Pranam
Question : Il est dit qu'une personne qui étudierait les Shastras (Ecritures), même avec une très grande foi, n'arriverait pas à la Libération sans la grâce de Dieu. Est-ce vrai ?
Mâ : Cela veut seulement dire que celui qui étudie sans s'abandonner à Dieu ne peut pas obtenir de résultats spirituels.
C'est seulement en renonçant à son moi que l'Homme peut gagner la Libération.
Il lui faut donc faire le namaskar à Dieu.
Voilà ce que je peux dire du point de vue de la pratique de la voie (sadhana).
En ce qui concerne le point de vue des Ecritures, je laisse la parole à Baba Prakashânanda.
Swâmi Prakashânanda : Mâ a expliqué le sens du mot "namaskar" de manière parfaite même du point de vue des Shastras, car où il y a mental, il doit y avoir samsara et il faut donc abandonner ce mental à Dieu pour en être libéré.
Quand le mental est abandonné aux pieds du Seigneur, ce mental lui-même devient Dieu.
Quand on a complètement renoncé à son mental, il n'y a plus de mental, il ne reste que Dieu.
C'est pourquoi il est dit qu'en faisant simplement namaskar, on est lavé de tous ses péchés.
Et c'est aussi pourquoi le namaskar est encore appelé pranam (abandonner son ego aux pieds du Seigneur).
Voilà pourquoi il est dit dans le Ramayana que seul le pranam à Rama permet d'atteindre la Libération et non pas la simple étude des Shastras (Ecritures).
Quand on pratique le japa d'un nom de Dieu avec concentration, alors ce nom devient le nom de son propre Soi.
Et quand le disciple dit : "Je m'abandonne à Dieu", il perd son ego et s'établit dans le Soi.
C'est pourquoi il faut pratiquer le namaskar à Dieu.
Mâ : Excellent commentaire, Baba !
C'est là le vrai namaskar.
Quand on pratique ainsi le namaskar, il faut observer qui salue et qui est salué.
On arrive alors à réaliser que seul le Soi est.
Question : Mais puisqu'un seul namaskar suffit à détruire tous les péchés, pourquoi devrions-nous en faire encore et encore ?
Mâ : Le premier namaskar doit être fait pour la purification du mental ; et ensuite les autres pour devenir Un avec Dieu.
Q: Pendant tous ces jours de fête, nous avons entendu tant de choses magnifiques !
Mâ : Magnifique ? Tant que vous distinguez le "beau" et le "laid" vous n'avez rien compris !
Q : Nous ne comprenons même pas un peu ?
Mâ : "Nous comprenons"... c'est sans intérêt tant que celui qui comprend et ce qui est compris demeurent séparés.
Q : (...) et quand nous sommes oublieux !
Mâ : L'oubli ? Oubliez l'oubli. La mort doit mourir.
Q : (...) et quand l'on se souvient !
Mâ : Se souvenir ? Alors vous gardez en tête. Rejetez plutôt.
Déposez tout ça à Ses pieds.
Je veux dire : demeurez dans l'expérience de ce qui est !
Q : Que veut dire "s'abandonner au courant" ?
Mâ : Se poser cette question de toutes ses forces !