Jay Mâ n°104
(PRINTEMPS 2012)
Paroles de Mâ
Extraites de ‘Les Enseignements de Mâ Anandamayî’’
Mâ
Je suis la même que j’étais avant et la même que je serai après. A quelque moment que vous m’appeliez, pour quelque raison que ce soit et quoi que vous pensiez de moi, je suis cela. Ce corps n’est pas là pour récolter les fruits d’un karma précédent. Pourquoi ne considérez-vous pas ce corps comme un jouet de votre demande intérieure profonde ? Vous l’avez voulu et vous l’avez obtenu.
Ce corps parle toujours du Soi unique, alors pourquoi serait-il question de séparation et de distance ?
Connaître Mâ, c’est réussir à devenir Mâ. Mâ signifie Atma (le Soi). Mâ signifie imprégné. Le Soi imprègne le Soi. Le principe du Soi. En vérité, c’est CELA qui est. Atteindre la forme de la Connaissance, du Soi et de Shiva, signifie devenir cela qui est toujours existant. L’Atma de ce corps est l’Atma de chacun. Mâ ne pourrait fonctionner s’il n’y avait aucun autre être.
L’Atma de ce corps est l’Atma de tout un chacun. Il ne peut être effectif pour Mâ si quelqu’un est exclu.
Mâ signifie quelqu’un qui satisfait les nécessités de ses enfants dans une mesure parfaite. Parce qu’elle sait évaluer les enfants, c’est pour cela qu’elle est mère.
Vous avez été créés à partir de Mâ. En effet le père existe dans la mère. Ne dites-vous pas à Dieu : « Tu es mère, Tu es père, Tu es frère, ami et maître ? » C’est-à-dire moi, mon ‘Je’ suprême. Chaque chose, en effet, est Lui qui est en chaque chose. Souvenez-vous : Mâ est CELA.
Nombre de personnes disent à Mâ « Vous êtes mon Gourou ». Mâ répond « Comme il vous plaira ». Dieu, que l’on appelle le Brahman suprême et omniprésent, et le Soi supérieur est véritablement la mère de tous.
On peut réaliser Mâ rien qu’en essayant de connaître son propre Soi.
Il ne faudrait rien garder dans l’esprit, si ce n’est Mâ qui est Chidananda (conscience et béatitude incarnées).
La relation avec Mâ est éternelle. Elle est l’Unique Soi éternellement familier.
En Mâ il n’est aucunement question d’acceptation ou de refus. Et dans le refus de Mâ il y a l’acceptation, de même que dans l’acceptation il y a le refus. En effet, Mâ demeure et demeurera à tout moment, aussi bien dans le bhâva que dans l’abhâva (présence et absence).
C’est là, en effet, la voie de ce corps. Chaque fois qu’Elle parle d’un argument donné, Elle maintient son attention sur le contexte environnant. A la différence de vous tous, il n’arrive jamais qu’elle parle en gardant tout le temps la même séquence. L’état du mental de chaque personne présente, flotte devant les yeux de ce corps.
Vous avez invoqué ce corps pour vos propres objectifs. (Swami Vijayânanda explique que c’est un groupe de brahmines pieux du Bengale voulant restaurer l’antique tradition de l’Inde qui a prié pour une descente de la Mère divine et qui a a insi fait venir Mâ Anandamayî).
Chaque chose est parfaitement disposée. En fait tout est manifesté de l’intérieur de ce corps. Les images des Dieux et des Déesses ont été tirées de ce corps, mises en place et vénérées. A la fin de la Puja, chaque chose a été prise à l’intérieur de ce corps et mise au même endroit que celui où elle était. Sachez que tout est possible.
L’état dans lequel je me trouve pour parler avec vous, pour rire avec vous assis sur le sol, ou alors l’état qui est le mien durant le kirtan, avec les roulements de tambours, et nombre d’autres manifestations de ce corps, sont en fait un seul et même état. Et tout se produit à partir de ce seul état.
Il en va de même durant la Puja, etc. où l’on vénérait un Dieu particulier ou une Déesse, la ressemblance de ce Dieu ou cette Déesse, la posture, la mudrâ (orientation des doigts), l’énergie, etc. et toutes les autres choses, manifestées dans ce corps, dans leur totale exactitude. Il ne s’agit pas d’imagination. C’était là, comme vous êtes là devant moi.
Il n’y a pas d’allées et venues, de changements, pour ce corps. A cet instant il est comme il était avant. Qu’est-ce que la mort et la naissance ? Que dire à propos de CELA qui existe effectivement, en dépit du fait qu’Il soit mort ?
La plupart du temps, ce corps se dissimule par le truchement du comportement ou des discours. Cela en fait est la vérité. C’est peut-être nécessaire. Et c’est pour cette raison que cela se produit.
Qui est Mâ Ânandamayî ? Qui est vraiment la béatitude qui imprègne tout ? Lui est toujours présent dans la cruche (dans la pûjâ, le pot comme l’image représentent le divin et reçoivent au même titre les offrandes et symboliquement, la forme corporelle de l’être humain), dans l’image, dans le coeur de chacun. Sa demeure est partout. Lorsqu’on Le voit, lorsqu’on L’atteint, on voit chaque chose et on atteint chaque chose. Ce qui signifie que l’on est intrépide, déterminé, convaincu, constant et indestructible.
Savez-vous ce que dit ce corps ? Elle ne va chez personne, ne consomme la nourriture de personne, ne parle à personne et ne regarde personne. Et ne demande pas « Qui est-ce ? » ou « A qui est-ce ? » Savez-vous ce que cela signifie ? Elle est toujours près de Sa mère, de Son père, de Ses amis, profitant de la liberté. Elle ne va pas et ne vient pas. Comprenez-vous ?
Vous êtes de l’avis qu’une chose est naturelle ou non naturelle. Là il n’y a pas de karma ni de désir. Il y a seulement quelqu’un qui dit : « qu’arrive ce qui arrive ».
L’impulsion, l’élan, d’un aspirant spirituel, vise un état particulier d’existence. Toutefois, ici (dans le cas de Mâ), il n’est pas question d’état ou de non-état, d’objectif ou de non-objectif. C’est un peu comme si une lampe électrique faisait apparaître clairement, l’un après l’autre, tous les objets contenus dans une pièce plongée dans les ténèbres. C’est exactement pareil. Pourtant il est impossible, durant le parcours d’un aspirant, de rendre témoignage de tout cela. Pour avancer, il doit surmonter différents obstacles. L’un d’eux est le mouvement extérieur, un autre le mouvement intérieur. « Ici » (en Mâ), il n’est pas question de tout cela en fait. Ici, en vérité, je suis les nerfs, je suis les artères, je suis le mouvement et je suis l’observateur. S’il était possible, bien sûr, d’employer ce mot « je ».
Ce corps ne le calcule pas du tout à l’avance. C’est pour cette raison qu’il n’a aucune tendance à vouloir donner certaines choses, comme par exemple l’initiation, etc...Cependant il est arrivé plus d’une fois, alors que ce corps était assis seul, à l’écart, que de sa bouche jaillissent tout à coup quelques bîja mantra (mantra-semence) ou le sannyâsa mantra (mantra du renoncement). Peut-être quelqu’un a-t-il entendu un de ces mantras, à ce moment-là. D’autres en ont peut-être entendu ailleurs, à différentes occasions et les ont considérés comme une initiation. Nombre d’incidents semblables peuvent se produire régulièrement, et des personnes ordinaires sont sans doute convaincues qu’il s’agit d’évènements voulus d’avance qui leurs sont destinés. En fait ce n’est pas cela du tout. Ce qui devait arriver est arrivé. Voulez-vous savoir comment ? Bien. Là il y a le sol. Un fruit est tombé de l’arbre et un nouvel arbre a poussé. Mais personne n’avait planté la graine. Tout comme un arbre peut pousser lorsqu’une graine a été plantée, le même arbre peut également pousser lorsqu’une graine tombe d’elle-même sur le sol. Et cet arbre-là aura les mêmes fleurs et les mêmes fruits que l’autre. Mais à l’origine de ce fait, il n’y avait aucune intention, aucune prédétermination. C’est comme cela, c’est tout.
Ce corps n’a recours à aucun mantra-tantra. Ce que l’on appelle « activités tantriques » et la façon de les pratiquer, tout cela n’a jamais été pris en compte ici (par ce corps). Ici, en effet, le rapport spirituel existe avec chacun. Ici, il n’y a pas de pièces ni de maisons séparées. Je l’ai déjà dit, si vous parlez de pièces, il n’y a que celle-ci. Et elle est infinie.
Ce corps n’a pas de façons de voir différentes d’un être humain à l’autre, ou d’un groupe à l’autre. Dans de nombreux ashrams on vous dira : « Si vous êtes en mesure de respecter nos règles et notre discipline, vous pouvez rester. Sinon allez quelque part ailleurs. » Ce corps n’a pas ce genre de problèmes. Tout le monde vient ici pour y donner son satsang. Oui, des satsangs, car chaque visiteur en lui-même est une manifestation de Dieu. Lui, le Dieu, l’Un, est sous toutes les formes. Ce corps est avec les arbres, les oiseaux et tout le reste. Rien n’est séparé de ce corps, nulle part.
Les paroles, les mouvements, les activités, les déplacements de toutes parts, tout ce qui est dans ce corps est pour vous. Vous faites agir ce corps comme vous le désirez.
Il n’y a pas de second, il n’y a que l’Un pour ce corps. Qui infligera de la souffrance à qui ? Le problème de la souffrance ne se présente que lorsqu’il y a un second.
Une mère qui ne se livre pas à des démonstrations affectives excessives, est une vraie mère, qui reste et qui restera. Elle ne s’éloigne jamais, même quand on le lui demande.
Ainsi, vous et moi nous sommes deux. D’autre part, vous et moi nous sommes un. Le vide, l’espace, qu’il y a entre nous deux est en fait...le ‘Je’.
Où que ceux-ci se trouvent, ce corps est toujours avec eux. Le service, pour quoi que ce soit, n’a pas lieu avec ce corps, ou si la chose se produit c’est qu’elle se fait d’elle-même. On fait en sorte que cela arrive, selon le besoin. Considérant ce corps comme un des leurs, ils offrent le satsang avec amour. Ici la porte est ouverte. Venez sans hésiter dès que vous le désirez.
Vos peines, votre douleur, votre détresse, sont ma souffrance. Ce corps comprend tout, ressent tout.
Personne n’est en faute à l’égard de ce corps. Il n’y a donc aucune raison de demander à ce corps de pardonner. Mais il vous faudra porter les fruits de toutes vos actions. Dans ce corps il n’y a rien qui ressemble à de la colère à propos de ceci.
Sachez que votre souvenir est en permanence dans mon esprit.
Vous voudriez peut-être faire partir ce corps de votre esprit. Mais jamais ce corps ne s’en ira, jamais il ne vous quitte, jamais il ne vous a quittés. Si quelqu’un a aimé ce corps, il ne pourra pas se débarrasser du souvenir de ce corps, même s’il tente de le faire des centaines de fois. Ce corps est dans sa mémoire et il y restera.
Ils pensent à l’éloignement, mais en réalité ce corps est tout près. La proximité et l’éloignement ne sont qu’une vue de l’esprit.
Il n’y a aucune différence entre la terre et ce corps. Je peux aussi manger en posant ma nourriture sur le sol, ou ailleurs, n’importe où. Les règles de conduite, de la dévotion, de la propreté, du respect, etc., sont nécessaires à votre apprentissage. C’est pour cela que des choses comme celles-ci adviennent en moi.
Des concepts comme « inconnu » ou « erreur » n’existent pas pour ce corps. Ce qui doit arriver, arrive. Que ce soit près ou loin de vous, devant vos yeux ou hors de votre vue.
Mâ parle pour le bonheur de tous. Même si l’on pratique à contrecoeur et avec vigueur, Il donnera à coup sûr l’énergie nécessaire pour aller vers Lui et accordera également les fruits de cette action. N’oubliez pas, donc, que cette action donne des résultats et que le fait d’avoir cela en mémoire donne, lui aussi, des résultats. Personne ne peut affirmer que l’on n’obtient pas de résultats lorsqu’on le fait pendant quelques jours. Le sens des affaires n’a pas cours ici. Faites l’effort d’être constamment relié à Lui. Et cet effort se transformera en habitude.
On croirait quelques fois que les images représentatives des maladies ont établi leurs cibles dans ce corps. En effet, elles entrent dans ce corps, s’y amusent pendant quelques jours et s’en vont. L’attitude de ce corps, consiste à n’inviter et à ne renvoyer personne. De même que vous tous existez, les maladies elles aussi, existent. Et puisque ce corps ne vous chasse pas, pourquoi devrait-il chasser les maladies ?
Qui est là sous forme de la souffrance ? Quant à ôter sa souffrance à quelqu’un, c’est un problème tout à fait différent. Toutes les façons d’agir ne sont pas toujours adaptées à toutes les situations. Pour ce corps-ci, rire ou s’amuser ou cesser de respirer, cela ne représente que chacun de ces états-là, sans plus. Ici il n’y a pas de partage de la souffrance, de partage de la douleur. Il y a équanimité, c’est tout.
Je peux voir quelle image, quelle représentation assume telle ou telle maladie. Lorsque les maladies veulent venir vers ce corps, je ne fais pas obstruction. Quand le « Je » seulement existe, où est l’acceptation, où est le rejet ? Je vous le dis, de même que je suis heureuse avec vous, je le suis avec elles aussi.
Où ce corps est-il séparé de vous ? Où est la différence entre ce corps et cet ami (elle indique un jeune) ? Il y a « intermixion » et les deux deviennent un seul – souvenez-vous de ces mots. Si vous mangez quelque chose de mauvais, sachez que vous donnez la même nourriture à ce corps. Vous vous demandez si les pensées de chacun d’entre vous arrivent jusque dans ce corps. La réponse est : Oui. Oui. Oui.
Traduit de l’anglais par Jean E. Louis
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Satsang avec Vijayânanda
(Recueilli à Kankhal par Brigitte Reynaud-Duport)
Questions posées à SWAMIJI VIJAYANANDA
(Suite)
Avril 2009 :
Vijayânanda : Non, je n’ai pas envie de me réincarner.
Question : Comment, puisque l’on choisit la famille dans laquelle on vient, cela est-il possible pour des enfants adoptés?
Réponse : On s’est connu dans des vies antérieures.
Q : Que faire pour combattre le mal?
R : Il faut faire ce que l’on sent comme étant juste et le mal ne passe pas, il n’a pas de prise. Celui qui fait le mal arrive avant à se convaincre que c’est bien, puis après il est pris de remords et s’il n’a pas de remords, il a une fin atroce et se réincarne pour payer.
Q : Une jeune fille lui dit : j’ai repris la cigarette j’avais arrêté mais j’accepte ce conflit en moi, je n’ai plus envie d’arrêter.
R : Il faut se convaincre par la méditation et la prière que ce n’est pas bon pour soi.
Quand même c’est le dilemme de la raison et de l’envie.
Il faut diminuer petit à petit....
Oui, mais je n’ai pas envie dit-elle.
Swamiji parle:
de Merlin l’enchanteur, de la fée Viviane douce et de Morgane.
Puis, de l’Inde qui est le pays qui sait trouver la voie juste, la justice y est enracinée depuis des millénaires. Ce qui est juste défie le mal.
Pour lutter contre le mal : il faut prier Dieu pour qu’il change le karma pour ne plus rencontrer de gens destructeurs, seule la prière peut changer.
Puis, il nous parle du premier Roi en Inde BATA, il ne se rappelle plus l’époque très lointaine de sa présence.
Il y a eu les français qui ont gardé des comptoirs.
Puis les anglais qui ont été durs en Inde, c’est le berceau du Dharma, la présence divine, même Jésus qui est un avatar… serait venu en Inde....
Q : Qu’y a-t-il entre liberté individuelle et karma?
R : Le Karma est le chemin de vie édicté par Dieu.
Cependant face à un lac, vous donnez une claque sur l’eau avec votre main et les ondes se propagent sur l’eau, c’est le karma.
Elles échappent à notre volonté, c’est la loi de la nature de Dieu de changer le karma.
Q : A la croisée des chemins comment trouver la bonne route?
R : Par son mental, son intuition, on peut demander de l’aide.
Q : Vous avez dit qu’il y avait 7 stades après la mort?
R : Oui, pour les êtres réalisés avant qu’ils ne se fondent dans le Tout.
L’espace n’existe que s’il y a un mouvement, pas de valeur substantielle.
Le monde? Ce sont des vibrations, il faut quelqu’un pour faire exister le Monde.
Les choses ne sont jamais les mêmes entre les personnes, elles ont changé, mais on projette le souvenir de la personne.
En Inde le Rishi est un homme parfait, dégénéré.
Le bonheur c’est faire UN avec le Divin, en dehors de la souffrance.
La joie, n’est que la réflexion du bonheur, image non permanente, on sent les émotions des autres sans être affecté, c’est le jeu du Divin.
Les Sages jouent avec Dieu, il n’y a pas de monde sans dualité.
Le bien et le mal c’est Dieu, c’est un tout comme l’oeil ne peut pas se voir.
Voir en l’autre le Divin.
Le mal c’est le Divin voilé.
Le désir concentré se réalisera.
Désir et karma? Demander à Dieu de changer le Karma, lui seul le peut.
L’ego n’a pas de pouvoir, seul le pouvoir divin passe par son canal.
La sadhana ? Sérieux pouvoir de guérir.
Bloquer l’énergie reçue c’est perdre l’énergie, et donc ne plus progresser dans la vie spirituelle.
La compassion, c’est la joie détachée.
La pitié, il n’y a pas de joie, c’est l’identification avec la souffrance, l’on souffre soi-même.
Relâcher l’attachement à ses enfants pour être sévère, il faut trouver un équilibre entre éducation et société : il faut du doigté.
Pour MA Jésus est un grand sage mais il y en a d’autres....
Swamiji arrive souriant et heureux :
il y a 3 Israélites qui sont là pour la Pâque juive: ils lui ont apporté du vin béni qu’il refuse et des gâteaux non levés.
Les juifs en quittant l’Egypte pour passer la mer rouge n’ont pas eu le temps de faire lever la pâte du pain, Il l’accepte, mais « je n’ai plus de dents» dit-il.
Ils prennent des photos et s’en vont.
Il faut être dans le présent, seulement dans le présent, toujours.
Q : Le désordre intellectuel suite à une émotion est-il une perte de lien avec le Soi ou une confusion personnelle?
R : Cela n’a rien à voir avec le Soi, c’est un désordre psychique.
Moïse a été le premier a instaurer une seule Déité, avant ils adoraient la nature, le soleil, la terre etc....
Une seule Déité a amené l’intolérance, l’église etc....
Alors qu’en Inde ils ont conservé cette religion ancienne de plusieurs divinités.
Le Gange est un fleuve Sacré, car il venait du ciel et Shiva l’a canalisé, l’a calmé avec son «chignon», il est trépidant, mais Sacré.
Le fleuve a une symbolique, de canal, de flux Divin, très souvent sacré en Inde.
Il n’y a rien de pire que l’intolérance.
Un catholique traditionaliste vient le voir et lui dit : «Je regrette la messe en latin» etc....
Swamiji lui répond : «Vous êtes antisémite? il n’est jamais revenu»...
Sur le pouvoir du Gourou:
Très vite il y a eu de la télépathie avec MA, mais ceci nécessite un amour pur avec le Gourou.
Certains peuvent voir l’avancement du ‘devotee’ sur le chemin spirituel.
Je ne suis pas un Gourou.
Q : Mais vous avez des devotees ?
«Non tous ceux qui viennent me voir sont des amis!»
La rencontre de VIJAYANANDA avec MA, le 2 février 1951, cela fait 58 ans, d’amour pur, elle est toujours là.
Le temps n’a pas de matérialité.
Le temps n’existe que dans le mouvement.
Si l’on vit dans le présent toujours, on ne s’en aperçoit pas, seul notre corps nous le rappelle.
Q : Pourquoi est-on toujours poursuivi par le mal?
R : C’est que l’on a fait la même chose à quelqu’un d’autre, c’est le Karma, peut être dans une vie antérieure dont on n’a pas souvenir.
On peut prier pour demander à Dieu de changer le karma, lui seul le peut le changer.
Le Karma n’est pas l’acte, mais l’intention ou l’émotion qui sous-tend l’acte.
Il y a des lois pour l’ordinateur, s’il y a une panne de logiciel, on appelle un informaticien pour changer le logiciel.
C’est celui qui a dicté le karma qui peut le changer par la prière en demandant très sincèrement : « Mon Dieu pouvez-vous changer mon Karma?»
On ne peut demander à Dieu que pour soi.
Nous nous réincarnons en fonction des nos vies antérieures, c’est Dieu qui décide de notre Karma en fonction de la gravité, ou non, de nos fautes.
Si nous agissons bien, cela efface le mauvais Karma.
Pour le changer il faut demander à Dieu de le faire.
Notre liberté est très restreinte, nous avons celle de faire le bien. (Faire le mal génère d’autres mauvais karmas, d’autres réincarnations pour payer).
Notre liberté est celle de taper, ou non, avec notre main sur l’eau, mais l’onde nous ne la maîtrisons plus.
Il n’y a pas de Karma collectif ce sont ceux qui reviennent pour un mauvais karma, qui renaissent au même endroit.
A Kankhal, le grand temple qui est là est très fameux, il date de plusieurs millénaires, il a été construit car,
il y avait un Roi Bav qui a été invité à une fête avec tout le monde, (sauf Shiva l’ermite mal habillé) à la même place, il y avait un palais.
Shiva est venu, il a tout cassé.
Il a tué le père de sa femme Sita.
Il est souvent représenté décapité, avec à la place, une tête de taureau.
Avant il y avait le ‘Minautorisme’, puis le catholicisme.
Le Minautorisme c’était un petit groupe qui adorait les animaux.
C’est Moïse qui a dit qu’il n’y aurait qu’un seul Dieu.
Pour maîtriser le mental avant de méditer il faut se mettre en condition et réciter des mantras.
(A suivre)
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DESIRS
(Tâchez d’être heureux)
Trouvé dans une vielle église de Baltimore en 1692. Auteur inconnu
Allez tranquillement parmi le vacarme et la hâte, et souvenez vous de la paix qui peut exister dans le silence. Sans aliénation, vivez autant que possible en bons termes avec toutes personnes. Dites doucement et clairement votre vérité; et écoutez les autres, même le simple d’esprit et l’ignorant ; ils ont eux aussi leur histoire. Evitez les individus bruyants et agressifs, ils sont une vexation pour l’esprit. Ne vous comparez avec personne : vous risqueriez de devenir vain ou vaniteux. Il y a toujours plus grands et plus petits que vous. Jouissez de vos projets aussi bien que de vos accomplissements. Soyez toujours intéressés à votre carrière, si modeste soit-elle; c’est une véritable possession dans les prospérités changeantes du temps. Soyez prudent dans vos affaires; car le monde est plein de fourberies. Mais ne soyez pas aveugle en ce qui concerne la vertu qui existe; plusieurs individus recherchent les grands idéaux; et partout la vie est remplie d’héroïsme. Soyez vous-même. Surtout n’affectez pas l’amitié. Non plus ne soyez cynique en amour, car il est en face de toute stérilité et de tout désenchantement aussi éternel que l’herbe. Prenez avec bonté le conseil des années, en renonçant avec grâce à votre jeunesse. Fortifiez une puissance d’esprit pour vous protéger en cas de malheur soudain. Mais ne vous chagrinez pas avec vos chimères. De nombreuses peurs naissent de la fatigue et de la solitude. Au delà d’une discipline saine, soyez doux avec vous même. Vous êtes un enfant de l’univers, pas moins que les arbres et les étoiles; vous avez le droit d’être ici. Et qu’il vous soit clair ou non, l’univers se déroule sans doute comme il le devrait. Soyez en paix avec Dieu, quelle que soit votre conception de lui, et quels que soient vos travaux et vos rêves, gardez dans le désarroi bruyant de la vie, la paix dans votre âme. Avec toutes ses perfidies, ses besognes fastidieuses et ses rêves brisés, le monde est pourtant beau. Prenez attention. Tâchez d’être heureux.
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Extrait du livre ‘Histoire du HATHA-YOGA’
En France, passé et présent
Qu’est-ce que le YOGA ?
Par Marc-Alain DESCAMPS
Marc-Alain Descamps retrace toute l’aventure du yoga en France. Il montre aussi les liens entre l’Orient et l’Occident en remontant jusqu’aux maîtres indiens. Il a fait une dizaine de voyages et séjours en Inde où il a reçu des initiations.
Enfin le secret du yoga se révèle finalement à nous. Comme l’écrivait Alain Daniélou « le brouillard incessant de la pensée cérébrale nous masque le divin » (Yoga, p. 9). Voilà notre tragédie, nous cherchons à l’extérieur, ce que nous avons à l’intérieur. Il faut rétablir le contact avec notre essence, le yoga nous en donne le moyen.
Les religions nous disent que nous ne pouvons rien car nous sommes écrasés par la grâce divine. Il ne nous reste plus qu’à prier et supplier. Pour certains chrétiens en plus cette grâce est arbitraire et prédestinée : notre salut est fixé par avance. Cela est bien possible, mais provient des vies précédentes, le karma nous en délivre en nous donnant la possibilité de préparer la vie suivante. Le Yoga tient au contraire à l’union (yukta) des deux : ce qui vient de l’homme et ce qui vient de Dieu. « Aides-toi et le ciel t’aidera ». Les cérémonies et tous les rites religieux sont intériorisés dans le corps du Yogi, qui devient le temple et l’autel du sacrifice (tapas).
Comme accéder à ce divin caché au fond de nous (ou à notre Nature de Bouddha) ?
Il faut commencer par dissiper ce brouillard de la pensée cérébrale, le « singe fou », le « petit vélo », le ronron des idées habituelles. On le connaît mieux avec des rappeurs et slameurs de banlieue qui ont fait des chansons de leurs haines et leurs imprécations obsessives. S’en libérer est le but même de la vraie méditation. Au bout de quelques années de pratique régulière, l’orage s’éloigne, les nuages se dispersent et le bleu éclatant du ciel pur et immaculé apparaît (Shunyata, la Vacuité). On maintient sa concentration sur ce que l’on choisit, sans distraction ; on peut enfin penser à ce que l’on veut.
Et pour obtenir ce résultat, le yoga utilise un moyen habile (upaya) : calmer le corps pour calmer l’esprit. Pour immobiliser l’esprit il faut commencer par garder le corps immobile pendant au moins vingt minutes, d’où le besoin de conquête d’une assise stable et non douloureuse. De plus il convient de calmer la respiration, d’où tous les exercices de rétention de souffle (pranayama). Les yeux aussi suivent les pensées et les images, comme la nuit pendant les rêves ; il convient donc de les fixer vers le haut (Bruhmadya). Enfin si une salivation excessive se déclenche on la stoppe par la position de la langue (vacana). Donc pour pouvoir méditer on a besoin de tout le Hatha-Yoga.
Voilà ce que l’Occident ne peut pas comprendre et supporter : l’immobilité. L’occidental est un agité frénétique, comme un enfant qui entre à l’école, il ne peut pas rester en place, il est hyperkinésique. Ce qu’il aime c’est le sport, la gymnastique suédoise, les danses modernes en secouant son corps dans tous les sens, à en faire tourner la tête. Donc toutes les occidentalisations du yoga mènent à remplacer par des mouvements les longues tenues de postures immobiles. A la rigueur, « méditer » dans un bon fauteuil, mais pas assis par terre le dos bien droit. Hélas, une fois bien assis, l’esprit ne reste pas éveillé et l’on sombre dans la petite sieste.
En plus le Yoga travaille sur nos cinq corps à la fois (Koshas). Le Hatha-Yoga donne force et souplesse au corps matériel (stula-yoga). Puis par le yoga de l’énergie, il s’adresse à nos quatre autres corps (suksma-yoga). Il se manifeste par le son cosmique dans les oreilles (nada-yoga), par la vision de la lumière les yeux fermés (Jyotir-Yoga) et surtout par la sensation de vibration dans tout le corps (Spanda). Il transforme notre sommeil et nos rêves (svapna-yoga). Le caractère psychospirituel du yoga ou son coté psychosomatique est manifeste dans l’Eveil de la Kundalini (L’Eveil de la Kundalini, p.11). Cette énergie des profondeurs monte depuis la base de la colonne vertébrale accompagnée de joie, de lumière et d’extase. Comme l’écrit Lilian Silburn : « Si une vie mystique profonde peut se développer sans la connaissance ou sans la pratique de l’ascension de la Kundalini, il n’y a pas de pratique pleine et entière de cette ascension sans une vie mystique réelle ». (La Kundalini, p.11). Là sont unis extase (samadhi), méditation, respiration et postures.
C’est pour le trouver qu’il faut partir en pèlerinage et Marc Alain a fait dix voyages aux Indes. Le premier l’a changé profondément : sa patrie est restée la France, mais l’Inde (mother India) est devenue sa matrie. Progressant dans la pratique du Yoga, il a cherché un maître dans toutes les régions. Il a exploré les royaumes de l’Himalaya : Boutan, Sikkim, Népal, Cachemire, Kulu, Ladhak, Tibet, Karakorum … Il croyait connaître l’Inde quand il a découvert le Sud à partir du cap Cormorin. Finalement c’est dans l’état le plus démuni, l’Orissa, dans la ville sacrée de Puri, au KararAshram qu’il a rencontré Swami Hariharananda, leader in charge du Kriya Yoga qui lui a conféré les initiations. Et après il a découvert que Lilian Silburn habitait au Vésinet près de Paris et pouvait transmettre la plongée profonde, l’éveil de la Kundalini et le Shivaïsme non-duel du Cachemire.
Depuis se sont diffusées d’autres lignes initiatiques. Elles se reconnaissent en ce qu’elles vivent ce qu’elles proposent. Là se trouve le critère exposé par Kornfield dans « Après l’extase, la lessive ». Un arbre se reconnaît à ses fruits et une expérience de réalisation du Soi à ses effets. Un Eveillé ne peut pas être autoritaire, cassant, méchant, intolérant, absolu, violent et coléreux … Un être réalisé en yoga (jivan-mukti) ne peut pas collectionner les Roll-Royce, même en argent. Et ceux qui sont attirés par ces « Eveillés autoproclamés » doivent leur ressembler et manquent de discernement (Viveka).
Par contre ce problème n’est pas nouveau, il a toujours existé, à tous les siècles. Au XVième siècle au Tibet, Brug-pa écrivait déjà
« Un maître authentique est plus rare que l’or,
Les charlatans sont plus nombreux qu’un nid de fourmis ».
Après l’obtention du calme des pensées et l’expérience du vide, apparaît la Paix du coeur. On entre alors dans le domaine de l’amour. Prendre tout positivement c’est découvrir qu’il existe une Providence et que le monde a un sens. C’est Ishavara pranidhâna (l’abandon au Seigneur).
Lorsque s’établit enfin le Silence du mental arrive l’expérience d’une Présence. Ce que nous appelions vide est en fait l’Infini. C’est un vide plein d’une Présence qui vibre, qui est amour et qui nous instruit. C’est même l’expérience de l’Etre, mais infini et absolu, pas d’un être.
On rencontre alors le Sat-Chit-Ananda. Le vide est la Conscience suprême (Chit), en passant à la conscience universelle, on a vécu une expansion de conscience, un Eveil sous forme d’une Illumination, l’entrée dans une Lumière vivante autant que vivifiante dont émane l’Amour.
L’expérience de l’Etre est troublante, car cet Etre n’est pas une personne. On apprend vite que ‘‘Çà n’a pas de nom’’ et qu’il est interdit de lui donner un nom. Comme le confiait Ramana Maharshi : ‘‘La pensée ‘‘je suis Brahman’’ doit disparaître. C’est véritablement comme plonger son regard dans le vide. Aucune pensée n’est compatible avec la Réalisation. La Réalité est ce qui transcende tout concept, Dieu y compris’’.
Et ceci se réalise dans un état de joie indescriptible, la Joie suprême, la Béatitude (ananda) : être restauré dans son état originel, l'orgasme qui ne cesse pas, l’état normal que l’on n’aurait jamais dû oublier. Aucun mot ne convient pour exprimer une telle réalité, même pas le bonheur absolu ou la Joie parfaite. Voilà finalement l’apport essentiel du Yoga : au-delà de l’Ego, retrouver l’énergie créatrice présente au fond de chacun.
Extrait de ‘Histoire du Hatha-Yoga’ - Editions ALMORA 2011
Marc-Alain Descamps – AFT - Association Française du Transpersonnel – www.descamps.org/marc-alain
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Vieillir en yoga
Par Jeannot Margier
Fondamentalement, le yoga est adaptation tout simplement car la vie est adaptation. Il n’y a pas un yoga pour tous, mais un yoga pour chacun.
Partant de là, toute personne peut prétendre pratiquer à partir de ses propres possibilités. Il n’y a aucune raison d’arrêter la pratique en fonction de l’âge ou de certaines déficiences.
C’est l’expérience avec des personnes vieillissantes (octogénaires et nonagénaires) ou atteintes de pathologies (maladie de Parkinson ou opérés cardiaques) pratiquant avec moi depuis de nombreuses années qui m’a incité à organiser un cours spécifique. Par ailleurs, une pratique avec des personnes déficientes mentales me prouvait que des progrès, fussent-ils infimes étaient possibles.
Fort de cela, j’ai proposé mes services (de façon bénévole) dans deux maisons de retraite à Die et à Marignac avec comme postulat que toute personne est capable d’évolution sur différents plans de leur existence. Il serait inconvenant de dire qu’on ne peut pratiquer le yoga parce que le corps révèle des difficultés voire certaines incapacités.
Dès lors, 3 axes vont guider la pratique :
- Les mouvements : nécessaires à la vie pour éviter notamment le tassement vertébral. A cet égard, il est temps de refuser le constat suivant souvent avalisé qui consiste à dire que par exemple, l’arthrose étant là, plus rien n’est possible. Or, nous pouvons et cela se vérifie soulager et libérer la colonne par des mouvements spécifiques.
- la Respiration et le travail sur les énergies : L’âge, la déficience, ne signifient en aucun cas que l’on respire bien. Revenir dans la conscience du souffle est un élément déterminant pour apaiser le mental et pour lâcher prise.
- Les Mudras : Les exercices des mains vont s’avérer importants pour favoriser les mouvements et améliorer la respiration. En effet, la rigidité des mains entrave la respiration. Le fait d’avoir par exemple les doigts qui se referment outre qu’ils peuvent révéler un problème cardiaque ou de l’ostéoporose diminue l’inspiration et affecte les capacités respiratoires souvent liées aussi aux épaules qui se ferment. La main reste un outil pour la préhension et favorise les gestes quotidiens (se laver, s’habiller, manger…etc). Il s’agit donc de renforcer l’autonomie par des exercices libérant les doigts et les poignets et favoriser une meilleure circulation.
Le Toucher : Il reste un élément important pour la reconnaissance. Toucher, c’est connaître, c’est aussi émettre et recevoir. Il y a une interaction entre celui qui touche et celui qui est touché, la communication se faisant dans les 2 sens. Toucher quelqu’un n’est pas anodin. « la peau est ce qu’il y a de plus profond dans l’homme » nous rappelle Paul Valéry. Toucher l’autre, c’est toucher son être, ce qui nécessite présence et écoute.
C’est une des raisons qui fait que nous terminons les séances en maison de retraite en nous mettant debout (ce qui n’est pas toujours facile) en nous donnant la main, en essayant de lever les bras comme une fleur qui s’ouvre en terminant par le son Om.
Conclusion : La séance en maison de retraite se pratique sur chaise. Les personnes concernées n’ont jamais pratiqué le yoga avant. Nous commençons par une prise de conscience du souffle, suivi de mouvement des bras permettant d’ouvrir la poitrine, de mouvements étirant la colonne lombaire, dorsale et cervicale. S’ensuit le travail des mains, des yeux, se terminant par un automassage du visage et d’une petite chorégraphie avec des sons. De nombreuses possibilités existent pour maintenir et renforcer la musculature en tenant compte de la réalité des corps des personnes qui pratiquent.
En maison de retraite, le besoin de reconnaissance est très important et rejoint en yoga cette notion altruiste et de compassion qu’est la bienveillance (ahimsa).
Jeannot Margier, (donne des cours de yoga à Die, des séances adaptées pour personnes en difficulté et atteintes de pathologies légères ou conséquentes.
Tel 04 75 22 22 55 – jeannot.margier@nordnet.fr
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S M A R A N I K A
Recueil de souvenirs concernant la vie de Mâ
(Smaranika est un terme sanskrit signifiant précisément ‘souvenirs’)
Sri Sri Mâ Anandamayî
Mahamahodhyaya Gopinath Kaviraj, M.A., D.Litt.
Feu le Principal du Collège Gouvernemental Sanscrit de Bénarès
C’est par une belle matinée d’automne de l’année 1928, que j’ai entendu pour la première fois le nom de Mâ Anandamayî. Je m’apprêtais à me rendre au collège, comme à l’accoutumée – en effet je n’avais pas encore pris ma retraite – lorsque feu Mahamahopadhyaya Pt. PadmanathVidyavinoda M.A., est venu me trouver chez moi pour m’informer que Mâ Anandamayî, de Dhaka, était arrivée à Bénarès. Il avait apporté avec lui un court récit, écrit par feu Mr. Kunja Mohan Mukherji, alias Swami Turiyananda, récit qui relatait l’intervention miraculeuse de Mâ qui, par sa grâce, avait sauvé le fils de Swami Turiyananda de la morsure d’un serpent venimeux. Il me dit que la vue de Mâ profondément absorbée dans un samâdhi était un spectacle troublant et ennoblissant. Il m’incita à faire tout mon possible pour la rencontrer. Ces mots, pour le moins élogieux, prononcés par un homme réputé pour être un critique fastidieux des hommes et des choses et dont les attaques n’épargnaient personne, ces mots, m’ont semblé porteurs d’une valeur particulière.
Mâ se trouvait à ce moment-là chez Kunja Babu, à Ramapura. Fermement décidé à la rencontrer, je me suis rendu le soir même chez Kunja Babu. Celui-ci et son frère aîné Sasanka Babu (feu le Swami Akhandananda) m’ont reçu avec beaucoup de gentillesse et m’ont assuré qu’ils m’aideraient à avoir le darshan de Mâ. Ils m’ont présenté sans attendre à Bholanathji qui, lui, m’a conduit dans une petite pièce qui se trouvait au rez-de-chaussée de leur demeure. C’est là que j’ai vu Mâ. Entourée d’un certain nombre de disciples, Elle était en samâdhi. Désireux de lui faire reprendre conscience, Bholanathji a fait plusieurs tentatives dans ce sens mais tous ses efforts ont été vains. Sachant qu’une transe devait suivre son cours naturel jusqu’à son terme et que tout moyen artificiel qui en entraverait le déroulement normal comportait de sérieux risques, j’ai insisté auprès de Bholanathji pour qu’il renonce à son intention d’interrompre Mâ dans son samâdhi. J’ai attendu pendant quelque temps que Mâ reprenne conscience, mais après deux ou trois heures d’attente aucun changement d’aucune sorte n’était survenu. Pensant que mon attente allait peut-être se prolonger pendant plusieurs heures encore, j’ai décidé de m’en aller, avec la ferme intention toutefois, de revenir la voir le lendemain.
C’est au début du mois de septembre que je suis allé voir Mâ pour la première fois. Le 6 septembre, pour être précis. J’avais appris qu’Elle était venue un ou deux jours plus tôt et, en outre, que c’était la seconde fois qu’Elle venait à Bénarès. Sa première venue avait eu lieu en 1927 alors qu’Elle se rendait à Hardwar à l’occasion des festivités de la Kumbha mela.
Je suis donc revenu voir Mâ le 7 septembre, comme j’avais prévu de le faire. En fait, je suis venu deux fois par jour, tous les jours, durant son bref séjour à Bénarès qui ne s’est prolongé que jusqu’au 12 septembre. Je n’ai pas manqué une seule de ces visites, je m’en souviens parfaitement. Ce n’est pas chose facile, maintenant que dix-sept années se sont écoulées, que d’évoquer les premières impressions qui ont été les miennes lorsque j’ai vu Mâ pour la première fois. Non, ce n’est pas chose facile que d’expliquer avec de simples mots, ce que j’ai vraiment ressenti au fond de mon être ce jour-là. La seule et unique chose que je peux affirmer, c’est celle-ci : ce que j’ai vu, ce que j’ai véritablement vu de mes propres yeux, dépasse de loin tout ce que j’ai pu voir auparavant. C’était un rêve, un rêve devenu réalité dans ma vie. Durant les quelques jours qu’a duré le séjour de Mâ à Bénarès, la maison de Kunja Babu n’a pas désempli. C’était un spectacle continuel d’une festive jubilation. Un flot ininterrompu de visiteurs investissait la maison tous les jours, de l’aube jusqu’à une heure très avancée de la nuit.
Les portes de la maison restaient ouvertes en permanence et chacun était le bienvenu. Des hommes de haut rang, des pandits, des étudiants universitaires, des commerçants, des sannyâsin, des sâdhu, des religieux, des laïques ou des hommes de la rue, se présentaient en grand nombre, chacun à l’heure qui lui convenait le mieux, n’était-ce que pour avoir le darshan fugitif de Mâ, ou pour lui rendre hommage et, si possible, pour échanger quelques mots avec Elle. Cette multitude aux mille facettes était composée de personnes des deux sexes, de tous les âges et de tous les niveaux. Certaines d’entre elles venaient avec le seul désir d’avoir le darshan, d’autres dans l’espoir d’effacer les doutes qui les tourmentaient, tandis que d’autres encore n’étaient là qu’à titre de simple curiosité. Mais la beauté de tout cela, résidait dans le fait que chacune de ces personnes ressentait l’attrait littéralement magnétique qui émanait de la personnalité de Mâ. A tel point que nombre de ceux qui n’étaient venus que par simple curiosité, ne pouvaient résister à la tentation de revenir, non plus sous l’incitation d’une curiosité qui désormais était satisfaite, mais sous l’emprise, cette fois, de quelque mystérieuse attraction. Le fait est que chacun d’entre eux se sentait comme un petit enfant en présence de sa propre mère. L’ennui que pouvait causer l’aspect formel de la situation était largement compensé par la chaleur et la simplicité de l’accueil. En effet, Mâ se comportait à l’égard de tous comme Elle l’eut fait avec ses propres enfants : avec douceur et affection. Il n’y avait jamais la moindre réserve dans ses yeux, ni la moindre trace de contrainte dans l’expression de son regard. L’atmosphère qui régnait dans la maison était celle d’une grande réunion amicale, pleine de chaleur et de gaieté.
Chaque soir une sorte de rencontre informelle était organisée dans la cour où les visiteurs s’asseyaient autour de Mâ et la pressaient d’une foule de questions. Elle répondait à chacune des questions qu’on lui posait et ses réponses, qui consistaient en quelques phrases courtes et précises qu’Elle prononçait d’une voix douce aux accents inimitables, effaçaient les doutes et satisfaisaient les uns et les autres. Les visiteurs provenant de milieux culturels très variés, les questions posées avaient trait, de toute évidence, à des thèmes tout aussi variés et représentaient des points de vue intellectuels et spirituels très différents. Et Mâ répondait à ces questions, de quelque niveau et de quelque ordre qu’elles fussent, avec une aisance et une spontanéité merveilleuses, sans même s’octroyer un instant de réflexion pour répondre aux plus abstruses, aux plus épineuses d’entre elles. Ses réponses, toujours claires et pertinentes, allaient droit dans le vif du sujet. Elle les formulait avec calme, dans un langage remarquable de concision et d’expressivité. Chaque mot qui sortait de ses lèvres avait un impact précis. Et l’humour ne lui manquait pas, dès que l’occasion s’y prêtait. Mâ était unique dans l’art de tenir une conversation, Elle est d’ailleurs apparue au meilleur de sa disposition durant ces journées-là. C’est là une qualité dont tous ceux qui ont eu le privilège de parler avec Elle au cours des années qui ont suivi, sont en mesure de témoigner. Il y a un fait qu’il est intéressant de souligner, c’est l’attitude de stricte réserve qu’adoptait Mâ lorsque les questions posées lui semblaient trompeuses et de mauvais aloi, des questions qui se voulaient académiques ou qui visaient à contrer l’opinion d’autrui ou à froisser les sentiments des personnes présentes.
Plusieurs groupes se sont constitués pour organiser des séances de kirtan en hommage à Mâ. Chaque jour ils se mesuraient les uns aux autres dans leurs chants et confrontaient amicalement leurs talents respectifs en chantant les gloires du Divin et de Son Nom en la présence bénéfique de Mâ. Quelques-uns des disciples à la voix particulièrement mélodieuse considéraient comme un honneur et un privilège le fait de pouvoir offrir leurs chants à Mâ Anandamayî.
Souvent dans ces moments-là, lorsque les accents harmonieux des voix venaient du plus profond du coeur des chanteurs, ou lorsque les conversations engagées atteignaient un point crucial, en quelques instants Mâ entrait en bhâva. L’extase transparaissait alors sur son visage et le ‘normal’ laissait place au ‘supranormal’. Une personnalité totalement différente semblait se substituer tout à coup à celle que nous tous connaissions. Des phénomènes étranges et inexplicables se produisaient. Des stotra et des mantra aux consonances extraordinaires fusaient alors de sa bouche à une vitesse et une cadence telles qu’il eut été impossible à quiconque de se les rappeler. Les sons qu’Elle émettait alors étaient indéfinissables. Il ne s’agissait pas, à proprement parler, de sanskrit, ni même d’un dialecte vernaculaire, bien qu’il y eut, par intervalles, quelques mots qui semblaient s’apparenter au sanskrit. Certains sons, qui étaient peut-être des mots, n’avaient pas les consonances auxquelles nous étions habitués. Quant à ceux que nous prenions pour du sanskrit, ils n’avaient peut-être pas le sens qu’ils étaient supposés avoir. En outre, des bîja mantras monosyllabiques, connus ou inconnus, émaillaient souvent les étranges propos de Mâ. Cela dit, dans ce langage pratiquement incompréhensible, la prononciation était tellement parfaite que même un son ajouté – un son composé de plusieurs consonnes sans aucun lien intervocalique – était parfaitement audible et distinct. Il arrivait parfois, dans ces circonstances, que Mâ fonde en larmes ou se mette à crier ou que son corps se contracte complètement et entre en état de transe.
Durant ces jours-là, l’état de transe pouvait être induit, involontairement, par les disciples qui déposaient des fleurs à ses pieds, ou de quelque autre façon, dans l’intention d’apaiser Mâ. La réaction était alors immédiate
Il y avait à cette époque une différence d’opinion, entre les uns et les autres, en ce qui concernait ce que l’on considérait comme le statut spirituel de Mâ. Certains soutenaient qu’Elle était une déesse sous la forme d’un être humain – Kali selon les uns, Durga selon les autres, Sarasvati ou Radhaselon d’autres encore. D’aucuns, par contre, étaient persuadés que c’était un être humain qui avait atteint la perfection dans cette vie après une série de naissances au cours desquelles son progrès sur la voie spirituelle avait été permanent. D’autres entretenaient l’idée qu’Elle était une Brahmavadini, comme aux temps d’autrefois, ou alors une incarnation du Divin descendue sur terre pour apaiser les humaines souffrances. Certaines personnes l’identifiaient à Sukadeva quand ce n’était pas à Krishna lui-même. Il y en avait d’autres, plus terre à terre, qui étaient convaincues qu’une entité spirituelle supérieure avait dû prendre possession de son corps que l’entité en question utilisait comme un instrument pour parvenir à ses fins. Il y avait même un homme, un voisin qui habitait une maison contiguë à la mienne et qui enseignait dans le collège local, qui était allé jusqu’à me dire, à propos de Mâ, qu’il s’agissait, de toute évidence, d’un cas d’obsession caractérisé. Il ajoutait par ailleurs que même si la possession était le fait d’un esprit positif, il était préférable de soustraire l’âme de Mâ au contrôle de cet esprit. Ce monsieur qui avait un certain âge et qui était connu pour être un pratiquant tantriste de longue date, prétendait qu’il avait le pouvoir de ramener Mâ à la ‘normalité’ et de lui faire recouvrer son état habituel, à condition, bien entendu, que son époux et son père donnent leur accord. Il ajouta qu’il avait la nette impression que ce fait négatif entravait le cours normal de la vie de Mâ et son évolution et qu’il valait mieux, dans l’intérêt de son bien-être spirituel, extirper cet obstacle. Il va sans dire qu’aucun d’entre nous n’accorda la moindre importance à ses paroles.
Quelque temps après, un homme de renom, feu Swami Dayananda du Bharat Dharma Mahamandal est venu rendre visite à Mâ dans l’intention d’obtenir un entretien personnel avec Elle. Bien que la chose fût censée être de caractère plus ou moins privé, il fut convenu que Sasanka Babu et moi-même serions présents lors de l’entretien.
Swamiji a posé un certain nombre de questions à Mâ qui répondait avec son calme habituel.
Swamiji : « Mâ, ‘qu’êtes-vous’ en réalité ? Les opinions divergent en ce qui vous concerne et apparemment aucun accord n’existe à ce propos. Que pouvez-vous nous dire à votre propre sujet ?
Mâ : « Vous voulez savoir ‘ce que’ je suis ? Eh bien je ne suis ni plus ni moins que ce que vous considérez que je suis.
Swamiji : « Quelle est la nature de votre samâdhi ? Est-ce le savikalpa-samâdhi (mental totalement concentré sur l’objet de sa contemplation) ou est-ce plutôt le Nirvikalpa-samâdhi (état où la conscience pure se révèle à elle-même) ? Êtes-vous dans un état où la conscience continue d’exister ?
Mâ ; « A vous de décider de la réponse à donner à cette question. Tout ce que je puis dire à propos de ce qui se passe en moi et des changements d’états apparents qui adviennent dans le corps et dans l’esprit, c’est que j’ai le sentiment d’être consciente et d’être toujours la même. Oui, j’ai le sentiment qu’en moi il n’y a aucun changement d’état. Appelez cela comme vous l’entendez. Est-ce un samâdhi ? »
D’autres questions furent posées auxquelles Mâ donna ses réponses.
Le bref séjour de Mâ à Bénarès a suffit à me convaincre de la grandeur de son être et du caractère hautement sacré de sa vie. J’ai appris l’histoire de son passé de la bouche de ceux qui l’entouraient, dont Bholanathji, Soeur Gurupriya, Shashanka Babu et d’autres encore. Je me rappelle également, avec bonheur, les moments extraordinaires que j’ai connus lorsque Mâ Elle-même consentait à parler en personne de sa jeunesse et de ses débuts dans la vie, alors qu’Elle se trouvait à Bajitpur ou à Dhaka. Autant de faits qui nous intéressaient tous au plus haut point.
Ces faits qui se rapportent à la vie de Mâ durant la période où Elle vivait à Astagram, à Bajitpur ou à Dhaka – et dont la plupart ont déjà été racontés par ses admirateurs ou ses disciples – et les faits qui se réfèrent aux années qui ont suivi, inondent d’un éclat sans pareil cet être extraordinaire.
S’il est une chose, au long de ces journées inoubliables, qui m’a impressionné par dessus tout, c’est la personnalité de Mâ. Un magnétisme puissant émanait de son être physique. Son visage toujours souriant, la douceur de son regard, son comportement et la simplicité de sa vie, sa façon de faire et d’agir toujours empreinte de modestie et d’affabilité, sa cordialité et la chaleur de ses rapports avec les uns et les autres, tout cela, ajouté à sa profonde sagesse, faisait et fait d’Elle, à tout jamais, un être digne de cette adoration universelle dont Elle est l’objet.
J’ai eu le privilège, durant les années qui ont suivi, de rencontrer Mâ plus souvent et de converser avec Elle plus intimement. Mais je ne serais toujours pas en mesure, en dépit de cela, de définir le rôle exact qui est le sien, pas plus que d’établir le rang qu’Elle occupe dans la hiérarchie spirituelle de ce pays. Il est tout à fait naturel que des personnes différentes aient des opinions variées en ce qui concerne la personnalité de Mâ. En effet, dans un domaine comme celui-ci, une analyse sérieuse sur le plan intellectuel n’est guère possible, quant au plan humain, aucun jugement ne pourrait aboutir à un résultat valable.
A la demande de plusieurs amis, toutefois, une tentative est en cours pour une analyse détaillée et une discussion succincte des traits saillants de la vie et de la personnalité de Mâ. Nous n’espérons pas, bien entendu, que cette discussion nous mène à la solution finale du problème, car en fait il n’y a pas de solution. Nous la considérons plutôt comme une aide éventuelle, une suggestion, pour une meilleure compréhension de l’être unique que représente Mâ. Cette discussion est basée sur l’ensemble des données fournies par Mâ Elle-même, ou contenues dans les ouvrages déjà parus ou en attente de publication.
Tout le monde sait que Mâ n’a eu aucune dîkshâ (initiation spirituelle) ni aucune initiation d’aucun ordre de la part d’un gourou extérieur à son milieu habituel, de même que tout le monde sait qu’Elle-même ne donne aucune initiation à qui que ce soit. Ou, en d’autres termes et comme il est dit dans le langage technique des Shâstra (Les Ecritures sacrées des Hindous), Elle déclare n’être ni un gourou, ni un shishya (disciple).
Cela dit, Mâ a eu sans aucun doute une initiation informelle et non pas une initiation provenant de quelque source extérieure. Nous savons que cette dîkshâ a eu lieu en 1922, alors qu’Elle était âgée de vingt-six ans. Mâ Elle-même a reconnu le fait, peu de temps après, au cours d’une conversation avec l’un de ses cousins. Cette dîkshâ n’était pas une initiation au sens habituel du concept, ce n’était pas la dîkshâ que nous connaissons tous. C’était une initiation d’une certaine activité à l’intérieur de son être physique, une activité qui ne provenait d’aucune autre source que son propre Soi et bien que le langage conventionnel de ce monde ne la désigne absolument pas sous le terme de dîkshâ, elle est considérée comme telle dans les enseignements de la science mystique.
Chacun sait qu’après la survenue de cet évènement, Mâ Anandamayî a intensifié la pratique systématique de la sâdhanâ, y compris celle d’exercices d’ordre physique et psychique particulièrement strictes. Il est dit très clairement dans la littérature tantrique que la dîkshâ est une nécessité spirituelle. Il est vrai cependant que les rituels, ou autres formes de célébration, ne sont pas nécessairement requis dans tous les cas. La dîkshâ intérieure, celle qui a son origine dans le propre Soi, consiste en une action de profonde purification de la part de celui-ci. La nature de cette dîkshâ est déterminée par l’intensité de la Divine Puissance qui investit l’âme concernée. Pour autant que la diversité fondamentale de ce processus purificatoire soit concernée, il y a quatre types essentiels de processus à considérer, à savoir : Anupaya, Sambhavopaya, Shaktopaya et Anavopaya. Lorsque la grâce qui se manifeste est particulièrement puissante, c’est le premier type de dîkshâ qui se présente alors, suivant l’ordre et l’enchaînement naturellement établis. Les autres dikshâ auxquelles on peut avoir recours ont un pouvoir qui va diminuant selon le rang qui leur est dévolu dans l’importance et le déroulement des faits. Dans le cas de l’Anupaya dîkshâ, la perfection se réalise dans l’instant, alors que pour la Sambhavi dîkshâ ou même la Shakti dîkshâ, l’éventualité d’un recours à un kriyâ (action créatrice) extérieure, en tant qu’aide à la purification du Soi, n’est pas admise.
Il est universellement reconnu, dans l’histoire du mysticisme, que l’illumination peut advenir dans certains cas exceptionnels et ce, même en l’absence d’une source extérieure. Ce fut le cas de Pratyekabuddah qui ne reçut la sagesse d’aucun Bouddha l’ayant précédé, ni ne la communiqua à aucun autre. Il ne fait aucun doute qu’il fut un Bouddha qui avait atteint l’Illumination mais il ne fut jamais le shishya (disciple) d’un précédent Bouddha, ni un gourou en relation avec un futur Bodhisattva ou un futur Bouddha. S’il avait été un gourou, il aurait été un Bouddha parfait. L’illumination, dans son cas, avait sa source en lui-même, dans propre Soi.
La littérature védique mentionne le cas de divers rishi (voyants, sages) qui ont reçu la grâce de l’illumination spontanée. Ces rishi pratiquaient le japa de mantra qu’ils avaient ‘vus’. Leur nom est associé à ces mantra. Cette génération spontanée de la sagesse est un exemple type de ce que les Ecritures nomment le Pratibha jnâna (jnâna : connaissance) à propos duquel nous pouvons lire une quantité d’informations dans le Patanjal et autres descriptions des différents systèmes de yoga, ainsi que dans la littérature tantrique. L’origine de Pratibha jnâna se définit comme étant le résultat de la Grâce Divine qui descend et enveloppe l’âme de l’homme.
La Grâce de Shakti (Puissance éternelle) qui descend sur l’âme parvenue à sa maturité, peut avoir différents niveaux d’intensité. Ces niveaux appartiennent en général à trois catégories : intense, moyenne et faible. Et chacune de ces trois catégories est à son tour subdivisée en trois classes. Il y a donc au total neuf degrés. Si la Grâce du deuxième degré, à compter du commencement, descend sur l’âme, il n’est pas nécessaire que le sujet ait recours à un gourou pour parvenir à l’illumination, car il peut arriver à la lumière par la force de son propre Soi. En effet, cette lumière est spontanée, elle ne provient, en aucune façon, d’une source extérieure. Dans de tels cas, le sujet peut donc se passer de l’aide d’un gourou extérieur. Toutefois le prârabdha-karma (le karma accumulé) demeure et le corps, qui n’est autre que le résultat de ce karma, persiste aussi longtemps que le problème du karma n’est pas résolu. Lorsque la grâce du premier degré descend, le prarabdha lui-même est détruit. Et avec l’élimination du prarabda, le corps impur s’effondre lui aussi. La question du gourou extérieur ne se pose plus dans ce cas, de même que dans le cas du deuxième degré de la Grâce.
(A suivre…)
Traduit de l’anglais par Jean E. Louis
Nouvelles
- Swami Nirgunananda viendra en Ardèche pour l’anniversaire de Mâ fin avril début mai. Comme l’année précédente, Marie-Agnès Bergeon (Mira) se chargera de l’organisation marieagnes.bergeon@gmail.com 04 75 64 41 79 Chamarouan à Pranles ‘Retraite annuelle de Mâ’du 27 avril au soir au 4 mai après-midi près d’Aubenas : semaine de discipline et de pratiques spirituelles, selon le schéma donné par Mâ elle-même. Participation également d’autres swamis pour les enseignements spirituels (possibilité offerte de participer 4 jours) – ‘Puja’ de célébration le 9 mai, jour de l’anniversaire de Mâ, à Pranles (près de Privas).
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- Les mois de février et mars sont actifs à Kankhal, où les groupes d’occidentaux se succèdent au Shivshakti Peeth en face de l’ashram de Mâ, en général pour des retraites de méditation plus ou moins longues selon les cas avec Vigyananand (Jacques Vigne). Celui-ci sera en France de fin mai de cette année à mi-janvier 2013, on trouvera son programme sur www.jacquesvigne.fr.st ou chez Mahâjyoti koevoetsg@wanadoo.fr
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- Le livre de Geneviève Koevoets (Mahajyoti) ‘Voyage intérieur aux sources de la joie’ sur ses souvenirs et expériences en Inde est maintenant disponible. Il comprend toutes ses poésies et récits de voyages (spirituels dans les deux sens du terme) effectués en compagnie de Jacques Vigne, qui en a écrit la préface, et dans la mouvance de Mâ Anandamayî et de Swami Vijayânanda. On peut le commander directement aux Editions du Petit Véhicule – 20 rue du Coudray – 44000 NANTES - 02 40 52 14 94 – editions.petit.vehicule@gmail.com - Un ‘Blog’ sera créé par l’éditeur, et comprendra les premières impressions ‘à chaud’ de ses premiers lecteurs, dont nous relevons quelques phrases :
- ‘Merci de m'avoir permis de refaire une partie de ce voyage (2003) qui a marqué ma vie à jamais’ – ‘Sincérité, poésie, abnégation, humour, humilité, Amour......la Spiritualité dans son éclatante Vérité ‘ – ‘Ce témoignage est un véritable partage fraternel et appellera sans doute chaque lecteur à poursuivre honnêtement sur la voie qu'il a choisie’ – ‘Je l’ai dévoré sourire aux lèvres, on va mettre ton livre dans les bagages pour profiter de ce petit bijou de spiritualité vivante, à savourer sans modération’ – ‘Le format de ton petit livre est trompeur, il nous ouvre à des horizons de grandeur physique et spirituelle’ –‘J’ai lu et relu votre livre si savoureux. Rarissime cette harmonie entre poésie, humour et récits de voyages très instructifs’- ‘Toujours avec pertinence et parfois même impertinence…Au-delà du simple récit de voyage et recueil de souvenirs, Geneviève parvient en quelques traits à nous faire saisir l’essentiel d’une pensée, d’une philosophie’ – J’ai aimé ton humour si naturellement en symbiose avec ta profondeur et ta voie intérieure. Moments précieux de respiration et de recentrage. Magnifique créativité’…
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Pour le ‘JAY MA’ 2011-2013
Merci à tous ceux qui ont déjà renouvelé l’expérience du ‘JAY MA’ et qui se sont inscrits de nouveau auprès de José Sanchez Gonzalez pour la partie administrative : 10 rue Tibère – 84110 Vaison-La-Romaine – nagajo3@yahoo.fr – 0634988222 et ensuite auprès de Geneviève (Mahâjyoti) qui en gère bénévolement l’édition, pour qu’elle puisse procéder aux envois en vous remettant sur ses nouvelles listes : koevoetsg@wanadoo.fr .
La brochure est toujours au prix de 1 Euro par exemplaire trimestriel, envoyé par email. Le renouvellement ou l’inscription se font automatiquement pour deux ans, et vont de mars 2011 à mars 2013. Les numéros arriérés sont envoyés à tous ceux qui s’inscrivent en cours de route.
Le dernier numéro a été le 103ème de cette brochure qui fut créée il y a désormais 25 ans. Lien d’amour avec l’Inde, avec Mâ, avec les Swamis, les lectures, les voyages, à travers la composition qu’en fait Jacques Vigne.
Table des matières
Paroles de Mâ extraites de ‘Les Enseignements de Mâ Anandamayî ‘
Satsangs avec Vijayânanda (suite) recueillis à
Kankhal par Brigitte Reynaud-Duport
Désirs (Tâchez d’être heureux) Auteur inconnu
Extrait du livre ‘Histoire du Hatha-Yoga’
Par Marc-Alain Descamps
Vieillir en yoga par Jeannot Margier
Extrait de ‘Smaranika’ (Recueil de souvenirs sur
la vie de Mâ)
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