Foi

Satsang
par thèmes

Q : Que veut dire "s'abandonner au courant" ?

: Se poser cette question de toutes ses forces !

La Saturée de joie
जय माँ

Question : Mâ, êtes-vous du Nord ou du Sud de l'Inde ? Quel est votre état d'élection, est-ce le Bengale, le Gujarat ou l'Uttar Pradesh ?
A quel culte vous rattachez-vous ? Au Vishnouisme ou au Shivaïsme ?

: Je n'appartiens à aucune région, ni à aucun état particulier.
Je ne relève d'aucune caste ni d'aucun culte spécifique.
Mais, en fonction de votre imagination, je semble être ce que vous voulez que je sois.

Baba Prakashânanda : Mâ dit qu'elle n'a aucune qualité particulière et qu'elle n'est limitée par aucun attribut tels que ceux de nationalité, de caste, de culte, etc...
La vraie nature de Mâ, c'est le Brahman omniprésent, l'Absolu.
Si le disciple croit en cela avec une foi ferme, alors seulement sa pratique spirituelle sera couronnée de succès.
S’il considère Mâ comme un individu particulier appartenant à une caste et un culte particuliers, alors ses pratiques spirituelles ne donneront pas leur fruit.
C'est pour cela que Mâ a dit : "Je vous apparais en fonction de ce que vous m'attribuez, mais, en vérité, je ne suis concernée par aucun de ces attributs."
Les disciples doivent se souvenir de cet enseignement s'ils veulent progresser.

Satsang avec Mâ
जय माँ

Q : Mâ, nous ne comprenons pas ce qu'on attend de nous, mais nous ne pouvons rien faire !

: Pitaji, il n'y a pas de compréhension, sinon cela se révélerait de soi-même dans l'action.

Q : Comment donc comprendre ?

: Par la foi. Agissez en accord avec les paroles de votre Gourou ; la grâce de Dieu et du Gourou réussira tout pour vous.

Jay Mâ
जय माँ

Question : Quelle est la signification du mot : "samsara" et qui est le maître de ce samsara ?

: Il n'y a qu'un seul Brahman, qu'une seule Réalité Absolue, rien d'autre n'existe.
S'il vous plaît, montrez-moi quelque chose de différent de Brahman et où cela se trouve.

Swâmi Prakashânanda : Le Dieu unique est le maître du samsara.
Et ce Dieu est à la fois le maître de celui qui accepte Son existence et Sa maîtrise sur l'univers, et de celui qui fait profession d'athéisme.
Qu'on ait foi ou non dans l'existence de Dieu, Dieu est.
C'est pourquoi le disciple doit ressentir qu'il appartient tout entier à Dieu.
C'est avec cette foi qu'il doit pratiquer la sadhana (ascèse). Alors, et alors seulement, elle peut être couronnée de succès.

: Baba, est-il possible de décrire la Nature de Dieu ?

Swâmi Prakashânanda : Non, non, la Nature de Dieu est au-delà de la parole et du mental.

: Oui, telle est la Nature de Dieu...

Satsang avec Mâ
जय माँ

Q : Que dire ? Je n'ai pas de foi dans les questions spirituelles !

: Où le "non" se trouve, le "oui " est là aussi potentiellement.
Qui peut affirmer être au-delà de la négation et de l'affirmation ?
Avoir une foi est impératif, la croyance d'une personne est grandement influencé par son environnement ; c'est pourquoi, choisissez la compagnie de personnes saintes et sages.
Croire signifie croire en son propre Soi ; ne pas croire signifie confondre par erreur le non-Soi avec le Soi.

Jay Mâ
जय माँ

"Je suis Votre dévot, du point de vue du corps.
Du point de vue de l'
ego, je suis une partie de Vous.
Et du point de vue du
Soi, je suis Vous."
Prière d'Hanuman faite à Rama

Les thèmes sont répartis ici — plus ou moins arbitrairement — en trois catégories "Corps-Ego-Soi" : C'est avant tout pour permettre un accès rapide.
Rompre les attaches

Q : Comment les premiers samskara ont-ils été formés ? Mâ : Ces questions-là relèvent de la cosmologie. Celle-ci en particulier est née dans votre esprit, de même que vous avez en vous les concepts de création, de continuation et d’annihilation. Toutes les actions que vous effectuez, vous les effectuez pour une raison donnée et c’est pour cela que vous considérez que Dieu a des raisons Lui aussi. Mais dans le domaine de la Vérité dernière cela n’a aucun sens. C’est pour cette raison que les védantistes appellent cela Maya (illusion). Triguna Babu : Mâ, ne devrions-nous pas consacrer davantage de temps à la méditation ? Mâ : Si, car cela renforce la concentration. Et puis la méditation finit par s’épuiser, par se dissiper durant son propre cours. Et ce qu’elle laisse derrière elle est indicible. Triguna Babu : Si la méditation elle-même accroît la concentration, alors nous pourrions très bien méditer sur les choses de tous les jours ? Mâ : La méditation sur les choses de la vie courante augmente sans aucun doute la concentration, mais elle crée des liens, des attaches. Seule la méditation sur les choses vraies peut rompre ces attaches. samskâra

Le But Suprême

Un jour un monsieur demanda à Mâ après l’avoir vue en samadhi : Q : Vous étiez évidement en communion avec Dieu ; maintenant vous devez redescendre à notre niveau pour nous dire des choses qui puissent nous aider.Shri Mâ sourit et dit : Mâ : Etes-vous différents de Dieu ? je ne sens ni montée ni descente. A mes yeux tout est identique. Seules les réactions corporelles diffèrent.‍Vous voir vous-même en chacun et réaliser que chacun est en vous-même, c’est le but suprême de la connaissance spirituelle.‍ samâdhi

Arrosez les racines

Q : Mâ, l'autre jour, vous m'avez demandé de faire le japa de Gayatrî. Pourquoi ? Mâ : J'ai vu qu'il y avait une cordelette sacrée sur votre épaule. Si on vous demande de décliner votre identité, vous direz : "Je suis un brahmine". Ainsi, vous devez effectuer les pratiques d'un brahmine. Vous n'avez pas à vous demander pourquoi ou à cause de quoi. Comme vous arrosez les racines d'une plante, pratiquez un petit peu de japa tous les jours. Qui sait, la plante peut revivre, vous pourrez ressentir un vrai besoin de faire vos pratiques avec un grand sérieux. Q : Mais je ne peux pas suivre les règles de régime, etc. Mâ : Vous n'en avez pas besoin. Souvenez-vous simplement du mantra. C'est ce que je dis, maintenant la balle est dans votre camp.

Le Livre de la Vie

Q : Vos réponses sont tellement en accord avec nos Ecritures que vous n'avez pas étudiées... Comment est-ce possible ? Mâ a répondu : Mâ : Il y a le grand livre de la vie. Si on s'y plonge profondément, toutes les vérités expliquées par les Ecritures sont là, prêtes à se révéler !

Ses enfants savent

Q : Qui peut être appelé Mère ?Quelles sont les caractéristiques d'une mère ? Mâ : Personne n'est appelé mère. Une mère est une mère. Ceux qui deviennent ses enfants savent ce qu'il en d'elle !

Quel travail ?

Q : Quel est votre travail ?‍ Mâ : Je ne travaille pas. Pour qui travaillerai-je, puisqu'il n'y a qu'un ?

La mort de la mort

Q : Je ne crois pas à la réincarnation. C'est grave ? Mâ : Vous croyez en cette vie, n'est-ce pas ?Il n'existe qu'une seule vie réelle, celle dédiée à Dieu et une seule mort, qui est la mort de la mort.Après, il n'y a plus ni naissance ni mort.

Nous ne comprenons pas

Q : Mâ, nous ne comprenons pas ce qu'on attend de nous, mais nous ne pouvons rien faire ! Mâ : Pitaji, il n'y a pas de compréhension, sinon cela se révélerait de soi-même dans l'action. Q : Comment donc comprendre ? Mâ : Par la foi. Agissez en accord avec les paroles de votre Gourou ; la grâce de Dieu et du Gourou réussira tout pour vous.

La foi

Question : Dieu nous a donné le sens du "je", Il le retirera à nouveau. Quel besoin y a-t-il de s'abandonner à soi-même ? Réponse : Pourquoi demandez-vous cela ? Il suffit de rester immobile et de ne rien faire.Question : Comment peut-on rester immobile ? Réponse : C'est pourquoi l'abandon de soi est nécessaire. Question : Quel est le moyen d'entrer dans la marée ? Réponse : Poser cette question avec un empressement désespéré. Si vous dites que vous n'avez pas la foi, ce corps insiste pour que vous essayiez de vous établir dans la conviction que vous n'avez pas la foi. Là où se trouve la foi "non", le "oui" est potentiellement là aussi.

Avec vous

Q : Quand vous serez partie, nous nous sentirons très seuls : comment ferons-nous ? Mâ : Je ne pars jamais. Pourquoi voulez-vous me repousser au loin ? Je suis toujours avec vous. Q : Alors, demeurez-vous dans nos coeurs ? Mâ : Dans vos coeurs ? Pourquoi voulez-vous m'enfermer dans un endroit particulier ? Sang de votre sang et moelle de vos os, voilà ce que je suis. C'est la vérité, je ne dis jamais de mensonges.Le lendemain soir, dans une salle bondée (il y avait essentiellement des femmes), Mâtâjî a dirigé le kirtan et a chanté Hé Bhagavan et Sita Ram, Prana Ram. Quelqu'un dit à nouveau : Q : nous sommes venus vous voir chaque jour. Maintenant que vous partez, notre vie va nous sembler vide sans vous. Que faire ?" Mâ : Pourquoi dites-vous que je m'en vais ? Je suis votre petit enfant et je suis toujours avec vous. Souvenez-vous de cela : je suis toujours avec vous. Je ne vous demande pas de faire des rétentions de son élève, de vous asseoir le dos droit, de vous purifier. Tel que vous êtes, je suis avec vous. Un enfant est avec ses parents, quelle que soit leur caractéristiques.Q : Nous vous considérons comme notre Mère, pas comme notre enfant.Mâ : Mère, c'est aussi très bien. Une mère quitte-t-elle ses enfants ? Non, jamais.

La fois unique

Q : Le Ramayana nous dit que prononcer le nom Rama une seule fois, suffit à nous purifier de tous nos péchés. Et nous, nous sommes tout le temps à chanter à tue-tête et à profusion le nom de Rama dans nos kirtana (chant religieux)... Et rien ne suit. Nous sommes toujours aussi embourbés ! Mâ : C'est parce que vous chantez à tue-tête ! Q : Je ne comprends pas très bien... Mâ : Engagez-vous dans ces kirtana si fréquents, avec l'espoir que la fois unique, la bonne, surviendra.

La prison du bonheur

Question : Il y a tellement de gens en face de vous, des riches, des pauvres, etc. Pourquoi viennent-ils ici ? Pourquoi ne sont-ils pas heureux de ce qu'ils sont ?Mâ : Le vrai bonheur n'est pas quelque chose qui s'acquiert, que l'on possède et dont on puisse se satisfaire. Le bonheur acquis est un bonheur dont on est prisonnier. Vous devez aller au-delà de la prison de ce bonheur.Question : Combien de temps devons-nous ainsi "voyager" vers cette perfection ?Mâ : Jusqu'à ce que vous ayez atteint le but, vous devez continuer à avancer. Je vous dis la Vérité. Tant que ce but transcendant n'est pas atteint, vous êtes forcément soumis au bonheur acquis, donc au malheur.

Quel message ?

Q : Quel est votre message au monde ? Mâ : Quel message peut donner la personne qui n'a rien accompli, rien appris !

Tant que vous luttez

Une visiteuse : Mâ, je désire la réalisation du Soi, et qui plus est rapidement. J'ai été en recherche depuis si longtemps et maintenant, les années s'accumulent.‍ Mâ : La réalisation du Soi n'est pas dans le temps.‍ Q : De toutes façons, avant que je meure, je dois l'atteindre ! S'il vous plaît, dites-moi comment. Mâ : Vous devez être immobile autant que possible et méditer dans la solitude. Au lieu de cela, vous vous êtes mis sur le dos tellement de travail qui vous oblige à donner votre attention aux affaires du monde ! Q : Mais je ne veux pas me retirer du monde. Pourquoi ne puis-je pas avoir la Réalisation ici et maintenant, au milieu de mes activités du monde ? (Shrî Mâ hocha la tête) Mâ : Cela ne peut pas être. Considérez cela sous cet angle : quand vous souhaitez écrire une lettre, vous ne le faites pas en public. Vous prenez votre stylo et votre papier et vous asseyez toute seule. Une fois écrite, vous pouvez la lire aux autres. Une fois que le Soi est réalisé, la question de vivre dans le monde ou en solitude ne se pose pas. Mais tant que vous luttez pour cela, vous devez vivre à l’écart.

Vision de Dieu

On demanda à Mâ : " Une personne qui a vu Dieu peut-elle Le faire voir aux autres ? " Elle répliqua qu'on ne pouvait avoir Sa vision que lorsque le temps était venu. Celui qui a lui-même cette vision peut aider les autres dans ce sens seulement jusqu'à un certain point. La vision elle-même n'est possible que par la grâce de Dieu.

Rompre l'habitude

Q : Comment parvenir au détachement ? S'il vient naturellement, alors, pas de problème. Mais si l'on est tiré comme moi "à hue et à dia" par la vie (de façon incohérente ou contradictoire, erratique), et avec un coeur sans vigueur... Mâ : Si vous vous régalez de bonbons et qu'à vos yeux cela gêne votre quête, alors renoncez-y un jour ou deux et dites-vous : "J'en reprendrai plus tard ; mais, pendant deux jours, je m'en passe !" L'habitude est rompue.

Formes et Sans-forme

Panikkar : Quand il n'y a que le Un seulement, pourquoi y a-t-il tant de religions différentes dans le monde ? Qu'avez-vous à dire à propos de ceux qui insistent que seulement une religion est la bonne ? Mâ : Parce qu'Il est infini, il y a une infinité de conceptions de Lui, et une infinité de variété de chemins qui mènent à Lui. Il est tout, quelque soit le type de croyances ou d'incroyances comme dans le cas des athées. La croyance dans l'incroyance est aussi une croyance. Cela signifie que vous acceptez la croyance quand vous ne croyez pas. Il est dans toutes les formes et il est le Sans forme. Panikkar : De ce que vous avez dit je déduis que vous considérez que le Sans forme (Nirguna) est plus proche de la Vérité que Dieu avec forme (Saguna) ? Mâ : Est-ce que la glace est autre chose que de l'eau ? Saguna est autant Lui que nirguna. Dire qu'il y a seulement un Atma et que toutes les formes sont des illusions impliquerait que le Sans-forme est plus proche de la vérité que la forme ; mais je dis que chaque forme et le Sans-forme également sont Lui et Lui seul.

Ce qui doit arriver arrivera

Question : Est-ce que toute action doit être considérée comme le fait de la volonté de Dieu ou est-ce seulement le cas de certaines actions ?Mâ : Quoi que vous fassiez vous devez ressentir : ceci est la volonté de Dieu et je sers Dieu en le faisant. Le monde a été créé par Dieu, donc quoi que l'on fasse, on est à son service. C'est Lui qui fait (karta) et c'est Lui qui vous pousse à faire. Si vous gardez cela à l'esprit, le souvenir de Dieu sera facile. Vous devez dire à Dieu : "Dieu, Vous êtes l'Agissant, Vous êtes Celui qui me pousse à agir, et tout ce que je fais, je le fais pour Vous." Vous devez toujours garder ce sentiment dans votre esprit. Pratiquez cela tout le temps, avec patience et tout ce qui doit arriver arrivera. Si vous avez cette attitude, pas de possibilité d'échec pour vous.

Demeurez en Lui

Q : Mais ne dites-vous pas Hari kathâ hi kathâ aur dab vrithâ viathâ : on doit parler de Lui seul, tout le reste n’est que vanité et souffrance. S’il n’y a que le Un-sans-second, comment peut-il y avoir des paroles et un discours ? Mâ : Demeurez seulement en Lui, habitez seulement en Lui ! On ne peut Le laisser de côté, bien qu’on puisse essayer de L’exclure. Il est toujours là, mais si vous Le reconnaissez, Il sera aussi là sur le plan où les conversations et les discussions existent.

Les deux chemins

Question : Si nos parents sont opposés à notre recherche spirituelle et s'ils n'ont pas de respect pour notre guru, que devons-nous faire ? Certains disent : " Il faut obéir au guru". Quelle est donc l'attitude juste ?Mâ : Celui qui veut vivre avec sa famille doit obéir à ses parents. Et, en même temps, il vous faut suivre les instructions spirituelles de votre guru. Mais pour ceux qui ont pris le sanyasa et qui se sont rendus libres des contraintes sociales comme l'ont fait tous les religieux qui sont ici, ceux-là n'ont plus à obéir à leurs parents. Ai-je raison, Baba ?Swâmi Prakashânanda : La réponse de Mâ est comme un aphorisme (sutra). Un sutra compte peu de mots mais a une signification très profonde ; et je vais l'expliquer. Celui qui, de par sa condition, est lié à la vie familiale, doit obéir à ses parents aussi bien qu'à son guru. Ceci dit, en obéissant aux directives de son guru, il assure de fait le bien-être de ses parents... Mais, pour celui qui a pris le sanyasa, comme les mahâtmas ici présents, le seul devoir est d'obéir au guru.Ce sont les deux chemins. Le premier c'est celui de Rama, le second celui d'Hanuman. Le chemin de Rama est terrestre (Rama marche sur la terre), celui d'Hanuman est céleste (il vole dans les airs). Cette référence à l'épopée du Ramayana illustre le fait que celui qui vit en famille doit, de ce fait, suivre une voie plus prosaïque et se servir du Karma Yoga et de la méditation comme de deux bouées qui l'empêchent de sombrer en traversant l'océan de la vie. La voie de ceux qui ont renoncé au monde, au contraire, est plus rapide car ils sont libres des contraintes sociales. Chacun doit suivre la voie qui convient à ses possibilités et à sa condition.

Fausse position

Question : Si tout est créé par Dieu et qu’il n’y a rien d’autre que Dieu, quoi que nous fassions, c’est la volonté de Dieu. Ainsi, si je tue un homme, cela ne va pas à l’encontre de la volonté de Dieu. Comment cela serait-il possible ? N’y a-t-il pas, au contraire, certaines situations où nous allons explicitement à l’encontre de la volonté divine ? Mâ : Pourquoi me demandez-vous cela ? Si votre position était juste, vous ne me poseriez pas cette question, vous resteriez silencieux. Si vous posez la question, c’est que vous savez que votre position est fausse. Il vous faut découvrir la vérité au-delà de cette apparente contradiction.N’êtes-vous pas à la fois et selon les circonstances, un père, un fils, un mari... Etes-vous pour autant trois personnes différentes ? De la même manière, Dieu est Celui qui fait, Celui qui vous fait faire, et Celui qui jouit de ce qui a été fait.C’est l’ignorance qui vous a fait poser cette question. Quand l’ignorance est détruite par la connaissance, il n’ y a plus de place pour aucun doute...Ainsi encore, quand vous étiez célibataire vous étiez Un. Quand vous vous êtes marié, vous êtes devenu deux. Quand vous avez eu des enfants, vous êtes devenu trois, quatre, cinq, etc. Mais, quand le voile de cette ignorance est enlevé, alors vous réalisez que cette multiplicité apparente s’intègre dans l’unité de la famille que vous avez vous-même créée.C’est pour détruire l’ignorance, obtenir la Connaissance et s’établir dans le Soi que sont pratiquées ici les sadhanas (ascèses) que vous savez. Ces sâdhanâ ne sont pas faites pour obtenir un nouveau Soi, mais pour dissiper le voile qui recouvre votre Vraie Nature, présente de toute éternité.

Désespéré ?

Q : Parfois, je suis désespéré parce que je ne semble pas capable de réussir.‍ Mâ : Vous êtes désespéré quand vous avez des désirs et qu’ils restent insatisfaits. Mais quand on aspire à Dieu pour Lui-même, comment est-il possible d’être désespéré ?

Savoir ce qui est le mieux

Pierre Trudeau : Le progrès est-il possible ? Mâ : Oui, toujours. Avec des efforts, vous pouvez accomplir une expérience de vérité directe, tangible et réelle. Tout comme un étudiant peut atteindre un stade de connaissance qui n’était pas à sa portée au début, un être humain peut acquérir un degré de conscience qui est convenable pour son état de créature.‍ Q : Est-ce qu’on peut prétendre à ces acquis tout de suite, ou après de longs efforts ?‍ Mâ : Les deux. Quand vous grattez répétitivement une allumette, le flamboiement se produit toujours de façon subite, il peut arriver après beaucoup d’efforts, ou bien du premier coup. Dans la création de Dieu tout est possible.‍ Q : Comment un homme peut-il savoir si ce qu’il est en train de faire est la meilleure chose à faire ? S’il est vrai avec lui-même ou pas ? Mâ : Cette question se réfère-t-elle aux choses de ce monde ou bien de l’autre ?‍ Q : Selon moi, les deux ne sont pas séparés. Je peux comprendre l’autre seulement par rapport à ce monde-ci. Mâ : Ce sont les phases, ou les niveaux de la compréhension. L’étudiant au stade le plus bas a des potentialités, mais il ne peut pas s’attendre à être à la portée des leçons de niveau supérieur. Le voile de l’inconscient ou de l’ignorance est repoussé de temps en temps. L’homme peut agir selon son meilleur degré de connaissance d’une situation, mais ses efforts sont relatifs et non absolus. C’est pour cette raison, voyez-vous, que vous faites toutes sortes d’efforts mais que le résultat ne vous donne pas satisfaction. Il est impossible pour les êtres humains de savoir ce qui est le mieux. Ce que vous disiez au sujet de la non-différenciation entre les deux mondes est très juste. Ce monde-ci est dominé par le mental et par conséquent il crée des divisions. Le mental fonctionne dans le domaine de la créativité, du rendement, du meilleur train de vie, etc… Le mental mesure. Nous sommes définis par notre sens des valeurs. Le mental établit des normes. L’Incommensurable est parfait tel qu’il est. Cette réalisation commence à poindre du moment que le mental est dissout. La réalisation quelle qu’elle soit, est Cela seulement. C’est seulement ce que Cela doit être et pas autrement. C’est vrai. Cependant, à moins que l’on n’obtienne cette vision englobante de la totalité, on ne doit pas renoncer à ses plus gros efforts pour faire ce que l’on pense être la meilleure chose.

Dispersion ?

Q : Comment se fait-il que la multiplicité ait pu se disperser à partir du Un ? Mâ : Disperser ? Mais le Un est là ! Q : N'est-ce qu'un jeu d'apparence ? Mâ : Votre question détient la réponse.

Complète reedition

Question : D'après un verset bengali : “Si en pratiquant les bajans (chants religieux), on abandonne tout attachement, ceux- ci peuvent conduire à l'extase divine”. Par la grâce de Mâ, peut-on, nous aussi, obtenir cet état pendant les bajans que nous chantons ici ?Mâ : La complète reddition, la totale offrande et l'intense dévotion à Dieu, cela seul suffit à conduire à cet état.

Rester paisible

Q : Si le mental refuse de se calmer, quels sont les moyens de quand même y arriver ? Mâ : Pensez à l'eau dans le pot : aussi longtemps que vous agiterez le pot, l'eau remuera à l'intérieur. Mais après avoir maintenu le pot pour quelque temps immobile, vous vous apercevrez que l'eau aussi se calme. De la même façon en faisant l'effort de maintenir stable le corps pendant quelques temps, le mental se calmera aussi. D'un côté, c'est la nature même du mental d'être agité, mais c'est aussi sa nature de demeurer dans un état stable et paisible. Efforcez-vous de rester assis le plus longtemps en récitant Son nom, le mental pourra s'en aller de-ci de-là, mais n'abandonnez jamais votre effort. Quand le mental n'abandonne pas ce qu'il a à faire, son 'dharma', pourquoi abandonneriez-vous le vôtre ?‍Q : A propos de quoi pouvez-vous parler de samâdhi ? Mâ: Baba, je dis que le samadhi, c'est la fin, samapti, de toutes les ressources, samâdhân des états intérieurs et des actions. Du point de vue du monde, je dis, de même que vous faites toutes sortes de travaux pendant une journée, vous mangez, buvez, il arrive qu'ensuite vous plongiez dans un sommeil profond et réparateur.Un être humain qui se respecte lui-même éprouvera encore plus de respect pour les autres.C'est par le mental lui-même qu'on dissipera l'ignorance du mental.On n'obtient pas le but de sa recherche si on néglige de considérer l'intérieur et l'extérieur comme une unité.Recherchez l'essence de l'Atma, méditez sur la félicité perpétuelle.Tant qu'il est nécessaire de parler, utilisez les mots avec retenue.À chaque instant, on doit maintenir le but comme bien réel et authentique.La force de l'action est bien plus grande que de simples paroles.L'appel [vers le divin] est un : pour cet appel, dans les diverses communautés, il y a différentes manières de faire.

Persévérez dans la pratique

Q : Mâtâji, quelle est l'utilité de suivre une sâdhanâ, de faire du japa, de la méditation, des cérémonies religieuses et tout le reste ? Nous pratiquons depuis des années. Mais en retour de tout ces efforts et altruisme, que reçoit-on ? Nous ne le savons pas ! Tout cela conduit-il plus près de la Réalité ? Mâ : Quand vous lavez vos affaires vous mettez du savon, n'est-ce pas ? Mais il est vrai qu'elles ne seront propres qu'après avoir été rincées encore et encore, et qu'ait disparu toute trace de savon. La saleté peut-elle disparaître sans savon ? La pensée du Divin est le savon, en finalité cette pensée doit disparaître aussi sous les eaux pures du Gange de la Suprême Connaissance (jnâna-gânga). Ne vous souciez pas des résultats. En affaires, vous donnez et vous recevez quelque chose en retour. On appelle cela du "marchandage", mais ce n'est pas un véritable acquis. Si vous adoptez cette attitude mercantile, vous n'obtiendrez rien. N'abandonnez jamais vos pratiques jusqu'à l'éveil. Soyez persévérant dans vos efforts et votre sadhana. Le souvenir du Divin est une flamme. Quelle que soit la direction vers laquelle souffle la flamme, elle brûlera tout ce qu'elle rencontre. Selon vos actes, vous récolterez les fruits. Aucun effort n'est jamais vain. Les bonnes comme les mauvaises actions donneront leur abondante moisson — car Il est d'une générosité infinie. Peut-être direz vous : "Je veux être un puissant de ce monde, et mon désir n'est toujours pas réalisé !"Vous recevrez très exactement à la mesure de ce qui vous est dû — rien de moins, rien de plus.Si un vase rempli d'eau a un trou, si petit soit-il, toute l'eau s'écoulera. De même avec vous :votre concentration n'est jamais totale. Il y a une fissure en elle — vous ne voulez pas la réalisation de tout votre être."‍(Satsang rapporté dans Ânanda Vârtâ)

Qui est Mâ ?

Un jour que nous étions seuls ensemble j'eus la curiosité de lui demander :"Mâ, faites-moi savoir ce que vous êtes en réalité. " Mâ se mit à rire aux éclats: " Comment cette question puérile a pu se poser ? Les êtres vivants ont la vision (darshan) de telle ou telle divinité selon leurs conditionnements passés (prârabdha karma) Ce que j'étais auparavant, je le suis aujourd'hui et je le serai par la suite. Je suis juste ce que vous dites et ce que vous pensez à cet instant. Il faut savoir, il est vrai, que ce corps n'est pas né pour consommer le karma d'une vie antérieure (prârabdha karma). Il vous suffit de comprendre que ce corps est l'incarnation de votre état de demande intérieure ; vous l'avez désiré et appelé, c'est pourquoi vous l'avez obtenu. C'est le moment du jeu (lîlâ) avec cette forme ; que gagneriez-vous à en savoir plus ? " Je lui dis : " Votre réponse ne me satisfait pas. " Elle répondit : " Que veux-tu connaître de plus ? Dis-le, dis-le ! " A son regard et à l'expression de son visage, il était clair qu'elle était alors identifiée à la déesse. Saisi de crainte et d'émerveillement tout à la fois, je gardai le silence. lila

Contrôler le mental

Question : Mâ, mon mental est très instable, je ne peux me concentrer sur rien. Que dois-je faire ?Mâ : Si votre mental ne s'attache à aucun objet, alors vous êtes libre de tout attachement, c'est une bénédiction !(Rires de l'auditoire... Puis quelqu'un précise que cette question est posée par un jeune garçon. Mâ s'explique donc d'une manière qui lui soit accessible.)Mâ : Où est ce garçon ? Faites-le venir près du micro.(Mâ, lui répondant en face à face)Si votre mental ne s'attache jamais à rien, c'est une très bonne chose. C'est même une bénédiction. Car quand le mental n'est attaché à aucun objet, le vrai vous-même peut se révéler. Pourquoi donc essayeriez-vous d'attacher votre mental à quelque chose ?Le jeune garçon : Mais je veux contrôler mon mental pour méditer et je n'y arrive pas. Que dois-je faire ?Mâ : Il vous faut simplement vous concentrer sur le nom de Dieu.Le jeune garçon : Dieu a tellement de noms différents. Lequel dois-je choisir ?Mâ : Choisissez le nom de Dieu qui vous touche le plus et répétez celui que vous aurez ainsi choisi. Si vous l'aimez, votre mental sera satisfait ; donc prenez le nom qui vous plaît le plus et méditez aussi sur la forme divine qui lui correspond.Le jeune garçon : J'ai foi en Vous. Quel que soit le nom que vous me suggérerez, c'est celui que je souhaite prendre.Mâ : D'accord ! Est-ce qu'ici, en face de toute l'assemblée, vous êtes prêt à prendre un Nom ?Le jeune garçon : Oui.Mâ : Bien ! Alors répétez tous les noms de Dieu que vous connaissez, les uns après les autres.La foule (après de longs éclats de rire) : Il ne sait pas combien Dieu a de noms. Que faut-il faire ?Mâ : Quels noms de Dieu connaissez-vous ?Le jeune garçon : J'en connais un certain nombre, mais j'en veux Un qui vienne de Vous !Mâ : Dites-moi les noms que vous connaissez.Le jeune garçon : Jusqu'à présent, je répétais les noms de Ma Bhagavan, Ram, Krishna, Shankara Bhagavan...Mais aujourd'hui je ne répéterai un Nom qu'après vous.Mâ : Rama, Krishna, c'est très bien.

Douter du Guru

Question : Nous avons accepté une personne comme guru. Mais comment pouvons-nous savoir qu'elle nous a accepté elle-même comme disciple ?Mâ : Si vous doutez de votre guru, c'est que vous ne l'avez pas complètement accepté.Question : Si le guru n'est plus sur cette terre ou s'il est trop loin pour qu'on puisse le rencontrer physiquement, comment faut-il faire ?Mâ : Vous devez observer ses enseignements (upadesh).Question : Comment le mantra que nous avons reçu de notre guru peut-il nous protéger ?Mâ : Le mot mantra signifie "ce qui protège le disciple qui le contemple tout le temps" .(...)Mâ : Comprenez que le guru réside toujours avec le disciple. Où est le disciple, là se trouve le guru.Question : Dans la Guru-Gîtâ, il est dit que le maître accorde à la fois la prospérité ou la jouissance dans le monde et la libération spirituelle. Mais ces deux choses sont contradictoires. Comment devons-nous donc comprendre cette affirmation ?Mâ : La plus grande jouissance, c'est la Libération !

Devenir simple et blanc

Q : Quel est le moyen de stabiliser le mental ? Ceux qui ne connaissent rien et n’ont pas de guru, quelle sâdhanâ doivent-ils choisir ? Comment comprendront-ils la sâdhanâ dont ils ont besoin? Mâ : Voyez-vous, de la même manière qu’on consacre de grands efforts à apprendre à lire et écrire à de tout petits enfants, et par la suite ils deviennent très instruits, de même il faut faire effort pour enseigner cet enfant qu’est le mental. Tout comme la nature du mental est l’instabilité, sa nature est également la stabilité. Il désire la paix autant que possible [ou “la paix réelle”, yathârtha shânti], à cause de cela, il ne la trouve pas dans aucun des objets du monde et il ne cesse de courir.En étant vide, tu peux devenir “blanc” (shveta), ou en te dissolvant à l’intérieur de tout, tu peux aussi devenir blanc. Cette couleur est la synthèse de toutes les autres et pourtant n’a pas de forme, elle est la non-forme des formes. Pour devenir blanc, il faut être droit et direct (sidha). Si tu t’efforces d’être blanc comme le lait à l’intérieur et à l’extérieur en t’appuyant sur la vérité et la simplicité, tu sera heureux, et tu rendras les autres heureux. Le signe le plus direct qu’on est devenu simple et blanc, c’est quand on est détaché. Engage-toi dans le monde en réduisant ton auto-suffisance à zéro, et tu verras comment tout concourra à te faire parvenir à la plénitude de la vacuité et rendra ton activité favorable où que tu sois, tes devoirs s’accompliront de façon idéale. En cette époque qui pousse au matérialisme et à la consommation, on doit particulièrement se servir du détachement sacré et de la simplicité. En réalité, la plénitude du détachement (tyaga) est un autre nom pour la plénitude de l’expérience (bhoga) sadhana

Les larmes !

Q : Quel est le chemin le plus facile pour aller à Dieu ? Mâ : Les larmes ! Q : Et si les larmes ne viennent pas ? Mâ : Alors, passez du temps avec ceux qui versent des larmes par amour, par dévotion. Q : J'ai fait cela pendant des années, sans constater en moi d'amélioration ! Mâ : Votre présence ici, vos question, sont des larmes. Poursuivez avec persévérance votre quête de Dieu. Ne dites pas que vous n'avez rien retiré de ces années où vous vous joignez à d'autres dévots (satsang). Sans elles, vous ne seriez pas là maintenant.‍

S'abandonner

Q : Que veut dire "s'abandonner au courant" ? Mâ : Se poser cette question de toutes ses forces !

Agitation intérieure

Quand j'arrivai à Shahbag, Mâ me dit : " J'ai remarqué ton agitation intérieure depuis quelques jours. La paix et la tranquillité ne peuvent survenir s'il n'y a pas au début quelque agitation dans l'esprit. On doit allumer le feu par n'importe quel moyen, que ce soit avec du beurre clarifié (ghî), du bois de santal ou même de la paille. Une fois allumé, le feu continue à brûler ; tous les soucis, toute l'humeur sombre disparaissent peu à peu. Le feu réduira en cendre tous les obstacles. Songe qu'une seule étincelle peut déclencher l'incendie qui réduira en cendre des maisons qu'on a construites avec tant d'efforts ! "

Vous voulez un support

Q : A mon sens, il ne peut y avoir une vision intégrale de l'Etre suprême, au plus, nous en aurons une vision partielle... Qu'en pensez-vous ? Mâ : Si vous pensez que l'Etre peut se mettre en morceaux, alors vous pouvez employer le terme de "partiel ". Mais peut-il y avoir des "parts d'Absolu" ? Vous raisonnez en termes de parts, et vous voulez prendre "votre" part, n’est-ce pas ! Il est le Tout, Celui qui est.Q : Mais alors, il doit bien y avoir au moins des niveaux dans la Connaissance? Mâ : Où est la connaissance des formes du Sans Forme, il ne peut y avoir de niveau ; aller pas à pas concerne la période où l'on cesse tout juste de courir derrière les objets, et où l'on se tourne vers l'Eternel qui n'est pas encore une évidence, mais sa quête est devenue "intéressante". Cette progression réserve des foules d'expériences... Là où est la pensée, est fatalement l'expérience ! Les expériences traduisent les mille façons d'approcher la Connaissance Suprême. L'esprit qui s'était d'abord empêtré dans la matérialité, affirmant que jamais on ne peut savoir si Dieu existe ou non, et qui tournait le dos à "tout cela", finalement rebrousse chemin ! N’est-il pas naturel que la lumière lui parvienne, "accommodée" à sa situation ?Tous les états possibles et inimaginables ont un nom.Mais les états particuliers cessent, quand le Soi est enfin reconnu !Q : Le corps peut-il survivre à l'effondrement de notre égocentrisme ?Mâ : Le corps est-il un obstacle à la Connaissance Suprême ?Et d'abord la question de savoir si "le corps" existe ou non, se pose-t-elle ? A un certain stade, cette question ne se pose plus. Quand elle se pose, vous n'êtes pas établi dans l'Être Pur ; et vous attendez votre réponse !La vraie réponse se tient là où il ne peut plus y avoir ni question ni réponse... où il n'y a plus d'"autre", plus aucune division.Alors approcher les maîtres et recevoir leurs instructions, étudier les Ecritures, n'a plus aucun sens.Voilà, pour un aspect de la question...Par ailleurs, vous voyez des niveaux dans la connaissance, à la manière des niveaux universitaires sanctionnés par des diplômes, quand vous cherchez. Quand le Soi est révélé à lui-même, rien de tout ça.Un effort personnel, la pratique de la méditation, apportent certes des fruits ; mais dans le Soi, mis en lumière, il n'y a pas de but à atteindre et pas de non-but.Bien que ce soit, ce n'est pas.Bien que ce ne soit pas, c'est.Voilà !Vous dites qu'il doit subsister un vestige de fonctionnement mental. Il est pourtant un stade où le fait qu'il subsiste ou non une trace de "mentalité" n'a plus aucun sens.Si tant de choses peuvent être consumées, ce vestige-là ne peut-il aussi être consumé ?Il n'y a plus ni oui ni non. Ce qui est, "est".Méditer, contempler, est une aide tant qu'on est balloté entre acception et rejet.Vous voulez un support, n'est-ce pas ?Le support qui vous portera plus loin, jusque-là où il n'est plus question de support et de non-support, c'est le support sans support !Ce que disent les mots s'"éteint".Lui, est au-delà des mots.‍

Vous et moi

Q : Y a-t-il une différence essentielle entre moi-même et vous-même ? Mâ : Seulement parce qu'Il est existe un JE et un VOUS.

Sortez !

Q : Comment puis-je savoir quel est le bon chemin pour moi ? Mâ : Si vous restez derrière vos volets et votre porte close, quel peut être le chemin ?Sortez !Le chemin apparaîtra de lui-même !

Commencez votre quête

Q : Les Mahatma (Grandes Âmes) ne peuvent-ils pas nous distribuer un peu de leur stock de plénitude ? Mâ : Vous souhaitez jouir d'un héritage ! (Elle éclate de rire) Dieu vous a confié des talents que vous utilisez pour votre seul intérêt dans ce monde. Vous avez oublié que votre nature est l'Absolu, la Liberté. Alors que faire ? Commencez votre quête : soyez un chef d'entreprise mais pas le chef de votre vision du monde. Même un temps infime consacré à vous souvenir de Dieu vous coûtera beaucoup. Ne perdez pas plus de temps. Allez-y tout de suite !

Je demeure la même

Swamaiji : Mère, qu’êtes-vous en réalité ? Les gens sont tous d’un avis contraire, et personne n’arrive à se mettre d’accord. Que diriez-vous pour vous définir vous-même ? Mâ : Vous voulez savoir ce que je suis… ? Et bien, je suis ce que vous pensez que je suis. Rien de plus, ni rien de moins. Swamiji : Quelle est la nature de votre Samadhi ? Est-il d’un Savikalpa ou d’un Nirvikalpa ? Devenez-vous consciente ?Mâ : Et bien, c’est à vous d’en décider ! Tout ce que je peux dire, c’est qu’au beau milieu de tous ces changements apparents, je sens et je suis consciente que je demeure la même. Je sens qu’au-dedans de moi, il n’y aucun changement d’état. Appelez ça du nom que vous voulez. Est-ce un Samâdhi ? Bien des fois, cette question a été posée, et on y a répondu.

L'Homme véritable

Q : La liberté est-elle une illusion ? Mâ : Non, l'homme est libre. Q : Mais l'homme est capturé par son "ego", et l'"ego" est illusoire. Comment un tel homme peut-il être libre ? Mâ : En effet, une personne identifiée à son mental et à son corps n'est pas libre. Mais l'Homme véritable (Atimanus) est parfaitement libre !

Dirigé vers le fruit

(Sur le samyam ; la discipline complètement rassemblée et concentrée) Q : (...) j'ai aussi essayé de mettre en pratique les conseils. Mais il n'y a pas eu de résultats. D'autre part, il s'est avéré que toutes sortes de problèmes se sont intensifiés en ce jour particulier de samyam. Il n'y a pas d'expérience et de sentiments spirituels qui soient apparus. Au vu de tout cela, il me vient à l'esprit qu'il n'y a pas besoin de tout ce travail. Quand le moment viendra, tout surviendra automatiquement.Mâ : Je dirais que tu n'as rien fait concrètement de ton voeu de samyam. En effet, ton attention a toujours été dirigée vers le fruit. Si tu désires un résultat immédiat, qui te tombe dans la main comme cela, on peut considérer qu'effectuer un travail particulier, ou non, revient presque à la même chose. Tu ne veux pas te mettre en peine pour des sujets spirituels, mais tu ne recules jamais quand tu essaies d'obtenir une bonne réputation ou une reconnaissance sociale.Q : Dans ces domaines non plus, je ne fais pas grand-chose !Mâ : Cela non plus ne traduit pas un état élevé. Il n'y a pas d'efforts - pas d'enthousiasme vers quoi que ce soit, c'est de l'inertie ! Est-ce qu'il est bon de rester dans un tel état d'inertie ? Ce que l'on effectue pour le progrès spirituel doit être effectué avec un sens de ce qui est juste à faire. On ne doit pas penser à propos du résultat. Mais tiens pour sûr qu'il y aura certainement un résultat si un travail réel est effectué. En ajoutant même un centime après un autre, on arrivera à une roupie. Chaque action a son résultat. Pourquoi se limiter d'ailleurs au domaine de l'action ? Dans le domaine des sens aussi, voir quelque chose, toucher quelque chose — tout a une influence qui lui est propre. C'est à cause de tout ceci que ressort la question du satsang et de la bonne influence d'un endroit particulier. C'est à cause de cela aussi qu'un sâdhaka ne permet pas que son âsana, ses vêtements ou son lit etc. soient touchés par qui que ce soit. Les qualités de ce que nous mangeons et de ce que nous pensons nous pénètrent, et ces choses nous transforment également.‍ sadhaka. Nous avons dit aussi auparavant que ce qu'on voit dans ce monde, si nous le faisons du seul point de vue du bonheur et de la peine, ne fera qu'augmenter le sens de servitude en nous. Si, en percevant les arbres, les montagnes, les fleurs etc. nous pensons : « Oh, comme tout cela est beau ! », les qualités de ces objets nous pénétreront et conséquemment, de plus en plus de sentiments nouveaux seront engendrés en nous. Mais, tout en percevant ces objets, si nous sommes capables de les accepter comme des formes différentes du divin, si nous sommes capables de considérer que le divin lui-même réside dans la forme de ces belles fleurs ou de ces beaux fruits, etc., c'est alors seulement que nous développerons des pensées pures. Ainsi, on ne doit rien voir ni faire avec une envie profonde pour les plaisirs du monde. Tant que vous n'êtes pas à l'abri des sentiments qui sont engendrés par de tels désirs, on ne peut pas même parler de salut. Bien sûr, par la grâce de Dieu, la racine de tous les désirs peut être détruite en un seul instant. Néanmoins, il s'agit d'un sujet différent. On doit plutôt avancer sur le chemin du développement progressif. De ce point de vue, il faut entretenir des sentiments purs à travers la répétition du Nom, le japa, et la méditation en fonction de son niveau.On ne doit pas se décourager en voyant qu'il n'y a pas de résultats rapides alors qu'on s'évertue à faire certains efforts sur ce chemin. Les samskâras, les empreintes du passé accumulées à travers de nombreuses vies ont créé à l'intérieur des masses de déchets. Tant qu'ils ne sont pas dégagés complètement, il n'y a pas d'espoir pour développer des sentiments divins. Cependant, on voit que même après un effort de quelques jours, certains peuvent réaliser quelque chose. On doit considérer dans ce cas que de telles personnes sont nées avec de bons samskara. Ainsi, leur progrès peut se déployer facilement. Si l'on continue à travailler, on obtiendra très certainement des résultats - on doit oeuvrer dans cet état d'esprit. Si l'on n'a pas de gourou, il n'y a pas de mal, car le gourou est déjà présent en tous. Si l'on continue à travailler, c'est Lui-même qui va venir Se manifester. Mais si l'on parle du point de vue général, c'est mieux de faire effort sous la protection d'un gourou.

Heureux ?

Un visiteur : Je n'ai aucune aspiration spirituelle. Je suis heureux comme je suis ! Mâ : C'est merveilleux ! Nous-mêmes, nous étions en train de parler du bonheur.Pourquoi vous contenter de dire votre point de vue. Montrez-nous cet état afin qu'on en profite ! (Mâ sourit, le visiteur aussi ; il convint qu'il n'en était pas là !)

Demandez la permission ?

Atal Babu : Ma, à chaque fois que je vous pose une question, vous demandez la permission de répondre à quelqu'un d'autre, mais un fils a toujours envie de communiquer directement avec sa mère. Mâ : Ne demandez-vous pas la permission à votre Guru pour faire tout ce que vous avez à faire ? Atal : Certes, et je demande même la permission avant de dire quelque chose ! Mâ : Ne parlez pas alors de quelqu'un d'autre (ce qui veut dire que non seulement Ma considère son mari comme son guru, ainsi que le conseille la tradition indienne, mais qu'elle estime qu'il n'est pas différent d'elle-même.)

Un modèle pour autrui

Question : Quels sont les traits principaux d'un saint ? A quoi peut-on le reconnaître ?Mâ : Par principe, le Réalisé (mahâtma) est celui qui n'est rien d'autre que le Soi sans attribut. Dès lors, comment pourrait-on le définir par certaines caractéristiques ?Ceci dit, en lisant les Shastras (Ecritures) vous trouverez la description des traits principaux des saints et alors vous pourrez les appliquer.N’ayant pas moi-même étudié les Shastras, je vous ai fait la première réponse... Mais je peux ajouter que les saints (mahan) se conduisent comme des modèles pour les autres.

Cible du Sadhak

Une autre fois, comme je lui avais demandé : " Quelles sont les caractéristiques d'un sâdhaka ? "elle répondit : " Quand un pratiquant atteint un certain niveau de pureté mentale, il peut se comporter comme un enfant, ou devenir insensible aux stimuli du monde extérieur, telle une motte de terre inerte, ou violer les canons de la vie sociale, comme un malade mental, ou parfois être emporté par des éclairs d'émotions ou de pensées élevées et passer pour un saint. Mais à travers toutes ces expressions de son être, son objectif reste dirigé vers le centre de la cible. Si, à ce stade, il oublie son but final, il cessera de progresser.Mais si avec un effort intense il lutte sans cesse pour atteindre le but, toutes ses activités se focaliseront sur son objectif suprême. Vous vous apercevrez toujours que, bien qu'il semble une masse de matière inerte indifférente aux stimuli extérieurs, il est plein de gaité et de félicité dès qu'il retrouve la conscience physique. Peu à peu, tandis que son humeur joyeuse se calme au-dedans, ses relations avec les humains et les choses se remplissent, s'imbibent d'un esprit de joie, de bonheur qui le rend aimable, adorable aux yeux de tous. Sa vie intérieure et extérieure devient une expression de la Félicité suprême.Au stade suivant, le pratiquant atteint un niveau où même le concept d'existence universelle s'évanouit. Son mode de vie ne peut alors être expliqué par les normes habituelles de la raison humaine. Dans cet état, toutes les vibrations du corps-esprit sont suspendues et il y a toute probabilité que l'âme se détache de son assise mortelle. Mais s'il y a un résidu de samskâra puissant orienté vers le bien des êtres humains, il peut continuer à vivre pendant un certain temps. Pourtant, il demeure inchangé quelles que soient les circonstances de la vie, bien que nous croyions qu'il soit sujet au changement du seul fait qu'il soit encore incarné.La seule différence entre un tel pratiquant et un yogi qui abandonne son corps, c'est que ce dernier quitte son corps de sa propre volonté. Même au moment de sortir du physique, il garde présent à l'esprit qu'il a un corps et qu'il est en train de le quitter. Au contraire, celui qui abandonne son enveloppe physique en samâdhi absolu n'est ni conscient du corps individuel, ni d'aucun effort pour l'abandonner. Les samskara de la vie et de la mort cessent de fonctionner en lui et aussitôt qu'il a épuisé le karma des vies précédentes, son corps tombe naturellement. « ‍samadhi

Restez tranquille

Q : Dieu nous a donné le sens du "moi". Il nous l'ôtera de toute façon. A quoi bon renoncer ? Mâ : Pourquoi posez-vous cette question ? Restez tranquille ; ne demandez rien. Q : Comment rester tranquille ? Mâ : C'est là que le renoncement est nécessaire.

Plongez !

Une femme : C'est difficile pour moi de me donner à la méditation ou a la récitation du Nom (nama japa).A peine je suis assise, une douzaine de choses adviennent qui requièrent toute mon attention ! Mâ : (avec un sourire compréhensif) Si vous êtes au bord de l'océan, prête à vous plonger dans les vagues, attendez-vous que la marée se retire pour y aller ?

Développer un esprit fort

A un moine, novice, qui était déprimé et qui pensait au suicide : Mâ : Comment un homme qui entretient des pensées de suicide peut s'attendre à devenir un sannyâsi ? L'idée de suicide n'entre même pas dans le mental de ceux qui se considèrent comme des candidats au sannyâsa. Un esprit de dépassement de soi extrême et de renonciation est l'attitude qui fournit l'aide la plus grande pour progresser vers cet état exalté. Soyez vrais dans vos paroles et évitez d'écrire des lettres. Ne parlez pas aux femmes, ni ne laissez votre regard s'attacher à elles.C'est en cherchant à se connaître qu'on peut trouver la Grande Mère de tout.Le saint Nom de Dieu est en lui-même le rite pour exorciser les influences indésirables. En présence du Nom de Dieu, les fantômes et les esprits mauvais ne peuvent exister.Écrivez-lui que son état occupe en fait très souvent le kheyâl de ce corps [la pensée de Mâ]. C'est à lui-même, par son propre effort ou sa propre volonté de développer un esprit fort et de laisser tomber son attitude négative, qui lui fait imaginer qu'il ne peut et ne sera jamais capable de réussir. Au contraire, il doit avoir la détermination que ce sera possible, et que le succès très certainement lui reviendra. Il doit se dire à lui-même : « En quelque état qu'il plaît à Dieu de me mettre, j’accepte : je m'abandonne à Celui dont je suis la créature, dont ‘ceci’ est le corps. » C'est tout. Avec un calme et une tranquillité parfaite, il doit passer la plupart de son temps allongé bien droit dans ce qu'on appelle 'la posture du mort', shavâsana, et répéter silencieusement son mantra au rythme de sa respiration. Il y a seulement un Brahman sans second — c'est ce qu'il doit réaliser. Écrivez-lui en langage simple et direct que pour lui, il n'y a pas besoin d'un intermédiaire.Ils imaginent que ce corps est loin, mais en fait il est toujours très, très près. Comment serait-il possible qu'il quitte quiconque ? Cette question de distance se pose simplement de leur point de vue. À chaque fois qu'ils ont des vacances, qu'ils viennent retrouver ce corps.Peu importe le travail qu'on fait, on doit l'effectuer correctement. Si l'on cultive l'habitude de faire bien toute chose, il y a bon espoir d'en faire de même sur le chemin spirituel. C'est Lui qui est l'action et c'est Lui qui est l'auteur de l'action et personne d'autre. Dans toutes les circonstances, on doit essayer de développer cette attitude d'esprit. La Vérité - dans la présence de laquelle l'illusion est reconnue comme illusion - la Vérité, Cela qui est, doit devenir ce qui nous est essentiel.

Le royaume de l'expérience

Q : Si personne ne peut faire quoi que ce soit en dehors de la volonté de Dieu, pourquoi devrais-je souffrir ou bénéficier des conséquences de mes actes mauvais ou vertueux ? Mâ rit et dit : Mâ : Vous croyez fermement que rien ne peut survenir sans la volonté divine, n’est-ce pas ? Il répondit par l’affirmative. Mâ : A ce moment-là, il n’est pas question que Baba ait des actions mauvaises ou vertueuses ; mais comme la question s’est posée en vous, je dirai que vous n’avez pas la volonté ferme que rien ne peut survenir sans la volonté de Dieu. Le monsieur fut d’accord avec ce qu’affirmait Mâ. Elle ajouta : Mâ : la foi est toujours aveugle. Par la suite elle devient évidente, comme je vous vois et vous me voyez, mais au départ vous commencez par la foi aveugle et ensuite vous entrez le royaume de l’expérience. Vous devez lire, Baba. Qu’est-ce que lire ? Je ne me réfère pas à la lecture des livres ; mais de même que les livres nous donnent des connaissances sur des sujets extérieurs et aident à transformer même un enfant ignorant en un savant compétent, de même il est un livre au fond de chacun d’entre nous. Essayez de lire ce livre. En le lisant vous n’aurez plus aucun doute sur quelque sujet que ce soit et les questions ne s'élèveront plus en vous ; vous comprendrez par vous-même ce sujet sur lequel vous m’avez interrogée.‍

Dieu est réel

Quelqu'un demanda :- Quelle preuve y a-t-il que Dieu est ?- Quelle preuve y a-t-il que vous êtes ?- C'est simple. Je perçois que je suis.- Qui est ce "je" ?- Mâ, je ne veux pas entrer plus loin dans ce débat philosophique. Je veux savoir, de vous, franchement et simplement, si Dieu est une réalité ?Mâ répondit avec énergie :Dieu est réel, tout comme vous l'êtes.La relation est éternelle entre Dieu et l'homme ; mais dans son Jeu parfois elle est évidente, parfois elle est rompue ou plutôt semble rompue.Dans cette relation éternelle vous pouvez entrer à tout moment.

Se focaliser

Q :Pourquoi doit-on avoir le regard focalisé quand on suit le Chemin ? Mâ : Le regard, c’est Lui et le ‘pourquoi’, c’est aussi Lui. Tout ce qui est révélé ou caché où que ce soit et de quelque manière que ce soit est ‘Toi’, est ‘Je’. La négation, tout comme l’affirmation, est également ‘Tu’ –le Un.

Conversation mondaine

Comme nous conversions avec Bholonath pendant le trajet, Ma dit soudain : On peut appeler 'pralapa' la conversation qui se produit entre des gens mondains au sujet de leurs plaisirs et de leur confort. Qu'est-ce que 'pralapa' ? C'est ce qui est détruit (laya) à la fin du cycle (pralaya)

Réaliser l'union

Une personne demanda : " Mâ, comment réaliser l'union ? "Elle répliqua en riant : " De qui vient la désunion ? "

Le sens de Pranâma

Des femmes s'approchent de Mâtâji pour la saluer.Mâ reste silencieuse. Après leur départ, elle dit : Voyez, est-il possible de saluer d'une manière juste ? Quel est le sens de ces pranâma ?Bien, c'est comme déverser de l'eau d'un pot à l'extérieur. Si le pot est tourné à l'envers, toute l'eau se déverse.De la même manière, une véritable salutation (pranâma) consiste à abandonner tout son contenu émotionnel aux pieds de ce que vous saluez.Ne dites-vous pas que notre tête est le siège de toutes nos pensées et émotions ? Mais quand on s'incline très bas, rien n'est donné vraiment.C'est comme remuer un poudrier : un peu de poudre tombe par les trous, non pas toute la poudre.Aussi, tant que le pot à eau n'est pas vidé, le Divin ne pourra le remplir.‍(Satsang rapporté dans In association with Sri Ma Anandamayi) pranam

Surmonter la colère

Q : Comment surmonter la colère ? Mâ : Buvez un verre d'eau froide et regardez-vous dans un miroir...

Réveiller son appétit

Q : Mâ, pourquoi perdez-vous votre temps avec nous ? Nous n'avons aucun appétit pour ce que vous nous proposez comme chemin de vie ! Mâ : Vous êtes dans le vrai ! Mais vous conviendrez que le manque d'appétit est un signe de mauvaise santé ! (rires) Vous pouvez retrouver votre bonne santé en suivant une diète et en prenant quelques médicaments. La diète : fréquenter des gens éclairés (satsang), lire de bons livres. Les médicaments : vos prières (japa). Que ça vous soit agréable ou non, préservez un petit moment chaque jour pour chanter un nom de Die (nama japa). Vous verrez, votre appétit se réveillera !

Endurer la souffrance ?

Le fils de ce docteur est mort il y a quelques jours, à la suite de graves brûlures. Mâ : Chaque fait qui se produit dans notre vie est inscrit dans notre destin. Il faut comprendre que ces évènements sont inévitables. C’est notre destinée qui s’accomplit. Il y en a qui meurent le corps brûlé par les flammes, d’autres qui meurent l’esprit dévoré par le feu.Docteur : Il devrait y avoir une limite à la souffrance. Nous devrions avoir la force suffisante pour supporter la douleur. Mâ : En vérité, c’est Lui qui nous donne cette force. Chacun, ici bas, doit endurer la souffrance qui lui est destinée. Peu importe que l’on considère cela comme une faute du Tout-Puissant ou comme un des aspects de Sa Grandeur, ce qui compte, c’est qu’il appartient à chacun de vivre ce qui lui est destiné.Docteur : Puisque notre sort est de souffrir qu’on le veuille ou non et puisque ce qui arrive, doit de toutes façons arriver, le but de cette vie ne devrait-il pas être de ne rien faire du tout, de rester assis et d’attendre tranquillement que le temps passe ?Mâ : Comment peut-il être possible d’éviter l’action ? C’est Lui qui vous pousse dans le tourbillon de la vie et du travail. Les gens travaillent, ils travaillent encore et encore. A la longue ils sont tellement épuisés qu’ils sont contraints de renoncer à toute forme d’action. Mais il ne peut en être ainsi que lorsque l’heure est venue qu’il en soit ainsi. L’homme doit travailler et supporter les conséquences des actions passées, aussi longtemps que son karma n’est pas accompli. C’est la lilâ (le jeu) du Divin.Docteur : Cela équivaut à bastonner une personne après l’avoir ligotée. Une belle situation, il n’y a pas à dire ! Non seulement je dois accomplir mon travail avec les mains ligotées, mais en plus je dois supporter les conséquences de cette situation ! C’est peut-être le jeu du Divin, mais là Il joue à nos dépens !Mâ (Elle sourit) : Qui est-ce qui se réjouit ? Qui est-ce qui souffre ? Qui reçoit les coups ? C’est Lui qui frappe et c’est Lui qui reçoit les coups et endure les souffrances. Personne n’existe, si ce n’est l’Unique.Docteur : Si vous voyez les choses sous ce jour-là alors plus rien n’a d’importance. En fait c’est Lui qui fabrique l’abcès et qui, ensuite, devient le médecin et... Mâ (Elle l’interrompt) : Il ne fabrique pas l’abcès. Il devient Lui-même l’abcès. (Dans la salle tout le monde rit). Ecoutez, sur cette terre où vivent les hommes, le malheur et les souffrances sont inévitables. Au début vous étiez un, puis vous êtes devenu deux, puis trois, puis une multitude. C’est pour cela que vous devez souffrir. Mais il y a une chose que vous pouvez faire : prendre des médicaments. Consultez un bon médecin, il vous prescrira un traitement. Ainsi vous pourrez soigner votre maladie. Il n’y a pas d’autre façon de parvenir à la paix.Docteur : Mais où puis-je trouver un bon médecin ? C’est précisément pour cette raison que je souhaitais vous rencontrer. Mâ : La grande difficulté c’est de le trouver le bon médecin. Quoiqu’il en soit, faites vous prescrire, par un médecin que vous considérerez comme étant compétent, les médicaments appropriés. La meilleure des solutions serait de vous faire hospitaliser, parce que à l’hôpital vous seriez contraint de prendre les médicaments prescrits aux heures indiquées. Sans compter que l’ambiance du lieu vous serait bénéfique. Mais vous n’aurez peut-être pas la possibilité de vous faire hospitaliser. Dans ce cas, prenez vos médicaments chez vous, de façon régulière. Mais là, hélas, il est probable que vous ferez des erreurs dans les doses et les horaires prescrits ou qu’un régime alimentaire inadéquat contrariera l’effet des médicaments. De nombreuses personnes affirment qu’elles disent et redisent régulièrement le nom du Divin, mais qu’elles n’en tirent aucun profit. Comment peut-on espérer tirer profit d’un médicament bénéfique si par ailleurs on adopte un régime alimentaire totalement pernicieux ? Et c’est ce qui risque de se passer chez vous aussi. Quoiqu’il en soit, efforcez-vous d’avaler vos médicaments à heures régulières et adoptez, aussi souvent que vous le pouvez, un régime sain et bénéfique. En vous joignant, par exemple, à des sadhu (pratiquants spirituels). ‍lila

Quelle méditation ?

Question : Nous méditons tous sur vous Mataji ; et Vous, sur qui méditez-vous ? (rires de l'assemblée)Mâ : Juste à présent, sur quoi méditez-vous ? Présentement, vous regardez et parlez ; et quand vous voulez méditer, vous restez silencieux en faisant le calme. Dans ces deux cas, sur quoi méditez-vous ? Parler, ne pas parler, regarder, ne pas regarder, dans toutes ces situations, il n'y a qu'une Vérité.Question : En d’autres termes, voulez-vous dire qu’en toute circonstance vous méditez sur Dieu ?Mâ : Quoi que ce soit qui apparaisse, n'est-ce pas le Soi ? Dans cet état, le méditant, la méditation et la chose méditée, ces trois termes ne font qu'un. Débrouillez-vous pour comprendre ce sur quoi je médite ! Vous pouvez comprendre que je médite sur vous car je suis ici et vous êtes face à moi, n'est-ce-pas ? Mais la vérité, c'est que ce que je suis, vous l’êtes aussi !Ce que vous êtes, c'est cela que je suis. Le Soi lui-même est l'Absolu et l'Absolu est l'Unique Réalité. Alors comment peut-on méditer et sur quoi ? Quand on est devenu Un avec le Soi, qui peut donc méditer sur le Soi ?

Mâ entend

Q : (...) Mâ : Vous vous demandez si les pensées de chacun atteignent ce corps : Oui, oui, oui !

Fondé sur la dualité

(un haut fonctionnaire du gouvernement est venu visiter Mâ Anandamayî.) Question : Je n'ai aucune foi, et je ne vois pas comment cela pourrait changer ! Qu'en pensez-vous ? Mâ : vous dites que vous n'avez aucune "foi " : eh bien, établissez-vous fermement dans cette conviction ! Car, où est le "non" est fatalement le "oui" !Qui peut prétendre être au-delà de la négation de l'affirmation ? La foi est un geste fondamental, une impulsion naturelle à l'être humain, la foi en Dieu en découle. La vie humaine est ainsi faite que personne ne peut dire "je ne crois en rien", vous croyez toujours quelque chose ! Le mot manush (humain) est constitué de man (esprit) et hush (conscient) ; cela induit qu’il n'y a pas d'humanité sans esprit ouvert et sans vigilance, cela montre que le penchant naturel de l'être humain est de prendre pleinement conscience de la réalité.Quand les enfants apprennent à lire et à écrire, et doivent s'attendre à être corrigés ! Dieu aussi "corrige". C'est la preuve qu'Il prend soin des humains ! Ces corrections déplaisent ; en fait, elles transforment les cœurs et mènent à la paix. En compromettant des satisfactions ordinaires, elles font cheminer vers la Joie suprême.Le corps humain survit par un perpétuel va-et-vient de la respiration. Quel inconfort ! De même, dans la vie, vous pouvez circuler en touriste qui va, vient, saute d'un lieu à l'autre, d’une distraction à une autre... Ou bien être un pèlerin lié son être profond et qui avance vers sa vraie demeure : la Pleine Connaissance.Les déconvenues viennent parfois troubler votre progression ! Tant que la véritable demeure n'est pas rejointe, les désagréments sont inévitables.Le sens de la séparation est la cause-racine de tout malaise. Il est fondé sur un quiproquo : la croyance en la dualité.On nomme ainsi le monde, du-niya, "fondé sur la dualité".Puisque les croyances humaines dépendent grandement du contexte environnant, mieux vaut choisir la compagnie des sages ! La foi est confiance en l'être. La méfiance se fonde sur un non-être pris pour l'être. Parfois l'Être Pur se révèle sans condition. Parfois il se manifeste en réponse à une quête ardente. Dans un cas, la révélation est spontanée, dans l'autre, elle vient après l'effort ; chaque fois, selon Son gré.L'homme se prend volontiers pour le "manager", alors que tout est dirigé de "là-bas"."Là-bas" les décisions sont prises, depuis la "maison-mère" !Et vous dites "je fais" ; comme c'est drôle !Quand malgré tous vos efforts, vous ratez votre train, cela montre que vous ne contrôlez pas toutes les situations... Ce qui arrive à chaque instant, est fixé par Lui ; c'est Lui qui arrange tout ! Un lien sans fin unit Dieu et l'homme. Dans Son Jeu, Il est parfois contrariant, Il semble aller contre ! Il n'en est pas ainsi, car la relation est éternelle.D'un autre point de vue, il n'est pas question de dire même : "relation". Quelqu'un venu rencontrer "ce corps", se présenta ainsi : - Je suis pour vous un nouveau venu !Il reçut cette réponse : - Toujours nouveau ! Toujours ancien !Les lampes du monde s'allument et s'éteignent. Il est une lumière éternelle qui ne peut passer. Cette lumière permet de percevoir les lumières extérieures et toute chose dans l'univers. Parce qu'elle luit en vous, vous voyez. Parce que la Connaissance suprême réside en vous, pouvez acquérir les autres formes de connaissance. L'esprit est comme la racine d'une plante : irrigué, toute la plante est désaltérée.Parfois vous vous exclamez que vous n'en pouvez plus ! Mais aussitôt rentrés chez vous, vous vous sentez bien !Si vous avez l'esprit à "vos" affaires, aucun problème !En réalité, toute affaire est votre affaire. Comment allez-vous comprendre cela ?En réalité le monde entier est vôtre ; il est votre propre nature, votre identité véritable ; mais vous le percevez séparé de vous, comme lorsque vous rencontrez "les autres" !La non-séparation comble.L'exclusion rend misérable.Percevoir la dualité entraîne conflits, douleurs, luttes, mort.‍Mon ami, mets-toi en chemin !‍

Connu et Inconnu

Q : On dit que le Brahman est l'Inconnu.Alors pourquoi faire tant d'efforts pour essayer de le connaître ? Mâ : Si vous deviez décrire cette fleur, vous diriez par exemple qu'elle est rose, mais jamais vous ne pourriez la qualifier complètement.Ainsi, chaque chose, chaque être, est à la fois connu et inconnu, manifesté et non-manifesté ; en même temps.C'est ainsi !

Adorer Dieu

Question : On demande aux gens d'adorer Dieu, de chanter Ses louanges dans des hymnes, de faire des puja, de répéter constamment Son nom, et ils font tout cela sans savoir ce qu'est Dieu. Pouvez-vous nous expliquer ?Réponse : Dieu est omniscient et on ne peut connaître sa véritable nature avant d'avoir atteint la réalisation de Soi. On découvrira alors qu'Il n'est autre que soi-même, le seul Atman, le seul Soi qui existe, et qu'Il est avec une forme comme le monde et sans forme comme Chit, la pure conscience. En attendant, les prières, l'adoration et la méditation doivent être effectuées.

Choisissez la Voie de l’Immortalité

Un journaliste irlandais et un étudiant chercheur à l’Université hindoue de Bénarès vinrent pour le darshan de Mataji. Q : Qu’avez-vous à dire sur ceux qui insistent sur le fait qu’il n’y a qu’une religion qui soit la bonne? Ma : Toutes les religions sont des chemins vers Lui. Q : Je suis chrétien… Ma : Moi aussi, je suis chrétienne, musulmane, tout ce que vous voulez. Q : Serait-il juste pour moi de devenir un hindou ou est-ce que mon approche doit se faire par la voie chrétienne ? Ma : Si c’est votre destinée de devenir hindou, cela se produira de toutes façons. C’est comme vous ne pouvez pas demander ce qui arrivera en cas d’accident de voiture. Quand l’accident arrivera, vous verrez bien. Q : Si je sens le besoin impérieux de devenir hindou, dois-je y céder ou est-il juste de le refouler, puisqu’on dit que chacun est né à la place qui est meilleure pour lui ? Ma : Si vous sentez réellement le besoin de devenir hindou vous ne poseriez pas cette question, vous le feriez effectivement. Cependant, ce problème a un autre aspect. Il est vrai que vous êtes chrétien, mais il y quelque chose d’un hindou en vous, sinon vous ne pourriez même pas connaître quoi que ce soit au sujet de l’hindouisme. Tout est contenu dans tout. De même qu’un arbre produit des graines et que d’une seule graine des centaines d’arbres peuvent se développer, de même la graine est contenue dans l’arbre et l’arbre tout entier, potentiellement, dans une graine minuscule. Q : Comment trouver le bonheur ? Ma : Dites-moi d’abord si vous êtes d’accord pour faire ce que ce corps vous demandera. R : Oui, je le suis.Ma : L’êtes-vous réellement ? Très bien. Maintenant, supposez que je vous demande de rester ici, en serez-vous capable? R : Non, pas vraiment…(rires)Ma : Vous voyez, le bonheur qui dépend de quelque chose d’extérieur, femme, enfants, réputation, amis ou n’importe quoi d’autre, ne peut durer ; mais trouver le bonheur en Lui qui est présent partout, votre propre Soi, voilà la chose réelle. Q : Vous dites donc que le bonheur réside dans le fait de trouver mon propre Soi ? Ma : Oui. Trouver votre Soi, découvrir ce que vous êtes réellement signifie trouver Dieu, car il n’y a rien en dehors de Lui. Q : Vous dites que tout est Dieu ; mais certaines personnes ne sont-elles pas plus Dieu que d’autres ? Ma : Pour celui qui pose cette question, il en est ainsi ; mais en réalité, Dieu est pleinement et également présent partout. Q : N’y a-t-il pas de substance en moi en tant qu’individu ? N’y a-t-il rien en moi qui ne soit pas Dieu ? Ma : Non. Même dans le fait de ‘ne pas être Dieu’, il n’y a que Dieu seul. Tout est Lui. Q : N’y a-t-il aucune justification au travail professionnel ou dans le monde ? Ma : S’occuper d’affaires mondaines agit comme un poison lent (jeu de mot probable entre vishay, les objets mondains et vish, le poison). Progressivement, sans même s’en apercevoir, cela mène à la mort. Est-ce que je dois conseiller aux Pitaji et Matajis (aux pères et mères) qui viennent me visiter de suivre ce chemin ? Je ne le peux. Ce que ce corps dit est : "Choisissez la Voie de l’Immortalité, prenez le chemin qui, d’après ce que vous sentez de votre tempérament, peut mener à la Réalisation de votre Soi." Néanmoins, même en travaillant dans le monde, il y a une chose que vous pouvez faire. Quoi que vous fassiez tout au long de la journée, essayez de le faire dans un esprit de service. Servez Dieu en chacun, considérez tous et tout comme Ses manifestations et servez-Le quel que soit le travail que vous entrepreniez. Si vous vivez dans cet état d’esprit, le chemin vers la Réalité s’ouvrira devant vous.‍

Initiation de base

Question : Un homme qui est maître de maison (grihastha) peut-il atteindre la libération en chantant le nom de Dieu (Ishwara) ?Mâ : Dieu est dans tous les hommes. Donc, les maîtres de maison peuvent l'atteindre aussi bien que ceux qui ne le sont pas. Swâmi Prakashânanda : C'est très difficile quand même pour un chef de famille (par rapport à la situation d’un moine, plus favorable à la réalisation spirituelle).Mâ : Baba, si vos parents n'avaient pas assumé la charge d'une famille, vous ne seriez pas né ! Les rishis (voyants védiques) avaient femmes et enfants, n'est-ce pas ?Le Seigneur est partout, en tous. Du point de vue de Dieu, il n'y a pas de différence entre ceux qui sont chargés de famille et les autres ; et "ashrama" ne signifie pas seulement les quatre stades de la vie. Cela veut dire aussi non-fatigue (a-shrama).Quand un maître de maison fait son devoir et s'abandonne au Seigneur à travers la pratique du chant de son nom, où est pour lui la fatigue ? ...Dieu est Un en tous. Dans la vie quotidienne, il semble qu'il y ait plusieurs membres au sein d'une famille. Mais en fait, toute la famille est une. De même, aux yeux de Dieu, tous appartiennent à sa famille s'ils chantent son Nom. Dieu est omniprésent. Il n'y a rien d'autre que Dieu. La lumière de Dieu était là dans le passé, est là dans le présent et continuera à être dans le futur.Il n'y a rien d'autre que le Suprême Soi (Paramâtma). Pour obtenir la Libération, c'est là l'initiation de base et chacun d'entre vous devrait essayer de s'en imprégner.Swâmi Prakashânanda : Les ascèses (sadhana) traditionnelles vous amèneront à le comprendre .Mâ : C'est exact, Baba. sâdhanâ

Qui êtes vous ?

Question d’un sadhou : Mâ, est-ce que nous devons suivre le système des castes ? Mâ : Les gens se comportent selon ce qu'ils préfèrent : qu'en pensez-vous ? Le sadhou : Je pense qu'on doit observer les règles. Mâ : A ce moment-là, il est juste pour vous d'en faire ainsi. Le sadhou : Je me déplace avec des ascètes, ils n'observent aucune règle, cela me pose problème.Mâ : Qui êtes-vous ? Le sadhou : Je suis un brahmachâri. Mâ : Alors, vous devez suivre les règles et les coutumes liées à votre état. Maintenez votre propre individualité. Laissez les autres ascètes faire comme ils veulent.

Le guru est Dieu

Q : Pourquoi doit-on considérer le Guru comme Dieu ? Mâ : Lui seul est, c'est pour cela que le guru est Dieu. Qui donc si ce n'est Dieu peut vous enseigner à propos de vous-même ? Si vous pensez à votre Guru comme un homme, alors il n'est pas Guru, et si il est Guru, il n'est pas un homme. Si vous voyez Shiva comme une pierre, il n'est pas Shiva mais une pierre. Un voile vous empêche de réaliser la Vérité. Ce voile est retiré par la grâce du Guru.

Comment chercher ?

Q : Où trouver le guru ? Mâ : Cherchez en vous-mêmes. Q: Comment chercher ? Mâ : Si vous avez perdu votre enfant, comment le cherchez-vous ?

Le stade de la Grâce

Au cours d’un satsang, Nirod Babu pose une question à Mâ. Nirod Babu : Mâ, pouvez-vous me dire ce qu’est la Grâce ? Mâ : « La Grâce est la récompense obtenue pour des actes exceptionnels qui ont eu lieu dans une vie précédente. Les bonnes actions que vous avez accomplies dans une vie antérieure vous reviennent sous forme de Grâce. » Nirod Babu : Une récompense pour mes actions ? J’y ai donc droit ! Ce sont mes gages en quelque sorte ?Mâ : Vous y avez droit, sans aucun doute. Mais vous n’en êtes pas conscient alors vous considérez cela comme la Grâce. En outre, au cours de la sâdhanâ, le chercheur parvient à un certain stade à partir du moment où tout lui apparaît comme étant la Grâce. Comme si tout ce qui advient sur cette terre était dû à la Grâce du Divin. Cela est alors totalement libéré de la relation sadhya-sâdhanâ (« accomplissant » et objet de l’accomplissement). C’est le stade de la Grâce. Le stade supérieur transcende la Grâce. Il ne reste plus qu’une seule Existence. Qui manifestera la Grâce et à qui ? sadhana

Découvrir la Joie pure

L’épouse de l’ambassadeur hollandais et son amie, toutes deux psychologues jungiennes, sont venues voir Mâ et ont posé les questions suivantes : Q : En psychologie, on guérit les patients en leur parlant, mais ici on dirait que votre émanation guérit les gens sans paroles. Nous essayons d’aider les gens. Que devons-nous faire pour eux en priorité ? Mâ : En ce monde, qui peut être considéré comme normal ? Tout le monde est un peu fou : certains courent après l’argent ou la beauté, d’autres sont passionnés par la musique ou entichés de leurs enfants, etc. Ainsi nul n’est parfaitement équilibré. Q : Quel est donc le remède?Mâ : De même que l’on n’arrose pas les feuilles d’un arbre mais ses racines, de même il faut s’attaquer aux racines de la maladie des hommes. Le remède à toutes les maladies consiste à stopper les fluctuations mentales. Quand l’esprit aura cessé de s’agiter, alors tout ira bien pour l’individu, tant au niveau physique que psychologique. Q : Comment les fluctuations mentales peuvent s’arrêter?Mâ : En comprenant le chemin qui permet de découvrit “Qui suis-je?”. Le corps, qui passe de la jeunesse à la vieillesse, finit par disparaître. Ce n’est pas le vrai je. L’homme doit donc découvrir sa véritable identité. Quand il s’y emploiera, son esprit recevra la nourriture qui le calmera. L’esprit ne peut trouver une nourriture adéquate dans les choses de ce monde, qui sont périssables, mais seulement dans cela qui est Eternel. Le rasa, le nectar de cet Eternel, pacifiera l’esprit.C’est la Joie qui est à l’origine de l’univers, et c’est pourquoi les choses éphémères de ce monde procurent une joie passagère. Sans joie, la vie est un supplice. Vous devez donc découvrir cette Joie pure qui a engendré le monde et qui est l’essence même de votre être. Et cela se produit quand les fluctuations mentales s’arrêtent.

L'Arbre-Guru

Q : Je ne sais pas comment méditer, ni ne me sens incliné à cela. J'ai peine à trouver de l'intérêt pour les choses spirituelles, mais l'agitation a aussi peu d'intérêt. Quelle est la solution ? Mâ : Ce que cette petite fille vous conseille, est de vous asseoir sous un arbre. Q : Quel genre d'arbre ? Mais là où j'habite, il n'y a pas d'arbre.Mâ : Par "arbre", nous voulons dire un vrai sage. Un sage est semblable à un arbre. Il n'invite ni ne repousse personne. Il donne une ombre bienfaisante à quiconque vient près de lui, qu'il soit un homme, une femme, un enfant ou un animal. Si vous vous asseyez à ses pieds, il vous protègera des intempéries, du soleil brûlant comme des trombes d'eau, et il vous donnera des fleurs et des fruits. Qu'un homme ou un oiseau les goûtent lui importe peu ; ce qu'il produit, il le donne à qui vient à lui.‍(Satsang rapporté dans Ânanda Vârtâ)

Etat d'Être pur

Question : J'ai lu dans des livres que certains êtres disent qu'ils doivent descendre pour agir dans le monde. Cela semble impliquer que, bien que l'on soit établi dans l'Être pur, on doit recevoir l'aide de l'esprit pour travailler. Tout comme un roi, lorsqu'il joue le rôle d'un balayeur, doit, pour l'instant, s'imaginer qu'il est un balayeur.Réponse : En assumant un rôle, il n'est certainement pas question d'ascension ou de descente. En demeurant dans Son propre Être essentiel, Il met lui-même en scène une pièce de théâtre avec lui-même. Mais lorsque vous parlez d'ascension et de descente, où se trouve cet état d'Être pur ?Brahman est un sans second.Bien que sous votre angle de vue, je l'admets, il apparaît comme vous le dites.Question : Vous avez expliqué cela depuis le niveau de l'ignorance. Maintenant, s'il vous plaît, parlez du niveau de l'illuminé !Réponse : (en riant)... Ce que tu dis maintenant, je l'accepte aussi. Ici (en se montrant du doigt), rien n'est rejeté. Qu'il s'agisse de l'état d'illumination ou d'ignorance - tout est correct.Le fait est que vous êtes dans le doute.Mais ici, il n'est pas question de doute. Quoi que vous puissiez dire et à n'importe quel niveau - c'est Lui et Lui et seulement Lui.Question : S'il en est ainsi, est-il utile de vous poser d'autres questions ?Réponse : Ce qui est, est. Il est naturel que des doutes surgissent. Mais ce qui est étonnant, c'est que là où Cela est, il n'y a même pas de place pour des prises de position différentes. Les problèmes sont discutés, certainement, dans le but de dissoudre les doutes.Il est donc utile de discuter. Qui peut dire quand le voile sera levé de vos yeux ? Le but de la discussion est de dissoudre ce mode de vision ordinaire. Une telle vision n'est pas une vision du tout, car elle n'est que temporaire.La vraie vision est celle pour laquelle il n'y a pas de différence entre voir et être vu. Elle est sans yeux - elle ne doit pas être observée avec ces yeux ordinaires, mais avec les yeux de la sagesse. Dans cette vision sans yeux, il n'y a pas de place pour la "di-vision".

Stades de la Sadhana

Q : Mâ, vous venez de vous référer à vos visions du passé et du futur. Comment les avez-vous ? Les voyez-vous avec vos deux yeux physiques ou (en indiquant l’espace entre les deux yeux) avec le troisième œil qui est ici ?Mâ : Comment est-ce que je les vois ? Pourquoi pas ? Les yeux sont sur tout le corps. Ne savez-vous pas que tout est dans tout ? Les mains, les pieds, les cheveux, en fait chaque partie du corps peut devenir un instrument de la vision. Bien sûr, il est tout à fait possible de voir à travers les deux yeux que tout le monde possède ; et l’existence d’un troisième œil est également vraie. Cela peut vous sembler étrange, mais est cependant exact.Une fois, ce corps a vécu seulement de trois grains de riz quotidien pendant quatre ou cinq mois. Qui donc peut vivre si longtemps avec un régime si réduit ? Cela semble un miracle, mais il en a été ainsi avec ce corps. Il en a été ainsi, parce qu’il peut en être ainsi. La raison, c’est que ce que nous mangeons ne nous est pas du tout nécessaire. Le corps prend simplement la quintessence de la nourriture, le reste est évacué. En conséquence de la sadhana, le corps se met à être constitué de telle sorte que, bien qu’il ne prenne rien physiquement, il peut prendre de l’environnement ce qui lui est nécessaire pour sa subsistance. On peut maintenir le corps de trois façons sans nourriture : nous venons d’expliquer la première, la seconde, c’est que nous pouvons vivre d’air seulement. Car je viens d’indiquer qu’il y a tout en tout ; ainsi les propriétés des autres choses sont dans l’air également. Par conséquent, en n’inspirant que de l’air, on absorbe aussi l’essence des autres choses. Troisièmement, il peut arriver que le corps ne prenne rien du tout, mais que pourtant il soit maintenu inchangé en état de samadhi. Vous trouverez donc qu’en état de sâdhanâ, il est tout à fait possible de vivre sans ce que nous appelons nourriture. De la même façon, la sâdhanâ peut effectuer de telles transformations dans le corps qu’en vertu de celles-ci, chacune de ses parties peut assumer la fonction des yeux. »…Une dame fit remarquer : Mâ, je vous ai entendue une fois chanter et pleurer.Mâ : Il n’y a rien qui soit uniforme en ce corps. Svabhava, sa propre nature, suit son cours naturel. Le chant et les pleurs que vous mentionnez sont possibles à un certain stade de la sâdhanâ. Supposez que je m’assoie pour chanter. A cette époque mon idée était que c’était par la Grâce de Dieu que je prononçais Son Nom. Comme je continuais à répéter Son Nom, une autre idée m’a saisie et je pensais : « Hélas ! Je prie avec tant de ferveur et depuis si longtemps, et pourtant Dieu ne s’est pas révélé à moi ! » Ce sens de frustration m’a créé une douleur dans le cœur, et tout d’un coup mon visage s’est mis à être baigné de larmes. Ce sont, bien sûr, des états d’ignorance, car avec l’aube de la Connaissance même les prières et la sâdhanâ cessent.Quand les différents stades de la sadhana se sont manifestés à ce corps, quelle variété d’expériences je n’ai pas eues ! Parfois j’entendais distinctement : « Répète ce mantra » ! Quand je l’obtenais, un questionnement s’élevait en moi : "S’agit-il du mantra de Ganesh, ou de Vishnou ?"Ou quelque chose comme cela. De nouveau, une autre question se manifestait : « A quoi ressemble-t-il ? » En un instant, une forme se révélait. Chaque question trouvait sa réponse immédiate et il y avait une résolution immédiate de tous les doutes et méfiances. Samâdhi

Comme un enfant

Un jour, je dis à Mâtâjî : " Par un contact aussi sacré que le vôtre, même une pierre aurait été changée en or, mais ma vie s'est avérée être un échec complet. " Elle répondit : " Ce qui prend un temps long à se développer manifeste une beauté durable une fois mûr. Pourquoi tant te soucier ? Tiens bien la main qui te guide, sois comme un petit enfant. "

L'être véritable

Question : Comment notre esprit peut-il être libre pour la prière et la méditation ? Lorsque nous sommes si accablés par le travail et les responsabilités familiales ? Que devons-nous faire dans ce cas ?Réponse : Laissez le travail se faire de lui-même, sans effort. Travaillez sans avoir l'impression que c'est vous qui travaillez. Prenez-le comme s'il s'agissait de l'œuvre de Dieu, réalisée à travers vous en tant qu'instrument. Alors votre esprit sera en repos et en paix.C'est cela la prière et la méditation.Si vous êtes malade, allez consulter le meilleur médecin. Si vous vous remettez entre les mains du plus grand, vous pourrez alors rester libre de toute inquiétude et ressentir : "Quoi qu'il arrive, tout va bien, j'ai fait de mon mieux." Mais s'approcher du plus grand est difficile, et cela coûte si cher, il faut donner, il faut donner ! Pour approcher Dieu, il faut tout donner, tout ce que l'on possède.Mais les gens disent : "Comment vais-je renoncer à mon orgueil, à ma colère, à ma suffisance ; comment supporter l'insulte sans murmure ?".Les fleurs et les fruits ne viennent à l'existence que parce qu'ils sont potentiellement contenus dans l'arbre.Par conséquent, vous devriez viser à réaliser l'élément suprême unique qui éclairera tous les éléments.Ce monde n'est lui-même qu'une incarnation du manque ; c'est pourquoi la douleur due à l'absence de satisfaction doit perdurer. C'est pourquoi on dit qu'il y a deux sortes de courant dans la vie humaine : l'un se rapportant au monde dans lequel le besoin succède au besoin, l'autre de l'être véritable.La nature même du premier est qu'il ne peut jamais aboutir à une satisfaction ; au contraire, le sentiment de besoin est perpétuellement stimulé. En revanche, la seconde a pour but de mener à terme les activités de l'être véritable de l'homme, d'établir l'homme dans sa nature divine. Ainsi, s'il s'efforce de se réaliser en entrant dans le courant de son être véritable, ce courant le conduira finalement à l'équilibre parfait de son propre être véritable.

Dualité et non-dualité

(à la suite d'un échange sur la relation entre l'ego et le Soi)Question : Je veux vous poser une question, Mâ. Mâ : Non, non, je connais votre question, je vais la poser moi-même. Vous voulez poser la question de la dualité (dvaïta) et de la non-dualité (advaïta).Voici ma réponse : la position dualiste est acceptée du point de vue du disciple, mais du point de vue du but, c'est la non-dualité qui est vraie. Swami Prakashânanda : Mâ a expliqué le paradoxe des rapports entre le point de vue dualiste et le point de vue non-dualiste. La position du disciple, au début, est forcément dualiste et c'est pour cela que, bien que nous soyons non-dualistes, nous assumons la position dualiste pour aider ceux qui commencent une ascèse.Mâ : Quand on commence la sadhana, on dit : "Voici Krishna" ou "Voici Rama" ou "Voici le Seigneur", etc.Mais après avoir réalisé la vraie nature de Krishna ou de Rama ou du Seigneur, on dit : "Tout est Krishna" ou "Tout est Rama" ou "Tout est le Seigneur".Cela étant, où est alors la différence entre le point de vue dualiste et le point de vue non-dualiste ? Le Dieu qui a formes et qualités et qui, au départ, est ressenti par le sadhaka comme un autre que lui, ce même Dieu est ensuite réalisé comme étant la totalité de l'existence, le Brahman omniprésent. Quand le sadhaka réalise cela, il se fond en Brahman. Alors ce qui était dévotion ou amour de Dieu est transcendé. Il n'y a plus ni dévotion ni absence de dévotion, car il n'y a plus de différence entre Dieu et son adorateur. sâdhanâ, sadhakâ

Echapper au Karma

Question : Pourquoi doit-on récolter le résultat des actions présentes dans un autre corps et en une autre vie ?Mâ : Pourquoi avez-vous pris ce corps ? La raison pour laquelle vous avez pris ce corps est celle-là même qui vous forcera à prendre un autre corps. Swâmi Prakashânanda : Vous devez comprendre que c'est la cause même qui vous a fait prendre ce corps qui vous en fera reprendre un autre.Les actions accomplies avec les corps grossier et subtil peuvent être classées en trois types :- Sanchita : Les actions passées accumulées- Prarabda : Les actions présentes qui résultent des premières- Agama : Les actes futurs qui résulteront des actions présentes.Selon cette classification, chacun doit renaître en fonction de ses actes passés. Voilà ce que Mataji a voulu dire.‍Mâ : Pour échapper à cette roue du karma, vous devez rechercher la compagnie des sages (satsangha) et développer votre conviction à propos de votre vraie nature, ce dont on parle ici. Cette détermination vous conduira au Soi, au-delà de la roue du karma. De plus, bien évidemment, les ascèses que nous pratiquons ici telles que le jeûne, la libation d'eau sacrée, la méditation etc., ont aussi pour but de vous aider dans cette quête.Question : Si on a péché pendant cette vie avec ce corps, pourquoi doit-on souffrir des conséquences de nos actes présents dans une autre vie, avec un autre corps ? Vous n’avez pas donné une réponse satisfaisante à cette question, c’est pourquoi j’y reviens.Si je commets un meurtre dans cette vie, la justice me punit dans cette vie. Pourquoi devrais-je alors en souffrir de nouveau dans une autre vie ?Mâ : Les impressions latentes (samskaras) des actions effectuées dans une vie se conservent de vie en vie. C’est pourquoi on doit souffrir dans les vies futures des impressions fortes que nos actes présents auront gravées en nous. samskâra

Véritable maison

Mâtâjî me disait souvent : "Ta véritable maison est ici ; tu retournes chez toi juste pour faire une petite promenade. »

La Parole

Shrî Mâ dit un jour à propos de ces hymnes :' La Parole est à l'origine du monde ; la création se développe progressivement et se transforme grâce au développement et à la transformation de cette Parole à la fois initiale et éternelle. »

Vous l'avez voulu

Question : Qu'êtes-vous en réalité ?Réponse : Comment une telle question peut-elle surgir dans votre cœur ? La vision des dieux et des déesses apparaît en fonction de la disposition héréditaire de chacun. Je suis ce que j'étais et ce que je serai ; je suis tout ce que vous concevez, pensez ou dites. Mais, plus précisément, ce corps n'est pas né pour récolter les fruits du karma passé. Pourquoi ne pas considérer que ce corps est l'incarnation matérielle de toutes vos pensées et idées ? Vous l'avez tous voulu et vous l'avez maintenant. Alors, jouez avec cette poupée pendant un petit moment. Il serait vain de poser d'autres questions à ce sujet.

Connaissance entière

Question : Y a-t-il des grades, krama, dans la connaissance spirituelle ?Réponse : Non : Non. Lorsque la connaissance est du Soi, il ne peut y avoir ni diversité ni grades. La connaissance est une, lorsqu'elle est du Soi.Le krama "Gradualité" désigne le stade où l'on s'est détourné de la poursuite des objets des sens et où le regard est entièrement dirigé vers Dieu. On n'a pas encore réalisé Dieu, mais le fait de s'engager dans cette voie est devenu attrayant.Dans cette lignée, on trouve la méditation, la contemplation et l'extase divine, ou samadhi. Les expériences de chacune de ces étapes sont également infinies. Là où se trouve l'esprit, il y a une expérience. Les expériences des différentes étapes sont dues à la soif de la Connaissance suprême.Quand les visions que l'on a en méditation cessent-elles ? Lorsque le Soi se trouve autorévélé.

L'Instant Suprême

Q : je vous ai entendue dire que tous les instants sont contenus dans l'Instant suprême. Je ne comprends pas. Mâ : Le moment de naître conditionne une nouvelle expérience de vie. A l'Instant suprême, tout est accompli ! Notre destin est comblé !Vous le savez, en vous engageant dans l'action, vous répondez aux nécessités de la nature ; la qualité (guna) de la nature est de se multiplier (également guna).Le monde est transitoire, périssable, mais un esprit dévoué, une pensée affinée, savent consumer l'impermanence de la nature humaine.Quand il n'y a plus rien à brûler, là est le moment de toute éternité ! Saisir ce moment, là est votre destin. En réalité, il est Cela ; Tout-Cela. Comment Cela pourrait laisser quoi que ce soit en dehors ? Qui a plongé dans ce courant ne peut plus séparer présent, passé, futur.Un yogi peut saisir un objet placé de l'autre côté d'un mur, en tendant simplement la main ! Pour lui, le mur n'est pas là, même s'il existe, et même s'il n'y a pas de mur, c'est comme s'il y en avait un. Pour comprendre : Imaginez derrière un voile, un objet. Devant vous, c'est entendue, s'interpose le voile ; mais il n'était pas là quelque temps avant ; il n'est pas dit qu'il sera là quelque temps après. Alors quelle est sa présence maintenant ? C'est un exemple pour tenter de dire.Le mur qui est supposé faire obstruction, ne contrarie pas le geste du yogi. De même, le yogi peut percevoir un objet invisible pour les autres.Mouvement, repos, bien que chacun garde sa spécificité, ne s'opposent pas non plus, pour qui voit vraiment.Tout est possible — mais ce corps n'est pas enclin à tout dire ! Nous approchons là, le domaine du merveilleux.Revenons à l'Instant. Les moments tels que vous les vivez, sont tétanisés. L'Instant contient l'être et le devenir ; il contient tout ; rien n'est là et tout est là.Il n'y a pas même d'opposition entre cet Instant et des moments qui ne sont que des bouts de temps ! L'Instant est temps, mais pas ce que vous nommez "temps". Le temps (samaya) est saturé de Soi (sva mayi), tissé du seul Soi, où rien n'existe, sauf le Soi ! ‍

Comment méditer ?

Question : S’il vous plaît, Mâ, expliquez-moi comment il faut méditer.Mâ : Selon la méthode qui vous a été enseignée par votre guru.‍Question : Il y a beaucoup de gurus. Ils enseignent des méthodes de méditation différentes ; mais ici, en face de vous, nous sommes vos élèves. Expliquez-nous comment méditer ; quelle est votre méthode spécifique ?Vous avez dit à plusieurs personnes que leur manière de méditer n'était pas correcte, car ils bougeaient la tête et ne gardaient pas un mental calme. Donc, quelle est la bonne méthode ?Mâ : En jouant d'un instrument de musique on obtient un certain son.Les gens ont des capacités différentes d'entendre le son, mais le son reste le même. De la même manière, le Soi (âtman) est Un comme le son d'un instrument, mais la capacité de le réaliser est différente selon les individus.En ce qui me concerne, j'enseigne comme j'ai été enseignée par mon guru ; et mon guru est le Soi omniprésent ; or, ce guru enseigne de manière directe...Quand vous rencontrez un guru, vous devez imaginer qu'il est le Soi, et qu'il a pris cette forme pour vous enseigner.(...) quand on accepte que le guru c'est le Soi, alors il faut demeurer sans objet. C'est ça la méditation. Mais il y a ici tellement de gens différents, avec des impressions différentes (vasanas), des tendances latentes différentes (samskaras), des traditions et des psychismes différents ! Comment serait-il possible d'enseigner une méthode de méditation convenant indifféremment à tous ?(...) Continuez la méthode à laquelle vous êtes habitué... (...) Chacun doit s'efforcer d'être sans objet (autre traduction possible : de cesser l'identification avec tout objet). atman , samskâra

Etrange parfum

Un matin, Mâ se trouvait à Bodgaya. Elle se tenait avec quelques autres auprès de l'image du Seigneur Bouddha au pied de l'arbre historique. Soudain, un parfum singulier intrigua les personnes présentes. L'un de nous demanda :D'où vient cet étrange parfum ?Mâ répondit :Lui, que vous êtes venus visiter, de cette gracieuse façon, fait connaître sa Présence.

Connaissance suprême

Question : Pouvez-vous expliquer l'affirmation suivante : "Par l'observation du silence, on atteint la connaissance suprême" ? Réponse : Comment cela se fait-il ? Pourquoi le mot " par " a-t-il été utilisé ici ? Dire "c'est par le silence qu'il est réalisé" n'est pas correct, car la Connaissance suprême ne vient pas "par" quoi que ce soit - la Connaissance suprême se révèle elle-même. Pour détruire le "voile", il existe des disciplines et des pratiques spirituelles appropriées.

Eviter la colère ?

Question : Pourquoi faut-il éviter la colère ?Réponse : Parce qu'elle est très douloureuse pour celui qui se met en colère et pour aucune autre raison.Question : Ainsi, si l'on pouvait reconnaître la colère comme l'un de Ses beaux modes d'être, il n'y aurait donc pas besoin de la surmonter ?Réponse : Bien avant qu'un homme puisse atteindre ce stade, il sera devenu incapable de se mettre en colère.Question : Qu'en est-il des anciens rishis ? On nous dit que certains d'entre eux étaient parfois très en colère !Réponse : Cela se situe à un tout autre niveau. Celui qui a le pouvoir de créer a aussi le pouvoir de détruire. D'ailleurs, l'état de rishi est aussi une étape.

L'amour pour Dieu

Vijayananda a demandé : ‘Peut-on atteindre la Réalisation en intensifiant une émotion comme l’amour?’ Mâ : Oui, prema, l’amour pour Dieu, est une voie. Mais ce que le monde appelle amour est moha, "illusion". Il n’y a pas d’amour vrai entre les individus. Comment pourrait-on recevoir un pur amour de quelqu’un qui est limité par l’égocentrisme et la possessivité ? Les gens me disent : “Mon amour pour Untel est vrai, ce n’est pas un amour ordinaire”.Mais ils se bercent d’illusion, moha est toujours un amour pour ce qui est mortel et conduit donc à la mort. Si vous ne pouvez pas obtenir l’objet de votre amour, vous voulez le tuer ou mourir vous-même. Mais l’amour de Dieu, prema, conduit à la mort de la mort, à l’Immortalité. C’est la raison pour laquelle, dit-on, c’est un péché de considérer que le Guru est limité à un corps humain. Il faut considérer que le Guru est Dieu.Je connais une femme qui voulait se suicider quand son Guru est mort ; je lui ai dit : ‘Un Guru meurt-il ? Ce n’est pas parce qu’il a quitté son corps qu’il est mort. Le Guru est omniprésent et n’abandonne jamais son disciple. Si vous voulez mettre fin à vos jours parce qu’il est parti, cela montre que vous l’aimez comme une personne, pas comme un Guru.’ Il arrive que les gens tombent amoureux de leur Guru, mais s’il s’agit d’un guru authentique il peut sublimer leur amour et le diriger vers le Divin. Mais s’il n n’a pas transcendé la personnalité, alors il y aura des problèmes. Il arrive assez souvent que des jeunes filles inexpérimentées ou de jeunes veuves, voire des femmes mariées, se laissent entraîner sur un mauvais chemin. On dit qu’il faut abandonner son être entier, corps, esprit et coeur au Guru. Abandonner son corps signifie abandonner ses désirs au Guru afin qu’ils puissent être éliminés : cela ne signifie pas s’abandonner physiquement.‍

Jeu de la Joie

Quand on lui posait des questions sur elle-même, elle disait : " Ce corps est toujours dans le même état, sans aucun changement. Ce n'est que votre attitude qui vous pousse à considérer un aspect particulier comme étant ordinaire ou extraordinaire. " Elle ajoutait : " L'univers est un jeu divin, vous avez le désir de jouer et donc vous êtes attirés par le rire et le côté joueur de ce corps. S'il avait pris une pose grave et immobile, vous ne seriez pas venus vers lui. Apprenez à jouer d'une manière très belle le jeu de la joie (ânanda ka khel) ; ainsi, dans le jeu même, vous atteindrez le sommet du jeu. Comprenez-vous ? "

Lumière extérieure

Q : Une fois, en méditant dans une pièce obscure, j'ai eu l'impression qu'elle était baignée par le clair de lune ; mais lorsque j'ai ouvert les yeux, je me suis aperçu que j'étais dans le noir. Qu'est-ce que cela veut dire ? Mâ : Voir de la lumière est un bon signe. Tant que le chemin n'est pas éclairé, comment peut-on voir quelque chose ? Il en va de même dans le monde matériel, tant qu'il n'y a pas d'éclairage vous n'y voyez rien. A présent il y a la lumière à l'extérieur et l'obscurité au-dedans. Quand la lumière se répand sur le monde intérieur, celle du dehors s'efface. Cependant, il s'agit d'un stade où il y a encore une différenciation entre intérieur et extérieur ; mais il y en a un autre après où il n'y a plus ni intérieur ni extérieur, l'ensemble des choses est vu comme un tout.

Tel est son Jeu

Q : On dit que Dieu est tout en tout. Rien n’arrive sans qu'Il ne le veuille. Ainsi donc, pourquoi devrait-on nous blâmer pour nos péchés ? Mâ : Tout est Lui seul. Bien et mal sont aussi Lui-même. Il ressent de la joie dans le bien qu'il fait et c’est lui-même qui souffre des conséquences des mauvaises actions. Je vous vois comme Lui qui est en train de dire qu'Il souffre. Il est heureux, et Il est misérable. Tel est son jeu, lîlâ, depuis la nuit des temps. Q : Quelle est l'utilité de toute cette lutte ? Mâ : Elle est très utile. Un enfant, tandis qu'il étudie, ne comprend pas combien de connaissances il est en train d'acquérir. Quand il a de bonnes notes à ses examens, ils se sent heureux. De même, quand le temps viendra, vous vous rendrez compte de combien de progrès vous avez fait. Continuer à vivre dans le souvenir de Dieu. Ce qui est agréable, preyas, est bon en apparence ; ce qui est réellement bon, shreyas, est en apparence difficile et désagréable. Il est nécessaire de rendre ce qui est réellement bon agréable aussi. Q : Si quelqu'un se tourne vers la religion dans ses vieux jours, est-ce qu’il sera capable de maintenir un calme de l'esprit à l'heure de la mort ?Mâ : Il y a des attirances et influences innombrables qui déterminent le style de vie d'une personne, on ne peut donc rien dire en ce qui concerne sa dernière heure. Ce corps dit : tout est possible, il n'est donc pas bon de restreindre sa vision.

Transformations

... Mâ a dit un jour :"De même qu'une graine a besoin de l'obscurité dans le sol pour pouvoir germer et donner une plante, de même, dans le cours de la sâdhanâ, les pratiques effectuées entraînent des transformations d'une façon indirecte." sadhana

Empreintes du passé

Hari Bâbu : On ne peut s'affranchir des fortes empreintes du passé qui viennent d'existences antérieures. Je vous en prie, donnez-moi un remède.Mâ : Dans un tel cas, ce corps vous avisera de faire un compromis entre la jouissance, la recherche d'un plaisir dans le monde (bhoga) et le détachement.Comme il vous est difficile de vous détacher des plaisirs mondains, il est préférable de pratiquer le détachement au sein des plaisirs sensoriels.Par exemple, vous pouvez ne prendre que six copieux repas durant la semaine, et que du riz et des légumes le septième jour.Continuez ainsi, et l'impulsion qui pousse au plaisir s'affaiblira peu à peu (...)Il est vrai que de fortes prédispositions (samskâra) héritées d'expériences passées, d'existences antérieures, sont un fardeau dont l'homme aura du mal à se débarrasser — si louables ses intentions soient-elles. Mais il pourra y avoir des moments de répit. Aussi, l'on ne peut affirmer qu'il n'est pas possible de se débarrasser de ses samskara. En s'engageant sur la voie de la vertu, de la sâdhanâ, le mental pourra, en quelque sorte, être conditionné. De même, demeurer en compagnie des sages laissera une empreinte sur le mental. sadhana

Déposez tout à Ses pieds

Q: Pendant tous ces jours de fête, nous avons entendu tant de choses magnifiques ! Mâ : Magnifique ? Tant que vous distinguez le "beau" et le "laid" vous n'avez rien compris ! Q : Nous ne comprenons même pas un peu ? Mâ : "Nous comprenons"... c'est sans intérêt tant que celui qui comprend et ce qui est compris demeurent séparés. Q : (...) et quand nous sommes oublieux ! Mâ : L'oubli ? Oubliez l'oubli. La mort doit mourir. Q : (...) et quand l'on se souvient ! Mâ : Se souvenir ? Alors vous gardez en tête. Rejetez plutôt.Déposez tout ça à Ses pieds. Je veux dire : demeurez dans l'expérience de ce qui est !‍

Amour divin

Ensuite, quand je la rencontrai, elle dit :"Le monde est l'incarnation du sentiment de l'amour divin (bhâva). Toute la création en est l'expression matérielle. Si, par ce type de sentiment, vous vous éveillez et vous progressez, vous vous apercevrez que tout l'univers n'est que le jeu de l'Un. En l'absence de ce sentiment (bhav ké abhav mén), on ne peut connaître l'essence de la réalité. »

Quand vous chantez

Un jour, Shrî Mâ dit en riant : " Quand vous chantez. les noms divins ou les mantra, votre esprit est progressivement purifié ; I`amour et la vénération pour l'Etre suprême est éveillé et vos pensées deviennent pures et subtiles. Alors vous vous mettez à avoir des aperçus de plans supérieurs d'existence et à travailler pour votre progrès spirituel."

Pourquoi peiner ?

Je demandai à Mâ: " Si j'étais un sannyâsin, pourquoi dois-je peiner autant à présent ? " Elle répliqua: " Aussi longtemps qu'on n'a pas épuisé le fruit de son karma,on doit continuer le travail qui n'est pas terminé. "

Guru et disciple

Question : Quel est le travail du Guru et quel est le travail du disciple ?Réponse : On dit que la tâche du disciple est d'effacer l'ego et de devenir un blanc. On raconte l'histoire d'un roi qui invita les meilleurs artistes à peindre des fresques dans son palais. Deux peintres travaillaient dans la même salle, sur des murs opposés, avec un rideau entre eux, de sorte qu'aucun d'eux ne pouvait voir ce que faisait l'autre.L'un d'eux a créé un tableau merveilleux, qui a suscité l'admiration de tous les spectateurs. L'autre artiste n'avait rien peint du tout. Il avait passé tout son temps à polir le mur - et l'avait poli si parfaitement que lorsque le rideau était retiré, le tableau de l'autre peintre se reflétait d'une manière qui le faisait paraître encore plus beau que l'original.C'est le devoir du disciple de polir le moi.Question : Mais alors la majeure partie du travail doit être accomplie par le disciple ?Réponse : Non, car c'est le gourou qui peint le tableau.Un saint est comme un arbre. Il n'appelle personne et ne renvoie personne. Il donne refuge à quiconque veut venir, que ce soit un homme, une femme, un enfant ou un animal. Si vous vous asseyez sous un arbre, il vous protégera des intempéries, du soleil brûlant comme de la pluie battante, et il vous donnera des fleurs et des fruits.Il importe peu à l'arbre qu'un être humain ou un oiseau goûte à ses fruits, ses produits sont à la disposition de tous.Et enfin, l'arbre se donne lui-même. Comment ? Le fruit contient les graines de nouveaux arbres de même nature.Ainsi, en vous asseyant sous un arbre, vous obtiendrez un abri, de l'ombre, des fleurs, des fruits et, en temps voulu, vous apprendrez à vous connaître. C'est pourquoi je dis, réfugiez-vous aux pieds des Saints et des Sages, restez près d'eux et vous trouverez tout ce dont vous avez besoin.De même que, sans l'aide de professeurs et d'experts, on ne peut devenir compétent dans les connaissances mondaines enseignées dans les universités, de même la connaissance sublime de l'Absolu ne vient pas sans la guidance d'un Guru compétent. Le problème est de le trouver, que ce soit pour le progrès spirituel, la libération ou toute autre question, aussi insignifiante qu'elle puisse paraître.Considérer le gourou comme un individu (un corps) est un péché.Le Guru doit être aimé et vénéré comme Dieu.Il doit être clair que l'action du pouvoir du gourou équivaut virtuellement à un fonctionnement de la volonté. On peut dire que cette soi-disant volonté est dérivée de la puissance du gourou. Par conséquent, c'est l'Unique Lui-même qui se manifeste à la fois dans le pouvoir du gourou et dans le pouvoir de la volonté. Qui ou quoi est ce Soi unique ? Tout ce qui est manifesté est Lui et nul autre. Pourquoi alors l'autodépendance, l'effort personnel, l'effort humain et autres devraient-ils être classés séparément ? Bien sûr, on peut les différencier des autres, à condition de considérer qu'ils sont dus à l'action du gourou intérieur.Il y a des chercheurs de Vérité qui sont déterminés à procéder sans gourou - leur approche consiste à mettre l'accent sur l'indépendance et le travail personnel.Si l'on va au fond des choses, on s'aperçoit que dans le cas d'une personne qui, poussée par une aspiration intense, accomplit la sadhana en comptant sur ses propres forces, l'Être suprême se révèle d'une manière particulière à travers l'intensité de cet effort personnel. Dans ces conditions, est-il justifié, à quelque point de vue que ce soit, de soulever des objections à cette confiance en soi ? Tout ce que l'on peut dire ou mettre en doute à cet égard se situe dans les limites de la pensée humaine. Alors qu'il existe un état où tout est possible.Ainsi, la ligne d'approche qui consiste à dépendre de ses propres forces et capacités n'est, comme toutes les autres approches, qu'un fonctionnement du Pouvoir Unique. Sans aucun doute, le pouvoir même du Guru peut opérer d'une manière spéciale à travers cette confiance en soi, de sorte qu'il n'y aura pas besoin d'un enseignement extérieur. Si certains aspirants peuvent dépendre d'un enseignement extérieur, pourquoi d'autres ne seraient-ils pas capables de recevoir une guidance de l'intérieur sans l'aide de la parole ? Pourquoi cela ne serait-il pas possible, puisque même le voile dense de l'ignorance humaine peut être détruit ? Dans de tels cas, l'enseignement du Guru a fait son travail de l'intérieur.Personne ne peut prédire à quel moment précis les circonstances vont coopérer pour que le Grand Moment se produise pour quiconque. Il peut y avoir un échec au départ, mais c'est le succès final qui compte. Un aspirant ne peut être jugé sur la base de résultats préliminaires : dans le domaine spirituel, le succès final signifie le succès dès le début.Après que le gourou ait donné le sannyasa, il se prosterne de tout son long devant le disciple afin de démontrer qu'il n'y a pas de différence entre le gourou et le disciple, car tous deux ne font qu'un.Il y a un stade où l'on ne peut pas se considérer comme un gourou, ni accepter quelqu'un d'autre comme un gourou. À un autre stade, il est impossible de considérer le gourou et le disciple comme distincts l'un de l'autre. Il y a encore un autre stade où ceux qui donnent un enseignement ou une instruction dans ce monde sont considérés comme des gourous : en promulguant les innombrables méthodes et formes conçues dans le but d'atteindre la réalisation du Soi, ils aident l'homme à progresser vers ce but.

'Je', 'Tu' et l'Univers

Mâ : Pour celui qui est dans la Vérité pure, tout est soit "Je" soit "Tu". Je le répète, "Je", "Tu" et l’univers, tous trois se dissolvent dans le Suprême. C’est ceci, atteindre Dieu ou avoir la vision de Brahman. Pramatha Babu : Mais on dit que Dieu vient et se manifeste ; Les gens peuvent parler avec Lui. Est-ce que tout cela est faux ? Mâ : je dis que c’est tout à fait faux. (Après un bref intervalle) Je dis encore que c’est tout à fait vrai. C’est ce dont nous parlions ce matin. Ces visions, ces vibrations sont vraies tant que nous sommes au niveau d’une nature fondée sur le besoin. Au moment-même où nous nous installons dans notre véritable nature, toutes les distinctions disparaissent.

Le vrai Darshan

A la question "Quel est le vrai darshan ?" Mâ a répondu une fois : "Voir ce qui, une fois vu, enlève tout désir d'en voir plus ; entendre ce qui une fois entendu enlève tout désir d'en entendre plus !"

Vivre dans ce monde

Question : Est-il nécessaire de renoncer au monde Réponse : Non, pourquoi y a-t-il un lieu où Dieu n'est pas ? Le mode de vie naturel lui-même pourrait être transformé en mode de vie spirituel. En fait, il n'y a rien qui puisse être "autre" que Dieu ; donc, à proprement parler, vivre dans le monde, c'est être sur le chemin de la réalisation du Soi.

Conférer le pouvoir

Question : Qui a la capacité de conférer le pouvoir et qui le reçoit ?Réponse : Celui qui peut libérer quelqu'un du cycle incessant de la naissance et de la mort est en effet un gourou ; c'est lui qui détient l'autorité pour conférer le pouvoir. De même qu'un enfant ne peut engendrer avant de devenir un jeune homme, il y a un stade où l'on devient un réceptacle et où, au bon moment, le Guru lui transmet le pouvoir.Question : Le pouvoir peut-il être conféré quelle que soit la nature du réceptacle ?Réponse : Il peut modeler le réceptacle.Question : Ainsi, si le réceptacle n'est pas prêt, le Guru refuse-t-il le pouvoir.Réponse : Non, quand une inondation arrive, elle emporte tout le monde avec elle.Question : Quel est le moyen d'entrer dans la marée ?Réponse : Poser cette question avec un empressement désespéré.Question : Comment susciter une telle ardeur ?Réponse : En gardant le satsang pendant une longue période. Là où est détruit ce qui est voué à la destruction, là se révèle le Bien-aimé. Pour ceux qui ont reçu l'initiation, il convient de consacrer un tel temps à la répétition de leur mantra et à la méditation - ce n'est qu'alors que l'éveil aura lieu.‍

Jeu de la Joie

Quand on lui posait des questions sur elle-même, elle disait : " Ce corps est toujours dans le même état, sans aucun changement. Ce n'est que votre attitude qui vous pousse à considérer un aspect particulier comme étant ordinaire ou extraordinaire. " Elle ajoutait : " L'univers est un jeu divin, vous avez le désir de jouer et donc vous êtes attirés par le rire et le côté joueur de ce corps. S'il avait pris une pose grave et immobile, vous ne seriez pas venus vers lui. Apprenez à jouer d'une manière très belle le jeu de la joie (ânanda ka khel) ; ainsi, dans le jeu même, vous atteindrez le sommet du jeu. Comprenez-vous ? "

Dans ce monde ?

Q : Pourquoi êtes-vous venue dans ce monde ? Mâ : Dans ce monde ? Je ne suis pas quelque part... Je suis moi-même reposant en moi-même.

Demeurez en Lui

Q : Mais ne dites-vous pas Hari kathâ hi kathâ aur dab vrithâ viathâ : on doit parler de Lui seul, tout le reste n’est que vanité et souffrance. S’il n’y a que le Un-sans-second, comment peut-il y avoir des paroles et un discours ? Mâ : Demeurez seulement en Lui, habitez seulement en Lui ! On ne peut Le laisser de côté, bien qu’on puisse essayer de L’exclure. Il est toujours là, mais si vous Le reconnaissez, Il sera aussi là sur le plan où les conversations et les discussions existent.

Présence
Un tas de croyances

Pandit Vaidyanath dit : Mâ, nous croyons en la réincarnation selon les lois karmiques. Mâ : En effet, il en est ainsi. Q : Mais les chrétiens croient en une seule naissance. Après la mort, ils vont attendre le Jour du Jugement quand Dieu décidera de leur destinée.Mâ : Oui, c’est la vérité.(Chacun se mit à rire en entendant Mâ souscrire à deux points de vues apparemment aussi opposés.) Mais Mâ ajouta : Mâ : Bholanâth avait l’habitude de m’appeler la reine de la Cour d’Appel (Appealeshwarî), parce que j’ai toujours l’air d’être d’accord avec tout le monde. Le fait est que je vois clairement un rapport entre ces affirmations qui, prises singulièrement, mènent à la totalité ou à l’infinité. Que faut-il là-dedans rejeter et que faut-il accepter ? Les croyances appartiennent au domaine de l’esprit. L’esprit est modelé et déterminé par préférences inconscientes (samskâras). La tendance naturelle à aller vers un tas de croyances vient de préférences engrammées qui nous sont parfois inconnues. Tout ce que je vois c’est que si quelqu’un exprime une croyance et qu’il est convaincu que ce en quoi il croit est vrai, eh bien si tel est son point de vue, c’est vrai !

Samskara