Japa

Satsang
par thèmes

Question : Mâ, mon mental est très instable, je ne peux me concentrer sur rien. Que dois-je faire ?

: Si votre mental ne s'attache à aucun objet, alors vous êtes libre de tout attachement, c'est une bénédiction !

(Rires de l'auditoire... Puis quelqu'un précise que cette question est posée par un jeune garçon. Mâ s'explique donc d'une manière qui lui soit accessible.)

: Où est ce garçon ? Faites-le venir près du micro.

(Mâ, lui répondant en face à face)
Si votre mental ne s'attache jamais à rien, c'est une très bonne chose. C'est même une bénédiction.
Car quand le mental n'est attaché à aucun objet, le vrai vous-même peut se révéler.
Pourquoi donc essayeriez-vous d'attacher votre mental à quelque chose ?

Le jeune garçon : Mais je veux contrôler mon mental pour méditer et je n'y arrive pas. Que dois-je faire ?

: Il vous faut simplement vous concentrer sur le nom de Dieu.

Le jeune garçon : Dieu a tellement de noms différents. Lequel dois-je choisir ?

: Choisissez le nom de Dieu qui vous touche le plus et répétez celui que vous aurez ainsi choisi.
Si vous l'aimez, votre mental sera satisfait ; donc prenez le nom qui vous plaît le plus et méditez aussi sur la forme divine qui lui correspond.

Le jeune garçon : J'ai foi en Vous. Quel que soit le nom que vous me suggérerez, c'est celui que je souhaite prendre.

: D'accord !
Est-ce qu'ici, en face de toute l'assemblée, vous êtes prêt à prendre un Nom ?

Le jeune garçon : Oui.

: Bien ! Alors répétez tous les noms de Dieu que vous connaissez, les uns après les autres.

La foule (après de longs éclats de rire) : Il ne sait pas combien Dieu a de noms. Que faut-il faire ?

: Quels noms de Dieu connaissez-vous ?

Le jeune garçon : J'en connais un certain nombre, mais j'en veux Un qui vienne de Vous !

: Dites-moi les noms que vous connaissez.

Le jeune garçon : Jusqu'à présent, je répétais les noms de Ma Bhagavan, Ram, Krishna, Shankara Bhagavan...
Mais aujourd'hui je ne répéterai un Nom qu'après vous.

: Rama, Krishna, c'est très bien.

Satsang avec Mâ
जय माँ

Q : Mâ, l'autre jour, vous m'avez demandé de faire le japa de Gayatrî. Pourquoi ?

: J'ai vu qu'il y avait une cordelette sacrée sur votre épaule.
Si on vous demande de décliner votre identité, vous direz : "Je suis un brahmine". Ainsi, vous devez effectuer les pratiques d'un brahmine.
Vous n'avez pas à vous demander pourquoi ou à cause de quoi.
Comme vous arrosez les racines d'une plante, pratiquez un petit peu de japa tous les jours.
Qui sait, la plante peut revivre, vous pourrez ressentir un vrai besoin de faire vos pratiques avec un grand sérieux.

Q : Mais je ne peux pas suivre les règles de régime, etc.

: Vous n'en avez pas besoin. Souvenez-vous simplement du mantra.
C'est ce que je dis, maintenant la balle est dans votre camp.

Jay Mâ
जय माँ

Q : Mâ, pourquoi perdez-vous votre temps avec nous ?
Nous n'avons aucun appétit pour ce que vous nous proposez comme chemin de vie !

: Vous êtes dans le vrai !
Mais vous conviendrez que le manque d'appétit est un signe de mauvaise santé !
(rires)
Vous pouvez retrouver votre bonne santé en suivant une diète et en prenant quelques médicaments.
La diète : fréquenter des gens éclairés (satsang), lire de bons livres.
Les médicaments : vos prières (japa). Que ça vous soit agréable ou non, préservez un petit moment chaque jour pour chanter un nom de Die (nama japa).

Vous verrez, votre appétit se réveillera !

La Saturée de joie
जय माँ

"Je suis Votre dévot, du point de vue du corps.
Du point de vue de l'
ego, je suis une partie de Vous.
Et du point de vue du
Soi, je suis Vous."
Prière d'Hanuman faite à Rama

Les thèmes sont répartis ici — plus ou moins arbitrairement — en trois catégories "Corps-Ego-Soi" : C'est avant tout pour permettre un accès rapide.
Douter du Guru

Question : Nous avons accepté une personne comme guru. Mais comment pouvons-nous savoir qu'elle nous a accepté elle-même comme disciple ?Mâ : Si vous doutez de votre guru, c'est que vous ne l'avez pas complètement accepté.Question : Si le guru n'est plus sur cette terre ou s'il est trop loin pour qu'on puisse le rencontrer physiquement, comment faut-il faire ?Mâ : Vous devez observer ses enseignements (upadesh).Question : Comment le mantra que nous avons reçu de notre guru peut-il nous protéger ?Mâ : Le mot mantra signifie "ce qui protège le disciple qui le contemple tout le temps" .(...)Mâ : Comprenez que le guru réside toujours avec le disciple. Où est le disciple, là se trouve le guru.Question : Dans la Guru-Gîtâ, il est dit que le maître accorde à la fois la prospérité ou la jouissance dans le monde et la libération spirituelle. Mais ces deux choses sont contradictoires. Comment devons-nous donc comprendre cette affirmation ?Mâ : La plus grande jouissance, c'est la Libération !

La fois unique

Q : Le Ramayana nous dit que prononcer le nom Rama une seule fois, suffit à nous purifier de tous nos péchés. Et nous, nous sommes tout le temps à chanter à tue-tête et à profusion le nom de Rama dans nos kirtana (chant religieux)... Et rien ne suit. Nous sommes toujours aussi embourbés ! Mâ : C'est parce que vous chantez à tue-tête ! Q : Je ne comprends pas très bien... Mâ : Engagez-vous dans ces kirtana si fréquents, avec l'espoir que la fois unique, la bonne, surviendra.

La Grâce du Guru

Question : Qu'est-ce que la "Grâce du Guru" ? Réponse : Lorsque le Guru accorde ses instructions, ainsi que la capacité de les traduire en action - c'est sa Grâce. La grâce est déversée à tout moment. Mais elle ne peut pas entrer car le réceptacle est à l'envers. Quand on devient réceptif, on est capable de recevoir la Grâce. Le moyen de retourner le réceptacle dans le bon sens est d'obéir à la lettre aux ordres du gourou. En vertu du yoga de la pratique soutenue, le voile se déchirera et le Soi se révélera - on avancera vers sa vraie demeure.Tant qu'il y aura des envies, on naîtra encore et encore ; en d'autres termes, l'existence physique se poursuit à cause du sentiment de manque. Par une pratique spirituelle soutenue, on peut s'en libérer. Pour que le fait de l'union éternelle de l'homme avec l'Unique puisse être révélé, il faut suivre les commandements du gourou.En agissant ainsi, on devient digne de sa grâce.Le Guru, dans sa compassion, indique à chacun son propre chemin, le chemin qui mène à la réalisation du Soi.Il existe deux types de grâce, à savoir avec et sans cause ou raison. La première est obtenue comme résultat de nos actions ; mais lorsqu'on comprend que l'on ne peut arriver à rien par ses propres efforts, on reçoit la grâce sans cause ni raison.De l'état d'impuissance totale, elle élève l'homme.

L'attention aigüe

Q : Pourquoi devons-nous fixer notre attention tout au long du chemin ? Mâ : L'attention aigüe est Lui et aussi le "pourquoi".

Les larmes !

Q : Quel est le chemin le plus facile pour aller à Dieu ? Mâ : Les larmes ! Q : Et si les larmes ne viennent pas ? Mâ : Alors, passez du temps avec ceux qui versent des larmes par amour, par dévotion. Q : J'ai fait cela pendant des années, sans constater en moi d'amélioration ! Mâ : Votre présence ici, vos question, sont des larmes. Poursuivez avec persévérance votre quête de Dieu. Ne dites pas que vous n'avez rien retiré de ces années où vous vous joignez à d'autres dévots (satsang). Sans elles, vous ne seriez pas là maintenant.‍

Comme un enfant

Un jour, je dis à Mâtâjî : " Par un contact aussi sacré que le vôtre, même une pierre aurait été changée en or, mais ma vie s'est avérée être un échec complet. " Elle répondit : " Ce qui prend un temps long à se développer manifeste une beauté durable une fois mûr. Pourquoi tant te soucier ? Tiens bien la main qui te guide, sois comme un petit enfant. "

Le contact de Maya

Q : Pourquoi Dieu permet-il tant de souffrances dans le monde ? Demandez à qui que ce soit ici : personne n'est heureux et pourtant tous veulent l'être. Mâ : Si vous désirez les choses de ce monde, vous serez malheureux et si vous progressez vers Dieu, vous serez heureux. C'est la manière dont il vous enseigne à venir vers Lui. Si vous n'aviez pas de difficultés, vous ne penseriez pas à Lui. Mais vous désirez toutes sortes de choses et ainsi vous êtes malheureux. ‍Il y a l'histoire de l'âne qui est une bonne illustration de la façon dont les choses fonctionnent dans ce monde. Un dhobi (blanchisseur) possédait quelques ânes pour porter les habits dont il avait fait la collecte pour les laver. Comme il était pauvre, sa maison était trop petite pour garder les ânes à l'intérieur et il les laissait dehors pendant la nuit. Il ne pouvait même pas s'offrir assez de corde pour tous les attacher. Les ânes s'enfuyaient et le dhobi passait des heures à essayer de les retrouver. Il eut donc une idée astucieuse. Il noua autour d'une de leurs pattes un petit bout de corde et chacun, pensant par ce contact qu'il avait été attaché, resta debout au même endroit pendant toute la nuit. Il en va de même dans le monde. Vous sentez le contact de Mâyâ et vous imaginez que vous êtes liés. Vous pensez : comment puis-je faire sans mes enfants, mon mari, ma femme, mes parents, etc.et ainsi vous restez là où vous êtes et ne progressez pas vers Lui.

Penser à l'Union

Q : Comment atteindre l'état d'union ?‍ Mâ : (en souriant) Etes-vous conscient d'un état de séparation ? Pour parler sérieusement, la pensée même : "Comment puis-je m’unir avec lui", "Que dois-je faire pour le connaître", vous montrera le chemin qui mène à l'obtention du but.

Initiation de base

Question : Un homme qui est maître de maison (grihastha) peut-il atteindre la libération en chantant le nom de Dieu (Ishwara) ?Mâ : Dieu est dans tous les hommes. Donc, les maîtres de maison peuvent l'atteindre aussi bien que ceux qui ne le sont pas. Swâmi Prakashânanda : C'est très difficile quand même pour un chef de famille (par rapport à la situation d’un moine, plus favorable à la réalisation spirituelle).Mâ : Baba, si vos parents n'avaient pas assumé la charge d'une famille, vous ne seriez pas né ! Les rishis (voyants védiques) avaient femmes et enfants, n'est-ce pas ?Le Seigneur est partout, en tous. Du point de vue de Dieu, il n'y a pas de différence entre ceux qui sont chargés de famille et les autres ; et "ashrama" ne signifie pas seulement les quatre stades de la vie. Cela veut dire aussi non-fatigue (a-shrama).Quand un maître de maison fait son devoir et s'abandonne au Seigneur à travers la pratique du chant de son nom, où est pour lui la fatigue ? ...Dieu est Un en tous. Dans la vie quotidienne, il semble qu'il y ait plusieurs membres au sein d'une famille. Mais en fait, toute la famille est une. De même, aux yeux de Dieu, tous appartiennent à sa famille s'ils chantent son Nom. Dieu est omniprésent. Il n'y a rien d'autre que Dieu. La lumière de Dieu était là dans le passé, est là dans le présent et continuera à être dans le futur.Il n'y a rien d'autre que le Suprême Soi (Paramâtma). Pour obtenir la Libération, c'est là l'initiation de base et chacun d'entre vous devrait essayer de s'en imprégner.Swâmi Prakashânanda : Les ascèses (sadhana) traditionnelles vous amèneront à le comprendre .Mâ : C'est exact, Baba. sâdhanâ

La foi est influencée

Q : Que dire ? Je n'ai pas de foi dans les questions spirituelles ! Mâ : Où le "non" se trouve, le "oui " est là aussi potentiellement. Qui peut affirmer être au-delà de la négation et de l'affirmation ? Avoir une foi est impératif, la croyance d'une personne est grandement influencé par son environnement ; c'est pourquoi, choisissez la compagnie de personnes saintes et sages. Croire signifie croire en son propre Soi ; ne pas croire signifie confondre par erreur le non-Soi avec le Soi.

Connu et Inconnu

Q : On dit que le Brahman est l'Inconnu.Alors pourquoi faire tant d'efforts pour essayer de le connaître ? Mâ : Si vous deviez décrire cette fleur, vous diriez par exemple qu'elle est rose, mais jamais vous ne pourriez la qualifier complètement.Ainsi, chaque chose, chaque être, est à la fois connu et inconnu, manifesté et non-manifesté ; en même temps.C'est ainsi !

Atteindre la Lumière

Question : Quand on va dans une confiserie, on trouve un grand nombre de sucreries alléchantes et on est tenté d'en demander des échantillons avant de faire son choix. Mâ donnez- nous des échantillons de confiseries spirituelles avant que nous nous engagions plus avant dans la voie !Mâ : Pour atteindre ou obtenir la lumière du Soi vous devez vivre en compagnie des sages, lire de bons livres spirituels et avoir un comportement juste (dharmique). Ces trois éléments vous conduiront à la lumière du Soi. C’est une très belle voie pour atteindre le Soi.

Par l'adversité

Q : Mataji, Madame Desjardins souhaite savoir ce que vous voulez dire par « vipad diya tini vipad haran karen », par l'adversité Il détruit l'adversité. Mâ : Puisque vous dites cela, parlez-nous d'abord des sens possibles que vous avez présents à l'esprit. Denise D : Etre un individu signifie en soi souffrance puisque cela veut dire lien, séparation du Un ; mais plongé qu'il est dans les plaisirs du monde, l'individu n'est pas conscient de sa souffrance. Ainsi donc, Dieu envoie les chagrins et l'adversité pour qu'on puisse s'éveiller et réaliser le fait de sa misère innée. Mâ : En effet, vous voyez que le bonheur de ce monde ne dure pas et vous vous mettez donc à chercher un bonheur qui dure. Quel autre signification voyez-vous ? Denise D : Cela veut aussi dire qu'il envoie des problèmes pour éviter une grande catastrophe. Mâ : Oui, il apparaît parfois qu'une grande catastrophe est karmiquement inévitable mais elle est évitée ou atténuée par une plus petite. Le fait est aussi qu'on doit endurer les souffrances dues à son karma, mais une fois que c'est passé, on en est débarrassé. De cette façon aussi, la souffrance est utile. D'autre part, si survient une grande difficulté, on est obligé de se tourner vers Dieu puisqu'on se sent complètement incapable d'y faire face. Dans de telles circonstances, même si quelqu'un a des doutes sur l'existence de Dieu, il va se mettre à Le prier

Restez tranquille

Q : Dieu nous a donné le sens du "moi". Il nous l'ôtera de toute façon. A quoi bon renoncer ? Mâ : Pourquoi posez-vous cette question ? Restez tranquille ; ne demandez rien. Q : Comment rester tranquille ? Mâ : C'est là que le renoncement est nécessaire.

Le Livre de la Vie

Q : Vos réponses sont tellement en accord avec nos Ecritures que vous n'avez pas étudiées... Comment est-ce possible ? Mâ a répondu : Mâ : Il y a le grand livre de la vie. Si on s'y plonge profondément, toutes les vérités expliquées par les Ecritures sont là, prêtes à se révéler !

D'elle-même

Q: Que pensez-vous de ce dicton : "C'est par la pratique du silence que l'on atteint la connaissance" ? Mâ : Pourquoi un "par" ?Dire : "par" le silence on Le rencontre, n'est pas juste, car la Vision Suprême ne vient pas "par" quoi que ce soit ! La Vision se manifeste d'elle-même.

Pourquoi peiner ?

Je demandai à Mâ: " Si j'étais un sannyâsin, pourquoi dois-je peiner autant à présent ? " Elle répliqua: " Aussi longtemps qu'on n'a pas épuisé le fruit de son karma,on doit continuer le travail qui n'est pas terminé. "

Agitation intérieure

Quand j'arrivai à Shahbag, Mâ me dit : " J'ai remarqué ton agitation intérieure depuis quelques jours. La paix et la tranquillité ne peuvent survenir s'il n'y a pas au début quelque agitation dans l'esprit. On doit allumer le feu par n'importe quel moyen, que ce soit avec du beurre clarifié (ghî), du bois de santal ou même de la paille. Une fois allumé, le feu continue à brûler ; tous les soucis, toute l'humeur sombre disparaissent peu à peu. Le feu réduira en cendre tous les obstacles. Songe qu'une seule étincelle peut déclencher l'incendie qui réduira en cendre des maisons qu'on a construites avec tant d'efforts ! "

S'abandonner

Q : Que veut dire "s'abandonner au courant" ? Mâ : Se poser cette question de toutes ses forces !

Le royaume de l'expérience

Q : Si personne ne peut faire quoi que ce soit en dehors de la volonté de Dieu, pourquoi devrais-je souffrir ou bénéficier des conséquences de mes actes mauvais ou vertueux ? Mâ rit et dit : Mâ : Vous croyez fermement que rien ne peut survenir sans la volonté divine, n’est-ce pas ? Il répondit par l’affirmative. Mâ : A ce moment-là, il n’est pas question que Baba ait des actions mauvaises ou vertueuses ; mais comme la question s’est posée en vous, je dirai que vous n’avez pas la volonté ferme que rien ne peut survenir sans la volonté de Dieu. Le monsieur fut d’accord avec ce qu’affirmait Mâ. Elle ajouta : Mâ : la foi est toujours aveugle. Par la suite elle devient évidente, comme je vous vois et vous me voyez, mais au départ vous commencez par la foi aveugle et ensuite vous entrez le royaume de l’expérience. Vous devez lire, Baba. Qu’est-ce que lire ? Je ne me réfère pas à la lecture des livres ; mais de même que les livres nous donnent des connaissances sur des sujets extérieurs et aident à transformer même un enfant ignorant en un savant compétent, de même il est un livre au fond de chacun d’entre nous. Essayez de lire ce livre. En le lisant vous n’aurez plus aucun doute sur quelque sujet que ce soit et les questions ne s'élèveront plus en vous ; vous comprendrez par vous-même ce sujet sur lequel vous m’avez interrogée.‍

Le stade de la Grâce

Au cours d’un satsang, Nirod Babu pose une question à Mâ. Nirod Babu : Mâ, pouvez-vous me dire ce qu’est la Grâce ? Mâ : « La Grâce est la récompense obtenue pour des actes exceptionnels qui ont eu lieu dans une vie précédente. Les bonnes actions que vous avez accomplies dans une vie antérieure vous reviennent sous forme de Grâce. » Nirod Babu : Une récompense pour mes actions ? J’y ai donc droit ! Ce sont mes gages en quelque sorte ?Mâ : Vous y avez droit, sans aucun doute. Mais vous n’en êtes pas conscient alors vous considérez cela comme la Grâce. En outre, au cours de la sâdhanâ, le chercheur parvient à un certain stade à partir du moment où tout lui apparaît comme étant la Grâce. Comme si tout ce qui advient sur cette terre était dû à la Grâce du Divin. Cela est alors totalement libéré de la relation sadhya-sâdhanâ (« accomplissant » et objet de l’accomplissement). C’est le stade de la Grâce. Le stade supérieur transcende la Grâce. Il ne reste plus qu’une seule Existence. Qui manifestera la Grâce et à qui ? sadhana

Se donner coeur et âme

Q : Qu'est-ce qui est bon pour moi ? Mener une vie active dans le monde ou une vie contemplative retiré du monde ? Mâ : Vivez celle des deux à laquelle vous pourrez vous donner coeur et âme. C'est la bonne !

Commencez votre quête

Q : Les Mahatma (Grandes Âmes) ne peuvent-ils pas nous distribuer un peu de leur stock de plénitude ? Mâ : Vous souhaitez jouir d'un héritage ! (Elle éclate de rire) Dieu vous a confié des talents que vous utilisez pour votre seul intérêt dans ce monde. Vous avez oublié que votre nature est l'Absolu, la Liberté. Alors que faire ? Commencez votre quête : soyez un chef d'entreprise mais pas le chef de votre vision du monde. Même un temps infime consacré à vous souvenir de Dieu vous coûtera beaucoup. Ne perdez pas plus de temps. Allez-y tout de suite !

Vision de Dieu

On demanda à Mâ : " Une personne qui a vu Dieu peut-elle Le faire voir aux autres ? " Elle répliqua qu'on ne pouvait avoir Sa vision que lorsque le temps était venu. Celui qui a lui-même cette vision peut aider les autres dans ce sens seulement jusqu'à un certain point. La vision elle-même n'est possible que par la grâce de Dieu.

Vision intérieure

Shri Mâ dit :"Les formes des dieux et des déesses sont aussi réelles que votre corps et le mien. On peut les percevoir en s'ouvrant à la vision intérieure par la pureté, Ia vénération et l’amour."

Avec vous

Q : Quand vous serez partie, nous nous sentirons très seuls : comment ferons-nous ? Mâ : Je ne pars jamais. Pourquoi voulez-vous me repousser au loin ? Je suis toujours avec vous. Q : Alors, demeurez-vous dans nos coeurs ? Mâ : Dans vos coeurs ? Pourquoi voulez-vous m'enfermer dans un endroit particulier ? Sang de votre sang et moelle de vos os, voilà ce que je suis. C'est la vérité, je ne dis jamais de mensonges.Le lendemain soir, dans une salle bondée (il y avait essentiellement des femmes), Mâtâjî a dirigé le kirtan et a chanté Hé Bhagavan et Sita Ram, Prana Ram. Quelqu'un dit à nouveau : Q : nous sommes venus vous voir chaque jour. Maintenant que vous partez, notre vie va nous sembler vide sans vous. Que faire ?" Mâ : Pourquoi dites-vous que je m'en vais ? Je suis votre petit enfant et je suis toujours avec vous. Souvenez-vous de cela : je suis toujours avec vous. Je ne vous demande pas de faire des rétentions de son élève, de vous asseoir le dos droit, de vous purifier. Tel que vous êtes, je suis avec vous. Un enfant est avec ses parents, quelle que soit leur caractéristiques.Q : Nous vous considérons comme notre Mère, pas comme notre enfant.Mâ : Mère, c'est aussi très bien. Une mère quitte-t-elle ses enfants ? Non, jamais.

Découvrir la Joie pure

L’épouse de l’ambassadeur hollandais et son amie, toutes deux psychologues jungiennes, sont venues voir Mâ et ont posé les questions suivantes : Q : En psychologie, on guérit les patients en leur parlant, mais ici on dirait que votre émanation guérit les gens sans paroles. Nous essayons d’aider les gens. Que devons-nous faire pour eux en priorité ? Mâ : En ce monde, qui peut être considéré comme normal ? Tout le monde est un peu fou : certains courent après l’argent ou la beauté, d’autres sont passionnés par la musique ou entichés de leurs enfants, etc. Ainsi nul n’est parfaitement équilibré. Q : Quel est donc le remède?Mâ : De même que l’on n’arrose pas les feuilles d’un arbre mais ses racines, de même il faut s’attaquer aux racines de la maladie des hommes. Le remède à toutes les maladies consiste à stopper les fluctuations mentales. Quand l’esprit aura cessé de s’agiter, alors tout ira bien pour l’individu, tant au niveau physique que psychologique. Q : Comment les fluctuations mentales peuvent s’arrêter?Mâ : En comprenant le chemin qui permet de découvrit “Qui suis-je?”. Le corps, qui passe de la jeunesse à la vieillesse, finit par disparaître. Ce n’est pas le vrai je. L’homme doit donc découvrir sa véritable identité. Quand il s’y emploiera, son esprit recevra la nourriture qui le calmera. L’esprit ne peut trouver une nourriture adéquate dans les choses de ce monde, qui sont périssables, mais seulement dans cela qui est Eternel. Le rasa, le nectar de cet Eternel, pacifiera l’esprit.C’est la Joie qui est à l’origine de l’univers, et c’est pourquoi les choses éphémères de ce monde procurent une joie passagère. Sans joie, la vie est un supplice. Vous devez donc découvrir cette Joie pure qui a engendré le monde et qui est l’essence même de votre être. Et cela se produit quand les fluctuations mentales s’arrêtent.

Jamais fatiguée

Une femme : Il y a une telle foule !Vous n'avez aucun moment de répit ; et vous ne semblez jamais fatiguée ; vous n'êtes jamais irritée mais toujours si joyeuse ! Mâ : Mère, dans votre propre maison, vous êtes nombreux. Est-ce que vous ne conversez pas avec chacun(e) ?Vous vous remuez beaucoup ; est-ce que vous vous sentez fatiguée ?

Déposez tout à Ses pieds

Q: Pendant tous ces jours de fête, nous avons entendu tant de choses magnifiques ! Mâ : Magnifique ? Tant que vous distinguez le "beau" et le "laid" vous n'avez rien compris ! Q : Nous ne comprenons même pas un peu ? Mâ : "Nous comprenons"... c'est sans intérêt tant que celui qui comprend et ce qui est compris demeurent séparés. Q : (...) et quand nous sommes oublieux ! Mâ : L'oubli ? Oubliez l'oubli. La mort doit mourir. Q : (...) et quand l'on se souvient ! Mâ : Se souvenir ? Alors vous gardez en tête. Rejetez plutôt.Déposez tout ça à Ses pieds. Je veux dire : demeurez dans l'expérience de ce qui est !‍

La vraie nature de Mâ

Question : Mâ, êtes-vous du Nord ou du Sud de l'Inde ? Quel est votre état d'élection, est-ce le Bengale, le Gujarat ou l'Uttar Pradesh ? A quel culte vous rattachez-vous ? Au Vishnouisme ou au Shivaïsme ?Mâ : Je n'appartiens à aucune région, ni à aucun état particulier. Je ne relève d'aucune caste ni d'aucun culte spécifique. Mais, en fonction de votre imagination, je semble être ce que vous voulez que je sois.Baba Prakashânanda : Mâ dit qu'elle n'a aucune qualité particulière et qu'elle n'est limitée par aucun attribut tels que ceux de nationalité, de caste, de culte, etc... La vraie nature de Mâ, c'est le Brahman omniprésent, l'Absolu. Si le disciple croit en cela avec une foi ferme, alors seulement sa pratique spirituelle sera couronnée de succès. S’il considère Mâ comme un individu particulier appartenant à une caste et un culte particuliers, alors ses pratiques spirituelles ne donneront pas leur fruit. C'est pour cela que Mâ a dit : "Je vous apparais en fonction de ce que vous m'attribuez, mais, en vérité, je ne suis concernée par aucun de ces attributs." Les disciples doivent se souvenir de cet enseignement s'ils veulent progresser.

Pauvres et nécessiteux

Question : Certains disent : "Il faut servir les pauvres et les nécessiteux avec dévotion pour obtenir la libération." Voilà ce que j'ai entendu de mes aînés. Mais, j'ai aussi entendu des mahâtmas dire qu'il fallait pratiquer une ascèse (sadhana) pour obtenir la Libération.De ces deux chemins, quel est le meilleur ? Quel est celui que vous me recommandez ?Mâ : Quel est celui que vous préférez ? C'est votre inclination qui devrait déterminer votre choix. Mais, puisque vous me posez la question, suivez donc les deux méthodes !Autre interlocuteur : En supposant que quelqu'un ne soit en mesure de suivre aucune de ces deux méthodes, laquelle conseilleriez-vous en troisième lieu ?Mâ : Puisque la première personne qui m'a posé cette question a parlé de ces deux voies, cela signifie qu'elle peut au moins suivre l'une d'elles.Ceci dit, à propos de la première voie, rappelez-vous que, jusqu'à ce qu'on ait réalisé le Soi, on est toujours pauvre et nécessiteux... sâdhanâ

Votre doute vous isole

Q : Mâ, voir Dieu est-ce possible à notre époque ? Mâ : Pourquoi "à notre époque" ? C'est possible de tout temps ! Q : Je veux dire "pour de vrai", avec nos yeux ! Mâ : Bien sûr, aussi clairement qu'en plein jour. C'est sa nature. Si vous l'appelez, il apparaît. On nomme l'esprit humain jivatma (esprit individuel) et non pas paramatma (esprit cosmique). L'individu tourne en rond sur lui-même, entre naissance et mort. En eau morte, des germes nocifs se développent. Cette eau peut être purifiée. Le jivatma est en réalité paramatma. Votre doute que Dieu n'est pas en vous, vous isole et fait écran. Dégagez-vous de cet enfermement et Dieu sera là, révélé dans toute sa plénitude !

Le but de l'existence

Q : Quel est le but de l'existence ? Mâ : Tendre à se connaître soi-même. Q : Brève réponse pour une si vaste question ! Mâ : Un arbre-banian est immense, sa graine est petite ; mais dans la graine, tout l'arbre est là.

Hatha yoga

Question : Quels sont les avantages que l'on peut tirer du hatha yoga - et quels sont ses inconvénients ?Réponse : Que signifie "hatha" ?Faire quelque chose par la force. "Être" est une chose et "faire" en est une autre. Quand il y a "être", il y aura la manifestation de ce qui doit être manifesté, grâce au prana qui fonctionne dans un centre particulier du corps.Mais si le hatha yoga est pratiqué comme un simple exercice de gymnastique physique, l'esprit ne sera pas transformé le moins du monde.L'exercice physique améliore la forme du corps. On entend assez souvent parler de cas où l'abandon de la pratique des postures yogiques (asanas) a entraîné des troubles physiques. Tout comme le corps s'affaiblit par manque de nourriture adéquate, l'esprit a besoin d'une nourriture appropriée. Lorsque l'esprit reçoit une nourriture appropriée, l'homme se dirige vers Dieu, alors qu'en s'occupant du corps, il ne fait qu'accroître sa mondanité. La simple gymnastique est une nourriture pour le corps. Lorsque la forme physique résultant du hatha yoga est utilisée comme une aide à l'effort spirituel, elle n'est pas gaspillée.Sinon, ce n'est pas du yoga mais du bhoga, de la jouissance.Dans l'être sans effort se trouve le chemin vers l'infini. Si le hatha yoga ne vise pas l'Éternel, il n'est rien de plus qu'une gymnastique. Si, dans le cours normal de la pratique, on ne ressent pas Son contact, le yoga n'a servi à rien.On rencontre des personnes qui, en s'adonnant à toutes sortes d'exercices yogiques comme le neti, le dhauti et autres, sont tombées gravement malades.Un professeur compétent, qui comprend chaque changement dans le mouvement du prana du disciple, l'accélère ou le retient en conséquence - tout comme un timonier dirige un bateau en gardant le gouvernail fermement sous contrôle en permanence. Sans une telle direction, le hatha yoga n'est pas bénéfique.Celui qui veut être un guide doit avoir une connaissance directe de tout ce qui peut se produire à n'importe quel stade, doit le voir avec la parfaite acuité de la perception directe. Car n'est-il pas le médecin sur le chemin du Suprême ? Sans l'aide d'un tel médecin, on peut craindre de se blesser.Tout devient lisse une fois que la bénédiction de Son toucher a été ressentie. Par conséquent, il est préjudiciable de ne pas faire l'expérience de ce "toucher". Il faut entrer dans le rythme de sa vraie nature. Sa révélation, telle un éclair, nous attirera vers elle instantanément, irrésistiblement ; il arrive un moment où aucune autre action n'est nécessaire. Tant que ce contact n'est pas établi, consacrez à Dieu toutes les inclinations ou désinclinations que vous pouvez avoir - consacrez-vous au service, à la méditation, à la contemplation, à tout ce qui est de ce genre.‍‍

Pas de préférence

Q : Mère, vous avez certainement un peu plus d'affection pour celles et ceux qui sont toujours près de vous et prennent un si grand soin de votre vie ? Mâ : Non.

Rester paisible

Q : Si le mental refuse de se calmer, quels sont les moyens de quand même y arriver ? Mâ : Pensez à l'eau dans le pot : aussi longtemps que vous agiterez le pot, l'eau remuera à l'intérieur. Mais après avoir maintenu le pot pour quelque temps immobile, vous vous apercevrez que l'eau aussi se calme. De la même façon en faisant l'effort de maintenir stable le corps pendant quelques temps, le mental se calmera aussi. D'un côté, c'est la nature même du mental d'être agité, mais c'est aussi sa nature de demeurer dans un état stable et paisible. Efforcez-vous de rester assis le plus longtemps en récitant Son nom, le mental pourra s'en aller de-ci de-là, mais n'abandonnez jamais votre effort. Quand le mental n'abandonne pas ce qu'il a à faire, son 'dharma', pourquoi abandonneriez-vous le vôtre ?‍Q : A propos de quoi pouvez-vous parler de samâdhi ? Mâ: Baba, je dis que le samadhi, c'est la fin, samapti, de toutes les ressources, samâdhân des états intérieurs et des actions. Du point de vue du monde, je dis, de même que vous faites toutes sortes de travaux pendant une journée, vous mangez, buvez, il arrive qu'ensuite vous plongiez dans un sommeil profond et réparateur.Un être humain qui se respecte lui-même éprouvera encore plus de respect pour les autres.C'est par le mental lui-même qu'on dissipera l'ignorance du mental.On n'obtient pas le but de sa recherche si on néglige de considérer l'intérieur et l'extérieur comme une unité.Recherchez l'essence de l'Atma, méditez sur la félicité perpétuelle.Tant qu'il est nécessaire de parler, utilisez les mots avec retenue.À chaque instant, on doit maintenir le but comme bien réel et authentique.La force de l'action est bien plus grande que de simples paroles.L'appel [vers le divin] est un : pour cet appel, dans les diverses communautés, il y a différentes manières de faire.

Transformations

... Mâ a dit un jour :"De même qu'une graine a besoin de l'obscurité dans le sol pour pouvoir germer et donner une plante, de même, dans le cours de la sâdhanâ, les pratiques effectuées entraînent des transformations d'une façon indirecte." sadhana

Dans ma propre demeure

Q : Si Shrî Mâ a trouvé la paix, pourquoi continue-t-elle à se déplacer autant ? Mâ répondit directement : Pitajî, si je reste à un même endroit, la même question pourrait se poser n'est-ce pas ? Pitajî, ne savez-vous pas que je suis une petite fille très impatiente ? Je ne peux demeurer à un même endroit. C’est une réponse. D’un autre point de vue, je peux dire que c'est vous qui me voyez voyager. En réalité, je ne me déplace pas du tout. Vous êtes dans votre maison, restez-vous assis dans un coin ? De même, je me déplace aussi dans ma propre demeure. Je ne vais nulle part. Je suis toujours au repos dans ma maison

Demandez la permission ?

Atal Babu : Ma, à chaque fois que je vous pose une question, vous demandez la permission de répondre à quelqu'un d'autre, mais un fils a toujours envie de communiquer directement avec sa mère. Mâ : Ne demandez-vous pas la permission à votre Guru pour faire tout ce que vous avez à faire ? Atal : Certes, et je demande même la permission avant de dire quelque chose ! Mâ : Ne parlez pas alors de quelqu'un d'autre (ce qui veut dire que non seulement Ma considère son mari comme son guru, ainsi que le conseille la tradition indienne, mais qu'elle estime qu'il n'est pas différent d'elle-même.)

Amour divin

Ensuite, quand je la rencontrai, elle dit :"Le monde est l'incarnation du sentiment de l'amour divin (bhâva). Toute la création en est l'expression matérielle. Si, par ce type de sentiment, vous vous éveillez et vous progressez, vous vous apercevrez que tout l'univers n'est que le jeu de l'Un. En l'absence de ce sentiment (bhav ké abhav mén), on ne peut connaître l'essence de la réalité. »

Eviter la colère ?

Question : Pourquoi faut-il éviter la colère ?Réponse : Parce qu'elle est très douloureuse pour celui qui se met en colère et pour aucune autre raison.Question : Ainsi, si l'on pouvait reconnaître la colère comme l'un de Ses beaux modes d'être, il n'y aurait donc pas besoin de la surmonter ?Réponse : Bien avant qu'un homme puisse atteindre ce stade, il sera devenu incapable de se mettre en colère.Question : Qu'en est-il des anciens rishis ? On nous dit que certains d'entre eux étaient parfois très en colère !Réponse : Cela se situe à un tout autre niveau. Celui qui a le pouvoir de créer a aussi le pouvoir de détruire. D'ailleurs, l'état de rishi est aussi une étape.

Endurer la souffrance ?

Le fils de ce docteur est mort il y a quelques jours, à la suite de graves brûlures. Mâ : Chaque fait qui se produit dans notre vie est inscrit dans notre destin. Il faut comprendre que ces évènements sont inévitables. C’est notre destinée qui s’accomplit. Il y en a qui meurent le corps brûlé par les flammes, d’autres qui meurent l’esprit dévoré par le feu.Docteur : Il devrait y avoir une limite à la souffrance. Nous devrions avoir la force suffisante pour supporter la douleur. Mâ : En vérité, c’est Lui qui nous donne cette force. Chacun, ici bas, doit endurer la souffrance qui lui est destinée. Peu importe que l’on considère cela comme une faute du Tout-Puissant ou comme un des aspects de Sa Grandeur, ce qui compte, c’est qu’il appartient à chacun de vivre ce qui lui est destiné.Docteur : Puisque notre sort est de souffrir qu’on le veuille ou non et puisque ce qui arrive, doit de toutes façons arriver, le but de cette vie ne devrait-il pas être de ne rien faire du tout, de rester assis et d’attendre tranquillement que le temps passe ?Mâ : Comment peut-il être possible d’éviter l’action ? C’est Lui qui vous pousse dans le tourbillon de la vie et du travail. Les gens travaillent, ils travaillent encore et encore. A la longue ils sont tellement épuisés qu’ils sont contraints de renoncer à toute forme d’action. Mais il ne peut en être ainsi que lorsque l’heure est venue qu’il en soit ainsi. L’homme doit travailler et supporter les conséquences des actions passées, aussi longtemps que son karma n’est pas accompli. C’est la lilâ (le jeu) du Divin.Docteur : Cela équivaut à bastonner une personne après l’avoir ligotée. Une belle situation, il n’y a pas à dire ! Non seulement je dois accomplir mon travail avec les mains ligotées, mais en plus je dois supporter les conséquences de cette situation ! C’est peut-être le jeu du Divin, mais là Il joue à nos dépens !Mâ (Elle sourit) : Qui est-ce qui se réjouit ? Qui est-ce qui souffre ? Qui reçoit les coups ? C’est Lui qui frappe et c’est Lui qui reçoit les coups et endure les souffrances. Personne n’existe, si ce n’est l’Unique.Docteur : Si vous voyez les choses sous ce jour-là alors plus rien n’a d’importance. En fait c’est Lui qui fabrique l’abcès et qui, ensuite, devient le médecin et... Mâ (Elle l’interrompt) : Il ne fabrique pas l’abcès. Il devient Lui-même l’abcès. (Dans la salle tout le monde rit). Ecoutez, sur cette terre où vivent les hommes, le malheur et les souffrances sont inévitables. Au début vous étiez un, puis vous êtes devenu deux, puis trois, puis une multitude. C’est pour cela que vous devez souffrir. Mais il y a une chose que vous pouvez faire : prendre des médicaments. Consultez un bon médecin, il vous prescrira un traitement. Ainsi vous pourrez soigner votre maladie. Il n’y a pas d’autre façon de parvenir à la paix.Docteur : Mais où puis-je trouver un bon médecin ? C’est précisément pour cette raison que je souhaitais vous rencontrer. Mâ : La grande difficulté c’est de le trouver le bon médecin. Quoiqu’il en soit, faites vous prescrire, par un médecin que vous considérerez comme étant compétent, les médicaments appropriés. La meilleure des solutions serait de vous faire hospitaliser, parce que à l’hôpital vous seriez contraint de prendre les médicaments prescrits aux heures indiquées. Sans compter que l’ambiance du lieu vous serait bénéfique. Mais vous n’aurez peut-être pas la possibilité de vous faire hospitaliser. Dans ce cas, prenez vos médicaments chez vous, de façon régulière. Mais là, hélas, il est probable que vous ferez des erreurs dans les doses et les horaires prescrits ou qu’un régime alimentaire inadéquat contrariera l’effet des médicaments. De nombreuses personnes affirment qu’elles disent et redisent régulièrement le nom du Divin, mais qu’elles n’en tirent aucun profit. Comment peut-on espérer tirer profit d’un médicament bénéfique si par ailleurs on adopte un régime alimentaire totalement pernicieux ? Et c’est ce qui risque de se passer chez vous aussi. Quoiqu’il en soit, efforcez-vous d’avaler vos médicaments à heures régulières et adoptez, aussi souvent que vous le pouvez, un régime sain et bénéfique. En vous joignant, par exemple, à des sadhu (pratiquants spirituels). ‍lila

Svadharma

Netaji : Vous dites que la véritable Nature est la même pour tous, mais la Gîtâ ne dit-elle pas : shreyân sva-dharmah vigunah/ para-dharmât svanushthitât/ sva-dharme nidha-nam shreyah/ para-dharma bhayâvahah ("Il est préférable de suivre sa propre loi, même médiocre, que celle d'autrui même parfaite. Il est mieux de périr en agissant selon son dharma ; suivre celui d'autrui est dangereux.") [Chant III, verset 35] ? Mâ : En vérité, qu'est le svadharma ?Le dharma de votre véritable Nature (svabhâva) est votre svadharma.La sâdhanâ s'accomplit afin de remplir son propre svadharma (le devoir, le dharma propre à l'individu).L'effort pour obtenir votre "véritable richesse", svadhâna, est appelé sadhana.Les mots de la Gîtâ sont très justes, bien entendu.Réaliser le dharma de son propre svabhava, de sa propre nature, est le devoir de tout être humain.‍(Satsang rapporté de In association with Sri Ma Anandamayi)

La veille véritable

Question : Il y a un frère étranger qui pose en anglais la question suivante à Mataji : Mâ, est-ce que vous dormez et est-ce que, dans votre sommeil, vous rêvez comme nous le faisons ?(...)Swâmi Prakashânanda : C’est une question qui vous avait été posée il y a très longtemps...Mâ : Oui, il y a très longtemps, et la réponse qui avait été donnée alors est identique à celle que je vais donner aujourd’hui. A celui à qui vient le sommeil, le rêve vient aussi ; ou encore, celui qui dort, celui-là rêve aussi.Mais l’état de veille est aussi une forme de rêve. La question qui vient d’être posée ainsi que ma réponse présente, tout cela fait partie du rêve qu’est le présent état de veille (jagrat svapna). Ce que nous faisons ici, poser des questions et y répondre, tout cela est aussi un rêve. Il faut s’en tenir à ma première proposition : c’est seulement celui qui dort qui rêve. Tout cela ne concerne uniquement que le corps. Voilà la réponse que j'avais donnée à ce disciple en ce jour lointain.Un autre jour, ce mahâtma qui s'appelait Purnânanda Baba me fit venir à son ashram et me reposa la question. On parla longtemps et il me redemanda : « Mâ, est-ce que vous avez des rêves, est-ce que vous dormez ? » Et je répondis : "Cet état de veille est un rêve autant que l'est le monde mental (mano rajya) que notre imagination produit. Mais pour celui qui est conscient de son propre Soi, il n'y a ni rêve, ni sommeil. Le rêve et le sommeil n'existent pas, car il est toujours dans l'état de veille véritable.

Sur le Chemin

Une jeune femme : Trouverai-je jamais la paix et le bonheur ? Mâ : La paix et le bonheur se trouvent sur le chemin de Dieu, jamais dans le monde, où l'on a un petit peu de bonheur qui est invariablement suivi par son ombre, la souffrance. La jeune femme (après une longue conversation) : Je n'oublierai jamais ce que vous m'avez dit.Mâ : oublier ? Cela ne suffit pas. Vous devez méditer au moins cinq minutes tous les jours suivant les lignes prescrites par votre propre religion, et n'oubliez pas cette amie (en se montrant du doigt) !

Tout s'y trouve

Une dame avec un bébé dans les bras était venue voir Mâ qui s’entretenait avec de nombreux visiteurs et visiteuses. En entrant, la dame demanda : ‘Où est la Mère ici ?’ On lui désigna Mâ. Eut lieu alors la conversation suivante: Q : On dit que vous êtes Mère. Où sont vos fils et vos filles. Mâ : Ici (en désignant son coeur) Q : Où est votre mari ? Mâ : Ici (avec le même geste) Q : Où sont vos parents ? Mâ : (avec un sourire) Ici en ce coeur Q : Votre maison ? Mâ : (Avec le même geste) Ici ! La dame qui posait ces questions semblait complètement déconcertée, n’arrivant pas à comprendre ce à quoi Mâ faisait allusion. Mâ le remarqua et avec sa façon habituelle d’apaiser et de convaincre lui dit :Mâ : Ici en ce corps il y a tout ce qui se trouve dans l’univers –père, mère, fils et fille et tous les êtres crées. De cet Un tout tient son être. Dans cet Un tout existe, tout persiste et finalement tout se fond.

Désespéré ?

Q : Parfois, je suis désespéré parce que je ne semble pas capable de réussir.‍ Mâ : Vous êtes désespéré quand vous avez des désirs et qu’ils restent insatisfaits. Mais quand on aspire à Dieu pour Lui-même, comment est-il possible d’être désespéré ?

Une bataille pour L'atteindre

Un Cadi ( juge musulman) : je ne suis pas venu pour entendre quoi que ce soit de votre part. Je suis venu vous dire quelque chose : je me suis lancé dans la bataille, s'il vous plaît, accordez-moi la victoire ; parfois je sens que je manque d'armes et de munitions pour le combat. Est-ce que vous pourrez garder votre khéyâla sur moi ? Mâ (en souriant) : Qu'il en soit ainsi, Pitajî.Sur le chemin du retour, Shrî Mâ dit à un ami commun dans la voiture : Cadi Sahib à commencer par me demander de ne rien dire, j’ai donc obéi. Maintenant, quand vous reviendrez, dites à Pitajî : "Qui que ce soit qui s'engage dans une bataille pour L'atteindre, est soutenu par Lui-même. C'est Lui-même qui donnera tout ce qui est nécessaire, il n'y a donc absolument pas de raison pour entretenir des pensées d'inquiétude"

Tant que vous luttez

Une visiteuse : Mâ, je désire la réalisation du Soi, et qui plus est rapidement. J'ai été en recherche depuis si longtemps et maintenant, les années s'accumulent.‍ Mâ : La réalisation du Soi n'est pas dans le temps.‍ Q : De toutes façons, avant que je meure, je dois l'atteindre ! S'il vous plaît, dites-moi comment. Mâ : Vous devez être immobile autant que possible et méditer dans la solitude. Au lieu de cela, vous vous êtes mis sur le dos tellement de travail qui vous oblige à donner votre attention aux affaires du monde ! Q : Mais je ne veux pas me retirer du monde. Pourquoi ne puis-je pas avoir la Réalisation ici et maintenant, au milieu de mes activités du monde ? (Shrî Mâ hocha la tête) Mâ : Cela ne peut pas être. Considérez cela sous cet angle : quand vous souhaitez écrire une lettre, vous ne le faites pas en public. Vous prenez votre stylo et votre papier et vous asseyez toute seule. Une fois écrite, vous pouvez la lire aux autres. Une fois que le Soi est réalisé, la question de vivre dans le monde ou en solitude ne se pose pas. Mais tant que vous luttez pour cela, vous devez vivre à l’écart.

La prison du bonheur

Question : Il y a tellement de gens en face de vous, des riches, des pauvres, etc. Pourquoi viennent-ils ici ? Pourquoi ne sont-ils pas heureux de ce qu'ils sont ?Mâ : Le vrai bonheur n'est pas quelque chose qui s'acquiert, que l'on possède et dont on puisse se satisfaire. Le bonheur acquis est un bonheur dont on est prisonnier. Vous devez aller au-delà de la prison de ce bonheur.Question : Combien de temps devons-nous ainsi "voyager" vers cette perfection ?Mâ : Jusqu'à ce que vous ayez atteint le but, vous devez continuer à avancer. Je vous dis la Vérité. Tant que ce but transcendant n'est pas atteint, vous êtes forcément soumis au bonheur acquis, donc au malheur.

Pas de rêves

Une personne demanda :Ma, quelle sorte de rêves avez-vous ?Elle répondit :Dormir n'est possible qu'au stade de l'ignorance. Quand il n'y a pas d'ignorance, il n'y a pas de sommeil. Comment pourrait-il y avoir des rêves ? Mais si vous dites que tout est rêve alors c'est autre chose !

Pour tous, partout

Q : Dites, Mère, que vous nous appartenez ! Mâ : J'appartiens à tous, partout.

Tester le guru ?

Q - Ma, j'ai entendu dire qu'il est nécessaire de tester le Guru et que le disciple doit également être testé par le Guru. Mâ - (Mâ répliqua avant même que la question ne soit complètement énoncée) Savez-vous de quoi il s'agit ? Il s'agit de la façon dont le gendre est mis en examen avant de lui donner la fille en mariage. Une fois le mariage célébré, on n'eût plus supposé demander de question. Si le Guru ne se manifeste pas lui-même, comment le disciple le comprendra-t-il ?

Guru authentique

Q : Cela sert-il à quelque chose de prendre l’initiation d’un Gourou qui ne présente pas les signes caractéristiques d’un gourou authentique, tels qu’ils sont définis dans les Ecritures ? Mâ : Il y a deux choses ici. Premièrement, prendre un Gourou et deuxièmement que ce Gourou soit le Gourou. Il ne peut être question de prendre ou de quitter, car ce Gourou est le Soi. S’il ne l’est pas, il se peut qu’il vous indique un chemin, mais il ne peut pas vous conduire jusqu’au but, jusqu’à l’illumination, parce que lui-même ne l’a pas atteinte. Vous pouvez prendre quelqu’un comme Gourou et puis le quitter, mais dans ce cas je dis que vous n’avez jamais eu de Gourou. On ne peut pas quitter le vrai Gourou. Il est le Gourou par sa nature même et il comble naturellement toutes les lacunes du disciple. Tout comme la fleur donne son parfum naturellement, le Gourou aussi donne l’initiation par le regard, la parole, le toucher, l’enseignement, le mantra ou même sans rien de tout cela, simplement parce qu’il est le Gourou. La fleur ne fait d’effort pour donner son parfum, elle ne dit pas : ‘Venez me sentir’. Elle est là. Quiconque s’approche d’elle pourra jouir de son parfum. Tout comme le fruit mûr tombe de l’arbre et est ramassé par quelqu’un ou mangé par les oiseaux, ainsi le Gourou est tout ce dont ont besoin ceux qui lui appartiennent, quels qu’ils soient.Il y a effectivement de faux gourous et beaucoup s’y laissent prendre. On dit que vous devez vous donner corps et âme au Gourou, mais cela ne signifie pas qu’il a le droit de vous exploiter. S’il essaie de la faire, vous devez le quitter et la plupart du temps laisser aussi le mantra qu’il vous a donné parce qu’il lui est associé et qu’il vous fait penser à lui. Alors je dis : allez vous baigner dans le Gange et prenez un nouveau départ avec un autre mantra. Un mantra est ce qui protège. S’il ne remplit pas cette fonction, ce n’est pas un mantra.

Toujours ouverte

Un jour, Mâ alla à Baidyanath Dham ; BrahmacHari Balânandaji lui dit : " Mâ, ouvrez-nous votre caisse au trésor. " Elle répondit : " Elle est toujours ouverte, et ce pour tout le monde. "

Surmonter la colère

Q : Comment surmonter la colère ? Mâ : Buvez un verre d'eau froide et regardez-vous dans un miroir...

L'enfant de sa mère

Q : Une mère fait tout pour ses enfants. Mâ s'il vous plaît, faites aussi tout pour nous ! Mâ : (riant) Petit malin, qui veut apprendre à sa mère ce qu'elle doit faire !Si vous devenez réellement un enfant, vous dépendrez totalement de la mère et la laisserez agir à sa guise.

Sans Guru ?

Q : Est-il nécessaire de s'en remettre à un guru ? Mâ : C'est vrai, on peut se suffire à soi-même. Mais si un guide donne la direction, ça aide !

L'être véritable

Question : Comment notre esprit peut-il être libre pour la prière et la méditation ? Lorsque nous sommes si accablés par le travail et les responsabilités familiales ? Que devons-nous faire dans ce cas ?Réponse : Laissez le travail se faire de lui-même, sans effort. Travaillez sans avoir l'impression que c'est vous qui travaillez. Prenez-le comme s'il s'agissait de l'œuvre de Dieu, réalisée à travers vous en tant qu'instrument. Alors votre esprit sera en repos et en paix.C'est cela la prière et la méditation.Si vous êtes malade, allez consulter le meilleur médecin. Si vous vous remettez entre les mains du plus grand, vous pourrez alors rester libre de toute inquiétude et ressentir : "Quoi qu'il arrive, tout va bien, j'ai fait de mon mieux." Mais s'approcher du plus grand est difficile, et cela coûte si cher, il faut donner, il faut donner ! Pour approcher Dieu, il faut tout donner, tout ce que l'on possède.Mais les gens disent : "Comment vais-je renoncer à mon orgueil, à ma colère, à ma suffisance ; comment supporter l'insulte sans murmure ?".Les fleurs et les fruits ne viennent à l'existence que parce qu'ils sont potentiellement contenus dans l'arbre.Par conséquent, vous devriez viser à réaliser l'élément suprême unique qui éclairera tous les éléments.Ce monde n'est lui-même qu'une incarnation du manque ; c'est pourquoi la douleur due à l'absence de satisfaction doit perdurer. C'est pourquoi on dit qu'il y a deux sortes de courant dans la vie humaine : l'un se rapportant au monde dans lequel le besoin succède au besoin, l'autre de l'être véritable.La nature même du premier est qu'il ne peut jamais aboutir à une satisfaction ; au contraire, le sentiment de besoin est perpétuellement stimulé. En revanche, la seconde a pour but de mener à terme les activités de l'être véritable de l'homme, d'établir l'homme dans sa nature divine. Ainsi, s'il s'efforce de se réaliser en entrant dans le courant de son être véritable, ce courant le conduira finalement à l'équilibre parfait de son propre être véritable.

Un tas de croyances

Pandit Vaidyanath dit : Mâ, nous croyons en la réincarnation selon les lois karmiques. Mâ : En effet, il en est ainsi. Q : Mais les chrétiens croient en une seule naissance. Après la mort, ils vont attendre le Jour du Jugement quand Dieu décidera de leur destinée.Mâ : Oui, c’est la vérité.(Chacun se mit à rire en entendant Mâ souscrire à deux points de vues apparemment aussi opposés.) Mais Mâ ajouta : Mâ : Bholanâth avait l’habitude de m’appeler la reine de la Cour d’Appel (Appealeshwarî), parce que j’ai toujours l’air d’être d’accord avec tout le monde. Le fait est que je vois clairement un rapport entre ces affirmations qui, prises singulièrement, mènent à la totalité ou à l’infinité. Que faut-il là-dedans rejeter et que faut-il accepter ? Les croyances appartiennent au domaine de l’esprit. L’esprit est modelé et déterminé par préférences inconscientes (samskâras). La tendance naturelle à aller vers un tas de croyances vient de préférences engrammées qui nous sont parfois inconnues. Tout ce que je vois c’est que si quelqu’un exprime une croyance et qu’il est convaincu que ce en quoi il croit est vrai, eh bien si tel est son point de vue, c’est vrai !

Ce que Mâ veut

A l'âshram de Vindyachal au cours d'une conversation, Mâtaji dit à Brahmachari Kamalakantji : " Après tant d'années, il y a toujours très peu de gens pour réaliser ce que je souhaite. Si c'était le cas, on ne me poserait pas des questions aussi stupides que: ' Que désirez-vous ' 'Quel est votre souhait '?" On doit essayer sincèrement de me comprendre dans la limite de ses capacités. Afin de saisir ce que je veux, on doit libérer son esprit des chaînes de I'orgueil, du désir de notoriété, de la colère et du chagrin, de l'amour-propre, finalement de la volonté personnelle qui fait croire à quelqu'un qu'il jouit du libre arbitre dans toutes ses actions. »

Un modèle pour autrui

Question : Quels sont les traits principaux d'un saint ? A quoi peut-on le reconnaître ?Mâ : Par principe, le Réalisé (mahâtma) est celui qui n'est rien d'autre que le Soi sans attribut. Dès lors, comment pourrait-on le définir par certaines caractéristiques ?Ceci dit, en lisant les Shastras (Ecritures) vous trouverez la description des traits principaux des saints et alors vous pourrez les appliquer.N’ayant pas moi-même étudié les Shastras, je vous ai fait la première réponse... Mais je peux ajouter que les saints (mahan) se conduisent comme des modèles pour les autres.

Se focaliser

Q :Pourquoi doit-on avoir le regard focalisé quand on suit le Chemin ? Mâ : Le regard, c’est Lui et le ‘pourquoi’, c’est aussi Lui. Tout ce qui est révélé ou caché où que ce soit et de quelque manière que ce soit est ‘Toi’, est ‘Je’. La négation, tout comme l’affirmation, est également ‘Tu’ –le Un.

Quel message ?

Q : Quel est votre message au monde ? Mâ : Quel message peut donner la personne qui n'a rien accompli, rien appris !

La mort de la mort

Q : Je ne crois pas à la réincarnation. C'est grave ? Mâ : Vous croyez en cette vie, n'est-ce pas ?Il n'existe qu'une seule vie réelle, celle dédiée à Dieu et une seule mort, qui est la mort de la mort.Après, il n'y a plus ni naissance ni mort.

A la machette

Q : Je suis pris dans les filets de l'illusion (mâyâ). Comment en sortir ? Mâ : A la machette. C'est comme ça qu’on se fraie un chemin dans la jungle. Pour cela, il faut déjà s'enfoncer dans la jungle. Nous parlons de l'illusion de qui ? Les jeux d'illusions de Dieu n'ont pas de commencement. Pourtant ils peuvent avoir une fin. Même au plus profond de la jungle, on peut ouvrir une clairière. Un pot bien astiqué révèle sa qualité. "Cela qui est" resplendit quand on a suffisamment frotté ! Comment retirer la pellicule de l'illusion ? Dans la compagnie des sages, et en suivant les conseils de son guide (guru). Tant que le guide de n'a pas été trouvé, tous les noms font écho à Son Nom, toutes les formes sont Sa forme, toutes les qualités, Sa qualité. Réfléchissez bien à cette question : comment me libérer de l'illusion ? Quelle est la voie ? Quels sont les moyens ? D'une façon ou d'une autre, pensez toujours à Lui. Nos pensées, nos paroles, dédions-les Lui. Le reste n'est que futilité et souffrance.

Complète reedition

Question : D'après un verset bengali : “Si en pratiquant les bajans (chants religieux), on abandonne tout attachement, ceux- ci peuvent conduire à l'extase divine”. Par la grâce de Mâ, peut-on, nous aussi, obtenir cet état pendant les bajans que nous chantons ici ?Mâ : La complète reddition, la totale offrande et l'intense dévotion à Dieu, cela seul suffit à conduire à cet état.

Une seule famille

Q : Que pensez-vous de tous ces nouveaux venus qui viennent chaque jour vous voir ? Mâ : Personne n'est inattendu. Toutes ces personnes me sont familières.

Fil subtil

Un jour, Mâ me dit: " Garde toujours présent à l'esprit que tu es un réel brahmine et qu'il y a un lien entre ce corps et toi : il est comme le fil extrêmement subtil d'un sentiment divin. " A partir de ce moment-là, je me mis à faire tout mon possible pour avoir une vie pure.

Guru et disciple

Question : Quel est le travail du Guru et quel est le travail du disciple ?Réponse : On dit que la tâche du disciple est d'effacer l'ego et de devenir un blanc. On raconte l'histoire d'un roi qui invita les meilleurs artistes à peindre des fresques dans son palais. Deux peintres travaillaient dans la même salle, sur des murs opposés, avec un rideau entre eux, de sorte qu'aucun d'eux ne pouvait voir ce que faisait l'autre.L'un d'eux a créé un tableau merveilleux, qui a suscité l'admiration de tous les spectateurs. L'autre artiste n'avait rien peint du tout. Il avait passé tout son temps à polir le mur - et l'avait poli si parfaitement que lorsque le rideau était retiré, le tableau de l'autre peintre se reflétait d'une manière qui le faisait paraître encore plus beau que l'original.C'est le devoir du disciple de polir le moi.Question : Mais alors la majeure partie du travail doit être accomplie par le disciple ?Réponse : Non, car c'est le gourou qui peint le tableau.Un saint est comme un arbre. Il n'appelle personne et ne renvoie personne. Il donne refuge à quiconque veut venir, que ce soit un homme, une femme, un enfant ou un animal. Si vous vous asseyez sous un arbre, il vous protégera des intempéries, du soleil brûlant comme de la pluie battante, et il vous donnera des fleurs et des fruits.Il importe peu à l'arbre qu'un être humain ou un oiseau goûte à ses fruits, ses produits sont à la disposition de tous.Et enfin, l'arbre se donne lui-même. Comment ? Le fruit contient les graines de nouveaux arbres de même nature.Ainsi, en vous asseyant sous un arbre, vous obtiendrez un abri, de l'ombre, des fleurs, des fruits et, en temps voulu, vous apprendrez à vous connaître. C'est pourquoi je dis, réfugiez-vous aux pieds des Saints et des Sages, restez près d'eux et vous trouverez tout ce dont vous avez besoin.De même que, sans l'aide de professeurs et d'experts, on ne peut devenir compétent dans les connaissances mondaines enseignées dans les universités, de même la connaissance sublime de l'Absolu ne vient pas sans la guidance d'un Guru compétent. Le problème est de le trouver, que ce soit pour le progrès spirituel, la libération ou toute autre question, aussi insignifiante qu'elle puisse paraître.Considérer le gourou comme un individu (un corps) est un péché.Le Guru doit être aimé et vénéré comme Dieu.Il doit être clair que l'action du pouvoir du gourou équivaut virtuellement à un fonctionnement de la volonté. On peut dire que cette soi-disant volonté est dérivée de la puissance du gourou. Par conséquent, c'est l'Unique Lui-même qui se manifeste à la fois dans le pouvoir du gourou et dans le pouvoir de la volonté. Qui ou quoi est ce Soi unique ? Tout ce qui est manifesté est Lui et nul autre. Pourquoi alors l'autodépendance, l'effort personnel, l'effort humain et autres devraient-ils être classés séparément ? Bien sûr, on peut les différencier des autres, à condition de considérer qu'ils sont dus à l'action du gourou intérieur.Il y a des chercheurs de Vérité qui sont déterminés à procéder sans gourou - leur approche consiste à mettre l'accent sur l'indépendance et le travail personnel.Si l'on va au fond des choses, on s'aperçoit que dans le cas d'une personne qui, poussée par une aspiration intense, accomplit la sadhana en comptant sur ses propres forces, l'Être suprême se révèle d'une manière particulière à travers l'intensité de cet effort personnel. Dans ces conditions, est-il justifié, à quelque point de vue que ce soit, de soulever des objections à cette confiance en soi ? Tout ce que l'on peut dire ou mettre en doute à cet égard se situe dans les limites de la pensée humaine. Alors qu'il existe un état où tout est possible.Ainsi, la ligne d'approche qui consiste à dépendre de ses propres forces et capacités n'est, comme toutes les autres approches, qu'un fonctionnement du Pouvoir Unique. Sans aucun doute, le pouvoir même du Guru peut opérer d'une manière spéciale à travers cette confiance en soi, de sorte qu'il n'y aura pas besoin d'un enseignement extérieur. Si certains aspirants peuvent dépendre d'un enseignement extérieur, pourquoi d'autres ne seraient-ils pas capables de recevoir une guidance de l'intérieur sans l'aide de la parole ? Pourquoi cela ne serait-il pas possible, puisque même le voile dense de l'ignorance humaine peut être détruit ? Dans de tels cas, l'enseignement du Guru a fait son travail de l'intérieur.Personne ne peut prédire à quel moment précis les circonstances vont coopérer pour que le Grand Moment se produise pour quiconque. Il peut y avoir un échec au départ, mais c'est le succès final qui compte. Un aspirant ne peut être jugé sur la base de résultats préliminaires : dans le domaine spirituel, le succès final signifie le succès dès le début.Après que le gourou ait donné le sannyasa, il se prosterne de tout son long devant le disciple afin de démontrer qu'il n'y a pas de différence entre le gourou et le disciple, car tous deux ne font qu'un.Il y a un stade où l'on ne peut pas se considérer comme un gourou, ni accepter quelqu'un d'autre comme un gourou. À un autre stade, il est impossible de considérer le gourou et le disciple comme distincts l'un de l'autre. Il y a encore un autre stade où ceux qui donnent un enseignement ou une instruction dans ce monde sont considérés comme des gourous : en promulguant les innombrables méthodes et formes conçues dans le but d'atteindre la réalisation du Soi, ils aident l'homme à progresser vers ce but.

Appartenant à la Mère

Mâ : Celui qui cherche Dieu ne doit pas critiquer ou dire du mal des autres. Si vous voyez quelqu'un, n'essayer pas de l'étiqueter "bon" ou "mauvais". Sinon, votre attrait pour Dieu en sera diminué et vous aurez la tentation de vous auto-glorifier. Mieux vaut regarder en dedans de soi-même. Q : Comment puis-je me débarrasser du sens de 'moi' et de 'mien' ?Mâ : Effacez ce 'a' au début de 'amar' (mien), ce qui restera 'mar' signifie 'appartenant à la Mère, de la Mère'...Les cinq organes d'actions et les cinq sens peuvent faire leur travail, mais restez fixés sur le nom ; à ce moment-là, votre ego s'atténuera progressivement. Quand vous sentez que le mantra commence à se réciter spontanément à l'intérieur, cela veut dire également que l'ego diminue. Q : Ma, vous avez atteint le sommet de la sadhana avez-vous vraiment besoin d'observer toutes ses règles qui sont si strictes. Mâ : Il faut bien que je demeure en ce monde ; le contrôle de soi est nécessaire pour que l'ego ne prenne pas le dessus. ‍(Ma veut donner l'exemple aux autres, car en tant que sage elle est prise comme une référence). sâdhanâ

Etat d'Être pur

Question : J'ai lu dans des livres que certains êtres disent qu'ils doivent descendre pour agir dans le monde. Cela semble impliquer que, bien que l'on soit établi dans l'Être pur, on doit recevoir l'aide de l'esprit pour travailler. Tout comme un roi, lorsqu'il joue le rôle d'un balayeur, doit, pour l'instant, s'imaginer qu'il est un balayeur.Réponse : En assumant un rôle, il n'est certainement pas question d'ascension ou de descente. En demeurant dans Son propre Être essentiel, Il met lui-même en scène une pièce de théâtre avec lui-même. Mais lorsque vous parlez d'ascension et de descente, où se trouve cet état d'Être pur ?Brahman est un sans second.Bien que sous votre angle de vue, je l'admets, il apparaît comme vous le dites.Question : Vous avez expliqué cela depuis le niveau de l'ignorance. Maintenant, s'il vous plaît, parlez du niveau de l'illuminé !Réponse : (en riant)... Ce que tu dis maintenant, je l'accepte aussi. Ici (en se montrant du doigt), rien n'est rejeté. Qu'il s'agisse de l'état d'illumination ou d'ignorance - tout est correct.Le fait est que vous êtes dans le doute.Mais ici, il n'est pas question de doute. Quoi que vous puissiez dire et à n'importe quel niveau - c'est Lui et Lui et seulement Lui.Question : S'il en est ainsi, est-il utile de vous poser d'autres questions ?Réponse : Ce qui est, est. Il est naturel que des doutes surgissent. Mais ce qui est étonnant, c'est que là où Cela est, il n'y a même pas de place pour des prises de position différentes. Les problèmes sont discutés, certainement, dans le but de dissoudre les doutes.Il est donc utile de discuter. Qui peut dire quand le voile sera levé de vos yeux ? Le but de la discussion est de dissoudre ce mode de vision ordinaire. Une telle vision n'est pas une vision du tout, car elle n'est que temporaire.La vraie vision est celle pour laquelle il n'y a pas de différence entre voir et être vu. Elle est sans yeux - elle ne doit pas être observée avec ces yeux ordinaires, mais avec les yeux de la sagesse. Dans cette vision sans yeux, il n'y a pas de place pour la "di-vision".

Quand vous chantez

Un jour, Shrî Mâ dit en riant : " Quand vous chantez. les noms divins ou les mantra, votre esprit est progressivement purifié ; I`amour et la vénération pour l'Etre suprême est éveillé et vos pensées deviennent pures et subtiles. Alors vous vous mettez à avoir des aperçus de plans supérieurs d'existence et à travailler pour votre progrès spirituel."

Etrange parfum

Un matin, Mâ se trouvait à Bodgaya. Elle se tenait avec quelques autres auprès de l'image du Seigneur Bouddha au pied de l'arbre historique. Soudain, un parfum singulier intrigua les personnes présentes. L'un de nous demanda :D'où vient cet étrange parfum ?Mâ répondit :Lui, que vous êtes venus visiter, de cette gracieuse façon, fait connaître sa Présence.

Paix intérieure

Vous me demandez souvent : COMMENT obtient-on la paix intérieure ?Je vous dis : Quand vous aurez trouvé d'où vient le COMMENT en vous, la question ne se posera plus. Vous aurez la paix.

Pensez à Dieu

Question : Nous vous entendons souvent dire : "Pensez à Dieu."Mais Dieu est sûrement impensable et sans forme.Ce à quoi on peut penser doit avoir un nom et une forme et ne peut donc pas être Dieu.Réponse : Oui, sans aucun doute, Il est au-delà de la pensée, de la forme et de la description, et pourtant je dis : "Pensez à Lui !"Pourquoi ?Parce que vous êtes identifié à l'ego, parce que vous pensez être celui qui agit, parce que vous dites : "Je peux faire ceci et cela", et puisque vous vous mettez en colère, que vous êtes avide, et ainsi de suite, vous devez donc appliquer votre "moi" à la pensée de Lui.Il est vrai qu'Il est sans forme, sans nom, immuable, insondable.Pourtant, Il est venu à vous sous la forme du Son éternel ou de la descente de Dieu sous la forme du Verbe, ou sous la forme d'un Avatar. Ceux-ci aussi sont Lui-même et par conséquent, si vous vous en tenez à Son nom et contemplez Sa forme, le voile qui est votre "moi" s'usera et alors, Lui, qui est au-delà de la forme et de la pensée, sera...Vous pensez que vous vous engagez dans la sadhana, mais en réalité c'est Lui qui fait tout, sans Lui rien ne peut être fait. Et si vous vous imaginez que vous recevez en fonction de ce que vous faites, ce n'est pas correct non plus, car Dieu n'est pas un marchand, avec Lui il n'y a pas de marchandage.

Dieu Est

Question : Quelle est la signification du mot : "samsara" et qui est le maître de ce samsara ?Mâ : Il n'y a qu'un seul Brahman, qu'une seule Réalité Absolue, rien d'autre n'existe. S'il vous plaît, montrez-moi quelque chose de différent de Brahman et où cela se trouve. Swâmi Prakashânanda : Le Dieu unique est le maître du samsara. Et ce Dieu est à la fois le maître de celui qui accepte Son existence et Sa maîtrise sur l'univers, et de celui qui fait profession d'athéisme. Qu'on ait foi ou non dans l'existence de Dieu, Dieu est. C'est pourquoi le disciple doit ressentir qu'il appartient tout entier à Dieu. C'est avec cette foi qu'il doit pratiquer la sadhana (ascèse). Alors, et alors seulement, elle peut être couronnée de succès.Mâ : Baba, est-il possible de décrire la Nature de Dieu ?Swâmi Prakashânanda : Non, non, la Nature de Dieu est au-delà de la parole et du mental.Mâ : Oui, telle est la Nature de Dieu... sâdhanâ

Qui est Mâ ?

Un jour que nous étions seuls ensemble j'eus la curiosité de lui demander :"Mâ, faites-moi savoir ce que vous êtes en réalité. " Mâ se mit à rire aux éclats: " Comment cette question puérile a pu se poser ? Les êtres vivants ont la vision (darshan) de telle ou telle divinité selon leurs conditionnements passés (prârabdha karma) Ce que j'étais auparavant, je le suis aujourd'hui et je le serai par la suite. Je suis juste ce que vous dites et ce que vous pensez à cet instant. Il faut savoir, il est vrai, que ce corps n'est pas né pour consommer le karma d'une vie antérieure (prârabdha karma). Il vous suffit de comprendre que ce corps est l'incarnation de votre état de demande intérieure ; vous l'avez désiré et appelé, c'est pourquoi vous l'avez obtenu. C'est le moment du jeu (lîlâ) avec cette forme ; que gagneriez-vous à en savoir plus ? " Je lui dis : " Votre réponse ne me satisfait pas. " Elle répondit : " Que veux-tu connaître de plus ? Dis-le, dis-le ! " A son regard et à l'expression de son visage, il était clair qu'elle était alors identifiée à la déesse. Saisi de crainte et d'émerveillement tout à la fois, je gardai le silence. lila

Adorer Dieu

Question : On demande aux gens d'adorer Dieu, de chanter Ses louanges dans des hymnes, de faire des puja, de répéter constamment Son nom, et ils font tout cela sans savoir ce qu'est Dieu. Pouvez-vous nous expliquer ?Réponse : Dieu est omniscient et on ne peut connaître sa véritable nature avant d'avoir atteint la réalisation de Soi. On découvrira alors qu'Il n'est autre que soi-même, le seul Atman, le seul Soi qui existe, et qu'Il est avec une forme comme le monde et sans forme comme Chit, la pure conscience. En attendant, les prières, l'adoration et la méditation doivent être effectuées.

Foi dans le Guru

Question : Supposez que je suive un guru. Si après un moment je perds la foi en lui, que dois-je faire ? Dois-je continuer à suivre son enseignement ?Mâ : Si vous suivez un guru un jour et un autre le lendemain, cela ne vous mènera nulle part.Mais avez-vous vraiment perdu la foi dans le principe même du guru ? Que reste-t-il si vous avez perdu cette foi ?‍Interlocuteur : Parfois, c'est inévitable.Mâ : Ce que j'ai voulu dire, c'est que le guru est le Soi omniprésent. Comment est-il possible de perdre la foi dans un tel guru ?

La foi

Question : Dieu nous a donné le sens du "je", Il le retirera à nouveau. Quel besoin y a-t-il de s'abandonner à soi-même ? Réponse : Pourquoi demandez-vous cela ? Il suffit de rester immobile et de ne rien faire.Question : Comment peut-on rester immobile ? Réponse : C'est pourquoi l'abandon de soi est nécessaire. Question : Quel est le moyen d'entrer dans la marée ? Réponse : Poser cette question avec un empressement désespéré. Si vous dites que vous n'avez pas la foi, ce corps insiste pour que vous essayiez de vous établir dans la conviction que vous n'avez pas la foi. Là où se trouve la foi "non", le "oui" est potentiellement là aussi.

Ce qui doit arriver arrivera

Question : Est-ce que toute action doit être considérée comme le fait de la volonté de Dieu ou est-ce seulement le cas de certaines actions ?Mâ : Quoi que vous fassiez vous devez ressentir : ceci est la volonté de Dieu et je sers Dieu en le faisant. Le monde a été créé par Dieu, donc quoi que l'on fasse, on est à son service. C'est Lui qui fait (karta) et c'est Lui qui vous pousse à faire. Si vous gardez cela à l'esprit, le souvenir de Dieu sera facile. Vous devez dire à Dieu : "Dieu, Vous êtes l'Agissant, Vous êtes Celui qui me pousse à agir, et tout ce que je fais, je le fais pour Vous." Vous devez toujours garder ce sentiment dans votre esprit. Pratiquez cela tout le temps, avec patience et tout ce qui doit arriver arrivera. Si vous avez cette attitude, pas de possibilité d'échec pour vous.

Réveiller son appétit

Q : Mâ, pourquoi perdez-vous votre temps avec nous ? Nous n'avons aucun appétit pour ce que vous nous proposez comme chemin de vie ! Mâ : Vous êtes dans le vrai ! Mais vous conviendrez que le manque d'appétit est un signe de mauvaise santé ! (rires) Vous pouvez retrouver votre bonne santé en suivant une diète et en prenant quelques médicaments. La diète : fréquenter des gens éclairés (satsang), lire de bons livres. Les médicaments : vos prières (japa). Que ça vous soit agréable ou non, préservez un petit moment chaque jour pour chanter un nom de Die (nama japa). Vous verrez, votre appétit se réveillera !

L'Homme véritable

Q : La liberté est-elle une illusion ? Mâ : Non, l'homme est libre. Q : Mais l'homme est capturé par son "ego", et l'"ego" est illusoire. Comment un tel homme peut-il être libre ? Mâ : En effet, une personne identifiée à son mental et à son corps n'est pas libre. Mais l'Homme véritable (Atimanus) est parfaitement libre !

Maintenir la béatitude

Quelques dames firent une visite à Mâ. L'une d'elle demanda :Ma vous êtes toujours dans la béatitude. Comment pouvez-vous maintenir cette béatitude ?Mâ rit et répliqua :Comment gardez-vous vos jupes en place ? Même dans le chagrin, même dans la tempête, vous ne perdez pas votre jupe... La maintenir est si lié à votre vie que même si elle glisse un tant soit peu vous la réajustez aussitôt. Pour la Béatitude, c'est pareil, elle tient d'elle-même !

Le pouvoir du Guru

Question : Comment la réalisation du Soi s'effectue-t-elle ? Réponse : En recevant et en conservant le pouvoir du Guru. Ce qui est déjà en vous se révèle. Une personne dont le cerveau n'est pas clair ne peut être enseignée. De la même manière, le pouvoir intérieur de connaître son Soi est réalisé en s'engageant dans la sadhana. C'est comme une connexion électrique. S'il n'était pas en vous, vous ne pourriez pas le découvrir. Tout comme certaines personnes - mais pas toutes - possèdent le don d'écrire de la poésie ou de s'exprimer oralement, etc. Si c'est le destin de quelqu'un, les écailles tomberont de ses yeux, le voile tombera. Cela se produit tout seul, un autre ne peut pas donner la réalisation ; il faut devenir propriétaire de sa propre connaissance intérieure. Chacun est né avec ses tendances et ses talents innés. De même que l'on peut acquérir des connaissances matérielles, on peut aussi connaître la réalité en devenant propriétaire de son pouvoir intérieur - et c'est alors qu'il y a l'éveil. Le pouvoir du Guru est conféré aux disciples, mais seul un parmi des millions est capable de le détenir. Le mantra a un pouvoir propre et sa répétition ne sera pas vaine, mais le pouvoir du Guru n'est pas conféré à tous.

Contrôler le mental

Question : Mâ, mon mental est très instable, je ne peux me concentrer sur rien. Que dois-je faire ?Mâ : Si votre mental ne s'attache à aucun objet, alors vous êtes libre de tout attachement, c'est une bénédiction !(Rires de l'auditoire... Puis quelqu'un précise que cette question est posée par un jeune garçon. Mâ s'explique donc d'une manière qui lui soit accessible.)Mâ : Où est ce garçon ? Faites-le venir près du micro.(Mâ, lui répondant en face à face)Si votre mental ne s'attache jamais à rien, c'est une très bonne chose. C'est même une bénédiction. Car quand le mental n'est attaché à aucun objet, le vrai vous-même peut se révéler. Pourquoi donc essayeriez-vous d'attacher votre mental à quelque chose ?Le jeune garçon : Mais je veux contrôler mon mental pour méditer et je n'y arrive pas. Que dois-je faire ?Mâ : Il vous faut simplement vous concentrer sur le nom de Dieu.Le jeune garçon : Dieu a tellement de noms différents. Lequel dois-je choisir ?Mâ : Choisissez le nom de Dieu qui vous touche le plus et répétez celui que vous aurez ainsi choisi. Si vous l'aimez, votre mental sera satisfait ; donc prenez le nom qui vous plaît le plus et méditez aussi sur la forme divine qui lui correspond.Le jeune garçon : J'ai foi en Vous. Quel que soit le nom que vous me suggérerez, c'est celui que je souhaite prendre.Mâ : D'accord ! Est-ce qu'ici, en face de toute l'assemblée, vous êtes prêt à prendre un Nom ?Le jeune garçon : Oui.Mâ : Bien ! Alors répétez tous les noms de Dieu que vous connaissez, les uns après les autres.La foule (après de longs éclats de rire) : Il ne sait pas combien Dieu a de noms. Que faut-il faire ?Mâ : Quels noms de Dieu connaissez-vous ?Le jeune garçon : J'en connais un certain nombre, mais j'en veux Un qui vienne de Vous !Mâ : Dites-moi les noms que vous connaissez.Le jeune garçon : Jusqu'à présent, je répétais les noms de Ma Bhagavan, Ram, Krishna, Shankara Bhagavan...Mais aujourd'hui je ne répéterai un Nom qu'après vous.Mâ : Rama, Krishna, c'est très bien.

Notre Sauveur

Madame M. a demandé ce que signifiait vraiment la doctrine chrétienne du salut par la foi dans le Christ sanctifié. Mâ : Il y a bonheur et souffrance, péché et vertu, vie et mort : ces couples d'antagonismes sont la croix sur laquelle le Christ est crucifié. Mais il est la vérité éternelle qui transcende la dualité, c'est pourquoi il a souri sur la croix. C'est ce que nous devons faire. C'est là notre sauveur. C'est aussi la voie hindoue. C'est aussi l'idéal des rishis.Méditez sur le Christ en tant que lumière du monde, la lumière intérieure comme la lumière extérieure du soleil et de la lune. Tous sont en lui et Il est dans tous. Il est la lumière entre vos sourcils. Si pendant la méditation vous avez des visions de Kali, Durgâ, Mâ, Shiva, considérez-les également comme des formes du Christ et non pas comme des formes distinctes de lui. Si vous rencontrez un grand être spirituel, dites-vous : "C'est le Christ qui s'est révélé à moi sous cette forme même". Toutes les formes sont ses formes. Il est vaste, et n'est pas uniquement limité à la forme de Jésus. Considérez votre demeure comme celle du Seigneur. Brûlez de l'encens et réservez un siège spécial pour la méditation. Méditez et lisez des textes sacrés. Laissez vos enfants vivre leur vie et passez la vôtre en contemplation.

Qui médite ?

Un savant dit à Mâ : "S'il n'y a que le Un, qui médite et sur quoi ?" Elle répondit : "Oui, quand il y a un méditant et un objet de méditation, on peut parler de méditation. Mais cette enfant-ci (elle-même) ne connaît rien aux prières, aux méditations, rien à toutes ces sortes de choses... C'est pourquoi ses pères, mères, amis qui s'engagent dans ces pratiques, le font aussi pour elle. »

Expansion de conscience

Un jour, un jeune homme moderne très audacieux osa dire carrément à Shrî Mâ que la félicité pourrait être aisément expérimentée en prenant des drogues appropriées, aussi pourquoi devrions-nous aller vers autant d’austérité (tapasya) ? Shrî Mâ répliqua : Oui, mais ces expériences sont passagères et non parfaites. Elles ont des répercussions déplaisantes. La félicité, selon les Ecritures, ne peut pas être provoquée artificiellement parce qu’elle n’est pas liée au physique ou au mental, ni même au niveau intellectuel. En effet, on ne peut rien faire pour nous y amener. On peut seulement se préparer et attendre cet évènement comme une réalisation. Ce n’est pas un état d’âme, mais on devient la nature même de la félicité.Shrî Mâ était connue en général pour éviter la terminologie moderne concernant les états élevés de conscience. Je l’entendis une fois dire avec emphase :Parler de l’expansion de la conscience sans référence à la foi et à la dévotion est pure indulgence euphorique (vilasa). Si vous laissez Dieu en dehors de vos intérêts dans la vie, alors vous vous désengagez du chemin qui mène à la paix absolue.

L'immunité

Q : Est-il nécessaire de suivre les règles de séparation en ce qui concerne les repas ? Est-ce que cela n'aggrave pas la bigoterie ?‍ Mâ : Pour un sâdhaka, des règles sont nécessaires. Son aura est affectée par la proximité de personnes d'un type différent. Souvenez-vous du bloc opératoire : quels efforts ne fait-on pas pour prévenir les infections ! Néanmoins, si le sâdhaka est parvenu à "l'immunité", et s'il déborde de Shaktî divine, il peut choisir de faire comme il le souhaite. sadhak, shakti

L'Arbre-Guru

Q : Je ne sais pas comment méditer, ni ne me sens incliné à cela. J'ai peine à trouver de l'intérêt pour les choses spirituelles, mais l'agitation a aussi peu d'intérêt. Quelle est la solution ? Mâ : Ce que cette petite fille vous conseille, est de vous asseoir sous un arbre. Q : Quel genre d'arbre ? Mais là où j'habite, il n'y a pas d'arbre.Mâ : Par "arbre", nous voulons dire un vrai sage. Un sage est semblable à un arbre. Il n'invite ni ne repousse personne. Il donne une ombre bienfaisante à quiconque vient près de lui, qu'il soit un homme, une femme, un enfant ou un animal. Si vous vous asseyez à ses pieds, il vous protègera des intempéries, du soleil brûlant comme des trombes d'eau, et il vous donnera des fleurs et des fruits. Qu'un homme ou un oiseau les goûtent lui importe peu ; ce qu'il produit, il le donne à qui vient à lui.‍(Satsang rapporté dans Ânanda Vârtâ)

Dieu est réel

Quelqu'un demanda :- Quelle preuve y a-t-il que Dieu est ?- Quelle preuve y a-t-il que vous êtes ?- C'est simple. Je perçois que je suis.- Qui est ce "je" ?- Mâ, je ne veux pas entrer plus loin dans ce débat philosophique. Je veux savoir, de vous, franchement et simplement, si Dieu est une réalité ?Mâ répondit avec énergie :Dieu est réel, tout comme vous l'êtes.La relation est éternelle entre Dieu et l'homme ; mais dans son Jeu parfois elle est évidente, parfois elle est rompue ou plutôt semble rompue.Dans cette relation éternelle vous pouvez entrer à tout moment.

Relation Guru-disciple

Question : Jusqu'à aujourd'hui, j'ai cherché un guru sans être à même de le trouver. Finalement, je suis venu à cette semaine de méditation et, à présent, j'ai développé une foi totale en Vous. Voulez-vous, s'il vous plaît, m'accepter comme disciple ?Mâ : Le disciple qui accepte un guru, le guru qui accepte un disciple, ces deux personnes ne sont rien d'autre que Mâ...Je n'ai aucun désir de disciples ni ne souhaite devenir le guru de quiconque. La relation guru-disciple ne peut s'établir que spontanément. Mais si vous acceptez Dieu comme guru, alors quoi que vous cherchiez, tout prendra place naturellement. Un swâmi : Mâ, pourquoi ne l'acceptez-vous pas explicitement comme disciple ?Mâ : Je n'ai aucune idée de ce qu'est un guru. Laissons donc la volonté de Dieu s'accomplir. N'êtes-vous pas vous-même Dieu ? Et qui ne l'est pas ? Et où n'est-il pas ? Tout arrive à cause de sa Lîlâ (jeu cosmique). lila

Pris au filet ?

Q : Peut-on déposer aux pieds du Seigneur ce qu’on fait au bureau, dans ses affaires, etc.?Mâ : Efforcez-vous d’exécuter tout travail dans un esprit de consécration. Essayer de s’abandonner est tout autre chose que l’abandon qui arrive sans effort. De même que faire du japa n’est pas du tout la même chose que le japa qui arrive spontanément. La pratique constante de l’abandon à Dieu amènera finalement à s’abandonner à Lui.Q : Pourquoi le mental est-il instable même après avoir prononcé le vœu de sannyâs ?Mâ : Parce que votre indifférence aux plaisirs du monde n’est pas encore parvenue à maturité. Consacrez chaque parcelle de votre énergie et de votre force à essayer de réaliser Dieu. Tout ce que fait Dieu est parfait. Puisque vous avez obtenu cette bénédiction qu’est le corps humain, utilisez-le à atteindre la réalisation de Dieu. Essayez de toutes vos forces et vous réussirez sûrement. Beaucoup de gens ont l’habitude de regarder en arrière tandis qu’ils avancent. Ne revenez pas sans cesse sur le passé, car cette habitude freinera votre progrès. Continuez votre travail sans vous préoccuper des résultats. Ne sollicitez pas Dieu sans cesse ! Sans aucun doute vous récolterez les fruits de votre labeur. Si vous méditez concentré sur un seul but, Dieu se révèlera certainement à vous. Utilisez les pouvoirs de votre mental et de votre ego pour accomplir votre sâdhanâ. Dépêchez-vous de vous engager dans les exercices spirituels, et la lumière viendra à vous. Ne vous souciez pas des résultats de ce que vous entreprenez. Brûlez vos désirs au feu du discernement et du renoncement, sinon faites-les se dissoudre dans la dévotion. Utilisez un de ces deux moyens.Q : Lequel est le meilleur ?Mâ : Cela dépend de ce qui convient le mieux à chaque personne. Ce qui est consumé par le discernement et le renoncement peut l’être aussi par la dévotion.Q : Mes désirs n’ont ni envie de brûler ni de se dissoudre. Que faire ?Mâ : Celui qui prétend ne pas vouloir, en réalité le veut. La nature même de l’homme est de vouloir. Pourquoi êtes-vous pris au filet ? Ce n’est pas dans ce filet que votre désir s’apaisera. sannyas, sadhana

Echapper au Karma

Question : Pourquoi doit-on récolter le résultat des actions présentes dans un autre corps et en une autre vie ?Mâ : Pourquoi avez-vous pris ce corps ? La raison pour laquelle vous avez pris ce corps est celle-là même qui vous forcera à prendre un autre corps. Swâmi Prakashânanda : Vous devez comprendre que c'est la cause même qui vous a fait prendre ce corps qui vous en fera reprendre un autre.Les actions accomplies avec les corps grossier et subtil peuvent être classées en trois types :- Sanchita : Les actions passées accumulées- Prarabda : Les actions présentes qui résultent des premières- Agama : Les actes futurs qui résulteront des actions présentes.Selon cette classification, chacun doit renaître en fonction de ses actes passés. Voilà ce que Mataji a voulu dire.‍Mâ : Pour échapper à cette roue du karma, vous devez rechercher la compagnie des sages (satsangha) et développer votre conviction à propos de votre vraie nature, ce dont on parle ici. Cette détermination vous conduira au Soi, au-delà de la roue du karma. De plus, bien évidemment, les ascèses que nous pratiquons ici telles que le jeûne, la libation d'eau sacrée, la méditation etc., ont aussi pour but de vous aider dans cette quête.Question : Si on a péché pendant cette vie avec ce corps, pourquoi doit-on souffrir des conséquences de nos actes présents dans une autre vie, avec un autre corps ? Vous n’avez pas donné une réponse satisfaisante à cette question, c’est pourquoi j’y reviens.Si je commets un meurtre dans cette vie, la justice me punit dans cette vie. Pourquoi devrais-je alors en souffrir de nouveau dans une autre vie ?Mâ : Les impressions latentes (samskaras) des actions effectuées dans une vie se conservent de vie en vie. C’est pourquoi on doit souffrir dans les vies futures des impressions fortes que nos actes présents auront gravées en nous. samskâra

Patience sans faille

Mâ (en riant) : Baba, qu'est-ce qu'on appelle philosophie ? Upendra : Qu’est-ce que j'en sais ?Mâ : Oh! Vous connaissez tant de choses ! Vous enseignez les garçons (en me regardant) : Est-ce que ce n'est pas vrai ? Est-ce qu'il n'est pas professeur ? Moi-même : Oui, Mâ, il enseignait, mais maintenant il est à la retraite.Mâ (en riant) : Ainsi donc, vous êtes un enseignant plein d'expérience. Dites-moi, qu'est-ce que signifie "philosophie"? Upendra : Je ne pourrais parler que simplement si vous me le demandez. Pourquoi ne parlez-vous pas ?Mâ : Qu'ai-je donc étudié ? Vous, dites-nous ! Upendra : Parler de quelque chose dont on n'a pas la connaissance, voilà ce qu'on appelle philosophie!Mâ : Peut-on parler sans connaître quoi que ce soit?Upendra : Bien qu'on ne sache pas, on prétend savoir.Mâ (en riant) : Oui, c'est savoir quelque chose sans le comprendre. Mais Baba, vous avez très bien parlé, en fait.Afin de Le connaître, vous devez entrer dans votre vraie nature. Vous demeurez dans le royaume du manque constant. Tout ce que vous faites ne fait que produire de plus en plus de manque. Il ne peut y avoir de paix tant que vous ne transformez pas cet état de manque (abhâva) en votre vraie nature (svabhâva). Upendra : Que devons-nous faire ?Mâ : Je vous répète ce que je dis à tout le monde : commencez avec vos études ! Ce qui est destiné à arriver aura lieu de lui-même. Tenez, quand les enfants commencent à étudier, ils ont d'habitude un sujet dans lequel ils sont particulièrement forts. De même, quand quelqu'un se met en chemin pour la quête de la réalisation de Dieu, tout ce qui doit être fait se trouve révélé à partir de son propre intérieur. C'est pour cela qu'on dit que Dieu brille de Lui-même. Il montre lui-même le chemin qui mène à Sa réalisation. Ce qui est nécessaire pour vous, c'est simplement de vous mettre au travail - de commencer vos études.Très souvent, vous niez que votre mental soit agité et qu'il vous est impossible de le stabiliser. Mais en fait, de par sa propre nature, le mental ne peut se reposer. C'est pour cela que je considère le mental comme un enfant. L'intelligence et le sens du 'je' (ahamkâra) sont les parents du mental - enfant. De même que le père et la mère influencent leur enfant qui ne veut pas travailler de différentes façons afin de le persuader d'apprendre à lire et à écrire, ainsi, grâce au discernement de votre sens du 'je' et de votre intelligence, vous devez concentrer votre mental. Ce travail doit être accompli avec patience et avec le zèle d'un esprit bien unifié. Sinon, il n'y aura pas de résultats. De même que quand vous désirez extraire de l'eau du sol, vous devez creuser patiemment à l'endroit choisi et ne pas piocher un peu par ici un peu par là, de même, afin de réaliser Dieu, vous devez pratiquer pendant longtemps avec une dévotion unifiée et une persévérance des plus grandes.Souvent, on entend dire, quel que soit le nombre de fautes que le plus grand des pécheurs puisse avoir commis, ils seront tous purifiés en prononçant le nom de Râm même une seule fois. Cela est tout à fait vrai, tout comme une seule étincelle de feu brûle plus d'objets que ce que l'homme ne pourra jamais accumuler. Que vous récitiez son nom ou que vous l'adoriez, quoi que vous fassiez pour réaliser Dieu, si vous l'effectuez avec une patience sans faille et une dévotion unifiée, vous trouverez le chemin de la paix durable.En nettoyant la forêt, vous obtenez un champ, vous n'avez pas besoin de créer un nouveau champ. Vous répétez souvent "je-je" (ahamkar) "je suis Lui" (soham), n'est-ce pas ? Savez-vous où cela mène ? C'est comme l'arbre et son ombre, si vous suivez l'ombre, vous arriverez à l'arbre. De même, en vous concentrant sur "aham", vous arriverez au "soham".‍

Tout est ancien

"Nous essayons de transcrire ce que Ma dit de notre mieux." En entendant ceci Mâ rit et dit : - Qu’est-ce que cela va vous apporter d’écrire tout cela ?Il y a tant de mahatmas qui ont écrit tellement de choses. Dieu vous donne des leçons d’un si grand nombre de manières différentes, n’est-ce pas suffisant ? Cela ne fera qu’un ouvrage de plus du même genre ; Qu’allez-vous écrire de nouveau ? Rien n’est nouveau, tout est ancien.En disant cela, elle se mit à rire comme une enfant….

Devenir simple et blanc

Q : Quel est le moyen de stabiliser le mental ? Ceux qui ne connaissent rien et n’ont pas de guru, quelle sâdhanâ doivent-ils choisir ? Comment comprendront-ils la sâdhanâ dont ils ont besoin? Mâ : Voyez-vous, de la même manière qu’on consacre de grands efforts à apprendre à lire et écrire à de tout petits enfants, et par la suite ils deviennent très instruits, de même il faut faire effort pour enseigner cet enfant qu’est le mental. Tout comme la nature du mental est l’instabilité, sa nature est également la stabilité. Il désire la paix autant que possible [ou “la paix réelle”, yathârtha shânti], à cause de cela, il ne la trouve pas dans aucun des objets du monde et il ne cesse de courir.En étant vide, tu peux devenir “blanc” (shveta), ou en te dissolvant à l’intérieur de tout, tu peux aussi devenir blanc. Cette couleur est la synthèse de toutes les autres et pourtant n’a pas de forme, elle est la non-forme des formes. Pour devenir blanc, il faut être droit et direct (sidha). Si tu t’efforces d’être blanc comme le lait à l’intérieur et à l’extérieur en t’appuyant sur la vérité et la simplicité, tu sera heureux, et tu rendras les autres heureux. Le signe le plus direct qu’on est devenu simple et blanc, c’est quand on est détaché. Engage-toi dans le monde en réduisant ton auto-suffisance à zéro, et tu verras comment tout concourra à te faire parvenir à la plénitude de la vacuité et rendra ton activité favorable où que tu sois, tes devoirs s’accompliront de façon idéale. En cette époque qui pousse au matérialisme et à la consommation, on doit particulièrement se servir du détachement sacré et de la simplicité. En réalité, la plénitude du détachement (tyaga) est un autre nom pour la plénitude de l’expérience (bhoga) sadhana

Mendiante

Quelqu'un dit : "Mâ, nous sommes tous des mendiants ! Nous mendions votre grâce."Mâ dit aussitôt :"... et je suis la mendiante des mendiantes, toujours à mendier votre envie, vos colères, vos jalousies, votre orgueil, votre égoïsme, pour que vous les déposiez enfin aux pieds des dieux de vos temples ! »

Désirs de jouissance

Alors qu'un fidèle se demandait s'il ne fallait pas d'abord satisfaire tous ses désirs avant d'être libre d'aller à Dieu, elle dit :Effectuez de plus en plus d'actions pour faire grandir un désir... celui de jouir du Réel ! Les désirs de jouissances plus ordinaires disparaîtront d'eux-mêmes. Si vous vous y adonnez encore, ce sera en tout cas dans un esprit de renonciation.Faites alterner jouissance et renoncement.Progressivement, en acceptant et en éloignant les plaisirs, le désir perdra son emprise.

Désirs
Cible du Sadhak

Une autre fois, comme je lui avais demandé : " Quelles sont les caractéristiques d'un sâdhaka ? "elle répondit : " Quand un pratiquant atteint un certain niveau de pureté mentale, il peut se comporter comme un enfant, ou devenir insensible aux stimuli du monde extérieur, telle une motte de terre inerte, ou violer les canons de la vie sociale, comme un malade mental, ou parfois être emporté par des éclairs d'émotions ou de pensées élevées et passer pour un saint. Mais à travers toutes ces expressions de son être, son objectif reste dirigé vers le centre de la cible. Si, à ce stade, il oublie son but final, il cessera de progresser.Mais si avec un effort intense il lutte sans cesse pour atteindre le but, toutes ses activités se focaliseront sur son objectif suprême. Vous vous apercevrez toujours que, bien qu'il semble une masse de matière inerte indifférente aux stimuli extérieurs, il est plein de gaité et de félicité dès qu'il retrouve la conscience physique. Peu à peu, tandis que son humeur joyeuse se calme au-dedans, ses relations avec les humains et les choses se remplissent, s'imbibent d'un esprit de joie, de bonheur qui le rend aimable, adorable aux yeux de tous. Sa vie intérieure et extérieure devient une expression de la Félicité suprême.Au stade suivant, le pratiquant atteint un niveau où même le concept d'existence universelle s'évanouit. Son mode de vie ne peut alors être expliqué par les normes habituelles de la raison humaine. Dans cet état, toutes les vibrations du corps-esprit sont suspendues et il y a toute probabilité que l'âme se détache de son assise mortelle. Mais s'il y a un résidu de samskâra puissant orienté vers le bien des êtres humains, il peut continuer à vivre pendant un certain temps. Pourtant, il demeure inchangé quelles que soient les circonstances de la vie, bien que nous croyions qu'il soit sujet au changement du seul fait qu'il soit encore incarné.La seule différence entre un tel pratiquant et un yogi qui abandonne son corps, c'est que ce dernier quitte son corps de sa propre volonté. Même au moment de sortir du physique, il garde présent à l'esprit qu'il a un corps et qu'il est en train de le quitter. Au contraire, celui qui abandonne son enveloppe physique en samâdhi absolu n'est ni conscient du corps individuel, ni d'aucun effort pour l'abandonner. Les samskara de la vie et de la mort cessent de fonctionner en lui et aussitôt qu'il a épuisé le karma des vies précédentes, son corps tombe naturellement. « ‍samadhi

Sadhak
Tant que vous luttez

Une visiteuse : Mâ, je désire la réalisation du Soi, et qui plus est rapidement. J'ai été en recherche depuis si longtemps et maintenant, les années s'accumulent.‍ Mâ : La réalisation du Soi n'est pas dans le temps.‍ Q : De toutes façons, avant que je meure, je dois l'atteindre ! S'il vous plaît, dites-moi comment. Mâ : Vous devez être immobile autant que possible et méditer dans la solitude. Au lieu de cela, vous vous êtes mis sur le dos tellement de travail qui vous oblige à donner votre attention aux affaires du monde ! Q : Mais je ne veux pas me retirer du monde. Pourquoi ne puis-je pas avoir la Réalisation ici et maintenant, au milieu de mes activités du monde ? (Shrî Mâ hocha la tête) Mâ : Cela ne peut pas être. Considérez cela sous cet angle : quand vous souhaitez écrire une lettre, vous ne le faites pas en public. Vous prenez votre stylo et votre papier et vous asseyez toute seule. Une fois écrite, vous pouvez la lire aux autres. Une fois que le Soi est réalisé, la question de vivre dans le monde ou en solitude ne se pose pas. Mais tant que vous luttez pour cela, vous devez vivre à l’écart.

Réalisation
Désespéré ?

Q : Parfois, je suis désespéré parce que je ne semble pas capable de réussir.‍ Mâ : Vous êtes désespéré quand vous avez des désirs et qu’ils restent insatisfaits. Mais quand on aspire à Dieu pour Lui-même, comment est-il possible d’être désespéré ?

Désirs