Vijnana

Satsang
par thèmes

Q : A mon sens, il ne peut y avoir une vision intégrale de l'Etre suprême, au plus, nous en aurons une vision partielle...
Qu'en pensez-vous ?

: Si vous pensez que l'Etre peut se mettre en morceaux, alors vous pouvez employer le terme de "partiel ".
Mais peut-il y avoir des "parts d'Absolu" ?
Vous raisonnez en termes de parts, et vous voulez prendre "votre" part, n’est-ce pas !
Il est le Tout, Celui qui est.

Q : Mais alors, il doit bien y avoir au moins des niveaux dans la Connaissance?

: Où est la connaissance des formes du Sans Forme, il ne peut y avoir de niveau.
Aller pas à pas concerne la période où l'on cesse tout juste de courir derrière les objets, et où l'on se tourne vers l'Eternel.
Dieu n'est pas encore une évidence, mais sa quête est devenue "intéressante". Cette progression réserve des foules d'expériences...
Là où est la pensée, est fatalement l'expérience !
Les expériences traduisent les mille façons d'approcher la Connaissance Suprême.
L'esprit qui s'était d'abord empêtré dans la matérialité, affirmant que jamais on ne peut savoir si Dieu existe ou non, et qui tournait le dos à "tout cela", finalement rebrousse chemin !
N’est-il pas naturel que la lumière lui parvienne, "accommodée" à sa situation ?

Tous les états possibles et inimaginables ont un nom.
Mais les états particuliers cessent, quand le Soi est enfin reconnu !

Q : Le corps peut-il survivre à l'effondrement de notre égocentrisme ?

: Le corps est-il un obstacle à la Connaissance Suprême ?
Et d'abord la question de savoir si "le corps" existe ou non, se pose-t-elle ? A un certain stade, cette question ne se pose plus. Quand elle se pose, vous n'êtes pas établi dans l'Être Pur ; et vous attendez votre réponse !
La vraie réponse se tient là où il ne peut plus y avoir ni question ni réponse... où il n'y a plus d'"autre", plus aucune division.
Alors approcher les maîtres et recevoir leurs instructions, étudier les Ecritures, n'a plus aucun sens.

Voilà, pour un aspect de la question...
Par ailleurs, vous voyez des niveaux dans la connaissance, à la manière des niveaux universitaires sanctionnés par des diplômes, quand vous cherchez. Quand le Soi est révélé à lui-même, rien de tout ça.
Un effort personnel, la pratique de la méditation, apportent certes des fruits ; mais dans le Soi, mis en lumière, il n'y a pas de but à atteindre et pas de non-but.
Bien que ce soit, ce n'est pas.
Bien que ce ne soit pas, c'est.

Voilà !

Vous dites qu'il doit subsister un vestige de fonctionnement mental. Il est pourtant un stade où le fait qu'il subsiste ou non une trace de "mentalité" n'a plus aucun sens.
Si tant de choses peuvent être consumées, ce vestige-là ne peut-il aussi être consumé ?
Il n'y a plus ni oui ni non. Ce qui est, "est".
Méditer, contempler, est une aide tant qu'on est balloté entre acception et rejet.
Vous voulez un support, n'est-ce pas ?
Le support qui vous portera plus loin, jusque-là où il n'est plus question de support et de non-support, c'est le support sans support !
Ce que disent les mots s'"éteint".
Lui, est au-delà des mots.

La Saturée de joie
जय माँ

Q : On dit que le Brahman est l'Inconnu.
Alors pourquoi faire tant d'efforts pour essayer de le connaître ?

: Si vous deviez décrire cette fleur, vous diriez par exemple qu'elle est rose, mais jamais vous ne pourriez la qualifier complètement.
Ainsi, chaque chose, chaque être, est à la fois connu et inconnu, manifesté et non-manifesté ; en même temps.
C'est ainsi !

La Saturée de joie
जय माँ

Panikkar : Quand il n'y a que le Un seulement, pourquoi y a-t-il tant de religions différentes dans le monde ?
Qu'avez-vous à dire à propos de ceux qui insistent que seulement une religion est la bonne ?

: Parce qu'Il est infini, il y a une infinité de conceptions de Lui, et une infinité de variété de chemins qui mènent à Lui.
Il est tout, quelque soit le type de croyances ou d'incroyances comme dans le cas des athées.
La croyance dans l'incroyance est aussi une croyance. Cela signifie que vous acceptez la croyance quand vous ne croyez pas.
Il est dans toutes les formes et il est le Sans forme.

Panikkar : De ce que vous avez dit je déduis que vous considérez que le Sans forme (Nirguna) est plus proche de la Vérité que Dieu avec forme (Saguna) ?

: Est-ce que la glace est autre chose que de l'eau ? Saguna est autant Lui que nirguna.
Dire qu'il y a seulement un Atma et que toutes les formes sont des illusions impliquerait que le Sans-forme est plus proche de la vérité que la forme ; mais je dis que chaque forme et le Sans-forme également sont Lui et Lui seul.

Jay Mâ
जय माँ

Q : Une fois, en méditant dans une pièce obscure, j'ai eu l'impression qu'elle était baignée par le clair de lune ; mais lorsque j'ai ouvert les yeux, je me suis aperçu que j'étais dans le noir. Qu'est-ce que cela veut dire ?

: Voir de la lumière est un bon signe.
Tant que le chemin n'est pas éclairé, comment peut-on voir quelque chose ?
Il en va de même dans le monde matériel, tant qu'il n'y a pas d'éclairage vous n'y voyez rien. A présent il y a la lumière à l'extérieur et l'obscurité au-dedans.
Quand la lumière se répand sur le monde intérieur, celle du dehors s'efface.
Cependant, il s'agit d'un stade où il y a encore une différenciation entre intérieur et extérieur ; mais il y en a un autre après où il n'y a plus ni intérieur ni extérieur, l'ensemble des choses est vu comme un tout.

Jay Mâ
जय माँ

Q : Si personne ne peut faire quoi que ce soit en dehors de la volonté de Dieu, pourquoi devrais-je souffrir ou bénéficier des conséquences de mes actes mauvais ou vertueux ?

Mâ rit et dit :

: Vous croyez fermement que rien ne peut survenir sans la volonté divine, n’est-ce pas ?

Il répondit par l’affirmative.

: A ce moment-là, il n’est pas question que Baba ait des actions mauvaises ou vertueuses ; mais comme la question s’est posée en vous, je dirai que vous n’avez pas la volonté ferme que rien ne peut survenir sans la volonté de Dieu.

Le monsieur fut d’accord avec ce qu’affirmait Mâ. Elle ajouta :

: la foi est toujours aveugle.
Par la suite elle devient évidente, comme je vous vois et vous me voyez, mais au départ vous commencez par la foi aveugle et ensuite vous entrez dans le royaume de l’expérience.
Vous devez lire, Baba. Qu’est-ce que lire ? Je ne me réfère pas à la lecture des livres ; mais de même que les livres nous donnent des connaissances sur des sujets extérieurs et aident à transformer même un enfant ignorant en un savant compétent, de même il est un livre au fond de chacun d’entre nous.
Essayez de lire ce livre. En le lisant vous n’aurez plus aucun doute sur quelque sujet que ce soit et les questions ne s'élèveront plus en vous ; vous comprendrez par vous-même ce sujet sur lequel vous m’avez interrogée.

Jay Mâ
जय माँ

"Je suis Votre dévot, du point de vue du corps.
Du point de vue de l'
ego, je suis une partie de Vous.
Et du point de vue du
Soi, je suis Vous."
Prière d'Hanuman faite à Rama

Les thèmes sont répartis ici — plus ou moins arbitrairement — en trois catégories "Corps-Ego-Soi" : C'est avant tout pour permettre un accès rapide.
Vous voulez un support

Q : A mon sens, il ne peut y avoir une vision intégrale de l'Etre suprême, au plus, nous en aurons une vision partielle... Qu'en pensez-vous ? Mâ : Si vous pensez que l'Etre peut se mettre en morceaux, alors vous pouvez employer le terme de "partiel ". Mais peut-il y avoir des "parts d'Absolu" ? Vous raisonnez en termes de parts, et vous voulez prendre "votre" part, n’est-ce pas ! Il est le Tout, Celui qui est.Q : Mais alors, il doit bien y avoir au moins des niveaux dans la Connaissance? Mâ : Où est la connaissance des formes du Sans Forme, il ne peut y avoir de niveau ; aller pas à pas concerne la période où l'on cesse tout juste de courir derrière les objets, et où l'on se tourne vers l'Eternel qui n'est pas encore une évidence, mais sa quête est devenue "intéressante". Cette progression réserve des foules d'expériences... Là où est la pensée, est fatalement l'expérience ! Les expériences traduisent les mille façons d'approcher la Connaissance Suprême. L'esprit qui s'était d'abord empêtré dans la matérialité, affirmant que jamais on ne peut savoir si Dieu existe ou non, et qui tournait le dos à "tout cela", finalement rebrousse chemin ! N’est-il pas naturel que la lumière lui parvienne, "accommodée" à sa situation ?Tous les états possibles et inimaginables ont un nom.Mais les états particuliers cessent, quand le Soi est enfin reconnu !Q : Le corps peut-il survivre à l'effondrement de notre égocentrisme ?Mâ : Le corps est-il un obstacle à la Connaissance Suprême ?Et d'abord la question de savoir si "le corps" existe ou non, se pose-t-elle ? A un certain stade, cette question ne se pose plus. Quand elle se pose, vous n'êtes pas établi dans l'Être Pur ; et vous attendez votre réponse !La vraie réponse se tient là où il ne peut plus y avoir ni question ni réponse... où il n'y a plus d'"autre", plus aucune division.Alors approcher les maîtres et recevoir leurs instructions, étudier les Ecritures, n'a plus aucun sens.Voilà, pour un aspect de la question...Par ailleurs, vous voyez des niveaux dans la connaissance, à la manière des niveaux universitaires sanctionnés par des diplômes, quand vous cherchez. Quand le Soi est révélé à lui-même, rien de tout ça.Un effort personnel, la pratique de la méditation, apportent certes des fruits ; mais dans le Soi, mis en lumière, il n'y a pas de but à atteindre et pas de non-but.Bien que ce soit, ce n'est pas.Bien que ce ne soit pas, c'est.Voilà !Vous dites qu'il doit subsister un vestige de fonctionnement mental. Il est pourtant un stade où le fait qu'il subsiste ou non une trace de "mentalité" n'a plus aucun sens.Si tant de choses peuvent être consumées, ce vestige-là ne peut-il aussi être consumé ?Il n'y a plus ni oui ni non. Ce qui est, "est".Méditer, contempler, est une aide tant qu'on est balloté entre acception et rejet.Vous voulez un support, n'est-ce pas ?Le support qui vous portera plus loin, jusque-là où il n'est plus question de support et de non-support, c'est le support sans support !Ce que disent les mots s'"éteint".Lui, est au-delà des mots.‍

Douter du Guru

Question : Nous avons accepté une personne comme guru. Mais comment pouvons-nous savoir qu'elle nous a accepté elle-même comme disciple ?Mâ : Si vous doutez de votre guru, c'est que vous ne l'avez pas complètement accepté.Question : Si le guru n'est plus sur cette terre ou s'il est trop loin pour qu'on puisse le rencontrer physiquement, comment faut-il faire ?Mâ : Vous devez observer ses enseignements (upadesh).Question : Comment le mantra que nous avons reçu de notre guru peut-il nous protéger ?Mâ : Le mot mantra signifie "ce qui protège le disciple qui le contemple tout le temps" .(...)Mâ : Comprenez que le guru réside toujours avec le disciple. Où est le disciple, là se trouve le guru.Question : Dans la Guru-Gîtâ, il est dit que le maître accorde à la fois la prospérité ou la jouissance dans le monde et la libération spirituelle. Mais ces deux choses sont contradictoires. Comment devons-nous donc comprendre cette affirmation ?Mâ : La plus grande jouissance, c'est la Libération !

A la machette

Q : Je suis pris dans les filets de l'illusion (mâyâ). Comment en sortir ? Mâ : A la machette. C'est comme ça qu’on se fraie un chemin dans la jungle. Pour cela, il faut déjà s'enfoncer dans la jungle. Nous parlons de l'illusion de qui ? Les jeux d'illusions de Dieu n'ont pas de commencement. Pourtant ils peuvent avoir une fin. Même au plus profond de la jungle, on peut ouvrir une clairière. Un pot bien astiqué révèle sa qualité. "Cela qui est" resplendit quand on a suffisamment frotté ! Comment retirer la pellicule de l'illusion ? Dans la compagnie des sages, et en suivant les conseils de son guide (guru). Tant que le guide de n'a pas été trouvé, tous les noms font écho à Son Nom, toutes les formes sont Sa forme, toutes les qualités, Sa qualité. Réfléchissez bien à cette question : comment me libérer de l'illusion ? Quelle est la voie ? Quels sont les moyens ? D'une façon ou d'une autre, pensez toujours à Lui. Nos pensées, nos paroles, dédions-les Lui. Le reste n'est que futilité et souffrance.

Dirigé vers le fruit

(Sur le samyam ; la discipline complètement rassemblée et concentrée) Q : (...) j'ai aussi essayé de mettre en pratique les conseils. Mais il n'y a pas eu de résultats. D'autre part, il s'est avéré que toutes sortes de problèmes se sont intensifiés en ce jour particulier de samyam. Il n'y a pas d'expérience et de sentiments spirituels qui soient apparus. Au vu de tout cela, il me vient à l'esprit qu'il n'y a pas besoin de tout ce travail. Quand le moment viendra, tout surviendra automatiquement.Mâ : Je dirais que tu n'as rien fait concrètement de ton voeu de samyam. En effet, ton attention a toujours été dirigée vers le fruit. Si tu désires un résultat immédiat, qui te tombe dans la main comme cela, on peut considérer qu'effectuer un travail particulier, ou non, revient presque à la même chose. Tu ne veux pas te mettre en peine pour des sujets spirituels, mais tu ne recules jamais quand tu essaies d'obtenir une bonne réputation ou une reconnaissance sociale.Q : Dans ces domaines non plus, je ne fais pas grand-chose !Mâ : Cela non plus ne traduit pas un état élevé. Il n'y a pas d'efforts - pas d'enthousiasme vers quoi que ce soit, c'est de l'inertie ! Est-ce qu'il est bon de rester dans un tel état d'inertie ? Ce que l'on effectue pour le progrès spirituel doit être effectué avec un sens de ce qui est juste à faire. On ne doit pas penser à propos du résultat. Mais tiens pour sûr qu'il y aura certainement un résultat si un travail réel est effectué. En ajoutant même un centime après un autre, on arrivera à une roupie. Chaque action a son résultat. Pourquoi se limiter d'ailleurs au domaine de l'action ? Dans le domaine des sens aussi, voir quelque chose, toucher quelque chose — tout a une influence qui lui est propre. C'est à cause de tout ceci que ressort la question du satsang et de la bonne influence d'un endroit particulier. C'est à cause de cela aussi qu'un sâdhaka ne permet pas que son âsana, ses vêtements ou son lit etc. soient touchés par qui que ce soit. Les qualités de ce que nous mangeons et de ce que nous pensons nous pénètrent, et ces choses nous transforment également.‍ sadhaka. Nous avons dit aussi auparavant que ce qu'on voit dans ce monde, si nous le faisons du seul point de vue du bonheur et de la peine, ne fera qu'augmenter le sens de servitude en nous. Si, en percevant les arbres, les montagnes, les fleurs etc. nous pensons : « Oh, comme tout cela est beau ! », les qualités de ces objets nous pénétreront et conséquemment, de plus en plus de sentiments nouveaux seront engendrés en nous. Mais, tout en percevant ces objets, si nous sommes capables de les accepter comme des formes différentes du divin, si nous sommes capables de considérer que le divin lui-même réside dans la forme de ces belles fleurs ou de ces beaux fruits, etc., c'est alors seulement que nous développerons des pensées pures. Ainsi, on ne doit rien voir ni faire avec une envie profonde pour les plaisirs du monde. Tant que vous n'êtes pas à l'abri des sentiments qui sont engendrés par de tels désirs, on ne peut pas même parler de salut. Bien sûr, par la grâce de Dieu, la racine de tous les désirs peut être détruite en un seul instant. Néanmoins, il s'agit d'un sujet différent. On doit plutôt avancer sur le chemin du développement progressif. De ce point de vue, il faut entretenir des sentiments purs à travers la répétition du Nom, le japa, et la méditation en fonction de son niveau.On ne doit pas se décourager en voyant qu'il n'y a pas de résultats rapides alors qu'on s'évertue à faire certains efforts sur ce chemin. Les samskâras, les empreintes du passé accumulées à travers de nombreuses vies ont créé à l'intérieur des masses de déchets. Tant qu'ils ne sont pas dégagés complètement, il n'y a pas d'espoir pour développer des sentiments divins. Cependant, on voit que même après un effort de quelques jours, certains peuvent réaliser quelque chose. On doit considérer dans ce cas que de telles personnes sont nées avec de bons samskara. Ainsi, leur progrès peut se déployer facilement. Si l'on continue à travailler, on obtiendra très certainement des résultats - on doit oeuvrer dans cet état d'esprit. Si l'on n'a pas de gourou, il n'y a pas de mal, car le gourou est déjà présent en tous. Si l'on continue à travailler, c'est Lui-même qui va venir Se manifester. Mais si l'on parle du point de vue général, c'est mieux de faire effort sous la protection d'un gourou.

Contrôler le mental

Question : Mâ, mon mental est très instable, je ne peux me concentrer sur rien. Que dois-je faire ?Mâ : Si votre mental ne s'attache à aucun objet, alors vous êtes libre de tout attachement, c'est une bénédiction !(Rires de l'auditoire... Puis quelqu'un précise que cette question est posée par un jeune garçon. Mâ s'explique donc d'une manière qui lui soit accessible.)Mâ : Où est ce garçon ? Faites-le venir près du micro.(Mâ, lui répondant en face à face)Si votre mental ne s'attache jamais à rien, c'est une très bonne chose. C'est même une bénédiction. Car quand le mental n'est attaché à aucun objet, le vrai vous-même peut se révéler. Pourquoi donc essayeriez-vous d'attacher votre mental à quelque chose ?Le jeune garçon : Mais je veux contrôler mon mental pour méditer et je n'y arrive pas. Que dois-je faire ?Mâ : Il vous faut simplement vous concentrer sur le nom de Dieu.Le jeune garçon : Dieu a tellement de noms différents. Lequel dois-je choisir ?Mâ : Choisissez le nom de Dieu qui vous touche le plus et répétez celui que vous aurez ainsi choisi. Si vous l'aimez, votre mental sera satisfait ; donc prenez le nom qui vous plaît le plus et méditez aussi sur la forme divine qui lui correspond.Le jeune garçon : J'ai foi en Vous. Quel que soit le nom que vous me suggérerez, c'est celui que je souhaite prendre.Mâ : D'accord ! Est-ce qu'ici, en face de toute l'assemblée, vous êtes prêt à prendre un Nom ?Le jeune garçon : Oui.Mâ : Bien ! Alors répétez tous les noms de Dieu que vous connaissez, les uns après les autres.La foule (après de longs éclats de rire) : Il ne sait pas combien Dieu a de noms. Que faut-il faire ?Mâ : Quels noms de Dieu connaissez-vous ?Le jeune garçon : J'en connais un certain nombre, mais j'en veux Un qui vienne de Vous !Mâ : Dites-moi les noms que vous connaissez.Le jeune garçon : Jusqu'à présent, je répétais les noms de Ma Bhagavan, Ram, Krishna, Shankara Bhagavan...Mais aujourd'hui je ne répéterai un Nom qu'après vous.Mâ : Rama, Krishna, c'est très bien.

Comment chercher ?

Q : Où trouver le guru ? Mâ : Cherchez en vous-mêmes. Q: Comment chercher ? Mâ : Si vous avez perdu votre enfant, comment le cherchez-vous ?

Comme un enfant

Un jour, je dis à Mâtâjî : " Par un contact aussi sacré que le vôtre, même une pierre aurait été changée en or, mais ma vie s'est avérée être un échec complet. " Elle répondit : " Ce qui prend un temps long à se développer manifeste une beauté durable une fois mûr. Pourquoi tant te soucier ? Tiens bien la main qui te guide, sois comme un petit enfant. "

Formes et Sans-forme

Panikkar : Quand il n'y a que le Un seulement, pourquoi y a-t-il tant de religions différentes dans le monde ? Qu'avez-vous à dire à propos de ceux qui insistent que seulement une religion est la bonne ? Mâ : Parce qu'Il est infini, il y a une infinité de conceptions de Lui, et une infinité de variété de chemins qui mènent à Lui. Il est tout, quelque soit le type de croyances ou d'incroyances comme dans le cas des athées. La croyance dans l'incroyance est aussi une croyance. Cela signifie que vous acceptez la croyance quand vous ne croyez pas. Il est dans toutes les formes et il est le Sans forme. Panikkar : De ce que vous avez dit je déduis que vous considérez que le Sans forme (Nirguna) est plus proche de la Vérité que Dieu avec forme (Saguna) ? Mâ : Est-ce que la glace est autre chose que de l'eau ? Saguna est autant Lui que nirguna. Dire qu'il y a seulement un Atma et que toutes les formes sont des illusions impliquerait que le Sans-forme est plus proche de la vérité que la forme ; mais je dis que chaque forme et le Sans-forme également sont Lui et Lui seul.

Le royaume de l'expérience

Q : Si personne ne peut faire quoi que ce soit en dehors de la volonté de Dieu, pourquoi devrais-je souffrir ou bénéficier des conséquences de mes actes mauvais ou vertueux ? Mâ rit et dit : Mâ : Vous croyez fermement que rien ne peut survenir sans la volonté divine, n’est-ce pas ? Il répondit par l’affirmative. Mâ : A ce moment-là, il n’est pas question que Baba ait des actions mauvaises ou vertueuses ; mais comme la question s’est posée en vous, je dirai que vous n’avez pas la volonté ferme que rien ne peut survenir sans la volonté de Dieu. Le monsieur fut d’accord avec ce qu’affirmait Mâ. Elle ajouta : Mâ : la foi est toujours aveugle. Par la suite elle devient évidente, comme je vous vois et vous me voyez, mais au départ vous commencez par la foi aveugle et ensuite vous entrez le royaume de l’expérience. Vous devez lire, Baba. Qu’est-ce que lire ? Je ne me réfère pas à la lecture des livres ; mais de même que les livres nous donnent des connaissances sur des sujets extérieurs et aident à transformer même un enfant ignorant en un savant compétent, de même il est un livre au fond de chacun d’entre nous. Essayez de lire ce livre. En le lisant vous n’aurez plus aucun doute sur quelque sujet que ce soit et les questions ne s'élèveront plus en vous ; vous comprendrez par vous-même ce sujet sur lequel vous m’avez interrogée.‍

Demeurez en Lui

Q : Mais ne dites-vous pas Hari kathâ hi kathâ aur dab vrithâ viathâ : on doit parler de Lui seul, tout le reste n’est que vanité et souffrance. S’il n’y a que le Un-sans-second, comment peut-il y avoir des paroles et un discours ? Mâ : Demeurez seulement en Lui, habitez seulement en Lui ! On ne peut Le laisser de côté, bien qu’on puisse essayer de L’exclure. Il est toujours là, mais si vous Le reconnaissez, Il sera aussi là sur le plan où les conversations et les discussions existent.

Ânandamayî

Q : Quel est le sens du mot ânandamayî ? Mâ : Depuis la nuit des temps ânandamayî a été l'épithète qui désignait Bhagavati (le Divin conçu en tant que Mère).änandamayî ["Tout de Félicité"] est en fait contenu en toutes choses. Aussi est-il dit que là où se trouve un homme, là est Shiva, et que là où est une femme est Gauri [Pârvatî, sa Shakti].

Notre Sauveur

Madame M. a demandé ce que signifiait vraiment la doctrine chrétienne du salut par la foi dans le Christ sanctifié. Mâ : Il y a bonheur et souffrance, péché et vertu, vie et mort : ces couples d'antagonismes sont la croix sur laquelle le Christ est crucifié. Mais il est la vérité éternelle qui transcende la dualité, c'est pourquoi il a souri sur la croix. C'est ce que nous devons faire. C'est là notre sauveur. C'est aussi la voie hindoue. C'est aussi l'idéal des rishis.Méditez sur le Christ en tant que lumière du monde, la lumière intérieure comme la lumière extérieure du soleil et de la lune. Tous sont en lui et Il est dans tous. Il est la lumière entre vos sourcils. Si pendant la méditation vous avez des visions de Kali, Durgâ, Mâ, Shiva, considérez-les également comme des formes du Christ et non pas comme des formes distinctes de lui. Si vous rencontrez un grand être spirituel, dites-vous : "C'est le Christ qui s'est révélé à moi sous cette forme même". Toutes les formes sont ses formes. Il est vaste, et n'est pas uniquement limité à la forme de Jésus. Considérez votre demeure comme celle du Seigneur. Brûlez de l'encens et réservez un siège spécial pour la méditation. Méditez et lisez des textes sacrés. Laissez vos enfants vivre leur vie et passez la vôtre en contemplation.

Réaliser l'union

Une personne demanda : " Mâ, comment réaliser l'union ? "Elle répliqua en riant : " De qui vient la désunion ? "

Quand vous chantez

Un jour, Shrî Mâ dit en riant : " Quand vous chantez. les noms divins ou les mantra, votre esprit est progressivement purifié ; I`amour et la vénération pour l'Etre suprême est éveillé et vos pensées deviennent pures et subtiles. Alors vous vous mettez à avoir des aperçus de plans supérieurs d'existence et à travailler pour votre progrès spirituel."

Votre doute vous isole

Q : Mâ, voir Dieu est-ce possible à notre époque ? Mâ : Pourquoi "à notre époque" ? C'est possible de tout temps ! Q : Je veux dire "pour de vrai", avec nos yeux ! Mâ : Bien sûr, aussi clairement qu'en plein jour. C'est sa nature. Si vous l'appelez, il apparaît. On nomme l'esprit humain jivatma (esprit individuel) et non pas paramatma (esprit cosmique). L'individu tourne en rond sur lui-même, entre naissance et mort. En eau morte, des germes nocifs se développent. Cette eau peut être purifiée. Le jivatma est en réalité paramatma. Votre doute que Dieu n'est pas en vous, vous isole et fait écran. Dégagez-vous de cet enfermement et Dieu sera là, révélé dans toute sa plénitude !

Jamais fatiguée

Une femme : Il y a une telle foule !Vous n'avez aucun moment de répit ; et vous ne semblez jamais fatiguée ; vous n'êtes jamais irritée mais toujours si joyeuse ! Mâ : Mère, dans votre propre maison, vous êtes nombreux. Est-ce que vous ne conversez pas avec chacun(e) ?Vous vous remuez beaucoup ; est-ce que vous vous sentez fatiguée ?

Foi dans le Guru

Question : Supposez que je suive un guru. Si après un moment je perds la foi en lui, que dois-je faire ? Dois-je continuer à suivre son enseignement ?Mâ : Si vous suivez un guru un jour et un autre le lendemain, cela ne vous mènera nulle part.Mais avez-vous vraiment perdu la foi dans le principe même du guru ? Que reste-t-il si vous avez perdu cette foi ?‍Interlocuteur : Parfois, c'est inévitable.Mâ : Ce que j'ai voulu dire, c'est que le guru est le Soi omniprésent. Comment est-il possible de perdre la foi dans un tel guru ?

Tout s'y trouve

Une dame avec un bébé dans les bras était venue voir Mâ qui s’entretenait avec de nombreux visiteurs et visiteuses. En entrant, la dame demanda : ‘Où est la Mère ici ?’ On lui désigna Mâ. Eut lieu alors la conversation suivante: Q : On dit que vous êtes Mère. Où sont vos fils et vos filles. Mâ : Ici (en désignant son coeur) Q : Où est votre mari ? Mâ : Ici (avec le même geste) Q : Où sont vos parents ? Mâ : (avec un sourire) Ici en ce coeur Q : Votre maison ? Mâ : (Avec le même geste) Ici ! La dame qui posait ces questions semblait complètement déconcertée, n’arrivant pas à comprendre ce à quoi Mâ faisait allusion. Mâ le remarqua et avec sa façon habituelle d’apaiser et de convaincre lui dit :Mâ : Ici en ce corps il y a tout ce qui se trouve dans l’univers –père, mère, fils et fille et tous les êtres crées. De cet Un tout tient son être. Dans cet Un tout existe, tout persiste et finalement tout se fond.

Dieu Est

Question : Quelle est la signification du mot : "samsara" et qui est le maître de ce samsara ?Mâ : Il n'y a qu'un seul Brahman, qu'une seule Réalité Absolue, rien d'autre n'existe. S'il vous plaît, montrez-moi quelque chose de différent de Brahman et où cela se trouve. Swâmi Prakashânanda : Le Dieu unique est le maître du samsara. Et ce Dieu est à la fois le maître de celui qui accepte Son existence et Sa maîtrise sur l'univers, et de celui qui fait profession d'athéisme. Qu'on ait foi ou non dans l'existence de Dieu, Dieu est. C'est pourquoi le disciple doit ressentir qu'il appartient tout entier à Dieu. C'est avec cette foi qu'il doit pratiquer la sadhana (ascèse). Alors, et alors seulement, elle peut être couronnée de succès.Mâ : Baba, est-il possible de décrire la Nature de Dieu ?Swâmi Prakashânanda : Non, non, la Nature de Dieu est au-delà de la parole et du mental.Mâ : Oui, telle est la Nature de Dieu... sâdhanâ

Tel est son Jeu

Q : On dit que Dieu est tout en tout. Rien n’arrive sans qu'Il ne le veuille. Ainsi donc, pourquoi devrait-on nous blâmer pour nos péchés ? Mâ : Tout est Lui seul. Bien et mal sont aussi Lui-même. Il ressent de la joie dans le bien qu'il fait et c’est lui-même qui souffre des conséquences des mauvaises actions. Je vous vois comme Lui qui est en train de dire qu'Il souffre. Il est heureux, et Il est misérable. Tel est son jeu, lîlâ, depuis la nuit des temps. Q : Quelle est l'utilité de toute cette lutte ? Mâ : Elle est très utile. Un enfant, tandis qu'il étudie, ne comprend pas combien de connaissances il est en train d'acquérir. Quand il a de bonnes notes à ses examens, ils se sent heureux. De même, quand le temps viendra, vous vous rendrez compte de combien de progrès vous avez fait. Continuer à vivre dans le souvenir de Dieu. Ce qui est agréable, preyas, est bon en apparence ; ce qui est réellement bon, shreyas, est en apparence difficile et désagréable. Il est nécessaire de rendre ce qui est réellement bon agréable aussi. Q : Si quelqu'un se tourne vers la religion dans ses vieux jours, est-ce qu’il sera capable de maintenir un calme de l'esprit à l'heure de la mort ?Mâ : Il y a des attirances et influences innombrables qui déterminent le style de vie d'une personne, on ne peut donc rien dire en ce qui concerne sa dernière heure. Ce corps dit : tout est possible, il n'est donc pas bon de restreindre sa vision.

Samskâras

Un jour, Jamini Bâbou dit à Mâ que les buissons d’épineux près de la chambre de Shrî Mâ à Shabagh étaient devenus des arbustes de santal ; cela s'était passé en 1944. Mâ : Voyez comme la création divine est merveilleuse ! Les animaux, les oiseaux, les êtres humains, les arbres, les plantes, les insectes, répondent à l'atmosphère ambiante chacun à leur manière, différemment. La capacité d'imbiber les vibrations ou de les rejeter n'est pas uniforme. Ainsi, par exemple, cent personnes écouteront un discours, et il y en a également qui sont très éduqués parmi eux. Certains obtiennent une connaissance profonde de ce discours, d'autres ne sont pas touchées ; ici, la question de l'éducation ne se pose pas. La compréhension dépend de ses samskâras intérieurs, des conditionnements passés. De même en va-t-il dans le royaume des animaux ou de la végétation. Ne les banalisez pas en disant qu'ils ne sont pas intelligents. C'est Lui Lui-même qui habite dans toutes les formes de la création.

Paix intérieure

Vous me demandez souvent : COMMENT obtient-on la paix intérieure ?Je vous dis : Quand vous aurez trouvé d'où vient le COMMENT en vous, la question ne se posera plus. Vous aurez la paix.

Pourquoi peiner ?

Je demandai à Mâ: " Si j'étais un sannyâsin, pourquoi dois-je peiner autant à présent ? " Elle répliqua: " Aussi longtemps qu'on n'a pas épuisé le fruit de son karma,on doit continuer le travail qui n'est pas terminé. "

Se donner coeur et âme

Q : Qu'est-ce qui est bon pour moi ? Mener une vie active dans le monde ou une vie contemplative retiré du monde ? Mâ : Vivez celle des deux à laquelle vous pourrez vous donner coeur et âme. C'est la bonne !

Nos amis chercheurs

Bithika Mukerji : Mâ, comment peut-on expliquer la personnification de l’Etre Suprême en tant que Dieu ? Mâ : Quoi que l’on puisse dire, Personnel, Impersonnel – Le Seigneur est Lui-même tel qu’Il est. Il est la réalité absolue, omniprésente dans l’univers, autant que demeurant au plus profond de l’être (antaryâmin). Il est au-delà de toute compréhension, et en même temps, Il est le Soi intérieur en chacun, n’est-ce pas ? Lui seul est (qu’on le considère comme inconnu, ou à connaître) Celui qui est sans nom, sans forme. Cependant, tous les Noms sont Siens, Il est présent partout et universellement manifesté. Où n’est-il pas ? Quand on touche la main de quelqu’un, il dit : « Ceci est moi ». Même ses vêtements indiquent sa présence.Toutes les religions reconnaissent Sa présence, elles prennent leur source en lui. Comment saisir cette immensité ? Prenons l’exemple d’une personne seule dans le tourbillon des relations (irradiant de lui) : il est le père, le fils, le mari, le frère, etc. Il en est ainsi dans toutes les religions. Ce sont toutes des relations intimes et chacune est unique en elle-même.‍Q : Les chrétiens croient que le Christ est une Incarnation, la seule Incarnation envoyée pour sauver l’humanité. Il est le seul médiateur entre Dieu et l’homme.‍Mâ : D’accord, il est certainement juste pour les chrétiens de croire cela, pourquoi pas ? La foi perd de sa vigueur spirituelle si elle est universalisée. Ce n’est pas nécessaire d’en arriver là. La miséricorde illimitée de Dieu est répandue partout, Lui seul sait ce qui est bon pour chacun de nous. Si chaque individu regarde son propre voyage spirituel, alors il peut apporter l’aide la meilleure à ses compagnons de route.Chaque communication de la Vérité est un évènement unique. Aucun de ces évènements ne peut être comparé à un autre. En célébrant cette Vérité, les communautés religieuses (sampradaya) se forment ou prennent tournure. Les communautés également sont nécessaires. Elles fournissent la cohésion, l’unité générale des objectifs à atteindre, et elles donnent du courage à ceux qui ont un moral faiblissant. C’est une bonne idée que d’appartenir à une communauté et de marcher sous sa conduite pour obtenir l’illumination. Il n’est pas nécessaire de se méfier de la foi de nos amis chercheurs de Vérité.‍Q : Les chrétiens restent attachés très fortement à l’unique évènement historique de l’Incarnation du Christ. Ils sont engagés dans leur mission.‍Mâ : Pourquoi devrions-nous poser des limites à l’infini, ou des restrictions de temps à ce qui est intemporel, c'est-à-dire l’éternel ? L’infini a des moyens infinis pour se révéler lui-même. Personne n’a le droit de dire ‘c’est seulement ainsi et pas autrement’. Bien que, à proprement parler, un tel credo est aussi admissible, car chaque optique est concevable. Après tout, quelle est l’étendue de ce que l’on peut rejeter - à l’intérieur de l’ensemble de la Vérité ? Réclamer l’exclusivité est une façon de renforcer sa propre foi et sa dévotion, mais dénigrer la loyauté des autres est déplacé, injustifié. Le véritable pèlerin devrait apprécier les efforts de ses amis grands voyageurs.‍Q : Si quelqu’un croit en une seule et unique Incarnation, comment peut-il comprendre la vérité des autres manifestations ?‍Mâ : L’Incarnation est vraiment seule et unique, c’est une descente, une venue, une approche, un avènement, chacun étant unique à sa façon. Comme je l’ai dit, il n’y a rien ni personne à part Dieu. Le vrai nœud de la question est qu’il faut aller de l’avant ! Pour avancer dans une direction, il est exigé un effort suprême, constant, déterminé, sans faille. Se détourner de ce but par comparaisons et contrastes équivaut à ralentir, à moins que certains ne soient habitués à un renforcement de leurs objectifs dans un esprit d’unité, de communion. L’Un englobe tous les chemins menant à la réalisation de cette vérité.‍Q : Mâ, on ne peut pas croire en l’Un, en l’Unique seulement. Une créature, un être, sont séparés de Dieu pour toujours.‍Mâ : Oui, bien sûr. Comme Dieu ne peut pas être saisi par le mental, Il est séparé pour toujours. Etre humain veut dire habiter dans le monde des images mentales. Le mental limite la compréhension. Dieu est séparé de l’être parce qu’il demeure au-delà des idéalisations du mental. Ce qui est suprême est, par conséquent, au-delà encore. Aussi, il est juste de dire ‘Dieu et sa créature’. La compréhension de la séparation est elle-même la ligne de partage [italiques ajoutées par Bithikâ]. Il est votre soi le plus profond, votre témoin le plus intérieur, votre vous le plus intime.‍Q : Est-ce qu’un médiateur est nécessaire pour connaître Dieu ?‍Mâ : Oui, mais Dieu lui-même se révèle comme le Gourou (Médiateur). Le Gourou est Dieu lui-même. Lui seul connaît les exigences du vrai disciple. Pour invoquer la présence du Gourou on doit devenir un vrai disciple.‍Q : Est-ce que tous les chemins ont la même valeur ?‍Mâ : Oui, pour autant qu’un chemin soit suivi de façon concentrée, sincère et persévérante. Cependant, il existe des chemins et sentiers qui se révèlent être des déviations. Quelqu’un naît avec certaines prédilections (samskaras) qui façonnent les attitudes. La façon de vivre est un amalgame d’actions, de croyances et de connaissances (karma, bhakti, jñâna). La façon dont on organise sa vie déterminera le chemin à suivre. Dans la sphère de la recherche de Dieu, l’aide fixe de façon inévitable, même si quelqu’un est ignorant et ne distingue pas clairement la voie juste, notre chemin est réorienté dans la bonne direction par le Gourou qui apparaît immanquablement de façon à apporter de l’aide et à montrer la route. Ce sont les propres efforts de chacun et la sincérité qui doivent être évalués, pas les faits.‍Q : Comment peut-on savoir si on n’est pas en train d’errer sans but ?‍Mâ : Quiconque est sur le chemin en quête de Cela est touché par la paix de la vérité. Dans ce domaine où celui qui cherche trouve, il n’y a aucune possibilité pour qu’un véritable effort soit fait en vain, ou qu’un manque de sincérité produise des résultats. L’effort est requis parce que l’homme utilise sa volonté pour atteindre des buts matériels. Ainsi la volonté peut également devenir comme des courroies qui conduisent l’homme au-delà de ses limites.En réalité, seule la miséricorde de Dieu prévaut. Quand on fait un pas vers lui, Il en fait dix vers nous. En fait, Il est constamment avec nous. La recherche en elle-même devient, par conséquent, la conclusion.‍ samskâra, jnana, bithika

D'elle-même

Q: Que pensez-vous de ce dicton : "C'est par la pratique du silence que l'on atteint la connaissance" ? Mâ : Pourquoi un "par" ?Dire : "par" le silence on Le rencontre, n'est pas juste, car la Vision Suprême ne vient pas "par" quoi que ce soit ! La Vision se manifeste d'elle-même.

Vision de Dieu

On demanda à Mâ : " Une personne qui a vu Dieu peut-elle Le faire voir aux autres ? " Elle répliqua qu'on ne pouvait avoir Sa vision que lorsque le temps était venu. Celui qui a lui-même cette vision peut aider les autres dans ce sens seulement jusqu'à un certain point. La vision elle-même n'est possible que par la grâce de Dieu.

Empreintes du passé

Hari Bâbu : On ne peut s'affranchir des fortes empreintes du passé qui viennent d'existences antérieures. Je vous en prie, donnez-moi un remède.Mâ : Dans un tel cas, ce corps vous avisera de faire un compromis entre la jouissance, la recherche d'un plaisir dans le monde (bhoga) et le détachement.Comme il vous est difficile de vous détacher des plaisirs mondains, il est préférable de pratiquer le détachement au sein des plaisirs sensoriels.Par exemple, vous pouvez ne prendre que six copieux repas durant la semaine, et que du riz et des légumes le septième jour.Continuez ainsi, et l'impulsion qui pousse au plaisir s'affaiblira peu à peu (...)Il est vrai que de fortes prédispositions (samskâra) héritées d'expériences passées, d'existences antérieures, sont un fardeau dont l'homme aura du mal à se débarrasser — si louables ses intentions soient-elles. Mais il pourra y avoir des moments de répit. Aussi, l'on ne peut affirmer qu'il n'est pas possible de se débarrasser de ses samskara. En s'engageant sur la voie de la vertu, de la sâdhanâ, le mental pourra, en quelque sorte, être conditionné. De même, demeurer en compagnie des sages laissera une empreinte sur le mental. sadhana

Développer un esprit fort

A un moine, novice, qui était déprimé et qui pensait au suicide : Mâ : Comment un homme qui entretient des pensées de suicide peut s'attendre à devenir un sannyâsi ? L'idée de suicide n'entre même pas dans le mental de ceux qui se considèrent comme des candidats au sannyâsa. Un esprit de dépassement de soi extrême et de renonciation est l'attitude qui fournit l'aide la plus grande pour progresser vers cet état exalté. Soyez vrais dans vos paroles et évitez d'écrire des lettres. Ne parlez pas aux femmes, ni ne laissez votre regard s'attacher à elles.C'est en cherchant à se connaître qu'on peut trouver la Grande Mère de tout.Le saint Nom de Dieu est en lui-même le rite pour exorciser les influences indésirables. En présence du Nom de Dieu, les fantômes et les esprits mauvais ne peuvent exister.Écrivez-lui que son état occupe en fait très souvent le kheyâl de ce corps [la pensée de Mâ]. C'est à lui-même, par son propre effort ou sa propre volonté de développer un esprit fort et de laisser tomber son attitude négative, qui lui fait imaginer qu'il ne peut et ne sera jamais capable de réussir. Au contraire, il doit avoir la détermination que ce sera possible, et que le succès très certainement lui reviendra. Il doit se dire à lui-même : « En quelque état qu'il plaît à Dieu de me mettre, j’accepte : je m'abandonne à Celui dont je suis la créature, dont ‘ceci’ est le corps. » C'est tout. Avec un calme et une tranquillité parfaite, il doit passer la plupart de son temps allongé bien droit dans ce qu'on appelle 'la posture du mort', shavâsana, et répéter silencieusement son mantra au rythme de sa respiration. Il y a seulement un Brahman sans second — c'est ce qu'il doit réaliser. Écrivez-lui en langage simple et direct que pour lui, il n'y a pas besoin d'un intermédiaire.Ils imaginent que ce corps est loin, mais en fait il est toujours très, très près. Comment serait-il possible qu'il quitte quiconque ? Cette question de distance se pose simplement de leur point de vue. À chaque fois qu'ils ont des vacances, qu'ils viennent retrouver ce corps.Peu importe le travail qu'on fait, on doit l'effectuer correctement. Si l'on cultive l'habitude de faire bien toute chose, il y a bon espoir d'en faire de même sur le chemin spirituel. C'est Lui qui est l'action et c'est Lui qui est l'auteur de l'action et personne d'autre. Dans toutes les circonstances, on doit essayer de développer cette attitude d'esprit. La Vérité - dans la présence de laquelle l'illusion est reconnue comme illusion - la Vérité, Cela qui est, doit devenir ce qui nous est essentiel.

L'Homme véritable

Q : La liberté est-elle une illusion ? Mâ : Non, l'homme est libre. Q : Mais l'homme est capturé par son "ego", et l'"ego" est illusoire. Comment un tel homme peut-il être libre ? Mâ : En effet, une personne identifiée à son mental et à son corps n'est pas libre. Mais l'Homme véritable (Atimanus) est parfaitement libre !

Fondé sur la dualité

(un haut fonctionnaire du gouvernement est venu visiter Mâ Anandamayî.) Question : Je n'ai aucune foi, et je ne vois pas comment cela pourrait changer ! Qu'en pensez-vous ? Mâ : vous dites que vous n'avez aucune "foi " : eh bien, établissez-vous fermement dans cette conviction ! Car, où est le "non" est fatalement le "oui" !Qui peut prétendre être au-delà de la négation de l'affirmation ? La foi est un geste fondamental, une impulsion naturelle à l'être humain, la foi en Dieu en découle. La vie humaine est ainsi faite que personne ne peut dire "je ne crois en rien", vous croyez toujours quelque chose ! Le mot manush (humain) est constitué de man (esprit) et hush (conscient) ; cela induit qu’il n'y a pas d'humanité sans esprit ouvert et sans vigilance, cela montre que le penchant naturel de l'être humain est de prendre pleinement conscience de la réalité.Quand les enfants apprennent à lire et à écrire, et doivent s'attendre à être corrigés ! Dieu aussi "corrige". C'est la preuve qu'Il prend soin des humains ! Ces corrections déplaisent ; en fait, elles transforment les cœurs et mènent à la paix. En compromettant des satisfactions ordinaires, elles font cheminer vers la Joie suprême.Le corps humain survit par un perpétuel va-et-vient de la respiration. Quel inconfort ! De même, dans la vie, vous pouvez circuler en touriste qui va, vient, saute d'un lieu à l'autre, d’une distraction à une autre... Ou bien être un pèlerin lié son être profond et qui avance vers sa vraie demeure : la Pleine Connaissance.Les déconvenues viennent parfois troubler votre progression ! Tant que la véritable demeure n'est pas rejointe, les désagréments sont inévitables.Le sens de la séparation est la cause-racine de tout malaise. Il est fondé sur un quiproquo : la croyance en la dualité.On nomme ainsi le monde, du-niya, "fondé sur la dualité".Puisque les croyances humaines dépendent grandement du contexte environnant, mieux vaut choisir la compagnie des sages ! La foi est confiance en l'être. La méfiance se fonde sur un non-être pris pour l'être. Parfois l'Être Pur se révèle sans condition. Parfois il se manifeste en réponse à une quête ardente. Dans un cas, la révélation est spontanée, dans l'autre, elle vient après l'effort ; chaque fois, selon Son gré.L'homme se prend volontiers pour le "manager", alors que tout est dirigé de "là-bas"."Là-bas" les décisions sont prises, depuis la "maison-mère" !Et vous dites "je fais" ; comme c'est drôle !Quand malgré tous vos efforts, vous ratez votre train, cela montre que vous ne contrôlez pas toutes les situations... Ce qui arrive à chaque instant, est fixé par Lui ; c'est Lui qui arrange tout ! Un lien sans fin unit Dieu et l'homme. Dans Son Jeu, Il est parfois contrariant, Il semble aller contre ! Il n'en est pas ainsi, car la relation est éternelle.D'un autre point de vue, il n'est pas question de dire même : "relation". Quelqu'un venu rencontrer "ce corps", se présenta ainsi : - Je suis pour vous un nouveau venu !Il reçut cette réponse : - Toujours nouveau ! Toujours ancien !Les lampes du monde s'allument et s'éteignent. Il est une lumière éternelle qui ne peut passer. Cette lumière permet de percevoir les lumières extérieures et toute chose dans l'univers. Parce qu'elle luit en vous, vous voyez. Parce que la Connaissance suprême réside en vous, pouvez acquérir les autres formes de connaissance. L'esprit est comme la racine d'une plante : irrigué, toute la plante est désaltérée.Parfois vous vous exclamez que vous n'en pouvez plus ! Mais aussitôt rentrés chez vous, vous vous sentez bien !Si vous avez l'esprit à "vos" affaires, aucun problème !En réalité, toute affaire est votre affaire. Comment allez-vous comprendre cela ?En réalité le monde entier est vôtre ; il est votre propre nature, votre identité véritable ; mais vous le percevez séparé de vous, comme lorsque vous rencontrez "les autres" !La non-séparation comble.L'exclusion rend misérable.Percevoir la dualité entraîne conflits, douleurs, luttes, mort.‍Mon ami, mets-toi en chemin !‍

Vous l'avez voulu

Question : Qu'êtes-vous en réalité ?Réponse : Comment une telle question peut-elle surgir dans votre cœur ? La vision des dieux et des déesses apparaît en fonction de la disposition héréditaire de chacun. Je suis ce que j'étais et ce que je serai ; je suis tout ce que vous concevez, pensez ou dites. Mais, plus précisément, ce corps n'est pas né pour récolter les fruits du karma passé. Pourquoi ne pas considérer que ce corps est l'incarnation matérielle de toutes vos pensées et idées ? Vous l'avez tous voulu et vous l'avez maintenant. Alors, jouez avec cette poupée pendant un petit moment. Il serait vain de poser d'autres questions à ce sujet.

Le Livre de la Vie

Q : Vos réponses sont tellement en accord avec nos Ecritures que vous n'avez pas étudiées... Comment est-ce possible ? Mâ a répondu : Mâ : Il y a le grand livre de la vie. Si on s'y plonge profondément, toutes les vérités expliquées par les Ecritures sont là, prêtes à se révéler !

Quel travail ?

Q : Quel est votre travail ?‍ Mâ : Je ne travaille pas. Pour qui travaillerai-je, puisqu'il n'y a qu'un ?

Désirs de jouissance

Alors qu'un fidèle se demandait s'il ne fallait pas d'abord satisfaire tous ses désirs avant d'être libre d'aller à Dieu, elle dit :Effectuez de plus en plus d'actions pour faire grandir un désir... celui de jouir du Réel ! Les désirs de jouissances plus ordinaires disparaîtront d'eux-mêmes. Si vous vous y adonnez encore, ce sera en tout cas dans un esprit de renonciation.Faites alterner jouissance et renoncement.Progressivement, en acceptant et en éloignant les plaisirs, le désir perdra son emprise.

Atteindre la Lumière

Question : Quand on va dans une confiserie, on trouve un grand nombre de sucreries alléchantes et on est tenté d'en demander des échantillons avant de faire son choix. Mâ donnez- nous des échantillons de confiseries spirituelles avant que nous nous engagions plus avant dans la voie !Mâ : Pour atteindre ou obtenir la lumière du Soi vous devez vivre en compagnie des sages, lire de bons livres spirituels et avoir un comportement juste (dharmique). Ces trois éléments vous conduiront à la lumière du Soi. C’est une très belle voie pour atteindre le Soi.

Choisissez la Voie de l’Immortalité

Un journaliste irlandais et un étudiant chercheur à l’Université hindoue de Bénarès vinrent pour le darshan de Mataji. Q : Qu’avez-vous à dire sur ceux qui insistent sur le fait qu’il n’y a qu’une religion qui soit la bonne? Ma : Toutes les religions sont des chemins vers Lui. Q : Je suis chrétien… Ma : Moi aussi, je suis chrétienne, musulmane, tout ce que vous voulez. Q : Serait-il juste pour moi de devenir un hindou ou est-ce que mon approche doit se faire par la voie chrétienne ? Ma : Si c’est votre destinée de devenir hindou, cela se produira de toutes façons. C’est comme vous ne pouvez pas demander ce qui arrivera en cas d’accident de voiture. Quand l’accident arrivera, vous verrez bien. Q : Si je sens le besoin impérieux de devenir hindou, dois-je y céder ou est-il juste de le refouler, puisqu’on dit que chacun est né à la place qui est meilleure pour lui ? Ma : Si vous sentez réellement le besoin de devenir hindou vous ne poseriez pas cette question, vous le feriez effectivement. Cependant, ce problème a un autre aspect. Il est vrai que vous êtes chrétien, mais il y quelque chose d’un hindou en vous, sinon vous ne pourriez même pas connaître quoi que ce soit au sujet de l’hindouisme. Tout est contenu dans tout. De même qu’un arbre produit des graines et que d’une seule graine des centaines d’arbres peuvent se développer, de même la graine est contenue dans l’arbre et l’arbre tout entier, potentiellement, dans une graine minuscule. Q : Comment trouver le bonheur ? Ma : Dites-moi d’abord si vous êtes d’accord pour faire ce que ce corps vous demandera. R : Oui, je le suis.Ma : L’êtes-vous réellement ? Très bien. Maintenant, supposez que je vous demande de rester ici, en serez-vous capable? R : Non, pas vraiment…(rires)Ma : Vous voyez, le bonheur qui dépend de quelque chose d’extérieur, femme, enfants, réputation, amis ou n’importe quoi d’autre, ne peut durer ; mais trouver le bonheur en Lui qui est présent partout, votre propre Soi, voilà la chose réelle. Q : Vous dites donc que le bonheur réside dans le fait de trouver mon propre Soi ? Ma : Oui. Trouver votre Soi, découvrir ce que vous êtes réellement signifie trouver Dieu, car il n’y a rien en dehors de Lui. Q : Vous dites que tout est Dieu ; mais certaines personnes ne sont-elles pas plus Dieu que d’autres ? Ma : Pour celui qui pose cette question, il en est ainsi ; mais en réalité, Dieu est pleinement et également présent partout. Q : N’y a-t-il pas de substance en moi en tant qu’individu ? N’y a-t-il rien en moi qui ne soit pas Dieu ? Ma : Non. Même dans le fait de ‘ne pas être Dieu’, il n’y a que Dieu seul. Tout est Lui. Q : N’y a-t-il aucune justification au travail professionnel ou dans le monde ? Ma : S’occuper d’affaires mondaines agit comme un poison lent (jeu de mot probable entre vishay, les objets mondains et vish, le poison). Progressivement, sans même s’en apercevoir, cela mène à la mort. Est-ce que je dois conseiller aux Pitaji et Matajis (aux pères et mères) qui viennent me visiter de suivre ce chemin ? Je ne le peux. Ce que ce corps dit est : "Choisissez la Voie de l’Immortalité, prenez le chemin qui, d’après ce que vous sentez de votre tempérament, peut mener à la Réalisation de votre Soi." Néanmoins, même en travaillant dans le monde, il y a une chose que vous pouvez faire. Quoi que vous fassiez tout au long de la journée, essayez de le faire dans un esprit de service. Servez Dieu en chacun, considérez tous et tout comme Ses manifestations et servez-Le quel que soit le travail que vous entrepreniez. Si vous vivez dans cet état d’esprit, le chemin vers la Réalité s’ouvrira devant vous.‍

La foi

Question : Dieu nous a donné le sens du "je", Il le retirera à nouveau. Quel besoin y a-t-il de s'abandonner à soi-même ? Réponse : Pourquoi demandez-vous cela ? Il suffit de rester immobile et de ne rien faire.Question : Comment peut-on rester immobile ? Réponse : C'est pourquoi l'abandon de soi est nécessaire. Question : Quel est le moyen d'entrer dans la marée ? Réponse : Poser cette question avec un empressement désespéré. Si vous dites que vous n'avez pas la foi, ce corps insiste pour que vous essayiez de vous établir dans la conviction que vous n'avez pas la foi. Là où se trouve la foi "non", le "oui" est potentiellement là aussi.

Réveiller son appétit

Q : Mâ, pourquoi perdez-vous votre temps avec nous ? Nous n'avons aucun appétit pour ce que vous nous proposez comme chemin de vie ! Mâ : Vous êtes dans le vrai ! Mais vous conviendrez que le manque d'appétit est un signe de mauvaise santé ! (rires) Vous pouvez retrouver votre bonne santé en suivant une diète et en prenant quelques médicaments. La diète : fréquenter des gens éclairés (satsang), lire de bons livres. Les médicaments : vos prières (japa). Que ça vous soit agréable ou non, préservez un petit moment chaque jour pour chanter un nom de Die (nama japa). Vous verrez, votre appétit se réveillera !

Le vrai Namaskar

Question : Il est dit qu'une personne qui étudierait les Shastras (Ecritures), même avec une très grande foi, n'arriverait pas à la Libération sans la grâce de Dieu. Est-ce vrai ?Mâ : Cela veut seulement dire que celui qui étudie sans s'abandonner à Dieu ne peut pas obtenir de résultats spirituels. C'est seulement en renonçant à son moi que l'Homme peut gagner la Libération. Il lui faut donc faire le namaskar à Dieu. Voilà ce que je peux dire du point de vue de la pratique de la voie (sadhana). En ce qui concerne le point de vue des Ecritures, je laisse la parole à Baba Prakashânanda.Swâmi Prakashânanda : Mâ a expliqué le sens du mot "namaskar" de manière parfaite même du point de vue des Shastras, car où il y a mental, il doit y avoir samsara et il faut donc abandonner ce mental à Dieu pour en être libéré. Quand le mental est abandonné aux pieds du Seigneur, ce mental lui-même devient Dieu. Quand on a complètement renoncé à son mental, il n'y a plus de mental, il ne reste que Dieu. C'est pourquoi il est dit qu'en faisant simplement namaskar, on est lavé de tous ses péchés.Et c'est aussi pourquoi le namaskar est encore appelé pranam (abandonner son ego aux pieds du Seigneur).Voilà pourquoi il est dit dans le Ramayana que seul le pranam à Rama permet d'atteindre la Libération et non pas la simple étude des Shastras (Ecritures).Quand on pratique le japa d'un nom de Dieu avec concentration, alors ce nom devient le nom de son propre Soi. Et quand le disciple dit : "Je m'abandonne à Dieu", il perd son ego et s'établit dans le Soi. C'est pourquoi il faut pratiquer le namaskar à Dieu.Mâ : Excellent commentaire, Baba ! C'est là le vrai namaskar. Quand on pratique ainsi le namaskar, il faut observer qui salue et qui est salué. On arrive alors à réaliser que seul le Soi est. Question : Mais puisqu'un seul namaskar suffit à détruire tous les péchés, pourquoi devrions-nous en faire encore et encore ? Mâ : Le premier namaskar doit être fait pour la purification du mental ; et ensuite les autres pour devenir Un avec Dieu. sâdhanâ

Hatha yoga

Question : Quels sont les avantages que l'on peut tirer du hatha yoga - et quels sont ses inconvénients ?Réponse : Que signifie "hatha" ?Faire quelque chose par la force. "Être" est une chose et "faire" en est une autre. Quand il y a "être", il y aura la manifestation de ce qui doit être manifesté, grâce au prana qui fonctionne dans un centre particulier du corps.Mais si le hatha yoga est pratiqué comme un simple exercice de gymnastique physique, l'esprit ne sera pas transformé le moins du monde.L'exercice physique améliore la forme du corps. On entend assez souvent parler de cas où l'abandon de la pratique des postures yogiques (asanas) a entraîné des troubles physiques. Tout comme le corps s'affaiblit par manque de nourriture adéquate, l'esprit a besoin d'une nourriture appropriée. Lorsque l'esprit reçoit une nourriture appropriée, l'homme se dirige vers Dieu, alors qu'en s'occupant du corps, il ne fait qu'accroître sa mondanité. La simple gymnastique est une nourriture pour le corps. Lorsque la forme physique résultant du hatha yoga est utilisée comme une aide à l'effort spirituel, elle n'est pas gaspillée.Sinon, ce n'est pas du yoga mais du bhoga, de la jouissance.Dans l'être sans effort se trouve le chemin vers l'infini. Si le hatha yoga ne vise pas l'Éternel, il n'est rien de plus qu'une gymnastique. Si, dans le cours normal de la pratique, on ne ressent pas Son contact, le yoga n'a servi à rien.On rencontre des personnes qui, en s'adonnant à toutes sortes d'exercices yogiques comme le neti, le dhauti et autres, sont tombées gravement malades.Un professeur compétent, qui comprend chaque changement dans le mouvement du prana du disciple, l'accélère ou le retient en conséquence - tout comme un timonier dirige un bateau en gardant le gouvernail fermement sous contrôle en permanence. Sans une telle direction, le hatha yoga n'est pas bénéfique.Celui qui veut être un guide doit avoir une connaissance directe de tout ce qui peut se produire à n'importe quel stade, doit le voir avec la parfaite acuité de la perception directe. Car n'est-il pas le médecin sur le chemin du Suprême ? Sans l'aide d'un tel médecin, on peut craindre de se blesser.Tout devient lisse une fois que la bénédiction de Son toucher a été ressentie. Par conséquent, il est préjudiciable de ne pas faire l'expérience de ce "toucher". Il faut entrer dans le rythme de sa vraie nature. Sa révélation, telle un éclair, nous attirera vers elle instantanément, irrésistiblement ; il arrive un moment où aucune autre action n'est nécessaire. Tant que ce contact n'est pas établi, consacrez à Dieu toutes les inclinations ou désinclinations que vous pouvez avoir - consacrez-vous au service, à la méditation, à la contemplation, à tout ce qui est de ce genre.‍‍

Tant que vous luttez

Une visiteuse : Mâ, je désire la réalisation du Soi, et qui plus est rapidement. J'ai été en recherche depuis si longtemps et maintenant, les années s'accumulent.‍ Mâ : La réalisation du Soi n'est pas dans le temps.‍ Q : De toutes façons, avant que je meure, je dois l'atteindre ! S'il vous plaît, dites-moi comment. Mâ : Vous devez être immobile autant que possible et méditer dans la solitude. Au lieu de cela, vous vous êtes mis sur le dos tellement de travail qui vous oblige à donner votre attention aux affaires du monde ! Q : Mais je ne veux pas me retirer du monde. Pourquoi ne puis-je pas avoir la Réalisation ici et maintenant, au milieu de mes activités du monde ? (Shrî Mâ hocha la tête) Mâ : Cela ne peut pas être. Considérez cela sous cet angle : quand vous souhaitez écrire une lettre, vous ne le faites pas en public. Vous prenez votre stylo et votre papier et vous asseyez toute seule. Une fois écrite, vous pouvez la lire aux autres. Une fois que le Soi est réalisé, la question de vivre dans le monde ou en solitude ne se pose pas. Mais tant que vous luttez pour cela, vous devez vivre à l’écart.

Eviter la colère ?

Question : Pourquoi faut-il éviter la colère ?Réponse : Parce qu'elle est très douloureuse pour celui qui se met en colère et pour aucune autre raison.Question : Ainsi, si l'on pouvait reconnaître la colère comme l'un de Ses beaux modes d'être, il n'y aurait donc pas besoin de la surmonter ?Réponse : Bien avant qu'un homme puisse atteindre ce stade, il sera devenu incapable de se mettre en colère.Question : Qu'en est-il des anciens rishis ? On nous dit que certains d'entre eux étaient parfois très en colère !Réponse : Cela se situe à un tout autre niveau. Celui qui a le pouvoir de créer a aussi le pouvoir de détruire. D'ailleurs, l'état de rishi est aussi une étape.

L'immunité

Q : Est-il nécessaire de suivre les règles de séparation en ce qui concerne les repas ? Est-ce que cela n'aggrave pas la bigoterie ?‍ Mâ : Pour un sâdhaka, des règles sont nécessaires. Son aura est affectée par la proximité de personnes d'un type différent. Souvenez-vous du bloc opératoire : quels efforts ne fait-on pas pour prévenir les infections ! Néanmoins, si le sâdhaka est parvenu à "l'immunité", et s'il déborde de Shaktî divine, il peut choisir de faire comme il le souhaite. sadhak, shakti

Demandez la permission ?

Atal Babu : Ma, à chaque fois que je vous pose une question, vous demandez la permission de répondre à quelqu'un d'autre, mais un fils a toujours envie de communiquer directement avec sa mère. Mâ : Ne demandez-vous pas la permission à votre Guru pour faire tout ce que vous avez à faire ? Atal : Certes, et je demande même la permission avant de dire quelque chose ! Mâ : Ne parlez pas alors de quelqu'un d'autre (ce qui veut dire que non seulement Ma considère son mari comme son guru, ainsi que le conseille la tradition indienne, mais qu'elle estime qu'il n'est pas différent d'elle-même.)

La prison du bonheur

Question : Il y a tellement de gens en face de vous, des riches, des pauvres, etc. Pourquoi viennent-ils ici ? Pourquoi ne sont-ils pas heureux de ce qu'ils sont ?Mâ : Le vrai bonheur n'est pas quelque chose qui s'acquiert, que l'on possède et dont on puisse se satisfaire. Le bonheur acquis est un bonheur dont on est prisonnier. Vous devez aller au-delà de la prison de ce bonheur.Question : Combien de temps devons-nous ainsi "voyager" vers cette perfection ?Mâ : Jusqu'à ce que vous ayez atteint le but, vous devez continuer à avancer. Je vous dis la Vérité. Tant que ce but transcendant n'est pas atteint, vous êtes forcément soumis au bonheur acquis, donc au malheur.

Dualité et non-dualité

(à la suite d'un échange sur la relation entre l'ego et le Soi)Question : Je veux vous poser une question, Mâ. Mâ : Non, non, je connais votre question, je vais la poser moi-même. Vous voulez poser la question de la dualité (dvaïta) et de la non-dualité (advaïta).Voici ma réponse : la position dualiste est acceptée du point de vue du disciple, mais du point de vue du but, c'est la non-dualité qui est vraie. Swami Prakashânanda : Mâ a expliqué le paradoxe des rapports entre le point de vue dualiste et le point de vue non-dualiste. La position du disciple, au début, est forcément dualiste et c'est pour cela que, bien que nous soyons non-dualistes, nous assumons la position dualiste pour aider ceux qui commencent une ascèse.Mâ : Quand on commence la sadhana, on dit : "Voici Krishna" ou "Voici Rama" ou "Voici le Seigneur", etc.Mais après avoir réalisé la vraie nature de Krishna ou de Rama ou du Seigneur, on dit : "Tout est Krishna" ou "Tout est Rama" ou "Tout est le Seigneur".Cela étant, où est alors la différence entre le point de vue dualiste et le point de vue non-dualiste ? Le Dieu qui a formes et qualités et qui, au départ, est ressenti par le sadhaka comme un autre que lui, ce même Dieu est ensuite réalisé comme étant la totalité de l'existence, le Brahman omniprésent. Quand le sadhaka réalise cela, il se fond en Brahman. Alors ce qui était dévotion ou amour de Dieu est transcendé. Il n'y a plus ni dévotion ni absence de dévotion, car il n'y a plus de différence entre Dieu et son adorateur. sâdhanâ, sadhakâ

Il est entier

Question : Le soi Atman et le Brahman suprême ne sont différenciés que par la limitation. La réalisation qui vient par la méditation constante sur "Je suis la Vérité-Conscience-Félicité" est la réalisation de soi. Puisqu'il n'y a pas de réalisation du Suprême, il doit donc s'agir d'une réalisation partielle. Est-ce exact ?Réponse : Si vous pensez qu'il y a des parties dans le Suprême, vous pouvez dire "partielle". Mais peut-il y avoir des parties dans le Suprême ? Comme vous pensez et ressentez en parties, vous parlez de "toucher", mais Il est entier, Ce qui Est.

Les deux chemins

Question : Si nos parents sont opposés à notre recherche spirituelle et s'ils n'ont pas de respect pour notre guru, que devons-nous faire ? Certains disent : " Il faut obéir au guru". Quelle est donc l'attitude juste ?Mâ : Celui qui veut vivre avec sa famille doit obéir à ses parents. Et, en même temps, il vous faut suivre les instructions spirituelles de votre guru. Mais pour ceux qui ont pris le sanyasa et qui se sont rendus libres des contraintes sociales comme l'ont fait tous les religieux qui sont ici, ceux-là n'ont plus à obéir à leurs parents. Ai-je raison, Baba ?Swâmi Prakashânanda : La réponse de Mâ est comme un aphorisme (sutra). Un sutra compte peu de mots mais a une signification très profonde ; et je vais l'expliquer. Celui qui, de par sa condition, est lié à la vie familiale, doit obéir à ses parents aussi bien qu'à son guru. Ceci dit, en obéissant aux directives de son guru, il assure de fait le bien-être de ses parents... Mais, pour celui qui a pris le sanyasa, comme les mahâtmas ici présents, le seul devoir est d'obéir au guru.Ce sont les deux chemins. Le premier c'est celui de Rama, le second celui d'Hanuman. Le chemin de Rama est terrestre (Rama marche sur la terre), celui d'Hanuman est céleste (il vole dans les airs). Cette référence à l'épopée du Ramayana illustre le fait que celui qui vit en famille doit, de ce fait, suivre une voie plus prosaïque et se servir du Karma Yoga et de la méditation comme de deux bouées qui l'empêchent de sombrer en traversant l'océan de la vie. La voie de ceux qui ont renoncé au monde, au contraire, est plus rapide car ils sont libres des contraintes sociales. Chacun doit suivre la voie qui convient à ses possibilités et à sa condition.

Connaissance entière

Question : Y a-t-il des grades, krama, dans la connaissance spirituelle ?Réponse : Non : Non. Lorsque la connaissance est du Soi, il ne peut y avoir ni diversité ni grades. La connaissance est une, lorsqu'elle est du Soi.Le krama "Gradualité" désigne le stade où l'on s'est détourné de la poursuite des objets des sens et où le regard est entièrement dirigé vers Dieu. On n'a pas encore réalisé Dieu, mais le fait de s'engager dans cette voie est devenu attrayant.Dans cette lignée, on trouve la méditation, la contemplation et l'extase divine, ou samadhi. Les expériences de chacune de ces étapes sont également infinies. Là où se trouve l'esprit, il y a une expérience. Les expériences des différentes étapes sont dues à la soif de la Connaissance suprême.Quand les visions que l'on a en méditation cessent-elles ? Lorsque le Soi se trouve autorévélé.

Le guru est Dieu

Q : Pourquoi doit-on considérer le Guru comme Dieu ? Mâ : Lui seul est, c'est pour cela que le guru est Dieu. Qui donc si ce n'est Dieu peut vous enseigner à propos de vous-même ? Si vous pensez à votre Guru comme un homme, alors il n'est pas Guru, et si il est Guru, il n'est pas un homme. Si vous voyez Shiva comme une pierre, il n'est pas Shiva mais une pierre. Un voile vous empêche de réaliser la Vérité. Ce voile est retiré par la grâce du Guru.

Pas de rêves

Une personne demanda :Ma, quelle sorte de rêves avez-vous ?Elle répondit :Dormir n'est possible qu'au stade de l'ignorance. Quand il n'y a pas d'ignorance, il n'y a pas de sommeil. Comment pourrait-il y avoir des rêves ? Mais si vous dites que tout est rêve alors c'est autre chose !

Transformations

... Mâ a dit un jour :"De même qu'une graine a besoin de l'obscurité dans le sol pour pouvoir germer et donner une plante, de même, dans le cours de la sâdhanâ, les pratiques effectuées entraînent des transformations d'une façon indirecte." sadhana

Son sang

Nani Babu demanda à Mâ :- Vous êtes la miséricorde même, vous devez enseigner au monde la non-violence (ahimsa). Pourquoi donc à ce moment-là vous avez si soif de sang?(Mâ était d'une famille de Shakta, les adorateurs de la Mère divine Shakti ; dans cette tradition, il y a des sacrifices animaux, alors que dans la tradition vishnouïte également très répandue au Bengale, ceux-ci sont sévèrement condamnés. D'où un perpétuel point de frottement entre les deux groupes.)- Mâ : (dans un état d'être particulier — Nani Babu venait de s'adresser à elle comme si elle était directement la déesse)Je suis en train de boire mon propre sang (une allusion à Chinnamasta, 'celle à la tête coupée' qu'on représente en train de boire son propre sang et d'en offrir à ses deux compagnes Jayâ et Vijayâ qui étaient assoiffées). Je suis nirahara ('sans nourriture', ce qui peut signifier soit 'je ne prends pas d'autre nourriture' ou bien 'je n'ai pas pris de nourriture', donc 'je suis affamée'). Je suis l'univers tout entier.- Nani Babu : Pourquoi avez-vous une telle avidité pour les sacrifices sanglants ?- Mâ : Pour moi, tout se vaut. Qu'est-ce que le sacrifice ? Qu'est-ce qui n'est pas sacrifice ? Pourquoi cueillez-vous des fleurs et des fruits des arbres ? Pourquoi récoltez-vous ce qui pousse dans les champs ? Tout ce que vous prenez n'est que sacrifice. La divinité principale de ce lieu (Chinnamasta) est en train de boire son propre sang ? Elle absorbe tout et donne tout en retour.

La fois unique

Q : Le Ramayana nous dit que prononcer le nom Rama une seule fois, suffit à nous purifier de tous nos péchés. Et nous, nous sommes tout le temps à chanter à tue-tête et à profusion le nom de Rama dans nos kirtana (chant religieux)... Et rien ne suit. Nous sommes toujours aussi embourbés ! Mâ : C'est parce que vous chantez à tue-tête ! Q : Je ne comprends pas très bien... Mâ : Engagez-vous dans ces kirtana si fréquents, avec l'espoir que la fois unique, la bonne, surviendra.

Stades de la Sadhana

Q : Mâ, vous venez de vous référer à vos visions du passé et du futur. Comment les avez-vous ? Les voyez-vous avec vos deux yeux physiques ou (en indiquant l’espace entre les deux yeux) avec le troisième œil qui est ici ?Mâ : Comment est-ce que je les vois ? Pourquoi pas ? Les yeux sont sur tout le corps. Ne savez-vous pas que tout est dans tout ? Les mains, les pieds, les cheveux, en fait chaque partie du corps peut devenir un instrument de la vision. Bien sûr, il est tout à fait possible de voir à travers les deux yeux que tout le monde possède ; et l’existence d’un troisième œil est également vraie. Cela peut vous sembler étrange, mais est cependant exact.Une fois, ce corps a vécu seulement de trois grains de riz quotidien pendant quatre ou cinq mois. Qui donc peut vivre si longtemps avec un régime si réduit ? Cela semble un miracle, mais il en a été ainsi avec ce corps. Il en a été ainsi, parce qu’il peut en être ainsi. La raison, c’est que ce que nous mangeons ne nous est pas du tout nécessaire. Le corps prend simplement la quintessence de la nourriture, le reste est évacué. En conséquence de la sadhana, le corps se met à être constitué de telle sorte que, bien qu’il ne prenne rien physiquement, il peut prendre de l’environnement ce qui lui est nécessaire pour sa subsistance. On peut maintenir le corps de trois façons sans nourriture : nous venons d’expliquer la première, la seconde, c’est que nous pouvons vivre d’air seulement. Car je viens d’indiquer qu’il y a tout en tout ; ainsi les propriétés des autres choses sont dans l’air également. Par conséquent, en n’inspirant que de l’air, on absorbe aussi l’essence des autres choses. Troisièmement, il peut arriver que le corps ne prenne rien du tout, mais que pourtant il soit maintenu inchangé en état de samadhi. Vous trouverez donc qu’en état de sâdhanâ, il est tout à fait possible de vivre sans ce que nous appelons nourriture. De la même façon, la sâdhanâ peut effectuer de telles transformations dans le corps qu’en vertu de celles-ci, chacune de ses parties peut assumer la fonction des yeux. »…Une dame fit remarquer : Mâ, je vous ai entendue une fois chanter et pleurer.Mâ : Il n’y a rien qui soit uniforme en ce corps. Svabhava, sa propre nature, suit son cours naturel. Le chant et les pleurs que vous mentionnez sont possibles à un certain stade de la sâdhanâ. Supposez que je m’assoie pour chanter. A cette époque mon idée était que c’était par la Grâce de Dieu que je prononçais Son Nom. Comme je continuais à répéter Son Nom, une autre idée m’a saisie et je pensais : « Hélas ! Je prie avec tant de ferveur et depuis si longtemps, et pourtant Dieu ne s’est pas révélé à moi ! » Ce sens de frustration m’a créé une douleur dans le cœur, et tout d’un coup mon visage s’est mis à être baigné de larmes. Ce sont, bien sûr, des états d’ignorance, car avec l’aube de la Connaissance même les prières et la sâdhanâ cessent.Quand les différents stades de la sadhana se sont manifestés à ce corps, quelle variété d’expériences je n’ai pas eues ! Parfois j’entendais distinctement : « Répète ce mantra » ! Quand je l’obtenais, un questionnement s’élevait en moi : "S’agit-il du mantra de Ganesh, ou de Vishnou ?"Ou quelque chose comme cela. De nouveau, une autre question se manifestait : « A quoi ressemble-t-il ? » En un instant, une forme se révélait. Chaque question trouvait sa réponse immédiate et il y avait une résolution immédiate de tous les doutes et méfiances. Samâdhi

Complète reedition

Question : D'après un verset bengali : “Si en pratiquant les bajans (chants religieux), on abandonne tout attachement, ceux- ci peuvent conduire à l'extase divine”. Par la grâce de Mâ, peut-on, nous aussi, obtenir cet état pendant les bajans que nous chantons ici ?Mâ : La complète reddition, la totale offrande et l'intense dévotion à Dieu, cela seul suffit à conduire à cet état.

Véritable maison

Mâtâjî me disait souvent : "Ta véritable maison est ici ; tu retournes chez toi juste pour faire une petite promenade. »

Qui êtes vous ?

Question d’un sadhou : Mâ, est-ce que nous devons suivre le système des castes ? Mâ : Les gens se comportent selon ce qu'ils préfèrent : qu'en pensez-vous ? Le sadhou : Je pense qu'on doit observer les règles. Mâ : A ce moment-là, il est juste pour vous d'en faire ainsi. Le sadhou : Je me déplace avec des ascètes, ils n'observent aucune règle, cela me pose problème.Mâ : Qui êtes-vous ? Le sadhou : Je suis un brahmachâri. Mâ : Alors, vous devez suivre les règles et les coutumes liées à votre état. Maintenez votre propre individualité. Laissez les autres ascètes faire comme ils veulent.

Mendiante

Quelqu'un dit : "Mâ, nous sommes tous des mendiants ! Nous mendions votre grâce."Mâ dit aussitôt :"... et je suis la mendiante des mendiantes, toujours à mendier votre envie, vos colères, vos jalousies, votre orgueil, votre égoïsme, pour que vous les déposiez enfin aux pieds des dieux de vos temples ! »

Nous ne comprenons pas

Q : Mâ, nous ne comprenons pas ce qu'on attend de nous, mais nous ne pouvons rien faire ! Mâ : Pitaji, il n'y a pas de compréhension, sinon cela se révélerait de soi-même dans l'action. Q : Comment donc comprendre ? Mâ : Par la foi. Agissez en accord avec les paroles de votre Gourou ; la grâce de Dieu et du Gourou réussira tout pour vous.

Une mère ?

Q : Qu'est une mère ? (mâti) Mâ : Une mère ? (Mâ désigne le sol !) Ceci est la mère — la terre.

La Parole

Shrî Mâ dit un jour à propos de ces hymnes :' La Parole est à l'origine du monde ; la création se développe progressivement et se transforme grâce au développement et à la transformation de cette Parole à la fois initiale et éternelle. »

Dieu est réel

Quelqu'un demanda :- Quelle preuve y a-t-il que Dieu est ?- Quelle preuve y a-t-il que vous êtes ?- C'est simple. Je perçois que je suis.- Qui est ce "je" ?- Mâ, je ne veux pas entrer plus loin dans ce débat philosophique. Je veux savoir, de vous, franchement et simplement, si Dieu est une réalité ?Mâ répondit avec énergie :Dieu est réel, tout comme vous l'êtes.La relation est éternelle entre Dieu et l'homme ; mais dans son Jeu parfois elle est évidente, parfois elle est rompue ou plutôt semble rompue.Dans cette relation éternelle vous pouvez entrer à tout moment.

Amour divin

Ensuite, quand je la rencontrai, elle dit :"Le monde est l'incarnation du sentiment de l'amour divin (bhâva). Toute la création en est l'expression matérielle. Si, par ce type de sentiment, vous vous éveillez et vous progressez, vous vous apercevrez que tout l'univers n'est que le jeu de l'Un. En l'absence de ce sentiment (bhav ké abhav mén), on ne peut connaître l'essence de la réalité. »

Besoin de prier ?

Q : En se prosternant devant Dieu, quelle sorte de prière faudrait-il faire ? Mâ : Dans l'idéal, il ne faudrait pas faire de requête, et pourtant, on peut obtenir le fruit de ses requêtes. Il est tellement miséricordieux qu'Il donne tout ce qu'on lui demande. Il se donne aussi Lui-même. Quand on demande des objets du monde, c'est-à-dire un objet dont on manque, Il apparaît sous forme de manque. Par ailleurs, en ne demandant rien, on peut aussi obtenir Son être entier. Il n'y a pas de cause à cela, à ce niveau tout est Lui.Dr Pannalal : S'il en était ainsi, il n'y a pas besoin de prier.Mâ : Tu peux exprimer la prière, "que ta volonté soit faite", mais cela reste une requête. Si tu dis : "ô Dieu, je ne te demande rien" cela aussi est une requête. La vérité est que, selon l'état dans lequel se trouve les gens, leurs prières se concrétisent. Quand le jeu de la sâdhanâ s'est déroulé dans ce corps, c'est ce qui est apparu comme évident. À cette période, Bholanâth s'approchait de ce corps et lui disait avec insistance de faire ceci ou cela. À ce moment-là, c'était une période de pratique intensive et je n'avais aucune envie d'écouter ce que disait Bholanâth, est-ce qu'on doit faire ce genre de demande à Bhagavân [alors qu'il n'a pas envie de les entendre] ? Rien qu’en entendant ces demandes, un courant électrique venu du ciel traversait ce corps et il demeurait comme frappé par la foudre. Ainsi, les propos de Bholanâth furent enterrés, et il n'y eut plus de demandes qui sortaient de sa bouche. Je pourrais comparer cela à une tempête qui assaille un voyageur en chemin, à ce moment-là on se met à effectuer différents types de prière, mais il y a aussi un niveau supérieur où l'esprit se trouve soudain dans un état où il n'y a pas la moindre trace de demande. C'est donc pour cela qu'on peut dire que les prières des gens remontent spontanément d’après leur état particulier.

La Grâce du Guru

Question : Qu'est-ce que la "Grâce du Guru" ? Réponse : Lorsque le Guru accorde ses instructions, ainsi que la capacité de les traduire en action - c'est sa Grâce. La grâce est déversée à tout moment. Mais elle ne peut pas entrer car le réceptacle est à l'envers. Quand on devient réceptif, on est capable de recevoir la Grâce. Le moyen de retourner le réceptacle dans le bon sens est d'obéir à la lettre aux ordres du gourou. En vertu du yoga de la pratique soutenue, le voile se déchirera et le Soi se révélera - on avancera vers sa vraie demeure.Tant qu'il y aura des envies, on naîtra encore et encore ; en d'autres termes, l'existence physique se poursuit à cause du sentiment de manque. Par une pratique spirituelle soutenue, on peut s'en libérer. Pour que le fait de l'union éternelle de l'homme avec l'Unique puisse être révélé, il faut suivre les commandements du gourou.En agissant ainsi, on devient digne de sa grâce.Le Guru, dans sa compassion, indique à chacun son propre chemin, le chemin qui mène à la réalisation du Soi.Il existe deux types de grâce, à savoir avec et sans cause ou raison. La première est obtenue comme résultat de nos actions ; mais lorsqu'on comprend que l'on ne peut arriver à rien par ses propres efforts, on reçoit la grâce sans cause ni raison.De l'état d'impuissance totale, elle élève l'homme.

Mâ entend

Q : (...) Mâ : Vous vous demandez si les pensées de chacun atteignent ce corps : Oui, oui, oui !

Le But Suprême

Un jour un monsieur demanda à Mâ après l’avoir vue en samadhi : Q : Vous étiez évidement en communion avec Dieu ; maintenant vous devez redescendre à notre niveau pour nous dire des choses qui puissent nous aider.Shri Mâ sourit et dit : Mâ : Etes-vous différents de Dieu ? je ne sens ni montée ni descente. A mes yeux tout est identique. Seules les réactions corporelles diffèrent.‍Vous voir vous-même en chacun et réaliser que chacun est en vous-même, c’est le but suprême de la connaissance spirituelle.‍ samâdhi

Quel message ?

Q : Quel est votre message au monde ? Mâ : Quel message peut donner la personne qui n'a rien accompli, rien appris !

Conférer le pouvoir

Question : Qui a la capacité de conférer le pouvoir et qui le reçoit ?Réponse : Celui qui peut libérer quelqu'un du cycle incessant de la naissance et de la mort est en effet un gourou ; c'est lui qui détient l'autorité pour conférer le pouvoir. De même qu'un enfant ne peut engendrer avant de devenir un jeune homme, il y a un stade où l'on devient un réceptacle et où, au bon moment, le Guru lui transmet le pouvoir.Question : Le pouvoir peut-il être conféré quelle que soit la nature du réceptacle ?Réponse : Il peut modeler le réceptacle.Question : Ainsi, si le réceptacle n'est pas prêt, le Guru refuse-t-il le pouvoir.Réponse : Non, quand une inondation arrive, elle emporte tout le monde avec elle.Question : Quel est le moyen d'entrer dans la marée ?Réponse : Poser cette question avec un empressement désespéré.Question : Comment susciter une telle ardeur ?Réponse : En gardant le satsang pendant une longue période. Là où est détruit ce qui est voué à la destruction, là se révèle le Bien-aimé. Pour ceux qui ont reçu l'initiation, il convient de consacrer un tel temps à la répétition de leur mantra et à la méditation - ce n'est qu'alors que l'éveil aura lieu.‍

Sur le Chemin

Une jeune femme : Trouverai-je jamais la paix et le bonheur ? Mâ : La paix et le bonheur se trouvent sur le chemin de Dieu, jamais dans le monde, où l'on a un petit peu de bonheur qui est invariablement suivi par son ombre, la souffrance. La jeune femme (après une longue conversation) : Je n'oublierai jamais ce que vous m'avez dit.Mâ : oublier ? Cela ne suffit pas. Vous devez méditer au moins cinq minutes tous les jours suivant les lignes prescrites par votre propre religion, et n'oubliez pas cette amie (en se montrant du doigt) !

Le vrai Darshan

A la question "Quel est le vrai darshan ?" Mâ a répondu une fois : "Voir ce qui, une fois vu, enlève tout désir d'en voir plus ; entendre ce qui une fois entendu enlève tout désir d'en entendre plus !"

L'Instant Suprême

Q : je vous ai entendue dire que tous les instants sont contenus dans l'Instant suprême. Je ne comprends pas. Mâ : Le moment de naître conditionne une nouvelle expérience de vie. A l'Instant suprême, tout est accompli ! Notre destin est comblé !Vous le savez, en vous engageant dans l'action, vous répondez aux nécessités de la nature ; la qualité (guna) de la nature est de se multiplier (également guna).Le monde est transitoire, périssable, mais un esprit dévoué, une pensée affinée, savent consumer l'impermanence de la nature humaine.Quand il n'y a plus rien à brûler, là est le moment de toute éternité ! Saisir ce moment, là est votre destin. En réalité, il est Cela ; Tout-Cela. Comment Cela pourrait laisser quoi que ce soit en dehors ? Qui a plongé dans ce courant ne peut plus séparer présent, passé, futur.Un yogi peut saisir un objet placé de l'autre côté d'un mur, en tendant simplement la main ! Pour lui, le mur n'est pas là, même s'il existe, et même s'il n'y a pas de mur, c'est comme s'il y en avait un. Pour comprendre : Imaginez derrière un voile, un objet. Devant vous, c'est entendue, s'interpose le voile ; mais il n'était pas là quelque temps avant ; il n'est pas dit qu'il sera là quelque temps après. Alors quelle est sa présence maintenant ? C'est un exemple pour tenter de dire.Le mur qui est supposé faire obstruction, ne contrarie pas le geste du yogi. De même, le yogi peut percevoir un objet invisible pour les autres.Mouvement, repos, bien que chacun garde sa spécificité, ne s'opposent pas non plus, pour qui voit vraiment.Tout est possible — mais ce corps n'est pas enclin à tout dire ! Nous approchons là, le domaine du merveilleux.Revenons à l'Instant. Les moments tels que vous les vivez, sont tétanisés. L'Instant contient l'être et le devenir ; il contient tout ; rien n'est là et tout est là.Il n'y a pas même d'opposition entre cet Instant et des moments qui ne sont que des bouts de temps ! L'Instant est temps, mais pas ce que vous nommez "temps". Le temps (samaya) est saturé de Soi (sva mayi), tissé du seul Soi, où rien n'existe, sauf le Soi ! ‍

Etrange parfum

Un matin, Mâ se trouvait à Bodgaya. Elle se tenait avec quelques autres auprès de l'image du Seigneur Bouddha au pied de l'arbre historique. Soudain, un parfum singulier intrigua les personnes présentes. L'un de nous demanda :D'où vient cet étrange parfum ?Mâ répondit :Lui, que vous êtes venus visiter, de cette gracieuse façon, fait connaître sa Présence.

Maintenir la béatitude

Quelques dames firent une visite à Mâ. L'une d'elle demanda :Ma vous êtes toujours dans la béatitude. Comment pouvez-vous maintenir cette béatitude ?Mâ rit et répliqua :Comment gardez-vous vos jupes en place ? Même dans le chagrin, même dans la tempête, vous ne perdez pas votre jupe... La maintenir est si lié à votre vie que même si elle glisse un tant soit peu vous la réajustez aussitôt. Pour la Béatitude, c'est pareil, elle tient d'elle-même !

Echapper au Karma

Question : Pourquoi doit-on récolter le résultat des actions présentes dans un autre corps et en une autre vie ?Mâ : Pourquoi avez-vous pris ce corps ? La raison pour laquelle vous avez pris ce corps est celle-là même qui vous forcera à prendre un autre corps. Swâmi Prakashânanda : Vous devez comprendre que c'est la cause même qui vous a fait prendre ce corps qui vous en fera reprendre un autre.Les actions accomplies avec les corps grossier et subtil peuvent être classées en trois types :- Sanchita : Les actions passées accumulées- Prarabda : Les actions présentes qui résultent des premières- Agama : Les actes futurs qui résulteront des actions présentes.Selon cette classification, chacun doit renaître en fonction de ses actes passés. Voilà ce que Mataji a voulu dire.‍Mâ : Pour échapper à cette roue du karma, vous devez rechercher la compagnie des sages (satsangha) et développer votre conviction à propos de votre vraie nature, ce dont on parle ici. Cette détermination vous conduira au Soi, au-delà de la roue du karma. De plus, bien évidemment, les ascèses que nous pratiquons ici telles que le jeûne, la libation d'eau sacrée, la méditation etc., ont aussi pour but de vous aider dans cette quête.Question : Si on a péché pendant cette vie avec ce corps, pourquoi doit-on souffrir des conséquences de nos actes présents dans une autre vie, avec un autre corps ? Vous n’avez pas donné une réponse satisfaisante à cette question, c’est pourquoi j’y reviens.Si je commets un meurtre dans cette vie, la justice me punit dans cette vie. Pourquoi devrais-je alors en souffrir de nouveau dans une autre vie ?Mâ : Les impressions latentes (samskaras) des actions effectuées dans une vie se conservent de vie en vie. C’est pourquoi on doit souffrir dans les vies futures des impressions fortes que nos actes présents auront gravées en nous. samskâra

Guru authentique

Q : Cela sert-il à quelque chose de prendre l’initiation d’un Gourou qui ne présente pas les signes caractéristiques d’un gourou authentique, tels qu’ils sont définis dans les Ecritures ? Mâ : Il y a deux choses ici. Premièrement, prendre un Gourou et deuxièmement que ce Gourou soit le Gourou. Il ne peut être question de prendre ou de quitter, car ce Gourou est le Soi. S’il ne l’est pas, il se peut qu’il vous indique un chemin, mais il ne peut pas vous conduire jusqu’au but, jusqu’à l’illumination, parce que lui-même ne l’a pas atteinte. Vous pouvez prendre quelqu’un comme Gourou et puis le quitter, mais dans ce cas je dis que vous n’avez jamais eu de Gourou. On ne peut pas quitter le vrai Gourou. Il est le Gourou par sa nature même et il comble naturellement toutes les lacunes du disciple. Tout comme la fleur donne son parfum naturellement, le Gourou aussi donne l’initiation par le regard, la parole, le toucher, l’enseignement, le mantra ou même sans rien de tout cela, simplement parce qu’il est le Gourou. La fleur ne fait d’effort pour donner son parfum, elle ne dit pas : ‘Venez me sentir’. Elle est là. Quiconque s’approche d’elle pourra jouir de son parfum. Tout comme le fruit mûr tombe de l’arbre et est ramassé par quelqu’un ou mangé par les oiseaux, ainsi le Gourou est tout ce dont ont besoin ceux qui lui appartiennent, quels qu’ils soient.Il y a effectivement de faux gourous et beaucoup s’y laissent prendre. On dit que vous devez vous donner corps et âme au Gourou, mais cela ne signifie pas qu’il a le droit de vous exploiter. S’il essaie de la faire, vous devez le quitter et la plupart du temps laisser aussi le mantra qu’il vous a donné parce qu’il lui est associé et qu’il vous fait penser à lui. Alors je dis : allez vous baigner dans le Gange et prenez un nouveau départ avec un autre mantra. Un mantra est ce qui protège. S’il ne remplit pas cette fonction, ce n’est pas un mantra.

Conversation mondaine

Comme nous conversions avec Bholonath pendant le trajet, Ma dit soudain : On peut appeler 'pralapa' la conversation qui se produit entre des gens mondains au sujet de leurs plaisirs et de leur confort. Qu'est-ce que 'pralapa' ? C'est ce qui est détruit (laya) à la fin du cycle (pralaya)

Appartenant à la Mère

Mâ : Celui qui cherche Dieu ne doit pas critiquer ou dire du mal des autres. Si vous voyez quelqu'un, n'essayer pas de l'étiqueter "bon" ou "mauvais". Sinon, votre attrait pour Dieu en sera diminué et vous aurez la tentation de vous auto-glorifier. Mieux vaut regarder en dedans de soi-même. Q : Comment puis-je me débarrasser du sens de 'moi' et de 'mien' ?Mâ : Effacez ce 'a' au début de 'amar' (mien), ce qui restera 'mar' signifie 'appartenant à la Mère, de la Mère'...Les cinq organes d'actions et les cinq sens peuvent faire leur travail, mais restez fixés sur le nom ; à ce moment-là, votre ego s'atténuera progressivement. Quand vous sentez que le mantra commence à se réciter spontanément à l'intérieur, cela veut dire également que l'ego diminue. Q : Ma, vous avez atteint le sommet de la sadhana avez-vous vraiment besoin d'observer toutes ses règles qui sont si strictes. Mâ : Il faut bien que je demeure en ce monde ; le contrôle de soi est nécessaire pour que l'ego ne prenne pas le dessus. ‍(Ma veut donner l'exemple aux autres, car en tant que sage elle est prise comme une référence). sâdhanâ

Connu et Inconnu

Q : On dit que le Brahman est l'Inconnu.Alors pourquoi faire tant d'efforts pour essayer de le connaître ? Mâ : Si vous deviez décrire cette fleur, vous diriez par exemple qu'elle est rose, mais jamais vous ne pourriez la qualifier complètement.Ainsi, chaque chose, chaque être, est à la fois connu et inconnu, manifesté et non-manifesté ; en même temps.C'est ainsi !

Sans intérêt

Pendant le satsang, deux aveugles vinrent pour parler avec Mataji. L’un d’eux demanda : - Comment avoir la vision de Dieu ? S’il vous plaît, dites-moi la manière la plus facile d’y arriver ! - Mâ répliqua : Cherchez-Le pour Lui-même... Ne soyez pas même intéressé par votre progrès spirituel, car c’est une préoccupation qui n’est pas dépourvue d’ego. Cherchez Dieu parce que c’est votre nature de faire ainsi, parce que vous ne pouvez pas rester sans Lui.‍

L'Union Suprême

Question. Vous dites qu'il y a de la stabilité dans le mouvement et du mouvement dans la stabilité. Qu'est-ce que cela signifie ?Réponse : Lorsque la graine s'unit à la terre, lorsque les deux se sont mélangés, à ce moment-là, il y a immobilité. Mais le processus de germination s'enclenche immédiatement après et cela implique certainement le mouvement. Le mouvement (ou déplacement) signifie ne pas rester en un seul endroit. Pourtant, elle était à un seul et même endroit.Pourquoi était-elle ?Il l'est toujours.Chaque étape de la croissance d'un arbre représente un point de stabilité, mais elle est aussi passagère. Encore une fois, les feuilles poussent puis tombent, ce qui n'est pas le même état : il est et il n'est pas, car après tout, il s'agit d'un seul et même arbre. L'arbre contient potentiellement le fruit, c'est pourquoi il le donnera - "il le donnera" signifie "il le fait". Aucune comparaison n'est jamais parfaite à tous égards.En réalité, il n'y a rien d'autre que l'unique Moment depuis le début.De même qu'un seul arbre contient un nombre incalculable d'arbres, d'innombrables feuilles, un mouvement infini et des états statiques innombrables, de même un moment contient un nombre infini de moments et dans tous ces innombrables instants se trouve le moment unique.Regardez, maintenant, à ce moment précis, il y a du mouvement et du repos.Pourquoi donc devriez-vous vous préoccuper de la révélation de l'Instant ? Parce que, induit en erreur par ta perception de la différence, tu te considères, ainsi que chaque chose dans le monde, comme séparée du reste.C'est pourquoi, pour toi, la séparation existe. Le sentiment de séparation dans lequel vous êtes pris - c'est-à-dire le moment de votre naissance - a déterminé votre nature, vos désirs et leur réalisation, votre développement, votre recherche spirituelle - tout. Par conséquent, le moment de votre naissance est unique, le moment de la naissance de votre mère est également unique, de même que celui de votre père ; et la nature et le tempérament de chacun des trois est unique.Chacun d'entre vous, selon sa propre ligne de conduite, doit saisir le moment, l'instant qui lui révélera la relation éternelle par laquelle il est uni à l'Infini : c'est la révélation de l'Union Suprême. L'Union Suprême signifie que l'univers entier est en vous et que vous êtes en lui, et d'ailleurs il n'y aura plus lieu de parler d'univers, car alors il n'existera plus. Que vous disiez qu'il existe ou qu'il n'existe pas, ou qu'il est au-delà de l'existence et de la non-existence, ou même au-delà - comme vous voulez : l'important est qu'il se révèle, quelle que soit sa forme.Après avoir trouvé ce "Moment", à ce moment-là - lorsqu'il est trouvé - vous connaîtrez votre Soi. Connaître son Soi impliquerait la révélation à ce même instant de ce que sont en réalité votre père et votre mère - et l'univers entier. C'est cet instant qui relie l'ensemble de la création.Car se connaître soi-même ne signifie pas seulement connaître son corps, cela signifie la pleine révélation de Ce qui est éternellement - le Père, la Mère, le Bien-aimé, le Seigneur et le Maître Suprêmes - le Soi.Au moment de votre naissance, vous ne saviez pas que vous étiez venu au monde. Mais lorsque vous avez saisi l'instant suprême, vous parvenez soudain à savoir qui vous êtes vraiment. À cet instant, lorsque vous aurez trouvé votre Soi, l'univers entier sera devenu le vôtre. De même qu'en recevant une graine, vous avez potentiellement reçu un nombre infini d'arbres, en capturant et en réalisant l'Instant Suprême, rien n'est laissé sans suite.Chacun a son propre chemin. Certains avancent sur la ligne du Vedanta, mais au fur et à mesure qu'ils progressent, ils trouvent que le chemin d'un Voyant s'ouvre à eux. Pour d'autres, dont la pratique spirituelle, le culte ou le yoga se déroulent à l'aide d'images et d'autres aides intermédiaires, ce même chemin peut également être révélé. D'autres encore, guidés par des voix et des locutions venues de l'invisible, n'entendent d'abord que des sons, mais parviennent progressivement à entendre un langage parfait qui traduit toute la signification des pensées et des idées exprimées. Au fur et à mesure, il devient évident que ces voix émergent de son propre Soi et que c'est Lui-même qui se manifeste de cette manière particulière. Quelle que soit votre ligne d'approche, en temps voulu, le chemin d'un voyant ou un chemin similaire peut s'ouvrir à vous sous une forme ou une autre. Mais à quel moment cela se produira, et à qui, est au-delà de la connaissance de la personne ordinaire.Supposons maintenant qu'un homme suive sa propre voie spécifique, qui se trouve être le culte d'une divinité ? Lorsqu'il en a la vision, s'agit-il uniquement de la divinité particulière qu'elle représente, ou ne fait-il pas également référence à la forme abstraite du Soi ? Il devient clair que le Suprême est présent aussi bien dans la forme abstraite du Soi que dans la forme concrète de la déité.Quelqu'un qui, par la méthode du Vedanta Advaïta, s'est fondu dans le Soi de manière naturelle, réalisera que, de même que l'eau est contenue dans la glace, la Réalité Suprême peut être trouvée dans l'image. Il en viendra alors à voir que toutes les images sont en réalité les formes spirituelles de l'Unique. Car ce qui est caché dans la glace, c'est l'eau, bien sûr. Par conséquent, lorsque nous parlons du Tout, de l'Universel, il y a des obscurcissements, des voiles, des degrés de dévoilement et ainsi de suite, comme la glace solide et la glace fondante.Alors que dans le Soi pur, il ne peut être question d'étapes, avec la glace, même si elle fond, il y a potentiellement la possibilité qu'elle existe à nouveau en tant que telle, ici ou ailleurs dans le futur. Par conséquent, pour Lui, qui se manifeste Lui-même sous la forme de la glace, il ne peut être question d'éternel ou de non-éternel.Ainsi, lorsqu'on parle de Dvait-advaita (non-dualisme et dualisme, en même temps), les deux sont des faits. Tout comme vous êtes à la fois père et fils. Comment peut-il y avoir un fils sans père, ou un père sans fils ? On voit ainsi qu'aucun n'est moins important que l'autre et qu'il ne peut y avoir ici de distinction entre le supérieur et l'inférieur. Chacun des deux points de vue est complet en soi.Ainsi, l'eau et la glace participent toutes deux de la nature de l'éternité, De même, il est aussi indubitablement avec forme qu'il est sans forme. Lorsqu'Il a une forme, que l'on peut comparer à la glace, Il apparaît revêtu d'une infinité de formes et de modes d'être différents - qui sont en fait de nature spirituelle.Selon la voie d'approche que l'on emprunte, une forme particulière est mise en avant.A travers chaque secte religieuse, Il se donne à Lui-même, et la valeur de chacune de ces sectes pour l'individu est qu'elles indiquent chacune une méthode différente de connaissance du Soi. Lui seul est aussi bien l'eau que la glace. Qu'y a-t-il dans la glace ? Rien d'autre que de l'eau.Sur le plan où Dvaitadvaita existe, la dualité et la non-dualité sont des faits :exprimé à partir de cette position, il y a la forme aussi bien que la liberté de la forme.Encore une fois, lorsqu'on dit qu'il y a à la fois dualité et non-dualité, à quel niveau de conscience ce genre d'affirmation correspond-il ? Il existe certainement un état où la différence et la non-différence existent simultanément - en toute vérité. Il est autant dans la différence que dans la non-différence. Ne voyez-vous pas que, de ce point de vue mondain, vous supposez de toute évidence qu'il y a des différences ?Le fait même que vous vous efforciez de trouver votre Soi montre qu'il doit y avoir en vous un sentiment de séparation et que, conformément à la manière dont le monde se comporte, vous vous considérez comme séparé. De ce point de vue, la différence existe indubitablement.Mais alors le monde se dirige inévitablement vers la destruction (nasha), puisqu'il n'est pas le Soi (na sva), ni Lui (na sha), il ne peut durer éternellement.Pourtant, qui est celui qui apparaît même sous l'apparence de l'éphémère ? Cela implique qu'Il se manifeste éternellement, affichant désir et qualité, mais aussi sans forme ni qualité ; et plus encore, cela implique qu'il ne peut être question d'attributs et d'absence d'attributs, puisqu'il n'y a que l'Unique sans second.Vous parlez de l'Absolu comme de la Vérité, de la Connaissance, de l'Infini.Dans le non-dualisme pur, aucune question de forme, de qualité ou de prédiction - qu'elle soit affirmative ou négative - ne peut se poser. Lorsque vous dites : "Il est seulement ceci" et ensuite "Il est aussi ceci". Vous vous êtes confiné dans les limites du mot "aussi" et, par conséquent, vous assumez la séparation de la chose à laquelle vous faites référence.Dans l'Un, il ne peut y avoir de "aussi".L'état d'unité suprême ne peut être décrit comme Cela et aussi comme quelque chose d'autre que Cela.Dans l'Absolu sans attribut, il ne peut y avoir de qualité ou d'absence de qualité ; il n'y a que le Soi unique et rien d'autre que le Soi.Supposons que vous croyiez qu'Il a une qualité, qu'Il est incarné ?Vous vous concentrez entièrement sur cet aspect de Lui ; alors l'absence de forme n'existe pas pour vous - c'est un état.Il y a un autre état, où Il apparaît avec des attributs ainsi que sans.Il y a encore un autre état (ces états ne sont pas progressifs mais chacun est complet en lui-même), où la différence et la non-différence existent, les deux étant impénétrables, et où Il est au-delà de toute expression.Tout ceci et tout ce qui a été dit ci-dessus se trouve dans l'État Suprême, dont on dit que même si le Tout est pris du Tout, le Tout reste le Tout.Il ne peut y avoir ni ajouts ni soustractions ; l'intégralité du Tout reste intacte. Quelle que soit la ligne que vous suivez, elle en représente un aspect particulier. Chaque méthode a ses mantras, ses idées et ses états, ses croyances et ses rejets. Dans quel but ?Pour Le réaliser - votre propre Soi.Qui ou quoi est ce Soi ?Selon votre orientation, vous Le trouverez - qui est votre propre Soi - comme un serviteur parfait par rapport à son maître, comme une partie par rapport au Tout, ou simplement comme le Soi unique Atma... . .‍

Fil subtil

Un jour, Mâ me dit: " Garde toujours présent à l'esprit que tu es un réel brahmine et qu'il y a un lien entre ce corps et toi : il est comme le fil extrêmement subtil d'un sentiment divin. " A partir de ce moment-là, je me mis à faire tout mon possible pour avoir une vie pure.

Je ne bouge pas

Question : Qu'êtes-vous en réalité ?Réponse : Comment une telle question peut-elle surgir dans votre cœur ? La vision des dieux et des déesses apparaît en fonction de la disposition héréditaire de chacun. Je suis ce que j'étais et ce que je serai ; je suis tout ce que vous concevez, pensez ou dites. Mais, plus précisément, ce corps n'est pas né pour récolter les fruits du karma passé. Pourquoi ne pas considérer que ce corps est l'incarnation matérielle de toutes vos pensées et idées ? Vous l'avez tous voulu et vous l'avez maintenant. Alors, jouez avec cette poupée pendant un petit moment. Il serait vain de poser d'autres questions à ce sujet.

Avant la Création

Question : Quand la création a-t-elle commencé ? Et comment le premier homme est-il apparu sur Terre ?Mâ : Avant la création, Dieu seul était. Pour son divertissement (lîlâ), il conçut le monde ; et c’est ainsi que le monde fut manifesté.Sans conception préalable, il n’est pas possible de faire quoi que ce soit. Par exemple, avant de construire une machine, l’homme doit la penser. Quand on voit une machine on en infère l’existence du créateur de la machine. La même chose peut être dite pour cet univers qui est une création de son concepteur : Dieu...Mais ces idées de création et de créateur ne sont pas d’une grande valeur en elles-mêmes. A travers ces deux termes, vous devez reconnaître le principe non-duel qui est votre Vraie Nature : comme je l’ai déjà dit, il n’y a rien d’autre que le Soi. Les idées de création et de créateur ne sont que des moyens pour réaliser cette Vérité Ultime.Question : Comment Dieu a-t-il eu l’idée de la création et pourquoi a-t-il créé le mal, la souffrance, et tout ce que nous voyons de semblable ?Swâmi Prakashânanda : Si vous continuez à arguer dans ce sens, vous allez vite être déçu car Mâ va finir par vous soutenir qu’il n’y a pas de création du tout ! ... (Rires de l’assemblée)Mâ : La pensée de la création, la création et le créateur, tout cela est le Soi, tout est Dieu. Il n’y a rien d’autre que Dieu, que le Soi.Jusqu’à ce que vous ayez réalisé cela, la pensée et l’imagination sont actives et les questions jaillissent sans fin. Mais quand vous comprenez que seul le Soi est, alors toutes les questions sont résolues d’un coup. C’est pour vous aider à réaliser le Soi que l’idée de Créateur est utilisée et non pas pour expliquer l’existence de la création. Il vous faut donc essayer de réaliser la nature du Soi au lieu de discuter l’idée de la création. lila

Qui est Mâ ?

Un jour que nous étions seuls ensemble j'eus la curiosité de lui demander :"Mâ, faites-moi savoir ce que vous êtes en réalité. " Mâ se mit à rire aux éclats: " Comment cette question puérile a pu se poser ? Les êtres vivants ont la vision (darshan) de telle ou telle divinité selon leurs conditionnements passés (prârabdha karma) Ce que j'étais auparavant, je le suis aujourd'hui et je le serai par la suite. Je suis juste ce que vous dites et ce que vous pensez à cet instant. Il faut savoir, il est vrai, que ce corps n'est pas né pour consommer le karma d'une vie antérieure (prârabdha karma). Il vous suffit de comprendre que ce corps est l'incarnation de votre état de demande intérieure ; vous l'avez désiré et appelé, c'est pourquoi vous l'avez obtenu. C'est le moment du jeu (lîlâ) avec cette forme ; que gagneriez-vous à en savoir plus ? " Je lui dis : " Votre réponse ne me satisfait pas. " Elle répondit : " Que veux-tu connaître de plus ? Dis-le, dis-le ! " A son regard et à l'expression de son visage, il était clair qu'elle était alors identifiée à la déesse. Saisi de crainte et d'émerveillement tout à la fois, je gardai le silence. lila

La mort de la mort

Q : Je ne crois pas à la réincarnation. C'est grave ? Mâ : Vous croyez en cette vie, n'est-ce pas ?Il n'existe qu'une seule vie réelle, celle dédiée à Dieu et une seule mort, qui est la mort de la mort.Après, il n'y a plus ni naissance ni mort.

Heureux ?

Un visiteur : Je n'ai aucune aspiration spirituelle. Je suis heureux comme je suis ! Mâ : C'est merveilleux ! Nous-mêmes, nous étions en train de parler du bonheur.Pourquoi vous contenter de dire votre point de vue. Montrez-nous cet état afin qu'on en profite ! (Mâ sourit, le visiteur aussi ; il convint qu'il n'en était pas là !)

Tout le temps

Q : Mâ pourquoi vous ne nous redites pas que vous êtes avec nous ? Mâ : S'il y avait un va-et-vient, il faudrait en effet reconfirmer !Mais où n'est-Il pas ?Cette petite fille est avec vous tout le temps — même quand vous pensez que c'est faux... même alors !

Arrosez les racines

Q : Mâ, l'autre jour, vous m'avez demandé de faire le japa de Gayatrî. Pourquoi ? Mâ : J'ai vu qu'il y avait une cordelette sacrée sur votre épaule. Si on vous demande de décliner votre identité, vous direz : "Je suis un brahmine". Ainsi, vous devez effectuer les pratiques d'un brahmine. Vous n'avez pas à vous demander pourquoi ou à cause de quoi. Comme vous arrosez les racines d'une plante, pratiquez un petit peu de japa tous les jours. Qui sait, la plante peut revivre, vous pourrez ressentir un vrai besoin de faire vos pratiques avec un grand sérieux. Q : Mais je ne peux pas suivre les règles de régime, etc. Mâ : Vous n'en avez pas besoin. Souvenez-vous simplement du mantra. C'est ce que je dis, maintenant la balle est dans votre camp.

Relation Guru-disciple

Question : Jusqu'à aujourd'hui, j'ai cherché un guru sans être à même de le trouver. Finalement, je suis venu à cette semaine de méditation et, à présent, j'ai développé une foi totale en Vous. Voulez-vous, s'il vous plaît, m'accepter comme disciple ?Mâ : Le disciple qui accepte un guru, le guru qui accepte un disciple, ces deux personnes ne sont rien d'autre que Mâ...Je n'ai aucun désir de disciples ni ne souhaite devenir le guru de quiconque. La relation guru-disciple ne peut s'établir que spontanément. Mais si vous acceptez Dieu comme guru, alors quoi que vous cherchiez, tout prendra place naturellement. Un swâmi : Mâ, pourquoi ne l'acceptez-vous pas explicitement comme disciple ?Mâ : Je n'ai aucune idée de ce qu'est un guru. Laissons donc la volonté de Dieu s'accomplir. N'êtes-vous pas vous-même Dieu ? Et qui ne l'est pas ? Et où n'est-il pas ? Tout arrive à cause de sa Lîlâ (jeu cosmique). lila

L'ego

Question : Quelle est la signification du dicton de la Bible : "Frappez et la porte vous sera ouverte" ?Fait-elle référence à l'ouverture de la porte de l'ego ?Réponse : Quelle est votre opinion ?Il est évident que l'on doit briser son propre ego.Question : Lorsque les murs qui constituent l'ego ont été démolis, que se passe-t-il ?Réponse : Sur quelles fondations ces murs reposent-ils ?Questionneur : Sur tout ce qui empêche l'accès à la Lumière du Soi.Réponse : Vous avez vous-même donné la réponse !Questionneur : Mais qu'est-ce que l'ego en réalité ?Réponse : Vous vous imaginez que vous êtes l'auteur de vos actions - cela indique l'existence de l'ego en vous. "Duniya" (monde) signifie "di-niya" (basé sur la dualité).Ici, la cause du conflit réside dans l'idée que l'ego est l'auteur des actions. La dualité engendre des conflits, des problèmes, le "moi" séparé et ses activités. L'ego est présent dans le "moi" imparfait, tandis que la réalisation "Je suis le Soi" (Atma) est celle du "moi" parfait. Le résultat de l'égoïsme est l'aveuglement. Dans l'attitude d'esprit exprimée dans "Je suis le serviteur éternel du Seigneur", il semble également y avoir une dualité, mais le "je" mondain ne survit plus.Les racines de l'ego ne seront pas détruites tant que le "moi" ne sera pas parfait - en d'autres termes, tant que "Aham Brahmasmi" (Je suis l'Être suprême) n'aura pas été réalisé.Question : Lequel des deux est le mieux : défoncer la porte et entrer, ou, après avoir défoncé l'ego, rester couché sur le seuil de la porte ?Réponse : Dans le premier cas, l'ego a encore confiance en son propre pouvoir et en ses capacités, tandis que dans le second cas, il s'agit d'un abandon de soi - et c'est pourquoi Il est sûr de vous laisser voir la Lumière Eternelle par la porte ouverte.Question : Ai-je raison de croire que vous êtes Dieu ?Réponse : Il n'y a rien d'autre que Lui seul, tout le monde et toutes les choses ne sont que des formes de Dieu. En votre personne, Il est également venu ici pour donner son darshan.‍

Déposez tout à Ses pieds

Q: Pendant tous ces jours de fête, nous avons entendu tant de choses magnifiques ! Mâ : Magnifique ? Tant que vous distinguez le "beau" et le "laid" vous n'avez rien compris ! Q : Nous ne comprenons même pas un peu ? Mâ : "Nous comprenons"... c'est sans intérêt tant que celui qui comprend et ce qui est compris demeurent séparés. Q : (...) et quand nous sommes oublieux ! Mâ : L'oubli ? Oubliez l'oubli. La mort doit mourir. Q : (...) et quand l'on se souvient ! Mâ : Se souvenir ? Alors vous gardez en tête. Rejetez plutôt.Déposez tout ça à Ses pieds. Je veux dire : demeurez dans l'expérience de ce qui est !‍

Ce que Mâ veut

A l'âshram de Vindyachal au cours d'une conversation, Mâtaji dit à Brahmachari Kamalakantji : " Après tant d'années, il y a toujours très peu de gens pour réaliser ce que je souhaite. Si c'était le cas, on ne me poserait pas des questions aussi stupides que: ' Que désirez-vous ' 'Quel est votre souhait '?" On doit essayer sincèrement de me comprendre dans la limite de ses capacités. Afin de saisir ce que je veux, on doit libérer son esprit des chaînes de I'orgueil, du désir de notoriété, de la colère et du chagrin, de l'amour-propre, finalement de la volonté personnelle qui fait croire à quelqu'un qu'il jouit du libre arbitre dans toutes ses actions. »

Comment méditer ?

Question : S’il vous plaît, Mâ, expliquez-moi comment il faut méditer.Mâ : Selon la méthode qui vous a été enseignée par votre guru.‍Question : Il y a beaucoup de gurus. Ils enseignent des méthodes de méditation différentes ; mais ici, en face de vous, nous sommes vos élèves. Expliquez-nous comment méditer ; quelle est votre méthode spécifique ?Vous avez dit à plusieurs personnes que leur manière de méditer n'était pas correcte, car ils bougeaient la tête et ne gardaient pas un mental calme. Donc, quelle est la bonne méthode ?Mâ : En jouant d'un instrument de musique on obtient un certain son.Les gens ont des capacités différentes d'entendre le son, mais le son reste le même. De la même manière, le Soi (âtman) est Un comme le son d'un instrument, mais la capacité de le réaliser est différente selon les individus.En ce qui me concerne, j'enseigne comme j'ai été enseignée par mon guru ; et mon guru est le Soi omniprésent ; or, ce guru enseigne de manière directe...Quand vous rencontrez un guru, vous devez imaginer qu'il est le Soi, et qu'il a pris cette forme pour vous enseigner.(...) quand on accepte que le guru c'est le Soi, alors il faut demeurer sans objet. C'est ça la méditation. Mais il y a ici tellement de gens différents, avec des impressions différentes (vasanas), des tendances latentes différentes (samskaras), des traditions et des psychismes différents ! Comment serait-il possible d'enseigner une méthode de méditation convenant indifféremment à tous ?(...) Continuez la méthode à laquelle vous êtes habitué... (...) Chacun doit s'efforcer d'être sans objet (autre traduction possible : de cesser l'identification avec tout objet). atman , samskâra

L'enfant de sa mère

Q : Une mère fait tout pour ses enfants. Mâ s'il vous plaît, faites aussi tout pour nous ! Mâ : (riant) Petit malin, qui veut apprendre à sa mère ce qu'elle doit faire !Si vous devenez réellement un enfant, vous dépendrez totalement de la mère et la laisserez agir à sa guise.

Savoir ce qui est le mieux

Pierre Trudeau : Le progrès est-il possible ? Mâ : Oui, toujours. Avec des efforts, vous pouvez accomplir une expérience de vérité directe, tangible et réelle. Tout comme un étudiant peut atteindre un stade de connaissance qui n’était pas à sa portée au début, un être humain peut acquérir un degré de conscience qui est convenable pour son état de créature.‍ Q : Est-ce qu’on peut prétendre à ces acquis tout de suite, ou après de longs efforts ?‍ Mâ : Les deux. Quand vous grattez répétitivement une allumette, le flamboiement se produit toujours de façon subite, il peut arriver après beaucoup d’efforts, ou bien du premier coup. Dans la création de Dieu tout est possible.‍ Q : Comment un homme peut-il savoir si ce qu’il est en train de faire est la meilleure chose à faire ? S’il est vrai avec lui-même ou pas ? Mâ : Cette question se réfère-t-elle aux choses de ce monde ou bien de l’autre ?‍ Q : Selon moi, les deux ne sont pas séparés. Je peux comprendre l’autre seulement par rapport à ce monde-ci. Mâ : Ce sont les phases, ou les niveaux de la compréhension. L’étudiant au stade le plus bas a des potentialités, mais il ne peut pas s’attendre à être à la portée des leçons de niveau supérieur. Le voile de l’inconscient ou de l’ignorance est repoussé de temps en temps. L’homme peut agir selon son meilleur degré de connaissance d’une situation, mais ses efforts sont relatifs et non absolus. C’est pour cette raison, voyez-vous, que vous faites toutes sortes d’efforts mais que le résultat ne vous donne pas satisfaction. Il est impossible pour les êtres humains de savoir ce qui est le mieux. Ce que vous disiez au sujet de la non-différenciation entre les deux mondes est très juste. Ce monde-ci est dominé par le mental et par conséquent il crée des divisions. Le mental fonctionne dans le domaine de la créativité, du rendement, du meilleur train de vie, etc… Le mental mesure. Nous sommes définis par notre sens des valeurs. Le mental établit des normes. L’Incommensurable est parfait tel qu’il est. Cette réalisation commence à poindre du moment que le mental est dissout. La réalisation quelle qu’elle soit, est Cela seulement. C’est seulement ce que Cela doit être et pas autrement. C’est vrai. Cependant, à moins que l’on n’obtienne cette vision englobante de la totalité, on ne doit pas renoncer à ses plus gros efforts pour faire ce que l’on pense être la meilleure chose.

Découvrir la Joie pure

L’épouse de l’ambassadeur hollandais et son amie, toutes deux psychologues jungiennes, sont venues voir Mâ et ont posé les questions suivantes : Q : En psychologie, on guérit les patients en leur parlant, mais ici on dirait que votre émanation guérit les gens sans paroles. Nous essayons d’aider les gens. Que devons-nous faire pour eux en priorité ? Mâ : En ce monde, qui peut être considéré comme normal ? Tout le monde est un peu fou : certains courent après l’argent ou la beauté, d’autres sont passionnés par la musique ou entichés de leurs enfants, etc. Ainsi nul n’est parfaitement équilibré. Q : Quel est donc le remède?Mâ : De même que l’on n’arrose pas les feuilles d’un arbre mais ses racines, de même il faut s’attaquer aux racines de la maladie des hommes. Le remède à toutes les maladies consiste à stopper les fluctuations mentales. Quand l’esprit aura cessé de s’agiter, alors tout ira bien pour l’individu, tant au niveau physique que psychologique. Q : Comment les fluctuations mentales peuvent s’arrêter?Mâ : En comprenant le chemin qui permet de découvrit “Qui suis-je?”. Le corps, qui passe de la jeunesse à la vieillesse, finit par disparaître. Ce n’est pas le vrai je. L’homme doit donc découvrir sa véritable identité. Quand il s’y emploiera, son esprit recevra la nourriture qui le calmera. L’esprit ne peut trouver une nourriture adéquate dans les choses de ce monde, qui sont périssables, mais seulement dans cela qui est Eternel. Le rasa, le nectar de cet Eternel, pacifiera l’esprit.C’est la Joie qui est à l’origine de l’univers, et c’est pourquoi les choses éphémères de ce monde procurent une joie passagère. Sans joie, la vie est un supplice. Vous devez donc découvrir cette Joie pure qui a engendré le monde et qui est l’essence même de votre être. Et cela se produit quand les fluctuations mentales s’arrêtent.

Agitation intérieure

Quand j'arrivai à Shahbag, Mâ me dit : " J'ai remarqué ton agitation intérieure depuis quelques jours. La paix et la tranquillité ne peuvent survenir s'il n'y a pas au début quelque agitation dans l'esprit. On doit allumer le feu par n'importe quel moyen, que ce soit avec du beurre clarifié (ghî), du bois de santal ou même de la paille. Une fois allumé, le feu continue à brûler ; tous les soucis, toute l'humeur sombre disparaissent peu à peu. Le feu réduira en cendre tous les obstacles. Songe qu'une seule étincelle peut déclencher l'incendie qui réduira en cendre des maisons qu'on a construites avec tant d'efforts ! "

Les portes du dedans

On lui dit :"Quelquefois une personne expérimente des états extraordinaires sans qu'elle ait aucune discipline spirituelle, comme pour un enfant."Elle répondit :"Cela peut arriver à la suite d'un choc. Quelquefois les portes du dedans s'ouvrent ainsi toutes grandes, et tout s'éclaire. Cette ouverture peut être permanente ou temporaire. Si elle demeure, c'est une occasion remarquable de réussir sa vie. »

Réalisation
Dieu Est

Question : Quelle est la signification du mot : "samsara" et qui est le maître de ce samsara ?Mâ : Il n'y a qu'un seul Brahman, qu'une seule Réalité Absolue, rien d'autre n'existe. S'il vous plaît, montrez-moi quelque chose de différent de Brahman et où cela se trouve. Swâmi Prakashânanda : Le Dieu unique est le maître du samsara. Et ce Dieu est à la fois le maître de celui qui accepte Son existence et Sa maîtrise sur l'univers, et de celui qui fait profession d'athéisme. Qu'on ait foi ou non dans l'existence de Dieu, Dieu est. C'est pourquoi le disciple doit ressentir qu'il appartient tout entier à Dieu. C'est avec cette foi qu'il doit pratiquer la sadhana (ascèse). Alors, et alors seulement, elle peut être couronnée de succès.Mâ : Baba, est-il possible de décrire la Nature de Dieu ?Swâmi Prakashânanda : Non, non, la Nature de Dieu est au-delà de la parole et du mental.Mâ : Oui, telle est la Nature de Dieu... sâdhanâ

Foi
Quelle méditation ?

Question : Nous méditons tous sur vous Mataji ; et Vous, sur qui méditez-vous ? (rires de l'assemblée)Mâ : Juste à présent, sur quoi méditez-vous ? Présentement, vous regardez et parlez ; et quand vous voulez méditer, vous restez silencieux en faisant le calme. Dans ces deux cas, sur quoi méditez-vous ? Parler, ne pas parler, regarder, ne pas regarder, dans toutes ces situations, il n'y a qu'une Vérité.Question : En d’autres termes, voulez-vous dire qu’en toute circonstance vous méditez sur Dieu ?Mâ : Quoi que ce soit qui apparaisse, n'est-ce pas le Soi ? Dans cet état, le méditant, la méditation et la chose méditée, ces trois termes ne font qu'un. Débrouillez-vous pour comprendre ce sur quoi je médite ! Vous pouvez comprendre que je médite sur vous car je suis ici et vous êtes face à moi, n'est-ce-pas ? Mais la vérité, c'est que ce que je suis, vous l’êtes aussi !Ce que vous êtes, c'est cela que je suis. Le Soi lui-même est l'Absolu et l'Absolu est l'Unique Réalité. Alors comment peut-on méditer et sur quoi ? Quand on est devenu Un avec le Soi, qui peut donc méditer sur le Soi ?

Méditation
Immergée dans le Nom

Un jour je demandai à Mâtâjî : " Quand votre corps est saisi par un état d'extase (bhâvâvesh) voyez-vous apparaître devant vous des dieux ou des déesses '? " Mâ répondit : " Ici, il n'y pas de notion de résultat pour moi. Je n'ai pas besoin de ces visions. Vous voulez voir les signes de l'extase, c'est pour cela qu'ils se manifestent de temps en temps dans ce corps. Quand on souhaite quelque chose avec une pleine intensité, sa réalisation ne manque pas de s'ensuivre. Ce n'est qu'en s'immergeant dans le Nom divin qu'on peut se mettre à plonger dans l'océan des formes. Quand on ne sépare plus le Nom et Celui qui est nommé, le sentiment du monde extérieur disparaît et l'énergie lumineuse propre au Nom s'épanouit d’elle-même."

Nom Divin