Voici les mises à jour pour ce mois de novembre :
- Ajout d'un livre supplémentaire : "Her life and wisdom" de Richard Lannoy aux éd. Element Books, 1996. Des extraits sont disponibles. Cet ouvrage est en anglais mais je me suis permis de traduire ces extraits via logiciel.
- Le recueil "Ce corps" de Marol et Leloup est désormais accessible dans son intégralité.
- Des extraits de "Guru-Kripa, ou la grâce du Guru" de Mandala sont également disponibles.
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Souvent, je prends quelques jours pour rassembler et réfléchir à ce que je vais écrire sur ce blog…
il faut quelques jours, le temps de me centrer, d’évacuer le bruit du monde, de faire le vide. J’essaie de ne pas amener le monde sur ce site, mais le monde nous rattrape, souvent, pour nous amener avec lui… C’est une période difficile pour tout le monde, inutile de le dire, et le temps du centrage est un temps précieux…
Je ne savais pas ce que je devais écrire pour ce mois-ci, en fait… Pourtant j’en ai lu des paroles et des écritures saintes… où chaque phrase mériterait des heures de méditation probablement…
Et de tout ceci, tout à coup, je me suis souvenu d’une petite phrase, ne venant ni de Mâ ni d’un autre saint, mais de Bithika Mukerji, lorsqu’elle a écrit : « Oui... Peut-être étions-nous trop proches pour mesurer sa grandeur.
Qui, par exemple, prit vraiment la pleine mesure du Christ de son vivant ? Les douze ne se sentaient pas si sûrs d'eux... »
Les apôtres ne comprenaient pas qui était réellement Jésus, dans sa pleine mesure, avant la crucifixion… et la résurrection…
« (…) l’homme Jésus de Nazareth est la transparence de Dieu, Dieu habite pleinement en Lui. Et tandis que nous recherchons toujours d’autres signes, d’autres miracles, nous ne nous apercevons pas que c’est Lui le vrai Signe, Dieu fait chair, que c’est Lui le plus grand miracle de l’univers : tout l’amour de Dieu renfermé dans un cœur humain, dans un visage d’homme ». Benoit XVI
Richard Lannoy a écrit quelque chose qui s’en rapproche : « J'essaie toujours de rester fidèle à la qualité qui a attiré mon attention sur Anandamayi dès le début : le paradoxe du « rien de spécial ».
« Je suis ce que vous croyez que je suis. »
Et ailleurs, il poursuit : « Plus que jamais, désormais, il fallait percer le voile du « rien de spécial » avec un regard intérieur patient. »
Comme si l’extraordinaire s’était revêtu d’un vêtement d’ordinaire… ou encore que l’oeil, frappé d’une cécité momentanée, ne voyait plus que l’ordinaire…
« Je suis ce que vous croyez que je suis. »
Prendre vraiment la pleine mesure… dépasser les croyances et percer le voile... Mais qui peut prétendre les connaître, en effet…
Justement, ne devons-nous pas reconnaître que nous sommes une ardoise qui devrait rester vierge, dont il faudrait effacer sans cesse les empruntes et les traces… rester ou redevenir un enfant émerveillé… à propos de tout… ?
L’individu dit : « je connais, je connais, j’ai déjà vu, je sais »… mais alors comment peut-il se renouveler ?
Le fait d’être « trop proche » nous empêche… ? trop habitué ? trop familiarisé ? Trop de répétitions ? Trop d’accoutumances ?… trop de souffrances ou de pensées ?
Le Christ lui-même a dit : « Un prophète est estimé partout, excepté dans sa ville natale et dans sa famille. », (Mt 13, 57),
et si l’on reprend l’expression qui en découle « Nul n’est prophète dans son pays », on verra encore d’autres sens selon le pays :
- au Portugal « le saint de la maison ne fait pas de miracle » ;
- au Maroc « le clarinettiste de notre village ne nous émerveille plus » ;
- au Vietnam « le génie de la maison n’est pas sacré : il n’a pas de pouvoir » ;
- en Belgique « personne n’est un saint dans son pays », etc.
Notre oeil s’émousse et nous ne voyons plus les prophètes ?
Comment peut-on « ne pas se rendre compte » ? partager les jours et les nuits avec Mâ et ne pas prendre toute la mesure de ce qui se produit ?
Krishnamurti disait « Comment voyez-vous cette fleur ? Comment en voyez-vous la beauté ? Comment y êtes-vous sensible ? Si complètement que votre vision d’elle ne laisse aucun souvenir résiduel de sorte que si vous la revoyez dans une heure, ce sera pour vous comme une fleur entièrement nouvelle ? »
Nous sommes sensibles si nous sommes attentifs, mais notre vigilance se perd si c’est l’habitude qui prend le dessus, l’accumulation de pensées et de souvenirs résiduels…
Krishnamurti a dit aussi : « Quand l'attention est totale, il n'y a aucun mouvement de la pensée. La pensée n'advient qu'au sein d'un esprit qui est inattentif. »
Les traces, les samskara, les éléments résiduels...
Je voudrais reprendre également une parole de Ramana Maharshi : « Vous êtes vous-mêmes l’oeil qui voit. Pourtant vous dites que vous ne connaissez pas l’Oeil qui voit, que vous connaissez seulement les choses que vous voyez. Mais pour le Soi (…) qu’y a-t-il à voir ?
Vous voulez sâkshâtkâram (perception directe), cependant vous « réa-lisez » toutes ces choses que vous voyez en leur donnant une réalité et ainsi vous rendez réel ce qui est irréel. Si vous cessez de « réa-liser » l’irréel, ce qui subsiste est le réel, la perception immédiate. »
« À travers la vision du Soi, il (le Jnani) sera capable de voir tout ce qui est vu comme Son propre Soi.
Sache-le. Le Soi seul est l'oeil réel.
De ce fait le Soi, qui est connu par Lui-même, est la seule Connaissance réelle directe »
Ce qui me fait penser naturellement à ce que Mâ Ânandamayî avait dit : « La vision ordinaire n'est pas une vision. La vision réelle est celle où il n'y a plus « celui qui voit » et « ce qui est vu ». Elle ne dépend pas de l'oeil, si ce n'est l'oeil de la sagesse. Dans la vision qui se passe de l'oeil, il n'y a plus de place pour la di-vision. »
Il nous appartient de nous défaire des "souvenirs résiduels", de redevenir un enfant émerveillé... afin qu'il n'y ait plus de place pour la di-vision... et que l'on contemple à nouveau la beauté de la fleur... entièrement nouvelle...
« A chacun de trouver l'Or dans son propre coeur, là où siège le Un.
Mais, si vous n'êtes pas totalement vide, l'Or est introuvable. »
Puisque, aujourd’hui, nous avons invité pas mal de Saints à parler avec nous à propos du « Soi qui est connu par Lui-même », nous allons poursuivre en les questionnant sur leur manière de « voir » le Christ…
- Question : « Mais… que pensez-vous de Jésus ? »
- Chandra Swâmi : « Je ne pense pas au sujet de Jésus, je l’aime… »
- « Est-ce lui le plus grand ? »
- Chandra Swâmi : « Dire de Lui qu’Il est le plus grand, c’est encore Le ramener dans le monde du grand et du petit… le Christ est bien au-delà de ça…»
Un fidèle demanda à Neem Karoli Baba :
- « Comment priait Jésus ? »
Neem Karoli Baba s’assit et ferma les yeux un moment. Alors qu’il restait assis en silence, un flot de larmes se mit à couler sur ses joues. Puis il ajouta :
- « Il s’est perdu lui-même dans l’océan de l’amour. »
À Kalou Rimpoché ;
- « Qui est Jésus Christ ? »
Kalou Rimpoché a répondu :
- « Un très grand boddhisattva. Il a accompli les dix terres de la réalisation de l’Eveil. »
Mata Amritanandamayi :
« Bien que Jésus Christ fût extérieurement un homme, intérieurement, c'était une mère.
Bien qu'abstrait et sans forme, l'amour a pris en lui une forme concrète.
Jésus a donné sa vie à l'amour ; il nous a enseigné comment aimer. »
« Tout être humain, même s'il fait preuve de cruauté et d'égoïsme, a la capacité de s'éveiller. Cette faculté est latente en chacun. Il y a un Krishna, un Rama, un Bouddha ou un Christ en chacun de vous. La lumière de Dieu pourrait se lever en vous à tout instant, elle attend simplement l'occasion favorable. Les grands maîtres voient cette lumière cachée qui attend de se révéler, de transpercer les murs de l'ego. »
" Même si Jésus est né, il y a plus de 2000 ans, il vit encore aujourd'hui dans le coeur d'un nombre infini de personnes dans le monde entier.
Les Mahatmas ne meurent jamais. Même après leur vie sur terre, ils continuent à vivre par leurs enseignements et la puissance de l'exemple qu'ils ont montré au cours de leur vie.
Célébrer véritablement Noël, c'est se souvenir des enseignements de Jésus-Christ et essayer de les mettre en pratique dans sa propre vie. "
Amma dit que Jésus n'abandonna jamais ses idéaux, même lorsqu'on le crucifia. " Si nous tenons fermement à nos idéaux, nous pouvons, en fait, transcender la peur. C'est ce que nous montrent les Mahatmas par l'exemple de leur vie.
Décorons la crèche de notre cœur avec de bonnes pensées, des mots gentils et des actions de compassion. "
Shri Mataji Nirmala Devi
« Non seulement Jésus-Christ et Mahomet étaient tous deux divins mais ils étaient aussi des incarnations avec une mission bien spéciale à remplir sur terre : la purification par abandon de l'ego et des conditionnements »
« Le Christ, c'est l'incarnation la plus importante, parce qu'il est le Principe de la Création : Tattwa en sanskrit. Il est le Tattwa. Ganesha, qui réside dans le Mooladhara Chakra, évolue progressivement et devient le Christ à ce stade-ci. Du Mooladhara à l'Agnya Chakra, Il devient le Christ. Et il est le Principe.
Il est l'essence de la Création : si nous avons une famille - le mari, la femme et l'enfant-, l'enfant est l'essence de la famille, du foyer. L'ensemble est maintenu pour lui, est créé pour lui. S'il n'y a pas d'enfant, il n'y a pas de sens à ce foyer, à la vie de ce foyer. Si le mari et la femme ont un enfant, alors leur vie a un sens. »
« Il est venu sur Terre pour être crucifié. Il savait qu'il devait être crucifié, et il l'a fait.
La mort du Christ symbolise la mort de l'ego. A chaque fois que nous agissons au travers de l'ego, que nous le laissions enfler, nous crucifions le Christ une nouvelle fois, à l'intérieur de nous-mêmes. On peut dire que l'ego est l'antithèse de l'humilité.
La crucifixion du Christ n'est pas seulement un symbole, cela a été aussi l'actualisation d'un événement, quelque chose qui devait s'accomplir dans l'inconscient collectif à ce moment-là. Le Christ a bien dit qu'il était venu pour laver le monde de ses péchés. Cela signifiait que quelque chose devait se passer, il ne s'agissait pas simplement de belles paroles.
Si le Fils de Dieu Lui-même a choisi de s'incarner sur cette Terre, à cette date, Il devait avoir un but à l'échelle cosmique. Et cela ne concernait plus seulement une nation. La répercussion de sa venue devaient donc être ressenties dans le monde entier et par toute l'humanité à venir.
C'est son propre sacrifice sur la croix et sa si belle résurrection qui ont créé une voie pour nous tous, pour entrer dans ce nouvel état de transformation. »
« Lorsqu'il s'est ressuscité lui-même, Il a ainsi montré que l'Esprit est éternel »
- Question : « Quelle est la signification du Christ dans l’illumination de Saint Paul ? »
- Ramana Maharshi : « L’illumination est absolue, elle n’est pas associée à des formes. Lorsque Saint Paul prit conscience du Soi, il identifia son illumination avec la Conscience du Christ. »
- « Mais Paul, alors, n’aimait pas le Christ. »
- Ramana Maharshi : « Amour ou haine, c’est sans importance. La pensée du Christ était là. La même chose est arrivée à Râvana. Conscience du Christ et réalisation du Soi sont une seule et même chose. »
- Question : « Qu’est-ce que le salut ? Qu’est-ce que le Christ entendait par là ? »
- Ramana Maharshi « Le salut de qui ? Etre sauvé de quoi ? »
- « Le salut de l’individu qui veut être sauvé de la souffrance et de la misère du monde. »
- Ramana Maharshi « Qui souffre ? »
- « Le mental. »
- Ramana Maharshi « Etes-vous le mental ? »
- « Le salut n’est-il pas le résultat de Sa grâce, semblable à celle du Christ ? »
- Ramana Maharshi « Oui, c’est exact »
- « Que pensez-vous de « l’âme perdue » dont parlait le Christ ? »
- Ramana Maharshi « Réfléchissez à ce qui doit être perdu. Y a-t-il quelque chose à perdre ? Ce qui importe vraiment c’est ce qui est naturel. Car c’est éternel et ne peut faire l’objet d’une expérience. Ce qui est né doit mourir. Ce qui est acquis doit être perdu. Etes-vous né ? Vous existez depuis toujours ? Le Soi ne peut jamais être perdu. »
Ramana Maharshi : « Le corps est la croix. Jésus est l’ego ou l’idée « Je suis le corps ». Après avoir été crucifié, il est ressuscité comme le Soi glorieux – Christ, le fils de Dieu !
« Renonce à cette vie si tu veux vivre. »
Lorsque l’ego est crucifié et périt, ce qui survit est l’Etre Absolu (Dieu) (« Moi et mon Père sommes Un »)
et cette glorieuse survivance est appelée Résurrection.
- Question : « Seriez-vous d’accord si je déclarais qu’il existe une hiérarchie dans le monde spirituel et que le Christ y serait en quelque sorte votre frère aîné ? »
- Mâ Anandamoyî : « On trouve tout dans le Christ, le frère, le père, le fils, le Bien-aimé et l’on y trouve aussi Mâ.
Si le christianisme revendique une position spéciale et se situe "à part" de toutes les religions, il rompt avec elles. Nous reconnaissons Jésus-Christ, mais dans le cadre de l'unité de toutes les religions. Le Christ Lui-même est au-dessus de toute distinction. »
- Question : « Je n’ai pas eu le courage de me concentrer sur le Christ. Le Christ est trop saint, trop sublime. Je ne pourrais que faire fausse route, je ne me sens pas assez pure. »
- Mâ Anandamoyî : « Tout ce que vous percevez, vous le devez à une lumière. Sans lumière, rien ne peut être vu. Or il n’existe qu’une seule lumière.
Ne croyez pas que le Christ soit un homme. Il est la Lumière. La Lumière qui illumine tout, c'est le Christ. Ne pensez pas que le Christ soit un homme, celui qui a été crucifié. Le vrai Christ, c'est la Lumière qui illumine tout. Méditez sur cela
La lumière extérieure prend naissance dans la lumière intérieure, dont même un aveugle est conscient. La lumière du Soi est présente en tout et partout. Que vous adoriez le Christ, Krishna, Kâli ou Allah, vous adorez en fait la Lumière unique qui est aussi en vous puisqu’elle imprègne chaque chose. Tout tire son origine de la Lumière. En essence, tout est Lumière. »