Foi

Satsang
par thèmes

Un Cadi ( juge musulman) : je ne suis pas venu pour entendre quoi que ce soit de votre part. Je suis venu vous dire quelque chose : je me suis lancé dans la bataille, s'il vous plaît, accordez-moi la victoire ; parfois je sens que je manque d'armes et de munitions pour le combat. Est-ce que vous pourrez garder votre khéyâla sur moi ?

(en souriant) : Qu'il en soit ainsi, Pitajî.

Sur le chemin du retour, Shrî Mâ dit à un ami commun dans la voiture :
Cadi Sahib à commencer par me demander de ne rien dire, j’ai donc obéi.
Maintenant, quand vous reviendrez, dites à Pitajî :
"Qui que ce soit qui s'engage dans une bataille pour L'atteindre, est soutenu par Lui-même. C'est Lui-même qui donnera tout ce qui est nécessaire, il n'y a donc absolument pas de raison pour entretenir des pensées d'inquiétude"

Jay Mâ
जय माँ

Question : Supposez que je suive un guru. Si après un moment je perds la foi en lui, que dois-je faire ?
Dois-je continuer à suivre son enseignement ?

: Si vous suivez un guru un jour et un autre le lendemain, cela ne vous mènera nulle part.
Mais avez-vous vraiment perdu la foi dans le principe même du guru ?
Que reste-t-il si vous avez perdu cette foi ?

Interlocuteur : Parfois, c'est inévitable.

: Ce que j'ai voulu dire, c'est que le guru est le Soi omniprésent.
Comment est-il possible de perdre la foi dans un tel guru ?

Satsang avec Mâ
जय माँ

Q : Mâ, voir Dieu est-ce possible à notre époque ?

: Pourquoi "à notre époque" ? C'est possible de tout temps !

Q : Je veux dire "pour de vrai", avec nos yeux !

: Bien sûr, aussi clairement qu'en plein jour. C'est sa nature.
Si vous l'appelez, il apparaît.
On nomme l'esprit humain jivatma (esprit individuel) et non pas paramatma (esprit cosmique). L'individu tourne en rond sur lui-même, entre naissance et mort. En eau morte, des germes nocifs se développent. Cette eau peut être purifiée. Le jivatma est en réalité paramatma.
Votre doute que Dieu n'est pas en vous, vous isole et fait écran.
Dégagez-vous de cet enfermement et Dieu sera là, révélé dans toute sa plénitude !

La Saturée de joie
जय माँ

Q : Que veut dire "s'abandonner au courant" ?

: Se poser cette question de toutes ses forces !

La Saturée de joie
जय माँ

Q : Si personne ne peut faire quoi que ce soit en dehors de la volonté de Dieu, pourquoi devrais-je souffrir ou bénéficier des conséquences de mes actes mauvais ou vertueux ?

Mâ rit et dit :

: Vous croyez fermement que rien ne peut survenir sans la volonté divine, n’est-ce pas ?

Il répondit par l’affirmative.

: A ce moment-là, il n’est pas question que Baba ait des actions mauvaises ou vertueuses ; mais comme la question s’est posée en vous, je dirai que vous n’avez pas la volonté ferme que rien ne peut survenir sans la volonté de Dieu.

Le monsieur fut d’accord avec ce qu’affirmait Mâ. Elle ajouta :

: la foi est toujours aveugle.
Par la suite elle devient évidente, comme je vous vois et vous me voyez, mais au départ vous commencez par la foi aveugle et ensuite vous entrez dans le royaume de l’expérience.
Vous devez lire, Baba. Qu’est-ce que lire ? Je ne me réfère pas à la lecture des livres ; mais de même que les livres nous donnent des connaissances sur des sujets extérieurs et aident à transformer même un enfant ignorant en un savant compétent, de même il est un livre au fond de chacun d’entre nous.
Essayez de lire ce livre. En le lisant vous n’aurez plus aucun doute sur quelque sujet que ce soit et les questions ne s'élèveront plus en vous ; vous comprendrez par vous-même ce sujet sur lequel vous m’avez interrogée.

Jay Mâ
जय माँ

"Je suis Votre dévot, du point de vue du corps.
Du point de vue de l'
ego, je suis une partie de Vous.
Et du point de vue du
Soi, je suis Vous."
Prière d'Hanuman faite à Rama

Les thèmes sont répartis ici — plus ou moins arbitrairement — en trois catégories "Corps-Ego-Soi" : C'est avant tout pour permettre un accès rapide.
Vivre dans ce monde

Question : Est-il nécessaire de renoncer au monde Réponse : Non, pourquoi y a-t-il un lieu où Dieu n'est pas ? Le mode de vie naturel lui-même pourrait être transformé en mode de vie spirituel. En fait, il n'y a rien qui puisse être "autre" que Dieu ; donc, à proprement parler, vivre dans le monde, c'est être sur le chemin de la réalisation du Soi.

Conversation mondaine

Comme nous conversions avec Bholonath pendant le trajet, Ma dit soudain : On peut appeler 'pralapa' la conversation qui se produit entre des gens mondains au sujet de leurs plaisirs et de leur confort. Qu'est-ce que 'pralapa' ? C'est ce qui est détruit (laya) à la fin du cycle (pralaya)

Atteindre la Lumière

Question : Quand on va dans une confiserie, on trouve un grand nombre de sucreries alléchantes et on est tenté d'en demander des échantillons avant de faire son choix. Mâ donnez- nous des échantillons de confiseries spirituelles avant que nous nous engagions plus avant dans la voie !Mâ : Pour atteindre ou obtenir la lumière du Soi vous devez vivre en compagnie des sages, lire de bons livres spirituels et avoir un comportement juste (dharmique). Ces trois éléments vous conduiront à la lumière du Soi. C’est une très belle voie pour atteindre le Soi.

Rompre l'habitude

Q : Comment parvenir au détachement ? S'il vient naturellement, alors, pas de problème. Mais si l'on est tiré comme moi "à hue et à dia" par la vie (de façon incohérente ou contradictoire, erratique), et avec un coeur sans vigueur... Mâ : Si vous vous régalez de bonbons et qu'à vos yeux cela gêne votre quête, alors renoncez-y un jour ou deux et dites-vous : "J'en reprendrai plus tard ; mais, pendant deux jours, je m'en passe !" L'habitude est rompue.

Pour tous, partout

Q : Dites, Mère, que vous nous appartenez ! Mâ : J'appartiens à tous, partout.

Lumière extérieure

Q : Une fois, en méditant dans une pièce obscure, j'ai eu l'impression qu'elle était baignée par le clair de lune ; mais lorsque j'ai ouvert les yeux, je me suis aperçu que j'étais dans le noir. Qu'est-ce que cela veut dire ? Mâ : Voir de la lumière est un bon signe. Tant que le chemin n'est pas éclairé, comment peut-on voir quelque chose ? Il en va de même dans le monde matériel, tant qu'il n'y a pas d'éclairage vous n'y voyez rien. A présent il y a la lumière à l'extérieur et l'obscurité au-dedans. Quand la lumière se répand sur le monde intérieur, celle du dehors s'efface. Cependant, il s'agit d'un stade où il y a encore une différenciation entre intérieur et extérieur ; mais il y en a un autre après où il n'y a plus ni intérieur ni extérieur, l'ensemble des choses est vu comme un tout.

Sans intérêt

Pendant le satsang, deux aveugles vinrent pour parler avec Mataji. L’un d’eux demanda : - Comment avoir la vision de Dieu ? S’il vous plaît, dites-moi la manière la plus facile d’y arriver ! - Mâ répliqua : Cherchez-Le pour Lui-même... Ne soyez pas même intéressé par votre progrès spirituel, car c’est une préoccupation qui n’est pas dépourvue d’ego. Cherchez Dieu parce que c’est votre nature de faire ainsi, parce que vous ne pouvez pas rester sans Lui.‍

Je ne bouge pas

Question : Qu'êtes-vous en réalité ?Réponse : Comment une telle question peut-elle surgir dans votre cœur ? La vision des dieux et des déesses apparaît en fonction de la disposition héréditaire de chacun. Je suis ce que j'étais et ce que je serai ; je suis tout ce que vous concevez, pensez ou dites. Mais, plus précisément, ce corps n'est pas né pour récolter les fruits du karma passé. Pourquoi ne pas considérer que ce corps est l'incarnation matérielle de toutes vos pensées et idées ? Vous l'avez tous voulu et vous l'avez maintenant. Alors, jouez avec cette poupée pendant un petit moment. Il serait vain de poser d'autres questions à ce sujet.

Ânandamayî

Q : Quel est le sens du mot ânandamayî ? Mâ : Depuis la nuit des temps ânandamayî a été l'épithète qui désignait Bhagavati (le Divin conçu en tant que Mère).änandamayî ["Tout de Félicité"] est en fait contenu en toutes choses. Aussi est-il dit que là où se trouve un homme, là est Shiva, et que là où est une femme est Gauri [Pârvatî, sa Shakti].

L'Homme véritable

Q : La liberté est-elle une illusion ? Mâ : Non, l'homme est libre. Q : Mais l'homme est capturé par son "ego", et l'"ego" est illusoire. Comment un tel homme peut-il être libre ? Mâ : En effet, une personne identifiée à son mental et à son corps n'est pas libre. Mais l'Homme véritable (Atimanus) est parfaitement libre !

Penser à l'Union

Q : Comment atteindre l'état d'union ?‍ Mâ : (en souriant) Etes-vous conscient d'un état de séparation ? Pour parler sérieusement, la pensée même : "Comment puis-je m’unir avec lui", "Que dois-je faire pour le connaître", vous montrera le chemin qui mène à l'obtention du but.

Vous voulez un support

Q : A mon sens, il ne peut y avoir une vision intégrale de l'Etre suprême, au plus, nous en aurons une vision partielle... Qu'en pensez-vous ? Mâ : Si vous pensez que l'Etre peut se mettre en morceaux, alors vous pouvez employer le terme de "partiel ". Mais peut-il y avoir des "parts d'Absolu" ? Vous raisonnez en termes de parts, et vous voulez prendre "votre" part, n’est-ce pas ! Il est le Tout, Celui qui est.Q : Mais alors, il doit bien y avoir au moins des niveaux dans la Connaissance? Mâ : Où est la connaissance des formes du Sans Forme, il ne peut y avoir de niveau ; aller pas à pas concerne la période où l'on cesse tout juste de courir derrière les objets, et où l'on se tourne vers l'Eternel qui n'est pas encore une évidence, mais sa quête est devenue "intéressante". Cette progression réserve des foules d'expériences... Là où est la pensée, est fatalement l'expérience ! Les expériences traduisent les mille façons d'approcher la Connaissance Suprême. L'esprit qui s'était d'abord empêtré dans la matérialité, affirmant que jamais on ne peut savoir si Dieu existe ou non, et qui tournait le dos à "tout cela", finalement rebrousse chemin ! N’est-il pas naturel que la lumière lui parvienne, "accommodée" à sa situation ?Tous les états possibles et inimaginables ont un nom.Mais les états particuliers cessent, quand le Soi est enfin reconnu !Q : Le corps peut-il survivre à l'effondrement de notre égocentrisme ?Mâ : Le corps est-il un obstacle à la Connaissance Suprême ?Et d'abord la question de savoir si "le corps" existe ou non, se pose-t-elle ? A un certain stade, cette question ne se pose plus. Quand elle se pose, vous n'êtes pas établi dans l'Être Pur ; et vous attendez votre réponse !La vraie réponse se tient là où il ne peut plus y avoir ni question ni réponse... où il n'y a plus d'"autre", plus aucune division.Alors approcher les maîtres et recevoir leurs instructions, étudier les Ecritures, n'a plus aucun sens.Voilà, pour un aspect de la question...Par ailleurs, vous voyez des niveaux dans la connaissance, à la manière des niveaux universitaires sanctionnés par des diplômes, quand vous cherchez. Quand le Soi est révélé à lui-même, rien de tout ça.Un effort personnel, la pratique de la méditation, apportent certes des fruits ; mais dans le Soi, mis en lumière, il n'y a pas de but à atteindre et pas de non-but.Bien que ce soit, ce n'est pas.Bien que ce ne soit pas, c'est.Voilà !Vous dites qu'il doit subsister un vestige de fonctionnement mental. Il est pourtant un stade où le fait qu'il subsiste ou non une trace de "mentalité" n'a plus aucun sens.Si tant de choses peuvent être consumées, ce vestige-là ne peut-il aussi être consumé ?Il n'y a plus ni oui ni non. Ce qui est, "est".Méditer, contempler, est une aide tant qu'on est balloté entre acception et rejet.Vous voulez un support, n'est-ce pas ?Le support qui vous portera plus loin, jusque-là où il n'est plus question de support et de non-support, c'est le support sans support !Ce que disent les mots s'"éteint".Lui, est au-delà des mots.‍

Un tas de croyances

Pandit Vaidyanath dit : Mâ, nous croyons en la réincarnation selon les lois karmiques. Mâ : En effet, il en est ainsi. Q : Mais les chrétiens croient en une seule naissance. Après la mort, ils vont attendre le Jour du Jugement quand Dieu décidera de leur destinée.Mâ : Oui, c’est la vérité.(Chacun se mit à rire en entendant Mâ souscrire à deux points de vues apparemment aussi opposés.) Mais Mâ ajouta : Mâ : Bholanâth avait l’habitude de m’appeler la reine de la Cour d’Appel (Appealeshwarî), parce que j’ai toujours l’air d’être d’accord avec tout le monde. Le fait est que je vois clairement un rapport entre ces affirmations qui, prises singulièrement, mènent à la totalité ou à l’infinité. Que faut-il là-dedans rejeter et que faut-il accepter ? Les croyances appartiennent au domaine de l’esprit. L’esprit est modelé et déterminé par préférences inconscientes (samskâras). La tendance naturelle à aller vers un tas de croyances vient de préférences engrammées qui nous sont parfois inconnues. Tout ce que je vois c’est que si quelqu’un exprime une croyance et qu’il est convaincu que ce en quoi il croit est vrai, eh bien si tel est son point de vue, c’est vrai !

Contrôler le mental

Question : Mâ, mon mental est très instable, je ne peux me concentrer sur rien. Que dois-je faire ?Mâ : Si votre mental ne s'attache à aucun objet, alors vous êtes libre de tout attachement, c'est une bénédiction !(Rires de l'auditoire... Puis quelqu'un précise que cette question est posée par un jeune garçon. Mâ s'explique donc d'une manière qui lui soit accessible.)Mâ : Où est ce garçon ? Faites-le venir près du micro.(Mâ, lui répondant en face à face)Si votre mental ne s'attache jamais à rien, c'est une très bonne chose. C'est même une bénédiction. Car quand le mental n'est attaché à aucun objet, le vrai vous-même peut se révéler. Pourquoi donc essayeriez-vous d'attacher votre mental à quelque chose ?Le jeune garçon : Mais je veux contrôler mon mental pour méditer et je n'y arrive pas. Que dois-je faire ?Mâ : Il vous faut simplement vous concentrer sur le nom de Dieu.Le jeune garçon : Dieu a tellement de noms différents. Lequel dois-je choisir ?Mâ : Choisissez le nom de Dieu qui vous touche le plus et répétez celui que vous aurez ainsi choisi. Si vous l'aimez, votre mental sera satisfait ; donc prenez le nom qui vous plaît le plus et méditez aussi sur la forme divine qui lui correspond.Le jeune garçon : J'ai foi en Vous. Quel que soit le nom que vous me suggérerez, c'est celui que je souhaite prendre.Mâ : D'accord ! Est-ce qu'ici, en face de toute l'assemblée, vous êtes prêt à prendre un Nom ?Le jeune garçon : Oui.Mâ : Bien ! Alors répétez tous les noms de Dieu que vous connaissez, les uns après les autres.La foule (après de longs éclats de rire) : Il ne sait pas combien Dieu a de noms. Que faut-il faire ?Mâ : Quels noms de Dieu connaissez-vous ?Le jeune garçon : J'en connais un certain nombre, mais j'en veux Un qui vienne de Vous !Mâ : Dites-moi les noms que vous connaissez.Le jeune garçon : Jusqu'à présent, je répétais les noms de Ma Bhagavan, Ram, Krishna, Shankara Bhagavan...Mais aujourd'hui je ne répéterai un Nom qu'après vous.Mâ : Rama, Krishna, c'est très bien.

La vraie nature de Mâ

Question : Mâ, êtes-vous du Nord ou du Sud de l'Inde ? Quel est votre état d'élection, est-ce le Bengale, le Gujarat ou l'Uttar Pradesh ? A quel culte vous rattachez-vous ? Au Vishnouisme ou au Shivaïsme ?Mâ : Je n'appartiens à aucune région, ni à aucun état particulier. Je ne relève d'aucune caste ni d'aucun culte spécifique. Mais, en fonction de votre imagination, je semble être ce que vous voulez que je sois.Baba Prakashânanda : Mâ dit qu'elle n'a aucune qualité particulière et qu'elle n'est limitée par aucun attribut tels que ceux de nationalité, de caste, de culte, etc... La vraie nature de Mâ, c'est le Brahman omniprésent, l'Absolu. Si le disciple croit en cela avec une foi ferme, alors seulement sa pratique spirituelle sera couronnée de succès. S’il considère Mâ comme un individu particulier appartenant à une caste et un culte particuliers, alors ses pratiques spirituelles ne donneront pas leur fruit. C'est pour cela que Mâ a dit : "Je vous apparais en fonction de ce que vous m'attribuez, mais, en vérité, je ne suis concernée par aucun de ces attributs." Les disciples doivent se souvenir de cet enseignement s'ils veulent progresser.

Adorer Dieu

Question : On demande aux gens d'adorer Dieu, de chanter Ses louanges dans des hymnes, de faire des puja, de répéter constamment Son nom, et ils font tout cela sans savoir ce qu'est Dieu. Pouvez-vous nous expliquer ?Réponse : Dieu est omniscient et on ne peut connaître sa véritable nature avant d'avoir atteint la réalisation de Soi. On découvrira alors qu'Il n'est autre que soi-même, le seul Atman, le seul Soi qui existe, et qu'Il est avec une forme comme le monde et sans forme comme Chit, la pure conscience. En attendant, les prières, l'adoration et la méditation doivent être effectuées.

Arrosez les racines

Q : Mâ, l'autre jour, vous m'avez demandé de faire le japa de Gayatrî. Pourquoi ? Mâ : J'ai vu qu'il y avait une cordelette sacrée sur votre épaule. Si on vous demande de décliner votre identité, vous direz : "Je suis un brahmine". Ainsi, vous devez effectuer les pratiques d'un brahmine. Vous n'avez pas à vous demander pourquoi ou à cause de quoi. Comme vous arrosez les racines d'une plante, pratiquez un petit peu de japa tous les jours. Qui sait, la plante peut revivre, vous pourrez ressentir un vrai besoin de faire vos pratiques avec un grand sérieux. Q : Mais je ne peux pas suivre les règles de régime, etc. Mâ : Vous n'en avez pas besoin. Souvenez-vous simplement du mantra. C'est ce que je dis, maintenant la balle est dans votre camp.

Qui est Mâ ?

Un jour que nous étions seuls ensemble j'eus la curiosité de lui demander :"Mâ, faites-moi savoir ce que vous êtes en réalité. " Mâ se mit à rire aux éclats: " Comment cette question puérile a pu se poser ? Les êtres vivants ont la vision (darshan) de telle ou telle divinité selon leurs conditionnements passés (prârabdha karma) Ce que j'étais auparavant, je le suis aujourd'hui et je le serai par la suite. Je suis juste ce que vous dites et ce que vous pensez à cet instant. Il faut savoir, il est vrai, que ce corps n'est pas né pour consommer le karma d'une vie antérieure (prârabdha karma). Il vous suffit de comprendre que ce corps est l'incarnation de votre état de demande intérieure ; vous l'avez désiré et appelé, c'est pourquoi vous l'avez obtenu. C'est le moment du jeu (lîlâ) avec cette forme ; que gagneriez-vous à en savoir plus ? " Je lui dis : " Votre réponse ne me satisfait pas. " Elle répondit : " Que veux-tu connaître de plus ? Dis-le, dis-le ! " A son regard et à l'expression de son visage, il était clair qu'elle était alors identifiée à la déesse. Saisi de crainte et d'émerveillement tout à la fois, je gardai le silence. lila

Le guru est Dieu

Q : Pourquoi doit-on considérer le Guru comme Dieu ? Mâ : Lui seul est, c'est pour cela que le guru est Dieu. Qui donc si ce n'est Dieu peut vous enseigner à propos de vous-même ? Si vous pensez à votre Guru comme un homme, alors il n'est pas Guru, et si il est Guru, il n'est pas un homme. Si vous voyez Shiva comme une pierre, il n'est pas Shiva mais une pierre. Un voile vous empêche de réaliser la Vérité. Ce voile est retiré par la grâce du Guru.

Dualité et non-dualité

(à la suite d'un échange sur la relation entre l'ego et le Soi)Question : Je veux vous poser une question, Mâ. Mâ : Non, non, je connais votre question, je vais la poser moi-même. Vous voulez poser la question de la dualité (dvaïta) et de la non-dualité (advaïta).Voici ma réponse : la position dualiste est acceptée du point de vue du disciple, mais du point de vue du but, c'est la non-dualité qui est vraie. Swami Prakashânanda : Mâ a expliqué le paradoxe des rapports entre le point de vue dualiste et le point de vue non-dualiste. La position du disciple, au début, est forcément dualiste et c'est pour cela que, bien que nous soyons non-dualistes, nous assumons la position dualiste pour aider ceux qui commencent une ascèse.Mâ : Quand on commence la sadhana, on dit : "Voici Krishna" ou "Voici Rama" ou "Voici le Seigneur", etc.Mais après avoir réalisé la vraie nature de Krishna ou de Rama ou du Seigneur, on dit : "Tout est Krishna" ou "Tout est Rama" ou "Tout est le Seigneur".Cela étant, où est alors la différence entre le point de vue dualiste et le point de vue non-dualiste ? Le Dieu qui a formes et qualités et qui, au départ, est ressenti par le sadhaka comme un autre que lui, ce même Dieu est ensuite réalisé comme étant la totalité de l'existence, le Brahman omniprésent. Quand le sadhaka réalise cela, il se fond en Brahman. Alors ce qui était dévotion ou amour de Dieu est transcendé. Il n'y a plus ni dévotion ni absence de dévotion, car il n'y a plus de différence entre Dieu et son adorateur. sâdhanâ, sadhakâ

Patience sans faille

Mâ (en riant) : Baba, qu'est-ce qu'on appelle philosophie ? Upendra : Qu’est-ce que j'en sais ?Mâ : Oh! Vous connaissez tant de choses ! Vous enseignez les garçons (en me regardant) : Est-ce que ce n'est pas vrai ? Est-ce qu'il n'est pas professeur ? Moi-même : Oui, Mâ, il enseignait, mais maintenant il est à la retraite.Mâ (en riant) : Ainsi donc, vous êtes un enseignant plein d'expérience. Dites-moi, qu'est-ce que signifie "philosophie"? Upendra : Je ne pourrais parler que simplement si vous me le demandez. Pourquoi ne parlez-vous pas ?Mâ : Qu'ai-je donc étudié ? Vous, dites-nous ! Upendra : Parler de quelque chose dont on n'a pas la connaissance, voilà ce qu'on appelle philosophie!Mâ : Peut-on parler sans connaître quoi que ce soit?Upendra : Bien qu'on ne sache pas, on prétend savoir.Mâ (en riant) : Oui, c'est savoir quelque chose sans le comprendre. Mais Baba, vous avez très bien parlé, en fait.Afin de Le connaître, vous devez entrer dans votre vraie nature. Vous demeurez dans le royaume du manque constant. Tout ce que vous faites ne fait que produire de plus en plus de manque. Il ne peut y avoir de paix tant que vous ne transformez pas cet état de manque (abhâva) en votre vraie nature (svabhâva). Upendra : Que devons-nous faire ?Mâ : Je vous répète ce que je dis à tout le monde : commencez avec vos études ! Ce qui est destiné à arriver aura lieu de lui-même. Tenez, quand les enfants commencent à étudier, ils ont d'habitude un sujet dans lequel ils sont particulièrement forts. De même, quand quelqu'un se met en chemin pour la quête de la réalisation de Dieu, tout ce qui doit être fait se trouve révélé à partir de son propre intérieur. C'est pour cela qu'on dit que Dieu brille de Lui-même. Il montre lui-même le chemin qui mène à Sa réalisation. Ce qui est nécessaire pour vous, c'est simplement de vous mettre au travail - de commencer vos études.Très souvent, vous niez que votre mental soit agité et qu'il vous est impossible de le stabiliser. Mais en fait, de par sa propre nature, le mental ne peut se reposer. C'est pour cela que je considère le mental comme un enfant. L'intelligence et le sens du 'je' (ahamkâra) sont les parents du mental - enfant. De même que le père et la mère influencent leur enfant qui ne veut pas travailler de différentes façons afin de le persuader d'apprendre à lire et à écrire, ainsi, grâce au discernement de votre sens du 'je' et de votre intelligence, vous devez concentrer votre mental. Ce travail doit être accompli avec patience et avec le zèle d'un esprit bien unifié. Sinon, il n'y aura pas de résultats. De même que quand vous désirez extraire de l'eau du sol, vous devez creuser patiemment à l'endroit choisi et ne pas piocher un peu par ici un peu par là, de même, afin de réaliser Dieu, vous devez pratiquer pendant longtemps avec une dévotion unifiée et une persévérance des plus grandes.Souvent, on entend dire, quel que soit le nombre de fautes que le plus grand des pécheurs puisse avoir commis, ils seront tous purifiés en prononçant le nom de Râm même une seule fois. Cela est tout à fait vrai, tout comme une seule étincelle de feu brûle plus d'objets que ce que l'homme ne pourra jamais accumuler. Que vous récitiez son nom ou que vous l'adoriez, quoi que vous fassiez pour réaliser Dieu, si vous l'effectuez avec une patience sans faille et une dévotion unifiée, vous trouverez le chemin de la paix durable.En nettoyant la forêt, vous obtenez un champ, vous n'avez pas besoin de créer un nouveau champ. Vous répétez souvent "je-je" (ahamkar) "je suis Lui" (soham), n'est-ce pas ? Savez-vous où cela mène ? C'est comme l'arbre et son ombre, si vous suivez l'ombre, vous arriverez à l'arbre. De même, en vous concentrant sur "aham", vous arriverez au "soham".‍

La Parole

Shrî Mâ dit un jour à propos de ces hymnes :' La Parole est à l'origine du monde ; la création se développe progressivement et se transforme grâce au développement et à la transformation de cette Parole à la fois initiale et éternelle. »

Son sang

Nani Babu demanda à Mâ :- Vous êtes la miséricorde même, vous devez enseigner au monde la non-violence (ahimsa). Pourquoi donc à ce moment-là vous avez si soif de sang?(Mâ était d'une famille de Shakta, les adorateurs de la Mère divine Shakti ; dans cette tradition, il y a des sacrifices animaux, alors que dans la tradition vishnouïte également très répandue au Bengale, ceux-ci sont sévèrement condamnés. D'où un perpétuel point de frottement entre les deux groupes.)- Mâ : (dans un état d'être particulier — Nani Babu venait de s'adresser à elle comme si elle était directement la déesse)Je suis en train de boire mon propre sang (une allusion à Chinnamasta, 'celle à la tête coupée' qu'on représente en train de boire son propre sang et d'en offrir à ses deux compagnes Jayâ et Vijayâ qui étaient assoiffées). Je suis nirahara ('sans nourriture', ce qui peut signifier soit 'je ne prends pas d'autre nourriture' ou bien 'je n'ai pas pris de nourriture', donc 'je suis affamée'). Je suis l'univers tout entier.- Nani Babu : Pourquoi avez-vous une telle avidité pour les sacrifices sanglants ?- Mâ : Pour moi, tout se vaut. Qu'est-ce que le sacrifice ? Qu'est-ce qui n'est pas sacrifice ? Pourquoi cueillez-vous des fleurs et des fruits des arbres ? Pourquoi récoltez-vous ce qui pousse dans les champs ? Tout ce que vous prenez n'est que sacrifice. La divinité principale de ce lieu (Chinnamasta) est en train de boire son propre sang ? Elle absorbe tout et donne tout en retour.

Endurer la souffrance ?

Le fils de ce docteur est mort il y a quelques jours, à la suite de graves brûlures. Mâ : Chaque fait qui se produit dans notre vie est inscrit dans notre destin. Il faut comprendre que ces évènements sont inévitables. C’est notre destinée qui s’accomplit. Il y en a qui meurent le corps brûlé par les flammes, d’autres qui meurent l’esprit dévoré par le feu.Docteur : Il devrait y avoir une limite à la souffrance. Nous devrions avoir la force suffisante pour supporter la douleur. Mâ : En vérité, c’est Lui qui nous donne cette force. Chacun, ici bas, doit endurer la souffrance qui lui est destinée. Peu importe que l’on considère cela comme une faute du Tout-Puissant ou comme un des aspects de Sa Grandeur, ce qui compte, c’est qu’il appartient à chacun de vivre ce qui lui est destiné.Docteur : Puisque notre sort est de souffrir qu’on le veuille ou non et puisque ce qui arrive, doit de toutes façons arriver, le but de cette vie ne devrait-il pas être de ne rien faire du tout, de rester assis et d’attendre tranquillement que le temps passe ?Mâ : Comment peut-il être possible d’éviter l’action ? C’est Lui qui vous pousse dans le tourbillon de la vie et du travail. Les gens travaillent, ils travaillent encore et encore. A la longue ils sont tellement épuisés qu’ils sont contraints de renoncer à toute forme d’action. Mais il ne peut en être ainsi que lorsque l’heure est venue qu’il en soit ainsi. L’homme doit travailler et supporter les conséquences des actions passées, aussi longtemps que son karma n’est pas accompli. C’est la lilâ (le jeu) du Divin.Docteur : Cela équivaut à bastonner une personne après l’avoir ligotée. Une belle situation, il n’y a pas à dire ! Non seulement je dois accomplir mon travail avec les mains ligotées, mais en plus je dois supporter les conséquences de cette situation ! C’est peut-être le jeu du Divin, mais là Il joue à nos dépens !Mâ (Elle sourit) : Qui est-ce qui se réjouit ? Qui est-ce qui souffre ? Qui reçoit les coups ? C’est Lui qui frappe et c’est Lui qui reçoit les coups et endure les souffrances. Personne n’existe, si ce n’est l’Unique.Docteur : Si vous voyez les choses sous ce jour-là alors plus rien n’a d’importance. En fait c’est Lui qui fabrique l’abcès et qui, ensuite, devient le médecin et... Mâ (Elle l’interrompt) : Il ne fabrique pas l’abcès. Il devient Lui-même l’abcès. (Dans la salle tout le monde rit). Ecoutez, sur cette terre où vivent les hommes, le malheur et les souffrances sont inévitables. Au début vous étiez un, puis vous êtes devenu deux, puis trois, puis une multitude. C’est pour cela que vous devez souffrir. Mais il y a une chose que vous pouvez faire : prendre des médicaments. Consultez un bon médecin, il vous prescrira un traitement. Ainsi vous pourrez soigner votre maladie. Il n’y a pas d’autre façon de parvenir à la paix.Docteur : Mais où puis-je trouver un bon médecin ? C’est précisément pour cette raison que je souhaitais vous rencontrer. Mâ : La grande difficulté c’est de le trouver le bon médecin. Quoiqu’il en soit, faites vous prescrire, par un médecin que vous considérerez comme étant compétent, les médicaments appropriés. La meilleure des solutions serait de vous faire hospitaliser, parce que à l’hôpital vous seriez contraint de prendre les médicaments prescrits aux heures indiquées. Sans compter que l’ambiance du lieu vous serait bénéfique. Mais vous n’aurez peut-être pas la possibilité de vous faire hospitaliser. Dans ce cas, prenez vos médicaments chez vous, de façon régulière. Mais là, hélas, il est probable que vous ferez des erreurs dans les doses et les horaires prescrits ou qu’un régime alimentaire inadéquat contrariera l’effet des médicaments. De nombreuses personnes affirment qu’elles disent et redisent régulièrement le nom du Divin, mais qu’elles n’en tirent aucun profit. Comment peut-on espérer tirer profit d’un médicament bénéfique si par ailleurs on adopte un régime alimentaire totalement pernicieux ? Et c’est ce qui risque de se passer chez vous aussi. Quoiqu’il en soit, efforcez-vous d’avaler vos médicaments à heures régulières et adoptez, aussi souvent que vous le pouvez, un régime sain et bénéfique. En vous joignant, par exemple, à des sadhu (pratiquants spirituels). ‍lila

Restez tranquille

Q : Dieu nous a donné le sens du "moi". Il nous l'ôtera de toute façon. A quoi bon renoncer ? Mâ : Pourquoi posez-vous cette question ? Restez tranquille ; ne demandez rien. Q : Comment rester tranquille ? Mâ : C'est là que le renoncement est nécessaire.

Empreintes du passé

Hari Bâbu : On ne peut s'affranchir des fortes empreintes du passé qui viennent d'existences antérieures. Je vous en prie, donnez-moi un remède.Mâ : Dans un tel cas, ce corps vous avisera de faire un compromis entre la jouissance, la recherche d'un plaisir dans le monde (bhoga) et le détachement.Comme il vous est difficile de vous détacher des plaisirs mondains, il est préférable de pratiquer le détachement au sein des plaisirs sensoriels.Par exemple, vous pouvez ne prendre que six copieux repas durant la semaine, et que du riz et des légumes le septième jour.Continuez ainsi, et l'impulsion qui pousse au plaisir s'affaiblira peu à peu (...)Il est vrai que de fortes prédispositions (samskâra) héritées d'expériences passées, d'existences antérieures, sont un fardeau dont l'homme aura du mal à se débarrasser — si louables ses intentions soient-elles. Mais il pourra y avoir des moments de répit. Aussi, l'on ne peut affirmer qu'il n'est pas possible de se débarrasser de ses samskara. En s'engageant sur la voie de la vertu, de la sâdhanâ, le mental pourra, en quelque sorte, être conditionné. De même, demeurer en compagnie des sages laissera une empreinte sur le mental. sadhana

Immergée dans le Nom

Un jour je demandai à Mâtâjî : " Quand votre corps est saisi par un état d'extase (bhâvâvesh) voyez-vous apparaître devant vous des dieux ou des déesses '? " Mâ répondit : " Ici, il n'y pas de notion de résultat pour moi. Je n'ai pas besoin de ces visions. Vous voulez voir les signes de l'extase, c'est pour cela qu'ils se manifestent de temps en temps dans ce corps. Quand on souhaite quelque chose avec une pleine intensité, sa réalisation ne manque pas de s'ensuivre. Ce n'est qu'en s'immergeant dans le Nom divin qu'on peut se mettre à plonger dans l'océan des formes. Quand on ne sépare plus le Nom et Celui qui est nommé, le sentiment du monde extérieur disparaît et l'énergie lumineuse propre au Nom s'épanouit d’elle-même."

L'amour pour Dieu

Vijayananda a demandé : ‘Peut-on atteindre la Réalisation en intensifiant une émotion comme l’amour?’ Mâ : Oui, prema, l’amour pour Dieu, est une voie. Mais ce que le monde appelle amour est moha, "illusion". Il n’y a pas d’amour vrai entre les individus. Comment pourrait-on recevoir un pur amour de quelqu’un qui est limité par l’égocentrisme et la possessivité ? Les gens me disent : “Mon amour pour Untel est vrai, ce n’est pas un amour ordinaire”.Mais ils se bercent d’illusion, moha est toujours un amour pour ce qui est mortel et conduit donc à la mort. Si vous ne pouvez pas obtenir l’objet de votre amour, vous voulez le tuer ou mourir vous-même. Mais l’amour de Dieu, prema, conduit à la mort de la mort, à l’Immortalité. C’est la raison pour laquelle, dit-on, c’est un péché de considérer que le Guru est limité à un corps humain. Il faut considérer que le Guru est Dieu.Je connais une femme qui voulait se suicider quand son Guru est mort ; je lui ai dit : ‘Un Guru meurt-il ? Ce n’est pas parce qu’il a quitté son corps qu’il est mort. Le Guru est omniprésent et n’abandonne jamais son disciple. Si vous voulez mettre fin à vos jours parce qu’il est parti, cela montre que vous l’aimez comme une personne, pas comme un Guru.’ Il arrive que les gens tombent amoureux de leur Guru, mais s’il s’agit d’un guru authentique il peut sublimer leur amour et le diriger vers le Divin. Mais s’il n n’a pas transcendé la personnalité, alors il y aura des problèmes. Il arrive assez souvent que des jeunes filles inexpérimentées ou de jeunes veuves, voire des femmes mariées, se laissent entraîner sur un mauvais chemin. On dit qu’il faut abandonner son être entier, corps, esprit et coeur au Guru. Abandonner son corps signifie abandonner ses désirs au Guru afin qu’ils puissent être éliminés : cela ne signifie pas s’abandonner physiquement.‍

Dispersion ?

Q : Comment se fait-il que la multiplicité ait pu se disperser à partir du Un ? Mâ : Disperser ? Mais le Un est là ! Q : N'est-ce qu'un jeu d'apparence ? Mâ : Votre question détient la réponse.

Agitation intérieure

Quand j'arrivai à Shahbag, Mâ me dit : " J'ai remarqué ton agitation intérieure depuis quelques jours. La paix et la tranquillité ne peuvent survenir s'il n'y a pas au début quelque agitation dans l'esprit. On doit allumer le feu par n'importe quel moyen, que ce soit avec du beurre clarifié (ghî), du bois de santal ou même de la paille. Une fois allumé, le feu continue à brûler ; tous les soucis, toute l'humeur sombre disparaissent peu à peu. Le feu réduira en cendre tous les obstacles. Songe qu'une seule étincelle peut déclencher l'incendie qui réduira en cendre des maisons qu'on a construites avec tant d'efforts ! "

Connaissance suprême

Question : Pouvez-vous expliquer l'affirmation suivante : "Par l'observation du silence, on atteint la connaissance suprême" ? Réponse : Comment cela se fait-il ? Pourquoi le mot " par " a-t-il été utilisé ici ? Dire "c'est par le silence qu'il est réalisé" n'est pas correct, car la Connaissance suprême ne vient pas "par" quoi que ce soit - la Connaissance suprême se révèle elle-même. Pour détruire le "voile", il existe des disciplines et des pratiques spirituelles appropriées.

L'enfant de sa mère

Q : Une mère fait tout pour ses enfants. Mâ s'il vous plaît, faites aussi tout pour nous ! Mâ : (riant) Petit malin, qui veut apprendre à sa mère ce qu'elle doit faire !Si vous devenez réellement un enfant, vous dépendrez totalement de la mère et la laisserez agir à sa guise.

Transformations

... Mâ a dit un jour :"De même qu'une graine a besoin de l'obscurité dans le sol pour pouvoir germer et donner une plante, de même, dans le cours de la sâdhanâ, les pratiques effectuées entraînent des transformations d'une façon indirecte." sadhana

Désirs de jouissance

Alors qu'un fidèle se demandait s'il ne fallait pas d'abord satisfaire tous ses désirs avant d'être libre d'aller à Dieu, elle dit :Effectuez de plus en plus d'actions pour faire grandir un désir... celui de jouir du Réel ! Les désirs de jouissances plus ordinaires disparaîtront d'eux-mêmes. Si vous vous y adonnez encore, ce sera en tout cas dans un esprit de renonciation.Faites alterner jouissance et renoncement.Progressivement, en acceptant et en éloignant les plaisirs, le désir perdra son emprise.

La Grâce du Guru

Question : Qu'est-ce que la "Grâce du Guru" ? Réponse : Lorsque le Guru accorde ses instructions, ainsi que la capacité de les traduire en action - c'est sa Grâce. La grâce est déversée à tout moment. Mais elle ne peut pas entrer car le réceptacle est à l'envers. Quand on devient réceptif, on est capable de recevoir la Grâce. Le moyen de retourner le réceptacle dans le bon sens est d'obéir à la lettre aux ordres du gourou. En vertu du yoga de la pratique soutenue, le voile se déchirera et le Soi se révélera - on avancera vers sa vraie demeure.Tant qu'il y aura des envies, on naîtra encore et encore ; en d'autres termes, l'existence physique se poursuit à cause du sentiment de manque. Par une pratique spirituelle soutenue, on peut s'en libérer. Pour que le fait de l'union éternelle de l'homme avec l'Unique puisse être révélé, il faut suivre les commandements du gourou.En agissant ainsi, on devient digne de sa grâce.Le Guru, dans sa compassion, indique à chacun son propre chemin, le chemin qui mène à la réalisation du Soi.Il existe deux types de grâce, à savoir avec et sans cause ou raison. La première est obtenue comme résultat de nos actions ; mais lorsqu'on comprend que l'on ne peut arriver à rien par ses propres efforts, on reçoit la grâce sans cause ni raison.De l'état d'impuissance totale, elle élève l'homme.

Ses enfants savent

Q : Qui peut être appelé Mère ?Quelles sont les caractéristiques d'une mère ? Mâ : Personne n'est appelé mère. Une mère est une mère. Ceux qui deviennent ses enfants savent ce qu'il en d'elle !

Par l'adversité

Q : Mataji, Madame Desjardins souhaite savoir ce que vous voulez dire par « vipad diya tini vipad haran karen », par l'adversité Il détruit l'adversité. Mâ : Puisque vous dites cela, parlez-nous d'abord des sens possibles que vous avez présents à l'esprit. Denise D : Etre un individu signifie en soi souffrance puisque cela veut dire lien, séparation du Un ; mais plongé qu'il est dans les plaisirs du monde, l'individu n'est pas conscient de sa souffrance. Ainsi donc, Dieu envoie les chagrins et l'adversité pour qu'on puisse s'éveiller et réaliser le fait de sa misère innée. Mâ : En effet, vous voyez que le bonheur de ce monde ne dure pas et vous vous mettez donc à chercher un bonheur qui dure. Quel autre signification voyez-vous ? Denise D : Cela veut aussi dire qu'il envoie des problèmes pour éviter une grande catastrophe. Mâ : Oui, il apparaît parfois qu'une grande catastrophe est karmiquement inévitable mais elle est évitée ou atténuée par une plus petite. Le fait est aussi qu'on doit endurer les souffrances dues à son karma, mais une fois que c'est passé, on en est débarrassé. De cette façon aussi, la souffrance est utile. D'autre part, si survient une grande difficulté, on est obligé de se tourner vers Dieu puisqu'on se sent complètement incapable d'y faire face. Dans de telles circonstances, même si quelqu'un a des doutes sur l'existence de Dieu, il va se mettre à Le prier

Savoir ce qui est le mieux

Pierre Trudeau : Le progrès est-il possible ? Mâ : Oui, toujours. Avec des efforts, vous pouvez accomplir une expérience de vérité directe, tangible et réelle. Tout comme un étudiant peut atteindre un stade de connaissance qui n’était pas à sa portée au début, un être humain peut acquérir un degré de conscience qui est convenable pour son état de créature.‍ Q : Est-ce qu’on peut prétendre à ces acquis tout de suite, ou après de longs efforts ?‍ Mâ : Les deux. Quand vous grattez répétitivement une allumette, le flamboiement se produit toujours de façon subite, il peut arriver après beaucoup d’efforts, ou bien du premier coup. Dans la création de Dieu tout est possible.‍ Q : Comment un homme peut-il savoir si ce qu’il est en train de faire est la meilleure chose à faire ? S’il est vrai avec lui-même ou pas ? Mâ : Cette question se réfère-t-elle aux choses de ce monde ou bien de l’autre ?‍ Q : Selon moi, les deux ne sont pas séparés. Je peux comprendre l’autre seulement par rapport à ce monde-ci. Mâ : Ce sont les phases, ou les niveaux de la compréhension. L’étudiant au stade le plus bas a des potentialités, mais il ne peut pas s’attendre à être à la portée des leçons de niveau supérieur. Le voile de l’inconscient ou de l’ignorance est repoussé de temps en temps. L’homme peut agir selon son meilleur degré de connaissance d’une situation, mais ses efforts sont relatifs et non absolus. C’est pour cette raison, voyez-vous, que vous faites toutes sortes d’efforts mais que le résultat ne vous donne pas satisfaction. Il est impossible pour les êtres humains de savoir ce qui est le mieux. Ce que vous disiez au sujet de la non-différenciation entre les deux mondes est très juste. Ce monde-ci est dominé par le mental et par conséquent il crée des divisions. Le mental fonctionne dans le domaine de la créativité, du rendement, du meilleur train de vie, etc… Le mental mesure. Nous sommes définis par notre sens des valeurs. Le mental établit des normes. L’Incommensurable est parfait tel qu’il est. Cette réalisation commence à poindre du moment que le mental est dissout. La réalisation quelle qu’elle soit, est Cela seulement. C’est seulement ce que Cela doit être et pas autrement. C’est vrai. Cependant, à moins que l’on n’obtienne cette vision englobante de la totalité, on ne doit pas renoncer à ses plus gros efforts pour faire ce que l’on pense être la meilleure chose.

Pensez à Dieu

Question : Nous vous entendons souvent dire : "Pensez à Dieu."Mais Dieu est sûrement impensable et sans forme.Ce à quoi on peut penser doit avoir un nom et une forme et ne peut donc pas être Dieu.Réponse : Oui, sans aucun doute, Il est au-delà de la pensée, de la forme et de la description, et pourtant je dis : "Pensez à Lui !"Pourquoi ?Parce que vous êtes identifié à l'ego, parce que vous pensez être celui qui agit, parce que vous dites : "Je peux faire ceci et cela", et puisque vous vous mettez en colère, que vous êtes avide, et ainsi de suite, vous devez donc appliquer votre "moi" à la pensée de Lui.Il est vrai qu'Il est sans forme, sans nom, immuable, insondable.Pourtant, Il est venu à vous sous la forme du Son éternel ou de la descente de Dieu sous la forme du Verbe, ou sous la forme d'un Avatar. Ceux-ci aussi sont Lui-même et par conséquent, si vous vous en tenez à Son nom et contemplez Sa forme, le voile qui est votre "moi" s'usera et alors, Lui, qui est au-delà de la forme et de la pensée, sera...Vous pensez que vous vous engagez dans la sadhana, mais en réalité c'est Lui qui fait tout, sans Lui rien ne peut être fait. Et si vous vous imaginez que vous recevez en fonction de ce que vous faites, ce n'est pas correct non plus, car Dieu n'est pas un marchand, avec Lui il n'y a pas de marchandage.

Dans ma propre demeure

Q : Si Shrî Mâ a trouvé la paix, pourquoi continue-t-elle à se déplacer autant ? Mâ répondit directement : Pitajî, si je reste à un même endroit, la même question pourrait se poser n'est-ce pas ? Pitajî, ne savez-vous pas que je suis une petite fille très impatiente ? Je ne peux demeurer à un même endroit. C’est une réponse. D’un autre point de vue, je peux dire que c'est vous qui me voyez voyager. En réalité, je ne me déplace pas du tout. Vous êtes dans votre maison, restez-vous assis dans un coin ? De même, je me déplace aussi dans ma propre demeure. Je ne vais nulle part. Je suis toujours au repos dans ma maison

Dirigé vers le fruit

(Sur le samyam ; la discipline complètement rassemblée et concentrée) Q : (...) j'ai aussi essayé de mettre en pratique les conseils. Mais il n'y a pas eu de résultats. D'autre part, il s'est avéré que toutes sortes de problèmes se sont intensifiés en ce jour particulier de samyam. Il n'y a pas d'expérience et de sentiments spirituels qui soient apparus. Au vu de tout cela, il me vient à l'esprit qu'il n'y a pas besoin de tout ce travail. Quand le moment viendra, tout surviendra automatiquement.Mâ : Je dirais que tu n'as rien fait concrètement de ton voeu de samyam. En effet, ton attention a toujours été dirigée vers le fruit. Si tu désires un résultat immédiat, qui te tombe dans la main comme cela, on peut considérer qu'effectuer un travail particulier, ou non, revient presque à la même chose. Tu ne veux pas te mettre en peine pour des sujets spirituels, mais tu ne recules jamais quand tu essaies d'obtenir une bonne réputation ou une reconnaissance sociale.Q : Dans ces domaines non plus, je ne fais pas grand-chose !Mâ : Cela non plus ne traduit pas un état élevé. Il n'y a pas d'efforts - pas d'enthousiasme vers quoi que ce soit, c'est de l'inertie ! Est-ce qu'il est bon de rester dans un tel état d'inertie ? Ce que l'on effectue pour le progrès spirituel doit être effectué avec un sens de ce qui est juste à faire. On ne doit pas penser à propos du résultat. Mais tiens pour sûr qu'il y aura certainement un résultat si un travail réel est effectué. En ajoutant même un centime après un autre, on arrivera à une roupie. Chaque action a son résultat. Pourquoi se limiter d'ailleurs au domaine de l'action ? Dans le domaine des sens aussi, voir quelque chose, toucher quelque chose — tout a une influence qui lui est propre. C'est à cause de tout ceci que ressort la question du satsang et de la bonne influence d'un endroit particulier. C'est à cause de cela aussi qu'un sâdhaka ne permet pas que son âsana, ses vêtements ou son lit etc. soient touchés par qui que ce soit. Les qualités de ce que nous mangeons et de ce que nous pensons nous pénètrent, et ces choses nous transforment également.‍ sadhaka. Nous avons dit aussi auparavant que ce qu'on voit dans ce monde, si nous le faisons du seul point de vue du bonheur et de la peine, ne fera qu'augmenter le sens de servitude en nous. Si, en percevant les arbres, les montagnes, les fleurs etc. nous pensons : « Oh, comme tout cela est beau ! », les qualités de ces objets nous pénétreront et conséquemment, de plus en plus de sentiments nouveaux seront engendrés en nous. Mais, tout en percevant ces objets, si nous sommes capables de les accepter comme des formes différentes du divin, si nous sommes capables de considérer que le divin lui-même réside dans la forme de ces belles fleurs ou de ces beaux fruits, etc., c'est alors seulement que nous développerons des pensées pures. Ainsi, on ne doit rien voir ni faire avec une envie profonde pour les plaisirs du monde. Tant que vous n'êtes pas à l'abri des sentiments qui sont engendrés par de tels désirs, on ne peut pas même parler de salut. Bien sûr, par la grâce de Dieu, la racine de tous les désirs peut être détruite en un seul instant. Néanmoins, il s'agit d'un sujet différent. On doit plutôt avancer sur le chemin du développement progressif. De ce point de vue, il faut entretenir des sentiments purs à travers la répétition du Nom, le japa, et la méditation en fonction de son niveau.On ne doit pas se décourager en voyant qu'il n'y a pas de résultats rapides alors qu'on s'évertue à faire certains efforts sur ce chemin. Les samskâras, les empreintes du passé accumulées à travers de nombreuses vies ont créé à l'intérieur des masses de déchets. Tant qu'ils ne sont pas dégagés complètement, il n'y a pas d'espoir pour développer des sentiments divins. Cependant, on voit que même après un effort de quelques jours, certains peuvent réaliser quelque chose. On doit considérer dans ce cas que de telles personnes sont nées avec de bons samskara. Ainsi, leur progrès peut se déployer facilement. Si l'on continue à travailler, on obtiendra très certainement des résultats - on doit oeuvrer dans cet état d'esprit. Si l'on n'a pas de gourou, il n'y a pas de mal, car le gourou est déjà présent en tous. Si l'on continue à travailler, c'est Lui-même qui va venir Se manifester. Mais si l'on parle du point de vue général, c'est mieux de faire effort sous la protection d'un gourou.

Formes et Sans-forme

Panikkar : Quand il n'y a que le Un seulement, pourquoi y a-t-il tant de religions différentes dans le monde ? Qu'avez-vous à dire à propos de ceux qui insistent que seulement une religion est la bonne ? Mâ : Parce qu'Il est infini, il y a une infinité de conceptions de Lui, et une infinité de variété de chemins qui mènent à Lui. Il est tout, quelque soit le type de croyances ou d'incroyances comme dans le cas des athées. La croyance dans l'incroyance est aussi une croyance. Cela signifie que vous acceptez la croyance quand vous ne croyez pas. Il est dans toutes les formes et il est le Sans forme. Panikkar : De ce que vous avez dit je déduis que vous considérez que le Sans forme (Nirguna) est plus proche de la Vérité que Dieu avec forme (Saguna) ? Mâ : Est-ce que la glace est autre chose que de l'eau ? Saguna est autant Lui que nirguna. Dire qu'il y a seulement un Atma et que toutes les formes sont des illusions impliquerait que le Sans-forme est plus proche de la vérité que la forme ; mais je dis que chaque forme et le Sans-forme également sont Lui et Lui seul.

Pas de préférence

Q : Mère, vous avez certainement un peu plus d'affection pour celles et ceux qui sont toujours près de vous et prennent un si grand soin de votre vie ? Mâ : Non.

Les portes du dedans

On lui dit :"Quelquefois une personne expérimente des états extraordinaires sans qu'elle ait aucune discipline spirituelle, comme pour un enfant."Elle répondit :"Cela peut arriver à la suite d'un choc. Quelquefois les portes du dedans s'ouvrent ainsi toutes grandes, et tout s'éclaire. Cette ouverture peut être permanente ou temporaire. Si elle demeure, c'est une occasion remarquable de réussir sa vie. »

Comment méditer ?

Question : S’il vous plaît, Mâ, expliquez-moi comment il faut méditer.Mâ : Selon la méthode qui vous a été enseignée par votre guru.‍Question : Il y a beaucoup de gurus. Ils enseignent des méthodes de méditation différentes ; mais ici, en face de vous, nous sommes vos élèves. Expliquez-nous comment méditer ; quelle est votre méthode spécifique ?Vous avez dit à plusieurs personnes que leur manière de méditer n'était pas correcte, car ils bougeaient la tête et ne gardaient pas un mental calme. Donc, quelle est la bonne méthode ?Mâ : En jouant d'un instrument de musique on obtient un certain son.Les gens ont des capacités différentes d'entendre le son, mais le son reste le même. De la même manière, le Soi (âtman) est Un comme le son d'un instrument, mais la capacité de le réaliser est différente selon les individus.En ce qui me concerne, j'enseigne comme j'ai été enseignée par mon guru ; et mon guru est le Soi omniprésent ; or, ce guru enseigne de manière directe...Quand vous rencontrez un guru, vous devez imaginer qu'il est le Soi, et qu'il a pris cette forme pour vous enseigner.(...) quand on accepte que le guru c'est le Soi, alors il faut demeurer sans objet. C'est ça la méditation. Mais il y a ici tellement de gens différents, avec des impressions différentes (vasanas), des tendances latentes différentes (samskaras), des traditions et des psychismes différents ! Comment serait-il possible d'enseigner une méthode de méditation convenant indifféremment à tous ?(...) Continuez la méthode à laquelle vous êtes habitué... (...) Chacun doit s'efforcer d'être sans objet (autre traduction possible : de cesser l'identification avec tout objet). atman , samskâra

La veille véritable

Question : Il y a un frère étranger qui pose en anglais la question suivante à Mataji : Mâ, est-ce que vous dormez et est-ce que, dans votre sommeil, vous rêvez comme nous le faisons ?(...)Swâmi Prakashânanda : C’est une question qui vous avait été posée il y a très longtemps...Mâ : Oui, il y a très longtemps, et la réponse qui avait été donnée alors est identique à celle que je vais donner aujourd’hui. A celui à qui vient le sommeil, le rêve vient aussi ; ou encore, celui qui dort, celui-là rêve aussi.Mais l’état de veille est aussi une forme de rêve. La question qui vient d’être posée ainsi que ma réponse présente, tout cela fait partie du rêve qu’est le présent état de veille (jagrat svapna). Ce que nous faisons ici, poser des questions et y répondre, tout cela est aussi un rêve. Il faut s’en tenir à ma première proposition : c’est seulement celui qui dort qui rêve. Tout cela ne concerne uniquement que le corps. Voilà la réponse que j'avais donnée à ce disciple en ce jour lointain.Un autre jour, ce mahâtma qui s'appelait Purnânanda Baba me fit venir à son ashram et me reposa la question. On parla longtemps et il me redemanda : « Mâ, est-ce que vous avez des rêves, est-ce que vous dormez ? » Et je répondis : "Cet état de veille est un rêve autant que l'est le monde mental (mano rajya) que notre imagination produit. Mais pour celui qui est conscient de son propre Soi, il n'y a ni rêve, ni sommeil. Le rêve et le sommeil n'existent pas, car il est toujours dans l'état de veille véritable.

Etrange parfum

Un matin, Mâ se trouvait à Bodgaya. Elle se tenait avec quelques autres auprès de l'image du Seigneur Bouddha au pied de l'arbre historique. Soudain, un parfum singulier intrigua les personnes présentes. L'un de nous demanda :D'où vient cet étrange parfum ?Mâ répondit :Lui, que vous êtes venus visiter, de cette gracieuse façon, fait connaître sa Présence.

Le sens de Pranâma

Des femmes s'approchent de Mâtâji pour la saluer.Mâ reste silencieuse. Après leur départ, elle dit : Voyez, est-il possible de saluer d'une manière juste ? Quel est le sens de ces pranâma ?Bien, c'est comme déverser de l'eau d'un pot à l'extérieur. Si le pot est tourné à l'envers, toute l'eau se déverse.De la même manière, une véritable salutation (pranâma) consiste à abandonner tout son contenu émotionnel aux pieds de ce que vous saluez.Ne dites-vous pas que notre tête est le siège de toutes nos pensées et émotions ? Mais quand on s'incline très bas, rien n'est donné vraiment.C'est comme remuer un poudrier : un peu de poudre tombe par les trous, non pas toute la poudre.Aussi, tant que le pot à eau n'est pas vidé, le Divin ne pourra le remplir.‍(Satsang rapporté dans In association with Sri Ma Anandamayi) pranam

L'Instant Suprême

Q : je vous ai entendue dire que tous les instants sont contenus dans l'Instant suprême. Je ne comprends pas. Mâ : Le moment de naître conditionne une nouvelle expérience de vie. A l'Instant suprême, tout est accompli ! Notre destin est comblé !Vous le savez, en vous engageant dans l'action, vous répondez aux nécessités de la nature ; la qualité (guna) de la nature est de se multiplier (également guna).Le monde est transitoire, périssable, mais un esprit dévoué, une pensée affinée, savent consumer l'impermanence de la nature humaine.Quand il n'y a plus rien à brûler, là est le moment de toute éternité ! Saisir ce moment, là est votre destin. En réalité, il est Cela ; Tout-Cela. Comment Cela pourrait laisser quoi que ce soit en dehors ? Qui a plongé dans ce courant ne peut plus séparer présent, passé, futur.Un yogi peut saisir un objet placé de l'autre côté d'un mur, en tendant simplement la main ! Pour lui, le mur n'est pas là, même s'il existe, et même s'il n'y a pas de mur, c'est comme s'il y en avait un. Pour comprendre : Imaginez derrière un voile, un objet. Devant vous, c'est entendue, s'interpose le voile ; mais il n'était pas là quelque temps avant ; il n'est pas dit qu'il sera là quelque temps après. Alors quelle est sa présence maintenant ? C'est un exemple pour tenter de dire.Le mur qui est supposé faire obstruction, ne contrarie pas le geste du yogi. De même, le yogi peut percevoir un objet invisible pour les autres.Mouvement, repos, bien que chacun garde sa spécificité, ne s'opposent pas non plus, pour qui voit vraiment.Tout est possible — mais ce corps n'est pas enclin à tout dire ! Nous approchons là, le domaine du merveilleux.Revenons à l'Instant. Les moments tels que vous les vivez, sont tétanisés. L'Instant contient l'être et le devenir ; il contient tout ; rien n'est là et tout est là.Il n'y a pas même d'opposition entre cet Instant et des moments qui ne sont que des bouts de temps ! L'Instant est temps, mais pas ce que vous nommez "temps". Le temps (samaya) est saturé de Soi (sva mayi), tissé du seul Soi, où rien n'existe, sauf le Soi ! ‍

Relation entre l'ego et le Soi

Question : Quels principes (tattva) composent le Soi ? De quoi est-il fait ? Est-il une chose créée ?Mâ : Il est fait de lui-même et par lui-même. Il n'est fait de rien qui ne soit pas lui, il n'y a rien d'autre que lui pour le faire.Question : Le Soi est immortel mais, quand le corps meurt, pourquoi est-ce que le Soi (l'âme) s'en va et le quitte ?Mâ : Le Soi n'a ni arrivée, ni départ.Question : Pourtant, le Soi s'éveille et s'endort ?Mâ : Non, non ! le Soi n'a ni éveil, ni sommeil. Il est éternel, omniprésent et immuable.Question : Alors qui est-ce qui quitte le corps à la mort ?Mâ : Au niveau de l'apparence, il semble que le Soi entre dans le corps et en ressorte selon les circonstances. Mais en réalité, le Soi ne connaît pas de changement. Il est éternellement béatitude.Question : Vos propos sont très difficiles à comprendre Mâ ! Mâ : Non ! Il n'y a aucune difficulté. Le Soi est par nature éternel et immuable.Question : Alors qu'est-ce qui a lieu devant nous quand une âme quitte son corps ou quand un enfant naît ? Aussi longtemps que nous sommes dans la condition présente, nous voyons cette allée et venue de l'âme et nous ne savons pas d'où elle arrive ni où elle s’en va.Mâ : Vous me demandez qui prend un corps, qui le quitte et aussi qui, maintenant, constate le phénomène de la naissance et de la mort. Je réponds que le Soi que j’ai décrit comme n’ayant ni allée ni venue, ce Soi est celui-là même qui semble s’incarner ou se désincarner ; et c’est encore Lui qui semble présentement voir, entendre... et constater la naissance et la mort, etc.Baba, explicitez ce que j'ai dit !Swâmi Prakashânanda : Du point de vue de l'ignorance, le Soi apparaît comme le sujet qui mange et qui boit, qui entend et qui voit... Mais du point de vue supérieur, le Soi n'a aucun de ces attributs, ni aucune de ces fonctions. Jamais il n'entre ni ne sort d'un corps. Pour lui rien ne commence, rien ne finit.De ce point de vue, il n'y a ni Homme emprisonné dans l'ego, ni Homme libéré de l'ego ; il n'y a ni guru, ni disciple, ni naissance, ni mort...Si on n’est pas capable de comprendre cette vérité, il faut croire que ce même Soi est aussi le Seigneur avec forme et que, quel que soit mon vœu, si je Le prie sincèrement, Il m'exaucera. Ainsi, si je Lui demande la compréhension de ce paradoxe, Il me le fera comprendre...C'est seulement du point de vue de l'ignorance que le Soi est dit venir en ce corps puis s'en aller, mais cela n'est pas vrai du point de vue de sa Vraie Nature. De ce point de vue, Mâ a dit hier qu'il est à la fois celui qui fait, celui qui pousse à faire et aussi celui qui semble bénéficier de ce qui a été fait.Mâ : Quelle est la relation entre l'ego et le Soi ? Comme le dit Hanuman : "Quand on est identifié à l'ego, il semble qu'on soit une parcelle du Soi ; mais quand on a abandonné l'ego, alors on n’est rien d'autre que le Soi."Quelle position voulez-vous assumer ?L'étincelle n'existe pas indépendamment du feu, l'étincelle n'est que du feu, et à proprement parler, seul ce feu existe vraiment. Il en va de même en ce qui concerne les rapports de l'ego et du Soi. C'est pourquoi j'ai dit que seul le Soi est réel.Mais pour réaliser cela, vous pouvez très bien vous considérer d'abord comme un dévot de Dieu. En procédant dans cette voie avec l'aide de votre guru, viendra un jour où vous réaliserez l'omniprésence du Seigneur. Et alors vous vous apercevrez que Celui dont vous étiez le dévot est aussi en vous. Cette réalisation de la non-dualité viendra par la grâce du guru et votre première affirmation "Je suis le dévot de tel Dieu" sera dépassée. Mais pour cela, il faut vous abandonner à votre guru et suivre son enseignement.‍"Je suis Votre dévot, du point de vue du corps. Du point de vue de l'ego, je suis une partie de Vous. Et du point de vue du Soi, je suis Vous"prière d'Hanuman à Rama‍

Fil subtil

Un jour, Mâ me dit: " Garde toujours présent à l'esprit que tu es un réel brahmine et qu'il y a un lien entre ce corps et toi : il est comme le fil extrêmement subtil d'un sentiment divin. " A partir de ce moment-là, je me mis à faire tout mon possible pour avoir une vie pure.

Le contact de Maya

Q : Pourquoi Dieu permet-il tant de souffrances dans le monde ? Demandez à qui que ce soit ici : personne n'est heureux et pourtant tous veulent l'être. Mâ : Si vous désirez les choses de ce monde, vous serez malheureux et si vous progressez vers Dieu, vous serez heureux. C'est la manière dont il vous enseigne à venir vers Lui. Si vous n'aviez pas de difficultés, vous ne penseriez pas à Lui. Mais vous désirez toutes sortes de choses et ainsi vous êtes malheureux. ‍Il y a l'histoire de l'âne qui est une bonne illustration de la façon dont les choses fonctionnent dans ce monde. Un dhobi (blanchisseur) possédait quelques ânes pour porter les habits dont il avait fait la collecte pour les laver. Comme il était pauvre, sa maison était trop petite pour garder les ânes à l'intérieur et il les laissait dehors pendant la nuit. Il ne pouvait même pas s'offrir assez de corde pour tous les attacher. Les ânes s'enfuyaient et le dhobi passait des heures à essayer de les retrouver. Il eut donc une idée astucieuse. Il noua autour d'une de leurs pattes un petit bout de corde et chacun, pensant par ce contact qu'il avait été attaché, resta debout au même endroit pendant toute la nuit. Il en va de même dans le monde. Vous sentez le contact de Mâyâ et vous imaginez que vous êtes liés. Vous pensez : comment puis-je faire sans mes enfants, mon mari, ma femme, mes parents, etc.et ainsi vous restez là où vous êtes et ne progressez pas vers Lui.

Tant que vous luttez

Une visiteuse : Mâ, je désire la réalisation du Soi, et qui plus est rapidement. J'ai été en recherche depuis si longtemps et maintenant, les années s'accumulent.‍ Mâ : La réalisation du Soi n'est pas dans le temps.‍ Q : De toutes façons, avant que je meure, je dois l'atteindre ! S'il vous plaît, dites-moi comment. Mâ : Vous devez être immobile autant que possible et méditer dans la solitude. Au lieu de cela, vous vous êtes mis sur le dos tellement de travail qui vous oblige à donner votre attention aux affaires du monde ! Q : Mais je ne veux pas me retirer du monde. Pourquoi ne puis-je pas avoir la Réalisation ici et maintenant, au milieu de mes activités du monde ? (Shrî Mâ hocha la tête) Mâ : Cela ne peut pas être. Considérez cela sous cet angle : quand vous souhaitez écrire une lettre, vous ne le faites pas en public. Vous prenez votre stylo et votre papier et vous asseyez toute seule. Une fois écrite, vous pouvez la lire aux autres. Une fois que le Soi est réalisé, la question de vivre dans le monde ou en solitude ne se pose pas. Mais tant que vous luttez pour cela, vous devez vivre à l’écart.

Le pouvoir du Guru

Question : Comment la réalisation du Soi s'effectue-t-elle ? Réponse : En recevant et en conservant le pouvoir du Guru. Ce qui est déjà en vous se révèle. Une personne dont le cerveau n'est pas clair ne peut être enseignée. De la même manière, le pouvoir intérieur de connaître son Soi est réalisé en s'engageant dans la sadhana. C'est comme une connexion électrique. S'il n'était pas en vous, vous ne pourriez pas le découvrir. Tout comme certaines personnes - mais pas toutes - possèdent le don d'écrire de la poésie ou de s'exprimer oralement, etc. Si c'est le destin de quelqu'un, les écailles tomberont de ses yeux, le voile tombera. Cela se produit tout seul, un autre ne peut pas donner la réalisation ; il faut devenir propriétaire de sa propre connaissance intérieure. Chacun est né avec ses tendances et ses talents innés. De même que l'on peut acquérir des connaissances matérielles, on peut aussi connaître la réalité en devenant propriétaire de son pouvoir intérieur - et c'est alors qu'il y a l'éveil. Le pouvoir du Guru est conféré aux disciples, mais seul un parmi des millions est capable de le détenir. Le mantra a un pouvoir propre et sa répétition ne sera pas vaine, mais le pouvoir du Guru n'est pas conféré à tous.

Le But Suprême

Un jour un monsieur demanda à Mâ après l’avoir vue en samadhi : Q : Vous étiez évidement en communion avec Dieu ; maintenant vous devez redescendre à notre niveau pour nous dire des choses qui puissent nous aider.Shri Mâ sourit et dit : Mâ : Etes-vous différents de Dieu ? je ne sens ni montée ni descente. A mes yeux tout est identique. Seules les réactions corporelles diffèrent.‍Vous voir vous-même en chacun et réaliser que chacun est en vous-même, c’est le but suprême de la connaissance spirituelle.‍ samâdhi

Samskâras

Un jour, Jamini Bâbou dit à Mâ que les buissons d’épineux près de la chambre de Shrî Mâ à Shabagh étaient devenus des arbustes de santal ; cela s'était passé en 1944. Mâ : Voyez comme la création divine est merveilleuse ! Les animaux, les oiseaux, les êtres humains, les arbres, les plantes, les insectes, répondent à l'atmosphère ambiante chacun à leur manière, différemment. La capacité d'imbiber les vibrations ou de les rejeter n'est pas uniforme. Ainsi, par exemple, cent personnes écouteront un discours, et il y en a également qui sont très éduqués parmi eux. Certains obtiennent une connaissance profonde de ce discours, d'autres ne sont pas touchées ; ici, la question de l'éducation ne se pose pas. La compréhension dépend de ses samskâras intérieurs, des conditionnements passés. De même en va-t-il dans le royaume des animaux ou de la végétation. Ne les banalisez pas en disant qu'ils ne sont pas intelligents. C'est Lui Lui-même qui habite dans toutes les formes de la création.

Guru authentique

Q : Cela sert-il à quelque chose de prendre l’initiation d’un Gourou qui ne présente pas les signes caractéristiques d’un gourou authentique, tels qu’ils sont définis dans les Ecritures ? Mâ : Il y a deux choses ici. Premièrement, prendre un Gourou et deuxièmement que ce Gourou soit le Gourou. Il ne peut être question de prendre ou de quitter, car ce Gourou est le Soi. S’il ne l’est pas, il se peut qu’il vous indique un chemin, mais il ne peut pas vous conduire jusqu’au but, jusqu’à l’illumination, parce que lui-même ne l’a pas atteinte. Vous pouvez prendre quelqu’un comme Gourou et puis le quitter, mais dans ce cas je dis que vous n’avez jamais eu de Gourou. On ne peut pas quitter le vrai Gourou. Il est le Gourou par sa nature même et il comble naturellement toutes les lacunes du disciple. Tout comme la fleur donne son parfum naturellement, le Gourou aussi donne l’initiation par le regard, la parole, le toucher, l’enseignement, le mantra ou même sans rien de tout cela, simplement parce qu’il est le Gourou. La fleur ne fait d’effort pour donner son parfum, elle ne dit pas : ‘Venez me sentir’. Elle est là. Quiconque s’approche d’elle pourra jouir de son parfum. Tout comme le fruit mûr tombe de l’arbre et est ramassé par quelqu’un ou mangé par les oiseaux, ainsi le Gourou est tout ce dont ont besoin ceux qui lui appartiennent, quels qu’ils soient.Il y a effectivement de faux gourous et beaucoup s’y laissent prendre. On dit que vous devez vous donner corps et âme au Gourou, mais cela ne signifie pas qu’il a le droit de vous exploiter. S’il essaie de la faire, vous devez le quitter et la plupart du temps laisser aussi le mantra qu’il vous a donné parce qu’il lui est associé et qu’il vous fait penser à lui. Alors je dis : allez vous baigner dans le Gange et prenez un nouveau départ avec un autre mantra. Un mantra est ce qui protège. S’il ne remplit pas cette fonction, ce n’est pas un mantra.

Surmonter la colère

Q : Comment surmonter la colère ? Mâ : Buvez un verre d'eau froide et regardez-vous dans un miroir...

Se donner coeur et âme

Q : Qu'est-ce qui est bon pour moi ? Mener une vie active dans le monde ou une vie contemplative retiré du monde ? Mâ : Vivez celle des deux à laquelle vous pourrez vous donner coeur et âme. C'est la bonne !

Déposez tout à Ses pieds

Q: Pendant tous ces jours de fête, nous avons entendu tant de choses magnifiques ! Mâ : Magnifique ? Tant que vous distinguez le "beau" et le "laid" vous n'avez rien compris ! Q : Nous ne comprenons même pas un peu ? Mâ : "Nous comprenons"... c'est sans intérêt tant que celui qui comprend et ce qui est compris demeurent séparés. Q : (...) et quand nous sommes oublieux ! Mâ : L'oubli ? Oubliez l'oubli. La mort doit mourir. Q : (...) et quand l'on se souvient ! Mâ : Se souvenir ? Alors vous gardez en tête. Rejetez plutôt.Déposez tout ça à Ses pieds. Je veux dire : demeurez dans l'expérience de ce qui est !‍

Rompre les attaches

Q : Comment les premiers samskara ont-ils été formés ? Mâ : Ces questions-là relèvent de la cosmologie. Celle-ci en particulier est née dans votre esprit, de même que vous avez en vous les concepts de création, de continuation et d’annihilation. Toutes les actions que vous effectuez, vous les effectuez pour une raison donnée et c’est pour cela que vous considérez que Dieu a des raisons Lui aussi. Mais dans le domaine de la Vérité dernière cela n’a aucun sens. C’est pour cette raison que les védantistes appellent cela Maya (illusion). Triguna Babu : Mâ, ne devrions-nous pas consacrer davantage de temps à la méditation ? Mâ : Si, car cela renforce la concentration. Et puis la méditation finit par s’épuiser, par se dissiper durant son propre cours. Et ce qu’elle laisse derrière elle est indicible. Triguna Babu : Si la méditation elle-même accroît la concentration, alors nous pourrions très bien méditer sur les choses de tous les jours ? Mâ : La méditation sur les choses de la vie courante augmente sans aucun doute la concentration, mais elle crée des liens, des attaches. Seule la méditation sur les choses vraies peut rompre ces attaches. samskâra

Qui médite ?

Un savant dit à Mâ : "S'il n'y a que le Un, qui médite et sur quoi ?" Elle répondit : "Oui, quand il y a un méditant et un objet de méditation, on peut parler de méditation. Mais cette enfant-ci (elle-même) ne connaît rien aux prières, aux méditations, rien à toutes ces sortes de choses... C'est pourquoi ses pères, mères, amis qui s'engagent dans ces pratiques, le font aussi pour elle. »

Amour divin

Ensuite, quand je la rencontrai, elle dit :"Le monde est l'incarnation du sentiment de l'amour divin (bhâva). Toute la création en est l'expression matérielle. Si, par ce type de sentiment, vous vous éveillez et vous progressez, vous vous apercevrez que tout l'univers n'est que le jeu de l'Un. En l'absence de ce sentiment (bhav ké abhav mén), on ne peut connaître l'essence de la réalité. »

La prison du bonheur

Question : Il y a tellement de gens en face de vous, des riches, des pauvres, etc. Pourquoi viennent-ils ici ? Pourquoi ne sont-ils pas heureux de ce qu'ils sont ?Mâ : Le vrai bonheur n'est pas quelque chose qui s'acquiert, que l'on possède et dont on puisse se satisfaire. Le bonheur acquis est un bonheur dont on est prisonnier. Vous devez aller au-delà de la prison de ce bonheur.Question : Combien de temps devons-nous ainsi "voyager" vers cette perfection ?Mâ : Jusqu'à ce que vous ayez atteint le but, vous devez continuer à avancer. Je vous dis la Vérité. Tant que ce but transcendant n'est pas atteint, vous êtes forcément soumis au bonheur acquis, donc au malheur.

La mort de la mort

Q : Je ne crois pas à la réincarnation. C'est grave ? Mâ : Vous croyez en cette vie, n'est-ce pas ?Il n'existe qu'une seule vie réelle, celle dédiée à Dieu et une seule mort, qui est la mort de la mort.Après, il n'y a plus ni naissance ni mort.

Connu et Inconnu

Q : On dit que le Brahman est l'Inconnu.Alors pourquoi faire tant d'efforts pour essayer de le connaître ? Mâ : Si vous deviez décrire cette fleur, vous diriez par exemple qu'elle est rose, mais jamais vous ne pourriez la qualifier complètement.Ainsi, chaque chose, chaque être, est à la fois connu et inconnu, manifesté et non-manifesté ; en même temps.C'est ainsi !

Complète reedition

Question : D'après un verset bengali : “Si en pratiquant les bajans (chants religieux), on abandonne tout attachement, ceux- ci peuvent conduire à l'extase divine”. Par la grâce de Mâ, peut-on, nous aussi, obtenir cet état pendant les bajans que nous chantons ici ?Mâ : La complète reddition, la totale offrande et l'intense dévotion à Dieu, cela seul suffit à conduire à cet état.

Avec vous

Q : Quand vous serez partie, nous nous sentirons très seuls : comment ferons-nous ? Mâ : Je ne pars jamais. Pourquoi voulez-vous me repousser au loin ? Je suis toujours avec vous. Q : Alors, demeurez-vous dans nos coeurs ? Mâ : Dans vos coeurs ? Pourquoi voulez-vous m'enfermer dans un endroit particulier ? Sang de votre sang et moelle de vos os, voilà ce que je suis. C'est la vérité, je ne dis jamais de mensonges.Le lendemain soir, dans une salle bondée (il y avait essentiellement des femmes), Mâtâjî a dirigé le kirtan et a chanté Hé Bhagavan et Sita Ram, Prana Ram. Quelqu'un dit à nouveau : Q : nous sommes venus vous voir chaque jour. Maintenant que vous partez, notre vie va nous sembler vide sans vous. Que faire ?" Mâ : Pourquoi dites-vous que je m'en vais ? Je suis votre petit enfant et je suis toujours avec vous. Souvenez-vous de cela : je suis toujours avec vous. Je ne vous demande pas de faire des rétentions de son élève, de vous asseoir le dos droit, de vous purifier. Tel que vous êtes, je suis avec vous. Un enfant est avec ses parents, quelle que soit leur caractéristiques.Q : Nous vous considérons comme notre Mère, pas comme notre enfant.Mâ : Mère, c'est aussi très bien. Une mère quitte-t-elle ses enfants ? Non, jamais.

Avec "rien"...

Q : Comment obtenir la réalisation ? Mâ : Avec "rien".Avec un "quelque chose" vous obtiendrez quelque chose qui ne vaut rien.Dieu est Tout ; quand les nuages se dissipent, Il se révèle.

Vision intérieure

Shri Mâ dit :"Les formes des dieux et des déesses sont aussi réelles que votre corps et le mien. On peut les percevoir en s'ouvrant à la vision intérieure par la pureté, Ia vénération et l’amour."

Demandez la permission ?

Atal Babu : Ma, à chaque fois que je vous pose une question, vous demandez la permission de répondre à quelqu'un d'autre, mais un fils a toujours envie de communiquer directement avec sa mère. Mâ : Ne demandez-vous pas la permission à votre Guru pour faire tout ce que vous avez à faire ? Atal : Certes, et je demande même la permission avant de dire quelque chose ! Mâ : Ne parlez pas alors de quelqu'un d'autre (ce qui veut dire que non seulement Ma considère son mari comme son guru, ainsi que le conseille la tradition indienne, mais qu'elle estime qu'il n'est pas différent d'elle-même.)

Persévérez dans la pratique

Q : Mâtâji, quelle est l'utilité de suivre une sâdhanâ, de faire du japa, de la méditation, des cérémonies religieuses et tout le reste ? Nous pratiquons depuis des années. Mais en retour de tout ces efforts et altruisme, que reçoit-on ? Nous ne le savons pas ! Tout cela conduit-il plus près de la Réalité ? Mâ : Quand vous lavez vos affaires vous mettez du savon, n'est-ce pas ? Mais il est vrai qu'elles ne seront propres qu'après avoir été rincées encore et encore, et qu'ait disparu toute trace de savon. La saleté peut-elle disparaître sans savon ? La pensée du Divin est le savon, en finalité cette pensée doit disparaître aussi sous les eaux pures du Gange de la Suprême Connaissance (jnâna-gânga). Ne vous souciez pas des résultats. En affaires, vous donnez et vous recevez quelque chose en retour. On appelle cela du "marchandage", mais ce n'est pas un véritable acquis. Si vous adoptez cette attitude mercantile, vous n'obtiendrez rien. N'abandonnez jamais vos pratiques jusqu'à l'éveil. Soyez persévérant dans vos efforts et votre sadhana. Le souvenir du Divin est une flamme. Quelle que soit la direction vers laquelle souffle la flamme, elle brûlera tout ce qu'elle rencontre. Selon vos actes, vous récolterez les fruits. Aucun effort n'est jamais vain. Les bonnes comme les mauvaises actions donneront leur abondante moisson — car Il est d'une générosité infinie. Peut-être direz vous : "Je veux être un puissant de ce monde, et mon désir n'est toujours pas réalisé !"Vous recevrez très exactement à la mesure de ce qui vous est dû — rien de moins, rien de plus.Si un vase rempli d'eau a un trou, si petit soit-il, toute l'eau s'écoulera. De même avec vous :votre concentration n'est jamais totale. Il y a une fissure en elle — vous ne voulez pas la réalisation de tout votre être."‍(Satsang rapporté dans Ânanda Vârtâ)

Une seule famille

Q : Que pensez-vous de tous ces nouveaux venus qui viennent chaque jour vous voir ? Mâ : Personne n'est inattendu. Toutes ces personnes me sont familières.

Pauvres et nécessiteux

Question : Certains disent : "Il faut servir les pauvres et les nécessiteux avec dévotion pour obtenir la libération." Voilà ce que j'ai entendu de mes aînés. Mais, j'ai aussi entendu des mahâtmas dire qu'il fallait pratiquer une ascèse (sadhana) pour obtenir la Libération.De ces deux chemins, quel est le meilleur ? Quel est celui que vous me recommandez ?Mâ : Quel est celui que vous préférez ? C'est votre inclination qui devrait déterminer votre choix. Mais, puisque vous me posez la question, suivez donc les deux méthodes !Autre interlocuteur : En supposant que quelqu'un ne soit en mesure de suivre aucune de ces deux méthodes, laquelle conseilleriez-vous en troisième lieu ?Mâ : Puisque la première personne qui m'a posé cette question a parlé de ces deux voies, cela signifie qu'elle peut au moins suivre l'une d'elles.Ceci dit, à propos de la première voie, rappelez-vous que, jusqu'à ce qu'on ait réalisé le Soi, on est toujours pauvre et nécessiteux... sâdhanâ

Je demeure la même

Swamaiji : Mère, qu’êtes-vous en réalité ? Les gens sont tous d’un avis contraire, et personne n’arrive à se mettre d’accord. Que diriez-vous pour vous définir vous-même ? Mâ : Vous voulez savoir ce que je suis… ? Et bien, je suis ce que vous pensez que je suis. Rien de plus, ni rien de moins. Swamiji : Quelle est la nature de votre Samadhi ? Est-il d’un Savikalpa ou d’un Nirvikalpa ? Devenez-vous consciente ?Mâ : Et bien, c’est à vous d’en décider ! Tout ce que je peux dire, c’est qu’au beau milieu de tous ces changements apparents, je sens et je suis consciente que je demeure la même. Je sens qu’au-dedans de moi, il n’y aucun changement d’état. Appelez ça du nom que vous voulez. Est-ce un Samâdhi ? Bien des fois, cette question a été posée, et on y a répondu.

Initiation de base

Question : Un homme qui est maître de maison (grihastha) peut-il atteindre la libération en chantant le nom de Dieu (Ishwara) ?Mâ : Dieu est dans tous les hommes. Donc, les maîtres de maison peuvent l'atteindre aussi bien que ceux qui ne le sont pas. Swâmi Prakashânanda : C'est très difficile quand même pour un chef de famille (par rapport à la situation d’un moine, plus favorable à la réalisation spirituelle).Mâ : Baba, si vos parents n'avaient pas assumé la charge d'une famille, vous ne seriez pas né ! Les rishis (voyants védiques) avaient femmes et enfants, n'est-ce pas ?Le Seigneur est partout, en tous. Du point de vue de Dieu, il n'y a pas de différence entre ceux qui sont chargés de famille et les autres ; et "ashrama" ne signifie pas seulement les quatre stades de la vie. Cela veut dire aussi non-fatigue (a-shrama).Quand un maître de maison fait son devoir et s'abandonne au Seigneur à travers la pratique du chant de son nom, où est pour lui la fatigue ? ...Dieu est Un en tous. Dans la vie quotidienne, il semble qu'il y ait plusieurs membres au sein d'une famille. Mais en fait, toute la famille est une. De même, aux yeux de Dieu, tous appartiennent à sa famille s'ils chantent son Nom. Dieu est omniprésent. Il n'y a rien d'autre que Dieu. La lumière de Dieu était là dans le passé, est là dans le présent et continuera à être dans le futur.Il n'y a rien d'autre que le Suprême Soi (Paramâtma). Pour obtenir la Libération, c'est là l'initiation de base et chacun d'entre vous devrait essayer de s'en imprégner.Swâmi Prakashânanda : Les ascèses (sadhana) traditionnelles vous amèneront à le comprendre .Mâ : C'est exact, Baba. sâdhanâ

Tel est son Jeu

Q : On dit que Dieu est tout en tout. Rien n’arrive sans qu'Il ne le veuille. Ainsi donc, pourquoi devrait-on nous blâmer pour nos péchés ? Mâ : Tout est Lui seul. Bien et mal sont aussi Lui-même. Il ressent de la joie dans le bien qu'il fait et c’est lui-même qui souffre des conséquences des mauvaises actions. Je vous vois comme Lui qui est en train de dire qu'Il souffre. Il est heureux, et Il est misérable. Tel est son jeu, lîlâ, depuis la nuit des temps. Q : Quelle est l'utilité de toute cette lutte ? Mâ : Elle est très utile. Un enfant, tandis qu'il étudie, ne comprend pas combien de connaissances il est en train d'acquérir. Quand il a de bonnes notes à ses examens, ils se sent heureux. De même, quand le temps viendra, vous vous rendrez compte de combien de progrès vous avez fait. Continuer à vivre dans le souvenir de Dieu. Ce qui est agréable, preyas, est bon en apparence ; ce qui est réellement bon, shreyas, est en apparence difficile et désagréable. Il est nécessaire de rendre ce qui est réellement bon agréable aussi. Q : Si quelqu'un se tourne vers la religion dans ses vieux jours, est-ce qu’il sera capable de maintenir un calme de l'esprit à l'heure de la mort ?Mâ : Il y a des attirances et influences innombrables qui déterminent le style de vie d'une personne, on ne peut donc rien dire en ce qui concerne sa dernière heure. Ce corps dit : tout est possible, il n'est donc pas bon de restreindre sa vision.

Tout s'y trouve

Une dame avec un bébé dans les bras était venue voir Mâ qui s’entretenait avec de nombreux visiteurs et visiteuses. En entrant, la dame demanda : ‘Où est la Mère ici ?’ On lui désigna Mâ. Eut lieu alors la conversation suivante: Q : On dit que vous êtes Mère. Où sont vos fils et vos filles. Mâ : Ici (en désignant son coeur) Q : Où est votre mari ? Mâ : Ici (avec le même geste) Q : Où sont vos parents ? Mâ : (avec un sourire) Ici en ce coeur Q : Votre maison ? Mâ : (Avec le même geste) Ici ! La dame qui posait ces questions semblait complètement déconcertée, n’arrivant pas à comprendre ce à quoi Mâ faisait allusion. Mâ le remarqua et avec sa façon habituelle d’apaiser et de convaincre lui dit :Mâ : Ici en ce corps il y a tout ce qui se trouve dans l’univers –père, mère, fils et fille et tous les êtres crées. De cet Un tout tient son être. Dans cet Un tout existe, tout persiste et finalement tout se fond.

Heureux ?

Un visiteur : Je n'ai aucune aspiration spirituelle. Je suis heureux comme je suis ! Mâ : C'est merveilleux ! Nous-mêmes, nous étions en train de parler du bonheur.Pourquoi vous contenter de dire votre point de vue. Montrez-nous cet état afin qu'on en profite ! (Mâ sourit, le visiteur aussi ; il convint qu'il n'en était pas là !)

Demeurez en Lui

Q : Mais ne dites-vous pas Hari kathâ hi kathâ aur dab vrithâ viathâ : on doit parler de Lui seul, tout le reste n’est que vanité et souffrance. S’il n’y a que le Un-sans-second, comment peut-il y avoir des paroles et un discours ? Mâ : Demeurez seulement en Lui, habitez seulement en Lui ! On ne peut Le laisser de côté, bien qu’on puisse essayer de L’exclure. Il est toujours là, mais si vous Le reconnaissez, Il sera aussi là sur le plan où les conversations et les discussions existent.

Vous l'avez voulu

Question : Qu'êtes-vous en réalité ?Réponse : Comment une telle question peut-elle surgir dans votre cœur ? La vision des dieux et des déesses apparaît en fonction de la disposition héréditaire de chacun. Je suis ce que j'étais et ce que je serai ; je suis tout ce que vous concevez, pensez ou dites. Mais, plus précisément, ce corps n'est pas né pour récolter les fruits du karma passé. Pourquoi ne pas considérer que ce corps est l'incarnation matérielle de toutes vos pensées et idées ? Vous l'avez tous voulu et vous l'avez maintenant. Alors, jouez avec cette poupée pendant un petit moment. Il serait vain de poser d'autres questions à ce sujet.

A la machette

Q : Je suis pris dans les filets de l'illusion (mâyâ). Comment en sortir ? Mâ : A la machette. C'est comme ça qu’on se fraie un chemin dans la jungle. Pour cela, il faut déjà s'enfoncer dans la jungle. Nous parlons de l'illusion de qui ? Les jeux d'illusions de Dieu n'ont pas de commencement. Pourtant ils peuvent avoir une fin. Même au plus profond de la jungle, on peut ouvrir une clairière. Un pot bien astiqué révèle sa qualité. "Cela qui est" resplendit quand on a suffisamment frotté ! Comment retirer la pellicule de l'illusion ? Dans la compagnie des sages, et en suivant les conseils de son guide (guru). Tant que le guide de n'a pas été trouvé, tous les noms font écho à Son Nom, toutes les formes sont Sa forme, toutes les qualités, Sa qualité. Réfléchissez bien à cette question : comment me libérer de l'illusion ? Quelle est la voie ? Quels sont les moyens ? D'une façon ou d'une autre, pensez toujours à Lui. Nos pensées, nos paroles, dédions-les Lui. Le reste n'est que futilité et souffrance.

Grâce permanente

Question : La grâce de Dieu est-elle nécessaire pour pouvoir commencer les pratiques spirituelles, ou est-ce que cette grâce est obtenue par ces pratiques ? A quel moment la grâce de Dieu intervient-elle dans la sadhana ?Mâ : La grâce de Dieu se déverse en permanence sur vous. L'esprit est comme un pot. Si son ouverture est tournée vers le haut, la pluie de la grâce peut l'inonder. Mais, si son ouverture est tournée vers le bas, le pot ne peut rien recueillir. Le seul effort qui soit à faire, c'est de tourner l'ouverture de l'esprit dans le bon sens pour que la grâce omniprésente de Dieu puisse s'y déverser. Cette grâce a été, est et sera toujours. Il n'y a jamais d'interruption dans le flot de la grâce divine. Avoir foi en Dieu, le prier et s'abandonner à lui, voilà l'effort qui est à faire pour vous ouvrir et recevoir sa grâce toujours présente. Quand vous faites cela, il arrive un moment où vous n'êtes plus capable de savoir si vous recevez ou non la grâce car vous êtes immergé en elle. Vous réalisez alors que tout ce qui est n'est rien d'autre que la grâce de Dieu. Vous devez cultiver cette attitude d'ouverture à la grâce et toujours vous rappeler sa nécessité. Alors, naturellement, vous serez en permanence en cette grâce.Question : Oui, mais cette grâce n'est-elle qu'un résultat de la sadhana ? N'intervient-elle pas plutôt avant, pour nous faire commencer l'ascèse ?Mâ : J'ai déjà répondu à cette question : pour recevoir la grâce divine, on doit inévitablement pratiquer la sâdhanâ. Swâmi Prakashânanda : Quand vous faites votre japa, que votre pratique ne rencontre pas d'obstacles et que votre concentration est profonde, c'est le signe que vous êtes en état de grâce. La grâce coule tout le temps sur celui qui demeure dans cet état de grande concentration. Sans la grâce de Dieu, vous pouvez pratiquer la sadhana pendant des vies et des vies sans résultat. Mais le fait que vous soyez venu ici est le signe même de la grâce de Dieu, c'est le signe d'une grâce divine. Si vous êtes attaché à cette pratique, c'est un signe encore plus indubitable de cette grâce. Si vous êtes fou de votre sadhana, alors c'est que vous êtes en état de très grande grâce. La sadhana pratiquée avec cœur et assiduité est donc le moyen d'obtenir la grâce de Dieu. Mais d'un autre côté, sans la grâce de Dieu ou du guru, il n'est pas possible d'avoir la concentration nécessaire à la sadhana.

Fondé sur la dualité

(un haut fonctionnaire du gouvernement est venu visiter Mâ Anandamayî.) Question : Je n'ai aucune foi, et je ne vois pas comment cela pourrait changer ! Qu'en pensez-vous ? Mâ : vous dites que vous n'avez aucune "foi " : eh bien, établissez-vous fermement dans cette conviction ! Car, où est le "non" est fatalement le "oui" !Qui peut prétendre être au-delà de la négation de l'affirmation ? La foi est un geste fondamental, une impulsion naturelle à l'être humain, la foi en Dieu en découle. La vie humaine est ainsi faite que personne ne peut dire "je ne crois en rien", vous croyez toujours quelque chose ! Le mot manush (humain) est constitué de man (esprit) et hush (conscient) ; cela induit qu’il n'y a pas d'humanité sans esprit ouvert et sans vigilance, cela montre que le penchant naturel de l'être humain est de prendre pleinement conscience de la réalité.Quand les enfants apprennent à lire et à écrire, et doivent s'attendre à être corrigés ! Dieu aussi "corrige". C'est la preuve qu'Il prend soin des humains ! Ces corrections déplaisent ; en fait, elles transforment les cœurs et mènent à la paix. En compromettant des satisfactions ordinaires, elles font cheminer vers la Joie suprême.Le corps humain survit par un perpétuel va-et-vient de la respiration. Quel inconfort ! De même, dans la vie, vous pouvez circuler en touriste qui va, vient, saute d'un lieu à l'autre, d’une distraction à une autre... Ou bien être un pèlerin lié son être profond et qui avance vers sa vraie demeure : la Pleine Connaissance.Les déconvenues viennent parfois troubler votre progression ! Tant que la véritable demeure n'est pas rejointe, les désagréments sont inévitables.Le sens de la séparation est la cause-racine de tout malaise. Il est fondé sur un quiproquo : la croyance en la dualité.On nomme ainsi le monde, du-niya, "fondé sur la dualité".Puisque les croyances humaines dépendent grandement du contexte environnant, mieux vaut choisir la compagnie des sages ! La foi est confiance en l'être. La méfiance se fonde sur un non-être pris pour l'être. Parfois l'Être Pur se révèle sans condition. Parfois il se manifeste en réponse à une quête ardente. Dans un cas, la révélation est spontanée, dans l'autre, elle vient après l'effort ; chaque fois, selon Son gré.L'homme se prend volontiers pour le "manager", alors que tout est dirigé de "là-bas"."Là-bas" les décisions sont prises, depuis la "maison-mère" !Et vous dites "je fais" ; comme c'est drôle !Quand malgré tous vos efforts, vous ratez votre train, cela montre que vous ne contrôlez pas toutes les situations... Ce qui arrive à chaque instant, est fixé par Lui ; c'est Lui qui arrange tout ! Un lien sans fin unit Dieu et l'homme. Dans Son Jeu, Il est parfois contrariant, Il semble aller contre ! Il n'en est pas ainsi, car la relation est éternelle.D'un autre point de vue, il n'est pas question de dire même : "relation". Quelqu'un venu rencontrer "ce corps", se présenta ainsi : - Je suis pour vous un nouveau venu !Il reçut cette réponse : - Toujours nouveau ! Toujours ancien !Les lampes du monde s'allument et s'éteignent. Il est une lumière éternelle qui ne peut passer. Cette lumière permet de percevoir les lumières extérieures et toute chose dans l'univers. Parce qu'elle luit en vous, vous voyez. Parce que la Connaissance suprême réside en vous, pouvez acquérir les autres formes de connaissance. L'esprit est comme la racine d'une plante : irrigué, toute la plante est désaltérée.Parfois vous vous exclamez que vous n'en pouvez plus ! Mais aussitôt rentrés chez vous, vous vous sentez bien !Si vous avez l'esprit à "vos" affaires, aucun problème !En réalité, toute affaire est votre affaire. Comment allez-vous comprendre cela ?En réalité le monde entier est vôtre ; il est votre propre nature, votre identité véritable ; mais vous le percevez séparé de vous, comme lorsque vous rencontrez "les autres" !La non-séparation comble.L'exclusion rend misérable.Percevoir la dualité entraîne conflits, douleurs, luttes, mort.‍Mon ami, mets-toi en chemin !‍

Expansion de conscience

Un jour, un jeune homme moderne très audacieux osa dire carrément à Shrî Mâ que la félicité pourrait être aisément expérimentée en prenant des drogues appropriées, aussi pourquoi devrions-nous aller vers autant d’austérité (tapasya) ? Shrî Mâ répliqua : Oui, mais ces expériences sont passagères et non parfaites. Elles ont des répercussions déplaisantes. La félicité, selon les Ecritures, ne peut pas être provoquée artificiellement parce qu’elle n’est pas liée au physique ou au mental, ni même au niveau intellectuel. En effet, on ne peut rien faire pour nous y amener. On peut seulement se préparer et attendre cet évènement comme une réalisation. Ce n’est pas un état d’âme, mais on devient la nature même de la félicité.Shrî Mâ était connue en général pour éviter la terminologie moderne concernant les états élevés de conscience. Je l’entendis une fois dire avec emphase :Parler de l’expansion de la conscience sans référence à la foi et à la dévotion est pure indulgence euphorique (vilasa). Si vous laissez Dieu en dehors de vos intérêts dans la vie, alors vous vous désengagez du chemin qui mène à la paix absolue.

Développer un esprit fort

A un moine, novice, qui était déprimé et qui pensait au suicide : Mâ : Comment un homme qui entretient des pensées de suicide peut s'attendre à devenir un sannyâsi ? L'idée de suicide n'entre même pas dans le mental de ceux qui se considèrent comme des candidats au sannyâsa. Un esprit de dépassement de soi extrême et de renonciation est l'attitude qui fournit l'aide la plus grande pour progresser vers cet état exalté. Soyez vrais dans vos paroles et évitez d'écrire des lettres. Ne parlez pas aux femmes, ni ne laissez votre regard s'attacher à elles.C'est en cherchant à se connaître qu'on peut trouver la Grande Mère de tout.Le saint Nom de Dieu est en lui-même le rite pour exorciser les influences indésirables. En présence du Nom de Dieu, les fantômes et les esprits mauvais ne peuvent exister.Écrivez-lui que son état occupe en fait très souvent le kheyâl de ce corps [la pensée de Mâ]. C'est à lui-même, par son propre effort ou sa propre volonté de développer un esprit fort et de laisser tomber son attitude négative, qui lui fait imaginer qu'il ne peut et ne sera jamais capable de réussir. Au contraire, il doit avoir la détermination que ce sera possible, et que le succès très certainement lui reviendra. Il doit se dire à lui-même : « En quelque état qu'il plaît à Dieu de me mettre, j’accepte : je m'abandonne à Celui dont je suis la créature, dont ‘ceci’ est le corps. » C'est tout. Avec un calme et une tranquillité parfaite, il doit passer la plupart de son temps allongé bien droit dans ce qu'on appelle 'la posture du mort', shavâsana, et répéter silencieusement son mantra au rythme de sa respiration. Il y a seulement un Brahman sans second — c'est ce qu'il doit réaliser. Écrivez-lui en langage simple et direct que pour lui, il n'y a pas besoin d'un intermédiaire.Ils imaginent que ce corps est loin, mais en fait il est toujours très, très près. Comment serait-il possible qu'il quitte quiconque ? Cette question de distance se pose simplement de leur point de vue. À chaque fois qu'ils ont des vacances, qu'ils viennent retrouver ce corps.Peu importe le travail qu'on fait, on doit l'effectuer correctement. Si l'on cultive l'habitude de faire bien toute chose, il y a bon espoir d'en faire de même sur le chemin spirituel. C'est Lui qui est l'action et c'est Lui qui est l'auteur de l'action et personne d'autre. Dans toutes les circonstances, on doit essayer de développer cette attitude d'esprit. La Vérité - dans la présence de laquelle l'illusion est reconnue comme illusion - la Vérité, Cela qui est, doit devenir ce qui nous est essentiel.

Le stade de la Grâce

Au cours d’un satsang, Nirod Babu pose une question à Mâ. Nirod Babu : Mâ, pouvez-vous me dire ce qu’est la Grâce ? Mâ : « La Grâce est la récompense obtenue pour des actes exceptionnels qui ont eu lieu dans une vie précédente. Les bonnes actions que vous avez accomplies dans une vie antérieure vous reviennent sous forme de Grâce. » Nirod Babu : Une récompense pour mes actions ? J’y ai donc droit ! Ce sont mes gages en quelque sorte ?Mâ : Vous y avez droit, sans aucun doute. Mais vous n’en êtes pas conscient alors vous considérez cela comme la Grâce. En outre, au cours de la sâdhanâ, le chercheur parvient à un certain stade à partir du moment où tout lui apparaît comme étant la Grâce. Comme si tout ce qui advient sur cette terre était dû à la Grâce du Divin. Cela est alors totalement libéré de la relation sadhya-sâdhanâ (« accomplissant » et objet de l’accomplissement). C’est le stade de la Grâce. Le stade supérieur transcende la Grâce. Il ne reste plus qu’une seule Existence. Qui manifestera la Grâce et à qui ? sadhana

Votre doute vous isole

Q : Mâ, voir Dieu est-ce possible à notre époque ? Mâ : Pourquoi "à notre époque" ? C'est possible de tout temps ! Q : Je veux dire "pour de vrai", avec nos yeux ! Mâ : Bien sûr, aussi clairement qu'en plein jour. C'est sa nature. Si vous l'appelez, il apparaît. On nomme l'esprit humain jivatma (esprit individuel) et non pas paramatma (esprit cosmique). L'individu tourne en rond sur lui-même, entre naissance et mort. En eau morte, des germes nocifs se développent. Cette eau peut être purifiée. Le jivatma est en réalité paramatma. Votre doute que Dieu n'est pas en vous, vous isole et fait écran. Dégagez-vous de cet enfermement et Dieu sera là, révélé dans toute sa plénitude !

Une bataille pour L'atteindre

Un Cadi ( juge musulman) : je ne suis pas venu pour entendre quoi que ce soit de votre part. Je suis venu vous dire quelque chose : je me suis lancé dans la bataille, s'il vous plaît, accordez-moi la victoire ; parfois je sens que je manque d'armes et de munitions pour le combat. Est-ce que vous pourrez garder votre khéyâla sur moi ? Mâ (en souriant) : Qu'il en soit ainsi, Pitajî.Sur le chemin du retour, Shrî Mâ dit à un ami commun dans la voiture : Cadi Sahib à commencer par me demander de ne rien dire, j’ai donc obéi. Maintenant, quand vous reviendrez, dites à Pitajî : "Qui que ce soit qui s'engage dans une bataille pour L'atteindre, est soutenu par Lui-même. C'est Lui-même qui donnera tout ce qui est nécessaire, il n'y a donc absolument pas de raison pour entretenir des pensées d'inquiétude"

Rester paisible

Q : Si le mental refuse de se calmer, quels sont les moyens de quand même y arriver ? Mâ : Pensez à l'eau dans le pot : aussi longtemps que vous agiterez le pot, l'eau remuera à l'intérieur. Mais après avoir maintenu le pot pour quelque temps immobile, vous vous apercevrez que l'eau aussi se calme. De la même façon en faisant l'effort de maintenir stable le corps pendant quelques temps, le mental se calmera aussi. D'un côté, c'est la nature même du mental d'être agité, mais c'est aussi sa nature de demeurer dans un état stable et paisible. Efforcez-vous de rester assis le plus longtemps en récitant Son nom, le mental pourra s'en aller de-ci de-là, mais n'abandonnez jamais votre effort. Quand le mental n'abandonne pas ce qu'il a à faire, son 'dharma', pourquoi abandonneriez-vous le vôtre ?‍Q : A propos de quoi pouvez-vous parler de samâdhi ? Mâ: Baba, je dis que le samadhi, c'est la fin, samapti, de toutes les ressources, samâdhân des états intérieurs et des actions. Du point de vue du monde, je dis, de même que vous faites toutes sortes de travaux pendant une journée, vous mangez, buvez, il arrive qu'ensuite vous plongiez dans un sommeil profond et réparateur.Un être humain qui se respecte lui-même éprouvera encore plus de respect pour les autres.C'est par le mental lui-même qu'on dissipera l'ignorance du mental.On n'obtient pas le but de sa recherche si on néglige de considérer l'intérieur et l'extérieur comme une unité.Recherchez l'essence de l'Atma, méditez sur la félicité perpétuelle.Tant qu'il est nécessaire de parler, utilisez les mots avec retenue.À chaque instant, on doit maintenir le but comme bien réel et authentique.La force de l'action est bien plus grande que de simples paroles.L'appel [vers le divin] est un : pour cet appel, dans les diverses communautés, il y a différentes manières de faire.

Jamais fatiguée

Une femme : Il y a une telle foule !Vous n'avez aucun moment de répit ; et vous ne semblez jamais fatiguée ; vous n'êtes jamais irritée mais toujours si joyeuse ! Mâ : Mère, dans votre propre maison, vous êtes nombreux. Est-ce que vous ne conversez pas avec chacun(e) ?Vous vous remuez beaucoup ; est-ce que vous vous sentez fatiguée ?

Jeu de la Joie

Quand on lui posait des questions sur elle-même, elle disait : " Ce corps est toujours dans le même état, sans aucun changement. Ce n'est que votre attitude qui vous pousse à considérer un aspect particulier comme étant ordinaire ou extraordinaire. " Elle ajoutait : " L'univers est un jeu divin, vous avez le désir de jouer et donc vous êtes attirés par le rire et le côté joueur de ce corps. S'il avait pris une pose grave et immobile, vous ne seriez pas venus vers lui. Apprenez à jouer d'une manière très belle le jeu de la joie (ânanda ka khel) ; ainsi, dans le jeu même, vous atteindrez le sommet du jeu. Comprenez-vous ? "

Svadharma

Netaji : Vous dites que la véritable Nature est la même pour tous, mais la Gîtâ ne dit-elle pas : shreyân sva-dharmah vigunah/ para-dharmât svanushthitât/ sva-dharme nidha-nam shreyah/ para-dharma bhayâvahah ("Il est préférable de suivre sa propre loi, même médiocre, que celle d'autrui même parfaite. Il est mieux de périr en agissant selon son dharma ; suivre celui d'autrui est dangereux.") [Chant III, verset 35] ? Mâ : En vérité, qu'est le svadharma ?Le dharma de votre véritable Nature (svabhâva) est votre svadharma.La sâdhanâ s'accomplit afin de remplir son propre svadharma (le devoir, le dharma propre à l'individu).L'effort pour obtenir votre "véritable richesse", svadhâna, est appelé sadhana.Les mots de la Gîtâ sont très justes, bien entendu.Réaliser le dharma de son propre svabhava, de sa propre nature, est le devoir de tout être humain.‍(Satsang rapporté de In association with Sri Ma Anandamayi)

Vision de Dieu

On demanda à Mâ : " Une personne qui a vu Dieu peut-elle Le faire voir aux autres ? " Elle répliqua qu'on ne pouvait avoir Sa vision que lorsque le temps était venu. Celui qui a lui-même cette vision peut aider les autres dans ce sens seulement jusqu'à un certain point. La vision elle-même n'est possible que par la grâce de Dieu.

Conférer le pouvoir

Question : Qui a la capacité de conférer le pouvoir et qui le reçoit ?Réponse : Celui qui peut libérer quelqu'un du cycle incessant de la naissance et de la mort est en effet un gourou ; c'est lui qui détient l'autorité pour conférer le pouvoir. De même qu'un enfant ne peut engendrer avant de devenir un jeune homme, il y a un stade où l'on devient un réceptacle et où, au bon moment, le Guru lui transmet le pouvoir.Question : Le pouvoir peut-il être conféré quelle que soit la nature du réceptacle ?Réponse : Il peut modeler le réceptacle.Question : Ainsi, si le réceptacle n'est pas prêt, le Guru refuse-t-il le pouvoir.Réponse : Non, quand une inondation arrive, elle emporte tout le monde avec elle.Question : Quel est le moyen d'entrer dans la marée ?Réponse : Poser cette question avec un empressement désespéré.Question : Comment susciter une telle ardeur ?Réponse : En gardant le satsang pendant une longue période. Là où est détruit ce qui est voué à la destruction, là se révèle le Bien-aimé. Pour ceux qui ont reçu l'initiation, il convient de consacrer un tel temps à la répétition de leur mantra et à la méditation - ce n'est qu'alors que l'éveil aura lieu.‍

Le vrai Namaskar

Question : Il est dit qu'une personne qui étudierait les Shastras (Ecritures), même avec une très grande foi, n'arriverait pas à la Libération sans la grâce de Dieu. Est-ce vrai ?Mâ : Cela veut seulement dire que celui qui étudie sans s'abandonner à Dieu ne peut pas obtenir de résultats spirituels. C'est seulement en renonçant à son moi que l'Homme peut gagner la Libération. Il lui faut donc faire le namaskar à Dieu. Voilà ce que je peux dire du point de vue de la pratique de la voie (sadhana). En ce qui concerne le point de vue des Ecritures, je laisse la parole à Baba Prakashânanda.Swâmi Prakashânanda : Mâ a expliqué le sens du mot "namaskar" de manière parfaite même du point de vue des Shastras, car où il y a mental, il doit y avoir samsara et il faut donc abandonner ce mental à Dieu pour en être libéré. Quand le mental est abandonné aux pieds du Seigneur, ce mental lui-même devient Dieu. Quand on a complètement renoncé à son mental, il n'y a plus de mental, il ne reste que Dieu. C'est pourquoi il est dit qu'en faisant simplement namaskar, on est lavé de tous ses péchés.Et c'est aussi pourquoi le namaskar est encore appelé pranam (abandonner son ego aux pieds du Seigneur).Voilà pourquoi il est dit dans le Ramayana que seul le pranam à Rama permet d'atteindre la Libération et non pas la simple étude des Shastras (Ecritures).Quand on pratique le japa d'un nom de Dieu avec concentration, alors ce nom devient le nom de son propre Soi. Et quand le disciple dit : "Je m'abandonne à Dieu", il perd son ego et s'établit dans le Soi. C'est pourquoi il faut pratiquer le namaskar à Dieu.Mâ : Excellent commentaire, Baba ! C'est là le vrai namaskar. Quand on pratique ainsi le namaskar, il faut observer qui salue et qui est salué. On arrive alors à réaliser que seul le Soi est. Question : Mais puisqu'un seul namaskar suffit à détruire tous les péchés, pourquoi devrions-nous en faire encore et encore ? Mâ : Le premier namaskar doit être fait pour la purification du mental ; et ensuite les autres pour devenir Un avec Dieu. sâdhanâ

Maintenir la béatitude

Quelques dames firent une visite à Mâ. L'une d'elle demanda :Ma vous êtes toujours dans la béatitude. Comment pouvez-vous maintenir cette béatitude ?Mâ rit et répliqua :Comment gardez-vous vos jupes en place ? Même dans le chagrin, même dans la tempête, vous ne perdez pas votre jupe... La maintenir est si lié à votre vie que même si elle glisse un tant soit peu vous la réajustez aussitôt. Pour la Béatitude, c'est pareil, elle tient d'elle-même !

L'ego

Question : Quelle est la signification du dicton de la Bible : "Frappez et la porte vous sera ouverte" ?Fait-elle référence à l'ouverture de la porte de l'ego ?Réponse : Quelle est votre opinion ?Il est évident que l'on doit briser son propre ego.Question : Lorsque les murs qui constituent l'ego ont été démolis, que se passe-t-il ?Réponse : Sur quelles fondations ces murs reposent-ils ?Questionneur : Sur tout ce qui empêche l'accès à la Lumière du Soi.Réponse : Vous avez vous-même donné la réponse !Questionneur : Mais qu'est-ce que l'ego en réalité ?Réponse : Vous vous imaginez que vous êtes l'auteur de vos actions - cela indique l'existence de l'ego en vous. "Duniya" (monde) signifie "di-niya" (basé sur la dualité).Ici, la cause du conflit réside dans l'idée que l'ego est l'auteur des actions. La dualité engendre des conflits, des problèmes, le "moi" séparé et ses activités. L'ego est présent dans le "moi" imparfait, tandis que la réalisation "Je suis le Soi" (Atma) est celle du "moi" parfait. Le résultat de l'égoïsme est l'aveuglement. Dans l'attitude d'esprit exprimée dans "Je suis le serviteur éternel du Seigneur", il semble également y avoir une dualité, mais le "je" mondain ne survit plus.Les racines de l'ego ne seront pas détruites tant que le "moi" ne sera pas parfait - en d'autres termes, tant que "Aham Brahmasmi" (Je suis l'Être suprême) n'aura pas été réalisé.Question : Lequel des deux est le mieux : défoncer la porte et entrer, ou, après avoir défoncé l'ego, rester couché sur le seuil de la porte ?Réponse : Dans le premier cas, l'ego a encore confiance en son propre pouvoir et en ses capacités, tandis que dans le second cas, il s'agit d'un abandon de soi - et c'est pourquoi Il est sûr de vous laisser voir la Lumière Eternelle par la porte ouverte.Question : Ai-je raison de croire que vous êtes Dieu ?Réponse : Il n'y a rien d'autre que Lui seul, tout le monde et toutes les choses ne sont que des formes de Dieu. En votre personne, Il est également venu ici pour donner son darshan.‍

Cible du Sadhak

Une autre fois, comme je lui avais demandé : " Quelles sont les caractéristiques d'un sâdhaka ? "elle répondit : " Quand un pratiquant atteint un certain niveau de pureté mentale, il peut se comporter comme un enfant, ou devenir insensible aux stimuli du monde extérieur, telle une motte de terre inerte, ou violer les canons de la vie sociale, comme un malade mental, ou parfois être emporté par des éclairs d'émotions ou de pensées élevées et passer pour un saint. Mais à travers toutes ces expressions de son être, son objectif reste dirigé vers le centre de la cible. Si, à ce stade, il oublie son but final, il cessera de progresser.Mais si avec un effort intense il lutte sans cesse pour atteindre le but, toutes ses activités se focaliseront sur son objectif suprême. Vous vous apercevrez toujours que, bien qu'il semble une masse de matière inerte indifférente aux stimuli extérieurs, il est plein de gaité et de félicité dès qu'il retrouve la conscience physique. Peu à peu, tandis que son humeur joyeuse se calme au-dedans, ses relations avec les humains et les choses se remplissent, s'imbibent d'un esprit de joie, de bonheur qui le rend aimable, adorable aux yeux de tous. Sa vie intérieure et extérieure devient une expression de la Félicité suprême.Au stade suivant, le pratiquant atteint un niveau où même le concept d'existence universelle s'évanouit. Son mode de vie ne peut alors être expliqué par les normes habituelles de la raison humaine. Dans cet état, toutes les vibrations du corps-esprit sont suspendues et il y a toute probabilité que l'âme se détache de son assise mortelle. Mais s'il y a un résidu de samskâra puissant orienté vers le bien des êtres humains, il peut continuer à vivre pendant un certain temps. Pourtant, il demeure inchangé quelles que soient les circonstances de la vie, bien que nous croyions qu'il soit sujet au changement du seul fait qu'il soit encore incarné.La seule différence entre un tel pratiquant et un yogi qui abandonne son corps, c'est que ce dernier quitte son corps de sa propre volonté. Même au moment de sortir du physique, il garde présent à l'esprit qu'il a un corps et qu'il est en train de le quitter. Au contraire, celui qui abandonne son enveloppe physique en samâdhi absolu n'est ni conscient du corps individuel, ni d'aucun effort pour l'abandonner. Les samskara de la vie et de la mort cessent de fonctionner en lui et aussitôt qu'il a épuisé le karma des vies précédentes, son corps tombe naturellement. « ‍samadhi

Connaissance entière

Question : Y a-t-il des grades, krama, dans la connaissance spirituelle ?Réponse : Non : Non. Lorsque la connaissance est du Soi, il ne peut y avoir ni diversité ni grades. La connaissance est une, lorsqu'elle est du Soi.Le krama "Gradualité" désigne le stade où l'on s'est détourné de la poursuite des objets des sens et où le regard est entièrement dirigé vers Dieu. On n'a pas encore réalisé Dieu, mais le fait de s'engager dans cette voie est devenu attrayant.Dans cette lignée, on trouve la méditation, la contemplation et l'extase divine, ou samadhi. Les expériences de chacune de ces étapes sont également infinies. Là où se trouve l'esprit, il y a une expérience. Les expériences des différentes étapes sont dues à la soif de la Connaissance suprême.Quand les visions que l'on a en méditation cessent-elles ? Lorsque le Soi se trouve autorévélé.

Tester le guru ?

Q - Ma, j'ai entendu dire qu'il est nécessaire de tester le Guru et que le disciple doit également être testé par le Guru. Mâ - (Mâ répliqua avant même que la question ne soit complètement énoncée) Savez-vous de quoi il s'agit ? Il s'agit de la façon dont le gendre est mis en examen avant de lui donner la fille en mariage. Une fois le mariage célébré, on n'eût plus supposé demander de question. Si le Guru ne se manifeste pas lui-même, comment le disciple le comprendra-t-il ?

Guru
A la machette

Q : Je suis pris dans les filets de l'illusion (mâyâ). Comment en sortir ? Mâ : A la machette. C'est comme ça qu’on se fraie un chemin dans la jungle. Pour cela, il faut déjà s'enfoncer dans la jungle. Nous parlons de l'illusion de qui ? Les jeux d'illusions de Dieu n'ont pas de commencement. Pourtant ils peuvent avoir une fin. Même au plus profond de la jungle, on peut ouvrir une clairière. Un pot bien astiqué révèle sa qualité. "Cela qui est" resplendit quand on a suffisamment frotté ! Comment retirer la pellicule de l'illusion ? Dans la compagnie des sages, et en suivant les conseils de son guide (guru). Tant que le guide de n'a pas été trouvé, tous les noms font écho à Son Nom, toutes les formes sont Sa forme, toutes les qualités, Sa qualité. Réfléchissez bien à cette question : comment me libérer de l'illusion ? Quelle est la voie ? Quels sont les moyens ? D'une façon ou d'une autre, pensez toujours à Lui. Nos pensées, nos paroles, dédions-les Lui. Le reste n'est que futilité et souffrance.

Maya
Relation entre l'ego et le Soi

Question : Quels principes (tattva) composent le Soi ? De quoi est-il fait ? Est-il une chose créée ?Mâ : Il est fait de lui-même et par lui-même. Il n'est fait de rien qui ne soit pas lui, il n'y a rien d'autre que lui pour le faire.Question : Le Soi est immortel mais, quand le corps meurt, pourquoi est-ce que le Soi (l'âme) s'en va et le quitte ?Mâ : Le Soi n'a ni arrivée, ni départ.Question : Pourtant, le Soi s'éveille et s'endort ?Mâ : Non, non ! le Soi n'a ni éveil, ni sommeil. Il est éternel, omniprésent et immuable.Question : Alors qui est-ce qui quitte le corps à la mort ?Mâ : Au niveau de l'apparence, il semble que le Soi entre dans le corps et en ressorte selon les circonstances. Mais en réalité, le Soi ne connaît pas de changement. Il est éternellement béatitude.Question : Vos propos sont très difficiles à comprendre Mâ ! Mâ : Non ! Il n'y a aucune difficulté. Le Soi est par nature éternel et immuable.Question : Alors qu'est-ce qui a lieu devant nous quand une âme quitte son corps ou quand un enfant naît ? Aussi longtemps que nous sommes dans la condition présente, nous voyons cette allée et venue de l'âme et nous ne savons pas d'où elle arrive ni où elle s’en va.Mâ : Vous me demandez qui prend un corps, qui le quitte et aussi qui, maintenant, constate le phénomène de la naissance et de la mort. Je réponds que le Soi que j’ai décrit comme n’ayant ni allée ni venue, ce Soi est celui-là même qui semble s’incarner ou se désincarner ; et c’est encore Lui qui semble présentement voir, entendre... et constater la naissance et la mort, etc.Baba, explicitez ce que j'ai dit !Swâmi Prakashânanda : Du point de vue de l'ignorance, le Soi apparaît comme le sujet qui mange et qui boit, qui entend et qui voit... Mais du point de vue supérieur, le Soi n'a aucun de ces attributs, ni aucune de ces fonctions. Jamais il n'entre ni ne sort d'un corps. Pour lui rien ne commence, rien ne finit.De ce point de vue, il n'y a ni Homme emprisonné dans l'ego, ni Homme libéré de l'ego ; il n'y a ni guru, ni disciple, ni naissance, ni mort...Si on n’est pas capable de comprendre cette vérité, il faut croire que ce même Soi est aussi le Seigneur avec forme et que, quel que soit mon vœu, si je Le prie sincèrement, Il m'exaucera. Ainsi, si je Lui demande la compréhension de ce paradoxe, Il me le fera comprendre...C'est seulement du point de vue de l'ignorance que le Soi est dit venir en ce corps puis s'en aller, mais cela n'est pas vrai du point de vue de sa Vraie Nature. De ce point de vue, Mâ a dit hier qu'il est à la fois celui qui fait, celui qui pousse à faire et aussi celui qui semble bénéficier de ce qui a été fait.Mâ : Quelle est la relation entre l'ego et le Soi ? Comme le dit Hanuman : "Quand on est identifié à l'ego, il semble qu'on soit une parcelle du Soi ; mais quand on a abandonné l'ego, alors on n’est rien d'autre que le Soi."Quelle position voulez-vous assumer ?L'étincelle n'existe pas indépendamment du feu, l'étincelle n'est que du feu, et à proprement parler, seul ce feu existe vraiment. Il en va de même en ce qui concerne les rapports de l'ego et du Soi. C'est pourquoi j'ai dit que seul le Soi est réel.Mais pour réaliser cela, vous pouvez très bien vous considérer d'abord comme un dévot de Dieu. En procédant dans cette voie avec l'aide de votre guru, viendra un jour où vous réaliserez l'omniprésence du Seigneur. Et alors vous vous apercevrez que Celui dont vous étiez le dévot est aussi en vous. Cette réalisation de la non-dualité viendra par la grâce du guru et votre première affirmation "Je suis le dévot de tel Dieu" sera dépassée. Mais pour cela, il faut vous abandonner à votre guru et suivre son enseignement.‍"Je suis Votre dévot, du point de vue du corps. Du point de vue de l'ego, je suis une partie de Vous. Et du point de vue du Soi, je suis Vous"prière d'Hanuman à Rama‍

Non-dualité
L'ego

Question : Quelle est la signification du dicton de la Bible : "Frappez et la porte vous sera ouverte" ?Fait-elle référence à l'ouverture de la porte de l'ego ?Réponse : Quelle est votre opinion ?Il est évident que l'on doit briser son propre ego.Question : Lorsque les murs qui constituent l'ego ont été démolis, que se passe-t-il ?Réponse : Sur quelles fondations ces murs reposent-ils ?Questionneur : Sur tout ce qui empêche l'accès à la Lumière du Soi.Réponse : Vous avez vous-même donné la réponse !Questionneur : Mais qu'est-ce que l'ego en réalité ?Réponse : Vous vous imaginez que vous êtes l'auteur de vos actions - cela indique l'existence de l'ego en vous. "Duniya" (monde) signifie "di-niya" (basé sur la dualité).Ici, la cause du conflit réside dans l'idée que l'ego est l'auteur des actions. La dualité engendre des conflits, des problèmes, le "moi" séparé et ses activités. L'ego est présent dans le "moi" imparfait, tandis que la réalisation "Je suis le Soi" (Atma) est celle du "moi" parfait. Le résultat de l'égoïsme est l'aveuglement. Dans l'attitude d'esprit exprimée dans "Je suis le serviteur éternel du Seigneur", il semble également y avoir une dualité, mais le "je" mondain ne survit plus.Les racines de l'ego ne seront pas détruites tant que le "moi" ne sera pas parfait - en d'autres termes, tant que "Aham Brahmasmi" (Je suis l'Être suprême) n'aura pas été réalisé.Question : Lequel des deux est le mieux : défoncer la porte et entrer, ou, après avoir défoncé l'ego, rester couché sur le seuil de la porte ?Réponse : Dans le premier cas, l'ego a encore confiance en son propre pouvoir et en ses capacités, tandis que dans le second cas, il s'agit d'un abandon de soi - et c'est pourquoi Il est sûr de vous laisser voir la Lumière Eternelle par la porte ouverte.Question : Ai-je raison de croire que vous êtes Dieu ?Réponse : Il n'y a rien d'autre que Lui seul, tout le monde et toutes les choses ne sont que des formes de Dieu. En votre personne, Il est également venu ici pour donner son darshan.‍

"Je"