Le numéro 156 de la brochure trimestrielle "Jay Ma" est désormais accessible sur ce site et téléchargeable au format PDF.
Nous rappelons que :
Les abonnements à la brochure ‘JAY MA’ sont désormais gratuits
Libre à vous de faire un don pour les ahsrams de Mâ Anandamayi.
Fini le JAY MA au prix de 1 Euro symbolique par exemplaire.
Les lecteurs fervents de cette brochure seront libres, ou non, de faire un don pour les ashrams de Mâ Anandamayî.
Comment ?
Voici la nouvelle façon de procéder :
On peut envoyer ses dons pour les ashrams de Mâ, de préférence par chèque libellé au nom de
l'Association caritative
Humanitaire Himalaya
32 rue Cavendish,
75019 Paris.
Sur l'enveloppe rajouter c/o Adriana Ardelean, qui est la présidente de l'association.
Si vous préférez par virement, demandez l'IBAN de l'association à Adriana par mail (adriana290700@gmail.com).
L'association conservera bien entendu les reçus des différents ashrams et la déduction fiscale pourra être appliquée.
Pour ce qui est des mises à jour de ce site :
j'ai pris quelques retards, encore, sur les choses que j'avais prévues de faire.
Il y avait notamment cette idée de traduire une partie des écrits de Melita Maschmann.
C'est une occasion assez remarquable - même exceptionnelle - d'avoir une journaliste comme elle, témoignant en première ligne... elle était proche de Mâ Ânandamayî et son écriture, reflétant ce qu'elle vivait, est magnifique, profonde et lucide. Melita Maschmann était très sensible et arrivait à sculpter le langage pour permettre d'exprimer l'inexprimable.
La traduction anglaise (Encountering Bliss, 2001) de son œuvre en allemand (Der Tiger singt Kirtana 1967), a été adaptée pour un public plus large.
Parfois contestée pour sa perte de nuance, cette traduction s’éloignerait de la richesse émotionnelle et spirituelle de l’original allemand.
En 1990, Maschmann, alors âgée et ayant réfléchi à son expérience de 1962, révise son texte (Der Tiger singt Kirtana) pour adopter une perspective plus mature. Le titre original, « Le tigre chante le kirtan », était poétique mais cryptique, évoquant une image exotique sans refléter pleinement le contenu.
Eine ganz gewöhnliche Heilige ("Une Sainte tout à fait ordinaire") est plus direct et met l’accent sur la figure de Mâ, suggérant que la sainteté n’a pas besoin d’être spectaculaire pour être profonde. Ce titre reflète mieux l’approche de Maschmann, qui voit en Mâ une sainte sans artifices, dont la grandeur réside dans sa simplicité.
Ce texte mérite d’être découvert par le public francophone dans toute sa profondeur.
Je me suis récemment procuré l’édition allemande : Eine ganz gewöhnliche Heilige, Knaur Esoterik, 1990. Je publierai bientôt des extraits traduits directement de l’allemand, pour offrir une version fidèle et vibrante.
En attendant, voici quelques extraits : d’abord de la version anglaise, puis de l’original allemand.
Melita Maschmann,
Encountering Bliss: My Journey through India with Anandamayi Ma,
Motilal Banarsidass Publishers, 2001.
Contexte :
Melita Maschmann, journaliste allemande, raconte sa première rencontre avec Mâ Ânandamayî en 1962 dans un ashram, un moment qui la marque profondément et l’amène à suivre Mâ à travers l’Inde.
"C’était vers le soir lorsque nous – une quinzaine de personnes réunies avec moi – fûmes conduits au jardin sur le toit de l’ashram.
Quand Mâ arriva, je n’eus pas le choix de décider si m’agenouiller devant un être humain allait à l’encontre de mes convictions. ‘Quelque chose’ me força à m’agenouiller.
Ce que j’ai ressenti dans les minutes qui suivirent est difficile à exprimer par des mots.
Je ne peux l’expliquer qu’avec une image.
Imaginez qu’un arbre – un hêtre magnifique et parfaitement formé – s’approche de vous doucement.
Que vous arriverait-il ?
‘Suis-je fou ?’ vous demanderiez-vous. ‘Ou est-ce un rêve ?’
Finalement, vous devriez reconnaître que vous êtes entré dans une dimension de la réalité totalement inconnue."
--------------------
Melita Maschmann,
Eine ganz gewöhnliche Heilige,
Otto Wilhelm Barth Verlag, 1990.
« Le kirtan s’élevait sous le ciel étoilé comme des vagues, et Mâ était assise au centre, sa présence telle une flamme silencieuse.
Elle ne chantait pas, pourtant la musique semblait couler à travers elle.
Chaque note portait sa bénédiction, comme si elle nous tissait tous dans un unique fil de désir pour le divin.
Moi, qui avais toujours gardé mes distances, je me sentais attirée dans ce cercle de lumière, mon cœur tremblant d’une joie que je ne pouvais nommer. »
Contexte :
Melita Maschmann décrit un darshan à Hardwar en 1962, où la présence silencieuse de Mâ Ânandamayî apaise et unit les dévots, touchant même une étrangère comme elle par sa force spirituelle :
"Mâ était assise sur un siège bas, et les gens s’approchaient d’elle l’un après l’autre.
Certains touchaient ses pieds, d’autres cherchaient seulement son regard.
Ses gestes, dénués de hâte, semblaient suspendre le temps autour d’elle.
J’observais son visage, rayonnant et pourtant paisible, et il me semblait qu’elle ne se contentait pas de donner, mais qu’elle absorbait aussi les fardeaux invisibles de ceux qui venaient à elle.
C’était un échange silencieux, qui emplissait l’air d’une paix que je ne peux décrire."
Contexte :
À Calcutta en 1962, Melita Maschmann observe Mâ Ânandamayî interagir avec des personnes de toutes origines, révélant une présence universelle qui transcende les différences :
"Mâ passait parmi eux comme un vent léger, son sourire tissant un lien entre tous les mondes. Un érudit discutait avec elle, un enfant tirait sur son sari, un ouvrier fatigué s’inclinait devant elle – et à chacun, elle offrait quelque chose, non par des mots, mais par un regard qui semblait voir leur âme.
Je me tenais à l’écart, étrangère sans prétention à son univers, et pourtant sa présence m’enveloppait, comme une chaleur sans frontières.
Elle n’enseignait pas ; elle était, et dans cet être, elle offrait un aperçu de l’éternel."
Contexte :
Melita Maschmann, après plusieurs semaines auprès de Mâ Ânandamayî en 1962, décrit un moment de silence à Bénarès où le regard de Mâ semble transmettre une vérité universelle sans mots, touchant profondément les disciples présents.
"Le regard de Mâ se posa sur nous, et en cet instant, le monde sembla se dissoudre.
Aucun mot, aucun enseignement, seulement la profondeur de ses yeux.
C’était comme si je me tenais au bord d’une mer infinie, où toutes les questions s’évanouissent et où le cœur repose dans une connaissance au-delà de la pensée.
Son silence était un fleuve qui nous portait tous, et moi, l’étrangère, je me sentais rentrer chez moi dans une vérité qui n’a besoin d’aucun langage."
Je n'ai pas de mots non plus pour dire...
à quel point son écriture est une trace de lumière
laissée dans le décor de cette époque,
presque aussi précis qu'une photographie,
celle d'un moment d'éternité...