Jay Mâ n°99
(HIVER 2010-2011)
JOYEUX NOEL
Paroles de Mâ
Ame, Soi, Béatitude, Nectar
(Extraits de ‘Les Enseignements de Mâ Anandamayî’, chapitre 3)
Comme le jeu est beau dans le royaume de Dieu. Soi – il n’y a qu’un seul Soi. Même là, « toi », « tien », « mien » sont présents. Si vous désirez encore dire « mien », « tien », devenez l’éternel serviteur de Dieu. Dans le contexte du monde de la famille, vous avez continué, pendant de multiples vies, à dire « moi, mien ». Je suis l’Immortel Soi – Atma. Il n’existe qu’un seul Brahman, il n’y en a pas d’autre – (chaque chose) Lui appartient. Si « mien et tien » sont encore là, reportez-les sur Dieu.
De par sa véritable nature, le Soi de chaque individu désire la béatitude. C’est parce que cette béatitude est présente en Lui-même qu’Il peut la demander. Autrement Il ne le ferait pas. Il ne peut pas le faire sans le demander. En fait, l’ardent désir d’obtenir le bonheur et la paix, habite tous les êtres vivants. Les créatures les plus simples elles-mêmes, les insectes, les araignées, évitent les sources de forte chaleur. Elles aussi désirent la paix, la sécurité, le repos. Les créatures qui souffrent sous le soleil brûlant recherchent vivement l’ombre et l’eau fraîche. Tout comme l’homme qui, affligé par la triple souffrance (adhibautik, générale, adhidaivik, catastrophes naturelles, adhyâtmik, psychologique et spirituelle) cherche Dieu, havre de paix et source de bonheur.
C’est Lui – c’est moi, l’indépendant, dans Sa vraie manifestation, qui va et qui vient. Il est indispensable d’être établi dans cette connaissance du Soi. C’est vraiment vous, vous, vous. Vous seul êtes dans toute chose, vous-même êtes cela. C’est seulement Lui, c’est seulement moi, le Un sans limites.
Que ce soit sous forme du serviteur ou sous forme du Soi, efforcez-vous d’atteindre votre Soi. Vous êtes immortels – contenus dans votre propre Soi– alors pourquoi souffrir dans les naissances et dans les morts ? Soyez dans votre Soi.
(Traduit par Jean E.Louis)
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Mâ, un être incomparable
Tiré d’un livre de souvenirs sur Mâ ‘Smaranika’
Govinda Gopal Mukhopadhyaya
L’année 1924 suivait son cours. J’étais un jeune garçon tout juste âgé de six ans lorsque mon père, qui était en poste à Dakha en tant que Deputy Post Master General, rencontra par hasard Mâ Anandamayî. À l’époque Elle était simplement Nirmala Sundari Devi, l’épouse de Ramani MohanChakravarti qui occupait le poste de Superintendant des Jardins de Nawab, connus également sous le nom de Shahbagh. C’était une femme d’intérieur qui portait toujours le voile. Elle ne fixait pas les personnes et n’adressait jamais la parole à qui que ce fût. Mais moi j’étais un enfant et j’eus droit à l’insigne privilège de m’asseoir sur ses genoux et de contempler son visage d’une extraordinaire beauté et son sourire tout aussi extraordinaire. C’est pour cela que depuis le jour où je la vis pour la première fois jusqu’au dernier jour de sa vie, Elle fut pour moi l’image même de la mère parfaite, avec son exquise beauté et l’incomparable tendresse de son coeur.
Après cette période de son existence où Elle vécut masquée par un voile et confinée entre les quatre murs de la demeure conjugale, il y eut la période qui débuta le jour où cette Céleste Majesté apparut à l’air libre, débarrassée de son voile. Tout cela appartient désormais à l’histoire. Mais lorsque j’étais enfant et même par la suite en grandissant, je ne savais en fait que très peu de choses sur la divine grandeur de Mère, en dépit de tout ce que j’entendais dire d’Elle et de ce que l’on pouvait lire ici ou là à son sujet. J’étais tout simplement ébloui par sa beauté de mère et l’enfant affectueux que j’étais s’accrochait fermement à Elle. Elle me caressait les cheveux et me coiffait, Elle me donnait mille et une gourmandises. Ou alors Elle m’asseyait à ses côtés lorsqu’Elle prenait quelque nourriture. Parfois Elle plaçait son propre oreiller sous ma tête pour que je me repose...C’était là quelques-uns des petits gestes de la vie de tous les jours qu’Elle avait pour moi. Elle représentait alors à mes yeux l’image de la mère idéale qui veut le bonheur et le bien-être de son enfant. Et il en allait de même pour une foule d’autres enfants qui s’agglutinaient sans cesse autour d’Elle et pour lesquels Elle avait toutes sortes d’attentions.
Fidèle au nom que ses disciples lui ont donné, Mère Anandamayî est venue en ce monde uniquement pour partager avec ses enfants la divine béatitude qui est enfouie au plus profond du coeur de tous les êtres humains. Dans une lettre écrite de sa propre main et adressée à mon père bien-aimé, Elle lui fit part de quelques-unes des expériences marquantes qu’Elle avait vécues un certain temps auparavant et qu’Elle ne pouvait pas, à ce moment-là, lui communiquer verbalement. Elle exprimait en termes poignants l’angoisse profonde qu’était la sienne pour l’humanité souffrante et ce qu’Elle éprouvait en invitant tous les hommes à partager son expérience de la divine extase et de l’éternelle bénédiction. Tout le bonheur du monde que l’on peut souhaiter obtenir par la richesse ou le confort matériel, par les honneurs ou la célébrité, tout cela est totalement insignifiant comparé à la béatitude extatique que l’on peut connaître en prononçant le nom du Divin. Son coeur hurlait à ses êtres souffrants qu’Elle considérait comme ses enfants, de partager ce nectar immortel qu’Elle-même avait goûté et dont Elle savait qu’il était la seule et unique chose authentique et éternelle dans ce monde éphémère.
Je pense que cette pulsion suprême qui l’incitait à exhorter les gens à se tourner vers la bénédiction divine, finit par la décider à se débarrasser du voile et à quitter les quatre murs où Elle était confinée. Désormais sans demeure fixe, Elle se mit à errer et parcourut le pays de long en large. Elle rencontra des gens de tous les milieux, de toutes les classes sociales, de Gandhi, Nehru et Netaji aux gens les plus ordinaires, des plus grands saints aux pécheurs les plus humbles et à toutes ces personnes Elle communiqua ce message suprême et unique : « Ne parlez que de Hari, le Divin, c’est la seule chose qui importe. Tout le reste est inutile, tout le reste est cause de souffrance. »
Un jour Elle me raconta, avec son humour habituel entrecoupé de francs éclats de rire, une des expériences qu’Elle vécut au cours d’un voyage en train. Ses disciples l’avaient installée dans une voiture de première classe où, comme d’habitude, des personnes d’aspect plutôt cossu avaient également pris place. Lorsque ces voyageurs apprirent la présence de Mère Anandamayî dans le wagon qu’ils occupaient, ils s’empressèrent d’aller la voir, l’un après l’autre, pour lui présenter leurs respects et recevoir sa bénédiction. À un certain moment Mâ se tourna vers eux et, joignant les mains, leur adressa d’un ton de circonstance ces quelques mots : « La jeune fille que je suis, votre jeune enfant, désire vous demander quelque chose. Aurez-vous la gentillesse d’exaucer ma demande ? » En entendant cela, me dit-Elle, quelques personnes s’éclipsèrent furtivement, d’autres se mirent à chercher leur portefeuille, tandis que certains mettaient déjà la main à la poche, persuadés qu’ils étaient, que Mère allait leur demander de l’argent, une donation pour son ashram ou pour quelque autre usage. Deux ou trois de ces voyageurs recouvrèrent leur assurance et lui demandèrent de préciser ce qu’Elle attendait de leur part. Elle leur demanda alors combien de temps ils consacraient quotidiennement à leur profession, ou aux affaires, aux occupations qui étaient les leurs. Ce à quoi ils répondirent qu’ils consacraient habituellement entre sept et dix heures par jour, et parfois davantage, à leurs métiers respectifs. Elle leur dit alors : « Puis-je demander à chacun de vous de me faire l’aumône ne serait-ce que d’une petite demi-heure par jour, voire même quinze minutes seulement et de me promettre gentiment que vous consacrerez ce temps-là au Seigneur, exclusivement au Seigneur et que vous ferez en sorte que rien ni personne ne vous dérange durant ce court laps de temps ? Est-ce trop vous demander ? »
C’était là sa façon, toute personnelle, de persuader ceux qui entraient en contact avec Elle de se tourner vers le Divin. Cette véritable tendresse de mère qu’était la sienne avait conscience du tourment dont tous ses enfants souffraient, alors Elle voulait les nourrir, les soutenir moralement au moyen de cette divine ambroisie qui est le seul et unique remède, la suprême panacée pour tous les maux de ce monde.
Dans mon esprit, Mâ était la plus authentique de toutes les mères, car Elle avait mille et une attentions pour chacun de ses enfants. Mais Elle ne se contentait pas de veiller à ce qu’ils jouissent de tout le bien-être possible. Elle s’intéressait également à leurs faits et gestes, se préoccupant surtout de savoir qui s’éloignait du Seigneur et qui se rapprochait de Lui. C’est à cela, en vérité, qu’Elle a consacré toute sa vie.
Quels qu’aient été les rôles qu’Elle a joués dans la vie, Elle les a joués à la perfection, faisant toujours en sorte qu’ils représentent un exemple à suivre pour les autres. Le jour où mon père bien-aimé fit sa connaissance, il fut très impressionné par la véritable dévotion qu’Elle marquait à son époux et la totale obéissance qu’Elle lui manifestait. Elle ne répondait à aucune question posée par un étranger sans le consentement de son mari, ni ne faisait jamais le moindre pas, lorsqu’ils étaient en quelque endroit, qu’Elle ne fut précédée par celui-ci. Et cela provoquait parfois une certaine contrariété parmi ses disciples qui considéraient qu’étant la Mère Divine, Elle était en mesure de prendre ses décisions toute seule sans faire acte de soumission à l’égard de qui que ce soit, qu’il s’agisse de son époux ou de n’importe qui d’autre. Mais Elle avait choisi d’être une épouse parfaite et soumise, de toujours marcher sur les pas de son mari, d’obéir à tous ses ordres même si, parfois, ils pouvaient lui paraître futiles ou arbitraires.
La vie de Mâ Anandamayî est une véritable leçon d’humilité pour nous tous. Elle se désignait Elle-même comme « la petite fille » et n’imposait jamais à personne cette grandeur que nous lui connaissons, ni ne prenait en aucun cas un air de supériorité. On apprenait en l’écoutant comment rendre hommage aux saints et aux érudits et comment honorer les personnes au coeur noble et à l’intelligence subtile. Dans une des lettres qu’Elle écrivit à mon père par l’entremise de son mari, elle faisait part de certaines de ses inestimables recommandations à l’adresse des chercheurs dans la spiritualité. Elle disait :
« Ceux qui s’efforcent un tant soit peu d’aller vers le Divin ne doivent jamais se livrer à des réprimandes ou à des blâmes à l’égard des autres. De même qu’ils ne doivent pas porter de jugement sur telle ou telle personne, qu’elle soit vertueuse ou immorale, ni même formuler mentalement une opinion sur qui que ce soit. Ceux qui se laissent aller à juger font preuve de présomption et s’écartent du chemin qui mène au Divin. Lorsqu’une personne est prise du désir de juger de ce qui est bien ou de ce qui est mal chez l’un ou l’autre, qu’elle songe à examiner attentivement le bien et le mal qu’elle-même porte en elle à cet instant-là. »
C’est de cette façon et de mille autres encore, qu’Elle s’efforçait, telle une vraie mère, de ramener sur la juste voie ceux de ses enfants qui s’étaient égarés. Mais combien d’entre nous se soucient de tenir compte des conseils qu’Elle a prodigués, combien d’entre nous ont suivi la voie qu’Elle avait si souvent indiquée ? Et nous avons cependant le sentiment de lui manifester notre respect et de lui rendre l’hommage que nous lui devons, en édifiant un mémorial ou un temple en son honneur, ou en entonnant quelques maigres mots pour chanter ses louanges. Le seul vrai mémorial digne de son amour merveilleux de mère et de sa grâce sans pareille, ne peut être que dans l’accomplissement, de notre part, de ce qu’Elle espérait et attendait de nous tous : que nous devenions les enfants qu’Elle aurait aimé que nous devenions : simples dans leur foi, sincères dans leurs desseins, purs et sereins dans leurs pensées.
Puissions-nous nous élever par sa grâce et être à la hauteur de ce qu’Elle attendait de nous !
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La relation entre le Gourou et le disciple (sisya) est digne d’être considérée comme éternelle lorsque le Gourou est investi du pouvoir divin et qu’il peut communiquer ce pouvoir au disciple au moment de son initiation. Ce pouvoir étant éternel, la relation qui s’établit alors entre le Gourou et son disciple devient, elle aussi, éternelle.
Sri Sri Mâ Anandamayî
(Traduit par Jean E. Louis)
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Méditation sur l’enseignement de Mâ
par Edith Boutherin
Août – Novembre 2010
Edith Boutherin est venue plusieurs fois à Kankhal rencontrer Vijayânanda. Elle travaille dans les ambassades de France à l’étranger, et grâce à cela, elle a découvert et fréquenté beaucoup de pays et de cultures. Elle a eu l’intuition de ‘ré-exprimer’ des idées-forces de Mâ comme cela lui venait de l’intérieur, et nous offrons ci-dessous au lecteur ces sortes de résumés de ce que Mâ disait en substance.
Rechercher le bonheur en dehors de moi (le Divin) est un leurre.
Il est partout mais plus facile à percevoir dans la beauté, celle de la nature par exemple.
Sur la façon de réciter le mantra : avec légèreté (à l’opposé de mécaniquement), avec la même confiance que celle de l’enfant qui tient la main de sa mère (idée d’abandon absolu).
Mâ dit en substance : « Je vous prends par la main comme une mère son enfant. Laissez-vous guider. Quelle est la caractéristique de l’enfant ? Il s’abandonne avec confiance, sans questionnement. Avec moi, vous vous éloignerez des plaisirs éphémères pour un bonheur plus absolu. Vous connaîtrez alors la sérénité ».
Ne fabriquez pas la méditation : il suffit d’avoir une attitude d’abandon et de recevoir mon amour. C’est la forme de méditation la plus élevée et la plus puissante… De la même façon que vous rechargez vos portables, connectez-vous à mon amour chaque jour. C’est l’amour divin qui transforme tout : énergies, émotions, aspirations …
Si vous me gardez dans le cœur, la dualité cesse, la vie devient plus aisée.
Si vous avez l’Amour, vous êtes intouchable. Même en cas d’attaque, vous ne ressentirez pas cela comme une attaque (idée d’invincibilité).
Chaque action accomplie en la Présence est une Sadhana. Quoique vous fassiez n’a vraiment d’importance que si vous êtes en compagnie du Divin.
Peu importe que vous m’évoquiez ou que vous évoquiez un grand Saint, c’est l’Unité.
Jeter de la nourriture est le non respect d’un cadeau du Divin.
Acceptez les cadeaux que l’Univers, par le biais des autres, vous offre, sans vous sentir redevables.
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Le son de la vie :
« Silence »
Est-il possible de répondre à l’appel de la vie sans silence ?
La demeure de vérité et de pure conscience
qui est infinie, sans dualité,
dénuée de tout objet de perception, sans maladie,
immaculée, non duelle et propice,
je suis toujours cela.
Dans ce silence, je prends refuge.
(Lumière sur son propre soi de Sri Shankaracharya.)
Le silence ne se déploie pas qu’en sa propre sémantique : silence extérieur, sensuel… etc… Il s’élance aussi vers l’éblouissante ‘Immanence-Transcendance’, sens spirituel. Le champ est immense, infini. Nous parlons ici de celui-ci. Nous parlons de ce lieu vital tapi en nous sous le mental, sous l’effervescence phénoménale, mondaine, au milieu de la mouvance des phénomènes et dans les cieux.
« Le silence permet de suivre l’éternité à la trace et de la rencontrer. »
(Marie Madeleine Davy)
Cet endroit, à la fois volubile et muet, ne se renferme pas en son secret : point d’écran, de mutisme. Il ne se renferme pas en lui-même : pas de tour d’ivoire, d’égoïsme. Miroir de l’absolu, il ne peut vendre son âme aux sens mais il ne peut non plus vivre en reclus dans un refus. Le silence ouvre le cœur du son originel, libère son expression, celle de La pure conscience.
Seul ce mystère blotti derrière les murailles superficielles, broussailles ennemies, épines acérées de nos ennuis, nos peurs, nos nuits, seul ce silence perçu par un sens nu, dévoilé, où irréel et réel sont unifiés, donne la vie. Il s’agit du son créateur de l’univers. Il ne peut tarir, il ne peut trahir son premier cri, la vibration première, à la fois voix et voie de l’infini. Plus éloquent que l’éloquence même, le silence inspire, collabore à la vie, protège le monde.
« S’il n’existait pas des hommes voués au silence, les séismes issus des bavardages, des pensées et des paroles bouleverseraient l’univers, sortes de laves volcaniques incandescentes anéantissant tout sur leur passage."
(Marie-Madeleine Davy)
S’il n’est pas possible de répondre à l’appel de la vie sans silence, il n’est pas non plus possible d’y répondre sans un élan préalable vers la simplicité, le dépouillement, sans connivence entre être et pure conscience. Cela va de pair. Comment saisir le grand mystère enrobé d’un fatras de choses ? En un mot, est-il possible d’être en vie encombré d’un amas d’envies, assourdi par le bruit de nos gourmandises ? Non.
Non, disions-nous, nous ne pouvons prêter nos sens. Nous ne pouvons percevoir par les pores d’un autre. Entendons par ‘autre’ l’extérieur de soi, le nuage sur la lumière, l’écorce sur le fruit… l’avoir… les fantasmes… les songes… et cetera… Nous avons nommé ‘ce qui n’est pas’. Ce serait tenter de déguster la vie par les ‘papilles’ du mensonge, c’est à dire coupé de la vie elle-même, ce serait tenter de vivre par les ‘papilles' de l’ombre, de l’errance. En ces ornières peut-on ‘exister’ ? Peut-on ‘exister’ ainsi déguisé, en pratiquant la vie buissonnière, en fuyant la lumière ?
La mort de soi est la seule voie qui mène au silence.
Homologue du silence : l’art.
« L’art révèle l’être qui le crée. »
(Klee)
L’art sacré ou profane est un autoportrait divin, un autoportrait de la pure conscience. Il ne doit rien à l’humain. Il perdure lorsque le support sensoriel se retranche.
L’artiste est, non seulement, choisi mais mû. Il s’agit d’une prise en main divine et non d’une main mise sur ceci… sur cela…. L’art est au-delà du joli, des voilà un tel, des voici une telle, des ‘simagrées’ de la renommée, des attributs pédants, des attributs payants…
« L’artiste permet de rendre perceptible un instant de beauté éternelle. L’artiste fait l’articulation entre la beauté divine qu’il a en lui et la rend perceptible. Percevoir cette beauté qui est en lui, mais qu’il ne peut percevoir qu’en l’exprimant le rend heureux. »
(Swamiji Nirgunananda.)
On ne peut non plus répondre à l’art enrobé de mille choses. Pour accéder au nectar d’une œuvre, il convient de nous rapprocher de notre propre nectar en élaguant nos différents corps, en larguant nos records. On se présente appauvri, nu, au pied de l’infini et non du sommet de nos attitudes, revêtu de valeurs, de certitudes…
Comprendre l’esprit d’une œuvre est une forme de déshabillage qui dévoile le centre de nous-mêmes. Autrement dit, saisir l’esprit d’une œuvre est un raccourci, celui du pèlerinage qui conduit au silence.
« Amar pantha, amar âtmâ, svayam. »
(Recueilli et commenté par Jacqueline Pleyers)
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Poème : « Ode au Silence »
Par Mahâjyoti
Quand la vie te secoue
Quand les gens te bafouent
Quand tu rentres peiné
Te sens abandonné
Comme une jouissance
Il est là le SILENCE
Lorsqu’un peu tu bascules
Et te sens ridicule
Quand tu cries dans le vide
Et crois perdre ton guide
Suis ton itinéraire
Et apprends à te taire.
Ta voix vient à manquer
Tu ne peux plus ‘râler’
Tu vas ouvrir la cage
Et faire bon usage
De la ‘petite voix’
Qui est au fond de toi.
O restructuration
Des pensées qui s’emmêlent
Vraie cohabitation
Pour des idées ‘nouvelles’
SILENCE ô guérisseur
Des conflits intérieurs !
Tu envoies la détente
Tu chasses la pression
La musique est présente
Sans en avoir le son.
On plonge dans le bain
De l’inertie soudain !
En coupant toute écoute
De tes bruits, de tes pleurs
C’est alors que tu goûtes
Ton ‘Ecoute Intérieure’.
Celle que Mâ proclame
Pour le bien de ton âme.
Reprends donc à la main
Le bâton de pèlerin
Du petit ‘cheminant’
Qui avance en rampant.
Adopte le SILENCE
Comme un bain de jouvence !
SILENCE ô Energie
Après le bain, l’humour
Tu redonnes la Vie
Tu redonnes l’Amour !
Puis c’est la volupté
Du calme retrouvé.
Savoureux à goûter
C’est presque aussi sucré
Qu’un bonbon à sucer
Qui va régénérer
L’onde perturbatrice
Chargée de cicatrices !
Mâ riait des malices !
Travaille aux flancs l’Ego
Reviens sans artifices
Et reprends ton credo.
Puis fais que le son AUM
S’étende comme un baume.
Tu retrouves tes sens
Lumière, béatitude,
Amies de solitude.
C’est vrai que le SILENCE
Si l’Ego se calfeutre
Est LE Grand Thérapeute !
(Geneviève Koevoets-Mahâjyoti)
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EN ASSOCIATION AVEC
SRI SRI MÂ ANANDAMAYÎ
Amulya Kumar Datta Gupta
Volume II
Décembre 1936. Les fêtes de Noël approchent. Amulya Kumar Datta Gupta a projeté d’emmener son épouse et ses filles en vacances. Mâ, quant à Elle, doit se rendre à Navadweep, mais la date et la durée de son déplacement n’étant pas bien définies, Datta Gupta hésitant, renonce à l’idée d’aller la retrouver avec sa famille, sur les lieux de son séjour. Peu de temps après cette décision, il reçoit une missive de Jatin Babu lui annonçant que Mâ resterait à Navadweep jusqu’à la fin de la première semaine de janvier. Tout excité par cette nouvelle, Datta Gupta revient sur sa décision et choisit d’aller passer ses vacances avec sa famille à Navadweep. Ils entreprennent le voyage le jour suivant et arrivent le surlendemain en gare de Novadweep.
Nous embarquâmes à bord d’un petit bateau pour traverser la rivière et nous nous dirigeâmes vers le dharmashala du Maharadja de Hetampur. Un groupe de nos amis était déjà arrivé au dharmashala. Je les reconnus de loin. Aussitôt mon coeur bondit de joie. Une fois à terre, j’aperçus Mâ qui sortait de sa chambre et qui alla se laver le visage. Elle était accompagnée de Buni, la fille de Jatish Babu, qui la secondait.
Lorsque nous pénétrâmes dans le dharmashala, je rencontrai Jatin Babu et Radhica Babu. Cette dernière nous dit : « Mâ vous a aperçus de loin, alors Elle est sortie de sa chambre et Elle a dit : ‘On dirait Amulya Babu, vous ne trouvez pas ?’ Mais moi je ne vous avais pas reconnu. » Quant à moi, j’étais resté immobile sur les marches de l’escalier, tandis que Mâ se lavait le visage. Lorsqu’Elle se redressa, nous lui présentâmes nos hommages. Elle nous dit alors : « J’étais juste en train de me demander si Babaji allait passer de bonnes vacances. » Je répondis, en moi-même : « Mâ je suis là uniquement parce que vous avez pensé à moi. » Mâ ajouta : « Vous avez quitté Dakha hier, à midi. Vous pouvez considérer que votre voyage continue car nous avons prévu de prendre un bateau maintenant même. » Je pensai : « Qu’il en soit ainsi ».
Triguna Babu et Prankumar Babu sortirent avant les autres pour aller louer des bateaux. Quant à moi, je me rendis au puits du dharmashala et je me lavai le visage et les cheveux. Puis je retournai près de Mâ.
Mâ me posa la même question qu’Elle m’avait posée quelques minutes auparavant : « Vous avez pris votre bain ? »
Moi : « Oui, Mâ » ;
Mâ : « Pendant combien de temps un bain est-il efficace ? Vous prenez un bain maintenant puis il vous faut en reprendre un autre. Un seul bain n’est jamais suffisant. ».
Ayant dit cela, Mâ éclata de rire.
Je m’efforçai alors de pénétrer le véritable sens de ses paroles. Mâ s’exprime souvent par métaphores. Je pense qu’en l’occurrence Elle faisait allusion à notre coeur impur, ce qui était tout à fait juste. En ce lieu et maintenant que je suis assis aux côtés de Mâ, aucune impureté n’a pénétré ni ne pénètre mon esprit. Mais bientôt, lorsque je m’éloignerai d’Elle, mon esprit sera envahi par toutes sortes de pensées et pollué par nombre d’idées matérialistes. Un rapide coup d’oeil de la part de Mâ ne peut pas me laver de toutes mes impuretés et éclairer mon chemin à tout jamais. C’est pour cela que nous avons besoin de « bains » à répétition et que nous devons nous efforcer en permanence de purifier notre mental.
Lorsqu’on dévie de la juste voie, on ne réintègre pas la place que l’on occupait auparavant.
Nous savions déjà que Sisir s’était froissé et qu’il était retourné au dharmashala. Nous étions tous persuadés qu’il ne serait pas revenu. Et pourtant nous le vîmes revenir en bateau, peu de temps après que nous eûmes terminé le repas. Quelques remarques moqueuses ne manquèrent pas de fuser parmi nous. A l’évidence il se sentait profondément honteux et n’ayant pas le courage de réintégrer le groupe, il allait et venait avec son bateau se sentant sans doute plus seul que jamais. Le voyant dans cette situation embarrassante, Mâ dit : « Lorsqu’on a quitté le bercail, on ne peut réintégrer la place qu’on y occupait auparavant. Et si l’on tente de renouer les rapports on se heurte à une certaine réticence. Il en va de même sur le chemin de la religion. Une personne qui a emprunté depuis un certain temps la voie spirituelle ne peut plus s’intéresser aux affaires de ce monde avec autant d’intérêt qu’auparavant. »
Distinction entre pur et impur au contact d’une déité.
Tout le monde ayant pris place dans la salle, Sri Nitish Chandra Guha s’adressa à Mâ : « Mâ, qu’en est-il de la distinction entre pur et impur au contact d’une déité ? Lorsque je vais voir Mâ, lorsque je suis en sa présence, tout près d’Elle, pourquoi devrais-je me poser des questions sur la pureté ou l’impureté ? Ma mère, elle, insiste toujours sur cette distinction, mais moi je n’en vois pas le motif !»
Mâ : « Lorsque vous êtes en présence d’une déité que vous percevez comme votre propre mère, dans ce cas il est évident que le problème ne se pose pas. Mais combien y a-t-il de personnes qui ressentent les choses de cette façon ? Il est donc préférable d’observer les préceptes des Ecritures. Si vous avez véritablement atteint le stade où l’on identifie totalement les déités à sa propre mère, dans ce cas il n’est pas nécessaire que vous vous attardiez sur ce sujet. Alors que dans le cas contraire il faut tenir compte de cette discrimination. »
Les Ecritures et la vérité fondamentale.
Un jour deux ascètes vinrent rendre visite à Mâ. Après quelques simples formules d’usage, la conversation s’engagea en Hindi entre Mâ et l’un des deux ascètes :
« Mâ, quelle est la cause de la naissance et de la mort ? »
Mâ : « Chaque chose a son origine dans l’Un, vit dans l’Un et meurt dans l’Un. »
La réponse ne satisfit pas l’ascète. Il poursuivit la discussion. Mâ lui dit un ou deux mots puis demeura silencieuse. A chaque question que le sannyasi lui posait, Mâ rétorquait : « Baba, tous les mots ne sortent pas toujours de ma bouche. Je n’ai pas une connaissance suffisante des Ecritures pour pouvoir répondre à chacune de vos questions. Je ne sais pas tout. Je vous dis ce que vous me faites dire. Vous ne pouvez pas miser sur moi et ne pas obtenir de réponse. C’est votre faute. A vous de susciter les justes mots de ma part de façon à ce que tous les deux, vous et moi, nous puissions les écouter. »
Être au service de Dieu c’est Lui offrir sa totale dévotion (Bhava).
Un homme accompagné de son épouse arriva au moment de l’offrande à Mâ de bhoga. On nous avait dit qu’il s’agissait de l’inspecteur de la Coopérative des Sociétés à Katwa. Il avait demandé qu’on exécute pour lui les effigies de Gaur (Sri Gauranga) et de Nitai (Sri Nityananda). Il était venu à Navadweep pour retirer ces effigies. Ayant entendu parler de la présence de Mâ il était venu ici dans l’espoir de la rencontrer. Ce monsieur avait l’apparence de quelqu’un de simple et son épouse semblait être une personne tout à fait pieuse. Lorsque le rite de l’offrande fut terminé, il fit son pranama (attitude de soumission) à Sri Sri Mâ. Mâ lui dit : « J’ai le sentiment de vous avoir déjà vu quelque part ». Mais ce monsieur n’avait pas souvenir d’avoir jamais rencontré Mâ auparavant. Il informa Sri Sri Mâ de la raison de sa venue à Nordweep. A quoi Mâ se déclara enchantée.
Le visiteur : « Pourriez-vous nous donner quelques conseils sur la meilleure façon de se conduire dans la vie de couple et de famille ? »
Mâ : « Je vais vous dire une seule chose. Vous êtes venus ici pour rencontrer les déités et aussi longtemps que les déités seront avec vous, vous n’aurez besoin d’aucun conseil. Le plus important c’est de garder et d’entretenir le contact avec le Divin. Les problèmes surgissent quand on se sépare de Lui. Efforcez-vous de toujours servir Thakur (Dieu).
Le visiteur : « Dites-moi comment je peux le servir ».
Mâ : « Les conseils viendront de votre être intérieur, aussi longtemps que Thakur sera avec vous. Efforcez-vous de mettre tout votre coeur à Son service et votre esprit lui-même tracera la voie à suivre. Les personnes parlent de se donner à Lui corps et âme, eh bien c’est en cela que réside le secret de la conduite à tenir. Faites en sorte de toujours garder votre coeur tourné vers Lui. Cela dit, Le servir avec tout son coeur est une chose et Le servir machinalement est une tout autre chose. Vous devriez vous enquérir, auprès de ceux qui savent comment servir le Divin, sur la manière d’accomplir ce service. Dès que vous agissez, bhava (l’esprit) s’éveille. Et à partir de ce moment-là vous servez par l’intermédiaire de bhava. Le seul véritable service au Divin est celui qui vient de l’esprit. Et ce service n’a pas de règles définitives et absolues. Il est tout à fait personnel et ne nécessite aucune instruction. Il se peut que bhava se manifeste durant le déroulement du service conventionnel et toutes les instructions qui suivent, concernant le service, viennent alors de bhava lui-même. Voyez-vous, tout le monde peut apprendre un certain nombre de choses en lisant les mêmes livres, mais tandis que certains sont ensuite en mesure de faire de longs discours à propos de ces livres, d’autres sont en mesure, eux, d’en faire des poèmes. Et pourtant ni les discours ni les poèmes ne figuraient dans les livres qu’ils avaient lus. Tout cela est venu de leur être intérieur. Il en va de même pour le service au Divin. Servir véritablement, c’est-à-dire servir par le moyen de l’esprit, cela n’a rien à voir avec un enseignement. C’est quelque chose qui vient de l’être intérieur. »
Mâ se tourna vers l’épouse du visiteur et poursuivit :
« Tout le monde devrait servir comme Mâ sert son époux. Nous sommes tous des créatures féminines. Il y a un seul et unique époux. Dieu est notre époux commun. Lui seul est un être mâle. Toutes les autres sont des créatures femelles.
(Traduit par Jean E. Louis)
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« L'amour est sans cause.
Il se donne librement.
Il se reçoit simplement »
Un matin, récemment, je me suis réveillée avec cette phrase toute entière dans la tête. Alors, j'ai commencé à réfléchir sur son sens. Que signifie “sans cause”?
Tout ce qui existe doit avoir une cause...Les êtres humains cherchent toujours la cause, l'explication, la raison de l'existence de quelque chose. Nous voulons tous comprendre tout ce qui dépasse notre intelligence. En chacun de nous, il y a un besoin irrépressible de comprendre, d'expliquer. Chacun veut “savoir” avec certitude. Par la suite, tout ce qui semble ne pas avoir de cause est ressenti, par nous tous, comme une aberration puisque tout devrait pouvoir s'expliquer. Ainsi fonctionne notre intelligence, cherchant toujours des liens entre causes et effets.
“Pourquoi?” est la première question posée par tout enfant humain. S'expliquer notre propre existence et divers phénomènes du monde environnant nous procure vraiment un bon sentiment de sécurité ! Parachuté dans un univers qu'il ne connaît pas, l'homme a besoin de se rassurer. Découvrir des liens entre causes et effets, nous donne le sentiment de ne pas être le simple jouet de l'existence. Tel est le fonctionnement rationnel de notre mental. Ainsi, lorsque nous aimons une personne, nous pensons toujours que notre bien-aimé(e) doit nous aimer pour quelque raison : soit nous sommes beaux, attirants, brillants, riches, charmants... En notre for intérieur, nous pensons que l'amour de notre partenaire peut certainement s'expliquer par l'une de ces raisons. Nous ne pouvons pas imaginer que notre bien-aimé(e) puisse nous aimer sans aucune raison... En fait, nous ne concevons pas que “l'amour sans cause” puisse exister entre les êtres humains.
Nous parlons tous de “coup de foudre” mais nous n'y croyons pas vraiment.”Je l'ai aimé(e) immédiatement”, puis nous ajoutons : “il/elle est si beau/belle, si attachant(e), il/elle a si bon coeur”. Ainsi, nous privilégions des qualités qui sont unanimement et indiscutablement appréciées de chacun. Mais, qui dit : “je l'ai aimé(e) dès que je l'ai vu(e)” tout en sous-entendant “sans aucune raison”? Donc, “l'amour sans cause” dont on parle tant, n'est pas, en fait, “sans cause”. Nous passons simplement sous silence la “raison” qui est cachée derrière mais qui est bien là.
C'est pourquoi nous avons beaucoup de mal à concevoir que Dieu puisse nous aimer d'un amour sans cause. Dans toutes nos relations humaines, notre ‘ego-individualité’ s'exprime. “Je” l'aime parce qu'il/elle m'apporte de l'affection, de l'estime, du bien-être, un statut social, des richesses, du plaisir etc. Mais, ces raisons sont cachées aux autres. Qu'advient-il lorsque ces raisons disparaissent, cessent d'exister? Aimons-nous encore la personne que nous disions aimer seulement pour lui/elle-même? Certes non et alors l'amour disparaît, est oublié. Existait-il vraiment s'il peut cesser aussi facilement? Il était, transitoirement certes, mais il n'était pas “sans cause”. Il dépendait d'une cause dont nous dissimulions l'existence.
Aussi, quand nous voulons concevoir ce qu'est l'amour divin ‘incausé’, nous n'y parvenons pas. Même une mère aime ses enfants pour quelque raison : ce sont “ses” enfants, ils sont beaux, robustes, intelligents, aimants, ils réussissent bien dans la vie. Ils donnent de grandes satisfactions à leur mère... Parfois, aussi, une mère attribue à ses enfants des qualités imméritées. Elle prend alors ses désirs pour des réalités ou elle s'illusionne à leur sujet. A partir de notre existence terrestre, comment imaginer qu'il puisse exister un “amour sans cause”?
Cependant, quoi que nous pensions, disions ou fassions, Dieu nous aime. Son amour est sans changement, éternel, illimité et totalement vrai. Qui peut aimer ainsi sinon Lui qui est Amour? Un tel amour nous fait rêver car nous voulons tous le connaître! Mais, comment y parvenir? Nous ressentons tous, en nous, ce fort besoin d'être aimés tels que nous sommes et pour qui nous sommes. Cependant, il est très difficile de rencontrer quelqu'un qui puisse nous aimer ainsi.
D'ailleurs, nous aimons-nous, nous-mêmes? Car, si nous ne nous aimons pas nous-mêmes, pouvons-nous aimer qui que ce soit? Pour donner l'amour aux autres, ne faut-il pas l'avoir éprouvé, ressenti en nous-mêmes? Quel amour pouvons-nous donner si nous ne nous aimons pas nous-mêmes? La première expérience de l'amour ne commence-t-elle pas par soi-même? Cet amour n'est-il pas naturel? Dès notre plus jeune âge, on nous enseigne que s'aimer soi-même est égoïste et qu'il faut d'abord aimer l'autre. Mais, qui connaît-on mieux que soi-même? Avec qui vit-on constamment?
Qui protègerons-nous naturellement en cas de danger? N'est-il pas normal d'agir ainsi? Si nous mourrions, pourrions-nous aider les autres? Donc, ne nous enseigne-t-on pas à aller à l'encontre des lois naturelles? Est-ce acceptable? A mon sens, c'est non seulement aberrant mais aussi irréaliste. Lorsqu'un accident survient, je ne peux aider les autres que si je suis en vie...Bien entendu, si j'ai survécu et peux aider les autres mais ne le fais pas, alors je suis égoïste et moralement condamnable.
L'amour pour soi-même permet d'avoir confiance en soi et d'être facilement ouvert à l'autre. M'aimant moi-même, je peux donner l'amour que je sens en moi. Nous pouvons donc dire qu'aimer les autres commence par l'amour pour soi. L'amour nous valorise, nous rend heureux, et celui/celle qui est heureux(se), souhaite aussi que ses semblables soient heureux. L'amour est l'ouverture du coeur. Cela signifie se donner à l'autre par amour. L'amour est libre, sans entraves, sans raison ni arrière-pensée. Seule, la personne libre aime véritablement et veut que les autres soient aussi libres qu'elle. Aimer pour que l'autre nous appartienne, n'est pas “aimer”. L'amour désintéressé de la personne libre est généreux, respectueux, totalement ouvert, sans restriction.
Lorsque nous aimons ainsi, l'autre nous accueille avec joie. Un tel amour désintéressé et sincère ne peut qu'être reçu spontanément, simplement. Il désarme toute hostilité, vient à bout de toute méfiance et retenue. Il est le souffle de l'Amour Divin sur cette terre.
“L'amour sans cause” remplit celui/celle qui Le reçoit simplement d'une joie illimitée.
Donne-nous, Ô Dieu d'Amour, la Grâce Infinie de Te connaître !
OM.
Monique Manfrini – 11/10/2010
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De Yogî BHAJAN
« En tant qu’être humain, nous avons été bénis avec trois aspects, le corps, le mental et l’âme. L’âme est l’aspect le plus élevé; le corps et le mental sont là pour servir l’âme.
La seule situation où nous échouons, c’est lorsque nous commençons à servir, soit le corps, soit le mental. Quand deux serviteurs commencent à se servir mutuellement, le maître a faim. C’est la raison pour laquelle les âmes sont affamées, elles sont vides et souffrent. Le but de l’existence et l’attitude à avoir est de se mettre au service de l’âme. »
Yogî BHAJAN
(Envoyé par Tanja)
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Le Bonheur en Arc-en Ciel
Le bonheur ne se trouve pas avec beaucoup d’effort et de
volonté mais réside là, tout près, dans la détente et l’abandon.
Ne t’inquiète pas, il n’y a rien à faire.
Tout ce qui s’élève dans l’esprit n’a aucune importance
parce que n’a aucune réalité. Ne t’y attache pas. Ne te juge pas.
Laisse le jeu se faire tout seul, s’élever et retomber,
sans rien changer, et tout s’évanouit et commence à nouveau sans cesse.
Seule cette recherche du bonheur nous empêche de le voir.
C’est comme un arc-en-ciel qu’on poursuit sans jamais
le rattraper. Parce qu’il n’existe pas, qu’il a toujours été là et qu’il
t’accompagne à chaque instant.
Ne crois pas à la réalité des expériences bonnes ou mauvaises,
elles sont comme des arcs-en-ciel.
A vouloir saisir l’insaisissable, on s’épuise en vain.
Dès lors qu’on relâche cette saisie, l’espace est là,
ouvert, hospitalier et confortable.
Alors profites-en. Tout est à toi, déjà. Ne cherche plus.
Ne va pas chercher dans la jungle inextricable l’éléphant
qui est tranquillement à la maison.
Rien à faire.
Rien à forcer.
Rien vouloir.
Et tout se fait tout seul.
Lama Guendune Rinpoché
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RENCONTRE AVEC Vijayânanda
Décembre 1998
(Groupe de Nathalie ANTHONY)
Entretien enregistré et retranscrit par Nathalie.
Fin 1998 début 1999, Nathalie a organisé un voyage en Inde pour ses élèves. La première destination fut l'Himalaya : Rishikesh, Haridwar, Kankhal, suivie par les villes de Krishna : Mathura et Vrindavan, avant de rejoindre Sri O.P. TIWARIJI au centre de Kaivalyadhama à Lonavla. Nathalie a été en contact épistolaire avec Vijayânanda. Il est donc prévenu de la visite du groupe qui va s'installer à Kankhal et il les attend. Tous les participants ont lu les deux livres de Vijayânanda avant de le rencontrer.
Premier rendez-vous avec Vijayânanda. Présentation de Nathalie, de Lav (un ami indien enseignant également issu de Kaivalyadhama) qui l'accompagne. Puis Vijayânanda questionne les membres du groupe pour les interroger sur leur vie en France.
Vijayânanda : J'ai été médecin interne à Chambéry, dans un asile d'aliénés. J'étais interne, Mais pas aliéné !
Si vous avez des questions, moi je ne parle que si on me tire les vers du nez, alors, c'est à vous de me faire parler ! Voilà, j'ai horreur des discours, je suis allergique aux discours. Vous aimez les discours ? (Non ! Ah, non !) (Rires...) Les conférences... Ici, vous savez, quand je vois que quelqu'un commence à faire un discours, je sors immédiatement !
E : Depuis combien de temps êtes-vous à Kankhal ?
V : Eh bien, je suis avec Mâ Anandamayî depuis 48 ans et à Kankhal ça va faire 23, 24 ans.
E : Vous la suiviez d'ashram en ashram ?
V : Au début, je la suivais, et puis alors avant de venir ici j'ai été 16 ans dans l'Himalaya du côté d'Almora, dans le Kumaon.
L : Qui faisait partie du Népal dans les temps anciens.
V : Nous sommes restés à Almora 8 à 9 ans, puis nous avons habité cet ashram en pleine forêt dans la montagne à Dhaulchina. Au-dessus de ce petit village, il y a un plateau qui est perdu en pleine forêt et il y a un petit ashram. J'ai vécu là-bas longtemps, 7 ans. Il y a Maintenant un peu de confort. Quand j'y étais, il n'y avait absolument rien ; il n'y avait pas d'eau, pas d'électricité, il n'y avait pas de légumes, pas de fruits, et puis il fallait venir à pied du village voisin. Les gens là-bas sont petits, le visage aplati et honnêtes en général, travailleurs. Ils ont une énergie extraordinaire, vous les voyez porter des bagages sur leur dos et ils grimpent sans avoir l'air fatigué. En fait, c'est l'habitude, vous savez...
JL : Vous n'êtes jamais retourné en France ?
V : Je ne suis pas retourné en France, non, non. J'ai des racines ici.
JL : Cela fait donc 48 ans que vous êtes en Inde.
V : Ca va faire, oui, attendez voir... Oui, j'ai quitté la France le 12 décembre 1950. Le 12, ça faisait 48 ans.
JL : Et aujourd'hui, comment voyez-vous cette évolution tellement rapide du monde, vous êtes très imprégné de la culture indienne et de sa philosophie, comment voyez-vous les perspectives du monde ?
V : Vous savez, il y a deux voies : la voie de la spiritualité et la voie des physiciens. (S’adressant à M, un participant physicien) : Vous êtes physicien ? C'est ça, l'homme spirituel commence de l'intérieur, cherche l'unité et le mode suprême, et le physicien part de l'extérieur, et il arrive aux quantum, à la physique quantique. Vous êtes arrivé Maintenant au son, au champ unifié. Eh bien, c'est le Brahman des Upanishads !
M : Oui, oui.
V : Alors, eux ils sont partis de l'atome, ils ont étudié les phénomènes physiques, et tout doucement, maintenant, ils en arrivent au fait qu'il y a une base à tout cela qu'on appelle « le son unifié », c'est bien comme ça qu'on l'appelle ?
M : Oui, en effet.
V : Alors, le champ unifié, c'est exactement le « Parabrahman » des Upanishads, la conscience pure qui est la base de tout, qui supporte tout, qui est éternelle, qui a toujours été, qui ne cessera jamais d'être.
M : C'est-à-dire que le champ unifié est tout en bas, une espèce de base.
V : Oui, eh bien, le Brahman aussi, c'est la base de toute chose. C'est la base de tout ce qui existe. C'est comme le fond de l'océan qui est la base de toutes les vagues. La seule différence qu'il y a encore, c'est que les physiciens n'ont pas encore dit que ce champ unifié a de la conscience, hein ? Mais ils y arriveront ! Alors, là, on fera l'union totale ! (Rires) La conscience les dérange beaucoup. Elle est réputée pouvoir résulter des mécanismes chimiques du cerveau et donc... oui, ils sont partis comme ça, mais ils seront obligés d'abandonner ça, car les mécanismes chimiques n'expliquent pas tout.
D : Mais il y a des personnes telles que l'astrophysicien Hubert Reeves qui commencent à parler de la conscience ?
M : On parle de Hubert Reeves qui est tout de même un peu une exception ? Il fait de la poésie, il ne dit pas qu'il fait de la science à ce moment-là, donc il est dans sa partie spirituelle. C'est un scientifique qui fait de la spiritualité.
D : Mais c'est quelqu'un qui peut être justement la jonction entre ces deux mondes ?
V : Il faut faire la jonction, oui, ça date de la fin du XIXème siècle, c’est le rationalisme, on ne voulait plus accepter toutes les données de l'église, toutes les données de la croyance.
M : le positivisme, oui, le rationalisme.
V : Maintenant ça commence à changer.
Ch : Et pourquoi préfériez-vous venir en Inde plutôt que de suivre une voie spirituelle dans la chrétienté ?
V : Parce que j'étais attiré par l'Inde. La première chose qui m'avait attiré vers l'Inde quand j'avais 19 ans, c’était un livre de Vivekananda qui m'avait enthousiasmé et alors je me suis dit : « voilà, c'est exactement ce que je veux… il faut que j'aille en Inde ».
Ch : Vous étiez dans quel état émotionnel ? Est-ce que ce désir d'aller en Inde était comme un coup de passion ? Dans quel état d'esprit étiez-vous ?
V : Non, non, non. Je cherchais depuis longtemps, je cherchais quelque chose, alors là j'ai trouvé ce que je cherchais.
Ch : Et c'était une grande évidence ?
V : (Un peu hésitant) Oui, oui…enfin la grande évidence, je l'ai eue quand j'ai vu Mâ Anandamayî. Mais, là, j'avais 19 ans, j'étais en PCM (la première année de médecine qui alliait physique, chimie et médecine), à l'époque ça s'appelait comme ça, puis j'ai fini mes études de médecine, j'ai pratiqué 10 ans et c’est après seulement que je suis venu en Inde. C'est-à-dire beaucoup plus tard. Alors, tout de même, j'avais cette conviction que c'était ça la voie qu'il fallait suivre. J'étais très pragmatique, je me disais : « il faut que je fasse l'expérience de la vie » 10 ans de pratique médicale, c'était déjà pas mal « et puis après, après… je partirai » C'était ça mon plan.
Q : Et vous n'aviez pas de famille ?
V : Je n’étais pas marié, non, pas marié.
Q : Vous n'aviez pas d'enfants ?
V : Non, non. Si j'avais été marié, ça aurait été difficile. Enfin, dès le début comme vous le savez, quand j'ai lu Vivekananda, je me suis dit « Il ne faut pas que je me marie ». Je sortais avec une jeune fille qui s'appelait Rose, Rosa. Elle était très belle, comme une artiste de cinéma. Elle pensait que nous allions nous marier. Alors, un jour je l’ai prise à part, et je lui ai dit : « Tu sais, Rosa, je ne peux pas t'épouser parce que je veux aller en Inde pour devenir un Yogi ». C'était durant les années 40, même pas, dans les années 30, à l'époque on ne savait rien de tout cela, alors elle a dû penser : « il est toc toc ! » (Geste et rires).
M : Ah, c'était déjà un projet pour vous ?
V : Oui, c'était un projet, absolument, j'avais décidé de devenir Yogi, de faire du Yoga. Vous savez, en tant que médecin, j'avais tout le confort moderne. A l'époque, on gagnait beaucoup. Maintenant, c'est devenu un métier. Alors, mon rêve, c'était de vivre dans la solitude, de ne rien posséder, simplement un pagne, et de me nourrir de bananes et de noix de coco (Rires). C'était mon rêve !
Ch : Et vous l'avez réalisé, donc !
V : Pas complètement ! (Rires) il n'y avait pas de bananes ni de noix de coco, et puis pas de pagne, il faisait trop froid ! Mais je l’ai presque réalisé quand même !
JL : Vous recevez beaucoup de visites, parce que, à voir le registre que nous remplissons, j'ai comme l'impression qu'il y a beaucoup de Français...
V : Oui, ça dépend des périodes… oui il y a souvent, et surtout, des Français...
N : C'est vrai que c'est intéressant, parce que souvent quand nous sommes en Inde, nous avons besoin de faire traduire pour le groupe, alors que là, les gens peuvent communiquer directement avec vous très facilement et je trouve ça très important.
Ch : C’est très important en effet !
V : Oui, les gens aiment bien parler directement.
M : J'ai envie de prolonger la question de Ch : Quand vous êtes arrivé, vous n'aviez pas réalisé votre projet ‘bananes et noix de coco’, mais vous avez rencontré une personne, ou une spiritualité... Je sais bien que c'est une question qui n'a pas de sens, mais est-ce que vous pourriez préciser si c'est plutôt une personne que vous avez rencontrée... ?
V : C'est une personne que j'ai rencontrée. Avant de partir en Inde, j'ai été 5 ans déjà avec un maître, c'était un psychiatre, il était bien, son enseignement verbal était bien, mais il n'avait pas la capacité de transmettre du pouvoir. Alors, je sentais, je ne savais pas à l'époque, c'était obscur, je sentais que j'avais besoin que quelque chose s'éveille en moi et que lui, n'en était pas capable. C’est pour ça que je voulais aller en Inde, pour trouver quelqu'un qui serait capable de m’éveiller. En fait, je voulais voir Ramana Maharshi. Vous avez entendu parler de Ramana Maharshi ? Oui ? Malheureusement il est mort juste un peu avant. Voilà.... Alors, après je me suis dit : « bon, eh bien, il y a Aurobindo ». Mais voilà que quelques jours avant que mon bateau ne parte, mon bateau est parti le 15 décembre, il y a eu un entrefilet dans le journal : « Aurobindo vient de mourir ». Voilà !
Ch : Aïe aïe aïe !! Il y avait des embûches sur le parcours !
V : Oui, il y avait des embûches ! (Rires)
Alors, j'avais réservé mon bateau, j'avais tout préparé, j'avais mon visa, et je me suis dit « Tant pis, je vais partir quand même, on verra bien ! », Mais sans beaucoup d'espoir. Avant d'aller en Inde, je suis allé au Sri Lanka, ça s'appelait Ceylan à l'époque, et j'étais dans un monastère bouddhiste pendant pas très longtemps, une semaine, Mais je n'ai rien trouvé d'extraordinaire, et je suis parti vers l'Inde. J’avais perdu l'espoir de trouver quelqu'un puisqu'ils étaient tous morts, et je ne connaissais personne. Je me suis dit « Comment trouver un grand sage ?...C'était comme trouver une aiguille dans une botte de foin ! » C'était impossible, ça ! Mais tout de même j’ai pensé « Je vais faire le tour, du sud vers le nord, et je vais revenir par l'autre côté, pour voir Swami Ramdas, et puis je vais prendre mon bateau qui était réservé déjà à Colombo pour le 21 février. » Enfin, une fois arrivé à Pondichéry, il y avait la « Mère » qui était là, qui ne m'a pas impressionné. Il y avait aussi une Canadienne qui était là-bas, qui était venue d'Afghanistan, et qui avait fait le périple inverse du mien, c'est-à-dire nord-sud. Elle m'a dit : « Eh bien, si vous allez à Bénarès, allez voir MâAnandamayî ». Je lui ai répondu : « Qui est-ce ? » A ce moment là j'étais un peu... excusez-moi, ce n'est pas que je n'aime pas les femmes, mais je pensais qu'une femme gourou n'était pas ce qu'il me fallait (Rires). Moi, mon idée du gourou, c'était un vieillard avec une grande barbe blanche ! Alors, j'ai tiqué un peu. J'ai tout de même noté ça sur mes tablettes. Et puis je lui ai dit : « Mais elle doit être âgée, elle doit être vieille, et puis un peu – vous savez, comme la ‘Mère’ à Pondichéry, un peu... » « Non, elle est jeune, elle est même belle ! »
(Rires)
Alors, un peu dépité, j'ai ajouté : « Oui, mais elle ne doit avoir que des femmes autour d'elle ! » « Non, non, non, il y a même plus d'hommes que de femmes ! » (Rires) Alors, j'y suis allé, mais sans aucune idée particulière. Seulement, quand je suis arrivé à Bénarès, je n'avais pas l'intention de rester dans l'ashram. J'avais l'intention de la voir et de m'en aller. Mais quand je suis arrivé, elle sortait justement de la pièce et elle me regardait. Nous avons échangé quelques mots, et j'ai trouvé quelque chose de drôle dans cette situation là (Il rit). J’ai dit soudain : « Je reste encore un petit peu! » Puis, je suis resté un petit peu. Il y avait beaucoup de kirtans, des chants religieux qui m'ont vraiment impressionné. Et puis après je suis retourné à l'hôtel, le meilleur hôtel de Bénarès à l'époque. Finalement, une fois dans l'hôtel, il y a eu en moi une explosion, quelque chose d'extraordinaire, c'était inimaginable, c'était un bonheur surhumain que je n'avais jamais ressenti, un bonheur surhumain, et puis la conviction absolue que le maître que j’étais venu chercher, c'était cette femme-là. Une conviction absolue. Je ne connaissais encore rien d'elle. Le lendemain matin, je suis revenu, et je lui ai demandé : « Mâ, est-ce que je peux rester dans votre ashram ? » Elle a répondu « Oui » Et depuis, je suis là (Rires), c'est tout simple ! Alors, petit à petit, j'ai découvert sa grandeur, compris que c'était une femme d’une sagesse extraordinaire, vraiment extraordinaire ! Au début, je voyageais avec elle constamment. Dans son compartiment, elle me gardait auprès d’elle. Elle voyageait énormément. Parfois, nous étions 24 heures ensemble. C’est là qu’on peut juger quelqu'un comme ça, car plus je la rencontrais, plus je découvrais sa grandeur, c'était ‘un sage’ très extraordinaire. Voilà. Je ne l'ai pas quittée depuis.
…A suivre…
(Nathalie Anthony est, depuis 1989, l’élève de Sri O.P. Tiwari, secrétaire général de l’institut Kaivalyaldhama en Inde. Elle dirige l’école de yoga YOGADHAMA www.yogadhama.com )
Note : La vie et les expériences de Swami Vijayânanda ont été transcrites en détails dans le livre ‘Un Français dans l’Himalaya’ disponible au complet sur www.anandamayi.org et publié en italien en 2008 par MC Editrice à Milan, www.mceditrice.it. Elles sont racontées par lui-même dans le très beau DVD de Olivier et Luc Maréchaux ‘VIJAYANANDA-Un chemin de sagesse’, l’occasion d’un émouvant cadeau de Noël ou de Nouvel An (luc.marechaux@free.fr -00 33-06 83 09 01 39 ou 08 73 70 67 42) - 22 € + 2€ de frais de port. Adressez-vous à lui directement.
Nouvelles
Quelques annonces de livres :
- Le livre de Patrick Mandala ‘Retrouver la joie’ aux Editions du Relié, dont nous avons déjà parlé dans les deux précédents exemplaires du JAY MA en donnant des extraits, que nous renouvellerons dans les prochaines éditions.
- Un livre écrit par Bhaiji en bengali ‘Mother Reveals Herself’ (Mayer Katha) qui est l’unique traduction en anglais des notes prises par Bhaiji (Jyotish Chandra Roy) retraçant les paroles de Shree Shree Ma et parlant des différents aspects de sa vie, tout en couvrant une période de 1896 à 1932 (son enfance, sa Divine Révélation et son enseignement de la sâdhanâ). Cette version de 351 pages comprend 22 photographies, des plans et explications pour ses fervents qui ne sont pas suffisamment au courant de la culture du Bengale d’il y a 100 ans. Son coût est de 16,50 € (15 seulement pour une commande de 5 livres) – Il faut contacter Patunda à Kankhal matrilila@gmail.com pour de plus amples détails concernant les envois. Pour plus de facilité pour les paiements à partir de France, on peut aussi passer par Marie-France Martin qui habite à Kankhal près de l’ashram et lui faire un virement sur son compte français. marie_france_m@yahoo.fr – Portable : 00 91- 99 03 87 75 54
- Un recueil de Geneviève Koevoets (Mahâjyoti) ‘Voyage intérieur aux sources de la joie’. Souvenirs de l’Inde, en hommage à Mâ Anandamayî, et à Swami Vijayânanda. Recueil d’amour, de poésies, reportages, témoignages, photos et portraits, créés dans la profondeur du cœur, mais aussi dans l’humour et la joie, faisant suite aux voyages de Mahâjyoti en Inde en tant que fidèle collaboratrice et assistante bénévole de Jacques Vigne (Vigyânânand), et fidèle fervente de Mâ Anandamayî et de Swami Vijayânanda qui lui a donné son nom initiatique de ‘Mahâjyoti’…Elle est en quête d’un éditeur, mais vous pouvez lui demander directement le texte, contre 5 Euros de participation symbolique pour l’envoi par email- koevoetsg@wanadoo.fr - Jacques Vigne en a fait la préface.
- Une retraite dans la lignée de Swami Vijayânanda est organisée avec Vigyânânand (Jacques Vigne) du 6 au 16 août à Kankhal, avec ensuite une visite de Rishikesh et Dehra-Dun en compagnie de Jacques, et possibilité de prolongation d’une semaine à Bénarès et Bodhgaya avec l’accompagnement de Dinesh Sharma. Renseignements sur www.jacquesvigne.fr.st –Organisation Carole Dalmas : terreduyoga@vtxnet.ch – 0041-921 26 65 ou aussi infos par téléphone auprès de Françoise Estèves au 04 27 11 00 29 (en soirée ou le mercredi de préférence).
Renouvellement des abonnements
au ‘JAY MA’ pour deux ans
100ème Numéro
Les abonnements en cours s’arrêteront en Mars 2011, date où le 100ème numéro du ‘JAY MA’ inaugurera le cycle des nouveaux abonnements pour deux ans, qui iront de Mars 2011 à Mars 2013, toujours pour le même prix de 1 Euro par exemplaire trimestriel, soit 8 Euros pour les deux ans. Pour les infos, l’édition et la marche à suivre des envois, contactez en premier lieu Mahâjyoti qui s’en occupe bénévolement : koevoetsg@wanadoo.fr, et pour les paiements, envoyez un chèque de 8 Euros au nom de Jacques Vigne à : José Sanchez Gonzalez : nagajo3@yahoo.fr – 10 rue Tibère – 84110 Vaison-La-Romaine. C’est une aide qui va à Panuda à Bénarès, pour soutenir les éditions indiennes de ‘Amrita Varta’. (Panuda sert Mâ depuis plus d’un demi siècle et dirige son hôpital).
Table des matières
Paroles de Mâ
Mâ, un Etre incomparable- Extrait de Smaranika
Méditation sur l’Enseignement de Mâ par Edith Boutherin
Le son de la vie ‘Silence’ par Jacqueline Pleyers
Poème ‘Ode au Silence’ par Geneviève (Mahâjyoti)
En Association avec Sri Sri Mâ Anandamayî
L’Amour est sans cause par Monique Manfrini
De Yogî Bhajan
Le bonheur en arc-en-ciel par Lama Guendune Rinpoché
Rencontre avec Vijayânanda-Décembre 1998 par Nathalie Anthony
Nouvelles
Renouvellement des abonnements
Table des matières