Le Chemin

Satsang
par thèmes

Q : Pourquoi devons-nous fixer notre attention tout au long du chemin ?

: L'attention aigüe est Lui et aussi le "pourquoi".

La Saturée de joie
जय माँ

Un jour, un jeune homme moderne très audacieux osa dire carrément à Shrî Mâ que la félicité pourrait être aisément expérimentée en prenant des drogues appropriées, aussi pourquoi devrions-nous aller vers autant d’austérité (tapasya) ?

Shrî Mâ répliqua :
Oui, mais ces expériences sont passagères et non parfaites. Elles ont des répercussions déplaisantes.
La félicité, selon les Ecritures, ne peut pas être provoquée artificiellement parce qu’elle n’est pas liée au physique ou au mental, ni même au niveau intellectuel. En effet, on ne peut rien faire pour nous y amener. On peut seulement se préparer et attendre cet évènement comme une réalisation.
Ce n’est pas un état d’âme, mais on devient la nature même de la félicité.

Shrî Mâ était connue en général pour éviter la terminologie moderne concernant les états élevés de conscience.
Je l’entendis une fois dire avec emphase
:
Parler de l’expansion de la conscience sans référence à la foi et à la dévotion est pure indulgence euphorique (vilasa).
Si vous laissez Dieu en dehors de vos intérêts dans la vie, alors vous vous désengagez du chemin qui mène à la paix absolue.

Jay Mâ
जय माँ

Netaji : Vous dites que la véritable Nature est la même pour tous, mais la Gîtâ ne dit-elle pas : shreyân sva-dharmah vigunah/ para-dharmât svanushthitât/ sva-dharme nidha-nam shreyah/ para-dharma bhayâvahah ("Il est préférable de suivre sa propre loi, même médiocre, que celle d'autrui même parfaite. Il est mieux de périr en agissant selon son dharma ; suivre celui d'autrui est dangereux.") [Chant III, verset 35] ?

: En vérité, qu'est le svadharma ?
Le dharma de votre véritable Nature (svabhâva) est votre svadharma.
La sâdhanâ s'accomplit afin de remplir son propre svadharma (le devoir, le dharma propre à l'individu).
L'effort pour obtenir votre "véritable richesse", svadhâna, est appelé sâdhanâ.

Les mots de la Gîtâ sont très justes, bien entendu.
Réaliser le dharma de son propre svabhâva, de sa propre nature, est le devoir de tout être humain.

(Satsang rapporté de In association with Sri Ma Anandamayi)

Retrouver la joie
जय माँ

Q : Est-il nécessaire de suivre les règles de séparation en ce qui concerne les repas ?
Est-ce que cela n'aggrave pas la bigoterie ?

: Pour un sâdhaka, des règles sont nécessaires.
Son aura est affectée par la proximité de personnes d'un type différent.
Souvenez-vous du bloc opératoire : quels efforts ne fait-on pas pour prévenir les infections !
Néanmoins, si le sâdhaka est parvenu à "l'immunité", et s'il déborde de Shaktî divine, il peut choisir de faire comme il le souhaite.

Jay Mâ
जय माँ

Q : Quel est le chemin le plus facile pour aller à Dieu ?

: Les larmes !

Q : Et si les larmes ne viennent pas ?

: Alors, passez du temps avec ceux qui versent des larmes par amour, par dévotion.

Q : J'ai fait cela pendant des années, sans constater en moi d'amélioration !

: Votre présence ici, vos question, sont des larmes. Poursuivez avec persévérance votre quête de Dieu.
Ne dites pas que vous n'avez rien retiré de ces années où vous vous joignez à d'autres dévots (satsang).
Sans elles, vous ne seriez pas là maintenant.

La Saturée de joie
जय माँ

"Je suis Votre dévot, du point de vue du corps.
Du point de vue de l'
ego, je suis une partie de Vous.
Et du point de vue du
Soi, je suis Vous."
Prière d'Hanuman faite à Rama

Les thèmes sont répartis ici — plus ou moins arbitrairement — en trois catégories "Corps-Ego-Soi" : C'est avant tout pour permettre un accès rapide.
Je ne bouge pas

Question : Qu'êtes-vous en réalité ?Réponse : Comment une telle question peut-elle surgir dans votre cœur ? La vision des dieux et des déesses apparaît en fonction de la disposition héréditaire de chacun. Je suis ce que j'étais et ce que je serai ; je suis tout ce que vous concevez, pensez ou dites. Mais, plus précisément, ce corps n'est pas né pour récolter les fruits du karma passé. Pourquoi ne pas considérer que ce corps est l'incarnation matérielle de toutes vos pensées et idées ? Vous l'avez tous voulu et vous l'avez maintenant. Alors, jouez avec cette poupée pendant un petit moment. Il serait vain de poser d'autres questions à ce sujet.

Dispersion ?

Q : Comment se fait-il que la multiplicité ait pu se disperser à partir du Un ? Mâ : Disperser ? Mais le Un est là ! Q : N'est-ce qu'un jeu d'apparence ? Mâ : Votre question détient la réponse.

Mâ entend

Q : (...) Mâ : Vous vous demandez si les pensées de chacun atteignent ce corps : Oui, oui, oui !

Le sens de Pranâma

Des femmes s'approchent de Mâtâji pour la saluer.Mâ reste silencieuse. Après leur départ, elle dit : Voyez, est-il possible de saluer d'une manière juste ? Quel est le sens de ces pranâma ?Bien, c'est comme déverser de l'eau d'un pot à l'extérieur. Si le pot est tourné à l'envers, toute l'eau se déverse.De la même manière, une véritable salutation (pranâma) consiste à abandonner tout son contenu émotionnel aux pieds de ce que vous saluez.Ne dites-vous pas que notre tête est le siège de toutes nos pensées et émotions ? Mais quand on s'incline très bas, rien n'est donné vraiment.C'est comme remuer un poudrier : un peu de poudre tombe par les trous, non pas toute la poudre.Aussi, tant que le pot à eau n'est pas vidé, le Divin ne pourra le remplir.‍(Satsang rapporté dans In association with Sri Ma Anandamayi) pranam

Formes et Sans-forme

Panikkar : Quand il n'y a que le Un seulement, pourquoi y a-t-il tant de religions différentes dans le monde ? Qu'avez-vous à dire à propos de ceux qui insistent que seulement une religion est la bonne ? Mâ : Parce qu'Il est infini, il y a une infinité de conceptions de Lui, et une infinité de variété de chemins qui mènent à Lui. Il est tout, quelque soit le type de croyances ou d'incroyances comme dans le cas des athées. La croyance dans l'incroyance est aussi une croyance. Cela signifie que vous acceptez la croyance quand vous ne croyez pas. Il est dans toutes les formes et il est le Sans forme. Panikkar : De ce que vous avez dit je déduis que vous considérez que le Sans forme (Nirguna) est plus proche de la Vérité que Dieu avec forme (Saguna) ? Mâ : Est-ce que la glace est autre chose que de l'eau ? Saguna est autant Lui que nirguna. Dire qu'il y a seulement un Atma et que toutes les formes sont des illusions impliquerait que le Sans-forme est plus proche de la vérité que la forme ; mais je dis que chaque forme et le Sans-forme également sont Lui et Lui seul.

Un tas de croyances

Pandit Vaidyanath dit : Mâ, nous croyons en la réincarnation selon les lois karmiques. Mâ : En effet, il en est ainsi. Q : Mais les chrétiens croient en une seule naissance. Après la mort, ils vont attendre le Jour du Jugement quand Dieu décidera de leur destinée.Mâ : Oui, c’est la vérité.(Chacun se mit à rire en entendant Mâ souscrire à deux points de vues apparemment aussi opposés.) Mais Mâ ajouta : Mâ : Bholanâth avait l’habitude de m’appeler la reine de la Cour d’Appel (Appealeshwarî), parce que j’ai toujours l’air d’être d’accord avec tout le monde. Le fait est que je vois clairement un rapport entre ces affirmations qui, prises singulièrement, mènent à la totalité ou à l’infinité. Que faut-il là-dedans rejeter et que faut-il accepter ? Les croyances appartiennent au domaine de l’esprit. L’esprit est modelé et déterminé par préférences inconscientes (samskâras). La tendance naturelle à aller vers un tas de croyances vient de préférences engrammées qui nous sont parfois inconnues. Tout ce que je vois c’est que si quelqu’un exprime une croyance et qu’il est convaincu que ce en quoi il croit est vrai, eh bien si tel est son point de vue, c’est vrai !

Savoir ce qui est le mieux

Pierre Trudeau : Le progrès est-il possible ? Mâ : Oui, toujours. Avec des efforts, vous pouvez accomplir une expérience de vérité directe, tangible et réelle. Tout comme un étudiant peut atteindre un stade de connaissance qui n’était pas à sa portée au début, un être humain peut acquérir un degré de conscience qui est convenable pour son état de créature.‍ Q : Est-ce qu’on peut prétendre à ces acquis tout de suite, ou après de longs efforts ?‍ Mâ : Les deux. Quand vous grattez répétitivement une allumette, le flamboiement se produit toujours de façon subite, il peut arriver après beaucoup d’efforts, ou bien du premier coup. Dans la création de Dieu tout est possible.‍ Q : Comment un homme peut-il savoir si ce qu’il est en train de faire est la meilleure chose à faire ? S’il est vrai avec lui-même ou pas ? Mâ : Cette question se réfère-t-elle aux choses de ce monde ou bien de l’autre ?‍ Q : Selon moi, les deux ne sont pas séparés. Je peux comprendre l’autre seulement par rapport à ce monde-ci. Mâ : Ce sont les phases, ou les niveaux de la compréhension. L’étudiant au stade le plus bas a des potentialités, mais il ne peut pas s’attendre à être à la portée des leçons de niveau supérieur. Le voile de l’inconscient ou de l’ignorance est repoussé de temps en temps. L’homme peut agir selon son meilleur degré de connaissance d’une situation, mais ses efforts sont relatifs et non absolus. C’est pour cette raison, voyez-vous, que vous faites toutes sortes d’efforts mais que le résultat ne vous donne pas satisfaction. Il est impossible pour les êtres humains de savoir ce qui est le mieux. Ce que vous disiez au sujet de la non-différenciation entre les deux mondes est très juste. Ce monde-ci est dominé par le mental et par conséquent il crée des divisions. Le mental fonctionne dans le domaine de la créativité, du rendement, du meilleur train de vie, etc… Le mental mesure. Nous sommes définis par notre sens des valeurs. Le mental établit des normes. L’Incommensurable est parfait tel qu’il est. Cette réalisation commence à poindre du moment que le mental est dissout. La réalisation quelle qu’elle soit, est Cela seulement. C’est seulement ce que Cela doit être et pas autrement. C’est vrai. Cependant, à moins que l’on n’obtienne cette vision englobante de la totalité, on ne doit pas renoncer à ses plus gros efforts pour faire ce que l’on pense être la meilleure chose.

Comment chercher ?

Q : Où trouver le guru ? Mâ : Cherchez en vous-mêmes. Q: Comment chercher ? Mâ : Si vous avez perdu votre enfant, comment le cherchez-vous ?

Quel message ?

Q : Quel est votre message au monde ? Mâ : Quel message peut donner la personne qui n'a rien accompli, rien appris !

Les portes du dedans

On lui dit :"Quelquefois une personne expérimente des états extraordinaires sans qu'elle ait aucune discipline spirituelle, comme pour un enfant."Elle répondit :"Cela peut arriver à la suite d'un choc. Quelquefois les portes du dedans s'ouvrent ainsi toutes grandes, et tout s'éclaire. Cette ouverture peut être permanente ou temporaire. Si elle demeure, c'est une occasion remarquable de réussir sa vie. »

Par l'adversité

Q : Mataji, Madame Desjardins souhaite savoir ce que vous voulez dire par « vipad diya tini vipad haran karen », par l'adversité Il détruit l'adversité. Mâ : Puisque vous dites cela, parlez-nous d'abord des sens possibles que vous avez présents à l'esprit. Denise D : Etre un individu signifie en soi souffrance puisque cela veut dire lien, séparation du Un ; mais plongé qu'il est dans les plaisirs du monde, l'individu n'est pas conscient de sa souffrance. Ainsi donc, Dieu envoie les chagrins et l'adversité pour qu'on puisse s'éveiller et réaliser le fait de sa misère innée. Mâ : En effet, vous voyez que le bonheur de ce monde ne dure pas et vous vous mettez donc à chercher un bonheur qui dure. Quel autre signification voyez-vous ? Denise D : Cela veut aussi dire qu'il envoie des problèmes pour éviter une grande catastrophe. Mâ : Oui, il apparaît parfois qu'une grande catastrophe est karmiquement inévitable mais elle est évitée ou atténuée par une plus petite. Le fait est aussi qu'on doit endurer les souffrances dues à son karma, mais une fois que c'est passé, on en est débarrassé. De cette façon aussi, la souffrance est utile. D'autre part, si survient une grande difficulté, on est obligé de se tourner vers Dieu puisqu'on se sent complètement incapable d'y faire face. Dans de telles circonstances, même si quelqu'un a des doutes sur l'existence de Dieu, il va se mettre à Le prier

Plongez !

Une femme : C'est difficile pour moi de me donner à la méditation ou a la récitation du Nom (nama japa).A peine je suis assise, une douzaine de choses adviennent qui requièrent toute mon attention ! Mâ : (avec un sourire compréhensif) Si vous êtes au bord de l'océan, prête à vous plonger dans les vagues, attendez-vous que la marée se retire pour y aller ?

Le meilleur chemin

Mâ : Le professeur ne peut vous enseigner que si vous avez la capacité d'apprendre.Bien sûr, il peut vous aider mais vous devez être capable de répondre, vous devez avoir en vous la capacité de saisir ce qu'il enseigne.Question : Quel est le meilleur chemin vers la connaissance de soi ?Réponse : Tous les chemins sont bons. Cela dépend des samskaras d'un homme, de son conditionnement, des tendances qu'il a apportées avec lui lors de ses naissances précédentes. De même que l'on peut se rendre au même endroit en avion, en train, en voiture ou à vélo, de même différentes lignes d'approche conviennent à différents types de personnes.Mais le meilleur chemin est celui que le Guru indique.Question : S'il n'y a qu'Un, pourquoi y a-t-il tant de religions différentes dans le monde ?Réponse : Parce qu'Il est infini, il existe une variété infinie de conceptions de Lui et une variété infinie de chemins vers Lui. Il est tout, toute sorte de croyance et aussi l'incrédulité de l'athée. Votre croyance en l'incrédulité est aussi une croyance. Lorsque vous parlez d'incrédulité, cela implique que vous admettez la croyance. Il est dans toutes les formes et pourtant Il est sans forme.Question : D'après ce que vous avez dit, j'en déduis que vous considérez que l'informe est plus proche de la Vérité que le Dieu avec une forme ?Réponse : La glace est-elle autre chose que de l'eau ? La forme est tout autant le Soi que le sans forme. Dire qu'il n'y a qu'un seul Soi et que toutes les formes sont des illusions impliquerait que l'informe est plus proche de la Vérité que le Dieu-avec-forme. Mais ce corps déclare que toute forme et l'informe sont Lui et Lui seul.‍

La vraie nature de Mâ

Question : Mâ, êtes-vous du Nord ou du Sud de l'Inde ? Quel est votre état d'élection, est-ce le Bengale, le Gujarat ou l'Uttar Pradesh ? A quel culte vous rattachez-vous ? Au Vishnouisme ou au Shivaïsme ?Mâ : Je n'appartiens à aucune région, ni à aucun état particulier. Je ne relève d'aucune caste ni d'aucun culte spécifique. Mais, en fonction de votre imagination, je semble être ce que vous voulez que je sois.Baba Prakashânanda : Mâ dit qu'elle n'a aucune qualité particulière et qu'elle n'est limitée par aucun attribut tels que ceux de nationalité, de caste, de culte, etc... La vraie nature de Mâ, c'est le Brahman omniprésent, l'Absolu. Si le disciple croit en cela avec une foi ferme, alors seulement sa pratique spirituelle sera couronnée de succès. S’il considère Mâ comme un individu particulier appartenant à une caste et un culte particuliers, alors ses pratiques spirituelles ne donneront pas leur fruit. C'est pour cela que Mâ a dit : "Je vous apparais en fonction de ce que vous m'attribuez, mais, en vérité, je ne suis concernée par aucun de ces attributs." Les disciples doivent se souvenir de cet enseignement s'ils veulent progresser.

Connu et Inconnu

Q : On dit que le Brahman est l'Inconnu.Alors pourquoi faire tant d'efforts pour essayer de le connaître ? Mâ : Si vous deviez décrire cette fleur, vous diriez par exemple qu'elle est rose, mais jamais vous ne pourriez la qualifier complètement.Ainsi, chaque chose, chaque être, est à la fois connu et inconnu, manifesté et non-manifesté ; en même temps.C'est ainsi !

Appartenant à la Mère

Mâ : Celui qui cherche Dieu ne doit pas critiquer ou dire du mal des autres. Si vous voyez quelqu'un, n'essayer pas de l'étiqueter "bon" ou "mauvais". Sinon, votre attrait pour Dieu en sera diminué et vous aurez la tentation de vous auto-glorifier. Mieux vaut regarder en dedans de soi-même. Q : Comment puis-je me débarrasser du sens de 'moi' et de 'mien' ?Mâ : Effacez ce 'a' au début de 'amar' (mien), ce qui restera 'mar' signifie 'appartenant à la Mère, de la Mère'...Les cinq organes d'actions et les cinq sens peuvent faire leur travail, mais restez fixés sur le nom ; à ce moment-là, votre ego s'atténuera progressivement. Quand vous sentez que le mantra commence à se réciter spontanément à l'intérieur, cela veut dire également que l'ego diminue. Q : Ma, vous avez atteint le sommet de la sadhana avez-vous vraiment besoin d'observer toutes ses règles qui sont si strictes. Mâ : Il faut bien que je demeure en ce monde ; le contrôle de soi est nécessaire pour que l'ego ne prenne pas le dessus. ‍(Ma veut donner l'exemple aux autres, car en tant que sage elle est prise comme une référence). sâdhanâ

Surmonter la colère

Q : Comment surmonter la colère ? Mâ : Buvez un verre d'eau froide et regardez-vous dans un miroir...

Sans Guru ?

Q : Est-il nécessaire de s'en remettre à un guru ? Mâ : C'est vrai, on peut se suffire à soi-même. Mais si un guide donne la direction, ça aide !

Désirs de jouissance

Alors qu'un fidèle se demandait s'il ne fallait pas d'abord satisfaire tous ses désirs avant d'être libre d'aller à Dieu, elle dit :Effectuez de plus en plus d'actions pour faire grandir un désir... celui de jouir du Réel ! Les désirs de jouissances plus ordinaires disparaîtront d'eux-mêmes. Si vous vous y adonnez encore, ce sera en tout cas dans un esprit de renonciation.Faites alterner jouissance et renoncement.Progressivement, en acceptant et en éloignant les plaisirs, le désir perdra son emprise.

Relation Guru-disciple

Question : Jusqu'à aujourd'hui, j'ai cherché un guru sans être à même de le trouver. Finalement, je suis venu à cette semaine de méditation et, à présent, j'ai développé une foi totale en Vous. Voulez-vous, s'il vous plaît, m'accepter comme disciple ?Mâ : Le disciple qui accepte un guru, le guru qui accepte un disciple, ces deux personnes ne sont rien d'autre que Mâ...Je n'ai aucun désir de disciples ni ne souhaite devenir le guru de quiconque. La relation guru-disciple ne peut s'établir que spontanément. Mais si vous acceptez Dieu comme guru, alors quoi que vous cherchiez, tout prendra place naturellement. Un swâmi : Mâ, pourquoi ne l'acceptez-vous pas explicitement comme disciple ?Mâ : Je n'ai aucune idée de ce qu'est un guru. Laissons donc la volonté de Dieu s'accomplir. N'êtes-vous pas vous-même Dieu ? Et qui ne l'est pas ? Et où n'est-il pas ? Tout arrive à cause de sa Lîlâ (jeu cosmique). lila

Conférer le pouvoir

Question : Qui a la capacité de conférer le pouvoir et qui le reçoit ?Réponse : Celui qui peut libérer quelqu'un du cycle incessant de la naissance et de la mort est en effet un gourou ; c'est lui qui détient l'autorité pour conférer le pouvoir. De même qu'un enfant ne peut engendrer avant de devenir un jeune homme, il y a un stade où l'on devient un réceptacle et où, au bon moment, le Guru lui transmet le pouvoir.Question : Le pouvoir peut-il être conféré quelle que soit la nature du réceptacle ?Réponse : Il peut modeler le réceptacle.Question : Ainsi, si le réceptacle n'est pas prêt, le Guru refuse-t-il le pouvoir.Réponse : Non, quand une inondation arrive, elle emporte tout le monde avec elle.Question : Quel est le moyen d'entrer dans la marée ?Réponse : Poser cette question avec un empressement désespéré.Question : Comment susciter une telle ardeur ?Réponse : En gardant le satsang pendant une longue période. Là où est détruit ce qui est voué à la destruction, là se révèle le Bien-aimé. Pour ceux qui ont reçu l'initiation, il convient de consacrer un tel temps à la répétition de leur mantra et à la méditation - ce n'est qu'alors que l'éveil aura lieu.‍

Se focaliser

Q :Pourquoi doit-on avoir le regard focalisé quand on suit le Chemin ? Mâ : Le regard, c’est Lui et le ‘pourquoi’, c’est aussi Lui. Tout ce qui est révélé ou caché où que ce soit et de quelque manière que ce soit est ‘Toi’, est ‘Je’. La négation, tout comme l’affirmation, est également ‘Tu’ –le Un.

Tester le guru ?

Q - Ma, j'ai entendu dire qu'il est nécessaire de tester le Guru et que le disciple doit également être testé par le Guru. Mâ - (Mâ répliqua avant même que la question ne soit complètement énoncée) Savez-vous de quoi il s'agit ? Il s'agit de la façon dont le gendre est mis en examen avant de lui donner la fille en mariage. Une fois le mariage célébré, on n'eût plus supposé demander de question. Si le Guru ne se manifeste pas lui-même, comment le disciple le comprendra-t-il ?

Le vrai Namaskar

Question : Il est dit qu'une personne qui étudierait les Shastras (Ecritures), même avec une très grande foi, n'arriverait pas à la Libération sans la grâce de Dieu. Est-ce vrai ?Mâ : Cela veut seulement dire que celui qui étudie sans s'abandonner à Dieu ne peut pas obtenir de résultats spirituels. C'est seulement en renonçant à son moi que l'Homme peut gagner la Libération. Il lui faut donc faire le namaskar à Dieu. Voilà ce que je peux dire du point de vue de la pratique de la voie (sadhana). En ce qui concerne le point de vue des Ecritures, je laisse la parole à Baba Prakashânanda.Swâmi Prakashânanda : Mâ a expliqué le sens du mot "namaskar" de manière parfaite même du point de vue des Shastras, car où il y a mental, il doit y avoir samsara et il faut donc abandonner ce mental à Dieu pour en être libéré. Quand le mental est abandonné aux pieds du Seigneur, ce mental lui-même devient Dieu. Quand on a complètement renoncé à son mental, il n'y a plus de mental, il ne reste que Dieu. C'est pourquoi il est dit qu'en faisant simplement namaskar, on est lavé de tous ses péchés.Et c'est aussi pourquoi le namaskar est encore appelé pranam (abandonner son ego aux pieds du Seigneur).Voilà pourquoi il est dit dans le Ramayana que seul le pranam à Rama permet d'atteindre la Libération et non pas la simple étude des Shastras (Ecritures).Quand on pratique le japa d'un nom de Dieu avec concentration, alors ce nom devient le nom de son propre Soi. Et quand le disciple dit : "Je m'abandonne à Dieu", il perd son ego et s'établit dans le Soi. C'est pourquoi il faut pratiquer le namaskar à Dieu.Mâ : Excellent commentaire, Baba ! C'est là le vrai namaskar. Quand on pratique ainsi le namaskar, il faut observer qui salue et qui est salué. On arrive alors à réaliser que seul le Soi est. Question : Mais puisqu'un seul namaskar suffit à détruire tous les péchés, pourquoi devrions-nous en faire encore et encore ? Mâ : Le premier namaskar doit être fait pour la purification du mental ; et ensuite les autres pour devenir Un avec Dieu. sâdhanâ

Le pouvoir du Guru

Question : Comment la réalisation du Soi s'effectue-t-elle ? Réponse : En recevant et en conservant le pouvoir du Guru. Ce qui est déjà en vous se révèle. Une personne dont le cerveau n'est pas clair ne peut être enseignée. De la même manière, le pouvoir intérieur de connaître son Soi est réalisé en s'engageant dans la sadhana. C'est comme une connexion électrique. S'il n'était pas en vous, vous ne pourriez pas le découvrir. Tout comme certaines personnes - mais pas toutes - possèdent le don d'écrire de la poésie ou de s'exprimer oralement, etc. Si c'est le destin de quelqu'un, les écailles tomberont de ses yeux, le voile tombera. Cela se produit tout seul, un autre ne peut pas donner la réalisation ; il faut devenir propriétaire de sa propre connaissance intérieure. Chacun est né avec ses tendances et ses talents innés. De même que l'on peut acquérir des connaissances matérielles, on peut aussi connaître la réalité en devenant propriétaire de son pouvoir intérieur - et c'est alors qu'il y a l'éveil. Le pouvoir du Guru est conféré aux disciples, mais seul un parmi des millions est capable de le détenir. Le mantra a un pouvoir propre et sa répétition ne sera pas vaine, mais le pouvoir du Guru n'est pas conféré à tous.

Qui êtes vous ?

Question d’un sadhou : Mâ, est-ce que nous devons suivre le système des castes ? Mâ : Les gens se comportent selon ce qu'ils préfèrent : qu'en pensez-vous ? Le sadhou : Je pense qu'on doit observer les règles. Mâ : A ce moment-là, il est juste pour vous d'en faire ainsi. Le sadhou : Je me déplace avec des ascètes, ils n'observent aucune règle, cela me pose problème.Mâ : Qui êtes-vous ? Le sadhou : Je suis un brahmachâri. Mâ : Alors, vous devez suivre les règles et les coutumes liées à votre état. Maintenez votre propre individualité. Laissez les autres ascètes faire comme ils veulent.

Pauvres et nécessiteux

Question : Certains disent : "Il faut servir les pauvres et les nécessiteux avec dévotion pour obtenir la libération." Voilà ce que j'ai entendu de mes aînés. Mais, j'ai aussi entendu des mahâtmas dire qu'il fallait pratiquer une ascèse (sadhana) pour obtenir la Libération.De ces deux chemins, quel est le meilleur ? Quel est celui que vous me recommandez ?Mâ : Quel est celui que vous préférez ? C'est votre inclination qui devrait déterminer votre choix. Mais, puisque vous me posez la question, suivez donc les deux méthodes !Autre interlocuteur : En supposant que quelqu'un ne soit en mesure de suivre aucune de ces deux méthodes, laquelle conseilleriez-vous en troisième lieu ?Mâ : Puisque la première personne qui m'a posé cette question a parlé de ces deux voies, cela signifie qu'elle peut au moins suivre l'une d'elles.Ceci dit, à propos de la première voie, rappelez-vous que, jusqu'à ce qu'on ait réalisé le Soi, on est toujours pauvre et nécessiteux... sâdhanâ

Le stade de la Grâce

Au cours d’un satsang, Nirod Babu pose une question à Mâ. Nirod Babu : Mâ, pouvez-vous me dire ce qu’est la Grâce ? Mâ : « La Grâce est la récompense obtenue pour des actes exceptionnels qui ont eu lieu dans une vie précédente. Les bonnes actions que vous avez accomplies dans une vie antérieure vous reviennent sous forme de Grâce. » Nirod Babu : Une récompense pour mes actions ? J’y ai donc droit ! Ce sont mes gages en quelque sorte ?Mâ : Vous y avez droit, sans aucun doute. Mais vous n’en êtes pas conscient alors vous considérez cela comme la Grâce. En outre, au cours de la sâdhanâ, le chercheur parvient à un certain stade à partir du moment où tout lui apparaît comme étant la Grâce. Comme si tout ce qui advient sur cette terre était dû à la Grâce du Divin. Cela est alors totalement libéré de la relation sadhya-sâdhanâ (« accomplissant » et objet de l’accomplissement). C’est le stade de la Grâce. Le stade supérieur transcende la Grâce. Il ne reste plus qu’une seule Existence. Qui manifestera la Grâce et à qui ? sadhana

Homme et Femme

Q : Quel rôle spécifique peut jouer la femme? Mâ : Une femme est avant tout une mère et son devoir est donc de servir les autres en les considérant comme ses propres enfants. Et puis, comme vous êtes en même temps fille, épouse et mère, il est donc important de prendre conscience que les trois ne font qu’un. Mais en chaque femme il y a un homme et en chaque homme une femme. Le devoir de la femme est donc aussi de trouver l’homme en elle. Q : Quel est le rôle spécifique de l’homme? Mâ : L’homme est le reflet du Suprême, l’Un qui soutient l’Univers. La vraie virilité est la divinité. Et puis il y a l’Atman, qui transcende l’homme et la femme. Chacun doit découvrir cet Atman en lui-même. Chaque être humain a le devoir d’épanouir à la fois l’homme et la femme qui se trouvent potentiellement en lui, et de réaliser l’Atman qui le transcende tous les deux.‍

Hatha yoga

Question : Quels sont les avantages que l'on peut tirer du hatha yoga - et quels sont ses inconvénients ?Réponse : Que signifie "hatha" ?Faire quelque chose par la force. "Être" est une chose et "faire" en est une autre. Quand il y a "être", il y aura la manifestation de ce qui doit être manifesté, grâce au prana qui fonctionne dans un centre particulier du corps.Mais si le hatha yoga est pratiqué comme un simple exercice de gymnastique physique, l'esprit ne sera pas transformé le moins du monde.L'exercice physique améliore la forme du corps. On entend assez souvent parler de cas où l'abandon de la pratique des postures yogiques (asanas) a entraîné des troubles physiques. Tout comme le corps s'affaiblit par manque de nourriture adéquate, l'esprit a besoin d'une nourriture appropriée. Lorsque l'esprit reçoit une nourriture appropriée, l'homme se dirige vers Dieu, alors qu'en s'occupant du corps, il ne fait qu'accroître sa mondanité. La simple gymnastique est une nourriture pour le corps. Lorsque la forme physique résultant du hatha yoga est utilisée comme une aide à l'effort spirituel, elle n'est pas gaspillée.Sinon, ce n'est pas du yoga mais du bhoga, de la jouissance.Dans l'être sans effort se trouve le chemin vers l'infini. Si le hatha yoga ne vise pas l'Éternel, il n'est rien de plus qu'une gymnastique. Si, dans le cours normal de la pratique, on ne ressent pas Son contact, le yoga n'a servi à rien.On rencontre des personnes qui, en s'adonnant à toutes sortes d'exercices yogiques comme le neti, le dhauti et autres, sont tombées gravement malades.Un professeur compétent, qui comprend chaque changement dans le mouvement du prana du disciple, l'accélère ou le retient en conséquence - tout comme un timonier dirige un bateau en gardant le gouvernail fermement sous contrôle en permanence. Sans une telle direction, le hatha yoga n'est pas bénéfique.Celui qui veut être un guide doit avoir une connaissance directe de tout ce qui peut se produire à n'importe quel stade, doit le voir avec la parfaite acuité de la perception directe. Car n'est-il pas le médecin sur le chemin du Suprême ? Sans l'aide d'un tel médecin, on peut craindre de se blesser.Tout devient lisse une fois que la bénédiction de Son toucher a été ressentie. Par conséquent, il est préjudiciable de ne pas faire l'expérience de ce "toucher". Il faut entrer dans le rythme de sa vraie nature. Sa révélation, telle un éclair, nous attirera vers elle instantanément, irrésistiblement ; il arrive un moment où aucune autre action n'est nécessaire. Tant que ce contact n'est pas établi, consacrez à Dieu toutes les inclinations ou désinclinations que vous pouvez avoir - consacrez-vous au service, à la méditation, à la contemplation, à tout ce qui est de ce genre.‍‍

La foi est influencée

Q : Que dire ? Je n'ai pas de foi dans les questions spirituelles ! Mâ : Où le "non" se trouve, le "oui " est là aussi potentiellement. Qui peut affirmer être au-delà de la négation et de l'affirmation ? Avoir une foi est impératif, la croyance d'une personne est grandement influencé par son environnement ; c'est pourquoi, choisissez la compagnie de personnes saintes et sages. Croire signifie croire en son propre Soi ; ne pas croire signifie confondre par erreur le non-Soi avec le Soi.

Dirigé vers le fruit

(Sur le samyam ; la discipline complètement rassemblée et concentrée) Q : (...) j'ai aussi essayé de mettre en pratique les conseils. Mais il n'y a pas eu de résultats. D'autre part, il s'est avéré que toutes sortes de problèmes se sont intensifiés en ce jour particulier de samyam. Il n'y a pas d'expérience et de sentiments spirituels qui soient apparus. Au vu de tout cela, il me vient à l'esprit qu'il n'y a pas besoin de tout ce travail. Quand le moment viendra, tout surviendra automatiquement.Mâ : Je dirais que tu n'as rien fait concrètement de ton voeu de samyam. En effet, ton attention a toujours été dirigée vers le fruit. Si tu désires un résultat immédiat, qui te tombe dans la main comme cela, on peut considérer qu'effectuer un travail particulier, ou non, revient presque à la même chose. Tu ne veux pas te mettre en peine pour des sujets spirituels, mais tu ne recules jamais quand tu essaies d'obtenir une bonne réputation ou une reconnaissance sociale.Q : Dans ces domaines non plus, je ne fais pas grand-chose !Mâ : Cela non plus ne traduit pas un état élevé. Il n'y a pas d'efforts - pas d'enthousiasme vers quoi que ce soit, c'est de l'inertie ! Est-ce qu'il est bon de rester dans un tel état d'inertie ? Ce que l'on effectue pour le progrès spirituel doit être effectué avec un sens de ce qui est juste à faire. On ne doit pas penser à propos du résultat. Mais tiens pour sûr qu'il y aura certainement un résultat si un travail réel est effectué. En ajoutant même un centime après un autre, on arrivera à une roupie. Chaque action a son résultat. Pourquoi se limiter d'ailleurs au domaine de l'action ? Dans le domaine des sens aussi, voir quelque chose, toucher quelque chose — tout a une influence qui lui est propre. C'est à cause de tout ceci que ressort la question du satsang et de la bonne influence d'un endroit particulier. C'est à cause de cela aussi qu'un sâdhaka ne permet pas que son âsana, ses vêtements ou son lit etc. soient touchés par qui que ce soit. Les qualités de ce que nous mangeons et de ce que nous pensons nous pénètrent, et ces choses nous transforment également.‍ sadhaka. Nous avons dit aussi auparavant que ce qu'on voit dans ce monde, si nous le faisons du seul point de vue du bonheur et de la peine, ne fera qu'augmenter le sens de servitude en nous. Si, en percevant les arbres, les montagnes, les fleurs etc. nous pensons : « Oh, comme tout cela est beau ! », les qualités de ces objets nous pénétreront et conséquemment, de plus en plus de sentiments nouveaux seront engendrés en nous. Mais, tout en percevant ces objets, si nous sommes capables de les accepter comme des formes différentes du divin, si nous sommes capables de considérer que le divin lui-même réside dans la forme de ces belles fleurs ou de ces beaux fruits, etc., c'est alors seulement que nous développerons des pensées pures. Ainsi, on ne doit rien voir ni faire avec une envie profonde pour les plaisirs du monde. Tant que vous n'êtes pas à l'abri des sentiments qui sont engendrés par de tels désirs, on ne peut pas même parler de salut. Bien sûr, par la grâce de Dieu, la racine de tous les désirs peut être détruite en un seul instant. Néanmoins, il s'agit d'un sujet différent. On doit plutôt avancer sur le chemin du développement progressif. De ce point de vue, il faut entretenir des sentiments purs à travers la répétition du Nom, le japa, et la méditation en fonction de son niveau.On ne doit pas se décourager en voyant qu'il n'y a pas de résultats rapides alors qu'on s'évertue à faire certains efforts sur ce chemin. Les samskâras, les empreintes du passé accumulées à travers de nombreuses vies ont créé à l'intérieur des masses de déchets. Tant qu'ils ne sont pas dégagés complètement, il n'y a pas d'espoir pour développer des sentiments divins. Cependant, on voit que même après un effort de quelques jours, certains peuvent réaliser quelque chose. On doit considérer dans ce cas que de telles personnes sont nées avec de bons samskara. Ainsi, leur progrès peut se déployer facilement. Si l'on continue à travailler, on obtiendra très certainement des résultats - on doit oeuvrer dans cet état d'esprit. Si l'on n'a pas de gourou, il n'y a pas de mal, car le gourou est déjà présent en tous. Si l'on continue à travailler, c'est Lui-même qui va venir Se manifester. Mais si l'on parle du point de vue général, c'est mieux de faire effort sous la protection d'un gourou.

Le vrai Darshan

A la question "Quel est le vrai darshan ?" Mâ a répondu une fois : "Voir ce qui, une fois vu, enlève tout désir d'en voir plus ; entendre ce qui une fois entendu enlève tout désir d'en entendre plus !"

L'être véritable

Question : Comment notre esprit peut-il être libre pour la prière et la méditation ? Lorsque nous sommes si accablés par le travail et les responsabilités familiales ? Que devons-nous faire dans ce cas ?Réponse : Laissez le travail se faire de lui-même, sans effort. Travaillez sans avoir l'impression que c'est vous qui travaillez. Prenez-le comme s'il s'agissait de l'œuvre de Dieu, réalisée à travers vous en tant qu'instrument. Alors votre esprit sera en repos et en paix.C'est cela la prière et la méditation.Si vous êtes malade, allez consulter le meilleur médecin. Si vous vous remettez entre les mains du plus grand, vous pourrez alors rester libre de toute inquiétude et ressentir : "Quoi qu'il arrive, tout va bien, j'ai fait de mon mieux." Mais s'approcher du plus grand est difficile, et cela coûte si cher, il faut donner, il faut donner ! Pour approcher Dieu, il faut tout donner, tout ce que l'on possède.Mais les gens disent : "Comment vais-je renoncer à mon orgueil, à ma colère, à ma suffisance ; comment supporter l'insulte sans murmure ?".Les fleurs et les fruits ne viennent à l'existence que parce qu'ils sont potentiellement contenus dans l'arbre.Par conséquent, vous devriez viser à réaliser l'élément suprême unique qui éclairera tous les éléments.Ce monde n'est lui-même qu'une incarnation du manque ; c'est pourquoi la douleur due à l'absence de satisfaction doit perdurer. C'est pourquoi on dit qu'il y a deux sortes de courant dans la vie humaine : l'un se rapportant au monde dans lequel le besoin succède au besoin, l'autre de l'être véritable.La nature même du premier est qu'il ne peut jamais aboutir à une satisfaction ; au contraire, le sentiment de besoin est perpétuellement stimulé. En revanche, la seconde a pour but de mener à terme les activités de l'être véritable de l'homme, d'établir l'homme dans sa nature divine. Ainsi, s'il s'efforce de se réaliser en entrant dans le courant de son être véritable, ce courant le conduira finalement à l'équilibre parfait de son propre être véritable.

Pas de préférence

Q : Mère, vous avez certainement un peu plus d'affection pour celles et ceux qui sont toujours près de vous et prennent un si grand soin de votre vie ? Mâ : Non.

Guru et disciple

Question : Quel est le travail du Guru et quel est le travail du disciple ?Réponse : On dit que la tâche du disciple est d'effacer l'ego et de devenir un blanc. On raconte l'histoire d'un roi qui invita les meilleurs artistes à peindre des fresques dans son palais. Deux peintres travaillaient dans la même salle, sur des murs opposés, avec un rideau entre eux, de sorte qu'aucun d'eux ne pouvait voir ce que faisait l'autre.L'un d'eux a créé un tableau merveilleux, qui a suscité l'admiration de tous les spectateurs. L'autre artiste n'avait rien peint du tout. Il avait passé tout son temps à polir le mur - et l'avait poli si parfaitement que lorsque le rideau était retiré, le tableau de l'autre peintre se reflétait d'une manière qui le faisait paraître encore plus beau que l'original.C'est le devoir du disciple de polir le moi.Question : Mais alors la majeure partie du travail doit être accomplie par le disciple ?Réponse : Non, car c'est le gourou qui peint le tableau.Un saint est comme un arbre. Il n'appelle personne et ne renvoie personne. Il donne refuge à quiconque veut venir, que ce soit un homme, une femme, un enfant ou un animal. Si vous vous asseyez sous un arbre, il vous protégera des intempéries, du soleil brûlant comme de la pluie battante, et il vous donnera des fleurs et des fruits.Il importe peu à l'arbre qu'un être humain ou un oiseau goûte à ses fruits, ses produits sont à la disposition de tous.Et enfin, l'arbre se donne lui-même. Comment ? Le fruit contient les graines de nouveaux arbres de même nature.Ainsi, en vous asseyant sous un arbre, vous obtiendrez un abri, de l'ombre, des fleurs, des fruits et, en temps voulu, vous apprendrez à vous connaître. C'est pourquoi je dis, réfugiez-vous aux pieds des Saints et des Sages, restez près d'eux et vous trouverez tout ce dont vous avez besoin.De même que, sans l'aide de professeurs et d'experts, on ne peut devenir compétent dans les connaissances mondaines enseignées dans les universités, de même la connaissance sublime de l'Absolu ne vient pas sans la guidance d'un Guru compétent. Le problème est de le trouver, que ce soit pour le progrès spirituel, la libération ou toute autre question, aussi insignifiante qu'elle puisse paraître.Considérer le gourou comme un individu (un corps) est un péché.Le Guru doit être aimé et vénéré comme Dieu.Il doit être clair que l'action du pouvoir du gourou équivaut virtuellement à un fonctionnement de la volonté. On peut dire que cette soi-disant volonté est dérivée de la puissance du gourou. Par conséquent, c'est l'Unique Lui-même qui se manifeste à la fois dans le pouvoir du gourou et dans le pouvoir de la volonté. Qui ou quoi est ce Soi unique ? Tout ce qui est manifesté est Lui et nul autre. Pourquoi alors l'autodépendance, l'effort personnel, l'effort humain et autres devraient-ils être classés séparément ? Bien sûr, on peut les différencier des autres, à condition de considérer qu'ils sont dus à l'action du gourou intérieur.Il y a des chercheurs de Vérité qui sont déterminés à procéder sans gourou - leur approche consiste à mettre l'accent sur l'indépendance et le travail personnel.Si l'on va au fond des choses, on s'aperçoit que dans le cas d'une personne qui, poussée par une aspiration intense, accomplit la sadhana en comptant sur ses propres forces, l'Être suprême se révèle d'une manière particulière à travers l'intensité de cet effort personnel. Dans ces conditions, est-il justifié, à quelque point de vue que ce soit, de soulever des objections à cette confiance en soi ? Tout ce que l'on peut dire ou mettre en doute à cet égard se situe dans les limites de la pensée humaine. Alors qu'il existe un état où tout est possible.Ainsi, la ligne d'approche qui consiste à dépendre de ses propres forces et capacités n'est, comme toutes les autres approches, qu'un fonctionnement du Pouvoir Unique. Sans aucun doute, le pouvoir même du Guru peut opérer d'une manière spéciale à travers cette confiance en soi, de sorte qu'il n'y aura pas besoin d'un enseignement extérieur. Si certains aspirants peuvent dépendre d'un enseignement extérieur, pourquoi d'autres ne seraient-ils pas capables de recevoir une guidance de l'intérieur sans l'aide de la parole ? Pourquoi cela ne serait-il pas possible, puisque même le voile dense de l'ignorance humaine peut être détruit ? Dans de tels cas, l'enseignement du Guru a fait son travail de l'intérieur.Personne ne peut prédire à quel moment précis les circonstances vont coopérer pour que le Grand Moment se produise pour quiconque. Il peut y avoir un échec au départ, mais c'est le succès final qui compte. Un aspirant ne peut être jugé sur la base de résultats préliminaires : dans le domaine spirituel, le succès final signifie le succès dès le début.Après que le gourou ait donné le sannyasa, il se prosterne de tout son long devant le disciple afin de démontrer qu'il n'y a pas de différence entre le gourou et le disciple, car tous deux ne font qu'un.Il y a un stade où l'on ne peut pas se considérer comme un gourou, ni accepter quelqu'un d'autre comme un gourou. À un autre stade, il est impossible de considérer le gourou et le disciple comme distincts l'un de l'autre. Il y a encore un autre stade où ceux qui donnent un enseignement ou une instruction dans ce monde sont considérés comme des gourous : en promulguant les innombrables méthodes et formes conçues dans le but d'atteindre la réalisation du Soi, ils aident l'homme à progresser vers ce but.

Maintenir la béatitude

Quelques dames firent une visite à Mâ. L'une d'elle demanda :Ma vous êtes toujours dans la béatitude. Comment pouvez-vous maintenir cette béatitude ?Mâ rit et répliqua :Comment gardez-vous vos jupes en place ? Même dans le chagrin, même dans la tempête, vous ne perdez pas votre jupe... La maintenir est si lié à votre vie que même si elle glisse un tant soit peu vous la réajustez aussitôt. Pour la Béatitude, c'est pareil, elle tient d'elle-même !

Une mère ?

Q : Qu'est une mère ? (mâti) Mâ : Une mère ? (Mâ désigne le sol !) Ceci est la mère — la terre.

Mendiante

Quelqu'un dit : "Mâ, nous sommes tous des mendiants ! Nous mendions votre grâce."Mâ dit aussitôt :"... et je suis la mendiante des mendiantes, toujours à mendier votre envie, vos colères, vos jalousies, votre orgueil, votre égoïsme, pour que vous les déposiez enfin aux pieds des dieux de vos temples ! »

Cible du Sadhak

Une autre fois, comme je lui avais demandé : " Quelles sont les caractéristiques d'un sâdhaka ? "elle répondit : " Quand un pratiquant atteint un certain niveau de pureté mentale, il peut se comporter comme un enfant, ou devenir insensible aux stimuli du monde extérieur, telle une motte de terre inerte, ou violer les canons de la vie sociale, comme un malade mental, ou parfois être emporté par des éclairs d'émotions ou de pensées élevées et passer pour un saint. Mais à travers toutes ces expressions de son être, son objectif reste dirigé vers le centre de la cible. Si, à ce stade, il oublie son but final, il cessera de progresser.Mais si avec un effort intense il lutte sans cesse pour atteindre le but, toutes ses activités se focaliseront sur son objectif suprême. Vous vous apercevrez toujours que, bien qu'il semble une masse de matière inerte indifférente aux stimuli extérieurs, il est plein de gaité et de félicité dès qu'il retrouve la conscience physique. Peu à peu, tandis que son humeur joyeuse se calme au-dedans, ses relations avec les humains et les choses se remplissent, s'imbibent d'un esprit de joie, de bonheur qui le rend aimable, adorable aux yeux de tous. Sa vie intérieure et extérieure devient une expression de la Félicité suprême.Au stade suivant, le pratiquant atteint un niveau où même le concept d'existence universelle s'évanouit. Son mode de vie ne peut alors être expliqué par les normes habituelles de la raison humaine. Dans cet état, toutes les vibrations du corps-esprit sont suspendues et il y a toute probabilité que l'âme se détache de son assise mortelle. Mais s'il y a un résidu de samskâra puissant orienté vers le bien des êtres humains, il peut continuer à vivre pendant un certain temps. Pourtant, il demeure inchangé quelles que soient les circonstances de la vie, bien que nous croyions qu'il soit sujet au changement du seul fait qu'il soit encore incarné.La seule différence entre un tel pratiquant et un yogi qui abandonne son corps, c'est que ce dernier quitte son corps de sa propre volonté. Même au moment de sortir du physique, il garde présent à l'esprit qu'il a un corps et qu'il est en train de le quitter. Au contraire, celui qui abandonne son enveloppe physique en samâdhi absolu n'est ni conscient du corps individuel, ni d'aucun effort pour l'abandonner. Les samskara de la vie et de la mort cessent de fonctionner en lui et aussitôt qu'il a épuisé le karma des vies précédentes, son corps tombe naturellement. « ‍samadhi

Arrosez les racines

Q : Mâ, l'autre jour, vous m'avez demandé de faire le japa de Gayatrî. Pourquoi ? Mâ : J'ai vu qu'il y avait une cordelette sacrée sur votre épaule. Si on vous demande de décliner votre identité, vous direz : "Je suis un brahmine". Ainsi, vous devez effectuer les pratiques d'un brahmine. Vous n'avez pas à vous demander pourquoi ou à cause de quoi. Comme vous arrosez les racines d'une plante, pratiquez un petit peu de japa tous les jours. Qui sait, la plante peut revivre, vous pourrez ressentir un vrai besoin de faire vos pratiques avec un grand sérieux. Q : Mais je ne peux pas suivre les règles de régime, etc. Mâ : Vous n'en avez pas besoin. Souvenez-vous simplement du mantra. C'est ce que je dis, maintenant la balle est dans votre camp.

Fondé sur la dualité

(un haut fonctionnaire du gouvernement est venu visiter Mâ Anandamayî.) Question : Je n'ai aucune foi, et je ne vois pas comment cela pourrait changer ! Qu'en pensez-vous ? Mâ : vous dites que vous n'avez aucune "foi " : eh bien, établissez-vous fermement dans cette conviction ! Car, où est le "non" est fatalement le "oui" !Qui peut prétendre être au-delà de la négation de l'affirmation ? La foi est un geste fondamental, une impulsion naturelle à l'être humain, la foi en Dieu en découle. La vie humaine est ainsi faite que personne ne peut dire "je ne crois en rien", vous croyez toujours quelque chose ! Le mot manush (humain) est constitué de man (esprit) et hush (conscient) ; cela induit qu’il n'y a pas d'humanité sans esprit ouvert et sans vigilance, cela montre que le penchant naturel de l'être humain est de prendre pleinement conscience de la réalité.Quand les enfants apprennent à lire et à écrire, et doivent s'attendre à être corrigés ! Dieu aussi "corrige". C'est la preuve qu'Il prend soin des humains ! Ces corrections déplaisent ; en fait, elles transforment les cœurs et mènent à la paix. En compromettant des satisfactions ordinaires, elles font cheminer vers la Joie suprême.Le corps humain survit par un perpétuel va-et-vient de la respiration. Quel inconfort ! De même, dans la vie, vous pouvez circuler en touriste qui va, vient, saute d'un lieu à l'autre, d’une distraction à une autre... Ou bien être un pèlerin lié son être profond et qui avance vers sa vraie demeure : la Pleine Connaissance.Les déconvenues viennent parfois troubler votre progression ! Tant que la véritable demeure n'est pas rejointe, les désagréments sont inévitables.Le sens de la séparation est la cause-racine de tout malaise. Il est fondé sur un quiproquo : la croyance en la dualité.On nomme ainsi le monde, du-niya, "fondé sur la dualité".Puisque les croyances humaines dépendent grandement du contexte environnant, mieux vaut choisir la compagnie des sages ! La foi est confiance en l'être. La méfiance se fonde sur un non-être pris pour l'être. Parfois l'Être Pur se révèle sans condition. Parfois il se manifeste en réponse à une quête ardente. Dans un cas, la révélation est spontanée, dans l'autre, elle vient après l'effort ; chaque fois, selon Son gré.L'homme se prend volontiers pour le "manager", alors que tout est dirigé de "là-bas"."Là-bas" les décisions sont prises, depuis la "maison-mère" !Et vous dites "je fais" ; comme c'est drôle !Quand malgré tous vos efforts, vous ratez votre train, cela montre que vous ne contrôlez pas toutes les situations... Ce qui arrive à chaque instant, est fixé par Lui ; c'est Lui qui arrange tout ! Un lien sans fin unit Dieu et l'homme. Dans Son Jeu, Il est parfois contrariant, Il semble aller contre ! Il n'en est pas ainsi, car la relation est éternelle.D'un autre point de vue, il n'est pas question de dire même : "relation". Quelqu'un venu rencontrer "ce corps", se présenta ainsi : - Je suis pour vous un nouveau venu !Il reçut cette réponse : - Toujours nouveau ! Toujours ancien !Les lampes du monde s'allument et s'éteignent. Il est une lumière éternelle qui ne peut passer. Cette lumière permet de percevoir les lumières extérieures et toute chose dans l'univers. Parce qu'elle luit en vous, vous voyez. Parce que la Connaissance suprême réside en vous, pouvez acquérir les autres formes de connaissance. L'esprit est comme la racine d'une plante : irrigué, toute la plante est désaltérée.Parfois vous vous exclamez que vous n'en pouvez plus ! Mais aussitôt rentrés chez vous, vous vous sentez bien !Si vous avez l'esprit à "vos" affaires, aucun problème !En réalité, toute affaire est votre affaire. Comment allez-vous comprendre cela ?En réalité le monde entier est vôtre ; il est votre propre nature, votre identité véritable ; mais vous le percevez séparé de vous, comme lorsque vous rencontrez "les autres" !La non-séparation comble.L'exclusion rend misérable.Percevoir la dualité entraîne conflits, douleurs, luttes, mort.‍Mon ami, mets-toi en chemin !‍

L'Homme véritable

Q : La liberté est-elle une illusion ? Mâ : Non, l'homme est libre. Q : Mais l'homme est capturé par son "ego", et l'"ego" est illusoire. Comment un tel homme peut-il être libre ? Mâ : En effet, une personne identifiée à son mental et à son corps n'est pas libre. Mais l'Homme véritable (Atimanus) est parfaitement libre !

Paix intérieure

Vous me demandez souvent : COMMENT obtient-on la paix intérieure ?Je vous dis : Quand vous aurez trouvé d'où vient le COMMENT en vous, la question ne se posera plus. Vous aurez la paix.

Ce que Mâ veut

A l'âshram de Vindyachal au cours d'une conversation, Mâtaji dit à Brahmachari Kamalakantji : " Après tant d'années, il y a toujours très peu de gens pour réaliser ce que je souhaite. Si c'était le cas, on ne me poserait pas des questions aussi stupides que: ' Que désirez-vous ' 'Quel est votre souhait '?" On doit essayer sincèrement de me comprendre dans la limite de ses capacités. Afin de saisir ce que je veux, on doit libérer son esprit des chaînes de I'orgueil, du désir de notoriété, de la colère et du chagrin, de l'amour-propre, finalement de la volonté personnelle qui fait croire à quelqu'un qu'il jouit du libre arbitre dans toutes ses actions. »

Dieu Est

Question : Quelle est la signification du mot : "samsara" et qui est le maître de ce samsara ?Mâ : Il n'y a qu'un seul Brahman, qu'une seule Réalité Absolue, rien d'autre n'existe. S'il vous plaît, montrez-moi quelque chose de différent de Brahman et où cela se trouve. Swâmi Prakashânanda : Le Dieu unique est le maître du samsara. Et ce Dieu est à la fois le maître de celui qui accepte Son existence et Sa maîtrise sur l'univers, et de celui qui fait profession d'athéisme. Qu'on ait foi ou non dans l'existence de Dieu, Dieu est. C'est pourquoi le disciple doit ressentir qu'il appartient tout entier à Dieu. C'est avec cette foi qu'il doit pratiquer la sadhana (ascèse). Alors, et alors seulement, elle peut être couronnée de succès.Mâ : Baba, est-il possible de décrire la Nature de Dieu ?Swâmi Prakashânanda : Non, non, la Nature de Dieu est au-delà de la parole et du mental.Mâ : Oui, telle est la Nature de Dieu... sâdhanâ

Réaliser l'union

Une personne demanda : " Mâ, comment réaliser l'union ? "Elle répliqua en riant : " De qui vient la désunion ? "

Découvrir la Joie pure

L’épouse de l’ambassadeur hollandais et son amie, toutes deux psychologues jungiennes, sont venues voir Mâ et ont posé les questions suivantes : Q : En psychologie, on guérit les patients en leur parlant, mais ici on dirait que votre émanation guérit les gens sans paroles. Nous essayons d’aider les gens. Que devons-nous faire pour eux en priorité ? Mâ : En ce monde, qui peut être considéré comme normal ? Tout le monde est un peu fou : certains courent après l’argent ou la beauté, d’autres sont passionnés par la musique ou entichés de leurs enfants, etc. Ainsi nul n’est parfaitement équilibré. Q : Quel est donc le remède?Mâ : De même que l’on n’arrose pas les feuilles d’un arbre mais ses racines, de même il faut s’attaquer aux racines de la maladie des hommes. Le remède à toutes les maladies consiste à stopper les fluctuations mentales. Quand l’esprit aura cessé de s’agiter, alors tout ira bien pour l’individu, tant au niveau physique que psychologique. Q : Comment les fluctuations mentales peuvent s’arrêter?Mâ : En comprenant le chemin qui permet de découvrit “Qui suis-je?”. Le corps, qui passe de la jeunesse à la vieillesse, finit par disparaître. Ce n’est pas le vrai je. L’homme doit donc découvrir sa véritable identité. Quand il s’y emploiera, son esprit recevra la nourriture qui le calmera. L’esprit ne peut trouver une nourriture adéquate dans les choses de ce monde, qui sont périssables, mais seulement dans cela qui est Eternel. Le rasa, le nectar de cet Eternel, pacifiera l’esprit.C’est la Joie qui est à l’origine de l’univers, et c’est pourquoi les choses éphémères de ce monde procurent une joie passagère. Sans joie, la vie est un supplice. Vous devez donc découvrir cette Joie pure qui a engendré le monde et qui est l’essence même de votre être. Et cela se produit quand les fluctuations mentales s’arrêtent.

Ses enfants savent

Q : Qui peut être appelé Mère ?Quelles sont les caractéristiques d'une mère ? Mâ : Personne n'est appelé mère. Une mère est une mère. Ceux qui deviennent ses enfants savent ce qu'il en d'elle !

Etat d'Être pur

Question : J'ai lu dans des livres que certains êtres disent qu'ils doivent descendre pour agir dans le monde. Cela semble impliquer que, bien que l'on soit établi dans l'Être pur, on doit recevoir l'aide de l'esprit pour travailler. Tout comme un roi, lorsqu'il joue le rôle d'un balayeur, doit, pour l'instant, s'imaginer qu'il est un balayeur.Réponse : En assumant un rôle, il n'est certainement pas question d'ascension ou de descente. En demeurant dans Son propre Être essentiel, Il met lui-même en scène une pièce de théâtre avec lui-même. Mais lorsque vous parlez d'ascension et de descente, où se trouve cet état d'Être pur ?Brahman est un sans second.Bien que sous votre angle de vue, je l'admets, il apparaît comme vous le dites.Question : Vous avez expliqué cela depuis le niveau de l'ignorance. Maintenant, s'il vous plaît, parlez du niveau de l'illuminé !Réponse : (en riant)... Ce que tu dis maintenant, je l'accepte aussi. Ici (en se montrant du doigt), rien n'est rejeté. Qu'il s'agisse de l'état d'illumination ou d'ignorance - tout est correct.Le fait est que vous êtes dans le doute.Mais ici, il n'est pas question de doute. Quoi que vous puissiez dire et à n'importe quel niveau - c'est Lui et Lui et seulement Lui.Question : S'il en est ainsi, est-il utile de vous poser d'autres questions ?Réponse : Ce qui est, est. Il est naturel que des doutes surgissent. Mais ce qui est étonnant, c'est que là où Cela est, il n'y a même pas de place pour des prises de position différentes. Les problèmes sont discutés, certainement, dans le but de dissoudre les doutes.Il est donc utile de discuter. Qui peut dire quand le voile sera levé de vos yeux ? Le but de la discussion est de dissoudre ce mode de vision ordinaire. Une telle vision n'est pas une vision du tout, car elle n'est que temporaire.La vraie vision est celle pour laquelle il n'y a pas de différence entre voir et être vu. Elle est sans yeux - elle ne doit pas être observée avec ces yeux ordinaires, mais avec les yeux de la sagesse. Dans cette vision sans yeux, il n'y a pas de place pour la "di-vision".

Expérience de méditation

Question : En parlant des visions que l'on a pendant la méditation, vous avez dit que ce ne sont pas des visions de la réalité, mais un simple " toucher ".Réponse : Oui, vu du niveau où se produisent les aperçus, on peut le dire ; en d'autres termes, il n'y a pas de transformation malgré l'expérience, mais elle vous attire et vous pouvez même exprimer vos sentiments à son sujet par des mots ; c'est-à-dire que vous vous en délectez. Il s'agit donc d'un simple "toucher". Si c'était un état d'Être, vous ne pourriez pas en profiter de cette façon.Dans l'état d'Être pur, il ne peut y avoir de délectation.

Contrôler le mental

Question : Mâ, mon mental est très instable, je ne peux me concentrer sur rien. Que dois-je faire ?Mâ : Si votre mental ne s'attache à aucun objet, alors vous êtes libre de tout attachement, c'est une bénédiction !(Rires de l'auditoire... Puis quelqu'un précise que cette question est posée par un jeune garçon. Mâ s'explique donc d'une manière qui lui soit accessible.)Mâ : Où est ce garçon ? Faites-le venir près du micro.(Mâ, lui répondant en face à face)Si votre mental ne s'attache jamais à rien, c'est une très bonne chose. C'est même une bénédiction. Car quand le mental n'est attaché à aucun objet, le vrai vous-même peut se révéler. Pourquoi donc essayeriez-vous d'attacher votre mental à quelque chose ?Le jeune garçon : Mais je veux contrôler mon mental pour méditer et je n'y arrive pas. Que dois-je faire ?Mâ : Il vous faut simplement vous concentrer sur le nom de Dieu.Le jeune garçon : Dieu a tellement de noms différents. Lequel dois-je choisir ?Mâ : Choisissez le nom de Dieu qui vous touche le plus et répétez celui que vous aurez ainsi choisi. Si vous l'aimez, votre mental sera satisfait ; donc prenez le nom qui vous plaît le plus et méditez aussi sur la forme divine qui lui correspond.Le jeune garçon : J'ai foi en Vous. Quel que soit le nom que vous me suggérerez, c'est celui que je souhaite prendre.Mâ : D'accord ! Est-ce qu'ici, en face de toute l'assemblée, vous êtes prêt à prendre un Nom ?Le jeune garçon : Oui.Mâ : Bien ! Alors répétez tous les noms de Dieu que vous connaissez, les uns après les autres.La foule (après de longs éclats de rire) : Il ne sait pas combien Dieu a de noms. Que faut-il faire ?Mâ : Quels noms de Dieu connaissez-vous ?Le jeune garçon : J'en connais un certain nombre, mais j'en veux Un qui vienne de Vous !Mâ : Dites-moi les noms que vous connaissez.Le jeune garçon : Jusqu'à présent, je répétais les noms de Ma Bhagavan, Ram, Krishna, Shankara Bhagavan...Mais aujourd'hui je ne répéterai un Nom qu'après vous.Mâ : Rama, Krishna, c'est très bien.

Déposez tout à Ses pieds

Q: Pendant tous ces jours de fête, nous avons entendu tant de choses magnifiques ! Mâ : Magnifique ? Tant que vous distinguez le "beau" et le "laid" vous n'avez rien compris ! Q : Nous ne comprenons même pas un peu ? Mâ : "Nous comprenons"... c'est sans intérêt tant que celui qui comprend et ce qui est compris demeurent séparés. Q : (...) et quand nous sommes oublieux ! Mâ : L'oubli ? Oubliez l'oubli. La mort doit mourir. Q : (...) et quand l'on se souvient ! Mâ : Se souvenir ? Alors vous gardez en tête. Rejetez plutôt.Déposez tout ça à Ses pieds. Je veux dire : demeurez dans l'expérience de ce qui est !‍

Stades de la Sadhana

Q : Mâ, vous venez de vous référer à vos visions du passé et du futur. Comment les avez-vous ? Les voyez-vous avec vos deux yeux physiques ou (en indiquant l’espace entre les deux yeux) avec le troisième œil qui est ici ?Mâ : Comment est-ce que je les vois ? Pourquoi pas ? Les yeux sont sur tout le corps. Ne savez-vous pas que tout est dans tout ? Les mains, les pieds, les cheveux, en fait chaque partie du corps peut devenir un instrument de la vision. Bien sûr, il est tout à fait possible de voir à travers les deux yeux que tout le monde possède ; et l’existence d’un troisième œil est également vraie. Cela peut vous sembler étrange, mais est cependant exact.Une fois, ce corps a vécu seulement de trois grains de riz quotidien pendant quatre ou cinq mois. Qui donc peut vivre si longtemps avec un régime si réduit ? Cela semble un miracle, mais il en a été ainsi avec ce corps. Il en a été ainsi, parce qu’il peut en être ainsi. La raison, c’est que ce que nous mangeons ne nous est pas du tout nécessaire. Le corps prend simplement la quintessence de la nourriture, le reste est évacué. En conséquence de la sadhana, le corps se met à être constitué de telle sorte que, bien qu’il ne prenne rien physiquement, il peut prendre de l’environnement ce qui lui est nécessaire pour sa subsistance. On peut maintenir le corps de trois façons sans nourriture : nous venons d’expliquer la première, la seconde, c’est que nous pouvons vivre d’air seulement. Car je viens d’indiquer qu’il y a tout en tout ; ainsi les propriétés des autres choses sont dans l’air également. Par conséquent, en n’inspirant que de l’air, on absorbe aussi l’essence des autres choses. Troisièmement, il peut arriver que le corps ne prenne rien du tout, mais que pourtant il soit maintenu inchangé en état de samadhi. Vous trouverez donc qu’en état de sâdhanâ, il est tout à fait possible de vivre sans ce que nous appelons nourriture. De la même façon, la sâdhanâ peut effectuer de telles transformations dans le corps qu’en vertu de celles-ci, chacune de ses parties peut assumer la fonction des yeux. »…Une dame fit remarquer : Mâ, je vous ai entendue une fois chanter et pleurer.Mâ : Il n’y a rien qui soit uniforme en ce corps. Svabhava, sa propre nature, suit son cours naturel. Le chant et les pleurs que vous mentionnez sont possibles à un certain stade de la sâdhanâ. Supposez que je m’assoie pour chanter. A cette époque mon idée était que c’était par la Grâce de Dieu que je prononçais Son Nom. Comme je continuais à répéter Son Nom, une autre idée m’a saisie et je pensais : « Hélas ! Je prie avec tant de ferveur et depuis si longtemps, et pourtant Dieu ne s’est pas révélé à moi ! » Ce sens de frustration m’a créé une douleur dans le cœur, et tout d’un coup mon visage s’est mis à être baigné de larmes. Ce sont, bien sûr, des états d’ignorance, car avec l’aube de la Connaissance même les prières et la sâdhanâ cessent.Quand les différents stades de la sadhana se sont manifestés à ce corps, quelle variété d’expériences je n’ai pas eues ! Parfois j’entendais distinctement : « Répète ce mantra » ! Quand je l’obtenais, un questionnement s’élevait en moi : "S’agit-il du mantra de Ganesh, ou de Vishnou ?"Ou quelque chose comme cela. De nouveau, une autre question se manifestait : « A quoi ressemble-t-il ? » En un instant, une forme se révélait. Chaque question trouvait sa réponse immédiate et il y avait une résolution immédiate de tous les doutes et méfiances. Samâdhi

La Parole

Shrî Mâ dit un jour à propos de ces hymnes :' La Parole est à l'origine du monde ; la création se développe progressivement et se transforme grâce au développement et à la transformation de cette Parole à la fois initiale et éternelle. »

Le guru est Dieu

Q : Pourquoi doit-on considérer le Guru comme Dieu ? Mâ : Lui seul est, c'est pour cela que le guru est Dieu. Qui donc si ce n'est Dieu peut vous enseigner à propos de vous-même ? Si vous pensez à votre Guru comme un homme, alors il n'est pas Guru, et si il est Guru, il n'est pas un homme. Si vous voyez Shiva comme une pierre, il n'est pas Shiva mais une pierre. Un voile vous empêche de réaliser la Vérité. Ce voile est retiré par la grâce du Guru.

Les deux chemins

Question : Si nos parents sont opposés à notre recherche spirituelle et s'ils n'ont pas de respect pour notre guru, que devons-nous faire ? Certains disent : " Il faut obéir au guru". Quelle est donc l'attitude juste ?Mâ : Celui qui veut vivre avec sa famille doit obéir à ses parents. Et, en même temps, il vous faut suivre les instructions spirituelles de votre guru. Mais pour ceux qui ont pris le sanyasa et qui se sont rendus libres des contraintes sociales comme l'ont fait tous les religieux qui sont ici, ceux-là n'ont plus à obéir à leurs parents. Ai-je raison, Baba ?Swâmi Prakashânanda : La réponse de Mâ est comme un aphorisme (sutra). Un sutra compte peu de mots mais a une signification très profonde ; et je vais l'expliquer. Celui qui, de par sa condition, est lié à la vie familiale, doit obéir à ses parents aussi bien qu'à son guru. Ceci dit, en obéissant aux directives de son guru, il assure de fait le bien-être de ses parents... Mais, pour celui qui a pris le sanyasa, comme les mahâtmas ici présents, le seul devoir est d'obéir au guru.Ce sont les deux chemins. Le premier c'est celui de Rama, le second celui d'Hanuman. Le chemin de Rama est terrestre (Rama marche sur la terre), celui d'Hanuman est céleste (il vole dans les airs). Cette référence à l'épopée du Ramayana illustre le fait que celui qui vit en famille doit, de ce fait, suivre une voie plus prosaïque et se servir du Karma Yoga et de la méditation comme de deux bouées qui l'empêchent de sombrer en traversant l'océan de la vie. La voie de ceux qui ont renoncé au monde, au contraire, est plus rapide car ils sont libres des contraintes sociales. Chacun doit suivre la voie qui convient à ses possibilités et à sa condition.

Fausse position

Question : Si tout est créé par Dieu et qu’il n’y a rien d’autre que Dieu, quoi que nous fassions, c’est la volonté de Dieu. Ainsi, si je tue un homme, cela ne va pas à l’encontre de la volonté de Dieu. Comment cela serait-il possible ? N’y a-t-il pas, au contraire, certaines situations où nous allons explicitement à l’encontre de la volonté divine ? Mâ : Pourquoi me demandez-vous cela ? Si votre position était juste, vous ne me poseriez pas cette question, vous resteriez silencieux. Si vous posez la question, c’est que vous savez que votre position est fausse. Il vous faut découvrir la vérité au-delà de cette apparente contradiction.N’êtes-vous pas à la fois et selon les circonstances, un père, un fils, un mari... Etes-vous pour autant trois personnes différentes ? De la même manière, Dieu est Celui qui fait, Celui qui vous fait faire, et Celui qui jouit de ce qui a été fait.C’est l’ignorance qui vous a fait poser cette question. Quand l’ignorance est détruite par la connaissance, il n’ y a plus de place pour aucun doute...Ainsi encore, quand vous étiez célibataire vous étiez Un. Quand vous vous êtes marié, vous êtes devenu deux. Quand vous avez eu des enfants, vous êtes devenu trois, quatre, cinq, etc. Mais, quand le voile de cette ignorance est enlevé, alors vous réalisez que cette multiplicité apparente s’intègre dans l’unité de la famille que vous avez vous-même créée.C’est pour détruire l’ignorance, obtenir la Connaissance et s’établir dans le Soi que sont pratiquées ici les sadhanas (ascèses) que vous savez. Ces sâdhanâ ne sont pas faites pour obtenir un nouveau Soi, mais pour dissiper le voile qui recouvre votre Vraie Nature, présente de toute éternité.

Désespéré ?

Q : Parfois, je suis désespéré parce que je ne semble pas capable de réussir.‍ Mâ : Vous êtes désespéré quand vous avez des désirs et qu’ils restent insatisfaits. Mais quand on aspire à Dieu pour Lui-même, comment est-il possible d’être désespéré ?

Atteindre la Lumière

Question : Quand on va dans une confiserie, on trouve un grand nombre de sucreries alléchantes et on est tenté d'en demander des échantillons avant de faire son choix. Mâ donnez- nous des échantillons de confiseries spirituelles avant que nous nous engagions plus avant dans la voie !Mâ : Pour atteindre ou obtenir la lumière du Soi vous devez vivre en compagnie des sages, lire de bons livres spirituels et avoir un comportement juste (dharmique). Ces trois éléments vous conduiront à la lumière du Soi. C’est une très belle voie pour atteindre le Soi.

Sur le Chemin

Une jeune femme : Trouverai-je jamais la paix et le bonheur ? Mâ : La paix et le bonheur se trouvent sur le chemin de Dieu, jamais dans le monde, où l'on a un petit peu de bonheur qui est invariablement suivi par son ombre, la souffrance. La jeune femme (après une longue conversation) : Je n'oublierai jamais ce que vous m'avez dit.Mâ : oublier ? Cela ne suffit pas. Vous devez méditer au moins cinq minutes tous les jours suivant les lignes prescrites par votre propre religion, et n'oubliez pas cette amie (en se montrant du doigt) !

L'Union Suprême

Question. Vous dites qu'il y a de la stabilité dans le mouvement et du mouvement dans la stabilité. Qu'est-ce que cela signifie ?Réponse : Lorsque la graine s'unit à la terre, lorsque les deux se sont mélangés, à ce moment-là, il y a immobilité. Mais le processus de germination s'enclenche immédiatement après et cela implique certainement le mouvement. Le mouvement (ou déplacement) signifie ne pas rester en un seul endroit. Pourtant, elle était à un seul et même endroit.Pourquoi était-elle ?Il l'est toujours.Chaque étape de la croissance d'un arbre représente un point de stabilité, mais elle est aussi passagère. Encore une fois, les feuilles poussent puis tombent, ce qui n'est pas le même état : il est et il n'est pas, car après tout, il s'agit d'un seul et même arbre. L'arbre contient potentiellement le fruit, c'est pourquoi il le donnera - "il le donnera" signifie "il le fait". Aucune comparaison n'est jamais parfaite à tous égards.En réalité, il n'y a rien d'autre que l'unique Moment depuis le début.De même qu'un seul arbre contient un nombre incalculable d'arbres, d'innombrables feuilles, un mouvement infini et des états statiques innombrables, de même un moment contient un nombre infini de moments et dans tous ces innombrables instants se trouve le moment unique.Regardez, maintenant, à ce moment précis, il y a du mouvement et du repos.Pourquoi donc devriez-vous vous préoccuper de la révélation de l'Instant ? Parce que, induit en erreur par ta perception de la différence, tu te considères, ainsi que chaque chose dans le monde, comme séparée du reste.C'est pourquoi, pour toi, la séparation existe. Le sentiment de séparation dans lequel vous êtes pris - c'est-à-dire le moment de votre naissance - a déterminé votre nature, vos désirs et leur réalisation, votre développement, votre recherche spirituelle - tout. Par conséquent, le moment de votre naissance est unique, le moment de la naissance de votre mère est également unique, de même que celui de votre père ; et la nature et le tempérament de chacun des trois est unique.Chacun d'entre vous, selon sa propre ligne de conduite, doit saisir le moment, l'instant qui lui révélera la relation éternelle par laquelle il est uni à l'Infini : c'est la révélation de l'Union Suprême. L'Union Suprême signifie que l'univers entier est en vous et que vous êtes en lui, et d'ailleurs il n'y aura plus lieu de parler d'univers, car alors il n'existera plus. Que vous disiez qu'il existe ou qu'il n'existe pas, ou qu'il est au-delà de l'existence et de la non-existence, ou même au-delà - comme vous voulez : l'important est qu'il se révèle, quelle que soit sa forme.Après avoir trouvé ce "Moment", à ce moment-là - lorsqu'il est trouvé - vous connaîtrez votre Soi. Connaître son Soi impliquerait la révélation à ce même instant de ce que sont en réalité votre père et votre mère - et l'univers entier. C'est cet instant qui relie l'ensemble de la création.Car se connaître soi-même ne signifie pas seulement connaître son corps, cela signifie la pleine révélation de Ce qui est éternellement - le Père, la Mère, le Bien-aimé, le Seigneur et le Maître Suprêmes - le Soi.Au moment de votre naissance, vous ne saviez pas que vous étiez venu au monde. Mais lorsque vous avez saisi l'instant suprême, vous parvenez soudain à savoir qui vous êtes vraiment. À cet instant, lorsque vous aurez trouvé votre Soi, l'univers entier sera devenu le vôtre. De même qu'en recevant une graine, vous avez potentiellement reçu un nombre infini d'arbres, en capturant et en réalisant l'Instant Suprême, rien n'est laissé sans suite.Chacun a son propre chemin. Certains avancent sur la ligne du Vedanta, mais au fur et à mesure qu'ils progressent, ils trouvent que le chemin d'un Voyant s'ouvre à eux. Pour d'autres, dont la pratique spirituelle, le culte ou le yoga se déroulent à l'aide d'images et d'autres aides intermédiaires, ce même chemin peut également être révélé. D'autres encore, guidés par des voix et des locutions venues de l'invisible, n'entendent d'abord que des sons, mais parviennent progressivement à entendre un langage parfait qui traduit toute la signification des pensées et des idées exprimées. Au fur et à mesure, il devient évident que ces voix émergent de son propre Soi et que c'est Lui-même qui se manifeste de cette manière particulière. Quelle que soit votre ligne d'approche, en temps voulu, le chemin d'un voyant ou un chemin similaire peut s'ouvrir à vous sous une forme ou une autre. Mais à quel moment cela se produira, et à qui, est au-delà de la connaissance de la personne ordinaire.Supposons maintenant qu'un homme suive sa propre voie spécifique, qui se trouve être le culte d'une divinité ? Lorsqu'il en a la vision, s'agit-il uniquement de la divinité particulière qu'elle représente, ou ne fait-il pas également référence à la forme abstraite du Soi ? Il devient clair que le Suprême est présent aussi bien dans la forme abstraite du Soi que dans la forme concrète de la déité.Quelqu'un qui, par la méthode du Vedanta Advaïta, s'est fondu dans le Soi de manière naturelle, réalisera que, de même que l'eau est contenue dans la glace, la Réalité Suprême peut être trouvée dans l'image. Il en viendra alors à voir que toutes les images sont en réalité les formes spirituelles de l'Unique. Car ce qui est caché dans la glace, c'est l'eau, bien sûr. Par conséquent, lorsque nous parlons du Tout, de l'Universel, il y a des obscurcissements, des voiles, des degrés de dévoilement et ainsi de suite, comme la glace solide et la glace fondante.Alors que dans le Soi pur, il ne peut être question d'étapes, avec la glace, même si elle fond, il y a potentiellement la possibilité qu'elle existe à nouveau en tant que telle, ici ou ailleurs dans le futur. Par conséquent, pour Lui, qui se manifeste Lui-même sous la forme de la glace, il ne peut être question d'éternel ou de non-éternel.Ainsi, lorsqu'on parle de Dvait-advaita (non-dualisme et dualisme, en même temps), les deux sont des faits. Tout comme vous êtes à la fois père et fils. Comment peut-il y avoir un fils sans père, ou un père sans fils ? On voit ainsi qu'aucun n'est moins important que l'autre et qu'il ne peut y avoir ici de distinction entre le supérieur et l'inférieur. Chacun des deux points de vue est complet en soi.Ainsi, l'eau et la glace participent toutes deux de la nature de l'éternité, De même, il est aussi indubitablement avec forme qu'il est sans forme. Lorsqu'Il a une forme, que l'on peut comparer à la glace, Il apparaît revêtu d'une infinité de formes et de modes d'être différents - qui sont en fait de nature spirituelle.Selon la voie d'approche que l'on emprunte, une forme particulière est mise en avant.A travers chaque secte religieuse, Il se donne à Lui-même, et la valeur de chacune de ces sectes pour l'individu est qu'elles indiquent chacune une méthode différente de connaissance du Soi. Lui seul est aussi bien l'eau que la glace. Qu'y a-t-il dans la glace ? Rien d'autre que de l'eau.Sur le plan où Dvaitadvaita existe, la dualité et la non-dualité sont des faits :exprimé à partir de cette position, il y a la forme aussi bien que la liberté de la forme.Encore une fois, lorsqu'on dit qu'il y a à la fois dualité et non-dualité, à quel niveau de conscience ce genre d'affirmation correspond-il ? Il existe certainement un état où la différence et la non-différence existent simultanément - en toute vérité. Il est autant dans la différence que dans la non-différence. Ne voyez-vous pas que, de ce point de vue mondain, vous supposez de toute évidence qu'il y a des différences ?Le fait même que vous vous efforciez de trouver votre Soi montre qu'il doit y avoir en vous un sentiment de séparation et que, conformément à la manière dont le monde se comporte, vous vous considérez comme séparé. De ce point de vue, la différence existe indubitablement.Mais alors le monde se dirige inévitablement vers la destruction (nasha), puisqu'il n'est pas le Soi (na sva), ni Lui (na sha), il ne peut durer éternellement.Pourtant, qui est celui qui apparaît même sous l'apparence de l'éphémère ? Cela implique qu'Il se manifeste éternellement, affichant désir et qualité, mais aussi sans forme ni qualité ; et plus encore, cela implique qu'il ne peut être question d'attributs et d'absence d'attributs, puisqu'il n'y a que l'Unique sans second.Vous parlez de l'Absolu comme de la Vérité, de la Connaissance, de l'Infini.Dans le non-dualisme pur, aucune question de forme, de qualité ou de prédiction - qu'elle soit affirmative ou négative - ne peut se poser. Lorsque vous dites : "Il est seulement ceci" et ensuite "Il est aussi ceci". Vous vous êtes confiné dans les limites du mot "aussi" et, par conséquent, vous assumez la séparation de la chose à laquelle vous faites référence.Dans l'Un, il ne peut y avoir de "aussi".L'état d'unité suprême ne peut être décrit comme Cela et aussi comme quelque chose d'autre que Cela.Dans l'Absolu sans attribut, il ne peut y avoir de qualité ou d'absence de qualité ; il n'y a que le Soi unique et rien d'autre que le Soi.Supposons que vous croyiez qu'Il a une qualité, qu'Il est incarné ?Vous vous concentrez entièrement sur cet aspect de Lui ; alors l'absence de forme n'existe pas pour vous - c'est un état.Il y a un autre état, où Il apparaît avec des attributs ainsi que sans.Il y a encore un autre état (ces états ne sont pas progressifs mais chacun est complet en lui-même), où la différence et la non-différence existent, les deux étant impénétrables, et où Il est au-delà de toute expression.Tout ceci et tout ce qui a été dit ci-dessus se trouve dans l'État Suprême, dont on dit que même si le Tout est pris du Tout, le Tout reste le Tout.Il ne peut y avoir ni ajouts ni soustractions ; l'intégralité du Tout reste intacte. Quelle que soit la ligne que vous suivez, elle en représente un aspect particulier. Chaque méthode a ses mantras, ses idées et ses états, ses croyances et ses rejets. Dans quel but ?Pour Le réaliser - votre propre Soi.Qui ou quoi est ce Soi ?Selon votre orientation, vous Le trouverez - qui est votre propre Soi - comme un serviteur parfait par rapport à son maître, comme une partie par rapport au Tout, ou simplement comme le Soi unique Atma... . .‍

Dans ce monde ?

Q : Pourquoi êtes-vous venue dans ce monde ? Mâ : Dans ce monde ? Je ne suis pas quelque part... Je suis moi-même reposant en moi-même.

Complète reedition

Question : D'après un verset bengali : “Si en pratiquant les bajans (chants religieux), on abandonne tout attachement, ceux- ci peuvent conduire à l'extase divine”. Par la grâce de Mâ, peut-on, nous aussi, obtenir cet état pendant les bajans que nous chantons ici ?Mâ : La complète reddition, la totale offrande et l'intense dévotion à Dieu, cela seul suffit à conduire à cet état.

Amour divin

Ensuite, quand je la rencontrai, elle dit :"Le monde est l'incarnation du sentiment de l'amour divin (bhâva). Toute la création en est l'expression matérielle. Si, par ce type de sentiment, vous vous éveillez et vous progressez, vous vous apercevrez que tout l'univers n'est que le jeu de l'Un. En l'absence de ce sentiment (bhav ké abhav mén), on ne peut connaître l'essence de la réalité. »

Pour tous, partout

Q : Dites, Mère, que vous nous appartenez ! Mâ : J'appartiens à tous, partout.

Quelle méditation ?

Question : Nous méditons tous sur vous Mataji ; et Vous, sur qui méditez-vous ? (rires de l'assemblée)Mâ : Juste à présent, sur quoi méditez-vous ? Présentement, vous regardez et parlez ; et quand vous voulez méditer, vous restez silencieux en faisant le calme. Dans ces deux cas, sur quoi méditez-vous ? Parler, ne pas parler, regarder, ne pas regarder, dans toutes ces situations, il n'y a qu'une Vérité.Question : En d’autres termes, voulez-vous dire qu’en toute circonstance vous méditez sur Dieu ?Mâ : Quoi que ce soit qui apparaisse, n'est-ce pas le Soi ? Dans cet état, le méditant, la méditation et la chose méditée, ces trois termes ne font qu'un. Débrouillez-vous pour comprendre ce sur quoi je médite ! Vous pouvez comprendre que je médite sur vous car je suis ici et vous êtes face à moi, n'est-ce-pas ? Mais la vérité, c'est que ce que je suis, vous l’êtes aussi !Ce que vous êtes, c'est cela que je suis. Le Soi lui-même est l'Absolu et l'Absolu est l'Unique Réalité. Alors comment peut-on méditer et sur quoi ? Quand on est devenu Un avec le Soi, qui peut donc méditer sur le Soi ?

Transformations

... Mâ a dit un jour :"De même qu'une graine a besoin de l'obscurité dans le sol pour pouvoir germer et donner une plante, de même, dans le cours de la sâdhanâ, les pratiques effectuées entraînent des transformations d'une façon indirecte." sadhana

Empreintes du passé

Hari Bâbu : On ne peut s'affranchir des fortes empreintes du passé qui viennent d'existences antérieures. Je vous en prie, donnez-moi un remède.Mâ : Dans un tel cas, ce corps vous avisera de faire un compromis entre la jouissance, la recherche d'un plaisir dans le monde (bhoga) et le détachement.Comme il vous est difficile de vous détacher des plaisirs mondains, il est préférable de pratiquer le détachement au sein des plaisirs sensoriels.Par exemple, vous pouvez ne prendre que six copieux repas durant la semaine, et que du riz et des légumes le septième jour.Continuez ainsi, et l'impulsion qui pousse au plaisir s'affaiblira peu à peu (...)Il est vrai que de fortes prédispositions (samskâra) héritées d'expériences passées, d'existences antérieures, sont un fardeau dont l'homme aura du mal à se débarrasser — si louables ses intentions soient-elles. Mais il pourra y avoir des moments de répit. Aussi, l'on ne peut affirmer qu'il n'est pas possible de se débarrasser de ses samskara. En s'engageant sur la voie de la vertu, de la sâdhanâ, le mental pourra, en quelque sorte, être conditionné. De même, demeurer en compagnie des sages laissera une empreinte sur le mental. sadhana

Persévérez dans la pratique

Q : Mâtâji, quelle est l'utilité de suivre une sâdhanâ, de faire du japa, de la méditation, des cérémonies religieuses et tout le reste ? Nous pratiquons depuis des années. Mais en retour de tout ces efforts et altruisme, que reçoit-on ? Nous ne le savons pas ! Tout cela conduit-il plus près de la Réalité ? Mâ : Quand vous lavez vos affaires vous mettez du savon, n'est-ce pas ? Mais il est vrai qu'elles ne seront propres qu'après avoir été rincées encore et encore, et qu'ait disparu toute trace de savon. La saleté peut-elle disparaître sans savon ? La pensée du Divin est le savon, en finalité cette pensée doit disparaître aussi sous les eaux pures du Gange de la Suprême Connaissance (jnâna-gânga). Ne vous souciez pas des résultats. En affaires, vous donnez et vous recevez quelque chose en retour. On appelle cela du "marchandage", mais ce n'est pas un véritable acquis. Si vous adoptez cette attitude mercantile, vous n'obtiendrez rien. N'abandonnez jamais vos pratiques jusqu'à l'éveil. Soyez persévérant dans vos efforts et votre sadhana. Le souvenir du Divin est une flamme. Quelle que soit la direction vers laquelle souffle la flamme, elle brûlera tout ce qu'elle rencontre. Selon vos actes, vous récolterez les fruits. Aucun effort n'est jamais vain. Les bonnes comme les mauvaises actions donneront leur abondante moisson — car Il est d'une générosité infinie. Peut-être direz vous : "Je veux être un puissant de ce monde, et mon désir n'est toujours pas réalisé !"Vous recevrez très exactement à la mesure de ce qui vous est dû — rien de moins, rien de plus.Si un vase rempli d'eau a un trou, si petit soit-il, toute l'eau s'écoulera. De même avec vous :votre concentration n'est jamais totale. Il y a une fissure en elle — vous ne voulez pas la réalisation de tout votre être."‍(Satsang rapporté dans Ânanda Vârtâ)

Le Livre de la Vie

Q : Vos réponses sont tellement en accord avec nos Ecritures que vous n'avez pas étudiées... Comment est-ce possible ? Mâ a répondu : Mâ : Il y a le grand livre de la vie. Si on s'y plonge profondément, toutes les vérités expliquées par les Ecritures sont là, prêtes à se révéler !

Toujours ouverte

Un jour, Mâ alla à Baidyanath Dham ; BrahmacHari Balânandaji lui dit : " Mâ, ouvrez-nous votre caisse au trésor. " Elle répondit : " Elle est toujours ouverte, et ce pour tout le monde. "

Grâce permanente

Question : La grâce de Dieu est-elle nécessaire pour pouvoir commencer les pratiques spirituelles, ou est-ce que cette grâce est obtenue par ces pratiques ? A quel moment la grâce de Dieu intervient-elle dans la sadhana ?Mâ : La grâce de Dieu se déverse en permanence sur vous. L'esprit est comme un pot. Si son ouverture est tournée vers le haut, la pluie de la grâce peut l'inonder. Mais, si son ouverture est tournée vers le bas, le pot ne peut rien recueillir. Le seul effort qui soit à faire, c'est de tourner l'ouverture de l'esprit dans le bon sens pour que la grâce omniprésente de Dieu puisse s'y déverser. Cette grâce a été, est et sera toujours. Il n'y a jamais d'interruption dans le flot de la grâce divine. Avoir foi en Dieu, le prier et s'abandonner à lui, voilà l'effort qui est à faire pour vous ouvrir et recevoir sa grâce toujours présente. Quand vous faites cela, il arrive un moment où vous n'êtes plus capable de savoir si vous recevez ou non la grâce car vous êtes immergé en elle. Vous réalisez alors que tout ce qui est n'est rien d'autre que la grâce de Dieu. Vous devez cultiver cette attitude d'ouverture à la grâce et toujours vous rappeler sa nécessité. Alors, naturellement, vous serez en permanence en cette grâce.Question : Oui, mais cette grâce n'est-elle qu'un résultat de la sadhana ? N'intervient-elle pas plutôt avant, pour nous faire commencer l'ascèse ?Mâ : J'ai déjà répondu à cette question : pour recevoir la grâce divine, on doit inévitablement pratiquer la sâdhanâ. Swâmi Prakashânanda : Quand vous faites votre japa, que votre pratique ne rencontre pas d'obstacles et que votre concentration est profonde, c'est le signe que vous êtes en état de grâce. La grâce coule tout le temps sur celui qui demeure dans cet état de grande concentration. Sans la grâce de Dieu, vous pouvez pratiquer la sadhana pendant des vies et des vies sans résultat. Mais le fait que vous soyez venu ici est le signe même de la grâce de Dieu, c'est le signe d'une grâce divine. Si vous êtes attaché à cette pratique, c'est un signe encore plus indubitable de cette grâce. Si vous êtes fou de votre sadhana, alors c'est que vous êtes en état de très grande grâce. La sadhana pratiquée avec cœur et assiduité est donc le moyen d'obtenir la grâce de Dieu. Mais d'un autre côté, sans la grâce de Dieu ou du guru, il n'est pas possible d'avoir la concentration nécessaire à la sadhana.

Une seule famille

Q : Que pensez-vous de tous ces nouveaux venus qui viennent chaque jour vous voir ? Mâ : Personne n'est inattendu. Toutes ces personnes me sont familières.

Avec vous

Q : Quand vous serez partie, nous nous sentirons très seuls : comment ferons-nous ? Mâ : Je ne pars jamais. Pourquoi voulez-vous me repousser au loin ? Je suis toujours avec vous. Q : Alors, demeurez-vous dans nos coeurs ? Mâ : Dans vos coeurs ? Pourquoi voulez-vous m'enfermer dans un endroit particulier ? Sang de votre sang et moelle de vos os, voilà ce que je suis. C'est la vérité, je ne dis jamais de mensonges.Le lendemain soir, dans une salle bondée (il y avait essentiellement des femmes), Mâtâjî a dirigé le kirtan et a chanté Hé Bhagavan et Sita Ram, Prana Ram. Quelqu'un dit à nouveau : Q : nous sommes venus vous voir chaque jour. Maintenant que vous partez, notre vie va nous sembler vide sans vous. Que faire ?" Mâ : Pourquoi dites-vous que je m'en vais ? Je suis votre petit enfant et je suis toujours avec vous. Souvenez-vous de cela : je suis toujours avec vous. Je ne vous demande pas de faire des rétentions de son élève, de vous asseoir le dos droit, de vous purifier. Tel que vous êtes, je suis avec vous. Un enfant est avec ses parents, quelle que soit leur caractéristiques.Q : Nous vous considérons comme notre Mère, pas comme notre enfant.Mâ : Mère, c'est aussi très bien. Une mère quitte-t-elle ses enfants ? Non, jamais.

Le but de l'existence

Q : Quel est le but de l'existence ? Mâ : Tendre à se connaître soi-même. Q : Brève réponse pour une si vaste question ! Mâ : Un arbre-banian est immense, sa graine est petite ; mais dans la graine, tout l'arbre est là.

Le But Suprême

Un jour un monsieur demanda à Mâ après l’avoir vue en samadhi : Q : Vous étiez évidement en communion avec Dieu ; maintenant vous devez redescendre à notre niveau pour nous dire des choses qui puissent nous aider.Shri Mâ sourit et dit : Mâ : Etes-vous différents de Dieu ? je ne sens ni montée ni descente. A mes yeux tout est identique. Seules les réactions corporelles diffèrent.‍Vous voir vous-même en chacun et réaliser que chacun est en vous-même, c’est le but suprême de la connaissance spirituelle.‍ samâdhi

Réveiller son appétit

Q : Mâ, pourquoi perdez-vous votre temps avec nous ? Nous n'avons aucun appétit pour ce que vous nous proposez comme chemin de vie ! Mâ : Vous êtes dans le vrai ! Mais vous conviendrez que le manque d'appétit est un signe de mauvaise santé ! (rires) Vous pouvez retrouver votre bonne santé en suivant une diète et en prenant quelques médicaments. La diète : fréquenter des gens éclairés (satsang), lire de bons livres. Les médicaments : vos prières (japa). Que ça vous soit agréable ou non, préservez un petit moment chaque jour pour chanter un nom de Die (nama japa). Vous verrez, votre appétit se réveillera !

Une bataille pour L'atteindre

Un Cadi ( juge musulman) : je ne suis pas venu pour entendre quoi que ce soit de votre part. Je suis venu vous dire quelque chose : je me suis lancé dans la bataille, s'il vous plaît, accordez-moi la victoire ; parfois je sens que je manque d'armes et de munitions pour le combat. Est-ce que vous pourrez garder votre khéyâla sur moi ? Mâ (en souriant) : Qu'il en soit ainsi, Pitajî.Sur le chemin du retour, Shrî Mâ dit à un ami commun dans la voiture : Cadi Sahib à commencer par me demander de ne rien dire, j’ai donc obéi. Maintenant, quand vous reviendrez, dites à Pitajî : "Qui que ce soit qui s'engage dans une bataille pour L'atteindre, est soutenu par Lui-même. C'est Lui-même qui donnera tout ce qui est nécessaire, il n'y a donc absolument pas de raison pour entretenir des pensées d'inquiétude"

Heureux ?

Un visiteur : Je n'ai aucune aspiration spirituelle. Je suis heureux comme je suis ! Mâ : C'est merveilleux ! Nous-mêmes, nous étions en train de parler du bonheur.Pourquoi vous contenter de dire votre point de vue. Montrez-nous cet état afin qu'on en profite ! (Mâ sourit, le visiteur aussi ; il convint qu'il n'en était pas là !)

La fois unique

Q : Le Ramayana nous dit que prononcer le nom Rama une seule fois, suffit à nous purifier de tous nos péchés. Et nous, nous sommes tout le temps à chanter à tue-tête et à profusion le nom de Rama dans nos kirtana (chant religieux)... Et rien ne suit. Nous sommes toujours aussi embourbés ! Mâ : C'est parce que vous chantez à tue-tête ! Q : Je ne comprends pas très bien... Mâ : Engagez-vous dans ces kirtana si fréquents, avec l'espoir que la fois unique, la bonne, surviendra.

La mort de la mort

Q : Je ne crois pas à la réincarnation. C'est grave ? Mâ : Vous croyez en cette vie, n'est-ce pas ?Il n'existe qu'une seule vie réelle, celle dédiée à Dieu et une seule mort, qui est la mort de la mort.Après, il n'y a plus ni naissance ni mort.

Fil subtil

Un jour, Mâ me dit: " Garde toujours présent à l'esprit que tu es un réel brahmine et qu'il y a un lien entre ce corps et toi : il est comme le fil extrêmement subtil d'un sentiment divin. " A partir de ce moment-là, je me mis à faire tout mon possible pour avoir une vie pure.

Relation entre l'ego et le Soi

Question : Quels principes (tattva) composent le Soi ? De quoi est-il fait ? Est-il une chose créée ?Mâ : Il est fait de lui-même et par lui-même. Il n'est fait de rien qui ne soit pas lui, il n'y a rien d'autre que lui pour le faire.Question : Le Soi est immortel mais, quand le corps meurt, pourquoi est-ce que le Soi (l'âme) s'en va et le quitte ?Mâ : Le Soi n'a ni arrivée, ni départ.Question : Pourtant, le Soi s'éveille et s'endort ?Mâ : Non, non ! le Soi n'a ni éveil, ni sommeil. Il est éternel, omniprésent et immuable.Question : Alors qui est-ce qui quitte le corps à la mort ?Mâ : Au niveau de l'apparence, il semble que le Soi entre dans le corps et en ressorte selon les circonstances. Mais en réalité, le Soi ne connaît pas de changement. Il est éternellement béatitude.Question : Vos propos sont très difficiles à comprendre Mâ ! Mâ : Non ! Il n'y a aucune difficulté. Le Soi est par nature éternel et immuable.Question : Alors qu'est-ce qui a lieu devant nous quand une âme quitte son corps ou quand un enfant naît ? Aussi longtemps que nous sommes dans la condition présente, nous voyons cette allée et venue de l'âme et nous ne savons pas d'où elle arrive ni où elle s’en va.Mâ : Vous me demandez qui prend un corps, qui le quitte et aussi qui, maintenant, constate le phénomène de la naissance et de la mort. Je réponds que le Soi que j’ai décrit comme n’ayant ni allée ni venue, ce Soi est celui-là même qui semble s’incarner ou se désincarner ; et c’est encore Lui qui semble présentement voir, entendre... et constater la naissance et la mort, etc.Baba, explicitez ce que j'ai dit !Swâmi Prakashânanda : Du point de vue de l'ignorance, le Soi apparaît comme le sujet qui mange et qui boit, qui entend et qui voit... Mais du point de vue supérieur, le Soi n'a aucun de ces attributs, ni aucune de ces fonctions. Jamais il n'entre ni ne sort d'un corps. Pour lui rien ne commence, rien ne finit.De ce point de vue, il n'y a ni Homme emprisonné dans l'ego, ni Homme libéré de l'ego ; il n'y a ni guru, ni disciple, ni naissance, ni mort...Si on n’est pas capable de comprendre cette vérité, il faut croire que ce même Soi est aussi le Seigneur avec forme et que, quel que soit mon vœu, si je Le prie sincèrement, Il m'exaucera. Ainsi, si je Lui demande la compréhension de ce paradoxe, Il me le fera comprendre...C'est seulement du point de vue de l'ignorance que le Soi est dit venir en ce corps puis s'en aller, mais cela n'est pas vrai du point de vue de sa Vraie Nature. De ce point de vue, Mâ a dit hier qu'il est à la fois celui qui fait, celui qui pousse à faire et aussi celui qui semble bénéficier de ce qui a été fait.Mâ : Quelle est la relation entre l'ego et le Soi ? Comme le dit Hanuman : "Quand on est identifié à l'ego, il semble qu'on soit une parcelle du Soi ; mais quand on a abandonné l'ego, alors on n’est rien d'autre que le Soi."Quelle position voulez-vous assumer ?L'étincelle n'existe pas indépendamment du feu, l'étincelle n'est que du feu, et à proprement parler, seul ce feu existe vraiment. Il en va de même en ce qui concerne les rapports de l'ego et du Soi. C'est pourquoi j'ai dit que seul le Soi est réel.Mais pour réaliser cela, vous pouvez très bien vous considérer d'abord comme un dévot de Dieu. En procédant dans cette voie avec l'aide de votre guru, viendra un jour où vous réaliserez l'omniprésence du Seigneur. Et alors vous vous apercevrez que Celui dont vous étiez le dévot est aussi en vous. Cette réalisation de la non-dualité viendra par la grâce du guru et votre première affirmation "Je suis le dévot de tel Dieu" sera dépassée. Mais pour cela, il faut vous abandonner à votre guru et suivre son enseignement.‍"Je suis Votre dévot, du point de vue du corps. Du point de vue de l'ego, je suis une partie de Vous. Et du point de vue du Soi, je suis Vous"prière d'Hanuman à Rama‍

Pourquoi peiner ?

Je demandai à Mâ: " Si j'étais un sannyâsin, pourquoi dois-je peiner autant à présent ? " Elle répliqua: " Aussi longtemps qu'on n'a pas épuisé le fruit de son karma,on doit continuer le travail qui n'est pas terminé. "

Choisissez la Voie de l’Immortalité

Un journaliste irlandais et un étudiant chercheur à l’Université hindoue de Bénarès vinrent pour le darshan de Mataji. Q : Qu’avez-vous à dire sur ceux qui insistent sur le fait qu’il n’y a qu’une religion qui soit la bonne? Ma : Toutes les religions sont des chemins vers Lui. Q : Je suis chrétien… Ma : Moi aussi, je suis chrétienne, musulmane, tout ce que vous voulez. Q : Serait-il juste pour moi de devenir un hindou ou est-ce que mon approche doit se faire par la voie chrétienne ? Ma : Si c’est votre destinée de devenir hindou, cela se produira de toutes façons. C’est comme vous ne pouvez pas demander ce qui arrivera en cas d’accident de voiture. Quand l’accident arrivera, vous verrez bien. Q : Si je sens le besoin impérieux de devenir hindou, dois-je y céder ou est-il juste de le refouler, puisqu’on dit que chacun est né à la place qui est meilleure pour lui ? Ma : Si vous sentez réellement le besoin de devenir hindou vous ne poseriez pas cette question, vous le feriez effectivement. Cependant, ce problème a un autre aspect. Il est vrai que vous êtes chrétien, mais il y quelque chose d’un hindou en vous, sinon vous ne pourriez même pas connaître quoi que ce soit au sujet de l’hindouisme. Tout est contenu dans tout. De même qu’un arbre produit des graines et que d’une seule graine des centaines d’arbres peuvent se développer, de même la graine est contenue dans l’arbre et l’arbre tout entier, potentiellement, dans une graine minuscule. Q : Comment trouver le bonheur ? Ma : Dites-moi d’abord si vous êtes d’accord pour faire ce que ce corps vous demandera. R : Oui, je le suis.Ma : L’êtes-vous réellement ? Très bien. Maintenant, supposez que je vous demande de rester ici, en serez-vous capable? R : Non, pas vraiment…(rires)Ma : Vous voyez, le bonheur qui dépend de quelque chose d’extérieur, femme, enfants, réputation, amis ou n’importe quoi d’autre, ne peut durer ; mais trouver le bonheur en Lui qui est présent partout, votre propre Soi, voilà la chose réelle. Q : Vous dites donc que le bonheur réside dans le fait de trouver mon propre Soi ? Ma : Oui. Trouver votre Soi, découvrir ce que vous êtes réellement signifie trouver Dieu, car il n’y a rien en dehors de Lui. Q : Vous dites que tout est Dieu ; mais certaines personnes ne sont-elles pas plus Dieu que d’autres ? Ma : Pour celui qui pose cette question, il en est ainsi ; mais en réalité, Dieu est pleinement et également présent partout. Q : N’y a-t-il pas de substance en moi en tant qu’individu ? N’y a-t-il rien en moi qui ne soit pas Dieu ? Ma : Non. Même dans le fait de ‘ne pas être Dieu’, il n’y a que Dieu seul. Tout est Lui. Q : N’y a-t-il aucune justification au travail professionnel ou dans le monde ? Ma : S’occuper d’affaires mondaines agit comme un poison lent (jeu de mot probable entre vishay, les objets mondains et vish, le poison). Progressivement, sans même s’en apercevoir, cela mène à la mort. Est-ce que je dois conseiller aux Pitaji et Matajis (aux pères et mères) qui viennent me visiter de suivre ce chemin ? Je ne le peux. Ce que ce corps dit est : "Choisissez la Voie de l’Immortalité, prenez le chemin qui, d’après ce que vous sentez de votre tempérament, peut mener à la Réalisation de votre Soi." Néanmoins, même en travaillant dans le monde, il y a une chose que vous pouvez faire. Quoi que vous fassiez tout au long de la journée, essayez de le faire dans un esprit de service. Servez Dieu en chacun, considérez tous et tout comme Ses manifestations et servez-Le quel que soit le travail que vous entrepreniez. Si vous vivez dans cet état d’esprit, le chemin vers la Réalité s’ouvrira devant vous.‍

Sortez !

Q : Comment puis-je savoir quel est le bon chemin pour moi ? Mâ : Si vous restez derrière vos volets et votre porte close, quel peut être le chemin ?Sortez !Le chemin apparaîtra de lui-même !

'Je', 'Tu' et l'Univers

Mâ : Pour celui qui est dans la Vérité pure, tout est soit "Je" soit "Tu". Je le répète, "Je", "Tu" et l’univers, tous trois se dissolvent dans le Suprême. C’est ceci, atteindre Dieu ou avoir la vision de Brahman. Pramatha Babu : Mais on dit que Dieu vient et se manifeste ; Les gens peuvent parler avec Lui. Est-ce que tout cela est faux ? Mâ : je dis que c’est tout à fait faux. (Après un bref intervalle) Je dis encore que c’est tout à fait vrai. C’est ce dont nous parlions ce matin. Ces visions, ces vibrations sont vraies tant que nous sommes au niveau d’une nature fondée sur le besoin. Au moment-même où nous nous installons dans notre véritable nature, toutes les distinctions disparaissent.

Besoin de prier ?

Q : En se prosternant devant Dieu, quelle sorte de prière faudrait-il faire ? Mâ : Dans l'idéal, il ne faudrait pas faire de requête, et pourtant, on peut obtenir le fruit de ses requêtes. Il est tellement miséricordieux qu'Il donne tout ce qu'on lui demande. Il se donne aussi Lui-même. Quand on demande des objets du monde, c'est-à-dire un objet dont on manque, Il apparaît sous forme de manque. Par ailleurs, en ne demandant rien, on peut aussi obtenir Son être entier. Il n'y a pas de cause à cela, à ce niveau tout est Lui.Dr Pannalal : S'il en était ainsi, il n'y a pas besoin de prier.Mâ : Tu peux exprimer la prière, "que ta volonté soit faite", mais cela reste une requête. Si tu dis : "ô Dieu, je ne te demande rien" cela aussi est une requête. La vérité est que, selon l'état dans lequel se trouve les gens, leurs prières se concrétisent. Quand le jeu de la sâdhanâ s'est déroulé dans ce corps, c'est ce qui est apparu comme évident. À cette période, Bholanâth s'approchait de ce corps et lui disait avec insistance de faire ceci ou cela. À ce moment-là, c'était une période de pratique intensive et je n'avais aucune envie d'écouter ce que disait Bholanâth, est-ce qu'on doit faire ce genre de demande à Bhagavân [alors qu'il n'a pas envie de les entendre] ? Rien qu’en entendant ces demandes, un courant électrique venu du ciel traversait ce corps et il demeurait comme frappé par la foudre. Ainsi, les propos de Bholanâth furent enterrés, et il n'y eut plus de demandes qui sortaient de sa bouche. Je pourrais comparer cela à une tempête qui assaille un voyageur en chemin, à ce moment-là on se met à effectuer différents types de prière, mais il y a aussi un niveau supérieur où l'esprit se trouve soudain dans un état où il n'y a pas la moindre trace de demande. C'est donc pour cela qu'on peut dire que les prières des gens remontent spontanément d’après leur état particulier.

Endurer la souffrance ?

Le fils de ce docteur est mort il y a quelques jours, à la suite de graves brûlures. Mâ : Chaque fait qui se produit dans notre vie est inscrit dans notre destin. Il faut comprendre que ces évènements sont inévitables. C’est notre destinée qui s’accomplit. Il y en a qui meurent le corps brûlé par les flammes, d’autres qui meurent l’esprit dévoré par le feu.Docteur : Il devrait y avoir une limite à la souffrance. Nous devrions avoir la force suffisante pour supporter la douleur. Mâ : En vérité, c’est Lui qui nous donne cette force. Chacun, ici bas, doit endurer la souffrance qui lui est destinée. Peu importe que l’on considère cela comme une faute du Tout-Puissant ou comme un des aspects de Sa Grandeur, ce qui compte, c’est qu’il appartient à chacun de vivre ce qui lui est destiné.Docteur : Puisque notre sort est de souffrir qu’on le veuille ou non et puisque ce qui arrive, doit de toutes façons arriver, le but de cette vie ne devrait-il pas être de ne rien faire du tout, de rester assis et d’attendre tranquillement que le temps passe ?Mâ : Comment peut-il être possible d’éviter l’action ? C’est Lui qui vous pousse dans le tourbillon de la vie et du travail. Les gens travaillent, ils travaillent encore et encore. A la longue ils sont tellement épuisés qu’ils sont contraints de renoncer à toute forme d’action. Mais il ne peut en être ainsi que lorsque l’heure est venue qu’il en soit ainsi. L’homme doit travailler et supporter les conséquences des actions passées, aussi longtemps que son karma n’est pas accompli. C’est la lilâ (le jeu) du Divin.Docteur : Cela équivaut à bastonner une personne après l’avoir ligotée. Une belle situation, il n’y a pas à dire ! Non seulement je dois accomplir mon travail avec les mains ligotées, mais en plus je dois supporter les conséquences de cette situation ! C’est peut-être le jeu du Divin, mais là Il joue à nos dépens !Mâ (Elle sourit) : Qui est-ce qui se réjouit ? Qui est-ce qui souffre ? Qui reçoit les coups ? C’est Lui qui frappe et c’est Lui qui reçoit les coups et endure les souffrances. Personne n’existe, si ce n’est l’Unique.Docteur : Si vous voyez les choses sous ce jour-là alors plus rien n’a d’importance. En fait c’est Lui qui fabrique l’abcès et qui, ensuite, devient le médecin et... Mâ (Elle l’interrompt) : Il ne fabrique pas l’abcès. Il devient Lui-même l’abcès. (Dans la salle tout le monde rit). Ecoutez, sur cette terre où vivent les hommes, le malheur et les souffrances sont inévitables. Au début vous étiez un, puis vous êtes devenu deux, puis trois, puis une multitude. C’est pour cela que vous devez souffrir. Mais il y a une chose que vous pouvez faire : prendre des médicaments. Consultez un bon médecin, il vous prescrira un traitement. Ainsi vous pourrez soigner votre maladie. Il n’y a pas d’autre façon de parvenir à la paix.Docteur : Mais où puis-je trouver un bon médecin ? C’est précisément pour cette raison que je souhaitais vous rencontrer. Mâ : La grande difficulté c’est de le trouver le bon médecin. Quoiqu’il en soit, faites vous prescrire, par un médecin que vous considérerez comme étant compétent, les médicaments appropriés. La meilleure des solutions serait de vous faire hospitaliser, parce que à l’hôpital vous seriez contraint de prendre les médicaments prescrits aux heures indiquées. Sans compter que l’ambiance du lieu vous serait bénéfique. Mais vous n’aurez peut-être pas la possibilité de vous faire hospitaliser. Dans ce cas, prenez vos médicaments chez vous, de façon régulière. Mais là, hélas, il est probable que vous ferez des erreurs dans les doses et les horaires prescrits ou qu’un régime alimentaire inadéquat contrariera l’effet des médicaments. De nombreuses personnes affirment qu’elles disent et redisent régulièrement le nom du Divin, mais qu’elles n’en tirent aucun profit. Comment peut-on espérer tirer profit d’un médicament bénéfique si par ailleurs on adopte un régime alimentaire totalement pernicieux ? Et c’est ce qui risque de se passer chez vous aussi. Quoiqu’il en soit, efforcez-vous d’avaler vos médicaments à heures régulières et adoptez, aussi souvent que vous le pouvez, un régime sain et bénéfique. En vous joignant, par exemple, à des sadhu (pratiquants spirituels). ‍lila

La Grâce du Guru

Question : Qu'est-ce que la "Grâce du Guru" ? Réponse : Lorsque le Guru accorde ses instructions, ainsi que la capacité de les traduire en action - c'est sa Grâce. La grâce est déversée à tout moment. Mais elle ne peut pas entrer car le réceptacle est à l'envers. Quand on devient réceptif, on est capable de recevoir la Grâce. Le moyen de retourner le réceptacle dans le bon sens est d'obéir à la lettre aux ordres du gourou. En vertu du yoga de la pratique soutenue, le voile se déchirera et le Soi se révélera - on avancera vers sa vraie demeure.Tant qu'il y aura des envies, on naîtra encore et encore ; en d'autres termes, l'existence physique se poursuit à cause du sentiment de manque. Par une pratique spirituelle soutenue, on peut s'en libérer. Pour que le fait de l'union éternelle de l'homme avec l'Unique puisse être révélé, il faut suivre les commandements du gourou.En agissant ainsi, on devient digne de sa grâce.Le Guru, dans sa compassion, indique à chacun son propre chemin, le chemin qui mène à la réalisation du Soi.Il existe deux types de grâce, à savoir avec et sans cause ou raison. La première est obtenue comme résultat de nos actions ; mais lorsqu'on comprend que l'on ne peut arriver à rien par ses propres efforts, on reçoit la grâce sans cause ni raison.De l'état d'impuissance totale, elle élève l'homme.

Qui médite ?

Un savant dit à Mâ : "S'il n'y a que le Un, qui médite et sur quoi ?" Elle répondit : "Oui, quand il y a un méditant et un objet de méditation, on peut parler de méditation. Mais cette enfant-ci (elle-même) ne connaît rien aux prières, aux méditations, rien à toutes ces sortes de choses... C'est pourquoi ses pères, mères, amis qui s'engagent dans ces pratiques, le font aussi pour elle. »

Adorer Dieu

Question : On demande aux gens d'adorer Dieu, de chanter Ses louanges dans des hymnes, de faire des puja, de répéter constamment Son nom, et ils font tout cela sans savoir ce qu'est Dieu. Pouvez-vous nous expliquer ?Réponse : Dieu est omniscient et on ne peut connaître sa véritable nature avant d'avoir atteint la réalisation de Soi. On découvrira alors qu'Il n'est autre que soi-même, le seul Atman, le seul Soi qui existe, et qu'Il est avec une forme comme le monde et sans forme comme Chit, la pure conscience. En attendant, les prières, l'adoration et la méditation doivent être effectuées.

Pris au filet ?

Q : Peut-on déposer aux pieds du Seigneur ce qu’on fait au bureau, dans ses affaires, etc.?Mâ : Efforcez-vous d’exécuter tout travail dans un esprit de consécration. Essayer de s’abandonner est tout autre chose que l’abandon qui arrive sans effort. De même que faire du japa n’est pas du tout la même chose que le japa qui arrive spontanément. La pratique constante de l’abandon à Dieu amènera finalement à s’abandonner à Lui.Q : Pourquoi le mental est-il instable même après avoir prononcé le vœu de sannyâs ?Mâ : Parce que votre indifférence aux plaisirs du monde n’est pas encore parvenue à maturité. Consacrez chaque parcelle de votre énergie et de votre force à essayer de réaliser Dieu. Tout ce que fait Dieu est parfait. Puisque vous avez obtenu cette bénédiction qu’est le corps humain, utilisez-le à atteindre la réalisation de Dieu. Essayez de toutes vos forces et vous réussirez sûrement. Beaucoup de gens ont l’habitude de regarder en arrière tandis qu’ils avancent. Ne revenez pas sans cesse sur le passé, car cette habitude freinera votre progrès. Continuez votre travail sans vous préoccuper des résultats. Ne sollicitez pas Dieu sans cesse ! Sans aucun doute vous récolterez les fruits de votre labeur. Si vous méditez concentré sur un seul but, Dieu se révèlera certainement à vous. Utilisez les pouvoirs de votre mental et de votre ego pour accomplir votre sâdhanâ. Dépêchez-vous de vous engager dans les exercices spirituels, et la lumière viendra à vous. Ne vous souciez pas des résultats de ce que vous entreprenez. Brûlez vos désirs au feu du discernement et du renoncement, sinon faites-les se dissoudre dans la dévotion. Utilisez un de ces deux moyens.Q : Lequel est le meilleur ?Mâ : Cela dépend de ce qui convient le mieux à chaque personne. Ce qui est consumé par le discernement et le renoncement peut l’être aussi par la dévotion.Q : Mes désirs n’ont ni envie de brûler ni de se dissoudre. Que faire ?Mâ : Celui qui prétend ne pas vouloir, en réalité le veut. La nature même de l’homme est de vouloir. Pourquoi êtes-vous pris au filet ? Ce n’est pas dans ce filet que votre désir s’apaisera. sannyas, sadhana

Agitation intérieure

Quand j'arrivai à Shahbag, Mâ me dit : " J'ai remarqué ton agitation intérieure depuis quelques jours. La paix et la tranquillité ne peuvent survenir s'il n'y a pas au début quelque agitation dans l'esprit. On doit allumer le feu par n'importe quel moyen, que ce soit avec du beurre clarifié (ghî), du bois de santal ou même de la paille. Une fois allumé, le feu continue à brûler ; tous les soucis, toute l'humeur sombre disparaissent peu à peu. Le feu réduira en cendre tous les obstacles. Songe qu'une seule étincelle peut déclencher l'incendie qui réduira en cendre des maisons qu'on a construites avec tant d'efforts ! "

Notre Sauveur

Madame M. a demandé ce que signifiait vraiment la doctrine chrétienne du salut par la foi dans le Christ sanctifié. Mâ : Il y a bonheur et souffrance, péché et vertu, vie et mort : ces couples d'antagonismes sont la croix sur laquelle le Christ est crucifié. Mais il est la vérité éternelle qui transcende la dualité, c'est pourquoi il a souri sur la croix. C'est ce que nous devons faire. C'est là notre sauveur. C'est aussi la voie hindoue. C'est aussi l'idéal des rishis.Méditez sur le Christ en tant que lumière du monde, la lumière intérieure comme la lumière extérieure du soleil et de la lune. Tous sont en lui et Il est dans tous. Il est la lumière entre vos sourcils. Si pendant la méditation vous avez des visions de Kali, Durgâ, Mâ, Shiva, considérez-les également comme des formes du Christ et non pas comme des formes distinctes de lui. Si vous rencontrez un grand être spirituel, dites-vous : "C'est le Christ qui s'est révélé à moi sous cette forme même". Toutes les formes sont ses formes. Il est vaste, et n'est pas uniquement limité à la forme de Jésus. Considérez votre demeure comme celle du Seigneur. Brûlez de l'encens et réservez un siège spécial pour la méditation. Méditez et lisez des textes sacrés. Laissez vos enfants vivre leur vie et passez la vôtre en contemplation.

L'Instant Suprême

Q : je vous ai entendue dire que tous les instants sont contenus dans l'Instant suprême. Je ne comprends pas. Mâ : Le moment de naître conditionne une nouvelle expérience de vie. A l'Instant suprême, tout est accompli ! Notre destin est comblé !Vous le savez, en vous engageant dans l'action, vous répondez aux nécessités de la nature ; la qualité (guna) de la nature est de se multiplier (également guna).Le monde est transitoire, périssable, mais un esprit dévoué, une pensée affinée, savent consumer l'impermanence de la nature humaine.Quand il n'y a plus rien à brûler, là est le moment de toute éternité ! Saisir ce moment, là est votre destin. En réalité, il est Cela ; Tout-Cela. Comment Cela pourrait laisser quoi que ce soit en dehors ? Qui a plongé dans ce courant ne peut plus séparer présent, passé, futur.Un yogi peut saisir un objet placé de l'autre côté d'un mur, en tendant simplement la main ! Pour lui, le mur n'est pas là, même s'il existe, et même s'il n'y a pas de mur, c'est comme s'il y en avait un. Pour comprendre : Imaginez derrière un voile, un objet. Devant vous, c'est entendue, s'interpose le voile ; mais il n'était pas là quelque temps avant ; il n'est pas dit qu'il sera là quelque temps après. Alors quelle est sa présence maintenant ? C'est un exemple pour tenter de dire.Le mur qui est supposé faire obstruction, ne contrarie pas le geste du yogi. De même, le yogi peut percevoir un objet invisible pour les autres.Mouvement, repos, bien que chacun garde sa spécificité, ne s'opposent pas non plus, pour qui voit vraiment.Tout est possible — mais ce corps n'est pas enclin à tout dire ! Nous approchons là, le domaine du merveilleux.Revenons à l'Instant. Les moments tels que vous les vivez, sont tétanisés. L'Instant contient l'être et le devenir ; il contient tout ; rien n'est là et tout est là.Il n'y a pas même d'opposition entre cet Instant et des moments qui ne sont que des bouts de temps ! L'Instant est temps, mais pas ce que vous nommez "temps". Le temps (samaya) est saturé de Soi (sva mayi), tissé du seul Soi, où rien n'existe, sauf le Soi ! ‍

Pas de rêves

Une personne demanda :Ma, quelle sorte de rêves avez-vous ?Elle répondit :Dormir n'est possible qu'au stade de l'ignorance. Quand il n'y a pas d'ignorance, il n'y a pas de sommeil. Comment pourrait-il y avoir des rêves ? Mais si vous dites que tout est rêve alors c'est autre chose !

Initiation de base

Question : Un homme qui est maître de maison (grihastha) peut-il atteindre la libération en chantant le nom de Dieu (Ishwara) ?Mâ : Dieu est dans tous les hommes. Donc, les maîtres de maison peuvent l'atteindre aussi bien que ceux qui ne le sont pas. Swâmi Prakashânanda : C'est très difficile quand même pour un chef de famille (par rapport à la situation d’un moine, plus favorable à la réalisation spirituelle).Mâ : Baba, si vos parents n'avaient pas assumé la charge d'une famille, vous ne seriez pas né ! Les rishis (voyants védiques) avaient femmes et enfants, n'est-ce pas ?Le Seigneur est partout, en tous. Du point de vue de Dieu, il n'y a pas de différence entre ceux qui sont chargés de famille et les autres ; et "ashrama" ne signifie pas seulement les quatre stades de la vie. Cela veut dire aussi non-fatigue (a-shrama).Quand un maître de maison fait son devoir et s'abandonne au Seigneur à travers la pratique du chant de son nom, où est pour lui la fatigue ? ...Dieu est Un en tous. Dans la vie quotidienne, il semble qu'il y ait plusieurs membres au sein d'une famille. Mais en fait, toute la famille est une. De même, aux yeux de Dieu, tous appartiennent à sa famille s'ils chantent son Nom. Dieu est omniprésent. Il n'y a rien d'autre que Dieu. La lumière de Dieu était là dans le passé, est là dans le présent et continuera à être dans le futur.Il n'y a rien d'autre que le Suprême Soi (Paramâtma). Pour obtenir la Libération, c'est là l'initiation de base et chacun d'entre vous devrait essayer de s'en imprégner.Swâmi Prakashânanda : Les ascèses (sadhana) traditionnelles vous amèneront à le comprendre .Mâ : C'est exact, Baba. sâdhanâ

Guru authentique

Q : Cela sert-il à quelque chose de prendre l’initiation d’un Gourou qui ne présente pas les signes caractéristiques d’un gourou authentique, tels qu’ils sont définis dans les Ecritures ? Mâ : Il y a deux choses ici. Premièrement, prendre un Gourou et deuxièmement que ce Gourou soit le Gourou. Il ne peut être question de prendre ou de quitter, car ce Gourou est le Soi. S’il ne l’est pas, il se peut qu’il vous indique un chemin, mais il ne peut pas vous conduire jusqu’au but, jusqu’à l’illumination, parce que lui-même ne l’a pas atteinte. Vous pouvez prendre quelqu’un comme Gourou et puis le quitter, mais dans ce cas je dis que vous n’avez jamais eu de Gourou. On ne peut pas quitter le vrai Gourou. Il est le Gourou par sa nature même et il comble naturellement toutes les lacunes du disciple. Tout comme la fleur donne son parfum naturellement, le Gourou aussi donne l’initiation par le regard, la parole, le toucher, l’enseignement, le mantra ou même sans rien de tout cela, simplement parce qu’il est le Gourou. La fleur ne fait d’effort pour donner son parfum, elle ne dit pas : ‘Venez me sentir’. Elle est là. Quiconque s’approche d’elle pourra jouir de son parfum. Tout comme le fruit mûr tombe de l’arbre et est ramassé par quelqu’un ou mangé par les oiseaux, ainsi le Gourou est tout ce dont ont besoin ceux qui lui appartiennent, quels qu’ils soient.Il y a effectivement de faux gourous et beaucoup s’y laissent prendre. On dit que vous devez vous donner corps et âme au Gourou, mais cela ne signifie pas qu’il a le droit de vous exploiter. S’il essaie de la faire, vous devez le quitter et la plupart du temps laisser aussi le mantra qu’il vous a donné parce qu’il lui est associé et qu’il vous fait penser à lui. Alors je dis : allez vous baigner dans le Gange et prenez un nouveau départ avec un autre mantra. Un mantra est ce qui protège. S’il ne remplit pas cette fonction, ce n’est pas un mantra.

Tester le guru ?

Q - Ma, j'ai entendu dire qu'il est nécessaire de tester le Guru et que le disciple doit également être testé par le Guru. Mâ - (Mâ répliqua avant même que la question ne soit complètement énoncée) Savez-vous de quoi il s'agit ? Il s'agit de la façon dont le gendre est mis en examen avant de lui donner la fille en mariage. Une fois le mariage célébré, on n'eût plus supposé demander de question. Si le Guru ne se manifeste pas lui-même, comment le disciple le comprendra-t-il ?

Guru
A la machette

Q : Je suis pris dans les filets de l'illusion (mâyâ). Comment en sortir ? Mâ : A la machette. C'est comme ça qu’on se fraie un chemin dans la jungle. Pour cela, il faut déjà s'enfoncer dans la jungle. Nous parlons de l'illusion de qui ? Les jeux d'illusions de Dieu n'ont pas de commencement. Pourtant ils peuvent avoir une fin. Même au plus profond de la jungle, on peut ouvrir une clairière. Un pot bien astiqué révèle sa qualité. "Cela qui est" resplendit quand on a suffisamment frotté ! Comment retirer la pellicule de l'illusion ? Dans la compagnie des sages, et en suivant les conseils de son guide (guru). Tant que le guide de n'a pas été trouvé, tous les noms font écho à Son Nom, toutes les formes sont Sa forme, toutes les qualités, Sa qualité. Réfléchissez bien à cette question : comment me libérer de l'illusion ? Quelle est la voie ? Quels sont les moyens ? D'une façon ou d'une autre, pensez toujours à Lui. Nos pensées, nos paroles, dédions-les Lui. Le reste n'est que futilité et souffrance.

Maya
Relation entre l'ego et le Soi

Question : Quels principes (tattva) composent le Soi ? De quoi est-il fait ? Est-il une chose créée ?Mâ : Il est fait de lui-même et par lui-même. Il n'est fait de rien qui ne soit pas lui, il n'y a rien d'autre que lui pour le faire.Question : Le Soi est immortel mais, quand le corps meurt, pourquoi est-ce que le Soi (l'âme) s'en va et le quitte ?Mâ : Le Soi n'a ni arrivée, ni départ.Question : Pourtant, le Soi s'éveille et s'endort ?Mâ : Non, non ! le Soi n'a ni éveil, ni sommeil. Il est éternel, omniprésent et immuable.Question : Alors qui est-ce qui quitte le corps à la mort ?Mâ : Au niveau de l'apparence, il semble que le Soi entre dans le corps et en ressorte selon les circonstances. Mais en réalité, le Soi ne connaît pas de changement. Il est éternellement béatitude.Question : Vos propos sont très difficiles à comprendre Mâ ! Mâ : Non ! Il n'y a aucune difficulté. Le Soi est par nature éternel et immuable.Question : Alors qu'est-ce qui a lieu devant nous quand une âme quitte son corps ou quand un enfant naît ? Aussi longtemps que nous sommes dans la condition présente, nous voyons cette allée et venue de l'âme et nous ne savons pas d'où elle arrive ni où elle s’en va.Mâ : Vous me demandez qui prend un corps, qui le quitte et aussi qui, maintenant, constate le phénomène de la naissance et de la mort. Je réponds que le Soi que j’ai décrit comme n’ayant ni allée ni venue, ce Soi est celui-là même qui semble s’incarner ou se désincarner ; et c’est encore Lui qui semble présentement voir, entendre... et constater la naissance et la mort, etc.Baba, explicitez ce que j'ai dit !Swâmi Prakashânanda : Du point de vue de l'ignorance, le Soi apparaît comme le sujet qui mange et qui boit, qui entend et qui voit... Mais du point de vue supérieur, le Soi n'a aucun de ces attributs, ni aucune de ces fonctions. Jamais il n'entre ni ne sort d'un corps. Pour lui rien ne commence, rien ne finit.De ce point de vue, il n'y a ni Homme emprisonné dans l'ego, ni Homme libéré de l'ego ; il n'y a ni guru, ni disciple, ni naissance, ni mort...Si on n’est pas capable de comprendre cette vérité, il faut croire que ce même Soi est aussi le Seigneur avec forme et que, quel que soit mon vœu, si je Le prie sincèrement, Il m'exaucera. Ainsi, si je Lui demande la compréhension de ce paradoxe, Il me le fera comprendre...C'est seulement du point de vue de l'ignorance que le Soi est dit venir en ce corps puis s'en aller, mais cela n'est pas vrai du point de vue de sa Vraie Nature. De ce point de vue, Mâ a dit hier qu'il est à la fois celui qui fait, celui qui pousse à faire et aussi celui qui semble bénéficier de ce qui a été fait.Mâ : Quelle est la relation entre l'ego et le Soi ? Comme le dit Hanuman : "Quand on est identifié à l'ego, il semble qu'on soit une parcelle du Soi ; mais quand on a abandonné l'ego, alors on n’est rien d'autre que le Soi."Quelle position voulez-vous assumer ?L'étincelle n'existe pas indépendamment du feu, l'étincelle n'est que du feu, et à proprement parler, seul ce feu existe vraiment. Il en va de même en ce qui concerne les rapports de l'ego et du Soi. C'est pourquoi j'ai dit que seul le Soi est réel.Mais pour réaliser cela, vous pouvez très bien vous considérer d'abord comme un dévot de Dieu. En procédant dans cette voie avec l'aide de votre guru, viendra un jour où vous réaliserez l'omniprésence du Seigneur. Et alors vous vous apercevrez que Celui dont vous étiez le dévot est aussi en vous. Cette réalisation de la non-dualité viendra par la grâce du guru et votre première affirmation "Je suis le dévot de tel Dieu" sera dépassée. Mais pour cela, il faut vous abandonner à votre guru et suivre son enseignement.‍"Je suis Votre dévot, du point de vue du corps. Du point de vue de l'ego, je suis une partie de Vous. Et du point de vue du Soi, je suis Vous"prière d'Hanuman à Rama‍

Non-dualité
L'ego

Question : Quelle est la signification du dicton de la Bible : "Frappez et la porte vous sera ouverte" ?Fait-elle référence à l'ouverture de la porte de l'ego ?Réponse : Quelle est votre opinion ?Il est évident que l'on doit briser son propre ego.Question : Lorsque les murs qui constituent l'ego ont été démolis, que se passe-t-il ?Réponse : Sur quelles fondations ces murs reposent-ils ?Questionneur : Sur tout ce qui empêche l'accès à la Lumière du Soi.Réponse : Vous avez vous-même donné la réponse !Questionneur : Mais qu'est-ce que l'ego en réalité ?Réponse : Vous vous imaginez que vous êtes l'auteur de vos actions - cela indique l'existence de l'ego en vous. "Duniya" (monde) signifie "di-niya" (basé sur la dualité).Ici, la cause du conflit réside dans l'idée que l'ego est l'auteur des actions. La dualité engendre des conflits, des problèmes, le "moi" séparé et ses activités. L'ego est présent dans le "moi" imparfait, tandis que la réalisation "Je suis le Soi" (Atma) est celle du "moi" parfait. Le résultat de l'égoïsme est l'aveuglement. Dans l'attitude d'esprit exprimée dans "Je suis le serviteur éternel du Seigneur", il semble également y avoir une dualité, mais le "je" mondain ne survit plus.Les racines de l'ego ne seront pas détruites tant que le "moi" ne sera pas parfait - en d'autres termes, tant que "Aham Brahmasmi" (Je suis l'Être suprême) n'aura pas été réalisé.Question : Lequel des deux est le mieux : défoncer la porte et entrer, ou, après avoir défoncé l'ego, rester couché sur le seuil de la porte ?Réponse : Dans le premier cas, l'ego a encore confiance en son propre pouvoir et en ses capacités, tandis que dans le second cas, il s'agit d'un abandon de soi - et c'est pourquoi Il est sûr de vous laisser voir la Lumière Eternelle par la porte ouverte.Question : Ai-je raison de croire que vous êtes Dieu ?Réponse : Il n'y a rien d'autre que Lui seul, tout le monde et toutes les choses ne sont que des formes de Dieu. En votre personne, Il est également venu ici pour donner son darshan.‍

"Je"