Extrait
chapitre
numéro
60

JayMâ-n°113

Cette brochure représente un lien d'amour avec l'Inde, avec Mâ, avec les Swamis, les lectures, les voyages...

Jay Mâ n°113

(ETE 2014)

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Ma Anandamayi


Il y a eu 4 ans, ce dernier Lundi de Pâques, que Swami Vijayânanda a ‘quitté son corps’, le 5 avril 2010, à 95 ans.
Ce numéro du ‘Jay Mâ’ est dédié à sa mémoire.


Editorial

Présentation de Jacques Vigne pour cette édition en hommage à Vijayânanda

Voici quatre ans que Swamiji nous a quittés. Il nous a donné l’exemple d’une vie complètement cohérente avec ce qu’il croyait, ce qui n’est pas si fréquent, même dans le milieu des enseignants

religieux. Je sens sa présence non seulement quand je médite à Dhaulchina, ce lieu où il a passé sept ans de sadhana intensive, avec en plus dix ans passés presque seul retiré en contrebas à l’ashram d’Almora. Je la sens aussi quand je réponds aux questions des gens. Mes séminaires et conférences m’amènent en différentes parties du monde, que ce soit en Inde avec des groupes français, au Liban, en Italie, en France et aussi à la Réunion. Les réponses de Vijayânanda que j’ai entendues pendant 25 ans sont bien présentes, non seulement les paroles, mais la manière dont il les disait. Certaines fois  je le cite explicitement, d’autres fois je dis les choses directement. J’essaie de suivre aussi l’exemple de sa patience, de ne pas répondre avec un peu d’irritation ou de hâte à une question qu’on vous repose pour la centième fois. Cette demande est probablement importante pour la personne qui la pose et elle gardera peut-être pendant longtemps le souvenir de la manière dont on y a répondu.

Il essayait de réconcilier les gens qui se disputaient dans l’ashram, mais il n’y réussissait pas toujours. Je lui ai demandé une fois comment Ma réagissait lorsque les gens de son entourage se querellaient. Il m’a répondu qu’elle riait. Vijayânanda avait, à l’évidence, un amour sincère et bien centré sur Mâ Anandamayî, mais il ne tombait pas dans le passéisme, la bigoterie ou les idées de toute-puissance, qui sont les grands risques de la croyance quand elle est fondée davantage sur l’émotion que sur la connaissance. Je lui avais demandé s’il n’y avait pas un risque de passéisme quand on avait une grande dévotion à la tradition. Il m’a répondu que, lorsqu’on a bien compris ce qu’était celle-ci, elle était alors vécue complètement dans le présent.

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Paroles de Mâ

Chapitre 32
Extrait du livre ‘Paroles de Mâ Anandamayî-Classées par thèmes’


LA RECHERCHE DE LA VERITE

La vérité protège la vérité. Il y a différents obstacles dans différentes activités. Si l’on ne prête aucune attention aux difficultés et que l’on s’efforce d’être toujours sincère et vrai, alors il n’est pas utile d’accorder son attention à celui qui a dit ceci ou cela, pas plus que ça ne l’est de l’accorder à ceci ou cela. Car on se voue à la vérité. Dieu Lui- même est le protecteur de ceux qui pratiquent la vérité.

Soyez sincères et vrais en toutes choses. Sans la pureté, on ne peut pas progresser sur le chemin de Dieu.

Si voulez percevoir la vérité, il vous faut être vigilant. Gardez ouvertes les portes et les fenêtres de chez vous : il se peut qu’à un moment ou un autre, dans les prâna, un souffle de Sa brise se fasse sentir.

Quand il y a recherche sincère de la vérité, cette recherche ne peut qu’aboutir. Pour préserver votre esprit et votre corps, pour les garder purs, vous devez vous rappeler Dieu, pratiquer le japa et la méditation, faire des satsang et lire les textes sacrés. Et pour cela, il vous faut recevoir les instructions d’un vrai Gourou.

Apportez un changement radical dans votre vie. Allez de l’avant, tel un grand sâdhak (ascète), et dirigez-vous vers la voie suprême. N’oubliez pas qu’Il est toujours là pour vous aider. Lui, Celui que vous servez avec dévotion, vous protège. Pour vivre une expérience au-dedans de vous, efforcez-vous de vous purifier, de purifier votre esprit, votre corps, votre prâna. On dit que si vous vivez de façon correcte pendant une année, pratiquant la vérité avec foi et sincérité, vous obtiendrez un résultat : une courte et rapide vision de la vérité. Il ne devrait y avoir aucun mensonge, pas même en geste ou en forme.

Un temps précieux passe et disparaît. Pourquoi perdre tout ce temps à penser à des futilités ? Faites en sorte d’accomplir votre voyage avec succès. Il n’y a pas d’autres moyens d’éliminer les obstacles qui barrent le chemin, que la recherche de la vérité. N’est-il pas de votre devoir de vous mettre en quête de cette vérité pour réaliser votre propre Soi ?

L’être humain peut progresser sur le chemin de Dieu s’il se met à la recherche de la vérité.

Rien n’est plus bénéfique, pour gagner l’immortalité, que de toujours garder l’esprit tourné vers Dieu. Et pour prendre le chemin de l’immortalité, l’être humain doit se mettre en quête de la vérité.


(Traduit de l’anglais par Jean E. LOUIS)

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Entretiens à Kankhal

avec Swami Vijayânanda
Suite du ‘Jay Mâ’ N° 105
Groupe de Nathalie Anthony – Décembre 1998
(Propos recueillis, tels quels, enregistrés et retranscrits par Nathalie)


Tout le monde déménage jusqu’au Centre International, tout proche, pour aller s'installer au premier étage, dans la bibliothèque, afin de mieux entendre le vieux maître. La discussion reprend :

Vijayânanda à M : Vous êtes professeur de physique ?

M : Je suis chercheur en physique. Je fabrique des matériaux. V : Qu'est-ce que vous recherchez ? (rires)

M : Je cherche à convaincre mes collègues du bien-fondé du sujet sur lequel je travaille depuis 10 ans. Je fabrique des matériaux, couche atomique par couche atomique, qui ont des propriétés électroniques particulières, la résistance électrique est nulle dans ces matériaux, cela s'appelle des « supra-conducteurs »

V : Ah, oui, j'ai entendu parler de cela. C'est au point déjà ?


  1. : C'est au point à très basse température, Mais il faut un système de réfrigération. C'est utilisé à des petites applications, par exemple dans les hôpitaux maintenant quand on fait un IRM, c'est-à-dire une image magnétique du corps, on utilise des aimants ‘supra-conducteurs’ systématiquement. On met le courant un jour et il reste pendant toute la vie de l'aimant, 20 ans, sans batterie, sans rien. Cela a d'ailleurs été pendant 20 ans un sujet de perplexité totale pour les physiciens, parce qu'ils n'avaient aucun outil pour expliquer ça, c'est le mouvement perpétuel des électrons qui est complètement interdit par la physique classique, et il a fallu la physique quantique pour expliquer ça.

V : Ah, oui, j'en ai entendu parler. Moi, j'utilise cette idée de conducteur, je dis aux gens qu'un maître, un gourou, il n'y a qu'un seul gourou, c'est Dieu, le divin n'est-ce pas, et tout ce qu'on appelle les (inaudible) sont des conducteurs alors il y a des mauvais conducteurs, des semi-conducteurs et il y a des super- conducteurs ! (rires) Alors les grands sages comme Mâ Ânandamayî, ce sont des super-conducteurs, c'est-à-dire qu'ils sont complètement identifiés avec le divin, qu'on peut les considérer comme le divin lui-même. Tous les autres ne sont que des conducteurs. Moi, par exemple, je suis un mauvais conducteur, Mais un conducteur quand même... (Rires)

N : Il y a aussi les chauffards ! (Rires)


V : Le seul gourou, c'est le divin suprême, il ne faut adorer personne. Ce n'est pas une personne, la personne n'a de la valeur que parce qu'elle est le canal, le conducteur du divin. L'erreur que font beaucoup de gens quand ils ont un Maître, un gourou, c’est qu’ils regardent la personne. Alors, ils ont des défauts, naturellement ! (Rires) En disant « Ah ! Il n'est pas bien celui-là » Non, il faut voir le pouvoir divin, n'est-ce pas ?

M : Comment peut-on juger le pouvoir ?


V : Ça se sent, c'est quelque chose d'évident. Ça se traduit par de l'amour d'abord, de la joie, de l'amour, quand vous ressentez un amour extraordinaire, pur, quand vous allez voir Mâ Amritanandamayî, où est la disciple ? Vous sentez immédiatement l'amour intérieur, n'est-ce pas ? Presque tout le monde. Ça, c'est la transmission.

D : Un individu peut être plus en résonance avec un maître plutôt qu'un autre ? V : Ah oui, sûrement !

D : En fonction de ce que l'on a à faire, à développer en soi ?

V : Oui, en fonction de son tempérament, de son caractère. Il y a des gens par exemple qui sont très intellectuels, quand ils iront voir Amma, ils n'arriveront pas à communiquer. Il faudrait qu'ils aient un gourou intellectuel.

Ch : Ça existe ?


V : Oui, Krishnamurti par exemple, il attirait des gens à tempérament intellectuel.

L (Qui est originaire de New Delhi) : Oui, je l'ai vu à New Delhi, je pensais qu'il était grand, et j'ai vu quelqu'un de tout petit qui parlait comme ça sans bouger, juste comme ça, il parlait, parlait, lentement, tranquillement, clairement.

V : Il était très posé, très calme.


  1. : J'ai vu des vidéos de ses conférences et sa présence passait de façon extraordinaire.

V : Je l'ai rencontré deux fois à Bénarès. Une fois à la ‘Benares University’. Il y avait des étudiants qui m'avaient emmené de force là-bas parce que je n'avais pas envie d'y aller. Alors, quand je suis arrivé, j'avais un vêtement de moine. Il n'était pas encore arrivé. Il y avait tous les étudiants de la BHU (Benares Hindu University) habillés à l'occidentale, et moi, j'arrive habillé à l'indienne ! (Vijayânanda et tous rient). Alors, c'était un truc intéressant ! Un sâdhu occidental au milieu d'Indiens occidentalisés... (Rires) Et alors, par-dessus le marché, ils étaient assis par terre et ils m'ont fait asseoir sur une chaise, c'est eux qui voulaient ça ! (Rires). Alors, Krishnamurti est rentré, sans façons, il avait une gabardine simplement, il ne faisait pas d'histoires, il rentre comme ça et il va s'asseoir. Et automatiquement, son regard s'est trouvé attiré vers cet Occidental habillé à l'indienne au milieu d'Indiens occidentalisés (Il rit encore)  et puis il a  eu un petit sourire ironique, ce qui était normal, hein ?

Alors, la deuxième fois que je l'ai rencontré, c'était presque dans l'intimité.  J'étais donc à Bénarès, et le Docteur Thérèse Brosse était là. Elle m'a dit qu'elle admirait beaucoup Krishnamurti, elle aurait voulu le voir. On a envoyé un coup de fil, on était au mois de Mars, il était encore là, il était à Raj Ghat. Vous connaissez Bénarès ? Notre ashram est à Asi Ghat. On nous a dit que cette année-là était une année de réclusion pour Krishnamurti qui ne parlait pas ou très peu et qu'on pouvait le voir seulement quand il se promenait dans le jardin pour le darshan*. Alors, on a pris un bateau le long du Gange, vous connaissez Bénarès ? On est arrivés là-bas et il se trouvait qu'il pleuvait ce jour-là. Voilà. (Il rit, et tout le monde fait de même). Donc, Krishnamurti n'est pas sorti ! Nous étions quatre, Thérèse Brosse, deux moines de l'ashram et moi. Alors, nous avons dit « Bien, on ne le verra pas puisqu'il pleut, il n'y aura pas de darshan aujourd'hui ». On s'est assis sur un banc un peu à l'écart. Et alors qu'on voulait partir, il y a son secrétaire qui descend et qui dit que Krishnamurti nous appelle dans sa chambre. Alors, à l'époque, j'avais l'habitude des Hindous, quand on reçoit un sage on lui offre quelque chose, c’est le pranâm... Mais une vieille dame

autrichienne qui était là (Vijayânanda fait sans doute allusion à Atmananda, autre disciple de Mâ Ânandamayî qui connaissait très bien Krishnamurti) m'avait dit : « Si tu vas voir Krishnamurti, il a horreur de tout ce qui est rituel, surtout  ne lui offre rien, ne lui fais pas de pranâm ». Mais, presque automatiquement, j'avais tellement l'habitude, j'ai cueilli une rose, et puis je la lui ai offerte, et presque automatiquement, par vénération, j'ai fait le pranâm ! Alors, je m'attendais à ce qu'il se fâche... Mais non seulement il ne s'est pas fâché, mais il a accepté la rose avec beaucoup d'amour... Quelques pétales étaient tombés par terre, il s'est accroupi et a ramassé un à un tous les pétales. Alors, nous ne lui avons pas parlé puisqu'il observait le silence, nous nous sommes assis autour de lui, nous avons médité. Il y avait vraiment une très forte atmosphère et il rayonnait d'amour. Quand il était en privé, il rayonnait d'amour. En public, il avait l'air froid, indifférent.

L : Oui, j'avais du mal à suivre, il y avait 5000 personnes...


V : Moi, je suivais ce qu'il disait, mais enfin je n'ai pas été très impressionné car il disait toujours la même chose : « Ne suivez pas le gourou ». (Il rit...) Mais il y avait tout de même un fait, c'est qu’une fois rentrés en nous-mêmes, (je l'ai remarqué deux ou trois jours après) on sentait qu’il nous avait donné le pouvoir de cette hyper conscience et cela durait deux ou trois jours après l’avoir quitté, c'est-à-dire que ce n'est pas uniquement des paroles, il nous transmettait un pouvoir, n'est-ce pas ?

N : Justement, je suis en train de lire en ce moment des dialogues qu'il a eus avec des personnes et il dit que ça ne sert à rien de chercher à faire des efforts pour s'améliorer, à tendre vers quelque chose, qu'il faut se transformer radicalement dans l'instant, que cela ne sert à rien de chercher donc une amélioration, alors que dans d'autres sâdhanâs on propose au contraire de faire un effort constant...

V : Oui vous savez, Krishnamurti, c'est le chemin abrupt. J'avais demandé une fois à Swami Ramdas ce que l'on pensait de Krishnamurti. (Il rit). J'étais très familier de l’endroit, j'avais passé trois semaines là-bas, alors il m'a dit : « Il y a des gens qui montent sur la terrasse du toit avec une échelle, et quand ils sont en haut, ils jettent l'échelle, et ils disent « Venez, venez, il n'y a pas besoin d'échelle » (Rires) Voilà mon opinion ».

L : C'est ça, tout à fait !


N : Et qu'est-ce que vous, personnellement, vous pensez de l'effort dans la spiritualité ?

V : Oui, oui, vous savez, il faut faire un effort jusqu'à ce qu'on ait épuisé totalement sa capacité d'effort. Vous dites ‘je n'en peux plus’, ‘je suis incapable’, alors là le pouvoir divin vient pour aider. Vous ne pouvez pas arriver par l'effort, mais il faut que vous essayiez, que vous épuisiez votre effort au maximum de

votre capacité pour vous rendre compte que vous ne pouvez pas arriver par l'effort, autrement vous ne vous rendez pas compte, n'est-ce pas ?

L : Moi, je n'ai vu qu'une seule fois Mâ à New Delhi. C'était juste pour jouer d’un instrument pour accompagner des bhajans devant elle. A l'époque je ne comprenais pas grand-chose de la spiritualité. Mais les gens, et surtout mon grand-père, m'avaient parlé du pouvoir d'Ânandamayî. Donc, est-ce que vous pouvez nous dire certaines choses, parce que vous avez vécu avec elle de très près, certaines choses qui sont surprenantes ?

V : Tout était surprenant. Vous savez ce qu'elle faisait à presque tout le monde ? Elle nous donnait le don de l'amour divin. Ça, c'est le plus grand miracle, c'est de transformer les gens. Il y a des gens qui venaient qui étaient des matérialistes, des incroyants, et elle les transformait comme ça, rapidement. C'était le plus grand miracle. Mais des miracles secondaires, elle en a fait aussi, des tas. Vous savez, quand je voyageais avec elle, on était dans une atmosphère miraculeuse, tout se passait miraculeusement, tellement qu'on trouvait ça tout à fait naturel ! (Rires).

L : Le souvenir que j'ai, c'est qu'il y avait plein de gens qui offraient de l'argent. Mais pas directement à Mâ...

V : Oui, elle ne touchait jamais d'argent


L : De l’argent qui était mis de côté, et il était redistribué aussitôt à toutes sortes de personnes, mais le tas ne diminuait jamais. Tout ce qu'on lui donnait, elle le donnait...

V : En quelle année l'avez-vous vue ?


L : C'était à New Delhi dans l'ashram, j'étais jeune... 1973 ou 1976... V : Et vous avez ressenti quelque chose là-dedans ?

L : Très franchement, j'étais venu pour une heure, parce que mon grand-père m'avait  poussé « Tu dois jouer devant elle, elle te donnera le pouvoir,  tout  ça... » Et moi, je ne voulais pas « tout ça », j'avais mon match de ping-pong... (Eclats de rire)

V : (Très amusé) : Alors, vous avez gagné au ping-pong ?


L : Non, mais après j'étais resté quand même 5 ou 6 heures avec elle, après j'ai laissé tomber, je n'ai plus fait de compétition. C'est mon seul souvenir et mon grand-père m'a tellement parlé d'elle que j'ai envie d’en savoir plus parce que  lui, il n'est plus là et que vous, vous avez vécu avec Mâ Ânandamayî.

V : Oui, vous savez, je connais des gens qui ont vu Mâ une seule fois et ils ne peuvent pas l'oublier.

Ah oui, alors, moi...J'ai voyagé une fois en chemin de fer. Il y avait quelqu'un en face de moi. Il m’a demandé « D'où est-ce que vous êtes ? » Je lui ai dit « Je  suis avec Mâ Ânandamayî ». Alors, son visage s'est illuminé. Il m'a raconté, (il n'était pas religieux du tout), qu’un jour il devait aller à Puri pour un travail personnel et il avait un ami qui était un dévot de Mâ et qui lui avait dit « Si tu vas là-bas, j'ai un petit cadeau à donner à Mâ »; alors il y est allé, a donné le cadeau, et Mâ l'a regardé en souriant. Et ce sourire, il ne pouvait plus l'oublier. C'est ça qui est incroyable !

L : Moi, le souvenir que j'ai ce sont ses yeux souriants, son visage, et puis de temps en temps elle fermait les yeux, on aurait dit qu'elle était partie quelque part, puis elle revenait de temps en temps et elle ne parlait pas...

V : Oui, mais parfois elle parlait beaucoup...


L : Peut-être parce qu'elle avait déjà un certain âge quand je l'ai vue...


V : Mâ « elle-même disait « Ceux qui ont une fois aimé ‘ce corps’ (elle ne disait pas « moi », elle disait « This body ») ne pourront plus jamais l'oublier, quels que soient les efforts qu'ils feront pour l'éradiquer. » Parce que c'est au centre de l'être...

Ch : Et les personnes dont vous parlez qui recevaient ce don d'amour ne sont pas devenues forcément, disons, des moines ?

V : Non, pas forcément. Il y en a beaucoup qui ont une vie spirituelle dans le monde. Mâ Amritanandamayî (Amma) elle aussi elle fait cela. Je crois qu'elle a pris la relève de Mâ Ânandamayî. Elle embrasse tout le monde. Elle est diabétique et a besoin d'insuline tous les jours.

L : Alors je voudrais savoir aussi, vous avez rencontré plusieurs sâdhus, plusieurs sages, pas forcément votre propre gourou. Mais à travers votre voyage spirituel... que pensez-vous de cette spiritualité indienne ? D'après vous, un Occidental, vous qui vivez en Inde, est-ce que vous y trouvez quelque chose d'extraordinaire, quelque chose de plus qui n'existe pas en Occident ?

V : Ce qu'il y a de plus dans la spiritualité indienne, c'est l'Advaïta Vedanta qui est une philosophie, pas vraiment une religion, qui peut être commune à toutes les religions. Ça, ça n'existe pas en Occident. Un catholique ne peut pas dire « Je suis Dieu », n'est-ce pas ? Il ne peut pas dire que Dieu et moi, c'est la même chose... Voilà la grosse différence. (A suivre…)

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Joli témoignage d’une belle âme

(qui désire rester anonyme)


J'ai aussi beaucoup pensé à Swami Vijayânanda lors de la période de Pâques... Je porte jour et nuit le mala de cristal acheté à Khankal et qu'il a longuement tenu dans ses mains, et tous les 10 mois environ, le fil qui relie les perles casse... Toujours dans des circonstances où cela ne pose pas de problèmes et sans perte de perles. D'habitude, je les réenfile très rapidement, dans les 24 heures. Et là, bizarrement, je traînais... Mais je sentais qu'il y avait une raison à mon apparente flemme, tout en trouvant aussi que je traînais... Dix jours ont passé ainsi... Quand j'ai vu la pleine lune de Pâques, lumière !!!! J'ai compris, et je les ai réenfilées en lien avec son Mahâsamadhi. Convaincue que, de ce fait, il y a ajouté une énergie particulière !!!!

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Vous voilà réveillés

Par Jean Bastide
Chapitre 9 - ‘Se Réveiller’
(Quelques temps après cette émouvante confession, Swami Vijayânanda, comme nous l’avons dit, a ‘quitté son corps’. Il reste dans nos cœurs et dans nos mémoires).


'' Vous voilà réveillés''.

C'était il y a un peu plus de treize ans. Soir de mousson. La pluie bat les tôles de l'Ashram. Les gens sautillent entre flaques et tas d'ordures ; les cochons et les vaches les recherchent. Les ombres pataugent dans la pénombre moite et odorante. Seule la pluie est propre et fraîche. kankhal, une petite ville au nord-est de l'Inde, banlieue de Hardward.

Le Gange y sort de l'Himalaya; se répand en bras dans la plaine inondée. Lieu de profonde spiritualité, fleuve baptismal et funéraire. Sale et divinement beau. Nous sommes assis. C'est le ''bureau'' en plein air, sous les tôles. La rue est là, sans réelle séparation.


Nous ne sommes pas assis mais effondrés.

Nos enfants nous manquent. Ils sont morts ensemble dans un accident de voiture. Notre fille, le matin de ses vingt et un ans, et notre fils, seize ans.

Il y a quelque temps déjà, mais c’est comme si c'était hier, ou ce matin.

Juste après leurs obsèques, dans l’Aveyron, il a fallu s'arrêter à Moulins. Fatigue, épuisement. Mon épouse, dans un état second, répète : '' un centre Bouddhiste près de chez nous ''.

Pourquoi un centre Bouddhiste ? Nous n'avions aucun lien ni affinité avec cette religion ni avec les autres.


Chez nous, nous avons appris que près de Moulins, il y avait le temple des Mille Bouddhas. Le soir ou nous nous sommes écroulés à Moulins, un rituel y était donné pour nos enfants; à la demande de personnes anonymes pour nous; leurs enfants connaissaient les nôtres.

Par la suite, nous avons passé dans ce centre l'essentiel de nos loisirs d'enseignants. Deux ans

et certainement plus. Comme des réfugiés. Nous y avons été accompagnés en particulier par  la compassion et la foi de deux religieuses francophones : Anila Rinchen, et Anila Tcheugny . Les enseignements étaient pour nous trop ésotériques. Mais la communauté nous portait par  sa foi.

L'absence de foi est une bien cruelle amputation.

Les étés, nous partions dans le monde à la recherche d'un centre ou nous pourrions apprendre la méditation. Inde, Népal, Tibet, Sri-Lanka.


Nos errements nous ont trainés à Kankhal. Nous y avons rencontré Jacques Vigne, aperçu précédemment dans le documentaire d’Olivier et Luc Maréchaux: '' Vijayananda un chemin de sagesse ''. La rencontre était plus que fortuite, improbable.

Jacques est un psychiatre Français. Il vit en Inde depuis longtemps. Il est le disciple de Swami Vijayânanda . Il nous a conduits vers lui.

Vijayânanda est un médecin Français. En mille neuf cent cinquante et un, il quitte définitivement Marseille et son cabinet pour se consacrer à la vie de disciple d'une sage : Mâ Ananda Môyi .


Il pleut sur les tôles. Vijayânanda téléphone. Le monde entier appelle ce sage, chaque soir, de sept à huit. Un journal Indien est ouvert devant lui. C'est un vieillard au corps cassé.

Il raccroche, nous regarde. Son regard est de feu chaleureux, de feu pointu, de feu pénétrant. Danièle raconte.

Il pleut dehors. Il pleut dedans; des larmes; terrible mousson intérieure. Silence. Long. Crépitant.

Son regard nous emplit, nous enlace.

''Vous voilà réveillés’’.

Sa voix inégale, sautillante et douce, répète trois fois : ''Vous voilà réveillés’’. Ces trois mots agirent comme un détonateur.

Nous étions dans le chaos, au bord de la vie. Nous attendions de cet être certainement l'impossible et bien plus. Moins souffrir, comprendre pourquoi et pour-quoi cette terrible expérience, inhumaine.

Ces trois mots sont restés longtemps incompréhensibles, inaudibles, révoltants.

Ils ont, en fait, généré une telle énergie en nous que nous sommes repartis dans la vie, d'un coup. Nous étions portés par un mélange de ressentiment et de rage. Mais ce qui l’emportait, c'était une énigmatique, puissante et profonde confiance en cet être d'un monde autre.


De la dépression ‘anéantissante’ dans laquelle nous étions ensevelis, a surgi un feu qui nous a poussés à chercher à comprendre le sens de ces mots. Treize ans de quête, de recherche dans les centres qui s'offraient sur notre chemin de hasard.

Ils ont agi comme un Mantra (littéralement : lieu de repos de l'esprit), un leitmotiv qui colle à l'âme nuit et jour. Une divine obsession.

Nous avons revu cet homme saint. A chaque rencontre, nous avions l'impression et la certitude qu'il ne nous en dirait pas plus, simplement que nous allions mieux. Son être parlait pour lui, pour nous. Ça suffisait.

''Je ne suis pas un Guru, ni même un sage, ... mais simplement un chercheur qui a obtenu la grâce de Mâ Ananda Moyî''. C'est ce qu'il disait.


Peu à peu, la rage et le ressentiment ont cédé la place à un sentiment de gratitude. Les trois mots sont toujours là, à chaque instant. Son regard également, sa voix dans les rêves, sa

présence dans l'inconscient et dans le soleil couchant.

Nous continuons à cheminer dans la pratique méditative, accompagnés par Jacques Vigne.  Les centres Vipassana, mais également celui de Rigpa Lérab Ling nous permettent d'essayer d'intégrer progressivement les rudiments de cette pratique.

C'est l'approche Jungienne, en particulier l'analyse des rêves enseignée par Agnès Vincent et Pierre Trigano qui nous ont ouvert la voie d'un début de conceptualisation, de compréhension du processus méditatif.

C'est certainement lié à notre culture : nous avons besoin de comprendre ce que nous faisons. Cette primauté de l'intellect n'est pas, semble-t-il, partagée par certaines traditions orientales confessionnelles qui privilégient les méthodes actives, expérimentales. La différence de culture, en particulier spirituelle, rend le processus difficile pour l'occidental laïc.


Réveillés ?

Alors qu'on est dans le délabrement et la confusion ?

Nous ne savons toujours pas quelle ponctuation convient à l'expression de Vijayânanda. Sa puissance suffit.

L'étymologie de réveil : ''veiller sur'' est un indice fort. Veiller sur soi-même, oui, mais comment ?

Méditer, s’observer.

Pour Jacques Vigne (l'envol vers la liberté d'être) ''l'être humain a, au fond de lui, une aspiration fondamentale à sortir de la souffrance, en particulier de ces types de souffrances absurdes qu'il s'inflige à lui-même par manque de connaissance et de maîtrise de son propre mental''.

Vijayânanda insiste : le mental, c'est comme l'enfant, il faut l'éduquer.

Un choc de vie est l'opportunité pour aller vers le réveil ; la difficulté, c'est de ne pas essayer de reconstruire ce qui n'est plus, c'est à dire d'arriver à quitter ce qui doit être quitté.


Vijayânanda a ''quitté son corps '', comme il est dit traditionnellement en Inde, en Avril deux mille dix. Il avait quatre-vingt-quinze ans, dont cinquante-neuf comme ascète dans les Ashrams de Mâ Ananda Moyï. La racine du mot ascèse, askésis, suggère également l'entraînement, l'exercice sportif. Il a consacré sa vie à ce travail de connaissance et de contrôle de soi.

Vijayânanda, '' la joie de la victoire '', nous a quittés, mais pas ses paroles, ni sa joie, ni l'espoir, ni la foi en la ''victoire''.


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Le Sage et le Papillon…

(La mort d’un sage)

Swami Vijayânanda

Coquin papillon s’en vint un beau jour voleter gaiement auprès d’une barbe.

Dis-moi donc vieux Sage, aurai-je droit un jour à pouvoir flirter au creux de ta barbe ?

Puis-je y butiner sagesse et mystère ?

Cesser d’être pris pour une âme légère ?


Gentil papillon, répondit le Maître,

sache rester toi-même sans te contrefaire.

Donne du bonheur dans ta légèreté,

ne t’alourdis point de tant d’anxiété.


Ma barbe argentée connut la misère

le poids des années, la gloire éphémère.

J’aimerais comme toi pouvoir m’envoler !


Qu’à cela ne tienne, je vais vous tirer vers le ciel d’azur,

laissez-vous guider.

D’en haut vous verrez les âmes égarées,

regardez-les toutes, elles sont fatiguées…


Je n’veux plus descendre, s’écria le Sage,

je les vois souffrir, elles n’ont rien compris,

aide-moi à voler jusqu’au bout de ma vie !


Un grand cerf-volant forma l’escadrille,

Puis ils disparurent, loin à l’horizon.

C’est depuis cela qu’une toute jeune fille

mit dans ses cheveux de beaux papillons…


De Mahâjyoti (Geneviève Koevoets) à Vijayânanda - poème et portrait (Kankhal Mars 2005)
Extrait de son live ‘Voyage intérieur aux sources de la joie’- Editions du Petit Véhicule à Nantes.

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‘Correspondances’

(Suite et fin)
Par Patrick Mandala


Suite aux ‘Jay Mâ’ N° 110 et 111 (mouvements "allegro" et "vivace", et mouvements "moderato" et "andante") nous poursuivons avec Patrick Mandala et sa femme Ushâ l'évocation de leur cheminement et rencontres autour de Mâ., dans la suite de leurs ‘Correspondances’ :

Nous rencontrâmes aussi la fidèle "Dîdî" (Grande Soeur) ou "Khukuni": Srî Gurupriyâ Devî (1899-1980), sa première et plus ancienne disciple, et intendante personnelle. Elle rencontra Mâ à Dacca, en 1925. Mâ avait 30 ans, Dîdi 27. Leur association dura près de 55 ans. Hagiographe plutôt que biographe, Dîdî nota fidèlement tous les évènements se rapportant à Mâ (de 1896 à 1938) - soit vingt volumes traduits de l'hindî en bengali, et six en anglais (nous nous sommes appuyés sur ces témoignages de toute première main pour notre livre "Retrouver la joie" ainsi que pour le prochain). C'est Dîdî qui préparait les repas de Mâ et portait la nourriture à sa bouche, veillait sur elle, comme Hanuman sur Sîtâ. Svâmî Bhaskarânanda, Svâmî Nirmalânanda, Svâmî Nirgunânanda, Brahmachârinî Chitra et  Panuda, Dîdî veillaient particulièrement sur Mâ, recevaient les visiteurs, organisaient les célébrations et Jayanthi, samyam saptah, etc.

Il y avait aussi Melita Maschman, romancière, fidèle de Mâ, centrée dans ses pratiques et en Mâ (comme nous d'ailleurs). Très amie avec Âtmânanda.

ll y eut également Râm Alexander (et plus tard sa compagne Pârvatî), et Brahmachâri Gadhadar. Le premier vint en Inde en 1972 (rencontra Mâ à Naimisharanya en octobre 1972), le second en 1971. Tous deux Américains. Âgés alors d'une vingtaine d'années, ils demandèrent à Mâ la permission de rester auprès d'elle d'une manière permanente afin de s'engager dans une rigoureuse sâdhanâ. Mâ répondit à leur prière, et ils purent habiter un petit kutir qu'ils firent construire dans l'enceinte même de l'âshram, à Kankhal, quand ils ne suivaient pas Mâ dans ses nombreux déplacements. Par la suite, nous les rencontrâmes aussi au Samyam Saptah Mahâvrata (18 novembre 1977) de Chandod, Gujarât, sur les rives de la sainte Narmada (au Badarikâshram de Bhimpûra). Très centrés dans leurs pratiques - comme Ushâ et moi-même -, aussi n'y eut-il que l'échange silencieux de nos "vibrations". Et c'était bien ainsi.

Gadhadar habillé de khadi blanc comme les brahmachâri, avec ses longs cheveux blonds,  son visage pâle, fiévreux et souriant "du dedans", fut emporté en trois jours par une maladie infectieuse: c'était en janvier 1982. Il était âgé de trente-quatre ans. En février, ses parents vinrent des U.S.A à Kankhal afin d'offrir les cendres de leurs fils bien-aimé au Gange, ainsi le "fini retournait-il à l'Infini". À l'âshram, ils assistèrent à la pûjâ matinale de Mahâ-Shivarâtri, le 22 février 1982. Le 25 au matin, avant de repartir pour les U.S.A., ils entendirent ces paroles en présence d'une petite assemblée. Les voici:

"Il n'y a qu'un seul âtmâ Tout-pénétrant. Aussi votre fils est-il avec vous à jamais. Le corps  est une chose temporaire - en vérité il meurt à chaque instant: le fœtus dans le ventre de la mère quand il devient nourrisson, puis du nourrisson à l'enfant, de l'enfant à l'adolescent, et ainsi de suite. Le monde est un flux constant, alors que l'être humain est ce qui est en servitude. Si autrui compatit à votre chagrin, dites: "Non, nous ne l'avons pas perdu. Il est avec nous à jamais en tant qu'âtmâ ". La souffrance qu'il eut à endurer durant sa maladie était un don de Dieu pour le purifier. Dieu l'a pris en Lui. Où Il était, là il est: avec Dieu".

Nous n'oublierons jamais la profonde souffrance qui se lisait sur leurs visages s'estomper peu à peu sous les paroles de Mâ, tel un baume d'une infinie douceur, infinie sagesse.

Notons que le 25 février était le Srî Râmakrishna Jayanthi, célébration de la naissance de Srî Râmakrishna. Mâ fit une courte visite à la Râmakrishna Mission de Kankhal. Puis elle resta près du Samâdhi Mandir de Dîdimâ (sa mère, Srî Muktânanda Giri) avant de partir prendre le train de nuit pour Delhi, via Vrindavân.

Par la suite, Râm, reviendra aux U.S.A, épousera Pârvatî et tous deux s'établiront à Assise (Italie) où nous l'avons retrouvé,  alors que je préparais un  ouvrage sur la vie  et les  chants  de Mîrâ-Bâï (Ed.Paul Geuthner). Ils reviennent chaque année à Kankhal, ainsi qu'à l'Ânandâshram de Râmdâs, dans le sud, poursuivant leur cheminement et sâdhanâ dans la conscience du Guru. Ushâ et moi-même sommes très proches de la spiritualité de Saint François d'Assise, ainsi que de ce lieu magique où il vécut.

Autres disciples américains: Shraddha (habite actuellement la Californie, âgée de 84 ans) et feu son mari, Satya - premier darshan de Mâ en 1970; et leurs amies Haripriyâ (décédée en Inde, à l'âshram de Mâ) et Krishnapriyâ.

Même discrétion avec Vijayânanda que tous nous connaissons, ou dont nous avons entendu parler. Homme discret. Présent sans l'être. Passant "à pas feutrés" dans l'âshram, sourire malicieux, énigmatique aussi, regard doux et profond, empreint de sagesse et de "jubilation" joyeuse (cette joie ou "ivresse" mystique dont parlait Henri Le Saux). Nous nous parlions peu. Mâ répondait à toutes nos questions, satisfaisait toutes nos attentes. Plénitude. Aussi n'avons- nous jamais posé de question à Mâ. Ceci dit, alors à Paris, avant de partir pour l'Inde nous notions soigneusement quelques questions "importantes", vitales même...Une fois en présence de Mâ, du Silence montait la réponse, juste, belle. Aussi le papier "questions" ne sortait-il jamais du sârî et de la poche de la kurtha! Ceci dit, quel bonheur pour ce petit bout de papier français bien lisse et propret de faire un si beau voyage en terre promise et de se retrouver, un peu éberlué, auprès de cette Madone si belle et rayonnante.

Vijayânanda (Abraham Jacob Weintraub), ancien médecin Français, vint en Inde en 1951, intéressé alors par le bouddhisme du Petit Véhicule. Mais il rencontra Mâ à Bénârès et reçu son darshan le 2 février 1951. Tout était dit. Il restera en Inde auprès de Mâ, à Kankhal. Séjournera un temps (1952) dans le sud, à l'Ânandâshram, auprès de "Papa", Svâmî Râmdâs et Mâ Krishnabaï qu'il aimait beaucoup, de même Krishnamurti qu'il tenait en haute estime, ainsi que Neem Karoli Bâbâ. Il reçut son nom monastique de Mâ en avril 1951, à Ânanda Kâshî. Il prit la nationalité indienne. Comme Âtmanânda, Vijayânanda fut le lien tout de

sagesse et de bhakti entre les visiteurs Occidentaux et Mâ; de même avec Denise Desjardins qui nous introduisit auprès de Mâ, lors du premier darshan à l'âshram de Bhaidani (Bénârès), en 1970.

Enfin hommage soit rendu à Arnaud et Denise Desjardins, eux aussi "enfants de Mâ".


Denise (née en 1925, peintre, décoratrice, et écrivain, auteur d'une vingtaine de livres), deviendra une spécialiste de la tradition hindoue et disciple de Mâ Ânandamayî, ainsi que de Svâmî Prajnânpad, ayant besoin d'une voie analytique et d'un Maître parlant anglais. En 1974, elle crée un Âshram en Auvergne, Le Bost, avec Arnaud Desjardins son mari pendant 30 ans. Ils y enseigneront les principes de l'Adhyâtma-Yoga, ainsi que la technique des lying, avec l'érosion des vâsanâ et des samskâra pour chitta shuddhi, purification de l'inconscient.

Arnaud (1925-2011) n'est plus à présenter. Nous le connaissons tous. En ce qui nous concerne, il nous a accompagné tout au long de notre cheminement depuis quatre décennies: échanges épistolaires, préfaces, témoignages pour plusieurs de nos livres - du premier, Guru- Kripâ (Dervy, 1984) aux plus récents: Retrouver la joie. Présence de Mâ Ânandamayî (Relié, 2010) - l'une des toutes dernières préfaces d'Arnaud - et Râmdâs. Le Pèlerin de l'Absolu (Accarias-L'Originel, 2009). Tous deux furent nos autres "déclencheurs d'éveil". Les conférences d'Arnaud, ‘Connaissance du Monde’ à Pleyel, alors que nous habitions encore Paris, film sur Mâ et les Sages de l'Inde, son premier livre-phare inégalé à  ce  jour: ‘Âshrams’. ‘Les Yogîs et les Sages’ (1962) invitèrent toute une génération (et les suivantes) à s'engager sur la Voie de l'éveil. Le jour de son départ, il demanda à ce que soit placé près de lui la photo de Mâ Ânandamayî.

***


Laissons "monter les bulles des souvenirs d'une mémoire lucide" comme disait Shûnyatâ:


À l'aube du 25 février 1982, Mâ repart pour Delhi par le train de nuit. Nous la rejoignons sur le quai de la gare de Hardwar. Âtmânanda et Melita sont là aussi. Il y a peu de monde. Le train a quatre heures de retard. Mâ monte dans le compartiment. Le train démarre lentement. Ushâ et moi-même courons sur le quai, près du compartiment pour un dernier au-revoir. Le beau visage de Mâ apparait alors par la vitre baissée. Lumineux. Je ralentis le pas, mais Ushâ me devance alors que le train accélère de plus en plus. Son sârî touche le wagon, elle tient toujours l'un des barreaux de la fenêtre. Voyant le danger, Mâ dit en souriant: "Atcha, atcha!" et lève la main (c.à.d: "Bien, bien! Mais ne vas pas plus loin, cela pourrait être dangereux"). Ushâ ralentit et se détache. Des larmes brillent. Dernier darshan. Nous ne revîmes plus Mâ du temps de sa présence corporelle.

Les derniers temps, le corps de Mâ ne prend plus de nourriture solide ou liquide, plus de lait ou laitages, qu'un peu d'eau, rejetée le plus souvent. À son entourage qui la presse "d'aller mieux", elle répond: "Le kheyâla [volonté] n'est pas là pour guérir. Tout ce que fait Bhagavân est bien".

Le 24 juillet 1982 son corps est transporté à l'âshram de Kishenpur (Dehra Dun, U.P.).

Râdhâstami, jour anniversaire de Râdhâ, la Bien-aimée de Krishna, est célébré le 26 juillet.

Le  27  juillet  1982, Mâ  répète  plusieurs  fois,  dans  un  souffle:  "Nârâyan  Hari".  À  18h45 Mahâsamâdhi: Mâ quitte son corps.

Om Mâ, Srî Mâ, Jaï, Jaï Mâ


En préparation et à paraître, une trilogie souhaitant rendre hommage à la première vague des pionniers des années 40 et 50 - explorateurs de la sagesse, aventuriers de l'éveil, précurseurs du dialogue interreligieux pour certains. Citons les plus connus :

Henri Le Saux, Srî Krishnaprem (Ronald Nixon), Shûnyatâ (le Danois Emmanuel Sorensen); l'Anglais Lewis Thompson, l'Allemand Lama Anagarika Govinda, Âtmânanda, Vijayânanda, Srî Râmana Giri (Suédois, Peer A. Wertin; famille du roi de Suède), Soeur Vanda (Parsie) et Soeur Arati (K.Lucy Barter); aussi Arthur et Lucia Osborne, Dr Evans Wetz, John Blofeld, Frank Humpfreys, Paul Brunton, Ella Maillart, Romain Rolland.

Avant eux il y eut principalement les disciples Occidentaux de Srî Sâradâ Devî et Svâmî Vivekânanda (début XXe s.): Soeur Nivedita, Soeur Christine, Mr Mrs Sevier, J.J. Godwin, secrétaire de Svâmîji et qui décéda à Ooty.

Tous et toutes annonceront les décennies suivantes avec Jean et Josette Herbert, Arnaud et Denise Desjardins, Lizelle Reymond, Madeleine Leboul (Maduri), Jean Klein, Karl Von Durkheim, Roger Godel, Svâmî Jnânânanda (Suisse), Lanza del Vasto, et d'autres.

Devant eux nous nous inclinons: pranâma.


À paraître :

Plénitude de l'être - Henri Le Saux et Srî Gnânânanda: vies et enseignements. Accompagné du Yoga-Vâsishtha. Textes présentés, traduits et annotés par Patrick Mandala.

Témoignage d’Henri Le Saux (1910-1973)


Svâmî Abhishiktânanda - présente ici l'enseignement de celui qui fut son Maître en advaïta: Srî Gnânânanda.

Patrick Mandala se fait le lien entre eux, "À pas feutrés..."


Préface de Svâmî Âtmânanda (Président du DIM Inde, Âjatânanda Âshram, Rishikesh). Parution début 2015 (Ed. Accarias-L’Originel)

En préparation :

La spiritualité du Silence - Shûnyatâ: La voie de la tranquillité. (Parution Novembre 2014. Editions Accarias-L'Originel). Tome 1. Préface par Patrick Mandala

Vie et enseignement d'Emmanuel Sorensen (1890-1984).


Il fut appelé par Râmana Mahârshi,"Shunyatâ" (qu'il traduisait par "Vacuité totalement solide") en 1940. Le Sage dit de lui à Paul Brunton: "Janam-siddha - one of the rare-born mystic", ce qui n'est pas peu dire dans la bouche du Mahârshi. Il demeura près de cinquante

ans en Inde (où il arriva en 1930, à Shantiniketan, chez Tagore), dans un petit kutir  himalayen. Rencontra Mâ Ânandamayî qui le visita lors de son pèlerinage au Mt Kailâsh, ainsi que tous les grands Maîtres de l'époque.

Shûnyatâ... un être rare - "normal": dont l’existence fut mind-free, ego-free, form-free, desire- free, effort-free, time-free and age-free.

La Danse de la Vacuité - The Innerstandings of a Rare-born Mystic: Shûnyatâ. (Parution 2015. Accarias-L'Originel). Tome 2.

Rencontres - Satsang - Ecrits - Le Voyage que fut sa vie.


Coeur caché - The Spiritual and Philosophical Reflections of an English Poet-Sage: Lewis Thompson (1909 - 1949).

Aphorismes. Une suite lumineuse d'aphorismes, visionnaires,  d'une  grande  densité  et  beauté du poète-sâdhu. Rimbaud fut son modèle dans sa quête et soif d'absolu. Il disait: "Ma vie doit être aussi courte que possible". L'un des grands poètes et penseurs du XXe siècle. Fortement influencé aussi par Pascal, Kierkegaard, Nietzsche, Yeats, Rilke, Goethe, il fut le pont entre la poésie occidentale et la spiritualité orientale. Vivant paradoxe entre Blake et Rimbaud, et le mysticisme de l'Inde et la quête de la libération. Lewis Thompson vint en Inde en 1932, âgé de 23 ans, s'immergeant totalement dans la vie indienne. Il y restera jusqu'en 1949, quittant son corps à Bénârès. Fut le disciple initié (certains disent qu'il avait égalé le maître) du Maître kairali qui enseignait l'Advaïta-Vedânta: Srî Krishna Menon.

De Ushâ à Mâ


Comme l'enfant dans son berceau, Je tends à Te rejoindre.

Je ne sais pas encore marcher - Viens me chercher...


Mais là,

Ce sont Tes bras autour de moi !!



Hommages

Hommage aussi soit rendu à tous ceux et celles que nous n'avons pu citer et qui ont rencontré Mâ - que ce soit du temps de son "vivant" ou après, sous une autre forme.

Hommage à tous ceux et celles qui perpétuent avec constance et ferveur, chacun dans sa propre "vibration" et en accord avec son propre sva-dharma, le lumineux et impérissable souvenir de Srî Srî Mâ Ânandamayî - ainsi Jacques Vigne, Geneviève Koevoets (Mahâjyoti), Claude Portal et son épouse, Cécile de Bonardi, Caroline Rosso Cicogna et son mari, Lolette Bunion...tous et toutes nos intemporels "guru-bâï"


Patrick Mandala

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Les mots qui font la course…

Par Jean E. Louis

Dans notre dernier ‘Jay Mâ 112’ Jean, traducteur des ‘Paroles de Mâ’ et auteur, habitué à canaliser les mots dans les rails d’un texte précis, nous avait laissés sur ‘Les déboires de l’Ego’…nous promettant une autre de ses divagations ‘spirituelles’ (dans les deux sens du terme). La voici :

J’ai affronté un certain nombre de traductions rapportant des paroles de Srî Ânandamayî Mâ ou relatant différents passages de sa vie. Dans bon nombre de cas, les textes originaux avaient été dits ou écrits en langue bengalie, puis traduits ensuite en hindi et finalement en anglais ‘local’. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, le sujet lui-même n’est pas toujours simple à rendre de façon correcte et fidèle. Surtout après le parcours, au demeurant touchant, que ces textes ont affronté. Mais souvent, au sortir d’une espèce d’état second – et quelque peu tendu - je réalise que le résultat est étrangement « satisfaisant »...Sans prétention aucune. J’adresse alors un joyeux merci au portrait de Mâ qui est là sur ma droite et qui semble m’adresser un regard amusé que je veux prendre pour un acquiescement.


Outre ces faits d’une importance toute relative, il en est un autre qui, lui, me chagrine un tant soit peu, pour ne pas dire qu’il m’agace franchement. C’est le phénomène de la rapidité d’exécution. Dans tous les domaines. Et en tout premier lieu dans celui du parler. Lors de certains débats télévisés, par exemple. On a le drôle de sentiment que les participants ont le fondement posé sur un coussin de poil à gratter tant ils se trémoussent sur leur siège. En fait, cette agitation spasmodique n’est que le symptôme d’un besoin impérieux, irréfrénable, d’intervenir. Pourquoi ? Parce que le temps passe ! Il passe son temps à passer de plus en plus vite. La « chose » n’a toujours pas été tranchée, elle en est encore au stade de la discussion dans les milieux de l’astrophysique. En attendant, une partie des simples mortels que nous sommes a décidé de prendre les devants. Certains, par exemple, ont tenté de faire leur jogging à reculons dans l’espoir insensé de tromper le temps quant à la direction qui était la leur – nous reviendrons d’ailleurs sur le sujet.


D’autres accélèrent de plus en plus le flux des paroles qu’ils débitent, aussi bien dans l’intimité que lors de conversations à bâtons rompus ou de débats tels ceux dont nous venons de parler. Ils sont convaincus qu’en réduisant systématiquement le temps qui leur était nécessaire auparavant pour accomplir telle ou telle chose – dans le domaine du parler, en l’occurrence – ils épargneront du temps, parcelle après parcelle. De ce temps plus précieux que toute autre chose. Mentalement amoindris par une hystérie grandissante, ils ne réalisent pas que ces miettes de temps qu’ils empilent dans leur escarcelle temporelle n’est, en fait, que partie de la portion de temps qui leur a été attribuée lors du largage initial. Cette tranche de temps qui nous est accordée par les Grandes Instances est immuable. Elle reste ce qu’il a été prévu qu’elle serait. Par contre, nous avons tout loisir de la meubler comme nous

l’entendons...Avec tranquillité et réflexion. Avec l’amour du beau sous toutes ses formes. En plongeant doucement le regard dans cet univers insondable et mystérieux qui nous entoure.


J’ai mené une enquête préliminaire concernant ce mal qui gagne toutes les couches de la société. Je sais qu’il y a encore beaucoup à faire, mais je vais livrer ici mes premières impressions ainsi que mes tous premiers résultats.


Il est clair que l’ambiance qui règne dans ces milieux – j’entends par là les studios d’enregistrement ou autres salles de débats en tous genres – est souvent quelque peu tendue, tension d’ailleurs soulignée par le syndrome du poil à gratter. Les joueurs, je veux dire les participants, font penser à ces athlètes du 200 mètres haie pliés sur la ligne de départ, les muscles tendus au maximum, prêts à bondir en avant dès que retentira le coup de feu de circonstance.


Eh bien, depuis quelque temps déjà, les personnes qui participent à un débat, dans quelque domaine que ce soit, sont aussi tendues que les athlètes du 200 mètres haie. Ces dames ou ces messieurs, par contre, n’attendent pas le coup de pistolet. Ils sont tendus parce qu’ils guettent, tous sens en éveil, la moindre faille de l’intervenant du moment : un toussotement d’une petite fraction de seconde, un étouffement par excès de CO2 et mille autres petits trucs sournois qui pourraient permettre au plus rapide de s’engouffrer dans la béance qui s’offre à lui, quitte à s’exposer aux mêmes risques que son prédécesseur.


Et d’aligner des mots, des centaines de mots, des myriades de mots. La foire aux mots ! Les bons, les moins bons...

Le départ a été donné il y a quelques minutes de cela. Pas du 200 mètres haie. D’une séance de « parlage », quelque part dans le pays. En même temps que d’autres séances du même  type. Toujours dans le pays mais quelque part ailleurs. Le mal a gagné le territoire.


Les mots vont se mesurer, s’affronter, se colleter. Un nouvel intervenant a pris, ou mieux, a

« arraché » le relai à son prédécesseur qui, lui, ne s’avouant pas vaincu, a enchaîné de plus belle et ré-enfourché la phrase qu’il avait entrepris de mener à bonne fin. Il a même repris de l’avance.


Nombre de parleurs ont été contaminés. Les accidents sont de plus en plus fréquents. Etouffements, crises épileptiques, délires en tous genres, maux étranges...


« Mots étranges » en effet ! Ce nouveau phénomène, que je m’emploie à étudier de près, est tristement logique. Il ressort de mes recherches que les cas de « chevauchement » sont de plus en plus fréquents. Il y a peu encore le phénomène supposait la participation de deux ou plusieurs acteurs du langage parlé. Or il apparaît maintenant, aux dieux n’en déplaise, qu’un individu peut en arriver, dans sa maladive précipitation, à semer le désordre au sein même des propos dont il accouche. Sa hâte d’arriver au terme de la course folle est telle, que les vocables, contraints d’accentuer le rythme, sont pris de panique et tentent d’enjamber les mots qui se trouvent devant eux et qui ont pour rôle de donner un sens précis aux paroles dont ils

sont les constituants. Or cette course hystérique à laquelle ils se livrent, peut chambouler totalement le sens initial de la phrase. Les mots s’enchevêtrent les uns dans les autres au sein d’une même phrase ! Oui, oui ! Les mots qui suivent ceux qui les précèdent (j’entends le classique petit rire approbateur de Monsieur de La Palice...) finissent par chevaucher ces derniers et se lancent, comble d’audace, à la conquête de leur encolure ! Et le phénomène ne semble pas près de s'éteindre. Bien au contraire! Il s'est amplifié. On cite des cas, de plus en plus nombreux, où les mots suivants en arrivent à précéder les mots précédents, n'assumant plus, cela va de soi, leur le était qui rôle le...oh pardon!...le rôle qui était le leur. Oh là là là!...voilà qui est inquiétant...


Cette agitation absurde commence à me gagner et mes gestes inhabituellement saccadés finissent par faire tomber sur ma main droite la photo de Mâ posée sur son support...


Sur ma main droite...! Celle qui écrit… !


Un silence fracassant s’engouffre dans mon esprit. Après un temps qui me paraît infini, je reviens petit à petit à moi. Serait-ce un signe ? Pourquoi pas...A moi de l’interpréter. Cela dit je continuerai à m’élever contre cette sempiternelle fébrilité qui mine le monde du parler. Contre le grouillement hystérique des mots qui s’enchevêtrent les uns dans les autres au point que dans un futur qui vient à notre rencontre à grandes enjambées, les derniers seront les premiers. Et inversement. Les discours et autres débats en tous genres commenceront par la fin et finiront...dans la plus totale confusion.


Bien ! L’heure est sans doute venue de mettre un terme à mes divagations...raisonnées. Cela dit, je n’envisage absolument pas de traduire les paroles de Mâ d’une autre façon que celle qui nous est donnée par les textes originaux dans leur version anglaise.


Voilà pourquoi je continuerai à m’élever contre


les mots qui font la course !



Nouvelles

- Kirtan ! Le chant d'extase de l'Inde


Vendredi 13 juin à 20h00 au Centre Tao Yoga de Lyon, Swami Gurusharananda et Acharya Mangalananda de l'Ashram de Mâ Ananda Moyi à Omkareshwar et à Indore (Madhya Pradesh), donneront un concert de Bhajans et de Kirtans.

Ils sont tous deux de merveilleux musiciens et possèdent un répertoire de chants qui fera découvrir et vivre une soirée entièrement consacrée à la musique dévotionnelle de l'Inde.

L'intégralité des fonds récoltés pendant le concert ira soutenir l'école créée en 2001 au sein de l'ashram de Mâ à Omkareshwar. Les enfants les plus pauvres de l'île y sont scolarisés, ils sont un peu plus de 300 et l'école dépend entièrement de donations. A l'issue du concert, une vidéo sera diffusée pour présenter l'école, sans oublier le haut

lieu de pèlerinage que représente Omkareshwar, île située au milieu de la rivière Narmada.

Ils seront en tournée en Europe pendant 3 mois à partir du 20 mai. Entrée : 10 euros par personne - Centre Tao Yoga : 2 rue Dumont D'Urville - 69004 Lyon (Métro Croix- Rousse) - Pour plus d'informations contacter Annabelle Marechal Saini au 06 88 56 96 72 ou lui écrire un mail : annabellemarechal@gmail.com – Site à Indore/Omkareshwar www.SriAnandamayiMa.org- Et lien pour visionner la brève vidéo sur l’école d’Omkareshwar: http://www.youtube.com/watch?v=vnfE_w2MVQY


  • La nouvelle grande ‘Tournée 2014-15’ que Jacques Vigne fera en Europe a commencé fin Avril par le Liban et l’Italie. Sa première longue retraite en France a lieu sur la Côte varoise, à TRIMURTI (Cogolin) du 23 au 29 Mai - Le programme détaillé de la tournée de Jacques Vigne est remis à jour en permanence sur son site : www.jacquesvigne.com par Geneviève (Mahâjyoti) qui le tient également à votre disposition (koevoetsg@orange.fr ).
  • Jacques Vigne a accompagné un groupe de quarante Français au Gujarat. Il nous rapporte ce récit : « La première soirée a été consacrée à la découverte de l’ashram de Gandhi, Sabarmati dans le quartier nord d’Ahmedabad, avec une belle méditation au crépuscule sous l’arbre même au bord du fleuve où le Mahatma avait l’habitude de prier et chanter matin et soir. La seconde soirée, nous avons été reçus par les disciples de Mâ qui sont à l’ouest de la ville, dans un nouveau temple en fonction depuis simplement trois ou quatre ans. Nous avons demandé au Swami (que je connaissais un peu à Kankhal) de distribuer des tapis de méditation à tout le groupe qui se préparait à trois semaines de voyage et de pratiques quotidiennes au Gujarat. C’était émouvant, et cela rappelait ce que faisait aussi Vijayânanda à Kankhal, dans ce sens.

La troisième semaine du voyage, nous étions encore trente personnes, nous avons passé quatre nuits et trois jours complets à Bhimpura, et les gens de l’ashram se sont mis en quatre, comme on dit, pour rendre notre séjour harmonieux et s’adapter à notre grand groupe. Nous avons tous apprécié la gentillesse de l’accueil en partie assurée par des fidèles volontaires, le silence de l’ashram et de son environnement, la vue magnifique sur la boucle de la Narmada et surtout la présence de Mâ qu’on peut ressentir là-bas de façon intense ». Les bénéfices de ce voyage, qui revenaient à Jacques, ont été consacrés pour la plus grande partie à ses œuvres en Inde.

  • Nous vous rappelons l’existence du site ‘Zénitude Square’ créé en septembre 2012 par Isabelle Rodde, dont nous avons souvent publié des écrits dans le ‘Jay Mâ’. Il offre des articles de qualité qui font bien le lien entre la psychologie et le travail spirituel, (Jacques Vigne ayant demandé à Isabelle d'écrire sur les relations entre ces deux dimensions). Vous pouvez en faire des « copier-coller » gratuitement. La boutique en ligne de Zénitude Square propose aussi des séances très pédagogiques, notamment de méditation, pour un prix modique. Voici le lien direct pour aller sur le blog : Zénitude Square-Blog
  • Samedi 29 et dimanche 30 novembre à Strasbourg : inauguration de ‘Terre du Ciel en Alsace’ en compagnie de Jacques Vigne et autres intervenants provenant de

sensibilités spirituelles et artistiques différentes, sur le thème des paroles du médecin mystique, rhénan, médiéval, Angélus Silesus :’Où cours-tu, ne sais-tu pas que le ciel est en toi ?’ (L’ensemble de ce programme est en cours de définition) - Contact : marie.fruhinsholz@wanadoo.fr – (Marie, désormais présidente de cette nouvelle association, est engagée dans une voie de yoga depuis 1983, à la suite d’un cursus d’études pluridisciplinaires en Inde du sud, aux côtés de son premier maître de yoga, Sri Laxmanakumar, ami de Sri Mahesh. Après 3 années d’études en philosophie à l’Université des Sciences Humaines de Strasbourg, elle a fondé en 1989 un cabinet de travail et de formation dans cette ville. Tissant des liens constants entre Orient et Occident, elle a dirigé cet organisme pendant 15 ans, faisant intervenir plus de 50 formateurs. En 2000, elle fonde une famille et un potager dans un petit village alsacien situé au pied d’un haut lieu sacré là-bas : le Mont Sainte Odile). Voici ce que Marie nous explique au sujet de la création de ‘Terre du Ciel-Alsace’ :


« Le petit groupe que nous formons se sent interpellé pour participer, avec les autres centres répartis aux quatre coins de France, à cette belle invitation d’une vie simple et digne entre Terre et Ciel. C’est pourquoi, je m’oriente maintenant vers des projets ouverts sur l’interculturel et l’intergénérationnel, comme Terre du Ciel, des projets œuvrant sur le long terme des générations à venir, et généreusement ouvert sur l’universalité des sagesses du monde et « d’une vie simple nourrie de pensées nobles » comme le disait Gandhiji. En novembre 2012, il y a eu un tournant dans la mouvance des recherches scientifiques concernant la méditation. J’avais organisé avec Sarah Chimchowitch, chercheur en neurosciences au CNRS, un colloque sur les pratiques méditatives à la faculté de psychologie de l’Université de Strasbourg, avec Jacques Vigne comme invité d’honneur et d’autres médecins méditants. Petit à petit, au fil des jours, le nom et l’action de Terre du Ciel se sont imposés à nous comme une évidence, dans le but de fonder une antenne ‘Terre du Ciel – Alsace’. Pour l’instant, au moment où j’écris ces lignes, nous en sommes à la construction de l’équipe et au dépôt des statuts en vue de créer une Association Loi 1901 car pour nous, cette création collective est une invitation à défricher des chemins de sagesse, par-delà la diversité des croyances et des religions, à explorer des chemins de guérison, par-delà la diversité des thérapies, à flâner sur des chemins de vie, à travers toutes sortes de sentiers qui (re) conduisent à la nature mère. Comme dans les autres centres urbains régionaux fondés au sein de Terre du Ciel, nous voulons rester dans l’esprit créé par Alain et Evelyne Chevillat depuis 1990. C'est-à-dire rechercher, étudier, diffuser et expérimenter ce qu’il y a de plus porteur d’avenir dans les cultures et arts de vivre respectueux de l’homme et de son environnement naturel. C’est ainsi que nous partageons les mêmes objectifs et souhaitons favoriser l’émergence d’une conscience redonnant leur place aux valeurs humaines et spirituelles, fondement d’une société vivante et porteuse de sens : « Témoigner que Cela Est ».


Comme les autres « centres urbains » nous proposerons des réflexions et des actions  en Alsace, en créant des espaces de rencontres et d’échanges, et en tissant des liens avec d’autres associations travaillant à la même œuvre. Sous quelles formes concrètement ? Animations de groupes de travail intergénérationnels autour des thèmes éducatifs relatifs à nos 3 axes principaux : Sagesse, santé, écologie. Rencontres régulières pour pratiquer en petits groupes : méditation, yoga, tai chi, danse, chant, musique, calligraphie chinoise, hébraïque, arabe, peinture sumi-e, cours de cuisine autour du monde, jardinage, ikebana, randonnées pédestres et pèlerinages sur les lieux sacrés d’Alsace. Partage d’expériences et de saveurs avec le public

à partir d’une conférence, de la projection d’un film en présence de son auteur. Contacts et échanges avec d’autres associations et réseaux en phase avec ces orientations. Dans divers sites chargés de sens et d’énergie en Alsace, nous inviterons des personnalités diverses provenant des mondes scientifique, artistique ou spirituel, incarnant dans leur vie et leur point de vue spécifique l’espoir possible d’un monde meilleur, inspirant la paix à travers le témoignage de leur vie. Dans le fond, il s’agit d’une invitation à se connecter tout entier

« corps-cœur-esprit réunis » au grand flux des évolutions respectueuses des êtres vivants et de la nature dont nous faisons partie. Les détails (lieux, horaires, etc..) du premier évènement organisé par ‘Terre du Ciel-Alsace’ seront actualisés régulièrement par Geneviève (Mahajyoti) dans le programme de tournée de Jacques Vigne qui vient en Alsace du 29 novembre au 2 décembre 2014. Et je saisis la chance d’écrire ces lignes dans la brochure ‘Jay Mâ’ pour remercier Geneviève de son beau travail de ‘reliance’ entre nous tous. Que ceux qui se sentent concernés par ces lignes n’hésitent pas à me joindre en Alsace (marie.fruhinsholz@wanadoo.fr) soit pour transmettre, soit pour participer à l’une ou l’autre de nos actions dans notre belle région ! Dans la joie de faire plus ample connaissance, bien à vous, Marie »



Abonnements au ‘JAY Mâ’ Pour la session 2013-2015

Merci à tous ceux qui ont renouvelé leur abonnement pour la session de deux ans, qui ira de Mars 2013 à Mars 2015 et qui a commencé avec le N° 108 du printemps 2013… Nous les félicitons d’être restés et nous remercions les nouveaux inscrits d’être entrés dans la Grande Famille de Mâ !

Merci également à tous ceux qui rejoindront l’expérience du ‘JAY MA’ en s’inscrivant pour ces deux années à venir auprès de José Sanchez Gonzalez pour la partie administrative : 10 rue Tibère – 84110 Vaison-La-Romaine – nagajo3@yahoo.fr – 0634988222 et ensuite auprès de Geneviève (Mahâjyoti) qui en gère bénévolement l’édition, pour qu’elle puisse procéder aux envois en vous remettant sur ses nouvelles listes : koevoetsg@orange.fr.

La brochure est toujours au prix de 1 Euro par exemplaire trimestriel envoyé par email, soit 4 numéros par an. Le renouvellement ou l’inscription se font automatiquement pour deux ans. Il faut donc envoyer à José un chèque de 8 Euros au nom de Jacques Vigne, pour couvrir ces deux années. Les numéros arriérés seront envoyés à tous ceux qui s’inscriront en cours de route.

Cette brochure fut créée il y a désormais 25 ans. Elle représente un lien d’amour avec l’Inde, avec Mâ, avec les Swamis, les lectures, les voyages, à travers la composition qu’en fait Jacques Vigne, avec la collaboration de Mahâjyoti qui a une « lettre d’infos » à votre disposition sur demande, pour bien comprendre la marche à suivre.

Table des matières

Editorial (de Jacques Vigne)

Paroles de Mâ (Extraites du livre ’Paroles de Mâ Anandamayî-Classées par thèmes’)

Entretiens à Kankhal avec Swami Vijayânanda (Groupe de Nathalie Anthony)

Joli témoignage d’une belle âme (qui désire rester anonyme…)

Vous voilà réveillés (par Jean Bastide)

Le Sage et le Papillon (Poème et portrait de Geneviève Koevoets ‘Mahâjyoti’ en hommage à Swami Vijayânanda - Extraits de son livre ‘Voyage intérieur aux sources de la joie’)

Correspondances (De Patrick Mandala)

Les mots qui font la course (par Jean E.Louis)

Nouvelles

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Table des Matières