But Ultime
Question : Qu'est-ce que la "Grâce du Guru" ?
Réponse : Lorsque le Guru accorde ses instructions, ainsi que la capacité de les traduire en action - c'est sa Grâce. La grâce est déversée à tout moment. Mais elle ne peut pas entrer car le réceptacle est à l'envers. Quand on devient réceptif, on est capable de recevoir la Grâce. Le moyen de retourner le réceptacle dans le bon sens est d'obéir à la lettre aux ordres du gourou.
En vertu du yoga de la pratique soutenue, le voile se déchirera et le Soi se révélera - on avancera vers sa vraie demeure.
Tant qu'il y aura des envies, on naîtra encore et encore ; en d'autres termes, l'existence physique se poursuit à cause du sentiment de manque. Par une pratique spirituelle soutenue, on peut s'en libérer. Pour que le fait de l'union éternelle de l'homme avec l'Unique puisse être révélé, il faut suivre les commandements du gourou.
En agissant ainsi, on devient digne de sa grâce.
Le Guru, dans sa compassion, indique à chacun son propre chemin, le chemin qui mène à la réalisation du Soi.
Il existe deux types de grâce, à savoir avec et sans cause ou raison. La première est obtenue comme résultat de nos actions ; mais lorsqu'on comprend que l'on ne peut arriver à rien par ses propres efforts, on reçoit la grâce sans cause ni raison.
De l'état d'impuissance totale, elle élève l'homme.
Un jour un monsieur demanda à Mâ après l’avoir vue en samadhi :
Q : Vous étiez évidement en communion avec Dieu ; maintenant vous devez redescendre à notre niveau pour nous dire des choses qui puissent nous aider.
Shri Mâ sourit et dit :
Mâ : Etes-vous différents de Dieu ? je ne sens ni montée ni descente.
A mes yeux tout est identique. Seules les réactions corporelles diffèrent.
Vous voir vous-même en chacun et réaliser que chacun est en vous-même, c’est le but suprême de la connaissance spirituelle.
Q : Mâ, vous venez de vous référer à vos visions du passé et du futur. Comment les avez-vous ?
Les voyez-vous avec vos deux yeux physiques ou (en indiquant l’espace entre les deux yeux) avec le troisième œil qui est ici ?
Mâ : Comment est-ce que je les vois ? Pourquoi pas ?
Les yeux sont sur tout le corps. Ne savez-vous pas que tout est dans tout ?
Les mains, les pieds, les cheveux, en fait chaque partie du corps peut devenir un instrument de la vision.
Bien sûr, il est tout à fait possible de voir à travers les deux yeux que tout le monde possède ; et l’existence d’un troisième œil est également vraie. Cela peut vous sembler étrange, mais est cependant exact.
Une fois, ce corps a vécu seulement de trois grains de riz quotidien pendant quatre ou cinq mois. Qui donc peut vivre si longtemps avec un régime si réduit ? Cela semble un miracle, mais il en a été ainsi avec ce corps. Il en a été ainsi, parce qu’il peut en être ainsi. La raison, c’est que ce que nous mangeons ne nous est pas du tout nécessaire.
Le corps prend simplement la quintessence de la nourriture, le reste est évacué. En conséquence de la sâdhanâ, le corps se met à être constitué de telle sorte que, bien qu’il ne prenne rien physiquement, il peut prendre de l’environnement ce qui lui est nécessaire pour sa subsistance.
On peut maintenir le corps de trois façons sans nourriture : nous venons d’expliquer la première, la seconde, c’est que nous pouvons vivre d’air seulement. Car je viens d’indiquer qu’il y a tout en tout ; ainsi les propriétés des autres choses sont dans l’air également. Par conséquent, en n’inspirant que de l’air, on absorbe aussi l’essence des autres choses.
Troisièmement, il peut arriver que le corps ne prenne rien du tout, mais que pourtant il soit maintenu inchangé en état de samâdhi.
Vous trouverez donc qu’en état de sâdhanâ, il est tout à fait possible de vivre sans ce que nous appelons nourriture. De la même façon, la sâdhanâ peut effectuer de telles transformations dans le corps qu’en vertu de celles-ci, chacune de ses parties peut assumer la fonction des yeux.
Une dame fit remarquer :
Mâ, je vous ai entendue une fois chanter et pleurer.
Mâ : Il n’y a rien qui soit uniforme en ce corps. Svabhava, sa propre nature, suit son cours naturel.
Le chant et les pleurs que vous mentionnez sont possibles à un certain stade de la sâdhanâ.
Supposez que je m’assoie pour chanter. A cette époque mon idée était que c’était par la Grâce de Dieu que je prononçais Son Nom. Comme je continuais à répéter Son Nom, une autre idée m’a saisie et je pensais : « Hélas ! Je prie avec tant de ferveur et depuis si longtemps, et pourtant Dieu ne s’est pas révélé à moi ! »
Ce sens de frustration m’a créé une douleur dans le cœur, et tout d’un coup mon visage s’est mis à être baigné de larmes. Ce sont, bien sûr, des états d’ignorance, car avec l’aube de la Connaissance même les prières et la sâdhanâ cessent.
Quand les différents stades de la sâdhanâ se sont manifestés à ce corps, quelle variété d’expériences je n’ai pas eues !
Parfois j’entendais distinctement : « Répète ce mantra » !
Quand je l’obtenais, un questionnement s’élevait en moi : "S’agit-il du mantra de Ganesh, ou de Vishnou ?"
Ou quelque chose comme cela. De nouveau, une autre question se manifestait : « A quoi ressemble-t-il ? »
En un instant, une forme se révélait.
Chaque question trouvait sa réponse immédiate et il y avait une résolution immédiate de tous les doutes et méfiances.
Q : La liberté est-elle une illusion ?
Mâ : Non, l'homme est libre.
Q : Mais l'homme est capturé par son "ego", et l'"ego" est illusoire. Comment un tel homme peut-il être libre ?
Mâ : En effet, une personne identifiée à son mental et à son corps n'est pas libre. Mais l'Homme véritable (Atimanus) est parfaitement libre !
Netaji : Vous dites que la véritable Nature est la même pour tous, mais la Gîtâ ne dit-elle pas : shreyân sva-dharmah vigunah/ para-dharmât svanushthitât/ sva-dharme nidha-nam shreyah/ para-dharma bhayâvahah ("Il est préférable de suivre sa propre loi, même médiocre, que celle d'autrui même parfaite. Il est mieux de périr en agissant selon son dharma ; suivre celui d'autrui est dangereux.") [Chant III, verset 35] ?
Mâ : En vérité, qu'est le svadharma ?
Le dharma de votre véritable Nature (svabhâva) est votre svadharma.
La sâdhanâ s'accomplit afin de remplir son propre svadharma (le devoir, le dharma propre à l'individu).
L'effort pour obtenir votre "véritable richesse", svadhâna, est appelé sâdhanâ.
Les mots de la Gîtâ sont très justes, bien entendu.
Réaliser le dharma de son propre svabhâva, de sa propre nature, est le devoir de tout être humain.
(Satsang rapporté de In association with Sri Ma Anandamayi)