Japa
Q : Mâ, pourquoi perdez-vous votre temps avec nous ?
Nous n'avons aucun appétit pour ce que vous nous proposez comme chemin de vie !
Mâ : Vous êtes dans le vrai !
Mais vous conviendrez que le manque d'appétit est un signe de mauvaise santé !
(rires)
Vous pouvez retrouver votre bonne santé en suivant une diète et en prenant quelques médicaments.
La diète : fréquenter des gens éclairés (satsang), lire de bons livres.
Les médicaments : vos prières (japa). Que ça vous soit agréable ou non, préservez un petit moment chaque jour pour chanter un nom de Die (nama japa).
Vous verrez, votre appétit se réveillera !
Question : On demande aux gens d'adorer Dieu, de chanter Ses louanges dans des hymnes, de faire des puja, de répéter constamment Son nom, et ils font tout cela sans savoir ce qu'est Dieu. Pouvez-vous nous expliquer ?
Réponse : Dieu est omniscient et on ne peut connaître sa véritable nature avant d'avoir atteint la réalisation de Soi.
On découvrira alors qu'Il n'est autre que soi-même, le seul Atman, le seul Soi qui existe, et qu'Il est avec une forme comme le monde et sans forme comme Chit, la pure conscience.
En attendant, les prières, l'adoration et la méditation doivent être effectuées.
Q : Si le mental refuse de se calmer, quels sont les moyens de quand même y arriver ?
Mâ : Pensez à l'eau dans le pot : aussi longtemps que vous agiterez le pot, l'eau remuera à l'intérieur. Mais après avoir maintenu le pot pour quelque temps immobile, vous vous apercevrez que l'eau aussi se calme. De la même façon en faisant l'effort de maintenir stable le corps pendant quelques temps, le mental se calmera aussi.
D'un côté, c'est la nature même du mental d'être agité, mais c'est aussi sa nature de demeurer dans un état stable et paisible. Efforcez-vous de rester assis le plus longtemps en récitant Son nom, le mental pourra s'en aller de-ci de-là, mais n'abandonnez jamais votre effort. Quand le mental n'abandonne pas ce qu'il a à faire, son 'dharma', pourquoi abandonneriez-vous le vôtre ?
Q : A propos de quoi pouvez-vous parler de samâdhi ?
Mâ: Baba, je dis que le samâdhi, c'est la fin, samapti, de toutes les ressources, samâdhân des états intérieurs et des actions. Du point de vue du monde, je dis, de même que vous faites toutes sortes de travaux pendant une journée, vous mangez, buvez, il arrive qu'ensuite vous plongiez dans un sommeil profond et réparateur.
Un être humain qui se respecte lui-même éprouvera encore plus de respect pour les autres.
C'est par le mental lui-même qu'on dissipera l'ignorance du mental.
On n'obtient pas le but de sa recherche si on néglige de considérer l'intérieur et l'extérieur comme une unité.
Recherchez l'essence de l'Atma, méditez sur la félicité perpétuelle.
Tant qu'il est nécessaire de parler, utilisez les mots avec retenue.
À chaque instant, on doit maintenir le but comme bien réel et authentique.
La force de l'action est bien plus grande que de simples paroles.
L'appel [vers le divin] est un : pour cet appel, dans les diverses communautés, il y a différentes manières de faire.
Mâ : Celui qui cherche Dieu ne doit pas critiquer ou dire du mal des autres. Si vous voyez quelqu'un, n'essayer pas de l'étiqueter "bon" ou "mauvais". Sinon, votre attrait pour Dieu en sera diminué et vous aurez la tentation de vous auto-glorifier. Mieux vaut regarder en dedans de soi-même.
Q : Comment puis-je me débarrasser du sens de 'moi' et de 'mien' ?
Mâ : Effacez ce 'a' au début de 'amar' (mien), ce qui restera 'mar' signifie 'appartenant à la Mère, de la Mère'...
Les cinq organes d'actions et les cinq sens peuvent faire leur travail, mais restez fixés sur le Nom ; à ce moment-là, votre ego s'atténuera progressivement.
Quand vous sentez que le mantra commence à se réciter spontanément à l'intérieur, cela veut dire également que l'ego diminue.
Q : Ma, vous avez atteint le sommet de la sadhana avez-vous vraiment besoin d'observer toutes ses règles qui sont si strictes.
Mâ : Il faut bien que je demeure en ce monde ; le contrôle de soi est nécessaire pour que l'ego ne prenne pas le dessus.
(Ma veut donner l'exemple aux autres, car en tant que sage elle est prise comme une référence).
Q : Mâ, l'autre jour, vous m'avez demandé de faire le japa de Gayatrî. Pourquoi ?
Mâ : J'ai vu qu'il y avait une cordelette sacrée sur votre épaule.
Si on vous demande de décliner votre identité, vous direz : "Je suis un brahmine". Ainsi, vous devez effectuer les pratiques d'un brahmine.
Vous n'avez pas à vous demander pourquoi ou à cause de quoi.
Comme vous arrosez les racines d'une plante, pratiquez un petit peu de japa tous les jours.
Qui sait, la plante peut revivre, vous pourrez ressentir un vrai besoin de faire vos pratiques avec un grand sérieux.
Q : Mais je ne peux pas suivre les règles de régime, etc.
Mâ : Vous n'en avez pas besoin. Souvenez-vous simplement du mantra.
C'est ce que je dis, maintenant la balle est dans votre camp.