Foi
Un Cadi ( juge musulman) : je ne suis pas venu pour entendre quoi que ce soit de votre part. Je suis venu vous dire quelque chose : je me suis lancé dans la bataille, s'il vous plaît, accordez-moi la victoire ; parfois je sens que je manque d'armes et de munitions pour le combat. Est-ce que vous pourrez garder votre khéyâla sur moi ?
Mâ (en souriant) : Qu'il en soit ainsi, Pitajî.
Sur le chemin du retour, Shrî Mâ dit à un ami commun dans la voiture :
Cadi Sahib à commencer par me demander de ne rien dire, j’ai donc obéi.
Maintenant, quand vous reviendrez, dites à Pitajî :
"Qui que ce soit qui s'engage dans une bataille pour L'atteindre, est soutenu par Lui-même. C'est Lui-même qui donnera tout ce qui est nécessaire, il n'y a donc absolument pas de raison pour entretenir des pensées d'inquiétude"
Question : Supposez que je suive un guru. Si après un moment je perds la foi en lui, que dois-je faire ?
Dois-je continuer à suivre son enseignement ?
Mâ : Si vous suivez un guru un jour et un autre le lendemain, cela ne vous mènera nulle part.
Mais avez-vous vraiment perdu la foi dans le principe même du guru ?
Que reste-t-il si vous avez perdu cette foi ?
Interlocuteur : Parfois, c'est inévitable.
Mâ : Ce que j'ai voulu dire, c'est que le guru est le Soi omniprésent.
Comment est-il possible de perdre la foi dans un tel guru ?
Q : Mâ, voir Dieu est-ce possible à notre époque ?
Mâ : Pourquoi "à notre époque" ? C'est possible de tout temps !
Q : Je veux dire "pour de vrai", avec nos yeux !
Mâ : Bien sûr, aussi clairement qu'en plein jour. C'est sa nature.
Si vous l'appelez, il apparaît.
On nomme l'esprit humain jivatma (esprit individuel) et non pas paramatma (esprit cosmique). L'individu tourne en rond sur lui-même, entre naissance et mort. En eau morte, des germes nocifs se développent. Cette eau peut être purifiée. Le jivatma est en réalité paramatma.
Votre doute que Dieu n'est pas en vous, vous isole et fait écran.
Dégagez-vous de cet enfermement et Dieu sera là, révélé dans toute sa plénitude !
Q : Que veut dire "s'abandonner au courant" ?
Mâ : Se poser cette question de toutes ses forces !
Q : Si personne ne peut faire quoi que ce soit en dehors de la volonté de Dieu, pourquoi devrais-je souffrir ou bénéficier des conséquences de mes actes mauvais ou vertueux ?
Mâ rit et dit :
Mâ : Vous croyez fermement que rien ne peut survenir sans la volonté divine, n’est-ce pas ?
Il répondit par l’affirmative.
Mâ : A ce moment-là, il n’est pas question que Baba ait des actions mauvaises ou vertueuses ; mais comme la question s’est posée en vous, je dirai que vous n’avez pas la volonté ferme que rien ne peut survenir sans la volonté de Dieu.
Le monsieur fut d’accord avec ce qu’affirmait Mâ. Elle ajouta :
Mâ : la foi est toujours aveugle.
Par la suite elle devient évidente, comme je vous vois et vous me voyez, mais au départ vous commencez par la foi aveugle et ensuite vous entrez dans le royaume de l’expérience.
Vous devez lire, Baba. Qu’est-ce que lire ? Je ne me réfère pas à la lecture des livres ; mais de même que les livres nous donnent des connaissances sur des sujets extérieurs et aident à transformer même un enfant ignorant en un savant compétent, de même il est un livre au fond de chacun d’entre nous.
Essayez de lire ce livre. En le lisant vous n’aurez plus aucun doute sur quelque sujet que ce soit et les questions ne s'élèveront plus en vous ; vous comprendrez par vous-même ce sujet sur lequel vous m’avez interrogée.