Bhakti

Satsang
par thèmes

Pendant le satsang, deux aveugles vinrent pour parler avec Mataji.
L’un d’eux demanda :

- Comment avoir la vision de Dieu ? S’il vous plaît, dites-moi la manière la plus facile d’y arriver !

- répliqua :
Cherchez-Le pour Lui-même...
Ne soyez pas même intéressé par votre progrès spirituel, car c’est une préoccupation qui n’est pas dépourvue d’ego.
Cherchez Dieu parce que c’est votre nature de faire ainsi, parce que vous ne pouvez pas rester sans Lui.

Jay Mâ
जय माँ

Q : Comment atteindre l'état d'union ?

: (en souriant) Etes-vous conscient d'un état de séparation ?
Pour parler sérieusement, la pensée même : "Comment puis-je m’unir avec lui", "Que dois-je faire pour le connaître", vous montrera le chemin qui mène à l'obtention du but.

Jay Mâ
जय माँ

Des femmes s'approchent de Mâtâji pour la saluer.
Mâ reste silencieuse.
Après leur départ, elle dit :

Voyez, est-il possible de saluer d'une manière juste ?
Quel est le sens de ces pranâma ?
Bien, c'est comme déverser de l'eau d'un pot à l'extérieur. Si le pot est tourné à l'envers, toute l'eau se déverse.
De la même manière, une véritable salutation (pranâma) consiste à abandonner tout son contenu émotionnel aux pieds de ce que vous saluez.
Ne dites-vous pas que notre tête est le siège de toutes nos pensées et émotions ? Mais quand on s'incline très bas, rien n'est donné vraiment.
C'est comme remuer un poudrier : un peu de poudre tombe par les trous, non pas toute la poudre.
Aussi, tant que le pot à eau n'est pas vidé, le Divin ne pourra le remplir.

(Satsang rapporté dans In association with Sri Ma Anandamayi)

Retrouver la joie
जय माँ

"Je suis Votre dévot, du point de vue du corps.
Du point de vue de l'
ego, je suis une partie de Vous.
Et du point de vue du
Soi, je suis Vous."
Prière d'Hanuman faite à Rama

Les thèmes sont répartis ici — plus ou moins arbitrairement — en trois catégories "Corps-Ego-Soi" : C'est avant tout pour permettre un accès rapide.
La vraie nature de Mâ

Question : Mâ, êtes-vous du Nord ou du Sud de l'Inde ? Quel est votre état d'élection, est-ce le Bengale, le Gujarat ou l'Uttar Pradesh ? A quel culte vous rattachez-vous ? Au Vishnouisme ou au Shivaïsme ?Mâ : Je n'appartiens à aucune région, ni à aucun état particulier. Je ne relève d'aucune caste ni d'aucun culte spécifique. Mais, en fonction de votre imagination, je semble être ce que vous voulez que je sois.Baba Prakashânanda : Mâ dit qu'elle n'a aucune qualité particulière et qu'elle n'est limitée par aucun attribut tels que ceux de nationalité, de caste, de culte, etc... La vraie nature de Mâ, c'est le Brahman omniprésent, l'Absolu. Si le disciple croit en cela avec une foi ferme, alors seulement sa pratique spirituelle sera couronnée de succès. S’il considère Mâ comme un individu particulier appartenant à une caste et un culte particuliers, alors ses pratiques spirituelles ne donneront pas leur fruit. C'est pour cela que Mâ a dit : "Je vous apparais en fonction de ce que vous m'attribuez, mais, en vérité, je ne suis concernée par aucun de ces attributs." Les disciples doivent se souvenir de cet enseignement s'ils veulent progresser.

L'enfant de sa mère

Q : Une mère fait tout pour ses enfants. Mâ s'il vous plaît, faites aussi tout pour nous ! Mâ : (riant) Petit malin, qui veut apprendre à sa mère ce qu'elle doit faire !Si vous devenez réellement un enfant, vous dépendrez totalement de la mère et la laisserez agir à sa guise.

Déposez tout à Ses pieds

Q: Pendant tous ces jours de fête, nous avons entendu tant de choses magnifiques ! Mâ : Magnifique ? Tant que vous distinguez le "beau" et le "laid" vous n'avez rien compris ! Q : Nous ne comprenons même pas un peu ? Mâ : "Nous comprenons"... c'est sans intérêt tant que celui qui comprend et ce qui est compris demeurent séparés. Q : (...) et quand nous sommes oublieux ! Mâ : L'oubli ? Oubliez l'oubli. La mort doit mourir. Q : (...) et quand l'on se souvient ! Mâ : Se souvenir ? Alors vous gardez en tête. Rejetez plutôt.Déposez tout ça à Ses pieds. Je veux dire : demeurez dans l'expérience de ce qui est !‍

Avec "rien"...

Q : Comment obtenir la réalisation ? Mâ : Avec "rien".Avec un "quelque chose" vous obtiendrez quelque chose qui ne vaut rien.Dieu est Tout ; quand les nuages se dissipent, Il se révèle.

Hatha yoga

Question : Quels sont les avantages que l'on peut tirer du hatha yoga - et quels sont ses inconvénients ?Réponse : Que signifie "hatha" ?Faire quelque chose par la force. "Être" est une chose et "faire" en est une autre. Quand il y a "être", il y aura la manifestation de ce qui doit être manifesté, grâce au prana qui fonctionne dans un centre particulier du corps.Mais si le hatha yoga est pratiqué comme un simple exercice de gymnastique physique, l'esprit ne sera pas transformé le moins du monde.L'exercice physique améliore la forme du corps. On entend assez souvent parler de cas où l'abandon de la pratique des postures yogiques (asanas) a entraîné des troubles physiques. Tout comme le corps s'affaiblit par manque de nourriture adéquate, l'esprit a besoin d'une nourriture appropriée. Lorsque l'esprit reçoit une nourriture appropriée, l'homme se dirige vers Dieu, alors qu'en s'occupant du corps, il ne fait qu'accroître sa mondanité. La simple gymnastique est une nourriture pour le corps. Lorsque la forme physique résultant du hatha yoga est utilisée comme une aide à l'effort spirituel, elle n'est pas gaspillée.Sinon, ce n'est pas du yoga mais du bhoga, de la jouissance.Dans l'être sans effort se trouve le chemin vers l'infini. Si le hatha yoga ne vise pas l'Éternel, il n'est rien de plus qu'une gymnastique. Si, dans le cours normal de la pratique, on ne ressent pas Son contact, le yoga n'a servi à rien.On rencontre des personnes qui, en s'adonnant à toutes sortes d'exercices yogiques comme le neti, le dhauti et autres, sont tombées gravement malades.Un professeur compétent, qui comprend chaque changement dans le mouvement du prana du disciple, l'accélère ou le retient en conséquence - tout comme un timonier dirige un bateau en gardant le gouvernail fermement sous contrôle en permanence. Sans une telle direction, le hatha yoga n'est pas bénéfique.Celui qui veut être un guide doit avoir une connaissance directe de tout ce qui peut se produire à n'importe quel stade, doit le voir avec la parfaite acuité de la perception directe. Car n'est-il pas le médecin sur le chemin du Suprême ? Sans l'aide d'un tel médecin, on peut craindre de se blesser.Tout devient lisse une fois que la bénédiction de Son toucher a été ressentie. Par conséquent, il est préjudiciable de ne pas faire l'expérience de ce "toucher". Il faut entrer dans le rythme de sa vraie nature. Sa révélation, telle un éclair, nous attirera vers elle instantanément, irrésistiblement ; il arrive un moment où aucune autre action n'est nécessaire. Tant que ce contact n'est pas établi, consacrez à Dieu toutes les inclinations ou désinclinations que vous pouvez avoir - consacrez-vous au service, à la méditation, à la contemplation, à tout ce qui est de ce genre.‍‍

Tester le guru ?

Q - Ma, j'ai entendu dire qu'il est nécessaire de tester le Guru et que le disciple doit également être testé par le Guru. Mâ - (Mâ répliqua avant même que la question ne soit complètement énoncée) Savez-vous de quoi il s'agit ? Il s'agit de la façon dont le gendre est mis en examen avant de lui donner la fille en mariage. Une fois le mariage célébré, on n'eût plus supposé demander de question. Si le Guru ne se manifeste pas lui-même, comment le disciple le comprendra-t-il ?

Le royaume de l'expérience

Q : Si personne ne peut faire quoi que ce soit en dehors de la volonté de Dieu, pourquoi devrais-je souffrir ou bénéficier des conséquences de mes actes mauvais ou vertueux ? Mâ rit et dit : Mâ : Vous croyez fermement que rien ne peut survenir sans la volonté divine, n’est-ce pas ? Il répondit par l’affirmative. Mâ : A ce moment-là, il n’est pas question que Baba ait des actions mauvaises ou vertueuses ; mais comme la question s’est posée en vous, je dirai que vous n’avez pas la volonté ferme que rien ne peut survenir sans la volonté de Dieu. Le monsieur fut d’accord avec ce qu’affirmait Mâ. Elle ajouta : Mâ : la foi est toujours aveugle. Par la suite elle devient évidente, comme je vous vois et vous me voyez, mais au départ vous commencez par la foi aveugle et ensuite vous entrez le royaume de l’expérience. Vous devez lire, Baba. Qu’est-ce que lire ? Je ne me réfère pas à la lecture des livres ; mais de même que les livres nous donnent des connaissances sur des sujets extérieurs et aident à transformer même un enfant ignorant en un savant compétent, de même il est un livre au fond de chacun d’entre nous. Essayez de lire ce livre. En le lisant vous n’aurez plus aucun doute sur quelque sujet que ce soit et les questions ne s'élèveront plus en vous ; vous comprendrez par vous-même ce sujet sur lequel vous m’avez interrogée.‍

Penser à l'Union

Q : Comment atteindre l'état d'union ?‍ Mâ : (en souriant) Etes-vous conscient d'un état de séparation ? Pour parler sérieusement, la pensée même : "Comment puis-je m’unir avec lui", "Que dois-je faire pour le connaître", vous montrera le chemin qui mène à l'obtention du but.

Le sens de Pranâma

Des femmes s'approchent de Mâtâji pour la saluer.Mâ reste silencieuse. Après leur départ, elle dit : Voyez, est-il possible de saluer d'une manière juste ? Quel est le sens de ces pranâma ?Bien, c'est comme déverser de l'eau d'un pot à l'extérieur. Si le pot est tourné à l'envers, toute l'eau se déverse.De la même manière, une véritable salutation (pranâma) consiste à abandonner tout son contenu émotionnel aux pieds de ce que vous saluez.Ne dites-vous pas que notre tête est le siège de toutes nos pensées et émotions ? Mais quand on s'incline très bas, rien n'est donné vraiment.C'est comme remuer un poudrier : un peu de poudre tombe par les trous, non pas toute la poudre.Aussi, tant que le pot à eau n'est pas vidé, le Divin ne pourra le remplir.‍(Satsang rapporté dans In association with Sri Ma Anandamayi) pranam

Tel est son Jeu

Q : On dit que Dieu est tout en tout. Rien n’arrive sans qu'Il ne le veuille. Ainsi donc, pourquoi devrait-on nous blâmer pour nos péchés ? Mâ : Tout est Lui seul. Bien et mal sont aussi Lui-même. Il ressent de la joie dans le bien qu'il fait et c’est lui-même qui souffre des conséquences des mauvaises actions. Je vous vois comme Lui qui est en train de dire qu'Il souffre. Il est heureux, et Il est misérable. Tel est son jeu, lîlâ, depuis la nuit des temps. Q : Quelle est l'utilité de toute cette lutte ? Mâ : Elle est très utile. Un enfant, tandis qu'il étudie, ne comprend pas combien de connaissances il est en train d'acquérir. Quand il a de bonnes notes à ses examens, ils se sent heureux. De même, quand le temps viendra, vous vous rendrez compte de combien de progrès vous avez fait. Continuer à vivre dans le souvenir de Dieu. Ce qui est agréable, preyas, est bon en apparence ; ce qui est réellement bon, shreyas, est en apparence difficile et désagréable. Il est nécessaire de rendre ce qui est réellement bon agréable aussi. Q : Si quelqu'un se tourne vers la religion dans ses vieux jours, est-ce qu’il sera capable de maintenir un calme de l'esprit à l'heure de la mort ?Mâ : Il y a des attirances et influences innombrables qui déterminent le style de vie d'une personne, on ne peut donc rien dire en ce qui concerne sa dernière heure. Ce corps dit : tout est possible, il n'est donc pas bon de restreindre sa vision.

Agitation intérieure

Quand j'arrivai à Shahbag, Mâ me dit : " J'ai remarqué ton agitation intérieure depuis quelques jours. La paix et la tranquillité ne peuvent survenir s'il n'y a pas au début quelque agitation dans l'esprit. On doit allumer le feu par n'importe quel moyen, que ce soit avec du beurre clarifié (ghî), du bois de santal ou même de la paille. Une fois allumé, le feu continue à brûler ; tous les soucis, toute l'humeur sombre disparaissent peu à peu. Le feu réduira en cendre tous les obstacles. Songe qu'une seule étincelle peut déclencher l'incendie qui réduira en cendre des maisons qu'on a construites avec tant d'efforts ! "

Comment méditer ?

Question : S’il vous plaît, Mâ, expliquez-moi comment il faut méditer.Mâ : Selon la méthode qui vous a été enseignée par votre guru.‍Question : Il y a beaucoup de gurus. Ils enseignent des méthodes de méditation différentes ; mais ici, en face de vous, nous sommes vos élèves. Expliquez-nous comment méditer ; quelle est votre méthode spécifique ?Vous avez dit à plusieurs personnes que leur manière de méditer n'était pas correcte, car ils bougeaient la tête et ne gardaient pas un mental calme. Donc, quelle est la bonne méthode ?Mâ : En jouant d'un instrument de musique on obtient un certain son.Les gens ont des capacités différentes d'entendre le son, mais le son reste le même. De la même manière, le Soi (âtman) est Un comme le son d'un instrument, mais la capacité de le réaliser est différente selon les individus.En ce qui me concerne, j'enseigne comme j'ai été enseignée par mon guru ; et mon guru est le Soi omniprésent ; or, ce guru enseigne de manière directe...Quand vous rencontrez un guru, vous devez imaginer qu'il est le Soi, et qu'il a pris cette forme pour vous enseigner.(...) quand on accepte que le guru c'est le Soi, alors il faut demeurer sans objet. C'est ça la méditation. Mais il y a ici tellement de gens différents, avec des impressions différentes (vasanas), des tendances latentes différentes (samskaras), des traditions et des psychismes différents ! Comment serait-il possible d'enseigner une méthode de méditation convenant indifféremment à tous ?(...) Continuez la méthode à laquelle vous êtes habitué... (...) Chacun doit s'efforcer d'être sans objet (autre traduction possible : de cesser l'identification avec tout objet). atman , samskâra

Atteindre la Lumière

Question : Quand on va dans une confiserie, on trouve un grand nombre de sucreries alléchantes et on est tenté d'en demander des échantillons avant de faire son choix. Mâ donnez- nous des échantillons de confiseries spirituelles avant que nous nous engagions plus avant dans la voie !Mâ : Pour atteindre ou obtenir la lumière du Soi vous devez vivre en compagnie des sages, lire de bons livres spirituels et avoir un comportement juste (dharmique). Ces trois éléments vous conduiront à la lumière du Soi. C’est une très belle voie pour atteindre le Soi.

Le Livre de la Vie

Q : Vos réponses sont tellement en accord avec nos Ecritures que vous n'avez pas étudiées... Comment est-ce possible ? Mâ a répondu : Mâ : Il y a le grand livre de la vie. Si on s'y plonge profondément, toutes les vérités expliquées par les Ecritures sont là, prêtes à se révéler !

Fil subtil

Un jour, Mâ me dit: " Garde toujours présent à l'esprit que tu es un réel brahmine et qu'il y a un lien entre ce corps et toi : il est comme le fil extrêmement subtil d'un sentiment divin. " A partir de ce moment-là, je me mis à faire tout mon possible pour avoir une vie pure.

Le meilleur chemin

Mâ : Le professeur ne peut vous enseigner que si vous avez la capacité d'apprendre.Bien sûr, il peut vous aider mais vous devez être capable de répondre, vous devez avoir en vous la capacité de saisir ce qu'il enseigne.Question : Quel est le meilleur chemin vers la connaissance de soi ?Réponse : Tous les chemins sont bons. Cela dépend des samskaras d'un homme, de son conditionnement, des tendances qu'il a apportées avec lui lors de ses naissances précédentes. De même que l'on peut se rendre au même endroit en avion, en train, en voiture ou à vélo, de même différentes lignes d'approche conviennent à différents types de personnes.Mais le meilleur chemin est celui que le Guru indique.Question : S'il n'y a qu'Un, pourquoi y a-t-il tant de religions différentes dans le monde ?Réponse : Parce qu'Il est infini, il existe une variété infinie de conceptions de Lui et une variété infinie de chemins vers Lui. Il est tout, toute sorte de croyance et aussi l'incrédulité de l'athée. Votre croyance en l'incrédulité est aussi une croyance. Lorsque vous parlez d'incrédulité, cela implique que vous admettez la croyance. Il est dans toutes les formes et pourtant Il est sans forme.Question : D'après ce que vous avez dit, j'en déduis que vous considérez que l'informe est plus proche de la Vérité que le Dieu avec une forme ?Réponse : La glace est-elle autre chose que de l'eau ? La forme est tout autant le Soi que le sans forme. Dire qu'il n'y a qu'un seul Soi et que toutes les formes sont des illusions impliquerait que l'informe est plus proche de la Vérité que le Dieu-avec-forme. Mais ce corps déclare que toute forme et l'informe sont Lui et Lui seul.‍

L'Homme véritable

Q : La liberté est-elle une illusion ? Mâ : Non, l'homme est libre. Q : Mais l'homme est capturé par son "ego", et l'"ego" est illusoire. Comment un tel homme peut-il être libre ? Mâ : En effet, une personne identifiée à son mental et à son corps n'est pas libre. Mais l'Homme véritable (Atimanus) est parfaitement libre !

Patience sans faille

Mâ (en riant) : Baba, qu'est-ce qu'on appelle philosophie ? Upendra : Qu’est-ce que j'en sais ?Mâ : Oh! Vous connaissez tant de choses ! Vous enseignez les garçons (en me regardant) : Est-ce que ce n'est pas vrai ? Est-ce qu'il n'est pas professeur ? Moi-même : Oui, Mâ, il enseignait, mais maintenant il est à la retraite.Mâ (en riant) : Ainsi donc, vous êtes un enseignant plein d'expérience. Dites-moi, qu'est-ce que signifie "philosophie"? Upendra : Je ne pourrais parler que simplement si vous me le demandez. Pourquoi ne parlez-vous pas ?Mâ : Qu'ai-je donc étudié ? Vous, dites-nous ! Upendra : Parler de quelque chose dont on n'a pas la connaissance, voilà ce qu'on appelle philosophie!Mâ : Peut-on parler sans connaître quoi que ce soit?Upendra : Bien qu'on ne sache pas, on prétend savoir.Mâ (en riant) : Oui, c'est savoir quelque chose sans le comprendre. Mais Baba, vous avez très bien parlé, en fait.Afin de Le connaître, vous devez entrer dans votre vraie nature. Vous demeurez dans le royaume du manque constant. Tout ce que vous faites ne fait que produire de plus en plus de manque. Il ne peut y avoir de paix tant que vous ne transformez pas cet état de manque (abhâva) en votre vraie nature (svabhâva). Upendra : Que devons-nous faire ?Mâ : Je vous répète ce que je dis à tout le monde : commencez avec vos études ! Ce qui est destiné à arriver aura lieu de lui-même. Tenez, quand les enfants commencent à étudier, ils ont d'habitude un sujet dans lequel ils sont particulièrement forts. De même, quand quelqu'un se met en chemin pour la quête de la réalisation de Dieu, tout ce qui doit être fait se trouve révélé à partir de son propre intérieur. C'est pour cela qu'on dit que Dieu brille de Lui-même. Il montre lui-même le chemin qui mène à Sa réalisation. Ce qui est nécessaire pour vous, c'est simplement de vous mettre au travail - de commencer vos études.Très souvent, vous niez que votre mental soit agité et qu'il vous est impossible de le stabiliser. Mais en fait, de par sa propre nature, le mental ne peut se reposer. C'est pour cela que je considère le mental comme un enfant. L'intelligence et le sens du 'je' (ahamkâra) sont les parents du mental - enfant. De même que le père et la mère influencent leur enfant qui ne veut pas travailler de différentes façons afin de le persuader d'apprendre à lire et à écrire, ainsi, grâce au discernement de votre sens du 'je' et de votre intelligence, vous devez concentrer votre mental. Ce travail doit être accompli avec patience et avec le zèle d'un esprit bien unifié. Sinon, il n'y aura pas de résultats. De même que quand vous désirez extraire de l'eau du sol, vous devez creuser patiemment à l'endroit choisi et ne pas piocher un peu par ici un peu par là, de même, afin de réaliser Dieu, vous devez pratiquer pendant longtemps avec une dévotion unifiée et une persévérance des plus grandes.Souvent, on entend dire, quel que soit le nombre de fautes que le plus grand des pécheurs puisse avoir commis, ils seront tous purifiés en prononçant le nom de Râm même une seule fois. Cela est tout à fait vrai, tout comme une seule étincelle de feu brûle plus d'objets que ce que l'homme ne pourra jamais accumuler. Que vous récitiez son nom ou que vous l'adoriez, quoi que vous fassiez pour réaliser Dieu, si vous l'effectuez avec une patience sans faille et une dévotion unifiée, vous trouverez le chemin de la paix durable.En nettoyant la forêt, vous obtenez un champ, vous n'avez pas besoin de créer un nouveau champ. Vous répétez souvent "je-je" (ahamkar) "je suis Lui" (soham), n'est-ce pas ? Savez-vous où cela mène ? C'est comme l'arbre et son ombre, si vous suivez l'ombre, vous arriverez à l'arbre. De même, en vous concentrant sur "aham", vous arriverez au "soham".‍

Votre doute vous isole

Q : Mâ, voir Dieu est-ce possible à notre époque ? Mâ : Pourquoi "à notre époque" ? C'est possible de tout temps ! Q : Je veux dire "pour de vrai", avec nos yeux ! Mâ : Bien sûr, aussi clairement qu'en plein jour. C'est sa nature. Si vous l'appelez, il apparaît. On nomme l'esprit humain jivatma (esprit individuel) et non pas paramatma (esprit cosmique). L'individu tourne en rond sur lui-même, entre naissance et mort. En eau morte, des germes nocifs se développent. Cette eau peut être purifiée. Le jivatma est en réalité paramatma. Votre doute que Dieu n'est pas en vous, vous isole et fait écran. Dégagez-vous de cet enfermement et Dieu sera là, révélé dans toute sa plénitude !

Avec vous

Q : Quand vous serez partie, nous nous sentirons très seuls : comment ferons-nous ? Mâ : Je ne pars jamais. Pourquoi voulez-vous me repousser au loin ? Je suis toujours avec vous. Q : Alors, demeurez-vous dans nos coeurs ? Mâ : Dans vos coeurs ? Pourquoi voulez-vous m'enfermer dans un endroit particulier ? Sang de votre sang et moelle de vos os, voilà ce que je suis. C'est la vérité, je ne dis jamais de mensonges.Le lendemain soir, dans une salle bondée (il y avait essentiellement des femmes), Mâtâjî a dirigé le kirtan et a chanté Hé Bhagavan et Sita Ram, Prana Ram. Quelqu'un dit à nouveau : Q : nous sommes venus vous voir chaque jour. Maintenant que vous partez, notre vie va nous sembler vide sans vous. Que faire ?" Mâ : Pourquoi dites-vous que je m'en vais ? Je suis votre petit enfant et je suis toujours avec vous. Souvenez-vous de cela : je suis toujours avec vous. Je ne vous demande pas de faire des rétentions de son élève, de vous asseoir le dos droit, de vous purifier. Tel que vous êtes, je suis avec vous. Un enfant est avec ses parents, quelle que soit leur caractéristiques.Q : Nous vous considérons comme notre Mère, pas comme notre enfant.Mâ : Mère, c'est aussi très bien. Une mère quitte-t-elle ses enfants ? Non, jamais.

Ânandamayî

Q : Quel est le sens du mot ânandamayî ? Mâ : Depuis la nuit des temps ânandamayî a été l'épithète qui désignait Bhagavati (le Divin conçu en tant que Mère).änandamayî ["Tout de Félicité"] est en fait contenu en toutes choses. Aussi est-il dit que là où se trouve un homme, là est Shiva, et que là où est une femme est Gauri [Pârvatî, sa Shakti].

Conversation mondaine

Comme nous conversions avec Bholonath pendant le trajet, Ma dit soudain : On peut appeler 'pralapa' la conversation qui se produit entre des gens mondains au sujet de leurs plaisirs et de leur confort. Qu'est-ce que 'pralapa' ? C'est ce qui est détruit (laya) à la fin du cycle (pralaya)

Conférer le pouvoir

Question : Qui a la capacité de conférer le pouvoir et qui le reçoit ?Réponse : Celui qui peut libérer quelqu'un du cycle incessant de la naissance et de la mort est en effet un gourou ; c'est lui qui détient l'autorité pour conférer le pouvoir. De même qu'un enfant ne peut engendrer avant de devenir un jeune homme, il y a un stade où l'on devient un réceptacle et où, au bon moment, le Guru lui transmet le pouvoir.Question : Le pouvoir peut-il être conféré quelle que soit la nature du réceptacle ?Réponse : Il peut modeler le réceptacle.Question : Ainsi, si le réceptacle n'est pas prêt, le Guru refuse-t-il le pouvoir.Réponse : Non, quand une inondation arrive, elle emporte tout le monde avec elle.Question : Quel est le moyen d'entrer dans la marée ?Réponse : Poser cette question avec un empressement désespéré.Question : Comment susciter une telle ardeur ?Réponse : En gardant le satsang pendant une longue période. Là où est détruit ce qui est voué à la destruction, là se révèle le Bien-aimé. Pour ceux qui ont reçu l'initiation, il convient de consacrer un tel temps à la répétition de leur mantra et à la méditation - ce n'est qu'alors que l'éveil aura lieu.‍

Dieu Est

Question : Quelle est la signification du mot : "samsara" et qui est le maître de ce samsara ?Mâ : Il n'y a qu'un seul Brahman, qu'une seule Réalité Absolue, rien d'autre n'existe. S'il vous plaît, montrez-moi quelque chose de différent de Brahman et où cela se trouve. Swâmi Prakashânanda : Le Dieu unique est le maître du samsara. Et ce Dieu est à la fois le maître de celui qui accepte Son existence et Sa maîtrise sur l'univers, et de celui qui fait profession d'athéisme. Qu'on ait foi ou non dans l'existence de Dieu, Dieu est. C'est pourquoi le disciple doit ressentir qu'il appartient tout entier à Dieu. C'est avec cette foi qu'il doit pratiquer la sadhana (ascèse). Alors, et alors seulement, elle peut être couronnée de succès.Mâ : Baba, est-il possible de décrire la Nature de Dieu ?Swâmi Prakashânanda : Non, non, la Nature de Dieu est au-delà de la parole et du mental.Mâ : Oui, telle est la Nature de Dieu... sâdhanâ

Du fou à l'éveillé

(Elle contemplait une feuille de bougainvillier) Mâ : Comme c'est beau ! Regardez, les feuilles sont ocres. Le visiteur : Dans mon pays toutes les feuilles tournent à l'ocre à l'automne. Mâ : Dans votre pays ? Quel est votre pays ? Le visiteur : Là où j'était avant de venir en Inde. Mâ : Avant, ça veut dire quoi ? Et avant, où étiez-vous ? Le visiteur : Avec vous. Mâ : Avec moi ? Comment le savez-vous ? Le visiteur : Vous le savez ! Mâ : Comment savez-vous que je sais ? Le visiteur : Je ne sais pas.Mâ : Comment savez-vous que vous ne savez pas ?Le visiteur : Je ne sais rien ; je suis un fou !Mâ : Comment savez-vous que vous êtes un fou ?Le visiteur : Maintenant, il vaudrait mieux que je reste silencieux !Mâ : Et quelle sera l'utilité de votre silence ?Le visiteur : Des propos vains et insensés ne seront pas prononcés.Mâ : Et pour quel avantage ?Le visiteur : Je n'en sais rien.Mâ : Vous n'en savez rien ? Vous redites que vous n'en savez rien ? Quelqu'un qui ne sait rien peut-il s'agacer ? Si l'on sait, on peut s'irriter de voir que les choses ne sont pas comme elles devraient être ! Mais un fou ne peut pas être dépité, car il ne sait pas ce qui devrait être. Toujours, souvenez-vous que vous êtes un fou et que par là rien ne peut vous décevoir. C'est le "je" qui proteste et c'est le "je" dont il faut se défaire. Alors le fou sera peut-être un éveillé...En tout cas, gardez en tête que vous ne savez rien et que de ce fait rien ne peut vous irriter. Alors le "je" s'évanouira et la joie surgira.‍

Cible du Sadhak

Une autre fois, comme je lui avais demandé : " Quelles sont les caractéristiques d'un sâdhaka ? "elle répondit : " Quand un pratiquant atteint un certain niveau de pureté mentale, il peut se comporter comme un enfant, ou devenir insensible aux stimuli du monde extérieur, telle une motte de terre inerte, ou violer les canons de la vie sociale, comme un malade mental, ou parfois être emporté par des éclairs d'émotions ou de pensées élevées et passer pour un saint. Mais à travers toutes ces expressions de son être, son objectif reste dirigé vers le centre de la cible. Si, à ce stade, il oublie son but final, il cessera de progresser.Mais si avec un effort intense il lutte sans cesse pour atteindre le but, toutes ses activités se focaliseront sur son objectif suprême. Vous vous apercevrez toujours que, bien qu'il semble une masse de matière inerte indifférente aux stimuli extérieurs, il est plein de gaité et de félicité dès qu'il retrouve la conscience physique. Peu à peu, tandis que son humeur joyeuse se calme au-dedans, ses relations avec les humains et les choses se remplissent, s'imbibent d'un esprit de joie, de bonheur qui le rend aimable, adorable aux yeux de tous. Sa vie intérieure et extérieure devient une expression de la Félicité suprême.Au stade suivant, le pratiquant atteint un niveau où même le concept d'existence universelle s'évanouit. Son mode de vie ne peut alors être expliqué par les normes habituelles de la raison humaine. Dans cet état, toutes les vibrations du corps-esprit sont suspendues et il y a toute probabilité que l'âme se détache de son assise mortelle. Mais s'il y a un résidu de samskâra puissant orienté vers le bien des êtres humains, il peut continuer à vivre pendant un certain temps. Pourtant, il demeure inchangé quelles que soient les circonstances de la vie, bien que nous croyions qu'il soit sujet au changement du seul fait qu'il soit encore incarné.La seule différence entre un tel pratiquant et un yogi qui abandonne son corps, c'est que ce dernier quitte son corps de sa propre volonté. Même au moment de sortir du physique, il garde présent à l'esprit qu'il a un corps et qu'il est en train de le quitter. Au contraire, celui qui abandonne son enveloppe physique en samâdhi absolu n'est ni conscient du corps individuel, ni d'aucun effort pour l'abandonner. Les samskara de la vie et de la mort cessent de fonctionner en lui et aussitôt qu'il a épuisé le karma des vies précédentes, son corps tombe naturellement. « ‍samadhi

Plongez !

Une femme : C'est difficile pour moi de me donner à la méditation ou a la récitation du Nom (nama japa).A peine je suis assise, une douzaine de choses adviennent qui requièrent toute mon attention ! Mâ : (avec un sourire compréhensif) Si vous êtes au bord de l'océan, prête à vous plonger dans les vagues, attendez-vous que la marée se retire pour y aller ?

Relation entre l'ego et le Soi

Question : Quels principes (tattva) composent le Soi ? De quoi est-il fait ? Est-il une chose créée ?Mâ : Il est fait de lui-même et par lui-même. Il n'est fait de rien qui ne soit pas lui, il n'y a rien d'autre que lui pour le faire.Question : Le Soi est immortel mais, quand le corps meurt, pourquoi est-ce que le Soi (l'âme) s'en va et le quitte ?Mâ : Le Soi n'a ni arrivée, ni départ.Question : Pourtant, le Soi s'éveille et s'endort ?Mâ : Non, non ! le Soi n'a ni éveil, ni sommeil. Il est éternel, omniprésent et immuable.Question : Alors qui est-ce qui quitte le corps à la mort ?Mâ : Au niveau de l'apparence, il semble que le Soi entre dans le corps et en ressorte selon les circonstances. Mais en réalité, le Soi ne connaît pas de changement. Il est éternellement béatitude.Question : Vos propos sont très difficiles à comprendre Mâ ! Mâ : Non ! Il n'y a aucune difficulté. Le Soi est par nature éternel et immuable.Question : Alors qu'est-ce qui a lieu devant nous quand une âme quitte son corps ou quand un enfant naît ? Aussi longtemps que nous sommes dans la condition présente, nous voyons cette allée et venue de l'âme et nous ne savons pas d'où elle arrive ni où elle s’en va.Mâ : Vous me demandez qui prend un corps, qui le quitte et aussi qui, maintenant, constate le phénomène de la naissance et de la mort. Je réponds que le Soi que j’ai décrit comme n’ayant ni allée ni venue, ce Soi est celui-là même qui semble s’incarner ou se désincarner ; et c’est encore Lui qui semble présentement voir, entendre... et constater la naissance et la mort, etc.Baba, explicitez ce que j'ai dit !Swâmi Prakashânanda : Du point de vue de l'ignorance, le Soi apparaît comme le sujet qui mange et qui boit, qui entend et qui voit... Mais du point de vue supérieur, le Soi n'a aucun de ces attributs, ni aucune de ces fonctions. Jamais il n'entre ni ne sort d'un corps. Pour lui rien ne commence, rien ne finit.De ce point de vue, il n'y a ni Homme emprisonné dans l'ego, ni Homme libéré de l'ego ; il n'y a ni guru, ni disciple, ni naissance, ni mort...Si on n’est pas capable de comprendre cette vérité, il faut croire que ce même Soi est aussi le Seigneur avec forme et que, quel que soit mon vœu, si je Le prie sincèrement, Il m'exaucera. Ainsi, si je Lui demande la compréhension de ce paradoxe, Il me le fera comprendre...C'est seulement du point de vue de l'ignorance que le Soi est dit venir en ce corps puis s'en aller, mais cela n'est pas vrai du point de vue de sa Vraie Nature. De ce point de vue, Mâ a dit hier qu'il est à la fois celui qui fait, celui qui pousse à faire et aussi celui qui semble bénéficier de ce qui a été fait.Mâ : Quelle est la relation entre l'ego et le Soi ? Comme le dit Hanuman : "Quand on est identifié à l'ego, il semble qu'on soit une parcelle du Soi ; mais quand on a abandonné l'ego, alors on n’est rien d'autre que le Soi."Quelle position voulez-vous assumer ?L'étincelle n'existe pas indépendamment du feu, l'étincelle n'est que du feu, et à proprement parler, seul ce feu existe vraiment. Il en va de même en ce qui concerne les rapports de l'ego et du Soi. C'est pourquoi j'ai dit que seul le Soi est réel.Mais pour réaliser cela, vous pouvez très bien vous considérer d'abord comme un dévot de Dieu. En procédant dans cette voie avec l'aide de votre guru, viendra un jour où vous réaliserez l'omniprésence du Seigneur. Et alors vous vous apercevrez que Celui dont vous étiez le dévot est aussi en vous. Cette réalisation de la non-dualité viendra par la grâce du guru et votre première affirmation "Je suis le dévot de tel Dieu" sera dépassée. Mais pour cela, il faut vous abandonner à votre guru et suivre son enseignement.‍"Je suis Votre dévot, du point de vue du corps. Du point de vue de l'ego, je suis une partie de Vous. Et du point de vue du Soi, je suis Vous"prière d'Hanuman à Rama‍

Le vrai Darshan

A la question "Quel est le vrai darshan ?" Mâ a répondu une fois : "Voir ce qui, une fois vu, enlève tout désir d'en voir plus ; entendre ce qui une fois entendu enlève tout désir d'en entendre plus !"

Jamais fatiguée

Une femme : Il y a une telle foule !Vous n'avez aucun moment de répit ; et vous ne semblez jamais fatiguée ; vous n'êtes jamais irritée mais toujours si joyeuse ! Mâ : Mère, dans votre propre maison, vous êtes nombreux. Est-ce que vous ne conversez pas avec chacun(e) ?Vous vous remuez beaucoup ; est-ce que vous vous sentez fatiguée ?

Quand vous chantez

Un jour, Shrî Mâ dit en riant : " Quand vous chantez. les noms divins ou les mantra, votre esprit est progressivement purifié ; I`amour et la vénération pour l'Etre suprême est éveillé et vos pensées deviennent pures et subtiles. Alors vous vous mettez à avoir des aperçus de plans supérieurs d'existence et à travailler pour votre progrès spirituel."

Dans ma propre demeure

Q : Si Shrî Mâ a trouvé la paix, pourquoi continue-t-elle à se déplacer autant ? Mâ répondit directement : Pitajî, si je reste à un même endroit, la même question pourrait se poser n'est-ce pas ? Pitajî, ne savez-vous pas que je suis une petite fille très impatiente ? Je ne peux demeurer à un même endroit. C’est une réponse. D’un autre point de vue, je peux dire que c'est vous qui me voyez voyager. En réalité, je ne me déplace pas du tout. Vous êtes dans votre maison, restez-vous assis dans un coin ? De même, je me déplace aussi dans ma propre demeure. Je ne vais nulle part. Je suis toujours au repos dans ma maison

Contrôler le mental

Question : Mâ, mon mental est très instable, je ne peux me concentrer sur rien. Que dois-je faire ?Mâ : Si votre mental ne s'attache à aucun objet, alors vous êtes libre de tout attachement, c'est une bénédiction !(Rires de l'auditoire... Puis quelqu'un précise que cette question est posée par un jeune garçon. Mâ s'explique donc d'une manière qui lui soit accessible.)Mâ : Où est ce garçon ? Faites-le venir près du micro.(Mâ, lui répondant en face à face)Si votre mental ne s'attache jamais à rien, c'est une très bonne chose. C'est même une bénédiction. Car quand le mental n'est attaché à aucun objet, le vrai vous-même peut se révéler. Pourquoi donc essayeriez-vous d'attacher votre mental à quelque chose ?Le jeune garçon : Mais je veux contrôler mon mental pour méditer et je n'y arrive pas. Que dois-je faire ?Mâ : Il vous faut simplement vous concentrer sur le nom de Dieu.Le jeune garçon : Dieu a tellement de noms différents. Lequel dois-je choisir ?Mâ : Choisissez le nom de Dieu qui vous touche le plus et répétez celui que vous aurez ainsi choisi. Si vous l'aimez, votre mental sera satisfait ; donc prenez le nom qui vous plaît le plus et méditez aussi sur la forme divine qui lui correspond.Le jeune garçon : J'ai foi en Vous. Quel que soit le nom que vous me suggérerez, c'est celui que je souhaite prendre.Mâ : D'accord ! Est-ce qu'ici, en face de toute l'assemblée, vous êtes prêt à prendre un Nom ?Le jeune garçon : Oui.Mâ : Bien ! Alors répétez tous les noms de Dieu que vous connaissez, les uns après les autres.La foule (après de longs éclats de rire) : Il ne sait pas combien Dieu a de noms. Que faut-il faire ?Mâ : Quels noms de Dieu connaissez-vous ?Le jeune garçon : J'en connais un certain nombre, mais j'en veux Un qui vienne de Vous !Mâ : Dites-moi les noms que vous connaissez.Le jeune garçon : Jusqu'à présent, je répétais les noms de Ma Bhagavan, Ram, Krishna, Shankara Bhagavan...Mais aujourd'hui je ne répéterai un Nom qu'après vous.Mâ : Rama, Krishna, c'est très bien.

Par l'adversité

Q : Mataji, Madame Desjardins souhaite savoir ce que vous voulez dire par « vipad diya tini vipad haran karen », par l'adversité Il détruit l'adversité. Mâ : Puisque vous dites cela, parlez-nous d'abord des sens possibles que vous avez présents à l'esprit. Denise D : Etre un individu signifie en soi souffrance puisque cela veut dire lien, séparation du Un ; mais plongé qu'il est dans les plaisirs du monde, l'individu n'est pas conscient de sa souffrance. Ainsi donc, Dieu envoie les chagrins et l'adversité pour qu'on puisse s'éveiller et réaliser le fait de sa misère innée. Mâ : En effet, vous voyez que le bonheur de ce monde ne dure pas et vous vous mettez donc à chercher un bonheur qui dure. Quel autre signification voyez-vous ? Denise D : Cela veut aussi dire qu'il envoie des problèmes pour éviter une grande catastrophe. Mâ : Oui, il apparaît parfois qu'une grande catastrophe est karmiquement inévitable mais elle est évitée ou atténuée par une plus petite. Le fait est aussi qu'on doit endurer les souffrances dues à son karma, mais une fois que c'est passé, on en est débarrassé. De cette façon aussi, la souffrance est utile. D'autre part, si survient une grande difficulté, on est obligé de se tourner vers Dieu puisqu'on se sent complètement incapable d'y faire face. Dans de telles circonstances, même si quelqu'un a des doutes sur l'existence de Dieu, il va se mettre à Le prier

Connu et Inconnu

Q : On dit que le Brahman est l'Inconnu.Alors pourquoi faire tant d'efforts pour essayer de le connaître ? Mâ : Si vous deviez décrire cette fleur, vous diriez par exemple qu'elle est rose, mais jamais vous ne pourriez la qualifier complètement.Ainsi, chaque chose, chaque être, est à la fois connu et inconnu, manifesté et non-manifesté ; en même temps.C'est ainsi !

Sans intérêt

Pendant le satsang, deux aveugles vinrent pour parler avec Mataji. L’un d’eux demanda : - Comment avoir la vision de Dieu ? S’il vous plaît, dites-moi la manière la plus facile d’y arriver ! - Mâ répliqua : Cherchez-Le pour Lui-même... Ne soyez pas même intéressé par votre progrès spirituel, car c’est une préoccupation qui n’est pas dépourvue d’ego. Cherchez Dieu parce que c’est votre nature de faire ainsi, parce que vous ne pouvez pas rester sans Lui.‍

Le But Suprême

Un jour un monsieur demanda à Mâ après l’avoir vue en samadhi : Q : Vous étiez évidement en communion avec Dieu ; maintenant vous devez redescendre à notre niveau pour nous dire des choses qui puissent nous aider.Shri Mâ sourit et dit : Mâ : Etes-vous différents de Dieu ? je ne sens ni montée ni descente. A mes yeux tout est identique. Seules les réactions corporelles diffèrent.‍Vous voir vous-même en chacun et réaliser que chacun est en vous-même, c’est le but suprême de la connaissance spirituelle.‍ samâdhi

Véritable maison

Mâtâjî me disait souvent : "Ta véritable maison est ici ; tu retournes chez toi juste pour faire une petite promenade. »

Paix intérieure

Vous me demandez souvent : COMMENT obtient-on la paix intérieure ?Je vous dis : Quand vous aurez trouvé d'où vient le COMMENT en vous, la question ne se posera plus. Vous aurez la paix.

La mort de la mort

Q : Je ne crois pas à la réincarnation. C'est grave ? Mâ : Vous croyez en cette vie, n'est-ce pas ?Il n'existe qu'une seule vie réelle, celle dédiée à Dieu et une seule mort, qui est la mort de la mort.Après, il n'y a plus ni naissance ni mort.

La foi est influencée

Q : Que dire ? Je n'ai pas de foi dans les questions spirituelles ! Mâ : Où le "non" se trouve, le "oui " est là aussi potentiellement. Qui peut affirmer être au-delà de la négation et de l'affirmation ? Avoir une foi est impératif, la croyance d'une personne est grandement influencé par son environnement ; c'est pourquoi, choisissez la compagnie de personnes saintes et sages. Croire signifie croire en son propre Soi ; ne pas croire signifie confondre par erreur le non-Soi avec le Soi.

D'elle-même

Q: Que pensez-vous de ce dicton : "C'est par la pratique du silence que l'on atteint la connaissance" ? Mâ : Pourquoi un "par" ?Dire : "par" le silence on Le rencontre, n'est pas juste, car la Vision Suprême ne vient pas "par" quoi que ce soit ! La Vision se manifeste d'elle-même.

Qui est Mâ ?

Un jour que nous étions seuls ensemble j'eus la curiosité de lui demander :"Mâ, faites-moi savoir ce que vous êtes en réalité. " Mâ se mit à rire aux éclats: " Comment cette question puérile a pu se poser ? Les êtres vivants ont la vision (darshan) de telle ou telle divinité selon leurs conditionnements passés (prârabdha karma) Ce que j'étais auparavant, je le suis aujourd'hui et je le serai par la suite. Je suis juste ce que vous dites et ce que vous pensez à cet instant. Il faut savoir, il est vrai, que ce corps n'est pas né pour consommer le karma d'une vie antérieure (prârabdha karma). Il vous suffit de comprendre que ce corps est l'incarnation de votre état de demande intérieure ; vous l'avez désiré et appelé, c'est pourquoi vous l'avez obtenu. C'est le moment du jeu (lîlâ) avec cette forme ; que gagneriez-vous à en savoir plus ? " Je lui dis : " Votre réponse ne me satisfait pas. " Elle répondit : " Que veux-tu connaître de plus ? Dis-le, dis-le ! " A son regard et à l'expression de son visage, il était clair qu'elle était alors identifiée à la déesse. Saisi de crainte et d'émerveillement tout à la fois, je gardai le silence. lila

Le guru est Dieu

Q : Pourquoi doit-on considérer le Guru comme Dieu ? Mâ : Lui seul est, c'est pour cela que le guru est Dieu. Qui donc si ce n'est Dieu peut vous enseigner à propos de vous-même ? Si vous pensez à votre Guru comme un homme, alors il n'est pas Guru, et si il est Guru, il n'est pas un homme. Si vous voyez Shiva comme une pierre, il n'est pas Shiva mais une pierre. Un voile vous empêche de réaliser la Vérité. Ce voile est retiré par la grâce du Guru.

Mendiante

Quelqu'un dit : "Mâ, nous sommes tous des mendiants ! Nous mendions votre grâce."Mâ dit aussitôt :"... et je suis la mendiante des mendiantes, toujours à mendier votre envie, vos colères, vos jalousies, votre orgueil, votre égoïsme, pour que vous les déposiez enfin aux pieds des dieux de vos temples ! »

Un tas de croyances

Pandit Vaidyanath dit : Mâ, nous croyons en la réincarnation selon les lois karmiques. Mâ : En effet, il en est ainsi. Q : Mais les chrétiens croient en une seule naissance. Après la mort, ils vont attendre le Jour du Jugement quand Dieu décidera de leur destinée.Mâ : Oui, c’est la vérité.(Chacun se mit à rire en entendant Mâ souscrire à deux points de vues apparemment aussi opposés.) Mais Mâ ajouta : Mâ : Bholanâth avait l’habitude de m’appeler la reine de la Cour d’Appel (Appealeshwarî), parce que j’ai toujours l’air d’être d’accord avec tout le monde. Le fait est que je vois clairement un rapport entre ces affirmations qui, prises singulièrement, mènent à la totalité ou à l’infinité. Que faut-il là-dedans rejeter et que faut-il accepter ? Les croyances appartiennent au domaine de l’esprit. L’esprit est modelé et déterminé par préférences inconscientes (samskâras). La tendance naturelle à aller vers un tas de croyances vient de préférences engrammées qui nous sont parfois inconnues. Tout ce que je vois c’est que si quelqu’un exprime une croyance et qu’il est convaincu que ce en quoi il croit est vrai, eh bien si tel est son point de vue, c’est vrai !

Adorer Dieu

Question : On demande aux gens d'adorer Dieu, de chanter Ses louanges dans des hymnes, de faire des puja, de répéter constamment Son nom, et ils font tout cela sans savoir ce qu'est Dieu. Pouvez-vous nous expliquer ?Réponse : Dieu est omniscient et on ne peut connaître sa véritable nature avant d'avoir atteint la réalisation de Soi. On découvrira alors qu'Il n'est autre que soi-même, le seul Atman, le seul Soi qui existe, et qu'Il est avec une forme comme le monde et sans forme comme Chit, la pure conscience. En attendant, les prières, l'adoration et la méditation doivent être effectuées.

Mâ entend

Q : (...) Mâ : Vous vous demandez si les pensées de chacun atteignent ce corps : Oui, oui, oui !

Vision de Dieu

On demanda à Mâ : " Une personne qui a vu Dieu peut-elle Le faire voir aux autres ? " Elle répliqua qu'on ne pouvait avoir Sa vision que lorsque le temps était venu. Celui qui a lui-même cette vision peut aider les autres dans ce sens seulement jusqu'à un certain point. La vision elle-même n'est possible que par la grâce de Dieu.

Fondé sur la dualité

(un haut fonctionnaire du gouvernement est venu visiter Mâ Anandamayî.) Question : Je n'ai aucune foi, et je ne vois pas comment cela pourrait changer ! Qu'en pensez-vous ? Mâ : vous dites que vous n'avez aucune "foi " : eh bien, établissez-vous fermement dans cette conviction ! Car, où est le "non" est fatalement le "oui" !Qui peut prétendre être au-delà de la négation de l'affirmation ? La foi est un geste fondamental, une impulsion naturelle à l'être humain, la foi en Dieu en découle. La vie humaine est ainsi faite que personne ne peut dire "je ne crois en rien", vous croyez toujours quelque chose ! Le mot manush (humain) est constitué de man (esprit) et hush (conscient) ; cela induit qu’il n'y a pas d'humanité sans esprit ouvert et sans vigilance, cela montre que le penchant naturel de l'être humain est de prendre pleinement conscience de la réalité.Quand les enfants apprennent à lire et à écrire, et doivent s'attendre à être corrigés ! Dieu aussi "corrige". C'est la preuve qu'Il prend soin des humains ! Ces corrections déplaisent ; en fait, elles transforment les cœurs et mènent à la paix. En compromettant des satisfactions ordinaires, elles font cheminer vers la Joie suprême.Le corps humain survit par un perpétuel va-et-vient de la respiration. Quel inconfort ! De même, dans la vie, vous pouvez circuler en touriste qui va, vient, saute d'un lieu à l'autre, d’une distraction à une autre... Ou bien être un pèlerin lié son être profond et qui avance vers sa vraie demeure : la Pleine Connaissance.Les déconvenues viennent parfois troubler votre progression ! Tant que la véritable demeure n'est pas rejointe, les désagréments sont inévitables.Le sens de la séparation est la cause-racine de tout malaise. Il est fondé sur un quiproquo : la croyance en la dualité.On nomme ainsi le monde, du-niya, "fondé sur la dualité".Puisque les croyances humaines dépendent grandement du contexte environnant, mieux vaut choisir la compagnie des sages ! La foi est confiance en l'être. La méfiance se fonde sur un non-être pris pour l'être. Parfois l'Être Pur se révèle sans condition. Parfois il se manifeste en réponse à une quête ardente. Dans un cas, la révélation est spontanée, dans l'autre, elle vient après l'effort ; chaque fois, selon Son gré.L'homme se prend volontiers pour le "manager", alors que tout est dirigé de "là-bas"."Là-bas" les décisions sont prises, depuis la "maison-mère" !Et vous dites "je fais" ; comme c'est drôle !Quand malgré tous vos efforts, vous ratez votre train, cela montre que vous ne contrôlez pas toutes les situations... Ce qui arrive à chaque instant, est fixé par Lui ; c'est Lui qui arrange tout ! Un lien sans fin unit Dieu et l'homme. Dans Son Jeu, Il est parfois contrariant, Il semble aller contre ! Il n'en est pas ainsi, car la relation est éternelle.D'un autre point de vue, il n'est pas question de dire même : "relation". Quelqu'un venu rencontrer "ce corps", se présenta ainsi : - Je suis pour vous un nouveau venu !Il reçut cette réponse : - Toujours nouveau ! Toujours ancien !Les lampes du monde s'allument et s'éteignent. Il est une lumière éternelle qui ne peut passer. Cette lumière permet de percevoir les lumières extérieures et toute chose dans l'univers. Parce qu'elle luit en vous, vous voyez. Parce que la Connaissance suprême réside en vous, pouvez acquérir les autres formes de connaissance. L'esprit est comme la racine d'une plante : irrigué, toute la plante est désaltérée.Parfois vous vous exclamez que vous n'en pouvez plus ! Mais aussitôt rentrés chez vous, vous vous sentez bien !Si vous avez l'esprit à "vos" affaires, aucun problème !En réalité, toute affaire est votre affaire. Comment allez-vous comprendre cela ?En réalité le monde entier est vôtre ; il est votre propre nature, votre identité véritable ; mais vous le percevez séparé de vous, comme lorsque vous rencontrez "les autres" !La non-séparation comble.L'exclusion rend misérable.Percevoir la dualité entraîne conflits, douleurs, luttes, mort.‍Mon ami, mets-toi en chemin !‍

Echapper au Karma

Question : Pourquoi doit-on récolter le résultat des actions présentes dans un autre corps et en une autre vie ?Mâ : Pourquoi avez-vous pris ce corps ? La raison pour laquelle vous avez pris ce corps est celle-là même qui vous forcera à prendre un autre corps. Swâmi Prakashânanda : Vous devez comprendre que c'est la cause même qui vous a fait prendre ce corps qui vous en fera reprendre un autre.Les actions accomplies avec les corps grossier et subtil peuvent être classées en trois types :- Sanchita : Les actions passées accumulées- Prarabda : Les actions présentes qui résultent des premières- Agama : Les actes futurs qui résulteront des actions présentes.Selon cette classification, chacun doit renaître en fonction de ses actes passés. Voilà ce que Mataji a voulu dire.‍Mâ : Pour échapper à cette roue du karma, vous devez rechercher la compagnie des sages (satsangha) et développer votre conviction à propos de votre vraie nature, ce dont on parle ici. Cette détermination vous conduira au Soi, au-delà de la roue du karma. De plus, bien évidemment, les ascèses que nous pratiquons ici telles que le jeûne, la libation d'eau sacrée, la méditation etc., ont aussi pour but de vous aider dans cette quête.Question : Si on a péché pendant cette vie avec ce corps, pourquoi doit-on souffrir des conséquences de nos actes présents dans une autre vie, avec un autre corps ? Vous n’avez pas donné une réponse satisfaisante à cette question, c’est pourquoi j’y reviens.Si je commets un meurtre dans cette vie, la justice me punit dans cette vie. Pourquoi devrais-je alors en souffrir de nouveau dans une autre vie ?Mâ : Les impressions latentes (samskaras) des actions effectuées dans une vie se conservent de vie en vie. C’est pourquoi on doit souffrir dans les vies futures des impressions fortes que nos actes présents auront gravées en nous. samskâra

Guru authentique

Q : Cela sert-il à quelque chose de prendre l’initiation d’un Gourou qui ne présente pas les signes caractéristiques d’un gourou authentique, tels qu’ils sont définis dans les Ecritures ? Mâ : Il y a deux choses ici. Premièrement, prendre un Gourou et deuxièmement que ce Gourou soit le Gourou. Il ne peut être question de prendre ou de quitter, car ce Gourou est le Soi. S’il ne l’est pas, il se peut qu’il vous indique un chemin, mais il ne peut pas vous conduire jusqu’au but, jusqu’à l’illumination, parce que lui-même ne l’a pas atteinte. Vous pouvez prendre quelqu’un comme Gourou et puis le quitter, mais dans ce cas je dis que vous n’avez jamais eu de Gourou. On ne peut pas quitter le vrai Gourou. Il est le Gourou par sa nature même et il comble naturellement toutes les lacunes du disciple. Tout comme la fleur donne son parfum naturellement, le Gourou aussi donne l’initiation par le regard, la parole, le toucher, l’enseignement, le mantra ou même sans rien de tout cela, simplement parce qu’il est le Gourou. La fleur ne fait d’effort pour donner son parfum, elle ne dit pas : ‘Venez me sentir’. Elle est là. Quiconque s’approche d’elle pourra jouir de son parfum. Tout comme le fruit mûr tombe de l’arbre et est ramassé par quelqu’un ou mangé par les oiseaux, ainsi le Gourou est tout ce dont ont besoin ceux qui lui appartiennent, quels qu’ils soient.Il y a effectivement de faux gourous et beaucoup s’y laissent prendre. On dit que vous devez vous donner corps et âme au Gourou, mais cela ne signifie pas qu’il a le droit de vous exploiter. S’il essaie de la faire, vous devez le quitter et la plupart du temps laisser aussi le mantra qu’il vous a donné parce qu’il lui est associé et qu’il vous fait penser à lui. Alors je dis : allez vous baigner dans le Gange et prenez un nouveau départ avec un autre mantra. Un mantra est ce qui protège. S’il ne remplit pas cette fonction, ce n’est pas un mantra.

Dieu est réel

Quelqu'un demanda :- Quelle preuve y a-t-il que Dieu est ?- Quelle preuve y a-t-il que vous êtes ?- C'est simple. Je perçois que je suis.- Qui est ce "je" ?- Mâ, je ne veux pas entrer plus loin dans ce débat philosophique. Je veux savoir, de vous, franchement et simplement, si Dieu est une réalité ?Mâ répondit avec énergie :Dieu est réel, tout comme vous l'êtes.La relation est éternelle entre Dieu et l'homme ; mais dans son Jeu parfois elle est évidente, parfois elle est rompue ou plutôt semble rompue.Dans cette relation éternelle vous pouvez entrer à tout moment.

Guru et disciple

Question : Quel est le travail du Guru et quel est le travail du disciple ?Réponse : On dit que la tâche du disciple est d'effacer l'ego et de devenir un blanc. On raconte l'histoire d'un roi qui invita les meilleurs artistes à peindre des fresques dans son palais. Deux peintres travaillaient dans la même salle, sur des murs opposés, avec un rideau entre eux, de sorte qu'aucun d'eux ne pouvait voir ce que faisait l'autre.L'un d'eux a créé un tableau merveilleux, qui a suscité l'admiration de tous les spectateurs. L'autre artiste n'avait rien peint du tout. Il avait passé tout son temps à polir le mur - et l'avait poli si parfaitement que lorsque le rideau était retiré, le tableau de l'autre peintre se reflétait d'une manière qui le faisait paraître encore plus beau que l'original.C'est le devoir du disciple de polir le moi.Question : Mais alors la majeure partie du travail doit être accomplie par le disciple ?Réponse : Non, car c'est le gourou qui peint le tableau.Un saint est comme un arbre. Il n'appelle personne et ne renvoie personne. Il donne refuge à quiconque veut venir, que ce soit un homme, une femme, un enfant ou un animal. Si vous vous asseyez sous un arbre, il vous protégera des intempéries, du soleil brûlant comme de la pluie battante, et il vous donnera des fleurs et des fruits.Il importe peu à l'arbre qu'un être humain ou un oiseau goûte à ses fruits, ses produits sont à la disposition de tous.Et enfin, l'arbre se donne lui-même. Comment ? Le fruit contient les graines de nouveaux arbres de même nature.Ainsi, en vous asseyant sous un arbre, vous obtiendrez un abri, de l'ombre, des fleurs, des fruits et, en temps voulu, vous apprendrez à vous connaître. C'est pourquoi je dis, réfugiez-vous aux pieds des Saints et des Sages, restez près d'eux et vous trouverez tout ce dont vous avez besoin.De même que, sans l'aide de professeurs et d'experts, on ne peut devenir compétent dans les connaissances mondaines enseignées dans les universités, de même la connaissance sublime de l'Absolu ne vient pas sans la guidance d'un Guru compétent. Le problème est de le trouver, que ce soit pour le progrès spirituel, la libération ou toute autre question, aussi insignifiante qu'elle puisse paraître.Considérer le gourou comme un individu (un corps) est un péché.Le Guru doit être aimé et vénéré comme Dieu.Il doit être clair que l'action du pouvoir du gourou équivaut virtuellement à un fonctionnement de la volonté. On peut dire que cette soi-disant volonté est dérivée de la puissance du gourou. Par conséquent, c'est l'Unique Lui-même qui se manifeste à la fois dans le pouvoir du gourou et dans le pouvoir de la volonté. Qui ou quoi est ce Soi unique ? Tout ce qui est manifesté est Lui et nul autre. Pourquoi alors l'autodépendance, l'effort personnel, l'effort humain et autres devraient-ils être classés séparément ? Bien sûr, on peut les différencier des autres, à condition de considérer qu'ils sont dus à l'action du gourou intérieur.Il y a des chercheurs de Vérité qui sont déterminés à procéder sans gourou - leur approche consiste à mettre l'accent sur l'indépendance et le travail personnel.Si l'on va au fond des choses, on s'aperçoit que dans le cas d'une personne qui, poussée par une aspiration intense, accomplit la sadhana en comptant sur ses propres forces, l'Être suprême se révèle d'une manière particulière à travers l'intensité de cet effort personnel. Dans ces conditions, est-il justifié, à quelque point de vue que ce soit, de soulever des objections à cette confiance en soi ? Tout ce que l'on peut dire ou mettre en doute à cet égard se situe dans les limites de la pensée humaine. Alors qu'il existe un état où tout est possible.Ainsi, la ligne d'approche qui consiste à dépendre de ses propres forces et capacités n'est, comme toutes les autres approches, qu'un fonctionnement du Pouvoir Unique. Sans aucun doute, le pouvoir même du Guru peut opérer d'une manière spéciale à travers cette confiance en soi, de sorte qu'il n'y aura pas besoin d'un enseignement extérieur. Si certains aspirants peuvent dépendre d'un enseignement extérieur, pourquoi d'autres ne seraient-ils pas capables de recevoir une guidance de l'intérieur sans l'aide de la parole ? Pourquoi cela ne serait-il pas possible, puisque même le voile dense de l'ignorance humaine peut être détruit ? Dans de tels cas, l'enseignement du Guru a fait son travail de l'intérieur.Personne ne peut prédire à quel moment précis les circonstances vont coopérer pour que le Grand Moment se produise pour quiconque. Il peut y avoir un échec au départ, mais c'est le succès final qui compte. Un aspirant ne peut être jugé sur la base de résultats préliminaires : dans le domaine spirituel, le succès final signifie le succès dès le début.Après que le gourou ait donné le sannyasa, il se prosterne de tout son long devant le disciple afin de démontrer qu'il n'y a pas de différence entre le gourou et le disciple, car tous deux ne font qu'un.Il y a un stade où l'on ne peut pas se considérer comme un gourou, ni accepter quelqu'un d'autre comme un gourou. À un autre stade, il est impossible de considérer le gourou et le disciple comme distincts l'un de l'autre. Il y a encore un autre stade où ceux qui donnent un enseignement ou une instruction dans ce monde sont considérés comme des gourous : en promulguant les innombrables méthodes et formes conçues dans le but d'atteindre la réalisation du Soi, ils aident l'homme à progresser vers ce but.

Son sang

Nani Babu demanda à Mâ :- Vous êtes la miséricorde même, vous devez enseigner au monde la non-violence (ahimsa). Pourquoi donc à ce moment-là vous avez si soif de sang?(Mâ était d'une famille de Shakta, les adorateurs de la Mère divine Shakti ; dans cette tradition, il y a des sacrifices animaux, alors que dans la tradition vishnouïte également très répandue au Bengale, ceux-ci sont sévèrement condamnés. D'où un perpétuel point de frottement entre les deux groupes.)- Mâ : (dans un état d'être particulier — Nani Babu venait de s'adresser à elle comme si elle était directement la déesse)Je suis en train de boire mon propre sang (une allusion à Chinnamasta, 'celle à la tête coupée' qu'on représente en train de boire son propre sang et d'en offrir à ses deux compagnes Jayâ et Vijayâ qui étaient assoiffées). Je suis nirahara ('sans nourriture', ce qui peut signifier soit 'je ne prends pas d'autre nourriture' ou bien 'je n'ai pas pris de nourriture', donc 'je suis affamée'). Je suis l'univers tout entier.- Nani Babu : Pourquoi avez-vous une telle avidité pour les sacrifices sanglants ?- Mâ : Pour moi, tout se vaut. Qu'est-ce que le sacrifice ? Qu'est-ce qui n'est pas sacrifice ? Pourquoi cueillez-vous des fleurs et des fruits des arbres ? Pourquoi récoltez-vous ce qui pousse dans les champs ? Tout ce que vous prenez n'est que sacrifice. La divinité principale de ce lieu (Chinnamasta) est en train de boire son propre sang ? Elle absorbe tout et donne tout en retour.

Toujours ouverte

Un jour, Mâ alla à Baidyanath Dham ; BrahmacHari Balânandaji lui dit : " Mâ, ouvrez-nous votre caisse au trésor. " Elle répondit : " Elle est toujours ouverte, et ce pour tout le monde. "

Le pouvoir du Guru

Question : Comment la réalisation du Soi s'effectue-t-elle ? Réponse : En recevant et en conservant le pouvoir du Guru. Ce qui est déjà en vous se révèle. Une personne dont le cerveau n'est pas clair ne peut être enseignée. De la même manière, le pouvoir intérieur de connaître son Soi est réalisé en s'engageant dans la sadhana. C'est comme une connexion électrique. S'il n'était pas en vous, vous ne pourriez pas le découvrir. Tout comme certaines personnes - mais pas toutes - possèdent le don d'écrire de la poésie ou de s'exprimer oralement, etc. Si c'est le destin de quelqu'un, les écailles tomberont de ses yeux, le voile tombera. Cela se produit tout seul, un autre ne peut pas donner la réalisation ; il faut devenir propriétaire de sa propre connaissance intérieure. Chacun est né avec ses tendances et ses talents innés. De même que l'on peut acquérir des connaissances matérielles, on peut aussi connaître la réalité en devenant propriétaire de son pouvoir intérieur - et c'est alors qu'il y a l'éveil. Le pouvoir du Guru est conféré aux disciples, mais seul un parmi des millions est capable de le détenir. Le mantra a un pouvoir propre et sa répétition ne sera pas vaine, mais le pouvoir du Guru n'est pas conféré à tous.

Pensez à Dieu

Question : Nous vous entendons souvent dire : "Pensez à Dieu."Mais Dieu est sûrement impensable et sans forme.Ce à quoi on peut penser doit avoir un nom et une forme et ne peut donc pas être Dieu.Réponse : Oui, sans aucun doute, Il est au-delà de la pensée, de la forme et de la description, et pourtant je dis : "Pensez à Lui !"Pourquoi ?Parce que vous êtes identifié à l'ego, parce que vous pensez être celui qui agit, parce que vous dites : "Je peux faire ceci et cela", et puisque vous vous mettez en colère, que vous êtes avide, et ainsi de suite, vous devez donc appliquer votre "moi" à la pensée de Lui.Il est vrai qu'Il est sans forme, sans nom, immuable, insondable.Pourtant, Il est venu à vous sous la forme du Son éternel ou de la descente de Dieu sous la forme du Verbe, ou sous la forme d'un Avatar. Ceux-ci aussi sont Lui-même et par conséquent, si vous vous en tenez à Son nom et contemplez Sa forme, le voile qui est votre "moi" s'usera et alors, Lui, qui est au-delà de la forme et de la pensée, sera...Vous pensez que vous vous engagez dans la sadhana, mais en réalité c'est Lui qui fait tout, sans Lui rien ne peut être fait. Et si vous vous imaginez que vous recevez en fonction de ce que vous faites, ce n'est pas correct non plus, car Dieu n'est pas un marchand, avec Lui il n'y a pas de marchandage.

Vision intérieure

Shri Mâ dit :"Les formes des dieux et des déesses sont aussi réelles que votre corps et le mien. On peut les percevoir en s'ouvrant à la vision intérieure par la pureté, Ia vénération et l’amour."

L'amour pour Dieu

Vijayananda a demandé : ‘Peut-on atteindre la Réalisation en intensifiant une émotion comme l’amour?’ Mâ : Oui, prema, l’amour pour Dieu, est une voie. Mais ce que le monde appelle amour est moha, "illusion". Il n’y a pas d’amour vrai entre les individus. Comment pourrait-on recevoir un pur amour de quelqu’un qui est limité par l’égocentrisme et la possessivité ? Les gens me disent : “Mon amour pour Untel est vrai, ce n’est pas un amour ordinaire”.Mais ils se bercent d’illusion, moha est toujours un amour pour ce qui est mortel et conduit donc à la mort. Si vous ne pouvez pas obtenir l’objet de votre amour, vous voulez le tuer ou mourir vous-même. Mais l’amour de Dieu, prema, conduit à la mort de la mort, à l’Immortalité. C’est la raison pour laquelle, dit-on, c’est un péché de considérer que le Guru est limité à un corps humain. Il faut considérer que le Guru est Dieu.Je connais une femme qui voulait se suicider quand son Guru est mort ; je lui ai dit : ‘Un Guru meurt-il ? Ce n’est pas parce qu’il a quitté son corps qu’il est mort. Le Guru est omniprésent et n’abandonne jamais son disciple. Si vous voulez mettre fin à vos jours parce qu’il est parti, cela montre que vous l’aimez comme une personne, pas comme un Guru.’ Il arrive que les gens tombent amoureux de leur Guru, mais s’il s’agit d’un guru authentique il peut sublimer leur amour et le diriger vers le Divin. Mais s’il n n’a pas transcendé la personnalité, alors il y aura des problèmes. Il arrive assez souvent que des jeunes filles inexpérimentées ou de jeunes veuves, voire des femmes mariées, se laissent entraîner sur un mauvais chemin. On dit qu’il faut abandonner son être entier, corps, esprit et coeur au Guru. Abandonner son corps signifie abandonner ses désirs au Guru afin qu’ils puissent être éliminés : cela ne signifie pas s’abandonner physiquement.‍

Réaliser l'union

Une personne demanda : " Mâ, comment réaliser l'union ? "Elle répliqua en riant : " De qui vient la désunion ? "

Commencez votre quête

Q : Les Mahatma (Grandes Âmes) ne peuvent-ils pas nous distribuer un peu de leur stock de plénitude ? Mâ : Vous souhaitez jouir d'un héritage ! (Elle éclate de rire) Dieu vous a confié des talents que vous utilisez pour votre seul intérêt dans ce monde. Vous avez oublié que votre nature est l'Absolu, la Liberté. Alors que faire ? Commencez votre quête : soyez un chef d'entreprise mais pas le chef de votre vision du monde. Même un temps infime consacré à vous souvenir de Dieu vous coûtera beaucoup. Ne perdez pas plus de temps. Allez-y tout de suite !

Heureux ?

Un visiteur : Je n'ai aucune aspiration spirituelle. Je suis heureux comme je suis ! Mâ : C'est merveilleux ! Nous-mêmes, nous étions en train de parler du bonheur.Pourquoi vous contenter de dire votre point de vue. Montrez-nous cet état afin qu'on en profite ! (Mâ sourit, le visiteur aussi ; il convint qu'il n'en était pas là !)

Restez tranquille

Q : Dieu nous a donné le sens du "moi". Il nous l'ôtera de toute façon. A quoi bon renoncer ? Mâ : Pourquoi posez-vous cette question ? Restez tranquille ; ne demandez rien. Q : Comment rester tranquille ? Mâ : C'est là que le renoncement est nécessaire.

Demeurez en Lui

Q : Mais ne dites-vous pas Hari kathâ hi kathâ aur dab vrithâ viathâ : on doit parler de Lui seul, tout le reste n’est que vanité et souffrance. S’il n’y a que le Un-sans-second, comment peut-il y avoir des paroles et un discours ? Mâ : Demeurez seulement en Lui, habitez seulement en Lui ! On ne peut Le laisser de côté, bien qu’on puisse essayer de L’exclure. Il est toujours là, mais si vous Le reconnaissez, Il sera aussi là sur le plan où les conversations et les discussions existent.

Ce qui doit arriver arrivera

Question : Est-ce que toute action doit être considérée comme le fait de la volonté de Dieu ou est-ce seulement le cas de certaines actions ?Mâ : Quoi que vous fassiez vous devez ressentir : ceci est la volonté de Dieu et je sers Dieu en le faisant. Le monde a été créé par Dieu, donc quoi que l'on fasse, on est à son service. C'est Lui qui fait (karta) et c'est Lui qui vous pousse à faire. Si vous gardez cela à l'esprit, le souvenir de Dieu sera facile. Vous devez dire à Dieu : "Dieu, Vous êtes l'Agissant, Vous êtes Celui qui me pousse à agir, et tout ce que je fais, je le fais pour Vous." Vous devez toujours garder ce sentiment dans votre esprit. Pratiquez cela tout le temps, avec patience et tout ce qui doit arriver arrivera. Si vous avez cette attitude, pas de possibilité d'échec pour vous.

Avant la Création

Question : Quand la création a-t-elle commencé ? Et comment le premier homme est-il apparu sur Terre ?Mâ : Avant la création, Dieu seul était. Pour son divertissement (lîlâ), il conçut le monde ; et c’est ainsi que le monde fut manifesté.Sans conception préalable, il n’est pas possible de faire quoi que ce soit. Par exemple, avant de construire une machine, l’homme doit la penser. Quand on voit une machine on en infère l’existence du créateur de la machine. La même chose peut être dite pour cet univers qui est une création de son concepteur : Dieu...Mais ces idées de création et de créateur ne sont pas d’une grande valeur en elles-mêmes. A travers ces deux termes, vous devez reconnaître le principe non-duel qui est votre Vraie Nature : comme je l’ai déjà dit, il n’y a rien d’autre que le Soi. Les idées de création et de créateur ne sont que des moyens pour réaliser cette Vérité Ultime.Question : Comment Dieu a-t-il eu l’idée de la création et pourquoi a-t-il créé le mal, la souffrance, et tout ce que nous voyons de semblable ?Swâmi Prakashânanda : Si vous continuez à arguer dans ce sens, vous allez vite être déçu car Mâ va finir par vous soutenir qu’il n’y a pas de création du tout ! ... (Rires de l’assemblée)Mâ : La pensée de la création, la création et le créateur, tout cela est le Soi, tout est Dieu. Il n’y a rien d’autre que Dieu, que le Soi.Jusqu’à ce que vous ayez réalisé cela, la pensée et l’imagination sont actives et les questions jaillissent sans fin. Mais quand vous comprenez que seul le Soi est, alors toutes les questions sont résolues d’un coup. C’est pour vous aider à réaliser le Soi que l’idée de Créateur est utilisée et non pas pour expliquer l’existence de la création. Il vous faut donc essayer de réaliser la nature du Soi au lieu de discuter l’idée de la création. lila

Etat d'Être pur

Question : J'ai lu dans des livres que certains êtres disent qu'ils doivent descendre pour agir dans le monde. Cela semble impliquer que, bien que l'on soit établi dans l'Être pur, on doit recevoir l'aide de l'esprit pour travailler. Tout comme un roi, lorsqu'il joue le rôle d'un balayeur, doit, pour l'instant, s'imaginer qu'il est un balayeur.Réponse : En assumant un rôle, il n'est certainement pas question d'ascension ou de descente. En demeurant dans Son propre Être essentiel, Il met lui-même en scène une pièce de théâtre avec lui-même. Mais lorsque vous parlez d'ascension et de descente, où se trouve cet état d'Être pur ?Brahman est un sans second.Bien que sous votre angle de vue, je l'admets, il apparaît comme vous le dites.Question : Vous avez expliqué cela depuis le niveau de l'ignorance. Maintenant, s'il vous plaît, parlez du niveau de l'illuminé !Réponse : (en riant)... Ce que tu dis maintenant, je l'accepte aussi. Ici (en se montrant du doigt), rien n'est rejeté. Qu'il s'agisse de l'état d'illumination ou d'ignorance - tout est correct.Le fait est que vous êtes dans le doute.Mais ici, il n'est pas question de doute. Quoi que vous puissiez dire et à n'importe quel niveau - c'est Lui et Lui et seulement Lui.Question : S'il en est ainsi, est-il utile de vous poser d'autres questions ?Réponse : Ce qui est, est. Il est naturel que des doutes surgissent. Mais ce qui est étonnant, c'est que là où Cela est, il n'y a même pas de place pour des prises de position différentes. Les problèmes sont discutés, certainement, dans le but de dissoudre les doutes.Il est donc utile de discuter. Qui peut dire quand le voile sera levé de vos yeux ? Le but de la discussion est de dissoudre ce mode de vision ordinaire. Une telle vision n'est pas une vision du tout, car elle n'est que temporaire.La vraie vision est celle pour laquelle il n'y a pas de différence entre voir et être vu. Elle est sans yeux - elle ne doit pas être observée avec ces yeux ordinaires, mais avec les yeux de la sagesse. Dans cette vision sans yeux, il n'y a pas de place pour la "di-vision".

La fois unique

Q : Le Ramayana nous dit que prononcer le nom Rama une seule fois, suffit à nous purifier de tous nos péchés. Et nous, nous sommes tout le temps à chanter à tue-tête et à profusion le nom de Rama dans nos kirtana (chant religieux)... Et rien ne suit. Nous sommes toujours aussi embourbés ! Mâ : C'est parce que vous chantez à tue-tête ! Q : Je ne comprends pas très bien... Mâ : Engagez-vous dans ces kirtana si fréquents, avec l'espoir que la fois unique, la bonne, surviendra.

Pour tous, partout

Q : Dites, Mère, que vous nous appartenez ! Mâ : J'appartiens à tous, partout.

Un modèle pour autrui

Question : Quels sont les traits principaux d'un saint ? A quoi peut-on le reconnaître ?Mâ : Par principe, le Réalisé (mahâtma) est celui qui n'est rien d'autre que le Soi sans attribut. Dès lors, comment pourrait-on le définir par certaines caractéristiques ?Ceci dit, en lisant les Shastras (Ecritures) vous trouverez la description des traits principaux des saints et alors vous pourrez les appliquer.N’ayant pas moi-même étudié les Shastras, je vous ai fait la première réponse... Mais je peux ajouter que les saints (mahan) se conduisent comme des modèles pour les autres.

Endurer la souffrance ?

Le fils de ce docteur est mort il y a quelques jours, à la suite de graves brûlures. Mâ : Chaque fait qui se produit dans notre vie est inscrit dans notre destin. Il faut comprendre que ces évènements sont inévitables. C’est notre destinée qui s’accomplit. Il y en a qui meurent le corps brûlé par les flammes, d’autres qui meurent l’esprit dévoré par le feu.Docteur : Il devrait y avoir une limite à la souffrance. Nous devrions avoir la force suffisante pour supporter la douleur. Mâ : En vérité, c’est Lui qui nous donne cette force. Chacun, ici bas, doit endurer la souffrance qui lui est destinée. Peu importe que l’on considère cela comme une faute du Tout-Puissant ou comme un des aspects de Sa Grandeur, ce qui compte, c’est qu’il appartient à chacun de vivre ce qui lui est destiné.Docteur : Puisque notre sort est de souffrir qu’on le veuille ou non et puisque ce qui arrive, doit de toutes façons arriver, le but de cette vie ne devrait-il pas être de ne rien faire du tout, de rester assis et d’attendre tranquillement que le temps passe ?Mâ : Comment peut-il être possible d’éviter l’action ? C’est Lui qui vous pousse dans le tourbillon de la vie et du travail. Les gens travaillent, ils travaillent encore et encore. A la longue ils sont tellement épuisés qu’ils sont contraints de renoncer à toute forme d’action. Mais il ne peut en être ainsi que lorsque l’heure est venue qu’il en soit ainsi. L’homme doit travailler et supporter les conséquences des actions passées, aussi longtemps que son karma n’est pas accompli. C’est la lilâ (le jeu) du Divin.Docteur : Cela équivaut à bastonner une personne après l’avoir ligotée. Une belle situation, il n’y a pas à dire ! Non seulement je dois accomplir mon travail avec les mains ligotées, mais en plus je dois supporter les conséquences de cette situation ! C’est peut-être le jeu du Divin, mais là Il joue à nos dépens !Mâ (Elle sourit) : Qui est-ce qui se réjouit ? Qui est-ce qui souffre ? Qui reçoit les coups ? C’est Lui qui frappe et c’est Lui qui reçoit les coups et endure les souffrances. Personne n’existe, si ce n’est l’Unique.Docteur : Si vous voyez les choses sous ce jour-là alors plus rien n’a d’importance. En fait c’est Lui qui fabrique l’abcès et qui, ensuite, devient le médecin et... Mâ (Elle l’interrompt) : Il ne fabrique pas l’abcès. Il devient Lui-même l’abcès. (Dans la salle tout le monde rit). Ecoutez, sur cette terre où vivent les hommes, le malheur et les souffrances sont inévitables. Au début vous étiez un, puis vous êtes devenu deux, puis trois, puis une multitude. C’est pour cela que vous devez souffrir. Mais il y a une chose que vous pouvez faire : prendre des médicaments. Consultez un bon médecin, il vous prescrira un traitement. Ainsi vous pourrez soigner votre maladie. Il n’y a pas d’autre façon de parvenir à la paix.Docteur : Mais où puis-je trouver un bon médecin ? C’est précisément pour cette raison que je souhaitais vous rencontrer. Mâ : La grande difficulté c’est de le trouver le bon médecin. Quoiqu’il en soit, faites vous prescrire, par un médecin que vous considérerez comme étant compétent, les médicaments appropriés. La meilleure des solutions serait de vous faire hospitaliser, parce que à l’hôpital vous seriez contraint de prendre les médicaments prescrits aux heures indiquées. Sans compter que l’ambiance du lieu vous serait bénéfique. Mais vous n’aurez peut-être pas la possibilité de vous faire hospitaliser. Dans ce cas, prenez vos médicaments chez vous, de façon régulière. Mais là, hélas, il est probable que vous ferez des erreurs dans les doses et les horaires prescrits ou qu’un régime alimentaire inadéquat contrariera l’effet des médicaments. De nombreuses personnes affirment qu’elles disent et redisent régulièrement le nom du Divin, mais qu’elles n’en tirent aucun profit. Comment peut-on espérer tirer profit d’un médicament bénéfique si par ailleurs on adopte un régime alimentaire totalement pernicieux ? Et c’est ce qui risque de se passer chez vous aussi. Quoiqu’il en soit, efforcez-vous d’avaler vos médicaments à heures régulières et adoptez, aussi souvent que vous le pouvez, un régime sain et bénéfique. En vous joignant, par exemple, à des sadhu (pratiquants spirituels). ‍lila

L'immunité

Q : Est-il nécessaire de suivre les règles de séparation en ce qui concerne les repas ? Est-ce que cela n'aggrave pas la bigoterie ?‍ Mâ : Pour un sâdhaka, des règles sont nécessaires. Son aura est affectée par la proximité de personnes d'un type différent. Souvenez-vous du bloc opératoire : quels efforts ne fait-on pas pour prévenir les infections ! Néanmoins, si le sâdhaka est parvenu à "l'immunité", et s'il déborde de Shaktî divine, il peut choisir de faire comme il le souhaite. sadhak, shakti

Se donner coeur et âme

Q : Qu'est-ce qui est bon pour moi ? Mener une vie active dans le monde ou une vie contemplative retiré du monde ? Mâ : Vivez celle des deux à laquelle vous pourrez vous donner coeur et âme. C'est la bonne !

Pas de rêves

Une personne demanda :Ma, quelle sorte de rêves avez-vous ?Elle répondit :Dormir n'est possible qu'au stade de l'ignorance. Quand il n'y a pas d'ignorance, il n'y a pas de sommeil. Comment pourrait-il y avoir des rêves ? Mais si vous dites que tout est rêve alors c'est autre chose !

Expansion de conscience

Un jour, un jeune homme moderne très audacieux osa dire carrément à Shrî Mâ que la félicité pourrait être aisément expérimentée en prenant des drogues appropriées, aussi pourquoi devrions-nous aller vers autant d’austérité (tapasya) ? Shrî Mâ répliqua : Oui, mais ces expériences sont passagères et non parfaites. Elles ont des répercussions déplaisantes. La félicité, selon les Ecritures, ne peut pas être provoquée artificiellement parce qu’elle n’est pas liée au physique ou au mental, ni même au niveau intellectuel. En effet, on ne peut rien faire pour nous y amener. On peut seulement se préparer et attendre cet évènement comme une réalisation. Ce n’est pas un état d’âme, mais on devient la nature même de la félicité.Shrî Mâ était connue en général pour éviter la terminologie moderne concernant les états élevés de conscience. Je l’entendis une fois dire avec emphase :Parler de l’expansion de la conscience sans référence à la foi et à la dévotion est pure indulgence euphorique (vilasa). Si vous laissez Dieu en dehors de vos intérêts dans la vie, alors vous vous désengagez du chemin qui mène à la paix absolue.

Quelle méditation ?

Question : Nous méditons tous sur vous Mataji ; et Vous, sur qui méditez-vous ? (rires de l'assemblée)Mâ : Juste à présent, sur quoi méditez-vous ? Présentement, vous regardez et parlez ; et quand vous voulez méditer, vous restez silencieux en faisant le calme. Dans ces deux cas, sur quoi méditez-vous ? Parler, ne pas parler, regarder, ne pas regarder, dans toutes ces situations, il n'y a qu'une Vérité.Question : En d’autres termes, voulez-vous dire qu’en toute circonstance vous méditez sur Dieu ?Mâ : Quoi que ce soit qui apparaisse, n'est-ce pas le Soi ? Dans cet état, le méditant, la méditation et la chose méditée, ces trois termes ne font qu'un. Débrouillez-vous pour comprendre ce sur quoi je médite ! Vous pouvez comprendre que je médite sur vous car je suis ici et vous êtes face à moi, n'est-ce-pas ? Mais la vérité, c'est que ce que je suis, vous l’êtes aussi !Ce que vous êtes, c'est cela que je suis. Le Soi lui-même est l'Absolu et l'Absolu est l'Unique Réalité. Alors comment peut-on méditer et sur quoi ? Quand on est devenu Un avec le Soi, qui peut donc méditer sur le Soi ?

Comme un enfant

Un jour, je dis à Mâtâjî : " Par un contact aussi sacré que le vôtre, même une pierre aurait été changée en or, mais ma vie s'est avérée être un échec complet. " Elle répondit : " Ce qui prend un temps long à se développer manifeste une beauté durable une fois mûr. Pourquoi tant te soucier ? Tiens bien la main qui te guide, sois comme un petit enfant. "

Besoin de prier ?

Q : En se prosternant devant Dieu, quelle sorte de prière faudrait-il faire ? Mâ : Dans l'idéal, il ne faudrait pas faire de requête, et pourtant, on peut obtenir le fruit de ses requêtes. Il est tellement miséricordieux qu'Il donne tout ce qu'on lui demande. Il se donne aussi Lui-même. Quand on demande des objets du monde, c'est-à-dire un objet dont on manque, Il apparaît sous forme de manque. Par ailleurs, en ne demandant rien, on peut aussi obtenir Son être entier. Il n'y a pas de cause à cela, à ce niveau tout est Lui.Dr Pannalal : S'il en était ainsi, il n'y a pas besoin de prier.Mâ : Tu peux exprimer la prière, "que ta volonté soit faite", mais cela reste une requête. Si tu dis : "ô Dieu, je ne te demande rien" cela aussi est une requête. La vérité est que, selon l'état dans lequel se trouve les gens, leurs prières se concrétisent. Quand le jeu de la sâdhanâ s'est déroulé dans ce corps, c'est ce qui est apparu comme évident. À cette période, Bholanâth s'approchait de ce corps et lui disait avec insistance de faire ceci ou cela. À ce moment-là, c'était une période de pratique intensive et je n'avais aucune envie d'écouter ce que disait Bholanâth, est-ce qu'on doit faire ce genre de demande à Bhagavân [alors qu'il n'a pas envie de les entendre] ? Rien qu’en entendant ces demandes, un courant électrique venu du ciel traversait ce corps et il demeurait comme frappé par la foudre. Ainsi, les propos de Bholanâth furent enterrés, et il n'y eut plus de demandes qui sortaient de sa bouche. Je pourrais comparer cela à une tempête qui assaille un voyageur en chemin, à ce moment-là on se met à effectuer différents types de prière, mais il y a aussi un niveau supérieur où l'esprit se trouve soudain dans un état où il n'y a pas la moindre trace de demande. C'est donc pour cela qu'on peut dire que les prières des gens remontent spontanément d’après leur état particulier.

Comment chercher ?

Q : Où trouver le guru ? Mâ : Cherchez en vous-mêmes. Q: Comment chercher ? Mâ : Si vous avez perdu votre enfant, comment le cherchez-vous ?

Samskâras

Un jour, Jamini Bâbou dit à Mâ que les buissons d’épineux près de la chambre de Shrî Mâ à Shabagh étaient devenus des arbustes de santal ; cela s'était passé en 1944. Mâ : Voyez comme la création divine est merveilleuse ! Les animaux, les oiseaux, les êtres humains, les arbres, les plantes, les insectes, répondent à l'atmosphère ambiante chacun à leur manière, différemment. La capacité d'imbiber les vibrations ou de les rejeter n'est pas uniforme. Ainsi, par exemple, cent personnes écouteront un discours, et il y en a également qui sont très éduqués parmi eux. Certains obtiennent une connaissance profonde de ce discours, d'autres ne sont pas touchées ; ici, la question de l'éducation ne se pose pas. La compréhension dépend de ses samskâras intérieurs, des conditionnements passés. De même en va-t-il dans le royaume des animaux ou de la végétation. Ne les banalisez pas en disant qu'ils ne sont pas intelligents. C'est Lui Lui-même qui habite dans toutes les formes de la création.

Le stade de la Grâce

Au cours d’un satsang, Nirod Babu pose une question à Mâ. Nirod Babu : Mâ, pouvez-vous me dire ce qu’est la Grâce ? Mâ : « La Grâce est la récompense obtenue pour des actes exceptionnels qui ont eu lieu dans une vie précédente. Les bonnes actions que vous avez accomplies dans une vie antérieure vous reviennent sous forme de Grâce. » Nirod Babu : Une récompense pour mes actions ? J’y ai donc droit ! Ce sont mes gages en quelque sorte ?Mâ : Vous y avez droit, sans aucun doute. Mais vous n’en êtes pas conscient alors vous considérez cela comme la Grâce. En outre, au cours de la sâdhanâ, le chercheur parvient à un certain stade à partir du moment où tout lui apparaît comme étant la Grâce. Comme si tout ce qui advient sur cette terre était dû à la Grâce du Divin. Cela est alors totalement libéré de la relation sadhya-sâdhanâ (« accomplissant » et objet de l’accomplissement). C’est le stade de la Grâce. Le stade supérieur transcende la Grâce. Il ne reste plus qu’une seule Existence. Qui manifestera la Grâce et à qui ? sadhana

Expérience de méditation

Question : En parlant des visions que l'on a pendant la méditation, vous avez dit que ce ne sont pas des visions de la réalité, mais un simple " toucher ".Réponse : Oui, vu du niveau où se produisent les aperçus, on peut le dire ; en d'autres termes, il n'y a pas de transformation malgré l'expérience, mais elle vous attire et vous pouvez même exprimer vos sentiments à son sujet par des mots ; c'est-à-dire que vous vous en délectez. Il s'agit donc d'un simple "toucher". Si c'était un état d'Être, vous ne pourriez pas en profiter de cette façon.Dans l'état d'Être pur, il ne peut y avoir de délectation.

Quel message ?

Q : Quel est votre message au monde ? Mâ : Quel message peut donner la personne qui n'a rien accompli, rien appris !

Développer un esprit fort

A un moine, novice, qui était déprimé et qui pensait au suicide : Mâ : Comment un homme qui entretient des pensées de suicide peut s'attendre à devenir un sannyâsi ? L'idée de suicide n'entre même pas dans le mental de ceux qui se considèrent comme des candidats au sannyâsa. Un esprit de dépassement de soi extrême et de renonciation est l'attitude qui fournit l'aide la plus grande pour progresser vers cet état exalté. Soyez vrais dans vos paroles et évitez d'écrire des lettres. Ne parlez pas aux femmes, ni ne laissez votre regard s'attacher à elles.C'est en cherchant à se connaître qu'on peut trouver la Grande Mère de tout.Le saint Nom de Dieu est en lui-même le rite pour exorciser les influences indésirables. En présence du Nom de Dieu, les fantômes et les esprits mauvais ne peuvent exister.Écrivez-lui que son état occupe en fait très souvent le kheyâl de ce corps [la pensée de Mâ]. C'est à lui-même, par son propre effort ou sa propre volonté de développer un esprit fort et de laisser tomber son attitude négative, qui lui fait imaginer qu'il ne peut et ne sera jamais capable de réussir. Au contraire, il doit avoir la détermination que ce sera possible, et que le succès très certainement lui reviendra. Il doit se dire à lui-même : « En quelque état qu'il plaît à Dieu de me mettre, j’accepte : je m'abandonne à Celui dont je suis la créature, dont ‘ceci’ est le corps. » C'est tout. Avec un calme et une tranquillité parfaite, il doit passer la plupart de son temps allongé bien droit dans ce qu'on appelle 'la posture du mort', shavâsana, et répéter silencieusement son mantra au rythme de sa respiration. Il y a seulement un Brahman sans second — c'est ce qu'il doit réaliser. Écrivez-lui en langage simple et direct que pour lui, il n'y a pas besoin d'un intermédiaire.Ils imaginent que ce corps est loin, mais en fait il est toujours très, très près. Comment serait-il possible qu'il quitte quiconque ? Cette question de distance se pose simplement de leur point de vue. À chaque fois qu'ils ont des vacances, qu'ils viennent retrouver ce corps.Peu importe le travail qu'on fait, on doit l'effectuer correctement. Si l'on cultive l'habitude de faire bien toute chose, il y a bon espoir d'en faire de même sur le chemin spirituel. C'est Lui qui est l'action et c'est Lui qui est l'auteur de l'action et personne d'autre. Dans toutes les circonstances, on doit essayer de développer cette attitude d'esprit. La Vérité - dans la présence de laquelle l'illusion est reconnue comme illusion - la Vérité, Cela qui est, doit devenir ce qui nous est essentiel.

Arrosez les racines

Q : Mâ, l'autre jour, vous m'avez demandé de faire le japa de Gayatrî. Pourquoi ? Mâ : J'ai vu qu'il y avait une cordelette sacrée sur votre épaule. Si on vous demande de décliner votre identité, vous direz : "Je suis un brahmine". Ainsi, vous devez effectuer les pratiques d'un brahmine. Vous n'avez pas à vous demander pourquoi ou à cause de quoi. Comme vous arrosez les racines d'une plante, pratiquez un petit peu de japa tous les jours. Qui sait, la plante peut revivre, vous pourrez ressentir un vrai besoin de faire vos pratiques avec un grand sérieux. Q : Mais je ne peux pas suivre les règles de régime, etc. Mâ : Vous n'en avez pas besoin. Souvenez-vous simplement du mantra. C'est ce que je dis, maintenant la balle est dans votre camp.

Fausse position

Question : Si tout est créé par Dieu et qu’il n’y a rien d’autre que Dieu, quoi que nous fassions, c’est la volonté de Dieu. Ainsi, si je tue un homme, cela ne va pas à l’encontre de la volonté de Dieu. Comment cela serait-il possible ? N’y a-t-il pas, au contraire, certaines situations où nous allons explicitement à l’encontre de la volonté divine ? Mâ : Pourquoi me demandez-vous cela ? Si votre position était juste, vous ne me poseriez pas cette question, vous resteriez silencieux. Si vous posez la question, c’est que vous savez que votre position est fausse. Il vous faut découvrir la vérité au-delà de cette apparente contradiction.N’êtes-vous pas à la fois et selon les circonstances, un père, un fils, un mari... Etes-vous pour autant trois personnes différentes ? De la même manière, Dieu est Celui qui fait, Celui qui vous fait faire, et Celui qui jouit de ce qui a été fait.C’est l’ignorance qui vous a fait poser cette question. Quand l’ignorance est détruite par la connaissance, il n’ y a plus de place pour aucun doute...Ainsi encore, quand vous étiez célibataire vous étiez Un. Quand vous vous êtes marié, vous êtes devenu deux. Quand vous avez eu des enfants, vous êtes devenu trois, quatre, cinq, etc. Mais, quand le voile de cette ignorance est enlevé, alors vous réalisez que cette multiplicité apparente s’intègre dans l’unité de la famille que vous avez vous-même créée.C’est pour détruire l’ignorance, obtenir la Connaissance et s’établir dans le Soi que sont pratiquées ici les sadhanas (ascèses) que vous savez. Ces sâdhanâ ne sont pas faites pour obtenir un nouveau Soi, mais pour dissiper le voile qui recouvre votre Vraie Nature, présente de toute éternité.

Le vrai Namaskar

Question : Il est dit qu'une personne qui étudierait les Shastras (Ecritures), même avec une très grande foi, n'arriverait pas à la Libération sans la grâce de Dieu. Est-ce vrai ?Mâ : Cela veut seulement dire que celui qui étudie sans s'abandonner à Dieu ne peut pas obtenir de résultats spirituels. C'est seulement en renonçant à son moi que l'Homme peut gagner la Libération. Il lui faut donc faire le namaskar à Dieu. Voilà ce que je peux dire du point de vue de la pratique de la voie (sadhana). En ce qui concerne le point de vue des Ecritures, je laisse la parole à Baba Prakashânanda.Swâmi Prakashânanda : Mâ a expliqué le sens du mot "namaskar" de manière parfaite même du point de vue des Shastras, car où il y a mental, il doit y avoir samsara et il faut donc abandonner ce mental à Dieu pour en être libéré. Quand le mental est abandonné aux pieds du Seigneur, ce mental lui-même devient Dieu. Quand on a complètement renoncé à son mental, il n'y a plus de mental, il ne reste que Dieu. C'est pourquoi il est dit qu'en faisant simplement namaskar, on est lavé de tous ses péchés.Et c'est aussi pourquoi le namaskar est encore appelé pranam (abandonner son ego aux pieds du Seigneur).Voilà pourquoi il est dit dans le Ramayana que seul le pranam à Rama permet d'atteindre la Libération et non pas la simple étude des Shastras (Ecritures).Quand on pratique le japa d'un nom de Dieu avec concentration, alors ce nom devient le nom de son propre Soi. Et quand le disciple dit : "Je m'abandonne à Dieu", il perd son ego et s'établit dans le Soi. C'est pourquoi il faut pratiquer le namaskar à Dieu.Mâ : Excellent commentaire, Baba ! C'est là le vrai namaskar. Quand on pratique ainsi le namaskar, il faut observer qui salue et qui est salué. On arrive alors à réaliser que seul le Soi est. Question : Mais puisqu'un seul namaskar suffit à détruire tous les péchés, pourquoi devrions-nous en faire encore et encore ? Mâ : Le premier namaskar doit être fait pour la purification du mental ; et ensuite les autres pour devenir Un avec Dieu. sâdhanâ

Persévérez dans la pratique

Q : Mâtâji, quelle est l'utilité de suivre une sâdhanâ, de faire du japa, de la méditation, des cérémonies religieuses et tout le reste ? Nous pratiquons depuis des années. Mais en retour de tout ces efforts et altruisme, que reçoit-on ? Nous ne le savons pas ! Tout cela conduit-il plus près de la Réalité ? Mâ : Quand vous lavez vos affaires vous mettez du savon, n'est-ce pas ? Mais il est vrai qu'elles ne seront propres qu'après avoir été rincées encore et encore, et qu'ait disparu toute trace de savon. La saleté peut-elle disparaître sans savon ? La pensée du Divin est le savon, en finalité cette pensée doit disparaître aussi sous les eaux pures du Gange de la Suprême Connaissance (jnâna-gânga). Ne vous souciez pas des résultats. En affaires, vous donnez et vous recevez quelque chose en retour. On appelle cela du "marchandage", mais ce n'est pas un véritable acquis. Si vous adoptez cette attitude mercantile, vous n'obtiendrez rien. N'abandonnez jamais vos pratiques jusqu'à l'éveil. Soyez persévérant dans vos efforts et votre sadhana. Le souvenir du Divin est une flamme. Quelle que soit la direction vers laquelle souffle la flamme, elle brûlera tout ce qu'elle rencontre. Selon vos actes, vous récolterez les fruits. Aucun effort n'est jamais vain. Les bonnes comme les mauvaises actions donneront leur abondante moisson — car Il est d'une générosité infinie. Peut-être direz vous : "Je veux être un puissant de ce monde, et mon désir n'est toujours pas réalisé !"Vous recevrez très exactement à la mesure de ce qui vous est dû — rien de moins, rien de plus.Si un vase rempli d'eau a un trou, si petit soit-il, toute l'eau s'écoulera. De même avec vous :votre concentration n'est jamais totale. Il y a une fissure en elle — vous ne voulez pas la réalisation de tout votre être."‍(Satsang rapporté dans Ânanda Vârtâ)

A la machette

Q : Je suis pris dans les filets de l'illusion (mâyâ). Comment en sortir ? Mâ : A la machette. C'est comme ça qu’on se fraie un chemin dans la jungle. Pour cela, il faut déjà s'enfoncer dans la jungle. Nous parlons de l'illusion de qui ? Les jeux d'illusions de Dieu n'ont pas de commencement. Pourtant ils peuvent avoir une fin. Même au plus profond de la jungle, on peut ouvrir une clairière. Un pot bien astiqué révèle sa qualité. "Cela qui est" resplendit quand on a suffisamment frotté ! Comment retirer la pellicule de l'illusion ? Dans la compagnie des sages, et en suivant les conseils de son guide (guru). Tant que le guide de n'a pas été trouvé, tous les noms font écho à Son Nom, toutes les formes sont Sa forme, toutes les qualités, Sa qualité. Réfléchissez bien à cette question : comment me libérer de l'illusion ? Quelle est la voie ? Quels sont les moyens ? D'une façon ou d'une autre, pensez toujours à Lui. Nos pensées, nos paroles, dédions-les Lui. Le reste n'est que futilité et souffrance.

Pourquoi peiner ?

Je demandai à Mâ: " Si j'étais un sannyâsin, pourquoi dois-je peiner autant à présent ? " Elle répliqua: " Aussi longtemps qu'on n'a pas épuisé le fruit de son karma,on doit continuer le travail qui n'est pas terminé. "

Choisissez la Voie de l’Immortalité

Un journaliste irlandais et un étudiant chercheur à l’Université hindoue de Bénarès vinrent pour le darshan de Mataji. Q : Qu’avez-vous à dire sur ceux qui insistent sur le fait qu’il n’y a qu’une religion qui soit la bonne? Ma : Toutes les religions sont des chemins vers Lui. Q : Je suis chrétien… Ma : Moi aussi, je suis chrétienne, musulmane, tout ce que vous voulez. Q : Serait-il juste pour moi de devenir un hindou ou est-ce que mon approche doit se faire par la voie chrétienne ? Ma : Si c’est votre destinée de devenir hindou, cela se produira de toutes façons. C’est comme vous ne pouvez pas demander ce qui arrivera en cas d’accident de voiture. Quand l’accident arrivera, vous verrez bien. Q : Si je sens le besoin impérieux de devenir hindou, dois-je y céder ou est-il juste de le refouler, puisqu’on dit que chacun est né à la place qui est meilleure pour lui ? Ma : Si vous sentez réellement le besoin de devenir hindou vous ne poseriez pas cette question, vous le feriez effectivement. Cependant, ce problème a un autre aspect. Il est vrai que vous êtes chrétien, mais il y quelque chose d’un hindou en vous, sinon vous ne pourriez même pas connaître quoi que ce soit au sujet de l’hindouisme. Tout est contenu dans tout. De même qu’un arbre produit des graines et que d’une seule graine des centaines d’arbres peuvent se développer, de même la graine est contenue dans l’arbre et l’arbre tout entier, potentiellement, dans une graine minuscule. Q : Comment trouver le bonheur ? Ma : Dites-moi d’abord si vous êtes d’accord pour faire ce que ce corps vous demandera. R : Oui, je le suis.Ma : L’êtes-vous réellement ? Très bien. Maintenant, supposez que je vous demande de rester ici, en serez-vous capable? R : Non, pas vraiment…(rires)Ma : Vous voyez, le bonheur qui dépend de quelque chose d’extérieur, femme, enfants, réputation, amis ou n’importe quoi d’autre, ne peut durer ; mais trouver le bonheur en Lui qui est présent partout, votre propre Soi, voilà la chose réelle. Q : Vous dites donc que le bonheur réside dans le fait de trouver mon propre Soi ? Ma : Oui. Trouver votre Soi, découvrir ce que vous êtes réellement signifie trouver Dieu, car il n’y a rien en dehors de Lui. Q : Vous dites que tout est Dieu ; mais certaines personnes ne sont-elles pas plus Dieu que d’autres ? Ma : Pour celui qui pose cette question, il en est ainsi ; mais en réalité, Dieu est pleinement et également présent partout. Q : N’y a-t-il pas de substance en moi en tant qu’individu ? N’y a-t-il rien en moi qui ne soit pas Dieu ? Ma : Non. Même dans le fait de ‘ne pas être Dieu’, il n’y a que Dieu seul. Tout est Lui. Q : N’y a-t-il aucune justification au travail professionnel ou dans le monde ? Ma : S’occuper d’affaires mondaines agit comme un poison lent (jeu de mot probable entre vishay, les objets mondains et vish, le poison). Progressivement, sans même s’en apercevoir, cela mène à la mort. Est-ce que je dois conseiller aux Pitaji et Matajis (aux pères et mères) qui viennent me visiter de suivre ce chemin ? Je ne le peux. Ce que ce corps dit est : "Choisissez la Voie de l’Immortalité, prenez le chemin qui, d’après ce que vous sentez de votre tempérament, peut mener à la Réalisation de votre Soi." Néanmoins, même en travaillant dans le monde, il y a une chose que vous pouvez faire. Quoi que vous fassiez tout au long de la journée, essayez de le faire dans un esprit de service. Servez Dieu en chacun, considérez tous et tout comme Ses manifestations et servez-Le quel que soit le travail que vous entrepreniez. Si vous vivez dans cet état d’esprit, le chemin vers la Réalité s’ouvrira devant vous.‍

Immergée dans le Nom

Un jour je demandai à Mâtâjî : " Quand votre corps est saisi par un état d'extase (bhâvâvesh) voyez-vous apparaître devant vous des dieux ou des déesses '? " Mâ répondit : " Ici, il n'y pas de notion de résultat pour moi. Je n'ai pas besoin de ces visions. Vous voulez voir les signes de l'extase, c'est pour cela qu'ils se manifestent de temps en temps dans ce corps. Quand on souhaite quelque chose avec une pleine intensité, sa réalisation ne manque pas de s'ensuivre. Ce n'est qu'en s'immergeant dans le Nom divin qu'on peut se mettre à plonger dans l'océan des formes. Quand on ne sépare plus le Nom et Celui qui est nommé, le sentiment du monde extérieur disparaît et l'énergie lumineuse propre au Nom s'épanouit d’elle-même."

Etrange parfum

Un matin, Mâ se trouvait à Bodgaya. Elle se tenait avec quelques autres auprès de l'image du Seigneur Bouddha au pied de l'arbre historique. Soudain, un parfum singulier intrigua les personnes présentes. L'un de nous demanda :D'où vient cet étrange parfum ?Mâ répondit :Lui, que vous êtes venus visiter, de cette gracieuse façon, fait connaître sa Présence.

Sur le Chemin

Une jeune femme : Trouverai-je jamais la paix et le bonheur ? Mâ : La paix et le bonheur se trouvent sur le chemin de Dieu, jamais dans le monde, où l'on a un petit peu de bonheur qui est invariablement suivi par son ombre, la souffrance. La jeune femme (après une longue conversation) : Je n'oublierai jamais ce que vous m'avez dit.Mâ : oublier ? Cela ne suffit pas. Vous devez méditer au moins cinq minutes tous les jours suivant les lignes prescrites par votre propre religion, et n'oubliez pas cette amie (en se montrant du doigt) !

Désirs de jouissance

Alors qu'un fidèle se demandait s'il ne fallait pas d'abord satisfaire tous ses désirs avant d'être libre d'aller à Dieu, elle dit :Effectuez de plus en plus d'actions pour faire grandir un désir... celui de jouir du Réel ! Les désirs de jouissances plus ordinaires disparaîtront d'eux-mêmes. Si vous vous y adonnez encore, ce sera en tout cas dans un esprit de renonciation.Faites alterner jouissance et renoncement.Progressivement, en acceptant et en éloignant les plaisirs, le désir perdra son emprise.

Qui êtes vous ?

Question d’un sadhou : Mâ, est-ce que nous devons suivre le système des castes ? Mâ : Les gens se comportent selon ce qu'ils préfèrent : qu'en pensez-vous ? Le sadhou : Je pense qu'on doit observer les règles. Mâ : A ce moment-là, il est juste pour vous d'en faire ainsi. Le sadhou : Je me déplace avec des ascètes, ils n'observent aucune règle, cela me pose problème.Mâ : Qui êtes-vous ? Le sadhou : Je suis un brahmachâri. Mâ : Alors, vous devez suivre les règles et les coutumes liées à votre état. Maintenez votre propre individualité. Laissez les autres ascètes faire comme ils veulent.

Vous l'avez voulu

Question : Qu'êtes-vous en réalité ?Réponse : Comment une telle question peut-elle surgir dans votre cœur ? La vision des dieux et des déesses apparaît en fonction de la disposition héréditaire de chacun. Je suis ce que j'étais et ce que je serai ; je suis tout ce que vous concevez, pensez ou dites. Mais, plus précisément, ce corps n'est pas né pour récolter les fruits du karma passé. Pourquoi ne pas considérer que ce corps est l'incarnation matérielle de toutes vos pensées et idées ? Vous l'avez tous voulu et vous l'avez maintenant. Alors, jouez avec cette poupée pendant un petit moment. Il serait vain de poser d'autres questions à ce sujet.

L'ego

Question : Quelle est la signification du dicton de la Bible : "Frappez et la porte vous sera ouverte" ?Fait-elle référence à l'ouverture de la porte de l'ego ?Réponse : Quelle est votre opinion ?Il est évident que l'on doit briser son propre ego.Question : Lorsque les murs qui constituent l'ego ont été démolis, que se passe-t-il ?Réponse : Sur quelles fondations ces murs reposent-ils ?Questionneur : Sur tout ce qui empêche l'accès à la Lumière du Soi.Réponse : Vous avez vous-même donné la réponse !Questionneur : Mais qu'est-ce que l'ego en réalité ?Réponse : Vous vous imaginez que vous êtes l'auteur de vos actions - cela indique l'existence de l'ego en vous. "Duniya" (monde) signifie "di-niya" (basé sur la dualité).Ici, la cause du conflit réside dans l'idée que l'ego est l'auteur des actions. La dualité engendre des conflits, des problèmes, le "moi" séparé et ses activités. L'ego est présent dans le "moi" imparfait, tandis que la réalisation "Je suis le Soi" (Atma) est celle du "moi" parfait. Le résultat de l'égoïsme est l'aveuglement. Dans l'attitude d'esprit exprimée dans "Je suis le serviteur éternel du Seigneur", il semble également y avoir une dualité, mais le "je" mondain ne survit plus.Les racines de l'ego ne seront pas détruites tant que le "moi" ne sera pas parfait - en d'autres termes, tant que "Aham Brahmasmi" (Je suis l'Être suprême) n'aura pas été réalisé.Question : Lequel des deux est le mieux : défoncer la porte et entrer, ou, après avoir défoncé l'ego, rester couché sur le seuil de la porte ?Réponse : Dans le premier cas, l'ego a encore confiance en son propre pouvoir et en ses capacités, tandis que dans le second cas, il s'agit d'un abandon de soi - et c'est pourquoi Il est sûr de vous laisser voir la Lumière Eternelle par la porte ouverte.Question : Ai-je raison de croire que vous êtes Dieu ?Réponse : Il n'y a rien d'autre que Lui seul, tout le monde et toutes les choses ne sont que des formes de Dieu. En votre personne, Il est également venu ici pour donner son darshan.‍

Jeu de la Joie

Quand on lui posait des questions sur elle-même, elle disait : " Ce corps est toujours dans le même état, sans aucun changement. Ce n'est que votre attitude qui vous pousse à considérer un aspect particulier comme étant ordinaire ou extraordinaire. " Elle ajoutait : " L'univers est un jeu divin, vous avez le désir de jouer et donc vous êtes attirés par le rire et le côté joueur de ce corps. S'il avait pris une pose grave et immobile, vous ne seriez pas venus vers lui. Apprenez à jouer d'une manière très belle le jeu de la joie (ânanda ka khel) ; ainsi, dans le jeu même, vous atteindrez le sommet du jeu. Comprenez-vous ? "

Conversation mondaine

Comme nous conversions avec Bholonath pendant le trajet, Ma dit soudain : On peut appeler 'pralapa' la conversation qui se produit entre des gens mondains au sujet de leurs plaisirs et de leur confort. Qu'est-ce que 'pralapa' ? C'est ce qui est détruit (laya) à la fin du cycle (pralaya)

Mondanité
Le meilleur chemin

Mâ : Le professeur ne peut vous enseigner que si vous avez la capacité d'apprendre.Bien sûr, il peut vous aider mais vous devez être capable de répondre, vous devez avoir en vous la capacité de saisir ce qu'il enseigne.Question : Quel est le meilleur chemin vers la connaissance de soi ?Réponse : Tous les chemins sont bons. Cela dépend des samskaras d'un homme, de son conditionnement, des tendances qu'il a apportées avec lui lors de ses naissances précédentes. De même que l'on peut se rendre au même endroit en avion, en train, en voiture ou à vélo, de même différentes lignes d'approche conviennent à différents types de personnes.Mais le meilleur chemin est celui que le Guru indique.Question : S'il n'y a qu'Un, pourquoi y a-t-il tant de religions différentes dans le monde ?Réponse : Parce qu'Il est infini, il existe une variété infinie de conceptions de Lui et une variété infinie de chemins vers Lui. Il est tout, toute sorte de croyance et aussi l'incrédulité de l'athée. Votre croyance en l'incrédulité est aussi une croyance. Lorsque vous parlez d'incrédulité, cela implique que vous admettez la croyance. Il est dans toutes les formes et pourtant Il est sans forme.Question : D'après ce que vous avez dit, j'en déduis que vous considérez que l'informe est plus proche de la Vérité que le Dieu avec une forme ?Réponse : La glace est-elle autre chose que de l'eau ? La forme est tout autant le Soi que le sans forme. Dire qu'il n'y a qu'un seul Soi et que toutes les formes sont des illusions impliquerait que l'informe est plus proche de la Vérité que le Dieu-avec-forme. Mais ce corps déclare que toute forme et l'informe sont Lui et Lui seul.‍

Le Chemin
Ce qui doit arriver arrivera

Question : Est-ce que toute action doit être considérée comme le fait de la volonté de Dieu ou est-ce seulement le cas de certaines actions ?Mâ : Quoi que vous fassiez vous devez ressentir : ceci est la volonté de Dieu et je sers Dieu en le faisant. Le monde a été créé par Dieu, donc quoi que l'on fasse, on est à son service. C'est Lui qui fait (karta) et c'est Lui qui vous pousse à faire. Si vous gardez cela à l'esprit, le souvenir de Dieu sera facile. Vous devez dire à Dieu : "Dieu, Vous êtes l'Agissant, Vous êtes Celui qui me pousse à agir, et tout ce que je fais, je le fais pour Vous." Vous devez toujours garder ce sentiment dans votre esprit. Pratiquez cela tout le temps, avec patience et tout ce qui doit arriver arrivera. Si vous avez cette attitude, pas de possibilité d'échec pour vous.

Seva
L'être véritable

Question : Comment notre esprit peut-il être libre pour la prière et la méditation ? Lorsque nous sommes si accablés par le travail et les responsabilités familiales ? Que devons-nous faire dans ce cas ?Réponse : Laissez le travail se faire de lui-même, sans effort. Travaillez sans avoir l'impression que c'est vous qui travaillez. Prenez-le comme s'il s'agissait de l'œuvre de Dieu, réalisée à travers vous en tant qu'instrument. Alors votre esprit sera en repos et en paix.C'est cela la prière et la méditation.Si vous êtes malade, allez consulter le meilleur médecin. Si vous vous remettez entre les mains du plus grand, vous pourrez alors rester libre de toute inquiétude et ressentir : "Quoi qu'il arrive, tout va bien, j'ai fait de mon mieux." Mais s'approcher du plus grand est difficile, et cela coûte si cher, il faut donner, il faut donner ! Pour approcher Dieu, il faut tout donner, tout ce que l'on possède.Mais les gens disent : "Comment vais-je renoncer à mon orgueil, à ma colère, à ma suffisance ; comment supporter l'insulte sans murmure ?".Les fleurs et les fruits ne viennent à l'existence que parce qu'ils sont potentiellement contenus dans l'arbre.Par conséquent, vous devriez viser à réaliser l'élément suprême unique qui éclairera tous les éléments.Ce monde n'est lui-même qu'une incarnation du manque ; c'est pourquoi la douleur due à l'absence de satisfaction doit perdurer. C'est pourquoi on dit qu'il y a deux sortes de courant dans la vie humaine : l'un se rapportant au monde dans lequel le besoin succède au besoin, l'autre de l'être véritable.La nature même du premier est qu'il ne peut jamais aboutir à une satisfaction ; au contraire, le sentiment de besoin est perpétuellement stimulé. En revanche, la seconde a pour but de mener à terme les activités de l'être véritable de l'homme, d'établir l'homme dans sa nature divine. Ainsi, s'il s'efforce de se réaliser en entrant dans le courant de son être véritable, ce courant le conduira finalement à l'équilibre parfait de son propre être véritable.

Renoncement