Introduction
Un Français dans l'Himalaya relate l'itinéraire d'un médecin des environs de Marseille, qui est parti pour l'Inde en 1950 et qui y est resté depuis. Il voulait visiter des maîtres spirituels et a rencontré le sien en la personne de Mâ Ananda Moyi (1896-1982), une sage d'origine bengalie. Après une enfance religieuse, Vijayânanda est devenu athée à l'adolescence. Il a mené à bien ses études de médecine malgré les secousses de la Seconde Guerre mondiale, puis a commencé à pratiquer comme généraliste. Vivement intéressé par le bouddhisme, il décida d'aller visiter Ceylan et, en passant, l'Inde. Après sa rencontre avec Mâ à Bénarès, il annule son billet de retour, vend son cabinet médical par correspondance et entame, pendant dix-neuf mois, une vie de voyages, constamment auprès de Mâ. Il demeure ensuite de façon plus permanente à Bénarès, où il passe environ huit ans, puis monte à l'âshram de Mâ près de l'agglomération d'Almora, au nord de Luchnow, dans l 'Himalaya. Il passe ensuite sept ans dans un ermitage à 2000 m d'altitude, en face du panorama du grand Himalaya, et d'un horizon de neiges éternelles qui s'étend sur plus de trois cents kilomètres. Après avoir vécu pendant les premières années en concentration intense sur Mâ, il évolue, avec l'accord de celle-ci vers une sâdhanâ védantique. Pendant ses sept années de solitude, il ne lit pas ; il médite et il marche dans la montagne ; il demeure en face de l 'Absolu.
Vijayânanda a écrit quelques articles sur Mâ Ananda Moyî et un livre publié en Inde. Nous présentons dans cet ouvrage la traduction de ces articles et de larges extraits de son livre. Cela fait longtemps que Vijayânanda n'écrit plus. Il estime qu'on peut difficilement parler en général sur les questions spirituelles et que rien ne peut remplacer la communication orale où l'on peut répondre à chacun selon son niveau et sa demande : « donner à manger à ceux qui ont faim et à boire à ceux qui ont soif. »
À part quelques écrits que nous avons pu rassembler, non sans difficultés, Vijayânanda est resté très discret, en particulier du vivant de Mâ. Cette dernière n'avait besoin de l'aide de personne pour transmettre la spiritualité à ceux qui venaient la visiter. De plus, Vijayânanda avait une vocation particulièrement ouverte à l'expérience de la solitude. Il croit à l'action des « justes cachés » pour le bien du monde et cite à ce propos une tradition de la Kabbale. D'autre part, le sage dans l'hindouisme, en particulier le sage védantique, développe le sentiment intense de l'unité de toutes choses ; il n'a guère tendance au prosélytisme. Néanmoins, depuis que Mâ a quitté son corps physique, Vijayânanda répond plus facilement aux questions des visiteurs ; il a maintenant quatre-vingt-deux ans, il ne cherche pas à développer d'école ou de secte ; ses paroles sortent réellement du silence, elles ont le poids de l'expérience ; elles sont douées d'une énergie particulière qui fait qu'elles ont une forte tendance à se réaliser, c'est du moins l'expérience que j'en ai depuis onze ans que je le fréquente.
Le nom de Mâ Ananda Moyî, prend souvent l’orthographe de Mâ Anandamayî
En sanskrit, comme en bengali et en hindi, ‘ananda’ et ‘moyi’ sont toujours attachés. Le ‘o’ de Moyi correspond à la prononciation Bengali. Mais nous avons souvent vu dans bien des livres l'orthographe plus standard de Mâ Anandamayî.
Note de l'éditeur :
Les termes sanskrits utilisés par l'auteur sont traduits et explicités par lui, souvent à plusieurs reprises, au fur et à mesure de leur emploi. Il nous a donc paru superflu de faire suivre le texte d'un glossaire.- Les textes traduits de l'anglais l'ont été par Jacques Vigne.
Note pour la publication internet : Ce livre a été publié en 1996 par une entente à l’amiable avec l’éditeur, mais il est épuisé depuis longtemps, tout en restant disponible sur Internet. C’est pour cela que nous le reprenons maintenant sous forme papier et audio.
Note : ce livre a été traduit en italien par Geneviève Koevoets (Mahâjyoti) sous le titre ‘VijayânandaUn medico francese in Himalaya, diario di un cammino spirituale’.
Comme c’est Jacques Vigne qui en avait transcrit le texte, ce livre est donc, à la fois, considéré comme étant le premier livre de Jacques Vigne en Italie, pour la maison d’Editions ‘MC Editrice’ de Michela Bianchi, à Milan, qui a publié depuis cela 8 autres livres de Jacques Vigne en italien : (michela.bianchi@mceditrice.it )