-là, j’arrête de parler ! J’ai été trois ans avec Mâ et j’ai eu avec elle de nombreux entretiens, pourtant, je n’ai jamais rien enregistré ni écrit. Tout est gravé dans ma mémoire. Nous devons faire confiance à notre mémoire. Mâ elle-même faisait remarquer que si, pendant qu’on était en train de faire quelque chose, une feuille morte se détachait d’un arbre proche et tombait dans le champ de votre regard, même cet événement insignifiant restait gravé dans votre mémoire. En fait, nous intégrons le monde objectif dans notre subjectivité grâce à notre capacité à nous souvenir. Quand on comprend que tout est subjectivité, pas au sens émotionnel du terme mais en tant que dépendant du sujet de façon fondamentale, on atteint ce que j’appelle pour faire un jeu de mots en anglais la « Real-I-zation » : cela signifie qu’à travers la mémoire en particulier, on intègre la réalité extérieure dans notre « je » au sens large. Mentionnons aussi un élément en faveur du fait que tout soit gravé dans notre mémoire : par exemple je perds la mémoire de certains mots ou noms propres avec l’âge. Je me dis : « Voilà, c’est perdu ! » Mais après quelques temps, cela revient… Même la différence entre les êtres animés et les objets inanimés n’est qu’un concept. Nous pouvons citer dans ce sens un épisode de Mâ qui a été consigné dans les journaux de Gurupriya Didi : elle se trouvait à Shrirampur, qui était un comptoir français tout près de Chandernagor, en amont du Gange donc par rapport à Calcutta. Un jour, les fidèles qui l’accompagnaient ont souhaité prendre un bain dans le Gange avec elle. En tant qu’originaire du Bengale oriental, Mâ aimait bien se baigner et était une excellente nageuse. Là-bas, l’eau est omniprésente, surtout pendant la mousson. Elle est donc partie dans le Gange pour se baigner, mais à un moment elle a disparu sous l’eau et y est restée très longtemps sans remonter. Les personnes du groupe se sont mises à paniquer, en pensant qu’elle avait pu avoir un malaise ou avoir été emportée par un courant à l’intérieur du fleuve lui-même. Finalement au bout d’une durée qui a semblé très longue, elle est ressortie. Les gens lui ont demandé ce qui s’était passé. Elle a expliqué qu’elle s’était sentie ‘une’ avec l’eau autour d’elle. Elle avait fait ce qu’on appelle en yoga un Kumbhaka. Cela prouve qu’à son niveau, elle ne faisait pas la différence entre les êtres animés et les éléments inanimés. Dans la sâdhana, on expérimente cette non-différenciation de façon vivante et directe.

De manière générale, je ne souhaite pas encourager la curiosité intellectuelle à propos des pratiques spirituelles. Quand on est un véritable chercheur, on n’a pas besoin de tout savoir sur tout, c’est important de suivre une voie et d’aller à fond dans celle-ci. Trop souvent, j’ai vu des gens qui voulaient accumuler des informations mais qui manquaient d’une ligne directrice dans leur pratique. Certes, il y a une place pour l’étude des livres spirituels et des écritures sacrées, mais Mâ disait clairement que le vrai livre était celui de notre vie, et que si on plongeait en lui, on touchait à la source même de la réalisation spirituelle, de la tradition et de la connaissance : vigyan. Nous devons développer notre propre pensée, il est difficile que cette pensée soit communiquée aux autres. Certes, c’est ce que font d’habitude les gourous, ils injectent leur pensée chez les disciples, c’est une méthode, mais ce n’est pas la mienne qui me définit plutôt comme un chercheur spirituel. Je ne cherche pas à injecter ma pensée dans l’esprit des autres.

- V : Depuis quatre ans, avez-vous développé de nouvelles idées ou réflexions ?

- N : J’ai continué mon investigation sur l’évolution spirituelle prédictive. C’est une réflexion originale, que je n’ai pas vu ailleurs. Son fondement est assez simple : Darwin s’est occupé du passé des espèces et a fait culminer sa réflexion en arrivant à l’être humain. La spiritualité évolutive prédictive part de l’être humain, et nous montre vers où il doit aller. Il ne s’agit pas de futurologie, puisque nous avons dès maintenant toute une série d’être réalisés qui nous montrent clairement ce chemin. Nous ne tirons pas de plans sur la comète, mais nous nous intéressons aux possibilités évolutives profondes de l’être humain tel qu’il est actuellement.

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The book "The Universal Mother" is available in French in its entirety.
As the book is built very chronologically and is rather condensed, I have chosen it as a first access to Mâ's biography. In other words, from now on, there will be a "biography" link in the "His Way" section, pointing directly to this text. This may change in the future, but for the time being I'm going to stick with this presentation.

Another sub-section has been added: in "Media/audio" you'll now find links to "les Podcasts", where you'll find readings in French of Mâ Ânandamayî's teachings... here's a selection:

Le Vieux Sage is also available on Youtube, Bandcamp and Archive.org.
There's also Georji, who also has the Pour l'amour de Mâ channel on Youtube and will soon be opening an ashram in the USA (his first), in the state of Massachusetts, if all goes well.

Issue 151 of the Jay Ma brochure is available on this site.
It includes a recent discussion between Nirgunananda and Jacques Vigne:


MEETING WITH
SWAMI NIRGUNÂNANDA (HERMIT...)

by Vigyanânanda (Jacques Vigne)

Dhaulchina (India) - March 20, 2023

This morning, having recently returned to Dhaulchina at the end of an almost four-month stay in India, I went to meet Swamiji, who still lives in her cottage with a beautiful view of the surrounding hills and the great Himalayas in the background. It had been four years since we last saw each other. He's now in his 80s, and the greying beard I knew him for when we last met has turned white. He speaks very softly, with a good sense of humor, and admits that he was physically very isolated throughout the Covid period. However, he also wanted this in a certain sense: after all, he's a hermit, and this has enabled him to protect his health too. Interestingly enough, Harish, who has been his assistant at the ashram for several decades, explained to me that there had been very few Covid deaths in the mountain villages, far fewer than in the towns, perhaps because contamination was more difficult, the distance between people being naturally greater, and also because most of the inhabitants live outdoors. What's more, at an altitude of 1700 m, ultraviolet rays are denser, triggering the production of more vitamin D. We now know that vitamin D is a key factor in the prevention of severe forms of Covid.

Even though he's physically isolated, Swamiji runs two online sessions a week with a group of devotees spread over different countries: England, USA, Germany, France... On Sundays, he talks about Mâ Anandamayî, and in the week's session, he comments on a text: for three years, it's been the Narada Bhakti Sutras, which only comprise 24 verses... He had already commented on it for three times a week, a year apart, in Chardenoux with 'Terre du Ciel', making 21 days of teaching on this work. He then went on to comment on the first two of the three parts of the Taittiriya Upanishad.

He insists that he is not a guru, and asks people not to put their names in the zoom rectangle. He simply senses that there are people present when he is greeted with "Jay Ma" at the beginning of the session. He doesn't want questions either, as to answer would put him in the position of a teacher. He considers himself a spiritual seeker. So he performs a kind of monologue in the presence of a few friends, during which he meditates for himself on these texts and on Ma's teachings. He explains: "I've been at Dhaulchina hermitage for 37 years, and frankly, I don't like seeing new people. Some people I've known for a long time come to visit me, but I don't encourage visitors, let alone the merely curious. Only in January, after all these years of Covid, did I go to the week-long retreat, Samyam Sapta, at Mâ's ashram in Bhimpura, Gujarat on the banks of the Narmada. This has been my only external activity for over three years. Some time ago, I was happy to spend fifteen years or so in the West, but now, as I'm getting older, traveling is becoming more complicated. I don't feel like visiting new places, and to communicate about Ma or the sacred texts of India, Zoom or Skype are finally a good solution that doesn't require me to move from here! I'm in my little cocoon, and I'm happy about it. I have to say again, though, that having been a hermit for so long, seeing new faces makes me tired. I'm reluctant to do that, so I don't encourage new encounters.

-Vigyanânanda: Are your online interviews recorded?

- N: No, I expressly asked for them not to be. What's more, I use the Zoom system to see if anyone is recording, at which point I stop talking! I was with Mâ for three years and had many interviews with her, yet I never recorded or wrote anything down. Everything is engraved in my memory. We have to trust our memory. Mâ herself used to point out that if, while you're doing something, a dead leaf falls from a nearby tree into your field of vision, even this insignificant event remains engraved in your memory. In fact, we integrate the objective world into our subjectivity through our ability to remember. When we understand that everything is subjective, not in the emotional sense of the word but as fundamentally dependent on the subject, we achieve what I call "Real-I-zation": this means that, through memory in particular, we integrate external reality into our "I" in the broadest sense. Let's also mention an element that supports the idea that everything is engraved in our memory: for example, as I get older, I lose my memory of certain words or proper nouns. I say to myself: "There, that's lost! But after a while, it comes back... Even the difference between animate beings and inanimate objects is just a concept. We can quote in this sense an episode of Mâ that was recorded in the diaries of Gurupriya Didi: she was in Shrirampur, which was a French trading post very close to Chandernagor, upstream of the Ganges and therefore in relation to Calcutta. One day, the devotees accompanying her wished to bathe in the Ganges with her. As a native of East Bengal, Mâ loved bathing and was an excellent swimmer. Water is everywhere, especially during the monsoon season. So she went into the Ganges to bathe, but at one point she disappeared underwater and stayed there for a very long time without coming back up. The group began to panic, thinking she might have collapsed or been swept away by a current within the river itself. Finally, after what seemed a very long time, she emerged. People asked her what had happened. She explained that she had felt 'one' with the water around her. She had done what is known in yoga as a Kumbhaka. This proves that, at her level, she didn't know the difference between animate beings and inanimate elements. In sâdhana, this non-differentiation is experienced directly and vividly.

Generally speaking, I don't want to encourage intellectual curiosity about spiritual practices. When you're a true seeker, you don't need to know everything about everything; it's important to follow a path and go for it. Too often, I've seen people who want to accumulate information but lack a guideline for their practice. Of course, there is a place for the study of spiritual books and sacred scriptures, but Ma made it clear that the real book is the book of our life, and that if we delve into it, we touch the very source of spiritual realization, tradition and knowledge: vigyan. We have to develop our own thinking, and it's difficult for that thinking to be communicated to others. Of course, that's what gurus usually do, they inject their thoughts into their disciples - it's one method, but it's not mine, which defines me more as a spiritual seeker. I don't try to inject my thoughts into other people's minds.

- V: In the last four years, have you developed any new ideas or reflections?

- N: I've continued my investigation into predictive spiritual evolution. It's an original line of thought, which I haven't seen elsewhere. Its basis is quite simple: Darwin dealt with the past of species and brought his thinking to a climax by arriving at the human being. Predictive evolutionary spirituality starts from the human being, and shows us where he should go. This is not futurology, since we already have a whole series of realized beings clearly showing us the way. We're not drawing up plans for the future, but we are interested in the deep evolutionary possibilities of the human being as it is today.

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