Rien de spécial

26

November 2021
Friday
14:50
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Voici les mises à jour pour ce mois de novembre :

- Ajout d'un livre supplémentaire : "Her life and wisdom" de Richard Lannoy aux éd. Element Books, 1996. Des extraits sont disponibles. Cet ouvrage est en anglais mais je me suis permis de traduire ces extraits via logiciel.
- Le recueil "Ce corps" de Marol et Leloup est désormais accessible dans son intégralité.
- Des extraits de "Guru-Kripa, ou la grâce du Guru" de Mandala sont également disponibles.

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Souvent, je prends quelques jours pour rassembler et réfléchir à ce que je vais écrire sur ce blog…
il faut quelques jours, le temps de me centrer, d’évacuer le bruit du monde, de faire le vide. J’essaie de ne pas amener le monde sur ce site, mais le monde nous rattrape, souvent, pour nous amener avec lui… C’est une période difficile pour tout le monde, inutile de le dire, et le temps du centrage est un temps précieux…
Je ne savais pas ce que je devais écrire pour ce mois-ci, en fait… Pourtant j’en ai lu des paroles et des écritures saintes… où chaque phrase mériterait des heures de méditation probablement…
Et de tout ceci, tout à coup, je me suis souvenu d’une petite phrase, ne venant ni de ni d’un autre saint, mais de Bithika Mukerji, lorsqu’elle a écrit : « Oui... Peut-être étions-nous trop proches pour mesurer sa grandeur.
Qui, par exemple, prit vraiment la pleine mesure du Christ de son vivant ? Les douze ne se sentaient pas si sûrs d'eux...
»
Les apôtres ne comprenaient pas qui était réellement Jésus, dans sa pleine mesure, avant la crucifixion… et la résurrection…

« (…) l’homme Jésus de Nazareth est la transparence de Dieu, Dieu habite pleinement en Lui. Et tandis que nous recherchons toujours d’autres signes, d’autres miracles, nous ne nous apercevons pas que c’est Lui le vrai Signe, Dieu fait chair, que c’est Lui le plus grand miracle de l’univers : tout l’amour de Dieu renfermé dans un cœur humain, dans un visage d’homme ». Benoit XVI

Richard Lannoy

Richard Lannoy a écrit quelque chose qui s’en rapproche : « J'essaie toujours de rester fidèle à la qualité qui a attiré mon attention sur Anandamayi dès le début : le paradoxe du « rien de spécial ».

« Je suis ce que vous croyez que je suis. »

Et ailleurs, il poursuit : «  Plus que jamais, désormais, il fallait percer le voile du « rien de spécial » avec un regard intérieur patient. »
Comme si l’extraordinaire s’était revêtu d’un vêtement d’ordinaire… ou encore que l’oeil, frappé d’une cécité momentanée, ne voyait plus que l’ordinaire…

« Je suis ce que vous croyez que je suis. »

Prendre vraiment la pleine mesure… dépasser les croyances et percer le voile... Mais qui peut prétendre les connaître, en effet…
Justement, ne devons-nous pas reconnaître que nous sommes une ardoise qui devrait rester vierge, dont il faudrait effacer sans cesse les empruntes et les traces… rester ou redevenir un enfant émerveillé… à propos de tout… ?

L’individu dit : « je connais, je connais, j’ai déjà vu, je sais »… mais alors comment peut-il se renouveler ?
Le fait d’être « trop proche » nous empêche… ? trop habitué ? trop familiarisé ? Trop de répétitions ? Trop d’accoutumances ?… trop de souffrances ou de pensées ?

Le Christ lui-même a dit : « Un prophète est estimé partout, excepté dans sa ville natale et dans sa famille. », (Mt 13, 57),

et si l’on reprend l’expression qui en découle « Nul n’est prophète dans son pays », on verra encore d’autres sens selon le pays :
- au Portugal « le saint de la maison ne fait pas de miracle » ;
- au Maroc « le clarinettiste de notre village ne nous émerveille plus » ;
- au Vietnam « le génie de la maison n’est pas sacré : il n’a pas de pouvoir » ;
- en Belgique « personne n’est un saint dans son pays », etc.

Notre oeil s’émousse et nous ne voyons plus les prophètes ?
Comment peut-on « ne pas se rendre compte » ? partager les jours et les nuits avec Mâ et ne pas prendre toute la mesure de ce qui se produit ?

Krishnamurti

Krishnamurti disait « Comment voyez-vous cette fleur ? Comment en voyez-vous la beauté ? Comment y êtes-vous sensible ? Si complètement que votre vision d’elle ne laisse aucun souvenir résiduel de sorte que si vous la revoyez dans une heure, ce sera pour vous comme une fleur entièrement nouvelle ? »
Nous sommes sensibles si nous sommes attentifs, mais notre vigilance se perd si c’est l’habitude qui prend le dessus, l’accumulation de pensées et de souvenirs résiduels…
Krishnamurti a dit aussi : « Quand l'attention est totale, il n'y a aucun mouvement de la pensée. La pensée n'advient qu'au sein d'un esprit qui est inattentif. »
Les traces, les samskara, les éléments résiduels...

Ramana Maharshi

Je voudrais reprendre également une parole de Ramana Maharshi : « Vous êtes vous-mêmes l’oeil qui voit. Pourtant vous dites que vous ne connaissez pas l’Oeil qui voit, que vous connaissez seulement les choses que vous voyez. Mais pour le Soi (…) qu’y a-t-il à voir ?
Vous voulez sâkshâtkâram (perception directe), cependant vous « réa-lisez » toutes ces choses que vous voyez en leur donnant une réalité et ainsi vous rendez réel ce qui est irréel. Si vous cessez de « réa-liser » l’irréel, ce qui subsiste est le réel, la perception immédiate.
»
« À travers la vision du Soi, il (le Jnani) sera capable de voir tout ce qui est vu comme Son propre Soi.
Sache-le. Le Soi seul est l'oeil réel.
De ce fait le Soi, qui est connu par Lui-même, est la seule Connaissance réelle directe
»

Mâ Ânandamayî

Ce qui me fait penser naturellement à ce que Mâ Ânandamayî avait dit : « La vision ordinaire n'est pas une vision. La vision réelle est celle où il n'y a plus « celui qui voit » et « ce qui est vu ». Elle ne dépend pas de l'oeil, si ce n'est l'oeil de la sagesse. Dans la vision qui se passe de l'oeil, il n'y a plus de place pour la di-vision. »

Il nous appartient de nous défaire des "souvenirs résiduels", de redevenir un enfant émerveillé... afin qu'il n'y ait plus de place pour la di-vision... et que l'on contemple à nouveau la beauté de la fleur... entièrement nouvelle...
« A chacun de trouver l'Or dans son propre coeur, là où siège le Un.
Mais, si vous n'êtes pas totalement vide, l'Or est introuvable.
»


Puisque, aujourd’hui, nous avons invité pas mal de Saints à parler avec nous à propos du « Soi qui est connu par Lui-même », nous allons poursuivre en les questionnant sur leur manière de « voir » le Christ


Chandra Swami

- Question : « Mais… que pensez-vous de Jésus ? »
- Chandra Swâmi : « Je ne pense pas au sujet de Jésus, je l’aime… »
- « Est-ce lui le plus grand ? »
- Chandra Swâmi : « Dire de Lui qu’Il est le plus grand, c’est encore Le ramener dans le monde du grand et du petit… le Christ est bien au-delà de ça…»

Neem Karoli Baba

Un fidèle demanda à Neem Karoli Baba :
- « Comment priait Jésus ? »
Neem Karoli Baba s’assit et ferma les yeux un moment. Alors qu’il restait assis en silence, un flot de larmes se mit à couler sur ses joues. Puis il ajouta :
- « Il s’est perdu lui-même dans l’océan de l’amour. »

Kalou Rimpoché

À Kalou Rimpoché ;
- « Qui est Jésus Christ ? »
Kalou Rimpoché a répondu :
- « Un très grand boddhisattva. Il a accompli les dix terres de la réalisation de l’Eveil. »

Mata Amritanandamayi

Mata Amritanandamayi :
« Bien que Jésus Christ fût extérieurement un homme, intérieurement, c'était une mère.
Bien qu'abstrait et sans forme, l'amour a pris en lui une forme concrète.
Jésus a donné sa vie à l'amour ; il nous a enseigné comment aimer. »
« Tout être humain, même s'il fait preuve de cruauté et d'égoïsme, a la capacité de s'éveiller. Cette faculté est latente en chacun. Il y a un Krishna, un Rama, un Bouddha ou un Christ en chacun de vous. La lumière de Dieu pourrait se lever en vous à tout instant, elle attend simplement l'occasion favorable. Les grands maîtres voient cette lumière cachée qui attend de se révéler, de transpercer les murs de l'ego. »

" Même si Jésus est né, il y a plus de 2000 ans, il vit encore aujourd'hui dans le coeur d'un nombre infini de personnes dans le monde entier.
Les Mahatmas ne meurent jamais. Même après leur vie sur terre, ils continuent à vivre par leurs enseignements et la puissance de l'exemple qu'ils ont montré au cours de leur vie.
Célébrer véritablement Noël, c'est se souvenir des enseignements de Jésus-Christ et essayer de les mettre en pratique dans sa propre vie. "
Amma dit que Jésus n'abandonna jamais ses idéaux, même lorsqu'on le crucifia. " Si nous tenons fermement à nos idéaux, nous pouvons, en fait, transcender la peur. C'est ce que nous montrent les Mahatmas par l'exemple de leur vie.
Décorons la crèche de notre cœur avec de bonnes pensées, des mots gentils et des actions de compassion. "

Shri Mataji Nirmala Devi

Shri Mataji Nirmala Devi
« Non seulement Jésus-Christ et Mahomet étaient tous deux divins mais ils étaient aussi des incarnations avec une mission bien spéciale à remplir sur terre : la purification par abandon de l'ego et des conditionnements »
« Le Christ, c'est l'incarnation la plus importante, parce qu'il est le Principe de la Création : Tattwa en sanskrit. Il est le Tattwa. Ganesha, qui réside dans le Mooladhara Chakra, évolue progressivement et devient le Christ à ce stade-ci. Du Mooladhara à l'Agnya Chakra, Il devient le Christ. Et il est le Principe.
Il est l'essence de la Création : si nous avons une famille - le mari, la femme et l'enfant-, l'enfant est l'essence de la famille, du foyer. L'ensemble est maintenu pour lui, est créé pour lui. S'il n'y a pas d'enfant, il n'y a pas de sens à ce foyer, à la vie de ce foyer. Si le mari et la femme ont un enfant, alors leur vie a un sens. »
« Il est venu sur Terre pour être crucifié. Il savait qu'il devait être crucifié, et il l'a fait.
La mort du Christ symbolise la mort de l'ego. A chaque fois que nous agissons au travers de l'ego, que nous le laissions enfler, nous crucifions le Christ une nouvelle fois, à l'intérieur de nous-mêmes. On peut dire que l'ego est l'antithèse de l'humilité.
La crucifixion du Christ n'est pas seulement un symbole, cela a été aussi l'actualisation d'un événement, quelque chose qui devait s'accomplir dans l'inconscient collectif à ce moment-là. Le Christ a bien dit qu'il était venu pour laver le monde de ses péchés. Cela signifiait que quelque chose devait se passer, il ne s'agissait pas simplement de belles paroles.
Si le Fils de Dieu Lui-même a choisi de s'incarner sur cette Terre, à cette date, Il devait avoir un but à l'échelle cosmique. Et cela ne concernait plus seulement une nation. La répercussion de sa venue devaient donc être ressenties dans le monde entier et par toute l'humanité à venir.
C'est son propre sacrifice sur la croix et sa si belle résurrection qui ont créé une voie pour nous tous, pour entrer dans ce nouvel état de transformation. »
« Lorsqu'il s'est ressuscité lui-même, Il a ainsi montré que l'Esprit est éternel »

Ramana Maharshi

- Question : « Quelle est la signification du Christ dans l’illumination de Saint Paul ? »
- Ramana Maharshi : « L’illumination est absolue, elle n’est pas associée à des formes. Lorsque Saint Paul prit conscience du Soi, il identifia son illumination avec la Conscience du Christ. »
- « Mais Paul, alors, n’aimait pas le Christ. »
- Ramana Maharshi : « Amour ou haine, c’est sans importance. La pensée du Christ était là. La même chose est arrivée à Râvana. Conscience du Christ et réalisation du Soi sont une seule et même chose. »
- Question : « Qu’est-ce que le salut ? Qu’est-ce que le Christ entendait par là ? »
- Ramana Maharshi « Le salut de qui ? Etre sauvé de quoi ? »
- « Le salut de l’individu qui veut être sauvé de la souffrance et de la misère du monde. »
- Ramana Maharshi « Qui souffre ? »
- « Le mental. »
- Ramana Maharshi « Etes-vous le mental ? »
- « Le salut n’est-il pas le résultat de Sa grâce, semblable à celle du Christ ? »
- Ramana Maharshi « Oui, c’est exact »
- « Que pensez-vous de « l’âme perdue » dont parlait le Christ ? »
- Ramana Maharshi « Réfléchissez à ce qui doit être perdu. Y a-t-il quelque chose à perdre ? Ce qui importe vraiment c’est ce qui est naturel. Car c’est éternel et ne peut faire l’objet d’une expérience. Ce qui est né doit mourir. Ce qui est acquis doit être perdu. Etes-vous né ? Vous existez depuis toujours ? Le Soi ne peut jamais être perdu. »
Ramana Maharshi : « Le corps est la croix. Jésus est l’ego ou l’idée « Je suis le corps ». Après avoir été crucifié, il est ressuscité comme le Soi glorieux – Christ, le fils de Dieu !
« Renonce à cette vie si tu veux vivre. »
Lorsque l’ego est crucifié et périt, ce qui survit est l’Etre Absolu (Dieu) (« Moi et mon Père sommes Un »)
et cette glorieuse survivance est appelée Résurrection.

Ma Anandamayi

- Question : « Seriez-vous d’accord si je déclarais qu’il existe une hiérarchie dans le monde spirituel et que le Christ y serait en quelque sorte votre frère aîné ? »
- Mâ Anandamoyî : « On trouve tout dans le Christ, le frère, le père, le fils, le Bien-aimé et l’on y trouve aussi Mâ.
Si le christianisme revendique une position spéciale et se situe "à part" de toutes les religions, il rompt avec elles. Nous reconnaissons Jésus-Christ, mais dans le cadre de l'unité de toutes les religions. Le Christ Lui-même est au-dessus de toute distinction. »
- Question : « Je n’ai pas eu le courage de me concentrer sur le Christ. Le Christ est trop saint, trop sublime. Je ne pourrais que faire fausse route, je ne me sens pas assez pure. »
- Mâ Anandamoyî : « Tout ce que vous percevez, vous le devez à une lumière. Sans lumière, rien ne peut être vu. Or il n’existe qu’une seule lumière.
Ne croyez pas que le Christ soit un homme. Il est la Lumière. La Lumière qui illumine tout, c'est le Christ. Ne pensez pas que le Christ soit un homme, celui qui a été crucifié. Le vrai Christ, c'est la Lumière qui illumine tout. Méditez sur cela
La lumière extérieure prend naissance dans la lumière intérieure, dont même un aveugle est conscient. La lumière du Soi est présente en tout et partout. Que vous adoriez le Christ, Krishna, Kâli ou Allah, vous adorez en fait la Lumière unique qui est aussi en vous puisqu’elle imprègne chaque chose. Tout tire son origine de la Lumière. En essence, tout est Lumière. »

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Here are the updates for this month of November :

- Addition of an extra book: "Her life and wisdom" by Richard Lannoy, Element Books, 1996. Extracts are available.
- Excerpts from "Ce Corps" by Marol and Leloup are now available in their entirety
- Excerpts from "Guru-Kripa, ou la grâce du Guru" by Mandala are also available.

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I often take a few days to gather and think about what I'm going to write on this blog... it takes a few days, time to centre myself, to get rid of the noise of the world, to clear my head. I try not to bring the world to this site, but the world often catches up with us and brings us along with it... It's a difficult time for everyone, needless to say, and the time to center myself is a precious time...
I didn't know what to write for this month, actually... Yet I have read some words and scriptures...where every sentence would deserve hours of meditation probably...And out of all this, suddenly I remembered a little sentence, not from Ma or any other saint, but from Bithika Mukerji, when she wrote: "Yes. .. Perhaps we were too close to measure his greatness. Who, for example, really took the full measure of Christ in his lifetime? The twelve did not feel so sure of themselves... "
The apostles did not understand who Jesus really was, in his full measure, until the crucifixion... and the resurrection...

" (...) the man Jesus of Nazareth is the transparency of God, God dwells fully in Him. And while we are always looking for other signs, other miracles, we do not realise that He is the true Sign, God made flesh, that He is the greatest miracle in the universe: all the love of God enclosed in a human heart, in a human face." Benedict XVI

Richard Lannoy has written something similar: "I always try to stay true to the quality that caught my eye about Anandamayi from the start: the paradox of 'nothing special'.

"I am what you think I am. "

And elsewhere he continues: "More than ever, from now on, it was necessary to pierce the veil of 'nothing special' with a patient inner look...
As if the extraordinary had put on a garment of the ordinary... or the eye, struck with a momentary blindness, saw only the ordinary...

" I am what you think I am."

To truly take the full measure... to go beyond beliefs and pierce the veil... But who can claim to know them, indeed... Indeed, should we not recognise that we are a slate that should remain blank, from which we should constantly wipe out the prints and traces... remain or become again a child in wonder... about everything...?
The individual says: "I know, I know, I have already seen, I know"... but then how can he renew himself?

Being "too close" prevents us... ? too accustomed? too familiar? Too much repetition? Too much habituation?... too much suffering or thinking?

Christ himself said: "A prophet is esteemed everywhere, except in his own city and family" (Mt 13:57),

and if we take up the expression that follows, "No one is a prophet in his own country", we will see other meanings according to the country:
- in Portugal "the saint of the house does not work miracles";
- in Morocco "the clarinettist of our village no longer amazes us";
- in Vietnam "the genius of the house is not sacred: he has no power";
- in Belgium "no one is a saint in his own country", etc.

Our eye becomes dull and we no longer see the prophets?
How can we "not realise"? How can we share the days and nights with Ma and not take the full measure of what is happening?

Krishnamurti said, "How do you see this flower? How do you see its beauty? How are you sensitive to it? So completely that your vision of it leaves no residual memory so that if you see it again in an hour, it will be to you like an entirely new flower?
We are sensitive if we are attentive, but our alertness is lost if habit takes over, the accumulation of residual thoughts and memories...
Krishnamurti also said, "When attention is total, there is no movement of thought. Thought arises only within a mind which is inattentive."
The traces, the samskara, the residual elements...

I would also like to quote Ramana Maharshi: "You yourselves are the seeing eye. Yet you say that you do not know the Seeing Eye, that you know only the things you see. But for the Self (...) what is there to see? You want to sâkshâtkâram (direct perception), yet you "rea-lize" all those things you see by giving them a reality and thus you make real what is unreal. If you cease to "rea-lize" the unreal, what remains is the real, the immediate perception."
"Through the vision of the Self, he (the Jnani) will be able to see all that is seen as His own Self. Know this. The Self alone is the real eye; hence the Self, which is known by Itself, is the only direct real Knowledge.

This naturally makes me think of what Mâ Ânandamayî had said: "The ordinary vision is not a vision. The real vision is the one where there is no more "the one who sees" and "what is seen". It does not depend on the eye, except the eye of wisdom. In the vision that does not depend on the eye, there is no longer any room for di-vision.

It is up to us to let go of the "residual memories", to become a child of wonder again... so that there is no room for di-vision... and the beauty of the flower is seen again... entirely new...
"It is up to each of us to find the Gold in our own hearts, where the One sits, but if you are not totally empty, the Gold is nowhere to be found."

Since today we have invited quite a few saints to speak with us about the "Self that is known by itself", we will continue by asking them about their way of "seeing" the Christ...

- Question: "But... what do you think of Jesus?
- Chandra Swami: "I don't think about Jesus, I love Him..."
- "Is he the greatest?"
- Chandra Swami: "To say of Him that He is the greatest is again to bring Him into the world of the great and the small... the Christ is far beyond that..."

A devotee asked Neem Karoli Baba:
- "How did Jesus pray?"
Neem Karoli Baba sat down and closed his eyes for a while. As he sat silently, a flood of tears began to flow down his cheeks. Then he said, "He has lost himself in the ocean of love.

To Kalu Rinpoche;
- "Who is Jesus Christ?"
Kalu Rinpoche replied:
- "A very great boddhisattva. He has completed the ten lands of enlightenment.

Mata Amritanandamayi:
"Although Jesus Christ was outwardly a man, inwardly he was a mother.Although abstract and formless, love took concrete form in him.Jesus gave his life to love; he taught us how to love.""Every human being, even if he or she is cruel and selfish, has the ability to awaken. This faculty is latent in everyone. There is a Krishna, a Rama, a Buddha or a Christ in each of you. The light of God could arise in you at any moment, it is simply waiting for the right opportunity. The great masters see this hidden light waiting to reveal itself, to break through the walls of the ego."
Even though Jesus was born more than 2000 years ago, he still lives in the hearts of an infinite number of people around the world. Even after their life on earth, they live on through their teachings and the power of the example they set during their lives. To truly celebrate Christmas is to remember the teachings of Jesus Christ and try to put them into practice in one's own life. "Amma says that Jesus never gave up on his ideals, even when he was crucified, "If we hold fast to our ideals, we can, in fact, transcend fear. This is what the Mahatmas show us by the example of their lives. Let us decorate the manger of our hearts with good thoughts, kind words and compassionate actions.

Shri Mataji Nirmala Devi
"Not only were Jesus Christ and Mohammed both divine, but they were also incarnations with a very special mission to fulfil on earth: purification by abandoning the ego and conditionings" "Christ is the most important incarnation, because he is the Principle of Creation: Tattwa in Sanskrit. He is the Tattwa. Ganesha, who resides in the Mooladhara Chakra, gradually evolves and becomes the Christ at this stage. From the Mooladhara to the Agnya Chakra, He becomes the Christ.
He is the essence of Creation: if we have a family - husband, wife and child - the child is the essence of the family, the home. The whole is maintained for him, is created for him. If there is no child, there is no meaning to that home, to the life of that home. If the husband and wife have a child, then their life has meaning." He came to earth to be crucified.
He knew he had to be crucified, and he did it.Christ's death symbolises the death of the ego. The death of Christ symbolises the death of the ego. Every time we act through the ego, let it swell, we crucify the Christ once again, within ourselves.
The crucifixion of Christ is not only a symbol, it was also the actualisation of an event, something that had to be fulfilled in the collective unconscious at that moment. Christ did say that he had come to wash away the sins of the world. This meant that something had to happen, not just nice words.
If the Son of God Himself chose to become incarnate on this Earth, on this date, He must have had a cosmic purpose. And it was no longer just about one nation. The repercussion of His coming was to be felt throughout the world and by all humanity to come.
It was His own sacrifice on the cross and His beautiful resurrection that created a way for all of us to enter into this new state of transformation. When He raised Himself from the dead, He showed that the Spirit is eternal.

- Question: "What is the significance of the Christ in the enlightenment of St. Paul?
- Ramana Maharshi: "Enlightenment is absolute, it is not associated with forms. When St. Paul became aware of the Self, he identified his enlightenment with Christ Consciousness."
- "But Paul, then, did not love the Christ."
- Ramana Maharshi: "Love or hate, it is not important. The Christ thought was there. The same thing happened to Ravena. Christ consciousness and Self-realisation are one and the same thing.
- Question: "What is salvation? What did Christ mean by it?
- Ramana Maharshi "Salvation from whom? To be saved from what?
- Salvation of the individual who wants to be saved from the suffering and misery of the world.
- Ramana Maharshi "Who suffers?
- "The mind."
- Ramana Maharshi "Are you the mind?
- "Is not salvation the result of His Christ-like grace?"
- Ramana Maharshi "Yes, that is correct".
- What do you think of the "lost soul" that Christ spoke of?
- Ramana Maharshi "Think about what is to be lost. Is there anything to lose? What really matters is what is natural. For it is eternal and cannot be experienced. What is born must die. What is acquired must be lost. Were you born? Have you always existed? The Self can never be lost.
Ramana Maharshi: "The body is the cross. Jesus is the ego or the idea 'I am the body'. After being crucified, he rose as the glorious Self - Christ, the son of God! "When the ego is crucified and perishes, what survives is the Absolute Being (God) ("I and my Father are One") and this glorious survival is called Resurrection.

- Question: "Would you agree if I said that there is a hierarchy in the spiritual world and that the Christ would be your elder brother in some way?
- Mâ Anandamoyî: "One finds everything in the Christ, the brother, the father, the son, the Beloved, and one also finds Mâ.If Christianity claims a special position and sets itself "apart" from all religions, it breaks with them. We recognise Jesus Christ, but within the framework of the unity of all religions. Christ Himself is above all distinctions.
- Question: "I didn't have the courage to focus on Christ. Christ is too holy, too sublime. I could only go wrong, I don't feel pure enough.
- Mâ Anandamoyî: "Whatever you perceive, you owe it to a light. Without light, nothing can be seen. But there is only one light. Do not think that the Christ is a man. He is the Light. The Light that illuminates all is Christ. Do not think that Christ is a man, the one who was crucified. The true Christ is the Light that illuminates all. Meditate on this
The outer light originates in the inner light, of which even a blind man is aware. The light of the Self is present in everything and everywhere.
Whether you worship Christ, Krishna, Kâli or Allah, you are in fact worshipping the one Light which is also within you as it permeates everything. Everything has its origin in the Light. In essence, everything is Light.