"Je suis Votre dévot, du point de vue du corps.
Du point de vue de l'ego, je suis une partie de Vous.
Et du point de vue du Soi, je suis Vous."
Prière d'Hanuman faite à Rama
Q : Y a-t-il une différence essentielle entre moi-même et vous-même ? Mâ : Seulement parce qu'Il est existe un JE et un VOUS.
Question : Y a-t-il des grades, krama, dans la connaissance spirituelle ?Réponse : Non : Non. Lorsque la connaissance est du Soi, il ne peut y avoir ni diversité ni grades. La connaissance est une, lorsqu'elle est du Soi.Le krama "Gradualité" désigne le stade où l'on s'est détourné de la poursuite des objets des sens et où le regard est entièrement dirigé vers Dieu. On n'a pas encore réalisé Dieu, mais le fait de s'engager dans cette voie est devenu attrayant.Dans cette lignée, on trouve la méditation, la contemplation et l'extase divine, ou samadhi. Les expériences de chacune de ces étapes sont également infinies. Là où se trouve l'esprit, il y a une expérience. Les expériences des différentes étapes sont dues à la soif de la Connaissance suprême.Quand les visions que l'on a en méditation cessent-elles ? Lorsque le Soi se trouve autorévélé.
Q : Qu'est-ce qui est bon pour moi ? Mener une vie active dans le monde ou une vie contemplative retiré du monde ? Mâ : Vivez celle des deux à laquelle vous pourrez vous donner coeur et âme. C'est la bonne !
Mâ (en riant) : Baba, qu'est-ce qu'on appelle philosophie ? Upendra : Qu’est-ce que j'en sais ?Mâ : Oh! Vous connaissez tant de choses ! Vous enseignez les garçons (en me regardant) : Est-ce que ce n'est pas vrai ? Est-ce qu'il n'est pas professeur ? Moi-même : Oui, Mâ, il enseignait, mais maintenant il est à la retraite.Mâ (en riant) : Ainsi donc, vous êtes un enseignant plein d'expérience. Dites-moi, qu'est-ce que signifie "philosophie"? Upendra : Je ne pourrais parler que simplement si vous me le demandez. Pourquoi ne parlez-vous pas ?Mâ : Qu'ai-je donc étudié ? Vous, dites-nous ! Upendra : Parler de quelque chose dont on n'a pas la connaissance, voilà ce qu'on appelle philosophie!Mâ : Peut-on parler sans connaître quoi que ce soit?Upendra : Bien qu'on ne sache pas, on prétend savoir.Mâ (en riant) : Oui, c'est savoir quelque chose sans le comprendre. Mais Baba, vous avez très bien parlé, en fait.Afin de Le connaître, vous devez entrer dans votre vraie nature. Vous demeurez dans le royaume du manque constant. Tout ce que vous faites ne fait que produire de plus en plus de manque. Il ne peut y avoir de paix tant que vous ne transformez pas cet état de manque (abhâva) en votre vraie nature (svabhâva). Upendra : Que devons-nous faire ?Mâ : Je vous répète ce que je dis à tout le monde : commencez avec vos études ! Ce qui est destiné à arriver aura lieu de lui-même. Tenez, quand les enfants commencent à étudier, ils ont d'habitude un sujet dans lequel ils sont particulièrement forts. De même, quand quelqu'un se met en chemin pour la quête de la réalisation de Dieu, tout ce qui doit être fait se trouve révélé à partir de son propre intérieur. C'est pour cela qu'on dit que Dieu brille de Lui-même. Il montre lui-même le chemin qui mène à Sa réalisation. Ce qui est nécessaire pour vous, c'est simplement de vous mettre au travail - de commencer vos études.Très souvent, vous niez que votre mental soit agité et qu'il vous est impossible de le stabiliser. Mais en fait, de par sa propre nature, le mental ne peut se reposer. C'est pour cela que je considère le mental comme un enfant. L'intelligence et le sens du 'je' (ahamkâra) sont les parents du mental - enfant. De même que le père et la mère influencent leur enfant qui ne veut pas travailler de différentes façons afin de le persuader d'apprendre à lire et à écrire, ainsi, grâce au discernement de votre sens du 'je' et de votre intelligence, vous devez concentrer votre mental. Ce travail doit être accompli avec patience et avec le zèle d'un esprit bien unifié. Sinon, il n'y aura pas de résultats. De même que quand vous désirez extraire de l'eau du sol, vous devez creuser patiemment à l'endroit choisi et ne pas piocher un peu par ici un peu par là, de même, afin de réaliser Dieu, vous devez pratiquer pendant longtemps avec une dévotion unifiée et une persévérance des plus grandes.Souvent, on entend dire, quel que soit le nombre de fautes que le plus grand des pécheurs puisse avoir commis, ils seront tous purifiés en prononçant le nom de Râm même une seule fois. Cela est tout à fait vrai, tout comme une seule étincelle de feu brûle plus d'objets que ce que l'homme ne pourra jamais accumuler. Que vous récitiez son nom ou que vous l'adoriez, quoi que vous fassiez pour réaliser Dieu, si vous l'effectuez avec une patience sans faille et une dévotion unifiée, vous trouverez le chemin de la paix durable.En nettoyant la forêt, vous obtenez un champ, vous n'avez pas besoin de créer un nouveau champ. Vous répétez souvent "je-je" (ahamkar) "je suis Lui" (soham), n'est-ce pas ? Savez-vous où cela mène ? C'est comme l'arbre et son ombre, si vous suivez l'ombre, vous arriverez à l'arbre. De même, en vous concentrant sur "aham", vous arriverez au "soham".
Q : Quel est votre message au monde ? Mâ : Quel message peut donner la personne qui n'a rien accompli, rien appris !
Q : Comment puis-je savoir quel est le bon chemin pour moi ? Mâ : Si vous restez derrière vos volets et votre porte close, quel peut être le chemin ?Sortez !Le chemin apparaîtra de lui-même !
Q : En se prosternant devant Dieu, quelle sorte de prière faudrait-il faire ? Mâ : Dans l'idéal, il ne faudrait pas faire de requête, et pourtant, on peut obtenir le fruit de ses requêtes. Il est tellement miséricordieux qu'Il donne tout ce qu'on lui demande. Il se donne aussi Lui-même. Quand on demande des objets du monde, c'est-à-dire un objet dont on manque, Il apparaît sous forme de manque. Par ailleurs, en ne demandant rien, on peut aussi obtenir Son être entier. Il n'y a pas de cause à cela, à ce niveau tout est Lui.Dr Pannalal : S'il en était ainsi, il n'y a pas besoin de prier.Mâ : Tu peux exprimer la prière, "que ta volonté soit faite", mais cela reste une requête. Si tu dis : "ô Dieu, je ne te demande rien" cela aussi est une requête. La vérité est que, selon l'état dans lequel se trouve les gens, leurs prières se concrétisent. Quand le jeu de la sâdhanâ s'est déroulé dans ce corps, c'est ce qui est apparu comme évident. À cette période, Bholanâth s'approchait de ce corps et lui disait avec insistance de faire ceci ou cela. À ce moment-là, c'était une période de pratique intensive et je n'avais aucune envie d'écouter ce que disait Bholanâth, est-ce qu'on doit faire ce genre de demande à Bhagavân [alors qu'il n'a pas envie de les entendre] ? Rien qu’en entendant ces demandes, un courant électrique venu du ciel traversait ce corps et il demeurait comme frappé par la foudre. Ainsi, les propos de Bholanâth furent enterrés, et il n'y eut plus de demandes qui sortaient de sa bouche. Je pourrais comparer cela à une tempête qui assaille un voyageur en chemin, à ce moment-là on se met à effectuer différents types de prière, mais il y a aussi un niveau supérieur où l'esprit se trouve soudain dans un état où il n'y a pas la moindre trace de demande. C'est donc pour cela qu'on peut dire que les prières des gens remontent spontanément d’après leur état particulier.
Question : Nous méditons tous sur vous Mataji ; et Vous, sur qui méditez-vous ? (rires de l'assemblée)Mâ : Juste à présent, sur quoi méditez-vous ? Présentement, vous regardez et parlez ; et quand vous voulez méditer, vous restez silencieux en faisant le calme. Dans ces deux cas, sur quoi méditez-vous ? Parler, ne pas parler, regarder, ne pas regarder, dans toutes ces situations, il n'y a qu'une Vérité.Question : En d’autres termes, voulez-vous dire qu’en toute circonstance vous méditez sur Dieu ?Mâ : Quoi que ce soit qui apparaisse, n'est-ce pas le Soi ? Dans cet état, le méditant, la méditation et la chose méditée, ces trois termes ne font qu'un. Débrouillez-vous pour comprendre ce sur quoi je médite ! Vous pouvez comprendre que je médite sur vous car je suis ici et vous êtes face à moi, n'est-ce-pas ? Mais la vérité, c'est que ce que je suis, vous l’êtes aussi !Ce que vous êtes, c'est cela que je suis. Le Soi lui-même est l'Absolu et l'Absolu est l'Unique Réalité. Alors comment peut-on méditer et sur quoi ? Quand on est devenu Un avec le Soi, qui peut donc méditer sur le Soi ?
Q : Je ne crois pas à la réincarnation. C'est grave ? Mâ : Vous croyez en cette vie, n'est-ce pas ?Il n'existe qu'une seule vie réelle, celle dédiée à Dieu et une seule mort, qui est la mort de la mort.Après, il n'y a plus ni naissance ni mort.
Une femme : Il y a une telle foule !Vous n'avez aucun moment de répit ; et vous ne semblez jamais fatiguée ; vous n'êtes jamais irritée mais toujours si joyeuse ! Mâ : Mère, dans votre propre maison, vous êtes nombreux. Est-ce que vous ne conversez pas avec chacun(e) ?Vous vous remuez beaucoup ; est-ce que vous vous sentez fatiguée ?
Q : Quand vous serez partie, nous nous sentirons très seuls : comment ferons-nous ? Mâ : Je ne pars jamais. Pourquoi voulez-vous me repousser au loin ? Je suis toujours avec vous. Q : Alors, demeurez-vous dans nos coeurs ? Mâ : Dans vos coeurs ? Pourquoi voulez-vous m'enfermer dans un endroit particulier ? Sang de votre sang et moelle de vos os, voilà ce que je suis. C'est la vérité, je ne dis jamais de mensonges.Le lendemain soir, dans une salle bondée (il y avait essentiellement des femmes), Mâtâjî a dirigé le kirtan et a chanté Hé Bhagavan et Sita Ram, Prana Ram. Quelqu'un dit à nouveau : Q : nous sommes venus vous voir chaque jour. Maintenant que vous partez, notre vie va nous sembler vide sans vous. Que faire ?" Mâ : Pourquoi dites-vous que je m'en vais ? Je suis votre petit enfant et je suis toujours avec vous. Souvenez-vous de cela : je suis toujours avec vous. Je ne vous demande pas de faire des rétentions de son élève, de vous asseoir le dos droit, de vous purifier. Tel que vous êtes, je suis avec vous. Un enfant est avec ses parents, quelle que soit leur caractéristiques.Q : Nous vous considérons comme notre Mère, pas comme notre enfant.Mâ : Mère, c'est aussi très bien. Une mère quitte-t-elle ses enfants ? Non, jamais.
Netaji : Vous dites que la véritable Nature est la même pour tous, mais la Gîtâ ne dit-elle pas : shreyân sva-dharmah vigunah/ para-dharmât svanushthitât/ sva-dharme nidha-nam shreyah/ para-dharma bhayâvahah ("Il est préférable de suivre sa propre loi, même médiocre, que celle d'autrui même parfaite. Il est mieux de périr en agissant selon son dharma ; suivre celui d'autrui est dangereux.") [Chant III, verset 35] ? Mâ : En vérité, qu'est le svadharma ?Le dharma de votre véritable Nature (svabhâva) est votre svadharma.La sâdhanâ s'accomplit afin de remplir son propre svadharma (le devoir, le dharma propre à l'individu).L'effort pour obtenir votre "véritable richesse", svadhâna, est appelé sadhana.Les mots de la Gîtâ sont très justes, bien entendu.Réaliser le dharma de son propre svabhava, de sa propre nature, est le devoir de tout être humain.(Satsang rapporté de In association with Sri Ma Anandamayi)
Panikkar : Quand il n'y a que le Un seulement, pourquoi y a-t-il tant de religions différentes dans le monde ? Qu'avez-vous à dire à propos de ceux qui insistent que seulement une religion est la bonne ? Mâ : Parce qu'Il est infini, il y a une infinité de conceptions de Lui, et une infinité de variété de chemins qui mènent à Lui. Il est tout, quelque soit le type de croyances ou d'incroyances comme dans le cas des athées. La croyance dans l'incroyance est aussi une croyance. Cela signifie que vous acceptez la croyance quand vous ne croyez pas. Il est dans toutes les formes et il est le Sans forme. Panikkar : De ce que vous avez dit je déduis que vous considérez que le Sans forme (Nirguna) est plus proche de la Vérité que Dieu avec forme (Saguna) ? Mâ : Est-ce que la glace est autre chose que de l'eau ? Saguna est autant Lui que nirguna. Dire qu'il y a seulement un Atma et que toutes les formes sont des illusions impliquerait que le Sans-forme est plus proche de la vérité que la forme ; mais je dis que chaque forme et le Sans-forme également sont Lui et Lui seul.
Comme nous conversions avec Bholonath pendant le trajet, Ma dit soudain : On peut appeler 'pralapa' la conversation qui se produit entre des gens mondains au sujet de leurs plaisirs et de leur confort. Qu'est-ce que 'pralapa' ? C'est ce qui est détruit (laya) à la fin du cycle (pralaya)
Q : Les Mahatma (Grandes Âmes) ne peuvent-ils pas nous distribuer un peu de leur stock de plénitude ? Mâ : Vous souhaitez jouir d'un héritage ! (Elle éclate de rire) Dieu vous a confié des talents que vous utilisez pour votre seul intérêt dans ce monde. Vous avez oublié que votre nature est l'Absolu, la Liberté. Alors que faire ? Commencez votre quête : soyez un chef d'entreprise mais pas le chef de votre vision du monde. Même un temps infime consacré à vous souvenir de Dieu vous coûtera beaucoup. Ne perdez pas plus de temps. Allez-y tout de suite !
Q : Qui peut être appelé Mère ?Quelles sont les caractéristiques d'une mère ? Mâ : Personne n'est appelé mère. Une mère est une mère. Ceux qui deviennent ses enfants savent ce qu'il en d'elle !
Quelques dames firent une visite à Mâ. L'une d'elle demanda :Ma vous êtes toujours dans la béatitude. Comment pouvez-vous maintenir cette béatitude ?Mâ rit et répliqua :Comment gardez-vous vos jupes en place ? Même dans le chagrin, même dans la tempête, vous ne perdez pas votre jupe... La maintenir est si lié à votre vie que même si elle glisse un tant soit peu vous la réajustez aussitôt. Pour la Béatitude, c'est pareil, elle tient d'elle-même !
Nani Babu demanda à Mâ :- Vous êtes la miséricorde même, vous devez enseigner au monde la non-violence (ahimsa). Pourquoi donc à ce moment-là vous avez si soif de sang?(Mâ était d'une famille de Shakta, les adorateurs de la Mère divine Shakti ; dans cette tradition, il y a des sacrifices animaux, alors que dans la tradition vishnouïte également très répandue au Bengale, ceux-ci sont sévèrement condamnés. D'où un perpétuel point de frottement entre les deux groupes.)- Mâ : (dans un état d'être particulier — Nani Babu venait de s'adresser à elle comme si elle était directement la déesse)Je suis en train de boire mon propre sang (une allusion à Chinnamasta, 'celle à la tête coupée' qu'on représente en train de boire son propre sang et d'en offrir à ses deux compagnes Jayâ et Vijayâ qui étaient assoiffées). Je suis nirahara ('sans nourriture', ce qui peut signifier soit 'je ne prends pas d'autre nourriture' ou bien 'je n'ai pas pris de nourriture', donc 'je suis affamée'). Je suis l'univers tout entier.- Nani Babu : Pourquoi avez-vous une telle avidité pour les sacrifices sanglants ?- Mâ : Pour moi, tout se vaut. Qu'est-ce que le sacrifice ? Qu'est-ce qui n'est pas sacrifice ? Pourquoi cueillez-vous des fleurs et des fruits des arbres ? Pourquoi récoltez-vous ce qui pousse dans les champs ? Tout ce que vous prenez n'est que sacrifice. La divinité principale de ce lieu (Chinnamasta) est en train de boire son propre sang ? Elle absorbe tout et donne tout en retour.
Vous me demandez souvent : COMMENT obtient-on la paix intérieure ?Je vous dis : Quand vous aurez trouvé d'où vient le COMMENT en vous, la question ne se posera plus. Vous aurez la paix.
Une autre fois, comme je lui avais demandé : " Quelles sont les caractéristiques d'un sâdhaka ? "elle répondit : " Quand un pratiquant atteint un certain niveau de pureté mentale, il peut se comporter comme un enfant, ou devenir insensible aux stimuli du monde extérieur, telle une motte de terre inerte, ou violer les canons de la vie sociale, comme un malade mental, ou parfois être emporté par des éclairs d'émotions ou de pensées élevées et passer pour un saint. Mais à travers toutes ces expressions de son être, son objectif reste dirigé vers le centre de la cible. Si, à ce stade, il oublie son but final, il cessera de progresser.Mais si avec un effort intense il lutte sans cesse pour atteindre le but, toutes ses activités se focaliseront sur son objectif suprême. Vous vous apercevrez toujours que, bien qu'il semble une masse de matière inerte indifférente aux stimuli extérieurs, il est plein de gaité et de félicité dès qu'il retrouve la conscience physique. Peu à peu, tandis que son humeur joyeuse se calme au-dedans, ses relations avec les humains et les choses se remplissent, s'imbibent d'un esprit de joie, de bonheur qui le rend aimable, adorable aux yeux de tous. Sa vie intérieure et extérieure devient une expression de la Félicité suprême.Au stade suivant, le pratiquant atteint un niveau où même le concept d'existence universelle s'évanouit. Son mode de vie ne peut alors être expliqué par les normes habituelles de la raison humaine. Dans cet état, toutes les vibrations du corps-esprit sont suspendues et il y a toute probabilité que l'âme se détache de son assise mortelle. Mais s'il y a un résidu de samskâra puissant orienté vers le bien des êtres humains, il peut continuer à vivre pendant un certain temps. Pourtant, il demeure inchangé quelles que soient les circonstances de la vie, bien que nous croyions qu'il soit sujet au changement du seul fait qu'il soit encore incarné.La seule différence entre un tel pratiquant et un yogi qui abandonne son corps, c'est que ce dernier quitte son corps de sa propre volonté. Même au moment de sortir du physique, il garde présent à l'esprit qu'il a un corps et qu'il est en train de le quitter. Au contraire, celui qui abandonne son enveloppe physique en samâdhi absolu n'est ni conscient du corps individuel, ni d'aucun effort pour l'abandonner. Les samskara de la vie et de la mort cessent de fonctionner en lui et aussitôt qu'il a épuisé le karma des vies précédentes, son corps tombe naturellement. « samadhi
Q : (...) Mâ : Vous vous demandez si les pensées de chacun atteignent ce corps : Oui, oui, oui !
Q : Comment surmonter la colère ? Mâ : Buvez un verre d'eau froide et regardez-vous dans un miroir...
Ensuite, quand je la rencontrai, elle dit :"Le monde est l'incarnation du sentiment de l'amour divin (bhâva). Toute la création en est l'expression matérielle. Si, par ce type de sentiment, vous vous éveillez et vous progressez, vous vous apercevrez que tout l'univers n'est que le jeu de l'Un. En l'absence de ce sentiment (bhav ké abhav mén), on ne peut connaître l'essence de la réalité. »
Un Cadi ( juge musulman) : je ne suis pas venu pour entendre quoi que ce soit de votre part. Je suis venu vous dire quelque chose : je me suis lancé dans la bataille, s'il vous plaît, accordez-moi la victoire ; parfois je sens que je manque d'armes et de munitions pour le combat. Est-ce que vous pourrez garder votre khéyâla sur moi ? Mâ (en souriant) : Qu'il en soit ainsi, Pitajî.Sur le chemin du retour, Shrî Mâ dit à un ami commun dans la voiture : Cadi Sahib à commencer par me demander de ne rien dire, j’ai donc obéi. Maintenant, quand vous reviendrez, dites à Pitajî : "Qui que ce soit qui s'engage dans une bataille pour L'atteindre, est soutenu par Lui-même. C'est Lui-même qui donnera tout ce qui est nécessaire, il n'y a donc absolument pas de raison pour entretenir des pensées d'inquiétude"
Question : Certains disent : "Il faut servir les pauvres et les nécessiteux avec dévotion pour obtenir la libération." Voilà ce que j'ai entendu de mes aînés. Mais, j'ai aussi entendu des mahâtmas dire qu'il fallait pratiquer une ascèse (sadhana) pour obtenir la Libération.De ces deux chemins, quel est le meilleur ? Quel est celui que vous me recommandez ?Mâ : Quel est celui que vous préférez ? C'est votre inclination qui devrait déterminer votre choix. Mais, puisque vous me posez la question, suivez donc les deux méthodes !Autre interlocuteur : En supposant que quelqu'un ne soit en mesure de suivre aucune de ces deux méthodes, laquelle conseilleriez-vous en troisième lieu ?Mâ : Puisque la première personne qui m'a posé cette question a parlé de ces deux voies, cela signifie qu'elle peut au moins suivre l'une d'elles.Ceci dit, à propos de la première voie, rappelez-vous que, jusqu'à ce qu'on ait réalisé le Soi, on est toujours pauvre et nécessiteux... sâdhanâ
Un jour, Shrî Mâ dit en riant : " Quand vous chantez. les noms divins ou les mantra, votre esprit est progressivement purifié ; I`amour et la vénération pour l'Etre suprême est éveillé et vos pensées deviennent pures et subtiles. Alors vous vous mettez à avoir des aperçus de plans supérieurs d'existence et à travailler pour votre progrès spirituel."
Question : Comment notre esprit peut-il être libre pour la prière et la méditation ? Lorsque nous sommes si accablés par le travail et les responsabilités familiales ? Que devons-nous faire dans ce cas ?Réponse : Laissez le travail se faire de lui-même, sans effort. Travaillez sans avoir l'impression que c'est vous qui travaillez. Prenez-le comme s'il s'agissait de l'œuvre de Dieu, réalisée à travers vous en tant qu'instrument. Alors votre esprit sera en repos et en paix.C'est cela la prière et la méditation.Si vous êtes malade, allez consulter le meilleur médecin. Si vous vous remettez entre les mains du plus grand, vous pourrez alors rester libre de toute inquiétude et ressentir : "Quoi qu'il arrive, tout va bien, j'ai fait de mon mieux." Mais s'approcher du plus grand est difficile, et cela coûte si cher, il faut donner, il faut donner ! Pour approcher Dieu, il faut tout donner, tout ce que l'on possède.Mais les gens disent : "Comment vais-je renoncer à mon orgueil, à ma colère, à ma suffisance ; comment supporter l'insulte sans murmure ?".Les fleurs et les fruits ne viennent à l'existence que parce qu'ils sont potentiellement contenus dans l'arbre.Par conséquent, vous devriez viser à réaliser l'élément suprême unique qui éclairera tous les éléments.Ce monde n'est lui-même qu'une incarnation du manque ; c'est pourquoi la douleur due à l'absence de satisfaction doit perdurer. C'est pourquoi on dit qu'il y a deux sortes de courant dans la vie humaine : l'un se rapportant au monde dans lequel le besoin succède au besoin, l'autre de l'être véritable.La nature même du premier est qu'il ne peut jamais aboutir à une satisfaction ; au contraire, le sentiment de besoin est perpétuellement stimulé. En revanche, la seconde a pour but de mener à terme les activités de l'être véritable de l'homme, d'établir l'homme dans sa nature divine. Ainsi, s'il s'efforce de se réaliser en entrant dans le courant de son être véritable, ce courant le conduira finalement à l'équilibre parfait de son propre être véritable.
Question : Comment la réalisation du Soi s'effectue-t-elle ? Réponse : En recevant et en conservant le pouvoir du Guru. Ce qui est déjà en vous se révèle. Une personne dont le cerveau n'est pas clair ne peut être enseignée. De la même manière, le pouvoir intérieur de connaître son Soi est réalisé en s'engageant dans la sadhana. C'est comme une connexion électrique. S'il n'était pas en vous, vous ne pourriez pas le découvrir. Tout comme certaines personnes - mais pas toutes - possèdent le don d'écrire de la poésie ou de s'exprimer oralement, etc. Si c'est le destin de quelqu'un, les écailles tomberont de ses yeux, le voile tombera. Cela se produit tout seul, un autre ne peut pas donner la réalisation ; il faut devenir propriétaire de sa propre connaissance intérieure. Chacun est né avec ses tendances et ses talents innés. De même que l'on peut acquérir des connaissances matérielles, on peut aussi connaître la réalité en devenant propriétaire de son pouvoir intérieur - et c'est alors qu'il y a l'éveil. Le pouvoir du Guru est conféré aux disciples, mais seul un parmi des millions est capable de le détenir. Le mantra a un pouvoir propre et sa répétition ne sera pas vaine, mais le pouvoir du Guru n'est pas conféré à tous.
Pierre Trudeau : Le progrès est-il possible ? Mâ : Oui, toujours. Avec des efforts, vous pouvez accomplir une expérience de vérité directe, tangible et réelle. Tout comme un étudiant peut atteindre un stade de connaissance qui n’était pas à sa portée au début, un être humain peut acquérir un degré de conscience qui est convenable pour son état de créature. Q : Est-ce qu’on peut prétendre à ces acquis tout de suite, ou après de longs efforts ? Mâ : Les deux. Quand vous grattez répétitivement une allumette, le flamboiement se produit toujours de façon subite, il peut arriver après beaucoup d’efforts, ou bien du premier coup. Dans la création de Dieu tout est possible. Q : Comment un homme peut-il savoir si ce qu’il est en train de faire est la meilleure chose à faire ? S’il est vrai avec lui-même ou pas ? Mâ : Cette question se réfère-t-elle aux choses de ce monde ou bien de l’autre ? Q : Selon moi, les deux ne sont pas séparés. Je peux comprendre l’autre seulement par rapport à ce monde-ci. Mâ : Ce sont les phases, ou les niveaux de la compréhension. L’étudiant au stade le plus bas a des potentialités, mais il ne peut pas s’attendre à être à la portée des leçons de niveau supérieur. Le voile de l’inconscient ou de l’ignorance est repoussé de temps en temps. L’homme peut agir selon son meilleur degré de connaissance d’une situation, mais ses efforts sont relatifs et non absolus. C’est pour cette raison, voyez-vous, que vous faites toutes sortes d’efforts mais que le résultat ne vous donne pas satisfaction. Il est impossible pour les êtres humains de savoir ce qui est le mieux. Ce que vous disiez au sujet de la non-différenciation entre les deux mondes est très juste. Ce monde-ci est dominé par le mental et par conséquent il crée des divisions. Le mental fonctionne dans le domaine de la créativité, du rendement, du meilleur train de vie, etc… Le mental mesure. Nous sommes définis par notre sens des valeurs. Le mental établit des normes. L’Incommensurable est parfait tel qu’il est. Cette réalisation commence à poindre du moment que le mental est dissout. La réalisation quelle qu’elle soit, est Cela seulement. C’est seulement ce que Cela doit être et pas autrement. C’est vrai. Cependant, à moins que l’on n’obtienne cette vision englobante de la totalité, on ne doit pas renoncer à ses plus gros efforts pour faire ce que l’on pense être la meilleure chose.
Q: Pendant tous ces jours de fête, nous avons entendu tant de choses magnifiques ! Mâ : Magnifique ? Tant que vous distinguez le "beau" et le "laid" vous n'avez rien compris ! Q : Nous ne comprenons même pas un peu ? Mâ : "Nous comprenons"... c'est sans intérêt tant que celui qui comprend et ce qui est compris demeurent séparés. Q : (...) et quand nous sommes oublieux ! Mâ : L'oubli ? Oubliez l'oubli. La mort doit mourir. Q : (...) et quand l'on se souvient ! Mâ : Se souvenir ? Alors vous gardez en tête. Rejetez plutôt.Déposez tout ça à Ses pieds. Je veux dire : demeurez dans l'expérience de ce qui est !
Question : Quels principes (tattva) composent le Soi ? De quoi est-il fait ? Est-il une chose créée ?Mâ : Il est fait de lui-même et par lui-même. Il n'est fait de rien qui ne soit pas lui, il n'y a rien d'autre que lui pour le faire.Question : Le Soi est immortel mais, quand le corps meurt, pourquoi est-ce que le Soi (l'âme) s'en va et le quitte ?Mâ : Le Soi n'a ni arrivée, ni départ.Question : Pourtant, le Soi s'éveille et s'endort ?Mâ : Non, non ! le Soi n'a ni éveil, ni sommeil. Il est éternel, omniprésent et immuable.Question : Alors qui est-ce qui quitte le corps à la mort ?Mâ : Au niveau de l'apparence, il semble que le Soi entre dans le corps et en ressorte selon les circonstances. Mais en réalité, le Soi ne connaît pas de changement. Il est éternellement béatitude.Question : Vos propos sont très difficiles à comprendre Mâ ! Mâ : Non ! Il n'y a aucune difficulté. Le Soi est par nature éternel et immuable.Question : Alors qu'est-ce qui a lieu devant nous quand une âme quitte son corps ou quand un enfant naît ? Aussi longtemps que nous sommes dans la condition présente, nous voyons cette allée et venue de l'âme et nous ne savons pas d'où elle arrive ni où elle s’en va.Mâ : Vous me demandez qui prend un corps, qui le quitte et aussi qui, maintenant, constate le phénomène de la naissance et de la mort. Je réponds que le Soi que j’ai décrit comme n’ayant ni allée ni venue, ce Soi est celui-là même qui semble s’incarner ou se désincarner ; et c’est encore Lui qui semble présentement voir, entendre... et constater la naissance et la mort, etc.Baba, explicitez ce que j'ai dit !Swâmi Prakashânanda : Du point de vue de l'ignorance, le Soi apparaît comme le sujet qui mange et qui boit, qui entend et qui voit... Mais du point de vue supérieur, le Soi n'a aucun de ces attributs, ni aucune de ces fonctions. Jamais il n'entre ni ne sort d'un corps. Pour lui rien ne commence, rien ne finit.De ce point de vue, il n'y a ni Homme emprisonné dans l'ego, ni Homme libéré de l'ego ; il n'y a ni guru, ni disciple, ni naissance, ni mort...Si on n’est pas capable de comprendre cette vérité, il faut croire que ce même Soi est aussi le Seigneur avec forme et que, quel que soit mon vœu, si je Le prie sincèrement, Il m'exaucera. Ainsi, si je Lui demande la compréhension de ce paradoxe, Il me le fera comprendre...C'est seulement du point de vue de l'ignorance que le Soi est dit venir en ce corps puis s'en aller, mais cela n'est pas vrai du point de vue de sa Vraie Nature. De ce point de vue, Mâ a dit hier qu'il est à la fois celui qui fait, celui qui pousse à faire et aussi celui qui semble bénéficier de ce qui a été fait.Mâ : Quelle est la relation entre l'ego et le Soi ? Comme le dit Hanuman : "Quand on est identifié à l'ego, il semble qu'on soit une parcelle du Soi ; mais quand on a abandonné l'ego, alors on n’est rien d'autre que le Soi."Quelle position voulez-vous assumer ?L'étincelle n'existe pas indépendamment du feu, l'étincelle n'est que du feu, et à proprement parler, seul ce feu existe vraiment. Il en va de même en ce qui concerne les rapports de l'ego et du Soi. C'est pourquoi j'ai dit que seul le Soi est réel.Mais pour réaliser cela, vous pouvez très bien vous considérer d'abord comme un dévot de Dieu. En procédant dans cette voie avec l'aide de votre guru, viendra un jour où vous réaliserez l'omniprésence du Seigneur. Et alors vous vous apercevrez que Celui dont vous étiez le dévot est aussi en vous. Cette réalisation de la non-dualité viendra par la grâce du guru et votre première affirmation "Je suis le dévot de tel Dieu" sera dépassée. Mais pour cela, il faut vous abandonner à votre guru et suivre son enseignement."Je suis Votre dévot, du point de vue du corps. Du point de vue de l'ego, je suis une partie de Vous. Et du point de vue du Soi, je suis Vous"prière d'Hanuman à Rama
Q : Mâ, vous venez de vous référer à vos visions du passé et du futur. Comment les avez-vous ? Les voyez-vous avec vos deux yeux physiques ou (en indiquant l’espace entre les deux yeux) avec le troisième œil qui est ici ?Mâ : Comment est-ce que je les vois ? Pourquoi pas ? Les yeux sont sur tout le corps. Ne savez-vous pas que tout est dans tout ? Les mains, les pieds, les cheveux, en fait chaque partie du corps peut devenir un instrument de la vision. Bien sûr, il est tout à fait possible de voir à travers les deux yeux que tout le monde possède ; et l’existence d’un troisième œil est également vraie. Cela peut vous sembler étrange, mais est cependant exact.Une fois, ce corps a vécu seulement de trois grains de riz quotidien pendant quatre ou cinq mois. Qui donc peut vivre si longtemps avec un régime si réduit ? Cela semble un miracle, mais il en a été ainsi avec ce corps. Il en a été ainsi, parce qu’il peut en être ainsi. La raison, c’est que ce que nous mangeons ne nous est pas du tout nécessaire. Le corps prend simplement la quintessence de la nourriture, le reste est évacué. En conséquence de la sadhana, le corps se met à être constitué de telle sorte que, bien qu’il ne prenne rien physiquement, il peut prendre de l’environnement ce qui lui est nécessaire pour sa subsistance. On peut maintenir le corps de trois façons sans nourriture : nous venons d’expliquer la première, la seconde, c’est que nous pouvons vivre d’air seulement. Car je viens d’indiquer qu’il y a tout en tout ; ainsi les propriétés des autres choses sont dans l’air également. Par conséquent, en n’inspirant que de l’air, on absorbe aussi l’essence des autres choses. Troisièmement, il peut arriver que le corps ne prenne rien du tout, mais que pourtant il soit maintenu inchangé en état de samadhi. Vous trouverez donc qu’en état de sâdhanâ, il est tout à fait possible de vivre sans ce que nous appelons nourriture. De la même façon, la sâdhanâ peut effectuer de telles transformations dans le corps qu’en vertu de celles-ci, chacune de ses parties peut assumer la fonction des yeux. »…Une dame fit remarquer : Mâ, je vous ai entendue une fois chanter et pleurer.Mâ : Il n’y a rien qui soit uniforme en ce corps. Svabhava, sa propre nature, suit son cours naturel. Le chant et les pleurs que vous mentionnez sont possibles à un certain stade de la sâdhanâ. Supposez que je m’assoie pour chanter. A cette époque mon idée était que c’était par la Grâce de Dieu que je prononçais Son Nom. Comme je continuais à répéter Son Nom, une autre idée m’a saisie et je pensais : « Hélas ! Je prie avec tant de ferveur et depuis si longtemps, et pourtant Dieu ne s’est pas révélé à moi ! » Ce sens de frustration m’a créé une douleur dans le cœur, et tout d’un coup mon visage s’est mis à être baigné de larmes. Ce sont, bien sûr, des états d’ignorance, car avec l’aube de la Connaissance même les prières et la sâdhanâ cessent.Quand les différents stades de la sadhana se sont manifestés à ce corps, quelle variété d’expériences je n’ai pas eues ! Parfois j’entendais distinctement : « Répète ce mantra » ! Quand je l’obtenais, un questionnement s’élevait en moi : "S’agit-il du mantra de Ganesh, ou de Vishnou ?"Ou quelque chose comme cela. De nouveau, une autre question se manifestait : « A quoi ressemble-t-il ? » En un instant, une forme se révélait. Chaque question trouvait sa réponse immédiate et il y avait une résolution immédiate de tous les doutes et méfiances. Samâdhi
Un savant dit à Mâ : "S'il n'y a que le Un, qui médite et sur quoi ?" Elle répondit : "Oui, quand il y a un méditant et un objet de méditation, on peut parler de méditation. Mais cette enfant-ci (elle-même) ne connaît rien aux prières, aux méditations, rien à toutes ces sortes de choses... C'est pourquoi ses pères, mères, amis qui s'engagent dans ces pratiques, le font aussi pour elle. »
Q : Pourquoi devons-nous fixer notre attention tout au long du chemin ? Mâ : L'attention aigüe est Lui et aussi le "pourquoi".
Question : Vous dites que tous les moments sont contenus dans cet Unique Instant Suprême. Je ne peux pas comprendre cela.Réponse : A l'instant de sa naissance, l'expérience de la vie est conditionnée : mais l'Instant Suprême qui se révèle au cours de la sadhana conduit à l'achèvement de l'action, à l'épuisement de son karma.L'absence de désir ne peut consommer que ce qui est combustible ; l'amour divin et la dévotion ne peuvent dissoudre que ce qui est soluble.Mais le moment où il n'y a ni combustion ni dissolution - ce moment est éternel. Essayer de saisir ce moment est tout ce que vous avez à faire.En réalité, c'est Cela - tout ce qui est perçu est Lui - comment pourrait-il être séparé de quoi que ce soit ? Il en est ainsi lorsque l'on est entré dans le courant, et alors le présent, le futur et le passé ne sont plus séparés. Derrière le voile se trouve la Réalité, mais devant vous se trouve le voile. Le voile n'existait pas auparavant, il n'existera pas non plus à l'avenir, et il n'existe donc pas vraiment maintenant. Dans un certain état, c'est ainsi.Le moment dont vous faites l'expérience est déformé, alors que le moment suprême contient la stabilité, la non-stabilité, tout - et pourtant tout cela est là et en même temps n'est pas là. Et puis il y a un autre état dans lequel la question du moment suprême et du moment fragmentaire ne se posera pas.
Q : Est-il nécessaire de s'en remettre à un guru ? Mâ : C'est vrai, on peut se suffire à soi-même. Mais si un guide donne la direction, ça aide !
Question : Il y a un frère étranger qui pose en anglais la question suivante à Mataji : Mâ, est-ce que vous dormez et est-ce que, dans votre sommeil, vous rêvez comme nous le faisons ?(...)Swâmi Prakashânanda : C’est une question qui vous avait été posée il y a très longtemps...Mâ : Oui, il y a très longtemps, et la réponse qui avait été donnée alors est identique à celle que je vais donner aujourd’hui. A celui à qui vient le sommeil, le rêve vient aussi ; ou encore, celui qui dort, celui-là rêve aussi.Mais l’état de veille est aussi une forme de rêve. La question qui vient d’être posée ainsi que ma réponse présente, tout cela fait partie du rêve qu’est le présent état de veille (jagrat svapna). Ce que nous faisons ici, poser des questions et y répondre, tout cela est aussi un rêve. Il faut s’en tenir à ma première proposition : c’est seulement celui qui dort qui rêve. Tout cela ne concerne uniquement que le corps. Voilà la réponse que j'avais donnée à ce disciple en ce jour lointain.Un autre jour, ce mahâtma qui s'appelait Purnânanda Baba me fit venir à son ashram et me reposa la question. On parla longtemps et il me redemanda : « Mâ, est-ce que vous avez des rêves, est-ce que vous dormez ? » Et je répondis : "Cet état de veille est un rêve autant que l'est le monde mental (mano rajya) que notre imagination produit. Mais pour celui qui est conscient de son propre Soi, il n'y a ni rêve, ni sommeil. Le rêve et le sommeil n'existent pas, car il est toujours dans l'état de veille véritable.
Q : Quel est le sens du mot ânandamayî ? Mâ : Depuis la nuit des temps ânandamayî a été l'épithète qui désignait Bhagavati (le Divin conçu en tant que Mère).änandamayî ["Tout de Félicité"] est en fait contenu en toutes choses. Aussi est-il dit que là où se trouve un homme, là est Shiva, et que là où est une femme est Gauri [Pârvatî, sa Shakti].
Q : Mâ, voir Dieu est-ce possible à notre époque ? Mâ : Pourquoi "à notre époque" ? C'est possible de tout temps ! Q : Je veux dire "pour de vrai", avec nos yeux ! Mâ : Bien sûr, aussi clairement qu'en plein jour. C'est sa nature. Si vous l'appelez, il apparaît. On nomme l'esprit humain jivatma (esprit individuel) et non pas paramatma (esprit cosmique). L'individu tourne en rond sur lui-même, entre naissance et mort. En eau morte, des germes nocifs se développent. Cette eau peut être purifiée. Le jivatma est en réalité paramatma. Votre doute que Dieu n'est pas en vous, vous isole et fait écran. Dégagez-vous de cet enfermement et Dieu sera là, révélé dans toute sa plénitude !
Question : Qu'êtes-vous en réalité ?Réponse : Comment une telle question peut-elle surgir dans votre cœur ? La vision des dieux et des déesses apparaît en fonction de la disposition héréditaire de chacun. Je suis ce que j'étais et ce que je serai ; je suis tout ce que vous concevez, pensez ou dites. Mais, plus précisément, ce corps n'est pas né pour récolter les fruits du karma passé. Pourquoi ne pas considérer que ce corps est l'incarnation matérielle de toutes vos pensées et idées ? Vous l'avez tous voulu et vous l'avez maintenant. Alors, jouez avec cette poupée pendant un petit moment. Il serait vain de poser d'autres questions à ce sujet.
A un moine, novice, qui était déprimé et qui pensait au suicide : Mâ : Comment un homme qui entretient des pensées de suicide peut s'attendre à devenir un sannyâsi ? L'idée de suicide n'entre même pas dans le mental de ceux qui se considèrent comme des candidats au sannyâsa. Un esprit de dépassement de soi extrême et de renonciation est l'attitude qui fournit l'aide la plus grande pour progresser vers cet état exalté. Soyez vrais dans vos paroles et évitez d'écrire des lettres. Ne parlez pas aux femmes, ni ne laissez votre regard s'attacher à elles.C'est en cherchant à se connaître qu'on peut trouver la Grande Mère de tout.Le saint Nom de Dieu est en lui-même le rite pour exorciser les influences indésirables. En présence du Nom de Dieu, les fantômes et les esprits mauvais ne peuvent exister.Écrivez-lui que son état occupe en fait très souvent le kheyâl de ce corps [la pensée de Mâ]. C'est à lui-même, par son propre effort ou sa propre volonté de développer un esprit fort et de laisser tomber son attitude négative, qui lui fait imaginer qu'il ne peut et ne sera jamais capable de réussir. Au contraire, il doit avoir la détermination que ce sera possible, et que le succès très certainement lui reviendra. Il doit se dire à lui-même : « En quelque état qu'il plaît à Dieu de me mettre, j’accepte : je m'abandonne à Celui dont je suis la créature, dont ‘ceci’ est le corps. » C'est tout. Avec un calme et une tranquillité parfaite, il doit passer la plupart de son temps allongé bien droit dans ce qu'on appelle 'la posture du mort', shavâsana, et répéter silencieusement son mantra au rythme de sa respiration. Il y a seulement un Brahman sans second — c'est ce qu'il doit réaliser. Écrivez-lui en langage simple et direct que pour lui, il n'y a pas besoin d'un intermédiaire.Ils imaginent que ce corps est loin, mais en fait il est toujours très, très près. Comment serait-il possible qu'il quitte quiconque ? Cette question de distance se pose simplement de leur point de vue. À chaque fois qu'ils ont des vacances, qu'ils viennent retrouver ce corps.Peu importe le travail qu'on fait, on doit l'effectuer correctement. Si l'on cultive l'habitude de faire bien toute chose, il y a bon espoir d'en faire de même sur le chemin spirituel. C'est Lui qui est l'action et c'est Lui qui est l'auteur de l'action et personne d'autre. Dans toutes les circonstances, on doit essayer de développer cette attitude d'esprit. La Vérité - dans la présence de laquelle l'illusion est reconnue comme illusion - la Vérité, Cela qui est, doit devenir ce qui nous est essentiel.
Question : Il est dit qu'une personne qui étudierait les Shastras (Ecritures), même avec une très grande foi, n'arriverait pas à la Libération sans la grâce de Dieu. Est-ce vrai ?Mâ : Cela veut seulement dire que celui qui étudie sans s'abandonner à Dieu ne peut pas obtenir de résultats spirituels. C'est seulement en renonçant à son moi que l'Homme peut gagner la Libération. Il lui faut donc faire le namaskar à Dieu. Voilà ce que je peux dire du point de vue de la pratique de la voie (sadhana). En ce qui concerne le point de vue des Ecritures, je laisse la parole à Baba Prakashânanda.Swâmi Prakashânanda : Mâ a expliqué le sens du mot "namaskar" de manière parfaite même du point de vue des Shastras, car où il y a mental, il doit y avoir samsara et il faut donc abandonner ce mental à Dieu pour en être libéré. Quand le mental est abandonné aux pieds du Seigneur, ce mental lui-même devient Dieu. Quand on a complètement renoncé à son mental, il n'y a plus de mental, il ne reste que Dieu. C'est pourquoi il est dit qu'en faisant simplement namaskar, on est lavé de tous ses péchés.Et c'est aussi pourquoi le namaskar est encore appelé pranam (abandonner son ego aux pieds du Seigneur).Voilà pourquoi il est dit dans le Ramayana que seul le pranam à Rama permet d'atteindre la Libération et non pas la simple étude des Shastras (Ecritures).Quand on pratique le japa d'un nom de Dieu avec concentration, alors ce nom devient le nom de son propre Soi. Et quand le disciple dit : "Je m'abandonne à Dieu", il perd son ego et s'établit dans le Soi. C'est pourquoi il faut pratiquer le namaskar à Dieu.Mâ : Excellent commentaire, Baba ! C'est là le vrai namaskar. Quand on pratique ainsi le namaskar, il faut observer qui salue et qui est salué. On arrive alors à réaliser que seul le Soi est. Question : Mais puisqu'un seul namaskar suffit à détruire tous les péchés, pourquoi devrions-nous en faire encore et encore ? Mâ : Le premier namaskar doit être fait pour la purification du mental ; et ensuite les autres pour devenir Un avec Dieu. sâdhanâ
(Sur le samyam ; la discipline complètement rassemblée et concentrée) Q : (...) j'ai aussi essayé de mettre en pratique les conseils. Mais il n'y a pas eu de résultats. D'autre part, il s'est avéré que toutes sortes de problèmes se sont intensifiés en ce jour particulier de samyam. Il n'y a pas d'expérience et de sentiments spirituels qui soient apparus. Au vu de tout cela, il me vient à l'esprit qu'il n'y a pas besoin de tout ce travail. Quand le moment viendra, tout surviendra automatiquement.Mâ : Je dirais que tu n'as rien fait concrètement de ton voeu de samyam. En effet, ton attention a toujours été dirigée vers le fruit. Si tu désires un résultat immédiat, qui te tombe dans la main comme cela, on peut considérer qu'effectuer un travail particulier, ou non, revient presque à la même chose. Tu ne veux pas te mettre en peine pour des sujets spirituels, mais tu ne recules jamais quand tu essaies d'obtenir une bonne réputation ou une reconnaissance sociale.Q : Dans ces domaines non plus, je ne fais pas grand-chose !Mâ : Cela non plus ne traduit pas un état élevé. Il n'y a pas d'efforts - pas d'enthousiasme vers quoi que ce soit, c'est de l'inertie ! Est-ce qu'il est bon de rester dans un tel état d'inertie ? Ce que l'on effectue pour le progrès spirituel doit être effectué avec un sens de ce qui est juste à faire. On ne doit pas penser à propos du résultat. Mais tiens pour sûr qu'il y aura certainement un résultat si un travail réel est effectué. En ajoutant même un centime après un autre, on arrivera à une roupie. Chaque action a son résultat. Pourquoi se limiter d'ailleurs au domaine de l'action ? Dans le domaine des sens aussi, voir quelque chose, toucher quelque chose — tout a une influence qui lui est propre. C'est à cause de tout ceci que ressort la question du satsang et de la bonne influence d'un endroit particulier. C'est à cause de cela aussi qu'un sâdhaka ne permet pas que son âsana, ses vêtements ou son lit etc. soient touchés par qui que ce soit. Les qualités de ce que nous mangeons et de ce que nous pensons nous pénètrent, et ces choses nous transforment également. sadhaka. Nous avons dit aussi auparavant que ce qu'on voit dans ce monde, si nous le faisons du seul point de vue du bonheur et de la peine, ne fera qu'augmenter le sens de servitude en nous. Si, en percevant les arbres, les montagnes, les fleurs etc. nous pensons : « Oh, comme tout cela est beau ! », les qualités de ces objets nous pénétreront et conséquemment, de plus en plus de sentiments nouveaux seront engendrés en nous. Mais, tout en percevant ces objets, si nous sommes capables de les accepter comme des formes différentes du divin, si nous sommes capables de considérer que le divin lui-même réside dans la forme de ces belles fleurs ou de ces beaux fruits, etc., c'est alors seulement que nous développerons des pensées pures. Ainsi, on ne doit rien voir ni faire avec une envie profonde pour les plaisirs du monde. Tant que vous n'êtes pas à l'abri des sentiments qui sont engendrés par de tels désirs, on ne peut pas même parler de salut. Bien sûr, par la grâce de Dieu, la racine de tous les désirs peut être détruite en un seul instant. Néanmoins, il s'agit d'un sujet différent. On doit plutôt avancer sur le chemin du développement progressif. De ce point de vue, il faut entretenir des sentiments purs à travers la répétition du Nom, le japa, et la méditation en fonction de son niveau.On ne doit pas se décourager en voyant qu'il n'y a pas de résultats rapides alors qu'on s'évertue à faire certains efforts sur ce chemin. Les samskâras, les empreintes du passé accumulées à travers de nombreuses vies ont créé à l'intérieur des masses de déchets. Tant qu'ils ne sont pas dégagés complètement, il n'y a pas d'espoir pour développer des sentiments divins. Cependant, on voit que même après un effort de quelques jours, certains peuvent réaliser quelque chose. On doit considérer dans ce cas que de telles personnes sont nées avec de bons samskara. Ainsi, leur progrès peut se déployer facilement. Si l'on continue à travailler, on obtiendra très certainement des résultats - on doit oeuvrer dans cet état d'esprit. Si l'on n'a pas de gourou, il n'y a pas de mal, car le gourou est déjà présent en tous. Si l'on continue à travailler, c'est Lui-même qui va venir Se manifester. Mais si l'on parle du point de vue général, c'est mieux de faire effort sous la protection d'un gourou.
Mâtâjî me disait souvent : "Ta véritable maison est ici ; tu retournes chez toi juste pour faire une petite promenade. »
Q: Que pensez-vous de ce dicton : "C'est par la pratique du silence que l'on atteint la connaissance" ? Mâ : Pourquoi un "par" ?Dire : "par" le silence on Le rencontre, n'est pas juste, car la Vision Suprême ne vient pas "par" quoi que ce soit ! La Vision se manifeste d'elle-même.
Question d’un sadhou : Mâ, est-ce que nous devons suivre le système des castes ? Mâ : Les gens se comportent selon ce qu'ils préfèrent : qu'en pensez-vous ? Le sadhou : Je pense qu'on doit observer les règles. Mâ : A ce moment-là, il est juste pour vous d'en faire ainsi. Le sadhou : Je me déplace avec des ascètes, ils n'observent aucune règle, cela me pose problème.Mâ : Qui êtes-vous ? Le sadhou : Je suis un brahmachâri. Mâ : Alors, vous devez suivre les règles et les coutumes liées à votre état. Maintenez votre propre individualité. Laissez les autres ascètes faire comme ils veulent.
Q : On dit que Dieu est tout en tout. Rien n’arrive sans qu'Il ne le veuille. Ainsi donc, pourquoi devrait-on nous blâmer pour nos péchés ? Mâ : Tout est Lui seul. Bien et mal sont aussi Lui-même. Il ressent de la joie dans le bien qu'il fait et c’est lui-même qui souffre des conséquences des mauvaises actions. Je vous vois comme Lui qui est en train de dire qu'Il souffre. Il est heureux, et Il est misérable. Tel est son jeu, lîlâ, depuis la nuit des temps. Q : Quelle est l'utilité de toute cette lutte ? Mâ : Elle est très utile. Un enfant, tandis qu'il étudie, ne comprend pas combien de connaissances il est en train d'acquérir. Quand il a de bonnes notes à ses examens, ils se sent heureux. De même, quand le temps viendra, vous vous rendrez compte de combien de progrès vous avez fait. Continuer à vivre dans le souvenir de Dieu. Ce qui est agréable, preyas, est bon en apparence ; ce qui est réellement bon, shreyas, est en apparence difficile et désagréable. Il est nécessaire de rendre ce qui est réellement bon agréable aussi. Q : Si quelqu'un se tourne vers la religion dans ses vieux jours, est-ce qu’il sera capable de maintenir un calme de l'esprit à l'heure de la mort ?Mâ : Il y a des attirances et influences innombrables qui déterminent le style de vie d'une personne, on ne peut donc rien dire en ce qui concerne sa dernière heure. Ce corps dit : tout est possible, il n'est donc pas bon de restreindre sa vision.
Question : Nous vous entendons souvent dire : "Pensez à Dieu."Mais Dieu est sûrement impensable et sans forme.Ce à quoi on peut penser doit avoir un nom et une forme et ne peut donc pas être Dieu.Réponse : Oui, sans aucun doute, Il est au-delà de la pensée, de la forme et de la description, et pourtant je dis : "Pensez à Lui !"Pourquoi ?Parce que vous êtes identifié à l'ego, parce que vous pensez être celui qui agit, parce que vous dites : "Je peux faire ceci et cela", et puisque vous vous mettez en colère, que vous êtes avide, et ainsi de suite, vous devez donc appliquer votre "moi" à la pensée de Lui.Il est vrai qu'Il est sans forme, sans nom, immuable, insondable.Pourtant, Il est venu à vous sous la forme du Son éternel ou de la descente de Dieu sous la forme du Verbe, ou sous la forme d'un Avatar. Ceux-ci aussi sont Lui-même et par conséquent, si vous vous en tenez à Son nom et contemplez Sa forme, le voile qui est votre "moi" s'usera et alors, Lui, qui est au-delà de la forme et de la pensée, sera...Vous pensez que vous vous engagez dans la sadhana, mais en réalité c'est Lui qui fait tout, sans Lui rien ne peut être fait. Et si vous vous imaginez que vous recevez en fonction de ce que vous faites, ce n'est pas correct non plus, car Dieu n'est pas un marchand, avec Lui il n'y a pas de marchandage.
Question. Vous dites qu'il y a de la stabilité dans le mouvement et du mouvement dans la stabilité. Qu'est-ce que cela signifie ?Réponse : Lorsque la graine s'unit à la terre, lorsque les deux se sont mélangés, à ce moment-là, il y a immobilité. Mais le processus de germination s'enclenche immédiatement après et cela implique certainement le mouvement. Le mouvement (ou déplacement) signifie ne pas rester en un seul endroit. Pourtant, elle était à un seul et même endroit.Pourquoi était-elle ?Il l'est toujours.Chaque étape de la croissance d'un arbre représente un point de stabilité, mais elle est aussi passagère. Encore une fois, les feuilles poussent puis tombent, ce qui n'est pas le même état : il est et il n'est pas, car après tout, il s'agit d'un seul et même arbre. L'arbre contient potentiellement le fruit, c'est pourquoi il le donnera - "il le donnera" signifie "il le fait". Aucune comparaison n'est jamais parfaite à tous égards.En réalité, il n'y a rien d'autre que l'unique Moment depuis le début.De même qu'un seul arbre contient un nombre incalculable d'arbres, d'innombrables feuilles, un mouvement infini et des états statiques innombrables, de même un moment contient un nombre infini de moments et dans tous ces innombrables instants se trouve le moment unique.Regardez, maintenant, à ce moment précis, il y a du mouvement et du repos.Pourquoi donc devriez-vous vous préoccuper de la révélation de l'Instant ? Parce que, induit en erreur par ta perception de la différence, tu te considères, ainsi que chaque chose dans le monde, comme séparée du reste.C'est pourquoi, pour toi, la séparation existe. Le sentiment de séparation dans lequel vous êtes pris - c'est-à-dire le moment de votre naissance - a déterminé votre nature, vos désirs et leur réalisation, votre développement, votre recherche spirituelle - tout. Par conséquent, le moment de votre naissance est unique, le moment de la naissance de votre mère est également unique, de même que celui de votre père ; et la nature et le tempérament de chacun des trois est unique.Chacun d'entre vous, selon sa propre ligne de conduite, doit saisir le moment, l'instant qui lui révélera la relation éternelle par laquelle il est uni à l'Infini : c'est la révélation de l'Union Suprême. L'Union Suprême signifie que l'univers entier est en vous et que vous êtes en lui, et d'ailleurs il n'y aura plus lieu de parler d'univers, car alors il n'existera plus. Que vous disiez qu'il existe ou qu'il n'existe pas, ou qu'il est au-delà de l'existence et de la non-existence, ou même au-delà - comme vous voulez : l'important est qu'il se révèle, quelle que soit sa forme.Après avoir trouvé ce "Moment", à ce moment-là - lorsqu'il est trouvé - vous connaîtrez votre Soi. Connaître son Soi impliquerait la révélation à ce même instant de ce que sont en réalité votre père et votre mère - et l'univers entier. C'est cet instant qui relie l'ensemble de la création.Car se connaître soi-même ne signifie pas seulement connaître son corps, cela signifie la pleine révélation de Ce qui est éternellement - le Père, la Mère, le Bien-aimé, le Seigneur et le Maître Suprêmes - le Soi.Au moment de votre naissance, vous ne saviez pas que vous étiez venu au monde. Mais lorsque vous avez saisi l'instant suprême, vous parvenez soudain à savoir qui vous êtes vraiment. À cet instant, lorsque vous aurez trouvé votre Soi, l'univers entier sera devenu le vôtre. De même qu'en recevant une graine, vous avez potentiellement reçu un nombre infini d'arbres, en capturant et en réalisant l'Instant Suprême, rien n'est laissé sans suite.Chacun a son propre chemin. Certains avancent sur la ligne du Vedanta, mais au fur et à mesure qu'ils progressent, ils trouvent que le chemin d'un Voyant s'ouvre à eux. Pour d'autres, dont la pratique spirituelle, le culte ou le yoga se déroulent à l'aide d'images et d'autres aides intermédiaires, ce même chemin peut également être révélé. D'autres encore, guidés par des voix et des locutions venues de l'invisible, n'entendent d'abord que des sons, mais parviennent progressivement à entendre un langage parfait qui traduit toute la signification des pensées et des idées exprimées. Au fur et à mesure, il devient évident que ces voix émergent de son propre Soi et que c'est Lui-même qui se manifeste de cette manière particulière. Quelle que soit votre ligne d'approche, en temps voulu, le chemin d'un voyant ou un chemin similaire peut s'ouvrir à vous sous une forme ou une autre. Mais à quel moment cela se produira, et à qui, est au-delà de la connaissance de la personne ordinaire.Supposons maintenant qu'un homme suive sa propre voie spécifique, qui se trouve être le culte d'une divinité ? Lorsqu'il en a la vision, s'agit-il uniquement de la divinité particulière qu'elle représente, ou ne fait-il pas également référence à la forme abstraite du Soi ? Il devient clair que le Suprême est présent aussi bien dans la forme abstraite du Soi que dans la forme concrète de la déité.Quelqu'un qui, par la méthode du Vedanta Advaïta, s'est fondu dans le Soi de manière naturelle, réalisera que, de même que l'eau est contenue dans la glace, la Réalité Suprême peut être trouvée dans l'image. Il en viendra alors à voir que toutes les images sont en réalité les formes spirituelles de l'Unique. Car ce qui est caché dans la glace, c'est l'eau, bien sûr. Par conséquent, lorsque nous parlons du Tout, de l'Universel, il y a des obscurcissements, des voiles, des degrés de dévoilement et ainsi de suite, comme la glace solide et la glace fondante.Alors que dans le Soi pur, il ne peut être question d'étapes, avec la glace, même si elle fond, il y a potentiellement la possibilité qu'elle existe à nouveau en tant que telle, ici ou ailleurs dans le futur. Par conséquent, pour Lui, qui se manifeste Lui-même sous la forme de la glace, il ne peut être question d'éternel ou de non-éternel.Ainsi, lorsqu'on parle de Dvait-advaita (non-dualisme et dualisme, en même temps), les deux sont des faits. Tout comme vous êtes à la fois père et fils. Comment peut-il y avoir un fils sans père, ou un père sans fils ? On voit ainsi qu'aucun n'est moins important que l'autre et qu'il ne peut y avoir ici de distinction entre le supérieur et l'inférieur. Chacun des deux points de vue est complet en soi.Ainsi, l'eau et la glace participent toutes deux de la nature de l'éternité, De même, il est aussi indubitablement avec forme qu'il est sans forme. Lorsqu'Il a une forme, que l'on peut comparer à la glace, Il apparaît revêtu d'une infinité de formes et de modes d'être différents - qui sont en fait de nature spirituelle.Selon la voie d'approche que l'on emprunte, une forme particulière est mise en avant.A travers chaque secte religieuse, Il se donne à Lui-même, et la valeur de chacune de ces sectes pour l'individu est qu'elles indiquent chacune une méthode différente de connaissance du Soi. Lui seul est aussi bien l'eau que la glace. Qu'y a-t-il dans la glace ? Rien d'autre que de l'eau.Sur le plan où Dvaitadvaita existe, la dualité et la non-dualité sont des faits :exprimé à partir de cette position, il y a la forme aussi bien que la liberté de la forme.Encore une fois, lorsqu'on dit qu'il y a à la fois dualité et non-dualité, à quel niveau de conscience ce genre d'affirmation correspond-il ? Il existe certainement un état où la différence et la non-différence existent simultanément - en toute vérité. Il est autant dans la différence que dans la non-différence. Ne voyez-vous pas que, de ce point de vue mondain, vous supposez de toute évidence qu'il y a des différences ?Le fait même que vous vous efforciez de trouver votre Soi montre qu'il doit y avoir en vous un sentiment de séparation et que, conformément à la manière dont le monde se comporte, vous vous considérez comme séparé. De ce point de vue, la différence existe indubitablement.Mais alors le monde se dirige inévitablement vers la destruction (nasha), puisqu'il n'est pas le Soi (na sva), ni Lui (na sha), il ne peut durer éternellement.Pourtant, qui est celui qui apparaît même sous l'apparence de l'éphémère ? Cela implique qu'Il se manifeste éternellement, affichant désir et qualité, mais aussi sans forme ni qualité ; et plus encore, cela implique qu'il ne peut être question d'attributs et d'absence d'attributs, puisqu'il n'y a que l'Unique sans second.Vous parlez de l'Absolu comme de la Vérité, de la Connaissance, de l'Infini.Dans le non-dualisme pur, aucune question de forme, de qualité ou de prédiction - qu'elle soit affirmative ou négative - ne peut se poser. Lorsque vous dites : "Il est seulement ceci" et ensuite "Il est aussi ceci". Vous vous êtes confiné dans les limites du mot "aussi" et, par conséquent, vous assumez la séparation de la chose à laquelle vous faites référence.Dans l'Un, il ne peut y avoir de "aussi".L'état d'unité suprême ne peut être décrit comme Cela et aussi comme quelque chose d'autre que Cela.Dans l'Absolu sans attribut, il ne peut y avoir de qualité ou d'absence de qualité ; il n'y a que le Soi unique et rien d'autre que le Soi.Supposons que vous croyiez qu'Il a une qualité, qu'Il est incarné ?Vous vous concentrez entièrement sur cet aspect de Lui ; alors l'absence de forme n'existe pas pour vous - c'est un état.Il y a un autre état, où Il apparaît avec des attributs ainsi que sans.Il y a encore un autre état (ces états ne sont pas progressifs mais chacun est complet en lui-même), où la différence et la non-différence existent, les deux étant impénétrables, et où Il est au-delà de toute expression.Tout ceci et tout ce qui a été dit ci-dessus se trouve dans l'État Suprême, dont on dit que même si le Tout est pris du Tout, le Tout reste le Tout.Il ne peut y avoir ni ajouts ni soustractions ; l'intégralité du Tout reste intacte. Quelle que soit la ligne que vous suivez, elle en représente un aspect particulier. Chaque méthode a ses mantras, ses idées et ses états, ses croyances et ses rejets. Dans quel but ?Pour Le réaliser - votre propre Soi.Qui ou quoi est ce Soi ?Selon votre orientation, vous Le trouverez - qui est votre propre Soi - comme un serviteur parfait par rapport à son maître, comme une partie par rapport au Tout, ou simplement comme le Soi unique Atma... . .
Q : Comment atteindre l'état d'union ? Mâ : (en souriant) Etes-vous conscient d'un état de séparation ? Pour parler sérieusement, la pensée même : "Comment puis-je m’unir avec lui", "Que dois-je faire pour le connaître", vous montrera le chemin qui mène à l'obtention du but.
(un haut fonctionnaire du gouvernement est venu visiter Mâ Anandamayî.) Question : Je n'ai aucune foi, et je ne vois pas comment cela pourrait changer ! Qu'en pensez-vous ? Mâ : vous dites que vous n'avez aucune "foi " : eh bien, établissez-vous fermement dans cette conviction ! Car, où est le "non" est fatalement le "oui" !Qui peut prétendre être au-delà de la négation de l'affirmation ? La foi est un geste fondamental, une impulsion naturelle à l'être humain, la foi en Dieu en découle. La vie humaine est ainsi faite que personne ne peut dire "je ne crois en rien", vous croyez toujours quelque chose ! Le mot manush (humain) est constitué de man (esprit) et hush (conscient) ; cela induit qu’il n'y a pas d'humanité sans esprit ouvert et sans vigilance, cela montre que le penchant naturel de l'être humain est de prendre pleinement conscience de la réalité.Quand les enfants apprennent à lire et à écrire, et doivent s'attendre à être corrigés ! Dieu aussi "corrige". C'est la preuve qu'Il prend soin des humains ! Ces corrections déplaisent ; en fait, elles transforment les cœurs et mènent à la paix. En compromettant des satisfactions ordinaires, elles font cheminer vers la Joie suprême.Le corps humain survit par un perpétuel va-et-vient de la respiration. Quel inconfort ! De même, dans la vie, vous pouvez circuler en touriste qui va, vient, saute d'un lieu à l'autre, d’une distraction à une autre... Ou bien être un pèlerin lié son être profond et qui avance vers sa vraie demeure : la Pleine Connaissance.Les déconvenues viennent parfois troubler votre progression ! Tant que la véritable demeure n'est pas rejointe, les désagréments sont inévitables.Le sens de la séparation est la cause-racine de tout malaise. Il est fondé sur un quiproquo : la croyance en la dualité.On nomme ainsi le monde, du-niya, "fondé sur la dualité".Puisque les croyances humaines dépendent grandement du contexte environnant, mieux vaut choisir la compagnie des sages ! La foi est confiance en l'être. La méfiance se fonde sur un non-être pris pour l'être. Parfois l'Être Pur se révèle sans condition. Parfois il se manifeste en réponse à une quête ardente. Dans un cas, la révélation est spontanée, dans l'autre, elle vient après l'effort ; chaque fois, selon Son gré.L'homme se prend volontiers pour le "manager", alors que tout est dirigé de "là-bas"."Là-bas" les décisions sont prises, depuis la "maison-mère" !Et vous dites "je fais" ; comme c'est drôle !Quand malgré tous vos efforts, vous ratez votre train, cela montre que vous ne contrôlez pas toutes les situations... Ce qui arrive à chaque instant, est fixé par Lui ; c'est Lui qui arrange tout ! Un lien sans fin unit Dieu et l'homme. Dans Son Jeu, Il est parfois contrariant, Il semble aller contre ! Il n'en est pas ainsi, car la relation est éternelle.D'un autre point de vue, il n'est pas question de dire même : "relation". Quelqu'un venu rencontrer "ce corps", se présenta ainsi : - Je suis pour vous un nouveau venu !Il reçut cette réponse : - Toujours nouveau ! Toujours ancien !Les lampes du monde s'allument et s'éteignent. Il est une lumière éternelle qui ne peut passer. Cette lumière permet de percevoir les lumières extérieures et toute chose dans l'univers. Parce qu'elle luit en vous, vous voyez. Parce que la Connaissance suprême réside en vous, pouvez acquérir les autres formes de connaissance. L'esprit est comme la racine d'une plante : irrigué, toute la plante est désaltérée.Parfois vous vous exclamez que vous n'en pouvez plus ! Mais aussitôt rentrés chez vous, vous vous sentez bien !Si vous avez l'esprit à "vos" affaires, aucun problème !En réalité, toute affaire est votre affaire. Comment allez-vous comprendre cela ?En réalité le monde entier est vôtre ; il est votre propre nature, votre identité véritable ; mais vous le percevez séparé de vous, comme lorsque vous rencontrez "les autres" !La non-séparation comble.L'exclusion rend misérable.Percevoir la dualité entraîne conflits, douleurs, luttes, mort.Mon ami, mets-toi en chemin !
Atal Babu : Ma, à chaque fois que je vous pose une question, vous demandez la permission de répondre à quelqu'un d'autre, mais un fils a toujours envie de communiquer directement avec sa mère. Mâ : Ne demandez-vous pas la permission à votre Guru pour faire tout ce que vous avez à faire ? Atal : Certes, et je demande même la permission avant de dire quelque chose ! Mâ : Ne parlez pas alors de quelqu'un d'autre (ce qui veut dire que non seulement Ma considère son mari comme son guru, ainsi que le conseille la tradition indienne, mais qu'elle estime qu'il n'est pas différent d'elle-même.)
Q : Mataji, Madame Desjardins souhaite savoir ce que vous voulez dire par « vipad diya tini vipad haran karen », par l'adversité Il détruit l'adversité. Mâ : Puisque vous dites cela, parlez-nous d'abord des sens possibles que vous avez présents à l'esprit. Denise D : Etre un individu signifie en soi souffrance puisque cela veut dire lien, séparation du Un ; mais plongé qu'il est dans les plaisirs du monde, l'individu n'est pas conscient de sa souffrance. Ainsi donc, Dieu envoie les chagrins et l'adversité pour qu'on puisse s'éveiller et réaliser le fait de sa misère innée. Mâ : En effet, vous voyez que le bonheur de ce monde ne dure pas et vous vous mettez donc à chercher un bonheur qui dure. Quel autre signification voyez-vous ? Denise D : Cela veut aussi dire qu'il envoie des problèmes pour éviter une grande catastrophe. Mâ : Oui, il apparaît parfois qu'une grande catastrophe est karmiquement inévitable mais elle est évitée ou atténuée par une plus petite. Le fait est aussi qu'on doit endurer les souffrances dues à son karma, mais une fois que c'est passé, on en est débarrassé. De cette façon aussi, la souffrance est utile. D'autre part, si survient une grande difficulté, on est obligé de se tourner vers Dieu puisqu'on se sent complètement incapable d'y faire face. Dans de telles circonstances, même si quelqu'un a des doutes sur l'existence de Dieu, il va se mettre à Le prier
Je demandai à Mâ: " Si j'étais un sannyâsin, pourquoi dois-je peiner autant à présent ? " Elle répliqua: " Aussi longtemps qu'on n'a pas épuisé le fruit de son karma,on doit continuer le travail qui n'est pas terminé. "
Q : La liberté est-elle une illusion ? Mâ : Non, l'homme est libre. Q : Mais l'homme est capturé par son "ego", et l'"ego" est illusoire. Comment un tel homme peut-il être libre ? Mâ : En effet, une personne identifiée à son mental et à son corps n'est pas libre. Mais l'Homme véritable (Atimanus) est parfaitement libre !
Q : Mais ne dites-vous pas Hari kathâ hi kathâ aur dab vrithâ viathâ : on doit parler de Lui seul, tout le reste n’est que vanité et souffrance. S’il n’y a que le Un-sans-second, comment peut-il y avoir des paroles et un discours ? Mâ : Demeurez seulement en Lui, habitez seulement en Lui ! On ne peut Le laisser de côté, bien qu’on puisse essayer de L’exclure. Il est toujours là, mais si vous Le reconnaissez, Il sera aussi là sur le plan où les conversations et les discussions existent.
Q : Si personne ne peut faire quoi que ce soit en dehors de la volonté de Dieu, pourquoi devrais-je souffrir ou bénéficier des conséquences de mes actes mauvais ou vertueux ? Mâ rit et dit : Mâ : Vous croyez fermement que rien ne peut survenir sans la volonté divine, n’est-ce pas ? Il répondit par l’affirmative. Mâ : A ce moment-là, il n’est pas question que Baba ait des actions mauvaises ou vertueuses ; mais comme la question s’est posée en vous, je dirai que vous n’avez pas la volonté ferme que rien ne peut survenir sans la volonté de Dieu. Le monsieur fut d’accord avec ce qu’affirmait Mâ. Elle ajouta : Mâ : la foi est toujours aveugle. Par la suite elle devient évidente, comme je vous vois et vous me voyez, mais au départ vous commencez par la foi aveugle et ensuite vous entrez le royaume de l’expérience. Vous devez lire, Baba. Qu’est-ce que lire ? Je ne me réfère pas à la lecture des livres ; mais de même que les livres nous donnent des connaissances sur des sujets extérieurs et aident à transformer même un enfant ignorant en un savant compétent, de même il est un livre au fond de chacun d’entre nous. Essayez de lire ce livre. En le lisant vous n’aurez plus aucun doute sur quelque sujet que ce soit et les questions ne s'élèveront plus en vous ; vous comprendrez par vous-même ce sujet sur lequel vous m’avez interrogée.
Q : Mâ, pourquoi perdez-vous votre temps avec nous ? Nous n'avons aucun appétit pour ce que vous nous proposez comme chemin de vie ! Mâ : Vous êtes dans le vrai ! Mais vous conviendrez que le manque d'appétit est un signe de mauvaise santé ! (rires) Vous pouvez retrouver votre bonne santé en suivant une diète et en prenant quelques médicaments. La diète : fréquenter des gens éclairés (satsang), lire de bons livres. Les médicaments : vos prières (japa). Que ça vous soit agréable ou non, préservez un petit moment chaque jour pour chanter un nom de Die (nama japa). Vous verrez, votre appétit se réveillera !
Un jour, Jamini Bâbou dit à Mâ que les buissons d’épineux près de la chambre de Shrî Mâ à Shabagh étaient devenus des arbustes de santal ; cela s'était passé en 1944. Mâ : Voyez comme la création divine est merveilleuse ! Les animaux, les oiseaux, les êtres humains, les arbres, les plantes, les insectes, répondent à l'atmosphère ambiante chacun à leur manière, différemment. La capacité d'imbiber les vibrations ou de les rejeter n'est pas uniforme. Ainsi, par exemple, cent personnes écouteront un discours, et il y en a également qui sont très éduqués parmi eux. Certains obtiennent une connaissance profonde de ce discours, d'autres ne sont pas touchées ; ici, la question de l'éducation ne se pose pas. La compréhension dépend de ses samskâras intérieurs, des conditionnements passés. De même en va-t-il dans le royaume des animaux ou de la végétation. Ne les banalisez pas en disant qu'ils ne sont pas intelligents. C'est Lui Lui-même qui habite dans toutes les formes de la création.
Q : Est-il bon d'être toujours en demande vis-à-vis de Dieu ? Mâ : La meilleure demande est Dieu lui-même.
Q : Peut-on déposer aux pieds du Seigneur ce qu’on fait au bureau, dans ses affaires, etc.?Mâ : Efforcez-vous d’exécuter tout travail dans un esprit de consécration. Essayer de s’abandonner est tout autre chose que l’abandon qui arrive sans effort. De même que faire du japa n’est pas du tout la même chose que le japa qui arrive spontanément. La pratique constante de l’abandon à Dieu amènera finalement à s’abandonner à Lui.Q : Pourquoi le mental est-il instable même après avoir prononcé le vœu de sannyâs ?Mâ : Parce que votre indifférence aux plaisirs du monde n’est pas encore parvenue à maturité. Consacrez chaque parcelle de votre énergie et de votre force à essayer de réaliser Dieu. Tout ce que fait Dieu est parfait. Puisque vous avez obtenu cette bénédiction qu’est le corps humain, utilisez-le à atteindre la réalisation de Dieu. Essayez de toutes vos forces et vous réussirez sûrement. Beaucoup de gens ont l’habitude de regarder en arrière tandis qu’ils avancent. Ne revenez pas sans cesse sur le passé, car cette habitude freinera votre progrès. Continuez votre travail sans vous préoccuper des résultats. Ne sollicitez pas Dieu sans cesse ! Sans aucun doute vous récolterez les fruits de votre labeur. Si vous méditez concentré sur un seul but, Dieu se révèlera certainement à vous. Utilisez les pouvoirs de votre mental et de votre ego pour accomplir votre sâdhanâ. Dépêchez-vous de vous engager dans les exercices spirituels, et la lumière viendra à vous. Ne vous souciez pas des résultats de ce que vous entreprenez. Brûlez vos désirs au feu du discernement et du renoncement, sinon faites-les se dissoudre dans la dévotion. Utilisez un de ces deux moyens.Q : Lequel est le meilleur ?Mâ : Cela dépend de ce qui convient le mieux à chaque personne. Ce qui est consumé par le discernement et le renoncement peut l’être aussi par la dévotion.Q : Mes désirs n’ont ni envie de brûler ni de se dissoudre. Que faire ?Mâ : Celui qui prétend ne pas vouloir, en réalité le veut. La nature même de l’homme est de vouloir. Pourquoi êtes-vous pris au filet ? Ce n’est pas dans ce filet que votre désir s’apaisera. sannyas, sadhana
On demanda à Mâ : " Une personne qui a vu Dieu peut-elle Le faire voir aux autres ? " Elle répliqua qu'on ne pouvait avoir Sa vision que lorsque le temps était venu. Celui qui a lui-même cette vision peut aider les autres dans ce sens seulement jusqu'à un certain point. La vision elle-même n'est possible que par la grâce de Dieu.
Mâ : Celui qui cherche Dieu ne doit pas critiquer ou dire du mal des autres. Si vous voyez quelqu'un, n'essayer pas de l'étiqueter "bon" ou "mauvais". Sinon, votre attrait pour Dieu en sera diminué et vous aurez la tentation de vous auto-glorifier. Mieux vaut regarder en dedans de soi-même. Q : Comment puis-je me débarrasser du sens de 'moi' et de 'mien' ?Mâ : Effacez ce 'a' au début de 'amar' (mien), ce qui restera 'mar' signifie 'appartenant à la Mère, de la Mère'...Les cinq organes d'actions et les cinq sens peuvent faire leur travail, mais restez fixés sur le nom ; à ce moment-là, votre ego s'atténuera progressivement. Quand vous sentez que le mantra commence à se réciter spontanément à l'intérieur, cela veut dire également que l'ego diminue. Q : Ma, vous avez atteint le sommet de la sadhana avez-vous vraiment besoin d'observer toutes ses règles qui sont si strictes. Mâ : Il faut bien que je demeure en ce monde ; le contrôle de soi est nécessaire pour que l'ego ne prenne pas le dessus. (Ma veut donner l'exemple aux autres, car en tant que sage elle est prise comme une référence). sâdhanâ
Question : Nous avons accepté une personne comme guru. Mais comment pouvons-nous savoir qu'elle nous a accepté elle-même comme disciple ?Mâ : Si vous doutez de votre guru, c'est que vous ne l'avez pas complètement accepté.Question : Si le guru n'est plus sur cette terre ou s'il est trop loin pour qu'on puisse le rencontrer physiquement, comment faut-il faire ?Mâ : Vous devez observer ses enseignements (upadesh).Question : Comment le mantra que nous avons reçu de notre guru peut-il nous protéger ?Mâ : Le mot mantra signifie "ce qui protège le disciple qui le contemple tout le temps" .(...)Mâ : Comprenez que le guru réside toujours avec le disciple. Où est le disciple, là se trouve le guru.Question : Dans la Guru-Gîtâ, il est dit que le maître accorde à la fois la prospérité ou la jouissance dans le monde et la libération spirituelle. Mais ces deux choses sont contradictoires. Comment devons-nous donc comprendre cette affirmation ?Mâ : La plus grande jouissance, c'est la Libération !
Q : Comment se fait-il que la multiplicité ait pu se disperser à partir du Un ? Mâ : Disperser ? Mais le Un est là ! Q : N'est-ce qu'un jeu d'apparence ? Mâ : Votre question détient la réponse.
Madame M. a demandé ce que signifiait vraiment la doctrine chrétienne du salut par la foi dans le Christ sanctifié. Mâ : Il y a bonheur et souffrance, péché et vertu, vie et mort : ces couples d'antagonismes sont la croix sur laquelle le Christ est crucifié. Mais il est la vérité éternelle qui transcende la dualité, c'est pourquoi il a souri sur la croix. C'est ce que nous devons faire. C'est là notre sauveur. C'est aussi la voie hindoue. C'est aussi l'idéal des rishis.Méditez sur le Christ en tant que lumière du monde, la lumière intérieure comme la lumière extérieure du soleil et de la lune. Tous sont en lui et Il est dans tous. Il est la lumière entre vos sourcils. Si pendant la méditation vous avez des visions de Kali, Durgâ, Mâ, Shiva, considérez-les également comme des formes du Christ et non pas comme des formes distinctes de lui. Si vous rencontrez un grand être spirituel, dites-vous : "C'est le Christ qui s'est révélé à moi sous cette forme même". Toutes les formes sont ses formes. Il est vaste, et n'est pas uniquement limité à la forme de Jésus. Considérez votre demeure comme celle du Seigneur. Brûlez de l'encens et réservez un siège spécial pour la méditation. Méditez et lisez des textes sacrés. Laissez vos enfants vivre leur vie et passez la vôtre en contemplation.
Question : S’il vous plaît, Mâ, expliquez-moi comment il faut méditer.Mâ : Selon la méthode qui vous a été enseignée par votre guru.Question : Il y a beaucoup de gurus. Ils enseignent des méthodes de méditation différentes ; mais ici, en face de vous, nous sommes vos élèves. Expliquez-nous comment méditer ; quelle est votre méthode spécifique ?Vous avez dit à plusieurs personnes que leur manière de méditer n'était pas correcte, car ils bougeaient la tête et ne gardaient pas un mental calme. Donc, quelle est la bonne méthode ?Mâ : En jouant d'un instrument de musique on obtient un certain son.Les gens ont des capacités différentes d'entendre le son, mais le son reste le même. De la même manière, le Soi (âtman) est Un comme le son d'un instrument, mais la capacité de le réaliser est différente selon les individus.En ce qui me concerne, j'enseigne comme j'ai été enseignée par mon guru ; et mon guru est le Soi omniprésent ; or, ce guru enseigne de manière directe...Quand vous rencontrez un guru, vous devez imaginer qu'il est le Soi, et qu'il a pris cette forme pour vous enseigner.(...) quand on accepte que le guru c'est le Soi, alors il faut demeurer sans objet. C'est ça la méditation. Mais il y a ici tellement de gens différents, avec des impressions différentes (vasanas), des tendances latentes différentes (samskaras), des traditions et des psychismes différents ! Comment serait-il possible d'enseigner une méthode de méditation convenant indifféremment à tous ?(...) Continuez la méthode à laquelle vous êtes habitué... (...) Chacun doit s'efforcer d'être sans objet (autre traduction possible : de cesser l'identification avec tout objet). atman , samskâra
Q : Quel est le moyen de stabiliser le mental ? Ceux qui ne connaissent rien et n’ont pas de guru, quelle sâdhanâ doivent-ils choisir ? Comment comprendront-ils la sâdhanâ dont ils ont besoin? Mâ : Voyez-vous, de la même manière qu’on consacre de grands efforts à apprendre à lire et écrire à de tout petits enfants, et par la suite ils deviennent très instruits, de même il faut faire effort pour enseigner cet enfant qu’est le mental. Tout comme la nature du mental est l’instabilité, sa nature est également la stabilité. Il désire la paix autant que possible [ou “la paix réelle”, yathârtha shânti], à cause de cela, il ne la trouve pas dans aucun des objets du monde et il ne cesse de courir.En étant vide, tu peux devenir “blanc” (shveta), ou en te dissolvant à l’intérieur de tout, tu peux aussi devenir blanc. Cette couleur est la synthèse de toutes les autres et pourtant n’a pas de forme, elle est la non-forme des formes. Pour devenir blanc, il faut être droit et direct (sidha). Si tu t’efforces d’être blanc comme le lait à l’intérieur et à l’extérieur en t’appuyant sur la vérité et la simplicité, tu sera heureux, et tu rendras les autres heureux. Le signe le plus direct qu’on est devenu simple et blanc, c’est quand on est détaché. Engage-toi dans le monde en réduisant ton auto-suffisance à zéro, et tu verras comment tout concourra à te faire parvenir à la plénitude de la vacuité et rendra ton activité favorable où que tu sois, tes devoirs s’accompliront de façon idéale. En cette époque qui pousse au matérialisme et à la consommation, on doit particulièrement se servir du détachement sacré et de la simplicité. En réalité, la plénitude du détachement (tyaga) est un autre nom pour la plénitude de l’expérience (bhoga) sadhana
Q - Ma, j'ai entendu dire qu'il est nécessaire de tester le Guru et que le disciple doit également être testé par le Guru. Mâ - (Mâ répliqua avant même que la question ne soit complètement énoncée) Savez-vous de quoi il s'agit ? Il s'agit de la façon dont le gendre est mis en examen avant de lui donner la fille en mariage. Une fois le mariage célébré, on n'eût plus supposé demander de question. Si le Guru ne se manifeste pas lui-même, comment le disciple le comprendra-t-il ?
Q : Où trouver le guru ? Mâ : Cherchez en vous-mêmes. Q: Comment chercher ? Mâ : Si vous avez perdu votre enfant, comment le cherchez-vous ?
Question : Si nos parents sont opposés à notre recherche spirituelle et s'ils n'ont pas de respect pour notre guru, que devons-nous faire ? Certains disent : " Il faut obéir au guru". Quelle est donc l'attitude juste ?Mâ : Celui qui veut vivre avec sa famille doit obéir à ses parents. Et, en même temps, il vous faut suivre les instructions spirituelles de votre guru. Mais pour ceux qui ont pris le sanyasa et qui se sont rendus libres des contraintes sociales comme l'ont fait tous les religieux qui sont ici, ceux-là n'ont plus à obéir à leurs parents. Ai-je raison, Baba ?Swâmi Prakashânanda : La réponse de Mâ est comme un aphorisme (sutra). Un sutra compte peu de mots mais a une signification très profonde ; et je vais l'expliquer. Celui qui, de par sa condition, est lié à la vie familiale, doit obéir à ses parents aussi bien qu'à son guru. Ceci dit, en obéissant aux directives de son guru, il assure de fait le bien-être de ses parents... Mais, pour celui qui a pris le sanyasa, comme les mahâtmas ici présents, le seul devoir est d'obéir au guru.Ce sont les deux chemins. Le premier c'est celui de Rama, le second celui d'Hanuman. Le chemin de Rama est terrestre (Rama marche sur la terre), celui d'Hanuman est céleste (il vole dans les airs). Cette référence à l'épopée du Ramayana illustre le fait que celui qui vit en famille doit, de ce fait, suivre une voie plus prosaïque et se servir du Karma Yoga et de la méditation comme de deux bouées qui l'empêchent de sombrer en traversant l'océan de la vie. La voie de ceux qui ont renoncé au monde, au contraire, est plus rapide car ils sont libres des contraintes sociales. Chacun doit suivre la voie qui convient à ses possibilités et à sa condition.
Question : La "méditation" sur les objets extérieurs, sur les objets ordinaires d'attachement, est facile pour moi. Mais j'éprouve beaucoup de difficultés à méditer sur Dieu. Pourtant, vous dites que Dieu est Amour et qu'on peut donc facilement éprouver de l'amour pour lui. C'est seulement si mon amour pour Dieu s'accroît que je pourrai réellement méditer sur lui. Comment puis-je donc faire pour augmenter mon amour pour Dieu ?Mâ : Vous devez rechercher la compagnie des sages (satsangha). Par exemple, ici, nous sommes en période de contrôle et d'ascèse. Beaucoup d’entre vous ont même pris ponctuellement des vœux. Si vous suivez cette discipline correctement, vous augmenterez votre pouvoir (shakti) en fonction de l'intensité de vos pratiques (tapas).Celui qui vit en compagnie de sages, qui écoute la lecture des Ecritures Saintes et les commentaires inspirés et qui développe une attitude fraternelle envers autrui, celui-là entre sûrement dans la bonne voie.
Question : Mâ, mon mental est très instable, je ne peux me concentrer sur rien. Que dois-je faire ?Mâ : Si votre mental ne s'attache à aucun objet, alors vous êtes libre de tout attachement, c'est une bénédiction !(Rires de l'auditoire... Puis quelqu'un précise que cette question est posée par un jeune garçon. Mâ s'explique donc d'une manière qui lui soit accessible.)Mâ : Où est ce garçon ? Faites-le venir près du micro.(Mâ, lui répondant en face à face)Si votre mental ne s'attache jamais à rien, c'est une très bonne chose. C'est même une bénédiction. Car quand le mental n'est attaché à aucun objet, le vrai vous-même peut se révéler. Pourquoi donc essayeriez-vous d'attacher votre mental à quelque chose ?Le jeune garçon : Mais je veux contrôler mon mental pour méditer et je n'y arrive pas. Que dois-je faire ?Mâ : Il vous faut simplement vous concentrer sur le nom de Dieu.Le jeune garçon : Dieu a tellement de noms différents. Lequel dois-je choisir ?Mâ : Choisissez le nom de Dieu qui vous touche le plus et répétez celui que vous aurez ainsi choisi. Si vous l'aimez, votre mental sera satisfait ; donc prenez le nom qui vous plaît le plus et méditez aussi sur la forme divine qui lui correspond.Le jeune garçon : J'ai foi en Vous. Quel que soit le nom que vous me suggérerez, c'est celui que je souhaite prendre.Mâ : D'accord ! Est-ce qu'ici, en face de toute l'assemblée, vous êtes prêt à prendre un Nom ?Le jeune garçon : Oui.Mâ : Bien ! Alors répétez tous les noms de Dieu que vous connaissez, les uns après les autres.La foule (après de longs éclats de rire) : Il ne sait pas combien Dieu a de noms. Que faut-il faire ?Mâ : Quels noms de Dieu connaissez-vous ?Le jeune garçon : J'en connais un certain nombre, mais j'en veux Un qui vienne de Vous !Mâ : Dites-moi les noms que vous connaissez.Le jeune garçon : Jusqu'à présent, je répétais les noms de Ma Bhagavan, Ram, Krishna, Shankara Bhagavan...Mais aujourd'hui je ne répéterai un Nom qu'après vous.Mâ : Rama, Krishna, c'est très bien.
On lui dit :"Quelquefois une personne expérimente des états extraordinaires sans qu'elle ait aucune discipline spirituelle, comme pour un enfant."Elle répondit :"Cela peut arriver à la suite d'un choc. Quelquefois les portes du dedans s'ouvrent ainsi toutes grandes, et tout s'éclaire. Cette ouverture peut être permanente ou temporaire. Si elle demeure, c'est une occasion remarquable de réussir sa vie. »
Q : Si Shrî Mâ a trouvé la paix, pourquoi continue-t-elle à se déplacer autant ? Mâ répondit directement : Pitajî, si je reste à un même endroit, la même question pourrait se poser n'est-ce pas ? Pitajî, ne savez-vous pas que je suis une petite fille très impatiente ? Je ne peux demeurer à un même endroit. C’est une réponse. D’un autre point de vue, je peux dire que c'est vous qui me voyez voyager. En réalité, je ne me déplace pas du tout. Vous êtes dans votre maison, restez-vous assis dans un coin ? De même, je me déplace aussi dans ma propre demeure. Je ne vais nulle part. Je suis toujours au repos dans ma maison
Question : Qu'êtes-vous en réalité ?Réponse : Comment une telle question peut-elle surgir dans votre cœur ? La vision des dieux et des déesses apparaît en fonction de la disposition héréditaire de chacun. Je suis ce que j'étais et ce que je serai ; je suis tout ce que vous concevez, pensez ou dites. Mais, plus précisément, ce corps n'est pas né pour récolter les fruits du karma passé. Pourquoi ne pas considérer que ce corps est l'incarnation matérielle de toutes vos pensées et idées ? Vous l'avez tous voulu et vous l'avez maintenant. Alors, jouez avec cette poupée pendant un petit moment. Il serait vain de poser d'autres questions à ce sujet.
Q : Mâ pourquoi vous ne nous redites pas que vous êtes avec nous ? Mâ : S'il y avait un va-et-vient, il faudrait en effet reconfirmer !Mais où n'est-Il pas ?Cette petite fille est avec vous tout le temps — même quand vous pensez que c'est faux... même alors !
Question : Jusqu'à aujourd'hui, j'ai cherché un guru sans être à même de le trouver. Finalement, je suis venu à cette semaine de méditation et, à présent, j'ai développé une foi totale en Vous. Voulez-vous, s'il vous plaît, m'accepter comme disciple ?Mâ : Le disciple qui accepte un guru, le guru qui accepte un disciple, ces deux personnes ne sont rien d'autre que Mâ...Je n'ai aucun désir de disciples ni ne souhaite devenir le guru de quiconque. La relation guru-disciple ne peut s'établir que spontanément. Mais si vous acceptez Dieu comme guru, alors quoi que vous cherchiez, tout prendra place naturellement. Un swâmi : Mâ, pourquoi ne l'acceptez-vous pas explicitement comme disciple ?Mâ : Je n'ai aucune idée de ce qu'est un guru. Laissons donc la volonté de Dieu s'accomplir. N'êtes-vous pas vous-même Dieu ? Et qui ne l'est pas ? Et où n'est-il pas ? Tout arrive à cause de sa Lîlâ (jeu cosmique). lila
Q : Dites, Mère, que vous nous appartenez ! Mâ : J'appartiens à tous, partout.
Question : Pourquoi doit-on récolter le résultat des actions présentes dans un autre corps et en une autre vie ?Mâ : Pourquoi avez-vous pris ce corps ? La raison pour laquelle vous avez pris ce corps est celle-là même qui vous forcera à prendre un autre corps. Swâmi Prakashânanda : Vous devez comprendre que c'est la cause même qui vous a fait prendre ce corps qui vous en fera reprendre un autre.Les actions accomplies avec les corps grossier et subtil peuvent être classées en trois types :- Sanchita : Les actions passées accumulées- Prarabda : Les actions présentes qui résultent des premières- Agama : Les actes futurs qui résulteront des actions présentes.Selon cette classification, chacun doit renaître en fonction de ses actes passés. Voilà ce que Mataji a voulu dire.Mâ : Pour échapper à cette roue du karma, vous devez rechercher la compagnie des sages (satsangha) et développer votre conviction à propos de votre vraie nature, ce dont on parle ici. Cette détermination vous conduira au Soi, au-delà de la roue du karma. De plus, bien évidemment, les ascèses que nous pratiquons ici telles que le jeûne, la libation d'eau sacrée, la méditation etc., ont aussi pour but de vous aider dans cette quête.Question : Si on a péché pendant cette vie avec ce corps, pourquoi doit-on souffrir des conséquences de nos actes présents dans une autre vie, avec un autre corps ? Vous n’avez pas donné une réponse satisfaisante à cette question, c’est pourquoi j’y reviens.Si je commets un meurtre dans cette vie, la justice me punit dans cette vie. Pourquoi devrais-je alors en souffrir de nouveau dans une autre vie ?Mâ : Les impressions latentes (samskaras) des actions effectuées dans une vie se conservent de vie en vie. C’est pourquoi on doit souffrir dans les vies futures des impressions fortes que nos actes présents auront gravées en nous. samskâra
Une jeune femme : Trouverai-je jamais la paix et le bonheur ? Mâ : La paix et le bonheur se trouvent sur le chemin de Dieu, jamais dans le monde, où l'on a un petit peu de bonheur qui est invariablement suivi par son ombre, la souffrance. La jeune femme (après une longue conversation) : Je n'oublierai jamais ce que vous m'avez dit.Mâ : oublier ? Cela ne suffit pas. Vous devez méditer au moins cinq minutes tous les jours suivant les lignes prescrites par votre propre religion, et n'oubliez pas cette amie (en se montrant du doigt) !
Question : D'après un verset bengali : “Si en pratiquant les bajans (chants religieux), on abandonne tout attachement, ceux- ci peuvent conduire à l'extase divine”. Par la grâce de Mâ, peut-on, nous aussi, obtenir cet état pendant les bajans que nous chantons ici ?Mâ : La complète reddition, la totale offrande et l'intense dévotion à Dieu, cela seul suffit à conduire à cet état.
Q : Si le mental refuse de se calmer, quels sont les moyens de quand même y arriver ? Mâ : Pensez à l'eau dans le pot : aussi longtemps que vous agiterez le pot, l'eau remuera à l'intérieur. Mais après avoir maintenu le pot pour quelque temps immobile, vous vous apercevrez que l'eau aussi se calme. De la même façon en faisant l'effort de maintenir stable le corps pendant quelques temps, le mental se calmera aussi. D'un côté, c'est la nature même du mental d'être agité, mais c'est aussi sa nature de demeurer dans un état stable et paisible. Efforcez-vous de rester assis le plus longtemps en récitant Son nom, le mental pourra s'en aller de-ci de-là, mais n'abandonnez jamais votre effort. Quand le mental n'abandonne pas ce qu'il a à faire, son 'dharma', pourquoi abandonneriez-vous le vôtre ?Q : A propos de quoi pouvez-vous parler de samâdhi ? Mâ: Baba, je dis que le samadhi, c'est la fin, samapti, de toutes les ressources, samâdhân des états intérieurs et des actions. Du point de vue du monde, je dis, de même que vous faites toutes sortes de travaux pendant une journée, vous mangez, buvez, il arrive qu'ensuite vous plongiez dans un sommeil profond et réparateur.Un être humain qui se respecte lui-même éprouvera encore plus de respect pour les autres.C'est par le mental lui-même qu'on dissipera l'ignorance du mental.On n'obtient pas le but de sa recherche si on néglige de considérer l'intérieur et l'extérieur comme une unité.Recherchez l'essence de l'Atma, méditez sur la félicité perpétuelle.Tant qu'il est nécessaire de parler, utilisez les mots avec retenue.À chaque instant, on doit maintenir le but comme bien réel et authentique.La force de l'action est bien plus grande que de simples paroles.L'appel [vers le divin] est un : pour cet appel, dans les diverses communautés, il y a différentes manières de faire.
Question : Un homme qui est maître de maison (grihastha) peut-il atteindre la libération en chantant le nom de Dieu (Ishwara) ?Mâ : Dieu est dans tous les hommes. Donc, les maîtres de maison peuvent l'atteindre aussi bien que ceux qui ne le sont pas. Swâmi Prakashânanda : C'est très difficile quand même pour un chef de famille (par rapport à la situation d’un moine, plus favorable à la réalisation spirituelle).Mâ : Baba, si vos parents n'avaient pas assumé la charge d'une famille, vous ne seriez pas né ! Les rishis (voyants védiques) avaient femmes et enfants, n'est-ce pas ?Le Seigneur est partout, en tous. Du point de vue de Dieu, il n'y a pas de différence entre ceux qui sont chargés de famille et les autres ; et "ashrama" ne signifie pas seulement les quatre stades de la vie. Cela veut dire aussi non-fatigue (a-shrama).Quand un maître de maison fait son devoir et s'abandonne au Seigneur à travers la pratique du chant de son nom, où est pour lui la fatigue ? ...Dieu est Un en tous. Dans la vie quotidienne, il semble qu'il y ait plusieurs membres au sein d'une famille. Mais en fait, toute la famille est une. De même, aux yeux de Dieu, tous appartiennent à sa famille s'ils chantent son Nom. Dieu est omniprésent. Il n'y a rien d'autre que Dieu. La lumière de Dieu était là dans le passé, est là dans le présent et continuera à être dans le futur.Il n'y a rien d'autre que le Suprême Soi (Paramâtma). Pour obtenir la Libération, c'est là l'initiation de base et chacun d'entre vous devrait essayer de s'en imprégner.Swâmi Prakashânanda : Les ascèses (sadhana) traditionnelles vous amèneront à le comprendre .Mâ : C'est exact, Baba. sâdhanâ
Q : Parfois, je suis désespéré parce que je ne semble pas capable de réussir. Mâ : Vous êtes désespéré quand vous avez des désirs et qu’ils restent insatisfaits. Mais quand on aspire à Dieu pour Lui-même, comment est-il possible d’être désespéré ?
A la question "Quel est le vrai darshan ?" Mâ a répondu une fois : "Voir ce qui, une fois vu, enlève tout désir d'en voir plus ; entendre ce qui une fois entendu enlève tout désir d'en entendre plus !"
Shri Mâ dit :"Les formes des dieux et des déesses sont aussi réelles que votre corps et le mien. On peut les percevoir en s'ouvrant à la vision intérieure par la pureté, Ia vénération et l’amour."
Q : Vos réponses sont tellement en accord avec nos Ecritures que vous n'avez pas étudiées... Comment est-ce possible ? Mâ a répondu : Mâ : Il y a le grand livre de la vie. Si on s'y plonge profondément, toutes les vérités expliquées par les Ecritures sont là, prêtes à se révéler !
Q : Qu'est une mère ? (mâti) Mâ : Une mère ? (Mâ désigne le sol !) Ceci est la mère — la terre.
Quand on lui posait des questions sur elle-même, elle disait : " Ce corps est toujours dans le même état, sans aucun changement. Ce n'est que votre attitude qui vous pousse à considérer un aspect particulier comme étant ordinaire ou extraordinaire. " Elle ajoutait : " L'univers est un jeu divin, vous avez le désir de jouer et donc vous êtes attirés par le rire et le côté joueur de ce corps. S'il avait pris une pose grave et immobile, vous ne seriez pas venus vers lui. Apprenez à jouer d'une manière très belle le jeu de la joie (ânanda ka khel) ; ainsi, dans le jeu même, vous atteindrez le sommet du jeu. Comprenez-vous ? "
Une personne demanda :Ma, quelle sorte de rêves avez-vous ?Elle répondit :Dormir n'est possible qu'au stade de l'ignorance. Quand il n'y a pas d'ignorance, il n'y a pas de sommeil. Comment pourrait-il y avoir des rêves ? Mais si vous dites que tout est rêve alors c'est autre chose !
(Elle contemplait une feuille de bougainvillier) Mâ : Comme c'est beau ! Regardez, les feuilles sont ocres. Le visiteur : Dans mon pays toutes les feuilles tournent à l'ocre à l'automne. Mâ : Dans votre pays ? Quel est votre pays ? Le visiteur : Là où j'était avant de venir en Inde. Mâ : Avant, ça veut dire quoi ? Et avant, où étiez-vous ? Le visiteur : Avec vous. Mâ : Avec moi ? Comment le savez-vous ? Le visiteur : Vous le savez ! Mâ : Comment savez-vous que je sais ? Le visiteur : Je ne sais pas.Mâ : Comment savez-vous que vous ne savez pas ?Le visiteur : Je ne sais rien ; je suis un fou !Mâ : Comment savez-vous que vous êtes un fou ?Le visiteur : Maintenant, il vaudrait mieux que je reste silencieux !Mâ : Et quelle sera l'utilité de votre silence ?Le visiteur : Des propos vains et insensés ne seront pas prononcés.Mâ : Et pour quel avantage ?Le visiteur : Je n'en sais rien.Mâ : Vous n'en savez rien ? Vous redites que vous n'en savez rien ? Quelqu'un qui ne sait rien peut-il s'agacer ? Si l'on sait, on peut s'irriter de voir que les choses ne sont pas comme elles devraient être ! Mais un fou ne peut pas être dépité, car il ne sait pas ce qui devrait être. Toujours, souvenez-vous que vous êtes un fou et que par là rien ne peut vous décevoir. C'est le "je" qui proteste et c'est le "je" dont il faut se défaire. Alors le fou sera peut-être un éveillé...En tout cas, gardez en tête que vous ne savez rien et que de ce fait rien ne peut vous irriter. Alors le "je" s'évanouira et la joie surgira.
Question : Est-ce que toute action doit être considérée comme le fait de la volonté de Dieu ou est-ce seulement le cas de certaines actions ?Mâ : Quoi que vous fassiez vous devez ressentir : ceci est la volonté de Dieu et je sers Dieu en le faisant. Le monde a été créé par Dieu, donc quoi que l'on fasse, on est à son service. C'est Lui qui fait (karta) et c'est Lui qui vous pousse à faire. Si vous gardez cela à l'esprit, le souvenir de Dieu sera facile. Vous devez dire à Dieu : "Dieu, Vous êtes l'Agissant, Vous êtes Celui qui me pousse à agir, et tout ce que je fais, je le fais pour Vous." Vous devez toujours garder ce sentiment dans votre esprit. Pratiquez cela tout le temps, avec patience et tout ce qui doit arriver arrivera. Si vous avez cette attitude, pas de possibilité d'échec pour vous.
Question : Pourquoi faut-il éviter la colère ?Réponse : Parce qu'elle est très douloureuse pour celui qui se met en colère et pour aucune autre raison.Question : Ainsi, si l'on pouvait reconnaître la colère comme l'un de Ses beaux modes d'être, il n'y aurait donc pas besoin de la surmonter ?Réponse : Bien avant qu'un homme puisse atteindre ce stade, il sera devenu incapable de se mettre en colère.Question : Qu'en est-il des anciens rishis ? On nous dit que certains d'entre eux étaient parfois très en colère !Réponse : Cela se situe à un tout autre niveau. Celui qui a le pouvoir de créer a aussi le pouvoir de détruire. D'ailleurs, l'état de rishi est aussi une étape.
Pendant le satsang, deux aveugles vinrent pour parler avec Mataji. L’un d’eux demanda : - Comment avoir la vision de Dieu ? S’il vous plaît, dites-moi la manière la plus facile d’y arriver ! - Mâ répliqua : Cherchez-Le pour Lui-même... Ne soyez pas même intéressé par votre progrès spirituel, car c’est une préoccupation qui n’est pas dépourvue d’ego. Cherchez Dieu parce que c’est votre nature de faire ainsi, parce que vous ne pouvez pas rester sans Lui.
Q : Quel est le but de l'existence ? Mâ : Tendre à se connaître soi-même. Q : Brève réponse pour une si vaste question ! Mâ : Un arbre-banian est immense, sa graine est petite ; mais dans la graine, tout l'arbre est là.
Pandit Vaidyanath dit : Mâ, nous croyons en la réincarnation selon les lois karmiques. Mâ : En effet, il en est ainsi. Q : Mais les chrétiens croient en une seule naissance. Après la mort, ils vont attendre le Jour du Jugement quand Dieu décidera de leur destinée.Mâ : Oui, c’est la vérité.(Chacun se mit à rire en entendant Mâ souscrire à deux points de vues apparemment aussi opposés.) Mais Mâ ajouta : Mâ : Bholanâth avait l’habitude de m’appeler la reine de la Cour d’Appel (Appealeshwarî), parce que j’ai toujours l’air d’être d’accord avec tout le monde. Le fait est que je vois clairement un rapport entre ces affirmations qui, prises singulièrement, mènent à la totalité ou à l’infinité. Que faut-il là-dedans rejeter et que faut-il accepter ? Les croyances appartiennent au domaine de l’esprit. L’esprit est modelé et déterminé par préférences inconscientes (samskâras). La tendance naturelle à aller vers un tas de croyances vient de préférences engrammées qui nous sont parfois inconnues. Tout ce que je vois c’est que si quelqu’un exprime une croyance et qu’il est convaincu que ce en quoi il croit est vrai, eh bien si tel est son point de vue, c’est vrai !
Q : On s'applique à toutes sortes d'efforts spirituels et on n'arrive à rien ! Les améliorations dans notre vie ne dépendent-elles pas tout simplement du Bon vouloir de Dieu, de Sa Grâce ?Comment attirer cette Grâce ? Mâ : La Grâce tombe sans cesse en pluie torrentielle !Tendez votre coupe, et si possible, dans le bon sens !Alors, elle se remplira. C'est un aspect de la question.Pour celles et ceux qui se tournent vers Sa Grâce, la Grâce de Dieu s'épanche.Vous dites que les efforts inutiles pour mieux voir la Réalité ; en fait, le Seigneur vous fait face.Vous n'avez qu'à regarder dans sa direction, et de là où vous vous trouvez, simplement le rejoindre.En réalité, le Suprême (svayam bhagavan) est toujours présent.Vous pensez vous rapprocher, vous éloigner, alors qu'il n'y a ni plus près ni plus loin !Vous êtes dans le brouillard et vous ne voyez rien, mais Dieu est là, toujours en face. Il ne vous laisse entre vous et Lui qu'une toute petite distance à parcourir. C'est pas-là, sont votre effort spirituel (kriya).Il est présent ici et partout ; en un sens, Il peut se révéler indépendamment de vos efforts. Si vous vous êtes engagés dans des exercices spirituels, c'est que pendant des vies vous n'avez voulu satisfaire que vos envies.Si après avoir gaspillé tant de vies, vous avez l'intelligence, la bonne idée de décider : "Maintenant ça suffit ! Je ne veux plus tourner en rond de naissance en naissance !"... (...) alors vous vous engagez sérieusement dans une réelle ascèse. Sinon vous vous réabonnez à de nouvelles souffrances, vie après vie, ballottés par vos appétits, vos passions.Il n'y a que Dieu ; rien d'autre. Ne pas s'en apercevoir est dû à votre brouillard mental. Engagez-vous dans une discipline (kriya) qui vous convienne, qui soit dans votre style d'approche. Qui se dérobe devant mes tentatives ?Qui suis-je, moi qui tente de réaliser Dieu ?Tant que vous restez dans le flou, tant que les noeuds qui constituent votre ego ne sont pas défaits, il est naturel que vous posiez des questions !
Un jour, Mâ me dit: " Garde toujours présent à l'esprit que tu es un réel brahmine et qu'il y a un lien entre ce corps et toi : il est comme le fil extrêmement subtil d'un sentiment divin. " A partir de ce moment-là, je me mis à faire tout mon possible pour avoir une vie pure.
Swamaiji : Mère, qu’êtes-vous en réalité ? Les gens sont tous d’un avis contraire, et personne n’arrive à se mettre d’accord. Que diriez-vous pour vous définir vous-même ? Mâ : Vous voulez savoir ce que je suis… ? Et bien, je suis ce que vous pensez que je suis. Rien de plus, ni rien de moins. Swamiji : Quelle est la nature de votre Samadhi ? Est-il d’un Savikalpa ou d’un Nirvikalpa ? Devenez-vous consciente ?Mâ : Et bien, c’est à vous d’en décider ! Tout ce que je peux dire, c’est qu’au beau milieu de tous ces changements apparents, je sens et je suis consciente que je demeure la même. Je sens qu’au-dedans de moi, il n’y aucun changement d’état. Appelez ça du nom que vous voulez. Est-ce un Samâdhi ? Bien des fois, cette question a été posée, et on y a répondu.
(Sur le samyam ; la discipline complètement rassemblée et concentrée) Q : (...) j'ai aussi essayé de mettre en pratique les conseils. Mais il n'y a pas eu de résultats. D'autre part, il s'est avéré que toutes sortes de problèmes se sont intensifiés en ce jour particulier de samyam. Il n'y a pas d'expérience et de sentiments spirituels qui soient apparus. Au vu de tout cela, il me vient à l'esprit qu'il n'y a pas besoin de tout ce travail. Quand le moment viendra, tout surviendra automatiquement.Mâ : Je dirais que tu n'as rien fait concrètement de ton voeu de samyam. En effet, ton attention a toujours été dirigée vers le fruit. Si tu désires un résultat immédiat, qui te tombe dans la main comme cela, on peut considérer qu'effectuer un travail particulier, ou non, revient presque à la même chose. Tu ne veux pas te mettre en peine pour des sujets spirituels, mais tu ne recules jamais quand tu essaies d'obtenir une bonne réputation ou une reconnaissance sociale.Q : Dans ces domaines non plus, je ne fais pas grand-chose !Mâ : Cela non plus ne traduit pas un état élevé. Il n'y a pas d'efforts - pas d'enthousiasme vers quoi que ce soit, c'est de l'inertie ! Est-ce qu'il est bon de rester dans un tel état d'inertie ? Ce que l'on effectue pour le progrès spirituel doit être effectué avec un sens de ce qui est juste à faire. On ne doit pas penser à propos du résultat. Mais tiens pour sûr qu'il y aura certainement un résultat si un travail réel est effectué. En ajoutant même un centime après un autre, on arrivera à une roupie. Chaque action a son résultat. Pourquoi se limiter d'ailleurs au domaine de l'action ? Dans le domaine des sens aussi, voir quelque chose, toucher quelque chose — tout a une influence qui lui est propre. C'est à cause de tout ceci que ressort la question du satsang et de la bonne influence d'un endroit particulier. C'est à cause de cela aussi qu'un sâdhaka ne permet pas que son âsana, ses vêtements ou son lit etc. soient touchés par qui que ce soit. Les qualités de ce que nous mangeons et de ce que nous pensons nous pénètrent, et ces choses nous transforment également. sadhaka. Nous avons dit aussi auparavant que ce qu'on voit dans ce monde, si nous le faisons du seul point de vue du bonheur et de la peine, ne fera qu'augmenter le sens de servitude en nous. Si, en percevant les arbres, les montagnes, les fleurs etc. nous pensons : « Oh, comme tout cela est beau ! », les qualités de ces objets nous pénétreront et conséquemment, de plus en plus de sentiments nouveaux seront engendrés en nous. Mais, tout en percevant ces objets, si nous sommes capables de les accepter comme des formes différentes du divin, si nous sommes capables de considérer que le divin lui-même réside dans la forme de ces belles fleurs ou de ces beaux fruits, etc., c'est alors seulement que nous développerons des pensées pures. Ainsi, on ne doit rien voir ni faire avec une envie profonde pour les plaisirs du monde. Tant que vous n'êtes pas à l'abri des sentiments qui sont engendrés par de tels désirs, on ne peut pas même parler de salut. Bien sûr, par la grâce de Dieu, la racine de tous les désirs peut être détruite en un seul instant. Néanmoins, il s'agit d'un sujet différent. On doit plutôt avancer sur le chemin du développement progressif. De ce point de vue, il faut entretenir des sentiments purs à travers la répétition du Nom, le japa, et la méditation en fonction de son niveau.On ne doit pas se décourager en voyant qu'il n'y a pas de résultats rapides alors qu'on s'évertue à faire certains efforts sur ce chemin. Les samskâras, les empreintes du passé accumulées à travers de nombreuses vies ont créé à l'intérieur des masses de déchets. Tant qu'ils ne sont pas dégagés complètement, il n'y a pas d'espoir pour développer des sentiments divins. Cependant, on voit que même après un effort de quelques jours, certains peuvent réaliser quelque chose. On doit considérer dans ce cas que de telles personnes sont nées avec de bons samskara. Ainsi, leur progrès peut se déployer facilement. Si l'on continue à travailler, on obtiendra très certainement des résultats - on doit oeuvrer dans cet état d'esprit. Si l'on n'a pas de gourou, il n'y a pas de mal, car le gourou est déjà présent en tous. Si l'on continue à travailler, c'est Lui-même qui va venir Se manifester. Mais si l'on parle du point de vue général, c'est mieux de faire effort sous la protection d'un gourou.
Progrès spirituelQuestion : Quand on va dans une confiserie, on trouve un grand nombre de sucreries alléchantes et on est tenté d'en demander des échantillons avant de faire son choix. Mâ donnez- nous des échantillons de confiseries spirituelles avant que nous nous engagions plus avant dans la voie !Mâ : Pour atteindre ou obtenir la lumière du Soi vous devez vivre en compagnie des sages, lire de bons livres spirituels et avoir un comportement juste (dharmique). Ces trois éléments vous conduiront à la lumière du Soi. C’est une très belle voie pour atteindre le Soi.
Progrès spirituelQ : Quel rôle spécifique peut jouer la femme? Mâ : Une femme est avant tout une mère et son devoir est donc de servir les autres en les considérant comme ses propres enfants. Et puis, comme vous êtes en même temps fille, épouse et mère, il est donc important de prendre conscience que les trois ne font qu’un. Mais en chaque femme il y a un homme et en chaque homme une femme. Le devoir de la femme est donc aussi de trouver l’homme en elle. Q : Quel est le rôle spécifique de l’homme? Mâ : L’homme est le reflet du Suprême, l’Un qui soutient l’Univers. La vraie virilité est la divinité. Et puis il y a l’Atman, qui transcende l’homme et la femme. Chacun doit découvrir cet Atman en lui-même. Chaque être humain a le devoir d’épanouir à la fois l’homme et la femme qui se trouvent potentiellement en lui, et de réaliser l’Atman qui le transcende tous les deux.
Non-dualitéQuestion : Pouvez-vous expliquer l'affirmation suivante : "Par l'observation du silence, on atteint la connaissance suprême" ? Réponse : Comment cela se fait-il ? Pourquoi le mot " par " a-t-il été utilisé ici ? Dire "c'est par le silence qu'il est réalisé" n'est pas correct, car la Connaissance suprême ne vient pas "par" quoi que ce soit - la Connaissance suprême se révèle elle-même. Pour détruire le "voile", il existe des disciplines et des pratiques spirituelles appropriées.
Prajnana