Jay Mâ n°53
(ETE 1999)
Paroles de Mâ
Pourquoi doit-on avoir le regard focalisé quand on suit le Chemin? Le regard, c’est Lui et le ‘pourquoi’, c’est aussi Lui. Tout ce qui est révélé ou caché où que ce soit et de quelque manière que ce soit est ‘Toi’, est ‘Je’. La négation, tout comme l’affirmation, est également ‘Tu’ –le Un.
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Essayez de saisir la signification de ‘tout est à Lui’ et vous vous sentirez immédiatement libéré de quelque fardeau que ce soit.
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Pendant le satsang, deux aveugles vinrent pour parler avec Mataji. L’un d’eux demanda: ‘Comment avoir la vision de Dieu? S’il vous plaît, dites-moi la manière la plus facile d’y arriver!’ Ma répliqua, ‘Cherchez-Le pour Lui-même’… Ne soyez pas même intéressé par votre progrès spirituel, car c’est une préoccupation qui n’est pas dépourvue d’égo. Cherchez Dieu parce que c’est votre nature de faire ainsi, parce que vous ne pouvez pas rester sans Lui.
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Question: ‘Parfois, je suis désespéré parce que je ne semble pas capable de réussir.’
Ma: ‘Vous êtes désespéré quand vous avez des désirs et qu’ils restent insatisfaits. Mais quand on aspire à Dieu pour Lui-même, comment est-il possible d’être désespéré?’
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Il y a deux genre de pélerins dans le voyage de la vie: le premier groupe est constitué de touristes qui aiment aller ici ou là pour voir des paysages; ils papillonnent d’une expérience à l’autre pour s’amuser. L’autre groupe chemine sur la voie qui est cohérente avec l’être véritable de l’homme et qui mène à sa demeure réelle, le connaissance de soi et du Soi
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Le Nom de Dieu est en lui-même le rite pour exorciser les influences indésirables. Les démons et les fantômes ne peuvent demeurer en sa présence.
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Le mot ‘manush’, ‘être humain’ en lui-même donne la clé de que l’homme doit être: une être qui est conscient de lui-même (man signifie le mental). Même s’il a glissé et qu’il est tombé, n’est-ce pas son devoir obligé d’utilsier la terre même sur laquelle il a buté comme un appui et de se remettre debout une fois de plus?
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J’appartiens à tous les lieux et à tout le monde. C’est donc ma demande instante que vous me fassiez une place dans votre coeur.
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Tout ce que les gens font appartient au royaume de la mort, du changement incessant. Rien ne peut être exclu. Sous la forme de la mort, c’est Toi, et sous la forme du désir c’est encore Toi qui devient et qui est à la fois différenciation et identité car Tu es infini, sans fin. C’est Toi qui va sous le déguisement de la Nature; quel que soit le point de vue à partir duquel on fasse une assertion, je n’y objecte jamais, car Lui seul est tout en tout, Lui seul est celui qui a une forme et en est dépourvu.
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Un arbre est arrosé par ses racines. Les racines de l’homme, c’est son cerveau où le raisonnement, son intellect est constamment au travail. Grâce au japa, à la méditation, à l’étude approfondie des Ecritures, on progresse vers le but.
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Questions à Vijayananda
Q: Quelle importance doit-on donner au corps quand on a un désir sincère de vie spirituelle? Est-ce différent lorsqu'on est encore dans le monde?
V: Le corps est un instrument, et c'est un instrument précieux pour nous aider dans notre voie spirituelle. Il faut le traiter commme un cavalier traite son cheval. Il faut le nourrir, mais pas trop, le maintenir propre, ne pas trop le fatiguer, ne pas le battre inutilement. En bref, il faut en faire un ami et un bon serviteur, mais bien prendre garde qu'il ne devienne pas le maître. Ceci est dit pour un sadhaka mais celui qui a atteint la Connaissance n'est plus identifié au corps et il laisse à Prakriti, la nature, le soin de s'occuper du corps jusqu'à ce qu'il ait atteint le terme de son existence.
Q: La vie spirituelle ne peut-elle pas devenir une fuite d'un malaise dans son corps et dans le monde physique?
V: Nous essayons constamment de fuir les sensations pénibles qui nous viennent de notre corps ou de notre entourage; mais les gens ordinaires n'en sont que vaguement conscients. L'âge progressant, ils se sont trouvé toutes sortes de moyens d'échapper à ces états pénibles: le tabac, l'alcool, le sexe, la lecture, le cinéma, etc…et pour certains même les drogues. Dans la vie spirituelle, il nous faut d'abord prendre conscience de ces sensations et de notre tendance presqu'irrésistible d'essayer d'y échapper. Puis il faut leur faire face et on s'aperçoit qu'elles ne sont pas si terribles qu'on l'imagine et on les supporte. Ceci fait, dans un troisième temps, par la méditation, la maîtrise des nadis, on peut à volonté détourner l'attention vers le saharasa, le bonheur du Soi qui est l'essence même de tous le plaisirs et de toutes les joies. Alors le corps apparaît comme un appendice sans grande importance.
Q: De nos jours, le terme spiritualité est si souvent utilisé qu'il semble perdre de son intensité. Quelle serait votrre définition de la spiritualité?
V: La spiritualité -la vraie- est l'attitude mentale et la conduite qui permet de révéler le Divin éternel qui est en chacun de nous et qui est en fait notre Soi le plus intime. Ce Divin est voilé par les émotions négatives, par la tendance du mental à rechercherla Paix et le Bonheur dans la réflexion du Soi sur les objets des sens. Il faut donc faire une réversion vers le subjectif du mouvement du mental. Comme le dit la Kathopanishad; auriti chakshu, le regard tourné vers l'intérieur.
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A Bénarès avec Gopinath Kaviraj et Ma
par Melitta Mashman
Hier, j’ai rendu visite à Shri Gopinath Kaviraj (un des pandits les plus connus de Bénarès, qui était très dévoué à Ma et qui a fini ses jours dans son ashram sur les bords du Gange). Il m’y avait autorisé. Dès qu’on franchit la grille du jardin, on pénètre dans une zone de silence qui entoure ce personnage peu ordinaire de cercles concentriques de plus en plus silencieux. On y trouve un palmier vigoureux, avec un sous-bois sauvage rempli de fleurs blanches. Sur la terrasse un petit feu entretenu par un servant qui, sans un mot, indique d’un geste par dessus l’épaule l’entrée de la maison. Un couloir au plafond élevé, sombre, puis un escalier raide, tout cela dépourvu de décorations inutiles, austère. Quant à l’étude du sage, elle ressemble plus à une cellule monastique qu’à une chambre, avec des livres, des magazines et des manuscrits en piles imposantes aux quatres coins de la couche sur laquelle il est assis. Il montre du doigt un tabouret: ‘Asseyez-vous!’ Mais je préfère m’asseoir sur le sol. Sans efforts, quelques minutes de silence. Finalement il se met à parler de l’essai dans lequel j’ai décrit ma première rencontre avec Mataji. Une grande ‘appréciation feutrée’. Ensuite silence de nouveau, que cette fois-ci j’interromps. Je demande si je puis lui expliquer où j’en suis spirituellement à ce moment-ci de mon itinéraire. Il approuve d’un signe de tête avec les yeux mi-clos. Parfois, un sourire d’appréciation passe rapidement sur son visage.
Quand je lui dis que je n’ai pas de désir particulier de parler avec Mataji, il écarquille les yeux d’étonnement. ‘ Excellent, dit-il, ne cherchez pas à vous entretenir avec elle, regardez-la seulement avec une attention soutenue et cherchez le contact qui est au-delà des mots.’ Je lui demandai alors si je devais méditer malgré le fait que je n’aie semble-t-il aucun don en ce sens. ‘Cela vous serait d’un grande secours’. Nous restâmes silencieux quelque temps, puis il me dit de revenir d’ici quelques jours; il me donnerait certaines suggestions pratiques. Sans un mot il joint les mains, un sourire distant, un inclinaison de tête à peine perceptible, il prend congé de moi. Une fois levée, je reste là, debout un moment. Cette pièce avec ses murs dénudés et ses montagnes de livres me semble plus familière que toutes les chambres où j’ai pu moi-même vivre. Le sage sur le lit, avec ses rares cheveux argentés et ses lourdes paupières a été mon père auparavant, et sera un jour ou l’autre mon frère. Je ne sais rien de sa vie et pourtant j’ai l’impression de tout connaître.
En revenant en rickshaw par les rues pleines de monde, j’ai la sensation physique que tout ce que je vois alentour n’était pas à l’extérieur mais à l’intérieur de moi-même. La peau qui délimite et emprisonne mon corps semble s’être étirée infiniment et contenir tout ceci également. Je me souviens tout d’à coup de la sensation que j’ai eue il y a un an après mon premier darshan avec Mataji. Je sentais que mon coeur –mon coeur physique- doublait de taille. Pendant des journées entières je pouvais expérimenter qu’il se dilatait progressivement. C’était une sensation qui engendrait à la fois souffrance et félicité…
Mélitta raconte ensuite une visite matinale à Sarnath, près de Bénarès, où elle sent de façon vivide la présence du Bouddha, de l’Eveillé. Il était presque midi quand je suis retournée à l’Ashram. Mataji est assise dans la petite cour de la maison de son frère en face du sanctuaire dans lequel celui-ci accomplissdait une puja. La cour est pleine à craquer. Je reste debout à l’entrée. Un quart d’heure plus tard, Mataji me fait signe de venir à l’intérieur. J’avais cueilli, aux pieds de l’arbre sous lequel je m’étais allongée à Sarnath, une plante jaune-rouge, flamboyante, dont les graines étaient tombées. Je l’avais prise avec moi à cause de sa grande beauté, et maintenant je l’offre à Mataji. Je demande à quelqu’un de lui expliquer que je l’ai trouvée à Sarnath. ‘Considérez-la comme un symbole de quelque chose pour lequel je veux lutter avec votre aide, Mataji. Je souhaite devenir vidée de toute semence karmique tout comme cette coque a été vidée de ses graines.’ Avec grand soin je fis tomber la plante dans les mains de Mataji. La vénération me rendait trop timide pour la toucher.
Avec un sourire, Mataji regarde mon cadeau tout en répétant à voix haute mes paroles en bengali. Soudain, elle met la plante dans sa main gauche et me tend la droite. Chez les hindous, on n’a pas l’habitude de serrer la main; je n’ai jamais vu Mataji le faire. Elle me donne sa main délicate et menue comme on offrirait une fleur. Je me surprends à voir que j’hésite à la serrer. Finalement je me risque à ne toucher prudemment que la partie supérieure de ses doigts pendant quelques secondes comme s’il s’agissait de joyaux précieux, vénérables. Il me vient à l’esprit que j’aimerai les toucher avec mon front, mais immédiatement j’ai honte d’une impulsion aussi crue et avec beaucoup de soin je restitue ce qu’on m’avait prêté pour quelques instants. Plus tard, plusieurs personnes sont venues et m’ont demandé de leur serrer la main. Ce qu’il recherchaient sûrement, c’était un contact indirect avec la main de Ma.
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L’enfant errant
Au mois de février nous avons rencontré avec un groupe de Français, membres d’une association de Yoga intitulée Lumière à Brest Swami Jnanananda, d’orignie suisse mais qui vit depuis maintenant pratiquement un demi-siècle en Inde. Il a passé quinze ans à Kankhal et a bien sûr eu souvent le darshan de Ma. Il nous a raconté qu’un jour un enfant d’une dizaine d’années est venu à elle. Il était déjà renonçant, allant d’un endroit à l’autre avec des tresses dans les cheveux (jatas) et un trident en main à la manière de Shiva. Ma lui a demandé ‘Où habites-tu?’ Il a immédiatement répondu: ‘A vos pieds!’ Quelques années plus tard, alors qu’il n’avait guère que quinze ans, il a composé un chant que Swami Jnanananda reprend très souvent, et que nous avons appris avec lui lors de notre dernière rencontre à Dehra-Dun: les paroles sont très simples, ‘Anandamayam, ce qui désigne le Soi pénétré, constitué (mayam) de félicité, Krishnamayam, qui évoque le Dieu-Guru enseignant Arjuna sur le champ de bataille; Govindamayam, qui fait allusion à l’aspect de Dieu comme un ami intime, l’adolescent Govinda de Vrindavan; et ensuite Brahmamayam, pénétré d’Absolu; et pour conclure on reprend une fois Anandamayam, car la félicité est l’alpha et l’oméga de l’évolution intérieure. C’est parce qu’on en a une intuition de départ qu’on se met en chemin, c’est parce qu’on l’expérimente pleinement qu’on réalise ce qu’il y a à réaliser.
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Ma est sa propre lumière
par GC Das Gupta
Le 3 août 1944 l’auteur de cet article a rendu visite à Ma à Navadvip car il avait appris qu’elle était fort malade. C’était la veille de Jhulan Purnima ( pleine lune de Krishna, fête aussi des frères et soeurs à l’occasion de laquelle Ma avait coutume d’attacher le raksha bandhan, le lien, le bracelet de protection au poignet de ses disciples). Ma était au premier étage des bâtiments attachés au temple de Govinda. Quand l’auteur de ces lignes est arrivé avec deux dames il était environ onze heures du soir. Une ampoule électrique était allumée. En pénétrant dans la pièce, nous avons vu Ma assise, resplendissante de joie. Tout son corps rayonnait comme une sphère de lumière éblouissante rendant l’ampoule presque pâle et rougeâtre. Un rayonnant si merveilleux provenant d’un visage humain était au-delà de ce que l’on pouvait concevoir. Son corps brillait en même temps d’une lumière tellement douce que la pièce entière semblait remplie d’une présence divine éthérée. Par la suite, lorsqu’on demanda à Ma ce qui avait rendu son corps si brillant cette nuit-là, en dépit de son état de santé grave, elle dit doucement avec le sourire attachant qui la caractérisait, ‘N’avez-vous pas vu comme la plupart des dieux et des déesses des temples de Navadvip étaient joliement habillés et illuminés pour les célébrations de Jhulan Purnima? Ne pensez-vous pas qu’il était convenable que ce corps aussi ait manifesté un certain éclat, une certaine grâce?
Le lendemain matin, nous étions tous assis en face de Ma. On distribuait le prasad du temple de Govindaji. Une dame avec un bébé dans les bras était venue voir Ma qui s’entretenait avec de nombreux visiteurs et visiteuses. En entrant, la dame demanda: ‘Où est la Mère ici?’ On lui désigna Ma. Eut lieu alors la conversation suivante:
Q : On dit que vous êtes Mère. Où sont vos fils et vos filles.
Ma : Ici (en désignant son coeur)
A : Où est votre mari ?
Ma : Ici (avec le même geste)
A : Où sont vos parents ?
Ma : (avec un sourire) Ici en ce coeur
Q : Votre maison ?
Ma : (Avec le même geste) Ici !
La dame qui posait ces questions semblait complètement déconcertée, n’arrivant pas à comprendre ce à quoi Ma faisait allusion. Ma le remarqua et avec sa façon habituelle d’apaiser et de convaincre lui dit, ‘Ici en ce corps il y a tout ce qui se trouve dans l’univers –père, mère, fils et fille et tous les êtres crées. De cet Un tout tient son être. Dans cet Un tout existe, tout persiste et finallement tout se fond.
…Quand Ma chante, que ce soit en bengali, hindi ou sanskrit, la douceur et la pureté solennelle de la mélodie, la profondeur du sentiment et le monde qu’on pouvait entrevoir en écoutant simplement, tout cela contribuait à produire un effet étrange et profond sur les auditeurs qui en gardait fréquemment un souvenir inoubliable. Elle insistait sur le chant dévotionnel de type kirtan où, disait-elle, le coeur des êtres vivants, les âmes des saints qui sont partis dans l’au-delà et les pouvoirs subtils qui nous entourent pouvaient participer et s’unir.
(Amrita Varta, avril 1997, p.12)
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En parlant de conversions
Nouvelles pages du journal d’Atmananda
Un journaliste irlandais et un étudiant chercheur à l’Université hindoue de Bénarès vinrent pour le darshan de Mataji.
Auestion : Qu’avez-vous à dire sur ceux qui insistent sur le fait qu’il n’y a qu’une religion qui soit la bonne?
Ma : Toutes les religions sont des chemins vers Lui.
A : Je suiis chrétien…
Ma : Moi aussi, je suis chrétienne, musulmane, tout ce que vous voulez.
A : Serait-il juste pour moi de devenir un hindou ou est-ce que mon approche doit se faire par la voie chrétienne ?
Ma : Si c’est votre destinée de devenir hindou, cela se produira de toutes façons. C’est comme vous ne pouvez pas demander ce qui arrivera en cas d’accident de voiture. Quand l’accident arrivera, vous verrez bien.
Q: Si je sens le besoin impérieux de devenir hindou, dois-je y céder ou est-il juste de le refouler, puisqu’on dit que chacun est né à la place qui est meilleuere pour lui ?
Ma : Si vous sentez réellement le besoin de devenir hindou vous ne poseriez pas cette question, vous le feriez effectivement. Cependant, ce problème a un autre aspect. Il est vrai que vous êtes chrétien, mais il y quelque chose d’un hindou en vous, sinon vous ne pourriez même pas connaître quoi que ce soit au sujet de l’hindouisme. Tout est contenu dans tout. De même qu’un arbre produit des graines et que d’une seule graine des centaines d’arbres peuvent se développer, de même la graine est contenue dans l’arbre et l’arbre tout entier, potentiellement, dans une graine minuscule.
Q: Comment trouver le bonheur ?
Ma : Dites-moi d’abord si vous êtes d’accord pour faire ce que ce corps vous demandera.
Q : Oui, je le suis.
Ma : L’êtes-vous réellement? Très bien. Maintenant, supposez que je vous demande de rester ici, en serez-vous capable?
A : Non, pas vraiment…(rires)
Ma : Vous voyez, le bonheur qui dépend de quelque chose d’extérieur, femme, enfants, réputation, amis ou n’importe quoi d’autre, ne peut durer ; mais trouver le bonheur en Lui qui est présent partout, votre propre Soi, voilà lla chose réelle.
A : Vous dites donc que le bonheur réside dans le fait de trouver mon propre Soi ?
Ma : Oui. Trouver votre Soi, découvrir ce que vous êtes réellement signifie trouver Dieu, car il n’y a rien en dehors de Lui.
Q : Vous dites que tout est Dieu ; mais certaines personnes ne sont-elles pas plus Dieu que d’autres ?
Ma : Pour celui qui pose cette question, il en est ainsi ; mais en réalité, Dieu est pleinement et également présent partout.
A : N’y a-t-il pas de substance en moi en tant qu’individu ? N’y a-t-il rien en moi qui ne soit pas Dieu ?
Ma : Non. Même dans le fait de ‘ne pas être Dieu’, il n’y a que Dieu seul. Tout est Lui.
A : N’y a-t-il aucune justification au travail professionnel ou dans le monde ?
Ma : S’occuper d’affaires mondaines agit comme un poison lent (jeu de mot probable entre vishay, les objets mondains et vish, le poison). Progressivement, sans même s’en apercevoir, cela mène à la mort. Est-ce que je dois conseiller aux Pitaji et Matajis qui viennent me visiter de suivre ce chemin ? Je ne le peux. Ce que ce corps dit est : Choisissez la Voie de l’Immortalité, prenez le chemin qui, d’après ce que vous sentez de votre tempérament, peut mener à la Réalisation de votre Soi. Néanmoins, même en travaillant dans le monde, il y a une chose que vous pouvez faire. Quoi que vous fassiez tout au long de la journée, essayez de le faire dans un esprit de service. Servez Dieu en chacun, considérez tous et tout comme Ses manifestations et servez-Le quel que soit le travail que vous entrepreniez. Si vous vivez dans cet état d’esprit, le chemin vers la Réalité s’ouvrira devant vous.
(Amrita Varta, avril 1997, p.17-18)
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Sur les bords de la rivière Gomati
par Krishnanath
Après la Samyam Saptah de 1960 à Naimisharanya (près de Lucknow, l’endroit où d’après la Tradition les Puranans ont été écrites), Ma est restée dans une petite maisonnette sur les bords de la rivière locale, la Gomati, et Krishnanath a eu la chance de faire partie du petit groupe qui a pu demeurer auprès d’elle pendant deux semaines de plus. Il raconte quelques épisodes de ce séjour.
En soirée, Mataji marchait parfois près de sa maisonnette ; Un soir un groupe d’oiseaux passa en formation au dessus de nos têtes et Mataji demanda au Dr Pannalal combien d’oiseaux il comptait. Il répondit rapidement, ‘treize !’. Le groupe fit une courbe et repassa au-dessus de nos têtes ; certains d’entre nous essayèrent de compter. Les uns dénombrèrent douze oiseaux, les autres quatorze. Mataji dit que treize était le nombre exact, et demanda au Dr Pannalal s’il les avait compté pour de bon. Il admit qu’il avait juste donné un chiffre qui lui passait par la tête. Mataji nous dit alors qu’elle avait pensé au chiffre 13 et que parfois d’autres expriment à voix haute ses pensées…
Un autre jour, un brahmachari demanda à Ma : ‘Comment pouvons nous aimer ce que nous n’avons jamais vu ? C’est pour cela que tous, nous voulons que Dieu nous donne un aperçu de Lui-même.’ Mataji répliqua que c’était une durbuddhi (idée fausse), mot qu’elle interprétait comme dur (à distance) et buddhi (pensée), c’est à dire le fait de penser que Dieu est à distance, et cela menait à dur-gati (littéralement ‘malheur’), ce qui signifiait d’après elle ‘aller loin de Dieu’ à la place de le réaliser (comme immédiatement présent). Comme elle exprime d’une façon magnifique cette vérité selon laquelle Dieu est au-dedans de nous! Ma poursuivit en disant que si l’on ne pouvait pas visualiser une forme particulière de Dieu, on pouvait considérer que les lettres elle-mêmes de Son Nom étaient Dieu. En Sanskrit le mot pour ‘lettre’ est akshara qui signifie également ‘impérissable’ et qui est appliqué à l’Absolu dans la Gita. Le terme mantra est en général dérivé de mannat trayate ‘ce qui protège par la contemplation’, mais Ma fait dériver ce terme de man tera ‘Mon esprit est tien’ –en d’autres termes l’abandon complet.
…Un homme qui s’est présenté come un employé des Chemins de fer désirait connaître un voie simple pour atteindre Dieu sans avoir à passer du temps en japa, méditation, etc…
Ma lui conseilla d’aller régulièrement dans des satsangs et de rencontrer des saints ; il demanda ce qu’il devait faire si même cela n’était pas possible. Ma lui conseilla alors la lecture des sadgrantha, les bons livres spirituels, c’est à dire ceux qui mènent à l’être (sat). Il posa ensuite la question de savoir comment il gagnerait sa vie s’il abandonnait son métier pour partir à la recherche du Divin. Ma dit ‘Dieu pourvoit’ et raconta une histoire à ce propos : Deux amis essayaient de vérifier la vérité de cette maxime en méditant dans la forêt. Au bout de plusieurs heures, l’un d’entre eux eu faim et ne voyant pas de perspective de nourriture venant jusque là, retourna à la ville et eut un bon repas. Ensuite, il eut pitié de son ami et lui rapporta de quoi manger juste à l’endroit, sous l’arbre, où il était assis en méditation. Il le provoqu en lui disant : ‘Tu vois ! Dieu ne t’a apporté aucune nourriture!’ L’autre répliquan, ‘Mais si, il vient de m’en apporter par ton intermédiaire, malgré le fait que tu doutes.’ Le monsieur qui interrogeait Ma continua à exprimer sa méfiance et certains d’entre nous était fâchés de ses façons hautaines, mais Mataji lui offrit du prasad, lui parla avec une grande douceur et lui demanda d’essayer.
…Un jour de nouvelle lune, une foule de gens étaient venus pour se baigner au Chakra Tirtha. Mataji nous dit de nous rendre là-bas et de voir Bhagavan (Dieu) sous le déguisement de la foule. Nous nous rendîmes donc au bassin sacré et en regardant du point de vue suggéré par Ma, nous fûmes réellement touchés par la scène de ces centaines d’hommes, de femmes et d’enfants qui se pressaient pour prendre leur bain. Ils étaient venus à pied, certain d’aussi loin que soixante km. Nous vîmes deux garçons mesurant la distance en se prosternant tout du long à chaque pas et progressant de cette façon vers le bassin. Un autre trait intéressant, c’était les pandas (prêtres) qui étaient assis autour du bassin soit sur des petits lits en bois soit accroupis à même le sol ; ils avaient en face d’eux des paniers dans lesquels les pélerins déposaient leurs vêtements et leurs affaires.On leur donnait de l’herbe kusha pour faire des aspersions d’eau lustrale, et en revenant du bain ils plaçaient dans le panier pour récompenser le prêtre de ses services ce qu’ils avaient apporté, le plus souvent des poignées de grains ou de légumes de leurs propres fermes. A chaque fois que je verrai des foules dans les lieux sacrés, je me souviendrai de ne pas être gêné par elles, mais de les considérer comme des manifestations du Divin.
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L’armoire vide
Une histoire racontée par Ma
Un homme très riche mourut en laissant sa fortune à son fils. Avant de fermer les yeux pour toujours il lui dit que s’il en arrivait à être vraiment dans la misère, il devrait ouvrir un certain placard de la maison; mais il ne devait le faire sous aucun autre prétexte. Le fils était prodigue et bientôt il eut épuisé toute la fortune. A la fin, il en est arrivé à la ruine quasi complète, il ne pouvait même plus assurer les premières nécessités à sa famille; de plus, la maladie ainsi que toutes sortes d’autres misères avait frappé la famille. Il se souvint de l’armoire et parvint non sans mal à l’ouvrir. A son grand désespoir il découvrit qu’elle était vide. C’était une armoire de couleur noire tout à fait ordinaire, il la jeta donc aux ordures et se mit à chercher et creuser partout pour trouver le trésor caché. A court de ressources il eut finalement l’idée de demander son aide à un mahatma. Celui-ci accepta de venir chez lui et de voir ce qu’on pouvait faire. En arrivant il regarda alentour et dit: ‘Donnez-moi un siège près de l’armoire noire’, il s’assit et gratta le vernis du vieux meuble et voilà qu’il s’avéra être constitué d’or pur. ‘De même, conclua Mataji, on trouvera de l’or dans le coeur de chacun, là où l’Un trône sur son siège de lotus. Mais tant qu’on n’est pas complètement vide, on ne peut découvrir l’or.’
(Amrita Varta, juillet 1997, p.18)
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Lire le livre du coeur
Extraits du journal de Gurupriya Didi
Nous essayons de transcrire ce que Ma dit de notre mieux. En entendant ceci Ma rit et dit, ‘Qu’est-ce que cela va vous apporter d’écrire tout cela ? Il y a tant de mahatmas qui ont écrit tellement de choses. Dieu vous donne des leçons d’un si grand nombre de manières différentes, n’est-ce pas suffisant ? Cela ne fera qu’un ouvrage de plus du même genre ; Qu’allez-vous écrire de nouveau ? Rien n’est nouveau, tout est ancien.’ En disant cela, elle se mit à rire comme une enfant…. Quelqu’un posa à Ma la question suivante, ‘Si personne ne peut faire quoi que ce soit en dehors de la volonté de Dieu, pourquoi devrais-je souffir ou bénéficier des conséquences de
mes actes mauvais ou vertueux ? Ma rit et dit : ‘Vous croyez fermement que rien ne peut survenir sans la volonté divine, n’est-ce pas ?’ Il répondit par l’affirmative. ‘A ce moment-là, il n’est pas question que Baba ait des
actions mauvaises ou vertueuses ; mais comme la question s’est posée en vous, je dirai que vous n’avez pas la volonté ferme que rien ne peut survenir sans la volonté de Dieu. Le monsieur fut d’accord avec ce qu’affirmait Ma. Elle ajouta, ‘la foi est toujours aveugle. Par la suite elle devient évidente, comme je vous vois et vous me voyez, mais au départ vous commencez par la foi aveugle et ensuite vous entrez le royaume de l’expérience. Vous devez lire, Baba. Qu’est-ce que lire ? Je ne me réfère pas à la lecture des livres ; mais de même que les livres nous donnent des connaissances sur des sujets extérieurs et aident à transformer même un enfant ignorant en un savant compétent, de même il est un livre au fond de chacun d’entre nous. Essayez de lire ce livre. En le lisant vous n’aurez plus aucun doute sur quelque sujet que ce soit et les questions ne sélèveront plus en vous; vous comprendrez par vous-même ce sujet sur lequel vous m’avez interrogée.
(Gurupriya Devi, Sri Sri Ma Anandamayi, vol.VI p.140, 142)
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Ma en famille
Amulya Kumar Datta Gupta
Un peu plus tard Ma et Baba Bholonath partirent pour le jardin de feu Ishwar Ghosh pour rencontrer ‘grand-papa’ (le père de Ma, Sri Bipin Bihari Bhattacharya). Nous avons aussi suivi. En arrivant là-bas Ma fit pranam à son père et s’assit ensuite au bord de l’étang. Swami Shankarananda lui dit, ‘Vous avez fait le pranam à votre père, pourquoi avez-vous laissé de côté votre mère?’ Avec un sourire, Ma répliqua; ‘J’ai complètement oublié’. Après, elle alla faire pranam à sa mère. Elle se prosterna aussi devant nous avec la tête qui touchait le sol. Elle mit également la tête sur ses propres pieds pour se faire pranam à elle-même. Swamiji dit, ‘Ma, vos pranams sont presque parfaits mis à part un détail’ ‘Lequel?’ ‘Vous avez oublié Bholonath’ Ma retourna auprès de Bholonath et s’inclina devant lui. Elle vint à travers tout ce processus en souriant, comme si elle jouait un rôle. Je ne la quittais pas des yeux, bouche-bée. Jetant un coup d’oeil de notre côté, Ma éclata de rire.
…A la fin du kirtan, quand on l’invita à rentrer dans la maison, Ma déclara qu’elle dormirait sur la vérandah du temple d’Annapurna. Akhandanandaji éleva des objections en disant que les brahmacharis allaient y dormir. ‘Qu’ils le fassent donc! dit Ma, une fois que j’ai décidé de rester là il faut que je le fasse.’ Peu de temps après, Akhandanandaji vint informer Ma que Bholonath voulait s’entretenir avec elle. Ma alla dans la maisonnette où il demeurait. A ce moment-là nous nous aperçûmes que les choses étaient devenues graves. Baba Bholonath essayait de démontrer à Ma que puisqu’il n’y avait rien de mal dans la chambre, elle ne devait pas aller dormir dehors. D’une voix douce mais ferme, Ma répéta sa décision d’aller s’allonger dans la véranda, mais elle ne donna pas de raison pour cela. Baba Bholonath faisait voeu de silence et devait donc donner ses réponses par écrit –c’était pour cela qu’il avait eu des réserves au moment de se rendre à Dhaka. Il avait eu le pressentiment qu’il y aurait des ennuis s’ils y venaient et cela semblait se confirmer dès le départ avec cette insistance qu’avait Ma pour aller dormir dans la véranda. (il paraissait penser que Ma n’entrerait plus dans aucune pièce construite en dur mais se déplacerait sans but dans les montagnes comme une renonçante). Il alla jusqu’au point de déclarer avec un mouvement de colère que si Ma dormait dans la véranda, il s’en irait n’importe où selon son bon plaisir. En entendant cela, Ma devint quelque peu grave et dit, ‘Pourquoi t’en aller? Si tu veux tu peux aller dans la véranda et y dormir, sinon dors dans la chambre; tu connais très bien mon sens de la liberté; Si je me suis mis dans la tête de dormir dans la véranda, je dois le faire. Ce n’est pas toujours que les raisons d’un de mes comportements m’échappent des lèvres. Sache simplement que j’ai une raison spécifique pour désirer rester là-bas. Elle se tourna vers nous en disant, ‘Persuadez donc Bholonath de me laisser dormir dans la véranda’
Pramatha Babu: ‘Pourquoi ce serait à nous de lui extraire une permission? Demandez-lui directement son consentement.’ Mais celui-ci ne voulait pas bouger d’un pouce, et Ma ne voulait pas céder non plus. A ce moment-là, Ganesh Babu intervint et dit, ‘Ma, est-ce que Shiva et Parvati se disputent ainsi sur le Mont Kailash?’ Ma répondit d’un ton grave, ‘Avez-vous déjà vu Shiva et Parvati’ ‘Non, j’en ai simplement entendu parler’ ‘Eh bien, continua Ma avec son expression grave, ne vous fiez pas à des on-dits; voyez d’abord Shiva et Parvati et après, vous pourrez déclarer ce que vous voudrez sur eux.’ Bien que Ma ait dit ces paroles doucement et paisiblement, elles paraissaient être comme un coup de fouet sur le visage de celui qui lui avait posé la question. Après cela, plus personne n’osait parler à Ma de façon humoristique. Je n’aimais pas la manière dont les choses évoluaient. En sortant de la pièce, j’informais Nishi Babu de tout ce qui se passait, et lui aussi se mit à être profondément inquiet. Il dit, ‘Il y a eu des empêchements au moment où nous quittions Tarapith, j’espère qu’il ne s’agissait pas d’un mauvais présage.’ Je m’aperçus qu’il n’était pas bon non plus de rester dehors; plus la résolution de cette dispute inquiétante serait rapide, mieux ce serait; Avec cette idée en tête, je rentrai à nouveau près de Ma, m’assis et dit à Bholonath, ‘Baba, j’ai quelque chose à vous dire’ Il leva les yeux vers moi. Je lui expliaquai la chose suivante, ‘Quand Ma a décidé quelque chose, nous avons déjà pu vérifier auparavant qu’il ne faut pas s’y opposer si l’on veut éviter des conséquences fâcheuses. Une fois, pendant le ratha-Yatra à Puri, Ma souhaitait s’en aller avant la grande procession. On l’ empêché de le faire, et le résultat a été que le fils de Nirmal Babu est tombé dans un puit et s’est tué.
Après de longs palabres, Bholonath finit par accepter que Ma couche dans la véranda, et celle-ci laisse entendre que cela ne signifiera pas qu’elle se mettrait à vivre complètement comme une renonçante…
…Quelque temps plus tard, Ma nous raconta sa rencontre avec Vishudananda, (le ‘Baba aux parfums’ de Bénarès dont parle Yogananda dans ‘l’autobiographie d’un Yogi). ‘Lorsque je suis revenue par Bénarès cette fois-ci, j’ai rencontré le Babaji, mais pas pour longtemps. Peut-être pour une demi heure ou une heure’ au maximum. Gopi Babu nous a mené là-bas. Je me suis assis auprès du Babaji qui avait en fait déjà préparé un siège pour moi. Vous connaissez la façon dont je parle. Je pressais Babaji comme une petite enfant, ‘Babaji, on dit que vous montrez des faits magiques à beaucoup de monde, est-ce que vous ne nous en montrerez pas un petit peu?’ Il me répondit, ‘Vous avait une assise très paisble. Avez-vous découvert quelque secret de votre côté?’ Je me suis tout de suite mise dans la position d’une petite fille ‘Baba, je suis votre fille, qu’est-ce que je connais? Je vais apprendre ce qu’il vous plaira de m’enseigner. Enseignez-moi tous vos secrets!’ Le Babji appela Jyotish auprès de lui et lui montra un cristal qu’il avait fait à partir de pétales de fleurs; il produisit aussi nombre de parfums. A ce moment-là, j’ai battu des mains et je me suis exclamée, ‘Babaji, je sais ce que vous faites, mais je ne le divulguerai à personne.’ Tout le monde se mit à me demander, ‘Donnez-nous les secrets de Babaji’. Je leur répondit, ‘Si je fais cela, il me donnera un coup de matraque sur la tête!’ Il dit alors ‘Ma fille, qu’y a-t-il que je puisse vous montrer? Vous savez tout; Ce que je montre, c’est pour les autres.’ Ensuite il apporta des friandises et nous les offrit. Il me nourrit directement, et j’en fis de même avec lui. Le Babaji dit, ‘Ma fille, souvenez-vous de moi, ne m’oubliez jamais; et à chaque fois que vous venez par ici, ne manquez pas de venir me rendre visite.’ Avant de m’en aller je dit à Gopal Babu, ‘Babaji vous tient à distance avec ces démonstrations. Vous ne devez pas lui permettre de vous distraire; essayez de tirer de lui les autres choses qu’il a au-dedans’.
En voyant qu’il était déjà midi, je pris congé de Ma avec les mots suivants, ‘Ma, maintenant je me lève’ ce à quoi elle répondit, ‘Essaie toujours de t’élever. Ne vas jamais vers le bas!’ Je souris et me dit en moi-même, ‘Ma, qu’il en soit ainsi avec votre bénédiction’.
(In Association with Ma Anandamayi, I, p.122, 126,127, 134)
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Aspiration lointaine
Par Shoba
O Ma Anandamayi, en étant proche de mon coeur
Tu es toujours loin, loin de moi.
Conciente es tu de mon anxiété
D’être en contact avec ton Soi sacré
J’’ai embelli mon univers des murmures de la solitude
Qui pouvaient s’emplir de ta présence.
Je l’ai rendu tranquille pour entendre ta douce mélodie:
‘Hari bol…Hari bol’
Accorde-moi l’espace pour marcher avec toi, côte à côte
En regardant droit devant pour atteindre ma ‘véritable demeure’
‘Ma’, ta conscience éveillée me touche comme une bouffée de parfum
En provenance des fleurs qui nous font un petit signe , accrochées à la falaise.
Nous sommes touchés par le Gange de la montagne qui nous asperge
Et qui danse haut pour atteindre le faîte des temples
Touchés par le soleil levant au petit matin
Qui trouve un passage au travers des scintillements du feuillage
Touchés par la rosée matinale
Allant sur la pointe des pieds pour cueillir les marguerites destinées à être offertes
Nous passons par les prairies
Avec au loin le son des cloches et des conques
En nous hâtant pour être touchés par cette main sacrée
Qui bénit le chemin qu’on suivra avec gravité
Il est une force qui nous permet de garder le Nom éveillé,
C’est d’être touchés et d’ainsi pouvoir supporter tout ce qui passe
Dans le choc de la souffrance, la joie est là…dans la perte il y a le gain
Dans la distance…la proximité .
Ô Ma Anandamayi tu m’as touchée comme un murmure!
Table des Matières
Paroles de Ma
Questions à Vijayananda
A Bénarès avec Gopinath Kaviraj et Ma par Melitta Mashmann
L'enfant errant
Ma est sa propre lumière par GC Das Gupta
En parlant de conversions par Atmananda
Sur les bords de la rivière Gomati par Krishnananth
L'armoire vide Une histoire de Ma
Lire le livre du coeur par Gurupriya Devi
Ma en famille par AK Daztta Gupta
Aspiration lointaine par Shobha