Foi
Q : Comment puis-je savoir quel est le bon chemin pour moi ?
Mâ : Si vous restez derrière vos volets et votre porte close, quel peut être le chemin ?
Sortez !
Le chemin apparaîtra de lui-même !
Un jour, je dis à Mâtâjî :
" Par un contact aussi sacré que le vôtre, même une pierre aurait été changée en or, mais ma vie s'est avérée être un échec complet. "
Elle répondit :
" Ce qui prend un temps long à se développer manifeste une beauté durable une fois mûr.
Pourquoi tant te soucier ?
Tiens bien la main qui te guide, sois comme un petit enfant. "
Un Cadi ( juge musulman) : je ne suis pas venu pour entendre quoi que ce soit de votre part. Je suis venu vous dire quelque chose : je me suis lancé dans la bataille, s'il vous plaît, accordez-moi la victoire ; parfois je sens que je manque d'armes et de munitions pour le combat. Est-ce que vous pourrez garder votre khéyâla sur moi ?
Mâ (en souriant) : Qu'il en soit ainsi, Pitajî.
Sur le chemin du retour, Shrî Mâ dit à un ami commun dans la voiture :
Cadi Sahib à commencer par me demander de ne rien dire, j’ai donc obéi.
Maintenant, quand vous reviendrez, dites à Pitajî :
"Qui que ce soit qui s'engage dans une bataille pour L'atteindre, est soutenu par Lui-même. C'est Lui-même qui donnera tout ce qui est nécessaire, il n'y a donc absolument pas de raison pour entretenir des pensées d'inquiétude"
Question : Dieu nous a donné le sens du "je", Il le retirera à nouveau.
Quel besoin y a-t-il de s'abandonner à soi-même ?
Réponse : Pourquoi demandez-vous cela ?
Il suffit de rester immobile et de ne rien faire.
Question : Comment peut-on rester immobile ?
Réponse : C'est pourquoi l'abandon de soi est nécessaire.
Question : Quel est le moyen d'entrer dans la marée ?
Réponse : Poser cette question avec un empressement désespéré.
Si vous dites que vous n'avez pas la foi, ce corps insiste pour que vous essayiez de vous établir dans la conviction que vous n'avez pas la foi.
Là où se trouve la foi "non", le "oui" est potentiellement là aussi.
(un haut fonctionnaire du gouvernement est venu visiter Mâ Anandamayî.)
Question : Je n'ai aucune foi, et je ne vois pas comment cela pourrait changer ! Qu'en pensez-vous ?
Mâ : vous dites que nous vous n'avez aucune "foi " : eh bien, établissez-vous fermement dans cette conviction !
Car, où est le "non" est fatalement le "oui" !
Qui peut prétendre être au-delà de la négation et de l'affirmation ?
La foi est un geste fondamental, une impulsion naturelle à l'être humain, la foi en Dieu en découle.
La vie humaine est ainsi faite que personne ne peut dire "je ne crois en rien", vous croyez toujours quelque chose !
Le mot manush (humain) est constitué de man (esprit) et hush (conscient) ; cela induit qu’il n'y a pas d'humanité sans esprit ouvert et sans vigilance, cela montre que le penchant naturel de l'être humain est de prendre pleinement conscience de la réalité.
Quand les enfants apprennent à lire et à écrire, et doivent s'attendre à être corrigés ! Dieu aussi "corrige". C'est la preuve qu'Il prend soin des humains ! Ces corrections déplaisent ; en fait, elles transforment les cœurs et mènent à la paix. En compromettant des satisfactions ordinaires, elles font cheminer vers la Joie suprême.
Le corps humain survit par un perpétuel va-et-vient de la respiration. Quel inconfort ! De même, dans la vie, vous pouvez circuler en touriste qui va, vient, saute d'un lieu à l'autre, d’une distraction à une autre... Ou bien être un pèlerin lié son être profond et qui avance vers sa vraie demeure : la Pleine Connaissance.
Les déconvenues viennent parfois troubler votre progression ! Tant que la véritable demeure n'est pas rejointe, les désagréments sont inévitables.
Le sens de la séparation est la cause-racine de tout malaise. Il est fondé sur un quiproquo : la croyance en la dualité.
On nomme ainsi le monde, du-niya, "fondé sur la dualité".
Puisque les croyances humaines dépendent grandement du contexte environnant, mieux vaut choisir la compagnie des sages !
La foi est confiance en l'être. La méfiance se fonde sur un non-être pris pour l'être. Parfois l'Être Pur se révèle sans condition. Parfois il se manifeste en réponse à une quête ardente. Dans un cas, la révélation est spontanée, dans l'autre, elle vient après l'effort ; chaque fois, selon Son gré.
L'homme se prend volontiers pour le "manager", alors que tout est dirigé de "là-bas".
"Là-bas" les décisions sont prises, depuis la "maison-mère" !
Et vous dites "je fais" ; comme c'est drôle !
Quand malgré tous vos efforts, vous ratez votre train, cela montre que vous ne contrôlez pas toutes les situations... Ce qui arrive à chaque instant, est fixé par Lui ; c'est Lui qui arrange tout ! Un lien sans fin unit Dieu et l'homme. Dans Son Jeu, Il est parfois contrariant, Il semble aller contre ! Il n'en est pas ainsi, car la relation est éternelle.
D'un autre point de vue, il n'est pas question de dire même : "relation". Quelqu'un venu rencontrer "ce corps", se présenta ainsi :
- Je suis pour vous un nouveau venu !
Il reçut cette réponse :
- Toujours nouveau ! Toujours ancien !
Les lampes du monde s'allument et s'éteignent. Il est une lumière éternelle qui ne peut passer. Cette lumière permet de percevoir les lumières extérieures et toute chose dans l'univers. Parce qu'elle luit en vous, vous voyez. Parce que la Connaissance suprême réside en vous, pouvez acquérir les autres formes de connaissance. L'esprit est comme la racine d'une plante : irrigué, toute la plante est désaltérée.
Parfois vous vous exclamez que vous n'en pouvez plus ! Mais aussitôt rentrés chez vous, vous vous sentez bien !
Si vous avez l'esprit à "vos" affaires, aucun problème !
En réalité, toute affaire est votre affaire. Comment allez-vous comprendre cela ?
En réalité le monde entier est vôtre ; il est votre propre nature, votre identité véritable ; mais vous le percevez séparé de vous, comme lorsque vous rencontrez "les autres" !
La non-séparation comble.
L'exclusion rend misérable.
Percevoir la dualité entraîne conflits, douleurs, luttes, mort.
Mon ami, mets-toi en chemin !