Extrait
chapitre
numéro
16

JayMâ-n°65

Cette brochure représente un lien d'amour avec l'Inde, avec Mâ, avec les Swamis, les lectures, les voyages...

Jay Mâ n°65

(2002)

Paroles de Ma

Quand un travail impersonnel  est exécuté et regardé par un spectateur, une joie profonde surgit de l'intérieur. Ce corps vous parle aussi d'un autre aspect - pouvez-vous deviner ce que c'est ? De même que le Bien-aimé est le Soi, ainsi la destruction est aussi Lui – de même aussi que  ce qui est détruit. Il en est ainsi là où le Soi est et rien d'autre que le Soi. Si vous êtes si complètement concentré dans une direction donnée que vous ne pouvez vous empêcher d'agir dans ce sens, une action erronée devient impossible.

Combien d'étudiants vont à l'université, mais combien peu parmi eux sont les premiers, bien qu'ils soient tous enseignés  par les mêmes professeurs? Personne ne peut prédire à quel moment particulier les circonstances vont s'enchaîner pour faire survenir le Grand Moment pour chacun. Il peut y avoir un échec pour commencer, mais ce qui compte, c'est le succès final. Un aspirant ne peut être jugé par des résultats préliminaires. Dans le domaine spirituel, le succès final signifie qu'il y a eu un succès déjà dès le début.

Toute chose est infinie - infini et fini sont en fait la même chose; dans une guirlande le fil est un, mais il y a des vides entre les fleurs. Ce sont ces vides qui causent le manque et le chagrin. Les remplir,  c'est être libre du manque

Une dévotion complètement concentrée engendre une pensée profonde, qui s'exprime dans l'action. Le Seigneur descend avec sa lumière sur le fidèle. Son pouvoir s'éveille en lui et en conséquence, une recherche intérieure profonde s'épanouit.

Tant que vous n'êtes pas finalement établi dans cette connaissance Suprême, vous demeurez tous dans le royaume des vagues et des sons. Il y a des sons qui font en sorte que le mental se tourne vers l'extérieur, et d'autres qui l'attirent vers à l'intérieur. Mais ceux qui tendent vers l'extérieur sont aussi reliés à ceux qui l'amènent à l'intérieur.

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Entretiens avec Swami Vijayananda

- Quelle est notre vraie nature ?

- Au fond de notre cœur notre vraie nature est perfection, pour la retrouver il faut enlever "l'écorce",   les voiles qui la cachent du fait que nous vivons dans la forme, dans la dualité. Les voiles sont faits de nos émotions négatives, de nos peurs de nos désirs etc....

C'est comme un bol en or qui est resté longtemps dans la terre il faut enlever la saleté, mais l'or lui-même ne s'altère pas.

- Quelle partie de nous se réincarne ?

- C'est le corps subtil qui s’en va et qui ensuite se réincarne. Il s'agit d'un agglomérat de désirs. Au moment de la mort c'est notre désir le plus puissant qui s'élèvent et qui détermine la prochaine réincarnation. D'où l'utilité d'avoir des pensées pures, de maîtriser le mental, et au moment de la mort des rituels comme l'extrême-onction ou d'un autre accompagnement spirituel puisque ainsi le mourant pense à Dieu au moment de quitter son corps.

- Comment fonctionne la prière ?

-  ce qui compte, c'est l'attitude mentale. Si on appelle sincèrement, la réponse vient forcément. De même pour la méditation, elle ne vaut rien en l'absence de compassion, d'amour dans la vie quotidienne. Méditer est seulement un moyen vers la maîtrise du mental.

-  qu'elle et la différence entre amour mystique et amour humain ?

- l'amour humain a forcément son ombre, l'hostilité, puisqu'il se situe dans la dualité. Donc il reste limité et personnel, attaché à la forme. L'amour mystique (pour le Gourou, le divin) est pur, tend vers l'union mystique.

Pour rendre l'amour humain plus pur, on peut s'efforcer de voir le divin en l'autre. De toute manière il vaut mieux de l'amour "n'importe quoi" que pas d'amour du tout. Puis, quand l'amour divin se développe, le besoin d'amour humain  tombe spontanément, étant tellement plus pur plus fort. Ne pas forcer, cela vient quand c'est mûr

-  pourquoi nous attachons-nous au corps ?

-  on croit y trouver le bonheur, à travers les plaisirs comme le sexe, et la nourriture etc. En réalité ces plaisirs sont des réflexions déformées de la joie absolue qui est en nous, qui est notre nature. Tout bonheur recherché à l'extérieur déçoit, car il n'est qu'une réflexion déformée du vrai bonheur qui est en nous. Il s'agit d'en prendre conscience et de lâcher petit à petit les habitudes qui datent souvent d'innombrables vies : avec patience, tolérance, vigilance et persévérance !-

- est-ce difficile d'être un disciple ?

-  très difficile. Un vrai disciple se dédie totalement. Il y a beaucoup plus de gourous que de vrais disciples.

-  comment maintenir une orientation spirituelle dans la vie quotidienne ?

-  par le karma yoga. Il s'agit de ne donner aucune importance au succès ou échecs, et se libérer de la croyance que "c'est moi qui agis"; en gardant le mental indifférent aux résultats, on agit en prenant conscience de celui qui fait "ce n'est pas moi qui tire les fruits de mon action", qu'on est juste l'instrument du divin. On agit de manière parfaite pour la joie de l'action parfaite, peu importe ce qui en résulte. On peut aussi se souvenir  de ces dictons pleins de bon sens :

« tout ce que Dieu fait est pour le mieux. »

«  fais ce que dois, advienne que pourra. »

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Éditorial

Au moment où ce Jay Ma s'achève, nous sommes le 18 septembre c'est encore l'été, et nous pouvons donc encore parler de « l'envoi du numéro d'été ». Pour revenir à notre rythme régulier après le retour de Jacques Vigne en Inde, nous ferons un numéro double que nous enverrons en fin novembre. L'équipe de Jay Ma bénéficie maintenant d'un meilleur équipement, avec un ordinateur portable et un logiciel de dictée efficace. Nous espérons ainsi pouvoir améliorer la qualité du bulletin.

  Dès le début de ce Jay Ma, il nous faut annoncer la nouvelle du décès de Swami Swarupananda, le secrétaire général de la Sangha de Ma, âgé de 82 ans. Elle est survenue à l'hôpital,  à Delhi, le samedi quinze septembre. Nous pouvant d'emblée remarquer qu'il est étonnant que ce décès soit survenu exactement vingt ans après la mort de Ma , si l'on suit le calendrier lunaire. L'équipe de Jay Ma était présente lors de son immersion dans le Gange, et nous évoquons cet événement, ainsi que la vie de Swamiji auprès de Ma, dans un des articles de ce numéro.

Swami Nirgounananda est venu en France et il a passé cinq jours à Epernon près de Paris en fin août dans une retraite organisée par Claude Portal. Auparavant, il avait passé cinq autres jours avec Terre du Ciel à Chardenoux dans la Bresse. Ensuite et il s'est rendu chez Lama Rigdzin,  dans les montagnes suisses au-dessus d'un lac, pour une retraite avec un groupe principalement bouddhiste, mais aussi intéressé par l'enseignement de Ma. Il a continuésa tournée par le domaine des Courmettes, au dessus de Nice. C'est là que Ma Amritanandamayi était venue lors de ses premiers séjours en France.

Un groupe de trente-quatre français est venu pour et une retraite dans les ashrams de Ma. Ils ont été heureux de leur rencontre avec Swami Nirgounananda à Dhaulchina et Patal Dévi, ainsi que de celle de Swami Vijayananda à Kankhal pendant une semaine. Le groupe a pu aussi avoir une rencontre avec Swami Jnanananda, un yogui suisse venu en Inde il y a cinquante ans et suivant la lignée de Yogananda Paramahansa, et se rendre chez Chandra Swami dans son ashram des bords de Yamouna.

La santé de Swami Chidananda est mauvaise, il a maintenant plus de quatre-vingt-cinq ans. Comme Durga Pouja approche, nous traduisons en français une partie d'une série de causeries qu'il avait faites il y a déjà un certain temps pendant cette Pouja, qu'on appelle  Nava ratra, les neuf nuits de la déesse. Nous avons choisi la première partie du passage sur Sarasvati, la déesse de la connaissance et de la pureté représentée en un blanc éclatant et qui peut évoquer Ma.

Nous sommes heureux de continuer à traduire le premier livre de souvenirs des fidèles de Ma. Il contient des perles. Publié à Calcutta en 1946, il a été depuis presque oublié, puisque jamais réédité. Swami Nirgounananda en a retrouvé un exemplaire par hasard en rangeant la bibliothèque de l’ashram de Patal Dévi près d’Almora.

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In memoriam

Swami Svarupananda

Swami Svarupananda a quitté son corps le samedi 15 septembre à 21 heures. Il est étonnant de constater  que l'on venait de célébrer le 20e anniversaire de la date lunaire à laquelle Ma a  quitté son corps à Dehra-Dun en 1982. Si l’on considère les tithis, les dates lunaires, il est étonnant de voir que Ma, Didi, Atmananda (la disciple autrichienne de Ma qui a encouragé le début de cette revue Jay Ma il y a dix-sept ans) ont quitté leur corps à pratiquement la même date à une journée près.

Swami Svarupananda avait rencontré Ma vers 1947. Ils étaient venus se promener à Bénarès à partir de Calcutta avec son ami Swami Prakashananda; à l'époque ce dernier était avec son père qui était un brahmine tandis que Swami Svarupananda aidait  son père qui lui, était artisan- joaillier. En se promenant au pied du ghat de Ma, ils ont entendu de la musique. C'était l'époque du Savitri Mahayajna, Ma était en train de se promener sur la terrasse de l'ashram. Ils ont été très impressionnés par sa démarche noble et le rayonnement de félicité qui émanaient de son visage. Ils sont revenus les jours suivant, toujours le soir, pour admirer Ma en train de se promener sur la terrasse. Ils ont demandé l'autorisation de rester dans son ashram. Ils ne sont pas revenus chez eux, leur mères respectives avaient déjà quitté ce monde, et ont commencé directement la vie de brahmachari.

Swami Svarupananda  a étudié ensuite à Uttarkashi dans l'Himalaya sur les bords du Gange sous la direction de Devi Giri Maharaj, il s'est particulièrement consacré à l'étude du Yoga Vashista. Pendant cette période qui a duré peut-être deux ans, il a suivi avec Prakashananda à l’instigation de Mâla vie traditionnelle qui associe le brahmacharya au bhikshcharya, l’étude à la mendicité, les étudiants allant chercher la nourriture à l’extérieur pour eux-mêmes et leur gourou. Il est passé à Almora et dans bien d’autres ashrams de Ma, il a, pris le sannyas de Didima, la mère de Ma, comme l'ont fait Swami Prakashananda, Keshavananda et Chetanyananda. Celui-ci est  toujours en vie à l'ashram de Delhi.

Sa pratique était beaucoup le karma yoga. C'était un grand constructeur il a participé à l’édification de l'ashram de Vrindavan, la maison de Ma à l’ashram de Delhi, ls bâtiments de Kalyanvan à Dehra-Dun et à Kankhal à la construction de deux des trois hôtelleries et du temple du samadhi  qui abrite le tombeau de Ma ; tout à fait à la fin sa vie il a réussi à achever un projet qui lui était cher, le musée de Ma qui a été inauguré en novembre 2001. Au moment de la mort de Ma,  il était assistant de Swami Paramananda qui a survécu à Ma de deux ans. En 1984, il a pris sa succession comme secrétaire général de la Sangha de Ma, poste qu'il a occupé jusqu'à la fin, donc pendant dix-huit ans.

                                                                                               

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Maroni, fille adoptive de Ma

Maroni était en fait la petite-nièce de Bholanath ; elle a eu l'expérience unique d'avoir été adoptée par Baba Bholonath et donc indirectement par Ma Anandamayi. Son histoire m'a été racontée par son petit frère Dasuda. Il est encore en vie à Kankhal et participe activement aux cérémonies en jouant le mridang (tambour horizontal).  Maroni est née en 1924.elle est décédée en 1997 à l'ashram de Kankhal. Tous ses grands frères et grandes  soeurs étaient décédés, ce qui fait que quand elle avait six mois, et que Bholonath et Ma Anandamayi sont venus la visiter dans son village de Dokrachi, dans le district de Vikrampur près de Dhaka, sa grand-mère paternelle,  qui se trouvait être la sœur aînée de Bholonath la lui a confié en espérant qu’ainsi elle échapperait à la mort. Le nom même "Maroni" signifie "celle qui échappe à la mort". Son nom original était  Nirupa Ma. Ce n'est pas Ma elle-même qui s'est occupée directement de soigner  le nourrisson, mais plutôt la petite sœur de Bholonath, Motari Pishi Ma (Pishi signifie en bengali "petite soeur"). Entre l'âge de six  et celui de dix ans, Maroni étaient très souvent avec Bholonath et Ma. À l'âge de dix ans elle a reçu, à l'instigation de Ma, l'initiation des brahmines, la jenoua, cordelette sacrée qui en général n'est donnée qu'aux garçons; le même jour,   elle a été mariée à Rameshwar Banerjee, le fils de Koumalda Brahmacharii,  qui étaient le poujari du temple d'Annapourna  à Dhaka. À partir de ce moment-là, elle a mené la vie de famille jusqu'au décès de son mari, en 1964. Elle a eu deux enfants, un garçon une fille, qui chacun ont eu également un fils et une fille. Une fois veuve, elle est venue s'installer auprès de Ma, a été responsable du temple de Shiva, dans l'ancien ashram de Kankhal. Elle était une excellente chanteuse, et connaissez très bien le recueil de  kirtans en bengali de Bhaïji, Shri Charane ("aux pieds", sous-entendu de la Mère divine. Lorsqu'elle était à la maison, elle faisait déjà le sacrifice au feu quotidien avec son mari. Elle avait des habitudes de vie austère: quand elle était dans l'ashram et qu'elle recevait de la nourriture,  elle  mélangeait tous les différents plats dans le même bol et avalait tout ensemble pour se défaire de l'idée de bon ou de mauvais goût. Elle était très aimée des gens à la fois de ceux importants et des humbles et elle était égale avec chacun. Bien qu'elle eût facilement pu se pousser en avant dans l'ashram, elle est restée la discrétion même. Elle avait une grande affection pour Vijayananda qu'elle ne manquait pas de venir saluer tous les soirs après la fin de la  pouja, lorsque celui-ci étaient assis sur le banc de pierre en face du samadhi.

Jacques Vigne

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Quelques pages du retour de Ma du Kailash.

Ma revenait du Kailash pendant la mousson de 1937, non sans difficulté quand il s’agissait de traverser les rivières en crue; elle a retrouvé une sannyasinî du nom de Rouma Dévi qu’elle avait rencontré à l’aller.

Samedi 27 juillet.  

Après avoir quitté les bords du Kali Gangâ, 6ou7 km avant notre destination, Rouma Dévi est arrivée et s'est incliné au pied de Ma en disant, "Ma,  je suis restée assis ici en attendant ton darshan  depuis trois ou quatre jours sans retourner à mon ashram." Avant le coucher de soleil nous arrivâmes à Sasa. Rouma Devi nous accompagnait. Elle avait arrangé une maison dans laquelle  nous pouvions demeurer, elle y avait déjà installé des tapis pour nous. Aussitôt que nous sommes arrivés elle alla visiter les maisons des familles autour et nous a apporté de la farine, du ghî, des pommes de terre et du lait.

Le service est la devise de sa vie. Nous étions surpris de voir un tel esprit de service chez une sannyasinî aussi âgé. Elle dit à Ma, "Ma, je comptais les journées en vous attendant, errant de-ci de-là pendant ces trois derniers jours. Aujourd'hui je me suis assise sur une pierre - j'avais peur que vous passiez et que je vous manque... Beaucoup de gens sont venus à l'ashram et il y a du pain sur la planche. Mais je n'y suis pas retourné car je vous attendais. Cela fait sept jours que je suis venu ici d'Almora." Elle cueillit des fleurs sur le flanc de la montagne et les offrit à Ma en faisant pranam. Nous observions la dévotion de cette dame âgée, enchantés. Elle n'avait rencontré Ma que pour quelques heures. Le soir nous avons mangé le repas préparé par Rouma Dévi et nous nous sommes allés nous reposer.

En soirée, la maison était pleine de familles qui étaient venues pour voir Ma. Elle souffrait de l'estomac, elle mangea très peu dans l'après-midi et elle refusa même de manger le soir. Comme Jyotish Dada (Bhaïji) avait de la fièvre nous étions tous soucieux, sinon nous n'avions pas d'autre problème. Le lendemain nous devions quitter pour Khela après le déjeuner. Nous devions partirs vers dix heures du matin et devions voyager pendant douze ou quinze kilomètres  en passant par Sirka sur la route. Nous avons aussi dormi très tard.

Dimanche 28 juillet.
Jyotish Dada était malade. Nous nous mîmes en route après le repas. Khéla est à 10 km. Les   porteurs  devaient nous accompagner  jusqu'à ce que nous arrivions là-bas et ensuite devaient nous quitter.

Rouma  Dévi vint avec nous. Elle dit qu'elle voulait rester avec Ma et qu'elle ne retournerait plus à son ashram. Elle déclara, "j'avais décidé que le vœu de service était le plus grand dans la vie. Et maintenant que je suis vieille, je trouve qu'il n'y a pas de fin au travail. Je ne l'aime plus ; je souhaite vivre avec Ma et faire  ma sadhana." Disant cela, elle nous accompagna.

Nous avons trouvé des roses et des fleurs de champak épanouies alentour. Dasou Dada cueillit les fleurs et les offrit aux pieds de Ma. Nous découvrions des fleurs indiennes après si longtemps! Depuis le matin les villageois venaient pour le darshan de Ma. Certains apportaient du lait de la maison produit par les vaches qu'ils avaient eux-mêmes élevées, certains couvraient le lit de Ma avec des fleurs. Quelques dames avaient apporté des fleurs et des bonbons pour elle ; par la suite je les ai distribués à tous ceux qui étaient présents.

Une femme commença à questionner Ma sur des questions religieuses et demanda à Ma des conseils pour progresser dans sa propre sadhana. Certaines personnes marchèrent aux côtés du dandi de Ma (chaise à porteurs) pendant toute une distance. L'ashram  Sharada de Rouma Dévi est à 3 km d'ici à peu près. Beaucoup de villageois  tiennent Rouma Dévi en grande estime. Le directeur de la poste de Garbiyan avait écrit au directeur de la poste de Khela pour organiser le séjour de Ma là-bas.

Mercredi 31 juillet

Le docteur est passé ce matin. Et la fièvre étant tombé à 38°, Jotish Dada semble être un peu mieux. Nous avons décidé de rester aujourd'hui. Après le déjeuner tous se sont allongés pour se reposer. Je me suis assis dans la véranda ouverte et j'ai commencé à écrire. J'ai eu très peu de temps libre, j’ai écrit brièvement, en fait j'ai été à peine capable de coucher les événements sur le papier dans leur enchaînement. Ruma Dévi, Parvati Dévi et les autres sont toutes dans notre groupe. Dans l'après-midi nous avons appris qu'une pluie de la nuit dernière avait emporté le pont et  c'est pourquoi nous ne pouvions nous en aller demain. Le pont devait être réparé demain afin que nous puissions quitter le jour d'après. Il y a peu de choses sur lesquelles écrire aujourd'hui. Quelques missionnaires sont venus d’une institution avec des fleurs et des fruits pour avoir le darshan de Ma.

Mardi premier août

Nous avons dû passer la journée ici et il se peut que nous nous en allions demain. Au crépuscule il se mit à pleuvoir des cordes. Le pont sera probablement réparé bientôt, mais nous ne savons pas comment nous allons traverser la rivière.

Vendredi 2 août

Nous n'avons pas  pu partir aujourd'hui. Les habitants des montagnes se tiennent à une corde et traversent la rivière tandis que la corde est tirée par des gens sur la rive opposée. C'est le système actuel pour aller et venir. Néanmoins, comme il était impossible pour Jyotish Dada d'être tiré   ainsi à travers la rivière, nous avons décidé de ne pas partir aujourd'hui. Il pleuvait et il semblait que nous étions coincés dans notre  voyage de retour vers Dharchoula. Il paraissait ne pas avoir d'autres solutions. Aujourd'hui  nous avons passé la journée de la même manière.

Samedi 3 août

Nous avons fini notre repas de bonheur avec l’intention de partir, mais après une discussion notre départ a été finalement retardé pour le matin suivant. Nous espérons atteindre Bayoukot d'ici demain soir. Le retard dans notre voyage était dû au fait d'avoir à traverser la rivière en tirant les cordes ce qui en soi-même devait faire perdre deux ou trois heures au moins. L’état de Jyotish Dada demeurait identique à lui-même. Swamiji souffrait aussi d'un refroidissement. En continuant notre arrêt ici nous serons incapables de fournir le régime approprié pour les malades car nous n'avons que peu de choses ici. Nous étions tous inquiets. Après beaucoup de discussions détaillées nous avons été forcés de rester encore aujourd'hui. Les porteurs ne voulaient pas attendre plus longtemps et ils étaient très agités. Il était difficile de les faire revenir à la paix - certains d'entre eux se mirent  franchement en colère et nous quittèrent. Nous espérions seulement que nous pourrions trouver d'autres porteurs ici. Le gardien du refuge nous a assuré qu'il serait en mesure de nous en procurer.

Dimanche 4 août

Ce matin nous avons décidé de voyager aussi loin que nous le pouvions. Nous avions à traverser le Kali Gangâ après une distance d'environ 7 km. La route et était bonne et nous avons atteint les bords de la rivière en peu de temps. Après beaucoup de ruminations nous avons traversé la rivière en utilisant les cordes: ceci implique le fait de s'asseoir sur des sièges petits et rectangulaires faits de bois et de bambou. Ils sont suspendus à une corde très épaisse qui traverse la rivière. Des gens debout de l'autre côté tirent la corde et ainsi amènent les passagers à travers la rivière.

La rivière n'était ni très profonde ni très large, mais le courant étaient très fort. Personne ne pouvait se tenir debout dans cette rivière qui s'écoulait très vite. Nous avons traversé le cours d’eau de cette façon nouvelle. À distance, il semblait que les gens des montagnes traversaient le cours d'eau suspendus aux cordes et ceci nous avez fait craindre cette expérience. Nous nous étions arrêtés aussi longtemps à Dharchoula à cause de la peur d'avoir à traverser la rivière de cette façon. Au début nous avions décidé que nos quarante porteurs pourraient faire la queue en un endroit où la rivière et ne coulait pas trop rapidement et parviendraient à nous prendre avec eux à travers la rivière sur nos dandis. Mais quand nous avons atteint les bords de la rivière et avons évalué la situation, nous avons décidé de la traverser  en utilisant les cordes. Il semble que le niveau de la rizière décroît quand la mousson s'éloigne.

Nous avons atteint Balouyakot le soir. Nous avions apporté des tentes de Dharchoula  et le camp a été établi dans un endroit convenable. Nous avons allumé  un feu sur les pierres et nous avons cuisiné. Nous étions assis sous les cieux et mangions. Jyotish Dada n'avait pas de fièvre depuis hier et sembler un petit peu mieux. Il y avait une forêt dense de l'autre côté et nous pouvions aussi entendre le grondement du Kali Gangâ clairement; c'est ainsi que nous avons passé une nuit de plus.

                                   

Gurupriya Devi : Sri Sri Ma Anandamayi volumeV, p.71, 72, 75, 76.

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Un asthme guéri en présence de Ma

Arun Prakash Banerjee

En 1942, Ma passa une partie de l'été à Bhimtal et j'ai eu le privilège de rester avec elle. On demanda répétitivement à Ma de visiter des fidèles qui habitaient dans le voisinage et avaient un désir intense de la voir. Elle devait revenir aux bout de trois ou quatre jours mais en fait, elle resta là-bas pendant huit ou dix jours. Nous étions quatre ou cinq à rester à Bhimtal. Soudainement le climat changea ; il y avait des averses et le temps se refroidit. Avec Ma partie, et n'y avait plus de chaleur laissée dans nos cœurs. Mon vieux  problème, l'asthme, est réapparu. J'avais beaucoup de difficultés à respirer durant la nuit.

Une toux incessante me força à rester assis. Je pensais à Ma. Quand reviendrait-elle?  Juste avant de partir, elle m'avait dit, "Baba, (fils), reste ici comme un bon garçon." Je n'avais pas été un bon garçon, et donc j'ai été visité par cette maladie. Combien de temps pourrais-je attendre sans traitement? Je désirais aller chez un docteur à Lucknow - bien sûr avec la permission de Ma. Mais elle ne revenait pas.

Enfin elle rentra un soir. Une personne qui l'avait accompagnée vint en courant à ma chambre, très agité "Dada, (frère), comment es-tu ? Ma s'en faisait beaucoup à ton sujet et voulait revenir. Pendant tous ces derniers jours, et  elle a dit répétitivement que tu n'étais pas bien. Est-ce que tu ne va pas bien ? Ma est arrivée. Bientôt tu te remettras".

Sans aucun doute,  j'ai été soulagé par son retour, mais je ne montrai pas ma satisfaction. À l'intérieur, j’étais frustré et malheureux. Si elle savait l’existence de ma maladie, pourquoi n'était-elle pas revenue plus tôt ?

La personne qui était venue me voir retourna chez Ma, sans doute pour l'informer à mon sujet. En revenant à sa chambre, elle passa devant ma porte et  regardant dans ma direction, elle dit, "Baba, tu es oppressé par ce problème ? Ne te fais pas de soucis. Tout va se remettre."

Ensuite, elle partit pour sa chambre. Ces propos ne me firent guère d’effets et je ne  trouvais pas de consolation. Maintenant je devais me décider pour retourner à Lucknow le matin suivant pour le traitement. Je ne me rendis pas chez Ma. Les  gens se rassemblaient dans sa chambre et je pouvais entendre leur rire heureux et leur joie. Peut-être racontait-elle quelques unes de ses expériences. Mais je n'étais pas d'humeur à écouter de telles histoires. La nuit approchait rapidement. Mon esprit oppressé à la pensée des problèmes et des ennuis qui allait m'arriver pendant la nuit. Tout le monde dans la maison était heureux excepté moi. Ce soir là, je ne me souviens pas si j’ai mangé ou non. Solitaire, tournant en rond dans ma tête, sans espoir, je sentais qu’en fait Ma était cruelle, très cruelle envers moi. J'ai essayé de me consoler avec la pensée que ce qui devait arriver  arrivait de toute façon, et que l'on ne pouvait pas l'en empêcher. Je réfléchissais amèrement, « qui sui-je pour Ma ? » ; de telles réflexions me tourmentaient et me rendaient encore plus misérable.

Il était minuit passé. Les paroxysmes de l’asthme, la difficultés à respirer et  l'épreuve de rester assis pour longtemps sans pratiquement aucune nourriture, était plus que je que ce que je pouvais endurer silencieusement ; je sortis de ma chambre et me dirigeais silencieusement, comme un voleur, chez Ma ; sa porte était ouverte. Une lampe brûlait à l'intérieur. Il n'était pas possible que Ma m'ait vu comme je m'étais arrêté juste derrière la porte. J'ai hésité avant d’entrer et pensais m'en aller, mais j'ai entendu la voix de Ma. "Viens". Mon fardeau s’en est déjà trouvé soulagé considérablement. Je rentrai. Elle dit de nouveau, "Baba, tu souffres beaucoup. Est-ce que c'est vrai ?" "Oui, Ma, je suis incapable de m'allonger et de dormir", et je répondis, "mais ce n'est pas possible. Je n'ai pas eu de sommeil pour plusieurs nuits  et je ne plus le supporter plus longtemps." Ma dit, après un léger arrêt, "est-ce que tu gardes de la lampe allumée dans ta chambre ?" "non" répliquai-je.

Elle demanda. "Est-ce que tu laisses les portes et les fenêtres ouvertes ?" " je garde ma fenêtre ouverte pour la ventilation ", répondis-je.

"est-ce que tu utilises une couverture ou un ou quelque chose de plus épais?"  me demanda-elle ensuite.

Je dis, "une couverture".

"C'est bien". Elle fut silencieuse pour quelque temps. J'attendis aussi. Ensuite elle dit, "est-ce que tu feras une chose ?"

"Oui, Ma, « qu'est-ce que c'est ? » répliquai-je ; elle dit,  " ferme la porte et la fenêtre comme d'habitude et va ensuite au lit. Avant de t’allonger, prends la résolution claire que tu vas t'endormir. Et ensuite allonge-toi pour te reposer. Est-ce que tu vas faire cela ?" j'avais les yeux fixés sur le mur, avec l'esprit vide, et je dis, "j'ai fait tout cela bien des fois, mais sans résultat."

Elle dit avec une certaine chaleur, "fais-le une fois de plus maintenant comme je t'ai dit et ne te fais pas de soucis."

Je ne savais pas quoi dire. Je suis resté silencieux, et ensuite, lentement,  j'ai quitté la chambre. Je me souvenais de son conseil, "ne te fais pas de soucis", mais mon esprit a été occupé par ces pensées : « comment cela va être possible ? Si j’aime Ma, cela peut être possible. Si je fixe mon attention sur elle, cela peut être facile. L'amour seul peut calmer tous les problèmes mentaux. Est-ce que j’aime Ma ? Mais est-ce qu’elle n’aime pas les autres comme elle m’aime moi ? Et est-ce qu’elle ne s’aime pas elle-même ? » Des pensées comme cela venaient dans mon esprit en pagaille. J'allai dans ma chambre. Je fis comme elle m'avait ordonné, mais avant que je ne m’allonge sur mon lit, je m'assis pour quelques instants avec des mains jointes afin de dire mes prières, cependant, je ne pouvais prier. Tous mes sentiments refoulés  éclatèrent en  sanglots et je me mis à pleurer : j'avais besoin de repos. Est-ce que la Mère divine  pourra me prendre sur ses genoux et me donner ce dont j'avais besoin ?

Je m'allongeai sur mon lit. En une minute environ  mes yeux se fermèrent et je tombai endormi sans aucun effort de ma part. Le matin suivant, je me réveillai tard. Quand j'ai ouvert la porte de ma chambre, une gentille jeune fille qui était en visite auprès de Ma, elle n'est plus en vie actuellement, vint à moi et me dit, "Dada, est-ce que tu dormais ? Ma s'est informée à ton sujet plusieurs fois." J'ai eu honte de moi-même et allai droit chez elle.

Elle sourit et dit, "eh bien, Baba, est-ce que tu as bien dormi ?" Je dis, "moi, je n'ai jamais dormi  de ma vie avec autant de bonheur. Je sentais que je dormais sur les genoux de la Mère divine". Ma dit, « Oui, c’est sur les genoux de la mère divine que tout le monde dort. Elle est pleine d'amour. Est-ce que le sommeil n'est pas une manifestation de la mère ? »

Le même soir, je me suis joint au rassemblement joyeux dans la chambre de Ma et je plaisantais avec les gens, mais tout à coup je me suis souvenu que la nuit approchait et j'ai eu peur que mon problème ne revienne. Ma a pu lire mes pensées. Elle dit immédiatement, "Baba, fais exactement comme tu as fait la nuit dernière. Mais tu dois aller te coucher tôt ce soir. Il vaut mieux que tu ailles te reposer dès maintenant."

Je me suis prosterné devant Ma, priant intérieurement pour sa bénédiction et  je suis parti.  Cette nuit-là aussi, j'ai eu  un sommeil bien réparateur et tout était  presque revenu à la normale. La troisième nuit, de nouveau, les conseils de Ma portèrent leurs fruits et je n'avais plus  peur d’une rechute.

A cette période, je me rendis chez Ma quand elle était seule et lui dit, "Ma, il me semble que tout s'est remis. Je n’ai plus de problèmes, mais dites-moi, comment m’avez-vous guéri ? Vous ne m'avez donné aucun médicament. Vous ne m'avez pas touché. Quand vous me regardiez, je  pouvais à peine vous regarder en face, tellement j’étais rempli de problèmes et de soucis. Quand vous me parliez, je me tournais vers l'intérieur et ressentais que j'étais insupportable et indigne d'être votre enfant. Dites-moi, Ma, comment est-ce que vous m'avez guéri ? Dites-moi ce que je dois faire si la maladie revient."

Ma regarda vers moi et dit avec un grand intérêt, "pourquoi la maladie devrait  revenir ? Elle est déjà partie." J'ai dit, « dois-je comprendre par cela un que vous m'avez guéri ? » Ma releva la tête avec un sourire et dit, "Baba, tu dois réaliser que tu t'es guéri toi-même."

Pris de surprise, je m'exclamai, "quoi !" Ma répéta avec grande affection," c'est toi qui t’es soigné toi-même". Je ne pouvais pas comprendre ces paroles, mais il n'y avait pas doute à avoir à propos de son amour et de son affection. Je ne désirais rien de plus. Certains de mes amis parmi les plus sceptiques me demandèrent régulièrement, « est-ce que les attaques sont revenues ? » Je suis heureux de pouvoir répondre à eux tous par la négative.

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Dedans et Dehors,

Nous Le cherchons...

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Dieu vit en nous...

Cela est-il possible?

Comment pouvons nous Le

Contenir, en nos existences

Si  mesquines et  étriquées ?

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Le fini peut-il loger

L'Infini? Alors, Dieu est-il

Quelque part en nous?

A défaut, où est-IL?

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Dieu est-il dans la Création?

Mais, où est la Création?

Elle est partout

Puisque Dieu a créé tout

Ce que nous percevons alentour,

Y compris nous-mêmes.

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Ainsi, Dieu est en

Chaque créature

Et objet créé.

Mais, nous ne sommes

Pas conscients de Son

Omniprésence...

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Où est-Il ? Répète, entêté

Le tout petit, essayant

De comprendre

Le mystère voilé.

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Plus tard, nous renonçons

A questionner mais, en nous,

Le questionneur continue à chercher...

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Jusqu'à ce qu'un jour,

Nous nous éveillons,

Sachant que nous sommes

En Lui et que nous avons

Seulement besoin de

Réaliser la Vérité.

La vague, telle un poisson dans l'Océan !

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"Aham Brahmasmi", à jamais,

Commenceront à chanter

Nos cœurs, si pleins

De Joie et de Paix.

L' Amour Pur submergera

Nos Etres éveillés...

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Alors, nul ne parlera plus

De Dieu. Pourquoi parler

De nous-mêmes? Dieu,

Seul, est, l'homme rêve

Et son rêve est celui de Dieu.

Cela lui importe-t-il encore?

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LE SILENCE SEUL EST...

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Monique Manfrini, le 02.05.2002.

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Ce que tu vois, n'est pas

Et ce qui est, n'est pas visible...

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Demandez et il vous sera répondu,

Frappez à la porte et elle s'ouvrira!...

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Mais, quelles réponses avez-Vous

Apportées à mes questions, sans cesse

Répétées... Pourquoi cette porte

A laquelle je frappe, avec force

Et douleur, reste-t-elle fermée?

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Ô Homme, garde pour toi

Ta peine et tes doutes,

Car ce que tu vois, n'est pas

Et ce qui est, n'est pas visible!...

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Tu vis dans l'erreur et la méprise

Totales. Ton Etre véritable

Est voilé par ton ignorance.

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Un effort de plus... et le miroir

Qui te renvoie tes grimaces,

S'ouvrira sur ton vrai visage...

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Ne te désespère donc pas et

Continue d'explorer les terres

Intérieures cachées, profondément,

Avec constance et assiduité.

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Un jour, assurément, tu t'éveilleras

De ton long rêve-cauchemar

Et tu verras ce qui Est

Avec les yeux de ton cœur...

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Ô frère, ne te décourage pas!

La Vérité ne peut se révéler

Sans combat contre l'apparence

Trompeuse de la création,

En toi et hors de toi.

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Ne pleure plus, souris et crois

En ta Victoire. Mais, surtout,

Cherche et sois curieux de tout...

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Alors, un jour sans que tu t'y

Attendes, tout paraîtra clair

Et simple à ton cœur émerveillé.

Monique Manfrini          Le 26.03.2002.

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La création et la musique de la vîna de la mère

à propos de Sarasvati
par Swami Chidananda

Salutations et adoration à la Mère divine et qu'elle soit bénie. Elle est la source, celle qui soutient et le but ultime de toute la création. Salutations encore et encore à la Mère bénie dans son aspect qui donne la connaissance, à l'origine de tout le monde phénoménal aussi bien que la culmination et la conclusion de toute connaissance et de tout processus créatif. Puisse sa grâce demeurer sur nous aujourd'hui; nous venons avec nos cœurs pleins d'adoration, au Pouvoir suprême du Tout-puissant dans son aspect de Maha Sarasvati, la première manifestation de l'être transcendant pur, dans la forme de Shabda Brahman.

Maha Sarasvati est à la fois l'origine et la conclusion de tout le processus d'évolution de l'âme (jîva)). En tant que Brahma-Shakti, elle est le Grand Pouvoir et préside au début de la créativité. Elle préside au commencement de toute manifestation et de toute projection d'individualité (le nom et forme) à partir du cas du Para Tattva, le Suprême, c'est-à-dire, ce qui est sans nom, sans forme, au-delà de la portée du mental et des sens.

Et qu'en tant que telle, elle est à l'originel de tout le processus de vie, mais alors, tandis que le processus de vie s'écoule à partir de l'Akhanda Ekarasa  Chidananda (l'expérience indivisible et unique d'être-conscience-félicité) et s'implique progressivement en descendant dans une matérialité de plus en plus dense, elle devient liée aux innombrables millions d'individualité et apparaît dans le royaume de Maha Mâyâ, comme le jeu du monde illusoire, et elle recule à l'arrière plan et permet à la tâche de cette progression d'être accomplie par d'autres de ses aspects comme Vishnou Mâyâ ou la Durga divine. Mais alors, quand la grâce du Suprême fait commencer le retour de l'âme et se met à compléter le processus du cycle de l'évolution, une fois encore recommence son ascension en utilisant le chemin intérieur du Yoga. Le jîva rejette et se débarrasse des différentes couches de conscience grossière et monte dans des stades de pureté de plus en plus haut de sattva, de daivi-sampat, et il atteint le sommet de la spiritualité au plus haut de son ascension yoguique. C'est alors que la art d'un se manifeste au jîva en tant que Maha- Sarasvati, la lumière de pure connaissance,  et se révèle dans sa conscience comme la connaissance de l'Atma-  à la fois Atma et  Brahma jnana; elle complète donc le cercle de l'évolution et une fois encore vient s'immerger dans le Para Brahman. Ainsi, en tant que créativité, Ma Sarasvati est à l'origine de ce processus d'involution de ce qui n'a pas de nom ni de forme, le Para Brahman, le Un dans le multiple, elle est  l'ultime Jnana-dayini, manifestation de celle qui donne la connaissance pure. Nous avons en elle l'accomplissement de tout le jeu du monde, et c'est dans ses deux aspects que la Mère est adorée par le chercheur- par le sâdhaka et le yogi particulièrement. La mère est tout à fait signifiante est importante car c'est elle qui donne la sagesse suprême et la connaissance par laquelle on atteint kévalya moksha, la libération supérieure.

Théorie et pratique du yoga

La forme de la Mère, à notre avis exprime cette fonction suprême de Ma Sarasvati sous deux aspects. Elle a dans sa main la vîna, dont nous interpréterons la signification un peu plus loin, mais dans ses autres mains, nous trouvons le sphatika mâlâ, le rosaire de cristal d'une pureté immaculée, et le livre des Védas. Les deux objets qu'elle tient, c'est le livre et le rosaire, et ceci signifie pour nous que la mer contient en elle-même la connaissance entière du monde d'ici-bas (apara) aussi bien que celui du monde d'en-haut (para-tattva). Elle tient toutes les Védas dans ses mains, car elles incarnent la connaissance la plus pleine de toutes les choses créées ainsi que la connaissance la plus complète de la source ultime et de l'origine de toute la création, c'est-à-dire le Para Brahman,. Elle est la contrepartie dynamique de Brahma desquelles les Védas ont d'abord émané. Brahman est le père des Védas  (veda pita) est celui qui les a procurés (veda data).

La Mère est Sarasvati, elle n'est que la Shakti de Brahma, le Brahma a quatre faces, et de ce fait, elle est l'expression de la connaissance védique que Brahma représente, elle en est le dépositaire suprême, c'est ainsi qu'elle porte dans ses mains le livre des Védas, qui incarne la théorie de la connaissance de Brahman. Sur le chemin de la Réalisation, la pratique effective de cette connaissance védique des vérités qui viennent directement des livres comme aussi de celle  qui prend son origine sur les lèvres du Gourou-la théorie de cette connaissance ainsi obtenu doit être convertie, transformé en expérience à travers la pratique et la méditation. C'est cette pratique des vérités védiques sous forme de sadhana yoguique qu'on a représenté par le pur rosaire de cristal dans la main droite de la Mère. La signification du mala doit être rapprochée de la pratique du yoga. Ainsi Sarasvati incarne le pouvoir dans sa forme théorique de connaissance védique et aussi la puissance dynamique qui est exprimé à travers le processus pratique du yoga et de la sadhana spirituelle.

La Mère et la pureté absolue

On représente la Mère complètement immaculée dans ses vêtements et elle est aussi elle-même le plus beau des êtres, immaculé et sans tache. Sa blancheur est comparée à la blancheur immaculée du lys, et à celle de la Lune ainsi que des chaînes de montagnes éternellement vierges comme on les trouve dans les Himalayas. « Kundendu tusharahara dhavala » kunda signifie lys; indu la Lune. tusharahara signifie la chaîne de montagnes. Elle est blanche comme ces objets que nous connaissons dans le monde sont blancs et immaculés au plus haut point.  Tout ceci pour manifester le fait que la Mère est une masse d'Absolu shuddha-sattva, de pureté raffinée, parce qu'elle est la première émanation originale du Para-Brahman.

Nouvelle adresse pour les abonnements

Pour les nouveaux venus, noter la nouvelle adresse pour les abonnements.     Magali Combal

:

Ils peuvent régler leur abonnement  jusqu'en fin décembre 2004, Le montant de l'abonnement pour dix numéros étant de 20 €, mais pour l'ensemble des lecteurs, le renouvellement des abonnements se fera après le numéro double, numéros 66, automne-hiver 2002.

Nouvelles

Nous souhaitons bonne chance à Nadine et José Sanchez, qui viennent de quitter Paris et de s'installer à Vaisons-la-Romaine; ils se sont occupés de recueillir  fidèlement les abonnements de Ma, maintenant c'est Magali Combal qui les remplace.

- les réunions chez Claude Portal continuent le premier dimanche de chaque mois à Saint-Germain en-Laye téléphone : 01  34  51  74  41

- des retraites à l'ashram de Ma à Kankhal seront organisées en février, avec au début trois ou quatre jours à Bénarès. Devant le succès du projet - en fin août trente-huit personnes avaient déjà demandé à venir- nous avons décidé de dédoubler le groupe, avec un voyage dans la première moitié de février et un autre dans la seconde.  Comme pour le voyage d'août qui vient de se passer, Jacques Vigne qui l'a organisé considère cela comme une retraite dans les ashrams de Ma et s'occupe des gens bénévolement. Le prix du voyage est de 1450 euros.

- si les maoïstes arrêtent leurs troubles au Népal, nous ferons le pèlerinage au mont Kailash soit en juillet, soit en septembre 2003, avec comme organisateurs Jean-Luc et Chantale Diraison comme en août de cette année

- Il y a eu une émission à Europe 1, avec Marc Menant, en février 2002, sur le livre "Matri darshan" de Bhaïji. Il y avait à un auditoire de 1 million et demi de personnes.

- un week-end sur Ma Anandamayi s'est déroulé à Bruxelles en fin janvier,  organisée par Léonard Appel et Initiations.

- Yvon Achard et son groupe d'élèves du grenoblois ont un projet de construction à Kankhal pour ceux qui voudraient passer du temps auprès de l'ashram de Ma, en collaboration avec Jacques Vigne. Le système sera celui des ashrams, les donations donnent le droit d'occuper une chambre quand on vient, sinon d'autres hôtes peuvent l’occuper. La propriété sera laissée Dinesh Sharma, que ceux qui viennent à Kankhal connaissent depuis de nombreuses années. Il s'occupera de la construction et de la gestion  du nouveau centre. Cela permettra de loger les occidentaux qui veulent venir à Kankhal à plus long terme que dix jours qui est la limite officielle pour le Centre international. Pour des renseignements complémentaires, on peut écrire à Jacques Vigne à :    Shri Ma Anandamayi Ashram

Kankhal 249408 Hardwar Uttaranchal Inde

- Jacques Vigne part en retraite pour Dhaulchina, il redescendra à Kankhal entre le 15 et le 30 novembre.  

Table des matières

Paroles de Ma

Entretiens avec Vijayananda

In memoriam : Swami Swarupananda

Maroni, la fille adoptive de Bholanath

Quelques pages sur le retour de Ma du Mont Kailash Gurupriya Didi

Un asthme guéri en présence de Ma  Arun Banerjee

La création est la musique de la vîna de la Mère Swami Chidananda

Abonnements

Nouvelles

Table