Jay Mâ n°78
(AUTOMNE 2005)
Éditorial
Jay Mâ a vingt ans !
C'est exactement il y a deux décennies, en septembre 2005, qu'Atmânanda a relu le numéro un du Jay Mâ. Elle avait suggéré à Daniel Perez de commencer ce journal trimestriel sur Mâ en français. Celle-ci l'a continué à partir de Paris jusqu'au 1991, et ensuite Jacques Vigne - qui est devenu Vigyânânanda depuis l'anniversaire de Mâ en mai dernier- en a repris la rédaction à partir de Kankhal. Quant à Atmânanda, ce fut son dernier travail après une vie bien remplie par l'écriture, surtout pour la traduction et la présentation des enseignements de Mâ. En effet, elle est décédée à Kankhal début 2005 en quelques jours d'une infection grave. Nous évoquerons son itinéraire remarquable dans ce numéro, depuis une enfance dans le bouillonnement intellectuel de la Vienne de l'après guerre, puis la société Théosophique et Krishnamurti, jusqu'à Mâ Anandamayî.
Le monde a toujours été le domaine de l'éphémère, mais de nos jours où tout s'accélère, la durée des revues et des magazines et souvent plutôt brève, même s'ils sont lancés en grande fanfare et des fonds considérables. Vingt ans d'une journal comme Jay Ma est une preuve de stabilité, et celle-ci a au fond pour base le Soi lui-même. Dans l'enseignement de Mâ, nous ne recherchons pas l'expansion d'un mouvement ou le prosélytisme, mais nous souhaitant que chacun ait le temps, l'énergie et le savoir faire pour pouvoir mener une réelle vie intérieure.
A l'occasion de ce numéro, nous demanderons aussi aux lecteurs de nous faire savoir s'il l'ont bien réceptionné (voir à la fin pour les adresses à contacter). Il y a des problèmes avec la poste indienne à Kankhal et à Hardwar, nous essayons à partir de cette fois-ci une nouvelle formule avec une sorte de poste-suivi, et souhaitons donc savoir qui a reçu ou non le Jay Mâ pour pourvoir le signaler à la poste. Si ce système ne fonctionne toujours pas bien, Mahâjiyoti a accepté de faire photocopier et d'envoyer les Jay Mâ de Nice, ce qui aurait l'avantage d'une distribution beaucoup plus sûre, mais l'inconvénient de doubler le prix d'abonnement. Voyez à la fin de ce numéro pour le détail des contacts afin de répondre brièvement à cette enquête. Faites-le immédiatement, ainsi vous n'oublierez pas et de notre côté nous aurons les idées plus claires. Vous serez informé de la suite de ces questions pratiques probablement dans le prochain numéro.
Je ne sais pas s'il faut souhaiter aux lecteurs une bonne étude et méditation sur le Jay Mâ pour les vingt ans qui viennent : l'avenir ne nous appartient pas, mais nous pouvons toujours souhaiter le développement de cette graine de lumière, cette bîjâ dont parle souvent Mâ, qui est en nous et qui ne demande qu'à croître.
Kankhal, le 4 septembre 2005
Vigyânânanda (Jacques Vigne)
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Paroles de Mâ
Par le fait d'être vide, le "blanc", shveta, peut survenir et il arrive qu'ils survienne également en dissolvant tout à l'intérieur. Ce "blanc" est la non-forme qui prend la forme de toutes les formes, on peut donc dire qu'il représente la forme de la non-forme. Pour devenir "blanc", il faut rester simple et direct. Si tu t'efforces de rester dans la vérité et la simplicité tu deviendras blanc comme le lait, tu demeurera toi-même dans le bonheur et les autres en feront de même en t’approchant. Être détaché, voilà le signe de cette "blancheur" et de cette simplicité. Si tu annules, rends vide ton orgueil et tu te mêles à ce monde, tu verras que tous s'activeront pour combler ton vide et que ton travaillait et ton comportement religieux juste et idéal serviront aux autres de modèle. En notre époque de consommation et de distractions, le renoncement sacré et la simplicité est le but spécifique de l'homme. En réalité, un notre nom du renoncement complet, pûrna tyag, c'est l'expérience complète, pûrna bhog. (Amrita Varta, hindi, octobre 2004)
Si tu dois être libre, que ce soit en coupant la chaîne, comme un oiseau indépendant qui a laissé tomber le souci du vivre et du couvert et qui doit se lancer sans peur et avec audace dans le ciel.
Dans ce qu'il y a de périssable, on ne peut trouver de révélation du Soi.
Comme un héros, prends refuge dans la patience, et fais ce tu as à faire. Dans les richesses et les propriétés, et n'y a certainement pas de paix
Tant qu'on n'a pas trouvé Dieu, le chagrin ne s'en ira pas
Efforcez-vous de consacrer votre esprit exclusivement à l'éternel. (Shree Shree Ma Anandamayi diary)
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Evocation de l'histoire d'Atmânanda
"Oubliez l'oubli. La mort doit mourir ".
Shrî Mâ Anandamayî
Avant la rencontre de Mâ
Le journal d’Atmânanda constitue un témoignage intime de l'odyssée spirituelle d'une européenne artiste et ses rapports troits avec quelques-uns des personnages les plus importants du XXe siècle - notamment avec son guru, la grande mystique
bengalie, Shrî Mâ Anandamayî. De façon exceptionnelle, il relate le trajet de ses compagnons de route, d'autres artistes de l'Occident, des intellectuels et des gens partis à la découverte du spirituel. Comme elle, ils ont entrepris le voyage en Orient durant la première moitié du XXe siècle; ils ont servi de précurseurs a beaucoup de jeunes Européens et Américains qui, à partir de la fin des années 60, ont envahi l'Inde en quête d'une plénitude spirituelle.
Atmânanda naquit à Vienne le 7 juillet 1904, dans une famille juive de condition aisée et reçut le nom de Blanca. Son enfance fut profondément perturbée par la mort de sa mère après la naissance de sa soeur cadette. Les deux fillettes furent élevées par leur grand-mère et une série de tuteur. Malgré ses fréquents déplacements, le père de Blanca s'intéressa de près à l'éducation de ses filles et voulut leur procurer ce que le monde offrait de meilleurs. C'est ainsi qu'elles eurent une gouvernante qui ne leur parlait qu'en français et une autre qui ne leur parlait qu'en anglais, afin qu'elles apprennent à s'exprimer dans ces deux langues couramment. Quand on s'aperçut que Blanca était douée pour la musique, on achèta un piano à queue et on engagea les meilleurs professeurs. Elle devint une sorte d'enfant prodige et donna son premier récital public à l'âge de seize ans.
Le père de Blanca l'encouragea à plonger dans le tourbillon de la vie culturelle de Vienne, qui était alors la capitale du vaste empire austro-hongrois. C'étaient la Vienne de Freud, de Mahler, de Gustave Klimt et de Richard Strauss, la cité qui, l'espace d'un instant vertigineux, avait atteint les plus hauts sommets de la civilisation occidentale. Mais toute cette splendeur allait bientôt s'écrouler sous les coups de canons de la première guerre mondiale, pendant laquelle Blanca, comme une bonne partie des habitants de la ville, vécut parfois au bord de la famine.
C'est pendant cette période marquée par le chaos et la dévastation que furent semées les graines de la quête mystique de Blanca. Elle se mit à lire les écrits spirituels de Tolstoï, les sermons du Bouddha et de maître Eckhart, la poésie mystique de Rilke et les romans ésotériques de Hermann Hesse et de Gustave Meyrink. Un jour, à l'âge de seize ans, tandis qu'elle traversait un parc en songeant à toute cette destruction insensée, se produisit l'un des événements les plus importants de sa vie. Soudain le monde matériel - les arbres, les rochers, le ciel, l'eau - s'anima d'une vie immense et s'emplit d'une lumière divine dans laquelle il n'y avait plus de ligne de séparation entre celle qui percevait et ce qui était perçu, une unité qui, par définition, était amour perpétuel. L'espace d'un instant éternel, tout ceci lui fut révélé avec une force inouïe, et cette révélation allait être désormais le nerf moteur de sa vie.
Blanca découvrit bientôt la Théosophie, qui donna une structure et une expression à son expérience. Elle s'immergea dans ce nouveau mouvement spirituel à une époque où celui-ci avait atteint l'apogée de sa popularité et de son dynamisme. En 1925, elle assista à la convention marquant le 50e anniversaire de la Société Théosophique qui eut lieu en Inde du sud, au quartier général de la société. Elle vécut ensuite plusieurs années en Hollande dans une grande communauté théosophique.
Blanca fit la connaissance du "Messie malgré lui" de la Théosophie, J. Krishnamurti, et tomba sous son influence. Elle finit même par abandonner définitivement l'Occident pour aller enseigner à Bénarès, à l'école de Krishnamurti. En même temps, un compatriote autrichien saisit le pouvoir à Berlin. Il s'embarqua sur une voie de destruction et de racisme plein de haine qui anéantirait complètement et à tout jamais le monde où elle était née et qui allait emporter la plupart de ses amis et membres de sa famille.
Plus tard, déçue par l'enseignement de Krishnamurti, elle reprit sa quête, qui la mena à l'ashram de Râmana Maharshi, le célèbre sage de l'Inde du sud. Elle trouva auprès de lui une grande paix, mais sa destinée était ailleurs. Elle toucha enfin au but lorsqu'elle rencontra Shrî Mâ Anandamayî, la grande mystique bengalie, que ses fidèles considéraient comme une incarnation de la Mère divine. De 1945 à sa mort, la vie d’Atmânanda fut de plus en plus centrée sur sa relation avec cette femme extraordinaire, relation dans l'unique but était la révélation du mystère de sa propre existence…
Les dernières années
En 1965, une disciple hollandaise fit construire une charmante maisonnette pour Atmânanda dans la retraite de Mâ Anandamayî baptisée Kalyanvan non loin de la ville de Dehra-Dun. Situé à une altitude de 750 m, dans un beau et paisible jardin entouré de pins et de jaquiers, avec vue sur l'Himalaya, ce lieu était plus qu'Atmânanda n'avait jamais osé espérer et elle eut la joie d'y demeurer jusqu'à la fin de sa vie. Chaque après-midi, elle parcourait à pied les quelques deux kilomètres qui la séparaient de l'ashram de Kishenpur et dirigeait le kirtan auquel assistait fidèlement un groupe de disciples locaux.
Quand je l'ai connue en 1972, Atmânanda avait depuis longtemps trouvé refuge dans son guru ; les luttes passionnées consignées ici était déjà un souvenir lointain. Au moment de notre première rencontre, malgré la grande différence d'âge (j'avais 23 ans et elle 68), elle m'a immédiatement traité comme un vieil ami. Nous restions tous les deux dans la même dharamshâlâ à Hardwar et assistions à la semaine de méditation et de jeûne, connu comme Samyam Sapta, qui se célébrait tous les ans et que présidait Mâ Anandamayî. Il pouvait faire très froid à cause du vent coupant qui traverse Hardwar durant cette période de l'année, et tard le soir dans ma chambre nous avions l'habitude de partager un breuvage chaud préparé sur l'indispensable cuisinière à pétrole qu'elle m'avaient enseigné à utiliser. Je me souviens qu'elle m'a longuement interrogé sur ma formation, etc., comme si elle était à la recherche de quelqu'un, et je me souviens d'un moment précis où s'est produit une sorte d'éclairs de reconnaissance - quelque chose de profond vu dans la périphérie de la vision et qui se disciple aussitôt qu'on se tourne pour le regarder.
Après être devenu brahmachâri à l'ashram, je voyais assez souvent Atmânanda et l'aidais parfois dans son travail pour le journal de l'ashram, Ananda Vartâ, dont elle était l'éditrice. Elle considérait que traduire les paroles de Mâ Anandamayî et préparer les publications de l'ashram étaient sa sâdhanâ principale ; mais c'est toujours avec beaucoup de modestie qu'elle évoquait son rôle dans ce travail pour lequel elle était absolument indispensable et qu'elle accomplissait pratiquement toute seule.
Malgré toutes ses occupations, Atmânanda était toujours prêt à faire l'impossible pour aider les autres, en particulier les étrangers qui venaient de si loin pour avoir le darshan de Mâ Anandamayî et qui auraient pu se laisser décourager. C'était parfois une tâche ingrate, pas toujours appréciée par certaines autorités de l'ashram ; celles-ci n'encourageaient les étrangers d'aucune façon, surtout après l'invasion hippie de la fin des années soixante. Elle avait l'impression que Mère voulait qu'elle aide ces gens, elle qui se trouvait dans une situation idéale pour comprendre leurs besoins et leur expliquer le protocole de l'ashram.
Un célèbre astrologue de Bénarès qui avait établi l'horoscope de Atmânanda lui dit qu'elle mourrait à l'âge de soixante-quatorze ans. En hindi, on considère d'habitude que de telles prédictions, basées sur des calculs précis, sont généralement exactes. À l'époque où cette prédiction aurait dû se réaliser, elle en fit part à Mâ qui lui dit : "Eh bien, considère que ta vie est à présent terminée. Dorénavant tu vivras sur le temps que je t'accorde et ta vie m'appartient." C'était bien sûr une réponse qui la comblait de joie ; en fait, sa santé s'est améliorée de façon notable à partir de ce moment-là.
C'est pendant cette période (1979) que Mâ Anandamayî envoya Atmânanda à Gaya, antique cité de pèlerinage, pour faire célébrer ses rites funéraires par les pandits du lieu selon la tradition. Ceci marqua son entrée officielle dans le sannyâs, l'état final du renoncement, dans laquelle on est totalement mort au monde. Elle portait la robe ocre du sannyâsin depuis longtemps déjà, mais avec ce rite elle a fait un pas irrévocable. Extérieurement, pourtant, elle tenait tout cela secret.
Vers la fin de 1980, la santé de Mâ Anandamayî commença à se détériorer sérieusement. Elle cessa de prendre des aliments solides et n'absorba plus qu'une alimentation liquide minimale. De grands Mahâtmâ vinrent la voir des quatre coins de l'Inde, La suppliant de rester dans son corps pour le bien du monde qui avait tant besoin d'Elle. On croyait fermement qu'elle avait le pouvoir de se guérir, si seulement elle en avait le "khéyâl". Mais il apparut finalement qu'elle n'avait pas de "kheyal" à ce propos, sinon celui de partir vers l'avyakta, le Sans-forme qui, disait-elle, l'appelait. Finalement, le 27 août 1982, elle abandonna son corps à l'ashram de Dehra-Dun - Kishenpur. Selon ses propres instructions, son corps fut transporté à son ashram de Kankhal (à Hardwar), où elle donna son ultime darshan. Après le départ de Mâ, Atmânanda s'absorba plus que jamais dans son travail. Elle donnait l'impression de travailler ouvrez les " contre-la-montre". Elle me dit d'un ton joyeux qu'elle voulait être prêtre quand la mort viendrait le chercher, et qu'à cette fin, elle mettait ses affaires en ordre (elle se préoccupait, par exemple, de ce qu'elle devait faire d'un vieux pot que je lui avais donné).
C'est à cette période (fin 1984) qu'Atmânanda m'a parlé pour la première fois de son Journal. Elle me dit qu'elle avait toujours eu l'intention de le détruire et ne l'avait jamais montré à personne. Récemment, alors qu'elle s'apprêtait à le jeter, elle s'était mise à le relire et s'était dit "" qu'il pourrait peut être intéressé quelques personnes". Elle m'a demandé de le lire et de lui dire ce que j'en pensais, et a suggéré que je de venir rester près d'elle afin d'accomplir ce travail. Malheureusement, pressé par le OTAN et à mon grand regret, je ne pus accomplir ce travail au cours de ce séjour.
Atmânanda est décédée en quelque jours d'une infection en fin septembre 1985, juste après avoir relu le premier exemplaire du Jay Ma en français pour lequel elle avait donné l'inspiration initiale.
Quelques réponses de Mâ notées par Atmânanda dans son journal:
Almora, 8 juin 1954
Entretien privé avec Madame M. (une Occidentale).
Madame M. a demandé ce que signifiait vraiment la doctrine chrétienne du salut par la foi dans le Christ sanctifié.
Mâtâjî : Il y a bonheur et souffrance, péché et vertu, vie et mort : ces couples d'antagonismes sont la croix sur laquelle le Christ est crucifié. Mais il est la vérité éternelle qui transcende la dualité, c'est pourquoi il a souri sur la croix. C'est ce que nous devons faire. C'est là notre sauveur. C'est aussi la voie hindoue. C'est aussi l'idéal des rishis.
Méditez sur le Christ en tant que lumière du monde, la lumière intérieure comme la lumière extérieure du soleil et de la lune. Tous sont en lui et Il est dans tous. Il est la lumière entre vos sourcils. Si pendant la méditation vous avez des visions de Kali, Durgâ, Mâ, Shiva, considérez-les également comme des formes du Christ et non pas comme des formes distinctes de lui. Si vous rencontrez un grand être spirituel, dites-vous : "C'est le Christ qui s'est révélé à moi sous cette forme même. Toutes les formes sont ses formes. Il est vaste, et n'est pas uniquement limité à la forme de Jésus. Considérez votre demeure comme celle du Seigneur. Brûlez de l'encens et réservez un siège spécial pour la méditation. Méditez et lisez des textes sacrés. Laissez vos enfants vivre leur vie et passez la vôtre en contemplation.
Nainital, 28 juin 1954
Dans la soirée du 25 Mâtâjî a parlé jusqu'à une heure du matin. Quelle qu'un lui a dit : "Quand vous serez partie, nous nous sentirons très seuls : comment ferons-nous ?"
Mâtâjî : Je ne pars jamais. Pourquoi voulez-vous me repousser au loin ? Je suis toujours avec vous.
Question : Alors, demeurez-vous dans nos coeurs ?
Mâtâjî : Dans vos coeurs ? Pourquoi voulez-vous m'enfermer dans un endroit particulier ? Sang de votre sang et moelle de vos os, voilà ce que je suis. C'est la vérité, je ne dis jamais de mensonges.
Le lendemain soir, dans une salle bondée (il y avait essentiellement des femmes), Mâtâjî a dirigé le kirtan et a chanté Hé Bhagavan et Sita Ram, Prana Ram. Quelqu'un dit à nouveau : "nous sommes venus vous voir chaque jour. Maintenant que vous partez, notre vie va nous sembler vide sans vous. Que faire ?"
Mâtâjî : Pourquoi dites-vous que je m'en vais ? Je suis votre petit enfant et je suis toujours avec vous. Souvenez-vous de cela : je suis toujours avec vous. Je ne vous demande pas de faire des rétentions de son élève, de vous asseoir le dos droit, de vous purifier. Tel que vous êtes, je suis avec vous. Un enfant est avec ses parents, quelle que soit leur caractéristiques.
Quelqu'un : Nous vous considérons comme notre Mère, pas comme notre enfant.
Mâ : Mère, c'est aussi très bien. Une mère quitte-t-elle ses enfants? Non, jamais. »
Atmananda Voyage vers l’immortalité texte établi par Ram Alexander, traduit en français par Jack Gontier Accarias l’Originel p.9-11, 296-9, 282-3, 303-4.
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« Comment j’ai été admis dans les ashrams de Mâ. »
par Swâmî Bhaskarananda
Après un premier darshan de Mâ dans un train en partance, Baskarananda a revu Mâ assez souvent quand elle passait à Bombay. Pendant les vacances, il la rejoignait, en particulier à Shimla en Himachal Pradesh, c'est-à-dire dans l'Himalaya. Mâ n'avait pas encore accepté qu'il abandonne son emploi. Cependant, arriva un été où les choses furent différentes :
Pendant la saison chaude, nous avions l'habitude d'aller à Shimla. Progressivement, j'ai fait connaissance de tout le monde autour de Mâ. Celle-ci était à Solan : elle m'a fait appeler. Pour ma part, je gardais toujours sur moi ma lettre de démission. [Resignation letter, en anglais dans le texte hindi]. j'avais eu cinq emplois de fonctionnaire successifs, mais il y avait pas de congés en vue, et je pensais que ces emplois n'avaient pas de sens. Je ne voulais pas rester à tourner vide et donc je désirais me consacrer à une oeuvre qui me motive vraiment. Mâ m'a fait appeler à Solan : "Est-ce que maintenant tu peux abandonner ton travail ?" C'était un ou deux ans après la demi Koumbha-Méla (vers 1950). Mâ me donna l'instruction d'aller à Vindhyâchal [célèbre lieu de pèlerinage à la déesse à une centaine de kilomètres sur le Gange en amont de Bénarès].
Il y avait avec moi Mahavir Trivedi, le père du gouverneur du Goujarat. Il m'a dit "Va-donc à Vindyâchal!" C'est ainsi que j'y suis parti. J'y étais complètement inconnu. Je me suis présenté, et on m'a dit : "Nous allons te confier la gérance de l'ashram". On m'indiqua comment m'y prendre dans tous les détails. À cette époque, nous recevions la somme de seize roupies par mois, dépenses de nourriture étant à part. Il n'y avait pas d'eau dans cette partie de Vindhyachal qui se trouvait sur la colline de la déesse ashtabhujâ [la déesse à huit bras, une grotte sacrée tout près de l'ashram même de Mâ.]. Il fallait remplir d'eau de grands récipients au pied de la colline et les monter. Avec ce petit stock, nous avions à arroser les plantes et les arbres, en garder assez pour le bain, la cuisine et l'eau de boisson. Dans cet ashram de Vindyâchal, on sent jusqu'à nos jours l'influence, les vibrations de Mâ. J'ai eu de bonnes expériences là-bas. (Au moment où il raconte ces souvenirs, Swâmîjî était dans l'ashram de Bhimpura sur les bords de la Narmada). De même qu'il y a une grotte ici, il y en avait une aussi là-bas. J'y ai pratiqué l'assise méditative. Ma m'avait prévenu qu'il faisait très chaud là-bas et que le terrain était rocailleux, autant qu'à Omkareshwar [un lieu de pèlerinage célèbre proche des sources de la Narmada]. Dès les huit heures du matin il y avait un soleil de plomb comme si c'était déjà midi. Ainsi, Mâ m'a conseillé de me rendre dans une sorte de crypte à partir de sept heures et demi ou huit heures du matin et de n'en ressortir que le soir. À ce moment-là, je pouvais me mettre à préparer ma cuisine. Je me suis mis à m'efforcer de suivre ces instructions de Mâ.
- Qu'en est-il advenu de cet ami qui était proche de vous?
- Mon ami est resté à Bombay. Il s'est marié. Quant à moi, j'avais l'esprit de vagabond, de fakir, fakkararâm, depuis l'enfance.
- Comment se déroulait votre sâdhanâ ?
- J'ai réalisé que Mâ m'avait envoyé là, mais qu'elle ne m'avait pas expliqué comment pratiquer, ni également quel mantra je devais réciter. J'ai donc médité selon ce que je resentais. À l'époque, je lisais beaucoup les livres de Bhaïjî sur Mâ. J'ai réalisé que celui-ci s'était tellement investi dans un renoncement intense et dans la dévotion à son objet d'amour spirituel qu'il s'était mis à le voir partout.
Dans cette période de début, j'étais dans un état qui faisait que je ne m'occupais pas de la nourriture et des autres détails matériels. Un jour, soudain, Mâ arriva. Elle a vu tout mon emploi du temps quotidien. Elle m'a dit de venir avec elle. Swâmîjî aussi était venues à Vindhyachal à cette période, cet ashram servait de centre de remise en forme.
- Comment faisiez-vous financièrement ?
Tous les mois ou tous les deux mois, il y avait de l'argent qui était envoyé de Bénarès. Mais un certain mois, rien ne vint. Je n'en ai pas parlé. Swâmîjî m'a demandé : "Pourquoi ne m'as-tu pas parlé de cette question d'argent, certainement je t'en aurais envoyé,pour peu que j’en ai eu à ce moment!" Pour ma part, je me débrouillais en cuisant des épinards. Mahâvîr Trivedî était venus avec Swâmîjî. Mâ était également arrivée. Swâmîjî lui a dit : "Est-ce que vous vous rendez compte que, dans l'ashram de Kashi tout le monde mange à sa faim et boit, et lui, il reste seul, il suit toutes les règles, il en arrive à oublier de cuisiner pour lui-même, et ne fait pas attention au fait qu'on lui envoie de l'argent à temps. Mâ me dit : "Je vais préparer moi-même la cuisine pour Swâmî Parâtmânanda et tu vas manger avec nous." Ainsi donc, je prenais mes repas avec Swâmîjî. J'ai effectué les travaux qu'il me demandait. Je ramenais le marché, et j'étais nourri.
- Qu'est-ce que Mâ a dit en entendant toute cette histoire?
- Mâ m'a emmené avec elle à Bénarès. Elle a réuni tous les personnes importantes de l'ashram et leur a dit : "Est-ce que vous pouvez rester sans nourriture? Ce jeune brahmachâri a passé un mois sans argent et il n'a même pas écrit à qui que ce soit". Chacun se mit à rejeter la responsabilité sur les autres. Mâ leur dit : "Personne ne va à l'ashram de Vindhyachal. Lui, il y est resté seul. Il faut qu'il soit soutenu." C'est ainsi que Mâ a organisé concrètement mon séjour à Vindhyachal.
- Racontez-nous de façon directe le moment où Mâ a immédiatement accepté le désir de votre coeur?
- Il y a plusieurs exemples de cela, mais il y a une première occasion où la grâce de Mâ m'a profondément touchée. C'était la période de l'anniversaire de "ma Mâtâjî". Je ne savais pas très bien quoi faire à cette occasion. Il y avait des sadhous qui nous rendaient visite. J'ai organisé un repas pour eux. À cette époque-là il y avait une Didi qui vivait dans l'ashram et qui m'avait conseillé d'offrir un repas à ces deux sadhous. Elle-même, avec beaucoup d'amour, le leur a préparé. Ces deux sadhous sont donc venus et ont pris leur nourriture. Au pied de l'ashram de Vindhyachal, il y avait la soeur de Gurupriya Didi. C'était elle qui s'occupait principalement de la gestion de l'ashram. Je lui ai demandé d'apporter du prasâd. Elle refusa en disant qu'elle ne préparait pas la nourriture de la shraddha [offerte en mémoire des défunts, elle voulait sans doute dire qu'elle ressentait l'absence de Mâ comme une mort] ". Il m'est venu à esprit que si Mâ pouvait venir, nous aurions la chance d'avoir son prasâd directement. Sur ces entrefaites, quelqu'un est venu m’annoncer qu'une information de Bénarès disait que Mâ allait arriver dans une heure. Ce que j'avais pensé s'était donc réalisée. J'ai appris de plus que Mâ s'était assise pour le satsang mais avait refusé le repas qu'on lui avait proposé et par des signes de main avait demandé qu'on prépare une voiture pour aller à Vindhyachal. Je fus envahi d'une joie extrême en trouvant ainsi une réponse [le mot anglais response est employé au beau milieu du texte en hindi] à mon désir intime.
Je suis allé trouver cette Didi qui avait préparé la nourriture et lui ait annoncé que Mâ arrivait. Elle en fut extrêmement heureuse. Sur ces entrefaites, Mâ est parvenue à l'ashram, et elle a dit : "Apportez-moi mon repas à l'étage". Didi alla directement chercher la nourriture et l'apporta à Mâ. Celle-ci la mangea. Je me trouvai là-bas aussi. Biloudi (cette soeur de Gurupriya Didi dont nous avons parlé) ne mangeait pas avant d'avoir donné à manger à Mâ. Après que Mâ ait pris sa nourriture, elle a obtenu un bon prasâd de Mâ. Ce qui se passait correspondait en fait à l'état intérieur de chacun. Le Seigneur est omniprésent. C'est Lui qui nous dirige de l'intérieur, l'antaryâmî. Si vous pensez que Mâ va venir, elle arrive! Il en a été ainsi avec moi plusieurs fois à Vindhyachal.
- Etiez-vous en congé de votre travail à cette époque ?
- Oui, j'avais demandé des vacances pour venir à Solan : mais en fait, je ne suis pas retourné au bureau. Tout simplement, je ne suis pas revenu non plus à la maison. Je suis parti de Vindhyâchal à Bénarès. A cette époque, c'était là que se trouvait le quartier général de la Sangha [mouvement] de Mâ. J'ai passé plus d'un an et demi à Vindhyachal. Il faisait tellement chaud là-bas à partir de 8 heures du matin qu'un vent brûlant se mettait à souffler, ce qu'on appelle le loo dans ces régions. J'avais donc l'habitude, sur les conseils de Mâ, de demeurer dans la grotte. J'y faisais ma méditation. Le soir, je me débrouillais avec ce qu'il y a avait comme provisions. On trouvait là-bas beaucoup de mangues. Je me faisais une soupe en faisant frire les mangues vertes. Il y avait aussi du lait le soir. Mâ avait donné les instructions suivantes : "Trempe une ou deux chapatis dans le lait et mange-les, ne te soucie pas de préparer la cuisine !" C'était ce que je faisais.
De cette façon je suis resté à peu près deux ans à Vindhyachal. Mâ y revenait souvent. Il n'y avait pas de sentiment de solitude, tout au contraire, il semblait quelqu'un progressait avec moi. [ou alors "qu'il y avait quelqu'un de grand avec moi"]. Je me suis mis à lire les livres de Mâ. Il y a avait une grande grâce palpable de notre vénéré Bhaïjî., bien qu’il n’était plus dans son corps. C’était une expérience aussi évidente que de constater que deux et deux font quatre.
- Quels étaient vos sentiments à l’époque ? De quelle façon pourriez-vous nous donner un avant-goût de vos expériences ?
- Il n’y a pas de paix dans le monde extérieur. La véritable paix n’est qu’à l’intérieur. Voilà ce qu’il faut rechercher, selon les paroles de Mâ elle-même : « Se connaître soi-même, se trouver soi-même, voilà le devoir de l’être humain. »
Quand je suis allé retrouver Mâ, elle m’a dit : « Rends-toi à Uttar-Kâshî [la première bourgade quelque peu importante sur le Gange après sa source à Gomukh au dessus du village de Gangotri], il faut que tu t’y occupes du temple de Kali et fasse son service. »
Traduit du hindi par Vigyânânanda
Amrtia Varta, octobre 2004, p.27-29
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Ces jours anciens avec Ma Anandamayi
par Bithika Mukherji
Mon initiation
Le jour de Mahâshtami, le 2 octobre 1946, ma sœur vint soudain me voir et me dit d'aller dans la chambre de Mâ quand j'aurais fini mon travail et de ne rien boire au manger car j'allais être initiée. Initiée ! Avant que je puisse demander des précisions, elle disparut.
Je n'étais pas du tout préparée pour cette situation délicate. Une douzaine de questions se posaient automatiquement en moi. Qui donc allait m’initier ? Je pensais à tous les ascètes de l'ashram un par un et ne pouvais me réconcilier avec une initiation par un quelconque d'entre eux. Peut être Shrî Mâ elle-même ? Mais elle ne donnait jamais d'initiation ! J’étais en proie au doute et à la méfiance, mais je terminai mon travail qui consistait à aller porter la nourriture dans la salle du rituel, et m'approchai lentement de la chambre de Shrî Mâ. J'y ai trouvé en plus d’elle Didimâ (la mère de Shrî Mâ), ma mère et ma sœur. Shrî Mâ s'adressa à moi : "Assieds-toi ici près de ta mère. Elle sait quoi faire. Aujourd'hui, c'est un jour très favorable – Mahâshtami ( le jour, vers la fin de la Durga poûjâ, où la déesse mère a tué le démon Mahîsha) les Shastras sont de l'avis qu’être initié par sa mère, c'est gagner quatorze fois plus de mérite que de l’être par un autre gourou". Elle a pu avoir dit d’autres choses aussi mais j'étais tellement soulagée que je n'enregistrais rien d'autre excepté le fait que le gourou ne serait pas quelqu’un que je ne puisse accepter. J'occupai avec reconnaissance le siège déjà désigné près de ma mère.
Celle-ci, toujours sereine et calme, semblé l'être plus à ce moment-là ; elle avait une qualité de silence qui m'a alors frappée comme étant inhabituelle. Shrî Mâ sortit avec ma sœur, en laissant Didimâ, ma mère et moi-même dans la chambre. Shrî Mâ était très occupée en ce jour important et elle ne pouvait guère se libérer plus que pendant quelques moments, pourtant elle continua à aller et venir et je pense qu'elle était à l'intérieur quand ma mère m'a effectivement donné le mantra. En tous cas, elle était là pour accepter mon offrande rituelle de fleurs, poushpânjalî, à ses pieds lors de la conclusion de la cérémonie.
Plus tard, j'ai pu reconstituer les événements de la journée. D'abord, Shrî Mâ avait demandé à Didimâ de donner l'initiation à ma mère. Shrî Mâ avait tout arrangé elle-même car ma mère, ne s'attendant pas du tout à cela, était perdue sans recours pour se procurer les objets nécessaires, comme un tapis pour s'asseoir, des fruits, des friandises et des fleurs. Dès que ma mère avait reçu l’initiation, elle se trouvait dans une position qui lui permettait de communiquer le mantra aux autres. Ma sœur vint la première. Shrî Mâ était assise avec elle durant tout ce temps, en les guidant. Shrî Mâ révéla aussi les mantras à ma mère par l'intermédiaire de Dîdîmâ. Ma mère ne savait rien de ces rites et cérémonies. Dîdîmâ nous fit comprendre non sans peine ce qu’il fallait faire et comment accomplir le rituel de la poûjâ du soir, le sandhya. En dernier lieu, Didimâ me dit : "Shrî Mâ elle-même est ton gourou. Le gourou et elle sont les mêmes - médite toujours sur cette vérité." Cela fait maintenant juste un peu plus de cinquante ans depuis ce jour-là ! La pensée qui prédomine dans mon esprit, c'est de me demander comment, avec une grâce qui nous a autant inondé -et si constamment, nous avons pu rester les mêmes sans avoir été totalement transformés. Ma consolation doit être que Shrî Mâ savait pleinement combien le matériel sur lequel elle agissait était récalcitrant ! ...
Haribâbâjî était aussi à Delhi. Il souhaitait rencontrer Gandhijî qui était en ville à cette époque. Le nom de Shrî Mâ était suffisant pour ouvrir toutes les portes. Nous sommes arrivés à la résidence de Gandhijî avec une colonne de voitures dans la mesure où tous ceux qui étaient dans les environs de Mâ désiraient aller avec elle où qu'elle aille. Gandhijî la reçut avec une grande affection et un grand plaisir. Il parla de sa visite à Sevagram (son ashram de service près de Wardha dans le centre de l’Inde) et de la manière dont elle ne voulait pas rester avec lui et dont il n’était pas en faveur de ses déplacements incessants. Shrî Mâ lui avait dit avec une certaine insistance : "Pitaji, je ne vais nulle part loin de vous, je suis toujours avec vous. Croyez ceci. Cette fille qui est la vôtre ne dit jamais quelque chose qui ne soit la vérité." Gandhijî l'a crue, mais ils était réticents à la laisser s'en aller, tout comme chacun l’était, du mahâtmâ jusqu'au simple enfant.
Il passa le bras autour d'elle et ouvrit la voie en direction de la réunion de prière. C'était évident qu'il n'était pas intéressé aux mahâtmâs qui étaient venus le visiter. Shrî Mâ le retint jusqu'à ce qu'il ait reconnu leur présence et on organisa les choses pour que ceux-ci puissent aussi être placés sur l'estrade. Upadhyâyajî, un proche de la famille de Nehru qui connaissait Shrî Mâ depuis les jours de Kâmalâ Nehru (l’épouse du Pandit), était présent. Il organisa les choses de la façon la plus satisfaisante qui soit. Gandhijî fit s'asseoir Shrî Mâ près de lui.
Il était d'une humeur joyeuse. Il lui parlait, et ensuite parlait d’elle à l'assemblée. Je pense qu'il demandait des donations ou quelque chose du genre. Je me souviens qu'il disait : "Donnez généreusement ; voyez, ma fille (bachî) est ici. Que va-t-elle penser de vous si vous comportez d'une façon avare !" Il fit rire l'assemblée un bon nombre de fois.
Cela allait être leur dernière rencontre. La date tragique du 30 janvier 1948, l'assassinat du Mahâtma, n'était plus éloignée. (p. 143)
Les parents de Bithikâ lui parlent de perspective de mariage, mais après réflexion, elle leur dit qu'elle préfère rejoindre sa sœur Rénou comme brahmachârinî dans les ashrams de Mâ.
Mon père parut stupéfait mais il ne dit rien. Bien après, en fait des années après sa mort, ma mère me parla d'une conversation qu'il avait eue à mon sujet avec Shrî Mâ à cette époque à peu près. Il avait exprimé son angoisse à propos de mon futur, qui semblait tellement incertain à ses yeux et lui avait dit : "Je ne serai pas ici pour m'occuper d'elle." Shrî Mâ, alors, avait prononcé ces mots rassurants, qui ont aussitôt dissous toute son anxiété à mon sujet : "Mais je suis là !" ( en bengali : ami to acchi ); ainsi donc, Shrî Mâ est restée à mes côtés à travers toutes les vicissitudes de la vie. Même en des occasions que d'autres gens considéraient comme désastreuses, je n'ai pas connu la peur, ni ne me suis sentie incapable de faire face ; Shrî Mâ était toujours et est toujours avec moi.
Malgré ce désir de Bithikâ, Shrî Mâ demanda sans qu'elle le sache à son frère Bindou d'obtenir les formulaires d'inscription à l'université de Allahabad pour qu'elle puisse passer ses examens de maîtrise en philosophie en 1947. (p. 144)
Les temps étaient troublés pour notre pays. On entendait de tous côtés des nouvelles de combats de rue et de massacres d’hindous par les musulmans. Shrî Mâ écoutait calmement tous ces récits de malheur. Elle s'exclama une fois : "C'est Dieu sous forme de dévastation et de cris de terreur !"(hahaka rûpe Bhagavân). On ne peut s'empêcher de ressentir qu’en présence de Dieu, le mal est le plus grand mystère sur terre. (p. 145)
De 1947 à 1950 eut lieu à l'ashram de Shrî Mâ à Bénarès un grand sacrifice au feu, le Mahâsavitrî yajña, accompli pour la paix du monde. Cet événement eut un grand retentissement et aida à faire connaître l'organisation de Mâ dans l'Inde entière.
Durant toute cette période, Didi était toujours à court d'argent. Et Mâ elle-même nous raconta l'histoire suivante : un jour, Shrî Mâ était assise dans la pièce qui donnait sur le balcon du côté ouest de l'ashram, et il n'y avait que Didi avec elle. Didi lui disait : "Je me suis lancée dans cette grande affaire, mais je ne sais pas comment je vais pouvoir en couvrir les dépenses même pour demain !" Dans l'intervalle, ma mère s'était approchée de la porte et hésitait à entrer. Mâ dit : "Entrez, qu'est-ce que c'est ?" Ma mère avait de l'argent avec elle qu'elle avait apportée en guise de contribution pour le yajña. Elle hésitait à offrir cette somme en face de Shrî Mâ. C'est alors qu'elle la plaça dans les mains de Didi, qui l'accepta avec grand soulagement. Shrî Mâ avait l'habitude de raconter cette histoire aux gens plus tard en disant : "Quand Didi était dans le désespoir, cette Lakshmî (ma mère) vint avec l'argent pour le lendemain, et après cela, celui-ci a tout simplement coulé à flots et Didi n'a plus jamais eu à se faire de soucis à propos des dépenses du yajña."
L'appréciation de Shrî Mâ pour le peu que chacun pouvait faire était réellement phénoménale. Une compilation de telles anecdotes remplirait facilement un volume entier. (p. 147)
Un miracle de Shrî Mâ juste sous mes yeux
L’un des villageois de Vrindâvan, Manohar, était le préféré de Haribâbâjî Mahârâj. Il avait une bonne voix et menait souvent les kîrtans. Sinon, il était quelque peu dissipé et causait des tas d'ennuis à Haribâbâjî par ses comportements irresponsables. A ce moment précis, il se conduisait très bien. Il s'était mis à travailler régulièrement dans les champs et avait gagné un peu d'argent. Il acheta des céréales avec sa première paye et les apporta à Shrî Mâ. Il voulait que Didi cuise un pot de tahri, du riz frit avec des légumes, et qu’ensuite Shrî Mâ en distribue à chacun.
Une fois prêt, on apporta à Shrî Mâ le pot de riz. Elle se mit à distribuer le prasâd avec une grande cuiller. Aussitôt que les gens apprirent que Shrî Mâ était en train de donner le prasâd, il vinrent en courant de tous les coins de l'ashram. Shrî Mâ remonta d'une marche. Je ramassai le pot et le tint pour elle. Elle était devenue très calme et il y avait sur son visage un regard éthéré. Je pressentais que quelque chose de merveilleux était en train d'arriver avec le pot de riz. Il semblait être approvisionné d’une façon inépuisable. Ce n'était pas un grand pot, on pouvait le tenir facilement dans une main. D'autres gens aussi ont eu la même pensée - une personne est même montée pour jeter un coup d’œil dans le pot. Je lui fis signe s’en abstenir et j'ai éloigné le pot de lui. Deux cent personnes ont dû recevoir le prasâd ce jour-là. Shrî Mâ resta là avec une cuiller en main jusqu'à ce que la dernière soit venue et repartie. Quand elle laissa tomber la cuiller dans le pot, il était tout à fait vide.
J'ai toujours trouvé que le mot "miracle" n'était pas adapté en ce qui concernait Shrî Mâ. Nous ne voyions pas de ligne de démarcation entre le normal et ce qu'on pourrait appeler le supra-normal. Sa compréhension, sa compassion réduisait à néant nos fragilités humaines - demander nous amenait à recevoir cent fois plus ; si l'on avançait d'un pas, elle s'approchait de dix. Elle était en elle-même le miracle. Son regard profond pouvait créer, métamorphoser ou établir des liens de fidélité avec quiconque. Il n'y avait pas d’ "autre" pour elle. Ce que Manohar a provoqué ce jour-là, le 30 janvier 1947, est l'un des nombreux incidents de ce genre, mais pourtant cela a été en soi quelque chose d’une beauté et d’une générosité qui embrassait tout.
Grâce à de bons résultats aux examens de philosophie et de sanskrit, j'ai obtenu une double bourse. J'ai pris le premier mois de ces bourses et l’ai déposé sur le lit de Shrî Mâ, en lui expliquant ce dont il s’agissait. Shrî Mâ dit : "Mets l'enveloppe à l'intérieur de la tête d'oreiller", ce que je fis. Personne d'autre n'était dans la chambre. Je mentionne ce petit incident car il allait avoir une suite. (p. 148, 149, éditions française en cours d’éditons chez Agamat, Paris)
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Le soleil du Soi
Anthologie de pensées de Swami Ramatîrtha
Citons des extraits de ce que Swami Ramatîrththa dit par exemple sur les religions :
- Que l’homme ose être divin, puisque Dieu a osé être humain.
- Il est bizarre, très bizarre que les gens veulent se piller les uns les autres - en ce qui concerne les biens matériels - mais en ce
qui concerne la richesse supérieure, spirituelle, quand on la leur
offre, ils veulent tuer celui qui la donne.
- A Lahore comme à Lucknow, la communauté musulmane Shia sort en procession un cheval décoré qu'on appelle Douldoul. Les fidèles l'honorent et le couvrent de fleurs, car il considère qu'il est le cheval de l'Imam, le petit-fils du prophète Mohamed. Il n'y a personne de physique qui le chevauche. Ce corps est votre Douldoul. Son cavalier, l’ego, doit être annihilé Dieu seul doit le chevaucher et contrôler. Ainsi, ceux qui permettent à leur corps d’être contrôlé par Dieu lui-même sont adorés dans le monde entier. Si vous voulez vraiment être contrôlés par Dieu, avec une détermination forte et une foi ferme en lui, non seulement vous remuerez ce monde, mais vous inspirerez également des milliers d'autres mondes comme celui-ci, et ce, sans efforts.
- Ne soyez pas géocentrés en faisant tourner le soleil du Soi autour de la terre de vos désirs égoïstes. Faites votre révolution copernicienne, et soyez héliocentrés.
- Quand l’or est ingéré tel quel, c'est un poison, mais quand il est traité, il peut devenir un médicament puissant. De même, l'ego en tant que tel est nocif, mais quand il est raffiné et rendu subtil pour atteindre les dimensions du « Je » cosmique, il devient le meilleur des médicaments.
- Si quelqu'un commet un crime, il est puni. Mais s'il meurt durant l'instruction, sa peine tombe automatiquement. De même, quand l'ego disparaît, la punition des péchés s’efface d’elle-même.
- Il est très frustrant de remarquer que vous étudiez les livres religieux des autres pour y trouver des points faibles à ressortir durant vos séances d'insultes publiques, mais, hélas, vous n'en faites pas ainsi pour en découvrir les bons côtés qui pourraient vous aider dans votre développement et évolution spirituelle. Malheureusement, vous avez développé la nature de la sangsue qui ne peut s'empêcher de sucer le sang du sein de la femme, à la place du lait qui se trouve pourtant si proche. On doit stopper immédiatement ce genre d'antagonismes religieux. Vous concéderez que c'est un grand obstacle à votre progrès individuel et national.
- Je ne veux pas dire que vous devez abandonner la religion dans laquelle vous êtes nés et vous avez été éduqués. Mais je mets l'accent
sur le fait que ce serait un suicide spirituel si vous considériez qu'il est un péché d'enjamber les quatre murs de votre propre religion pour aller voir les autres également. Il n'y a pas de mal à cela… qu'est-ce qui se trouve à la racine de ce mépris et de cette haine entre les
religions ? Le manque qu’ont les gens de connaissances et d'expérience de leur propre religion. Un poète persan dit : « Notre liberté dépend de notre maturité, car le fruit vert reste attaché à la branche et ne peut se libérer avant d'être mûr. »
- De même qu'on a limité par étapes la monarchie absolue en Angleterre, ainsi il est temps d’ôter ses pouvoirs à ce tyran qu'est le Dieu personnel et de réussir la liberté religieuse.
- Emerson disait : « Chaque être humain est Dieu qui joue à l'idiot. »
- En s'adressant aux chefs musulmans de Lucknow qui sont venus le visiter pour parler de religion :
Chers amis, le sens littéral de koufra est « cacher ». Quoi ? Cacher la la Vérité ou la Réalité. Est kafir (infidèle) celui qui cache la Vérité. Comment un kafir cache-t-il la Vérité ? Il la cache derrière le rideau de son ego.
- Sans pratiquer les principes de la religion, consciemment ou inconsciemment, dans notre vie quotidienne, il nous est impossible d'obtenir aucun succès, aucune prospérité, progrès, paix, pouvoir, santé, connaissance, art, grâce ou aucune autre bénédiction quelle qu’elle soit. Une personne atteint le succès simplement quand elle poursuit, qu'elle le sache ou non, le chemin de la religion dans ses pensées et ses actions.
Voici maintenant des pensées extraites des Carnets de notes de Râma :
- Nous ne pouvons connaître une religion, une science, un art ou une personne tant que nous ne l'aimons pas.
- Celui qui excelle dans la pensée religieuse doit prendre seulement cette nourriture qui le garde un avec le Tout. Tout autre forme de nourriture est aussi nocive que le vin et l'opium, car elle le fait se ressentir autres que ce qu'il est.
- Les points forts des religions, en très bref : intellectuellement, le védanta ; moralement, le bouddhisme ; pratiquement, le christianisme ; religieusement, le vishnouisme ; pour l'intensité du sentiment, l’islam.
- C'est une idiotie qualifiée de sacrifier l'homme intérieur pour l'extérieur. C’est laisser le centre de gravité tomber à l'extérieur de soi-même et par conséquent, trébucher.
- La bagarre entre les différentes formes religieuse illustre cette histoire pleine de sens des chevaliers qui ont commencé un combat à propos de la couleur d'un écu qu’aucun des deux n'avait regardé sur plus d'un côté. 1
- Une foi qui repose sur l’autorité n’est plus une foi..
- La religion est décriée comme étant une relique de l'époque barbare. Or, les animaux et les barbares mangent aussi tout comme nous le faisons. Devons-nous dire en nous basant sur cela que le fait de manger est une relique de l'époque barbare ?
- La religion est commune au sauvage et à l'homme civilisé. C’est quelque chose qui apaise la faim et la soif de l'âme et représente une nourriture essentielle pour le corps. Les articles qui sont consommés, la manière de les manger peut changer de temps à autre, mais le fait de manger en lui-même ne peut jamais être abandonné, de même qu'on peut faire l'économie d'aucun des éléments essentiels de l'alimentation.
- Un homme bon dans un ciel fermé sur lui-même serait en enfer.
- Pourquoi devrais-je prier ? En effet, tous les objets lointains ou proches ne font que répondre aux besoins les plus intérieurs de mon esprit. J'apporte ma joie, ma gratitude, mon amour. J'entre dans la vie, sans peur et plein de confiance. Je me purifie de toute pensée de haine. Crainte. Je fais de mon labeur quotidien un chant de louange. J'aime la aime la terre et je sens sa vie même comme une partie de moi. Ma Ma Ma seule prière, c'est le bonheur que j'aime.
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Anxiété-légèreté
- L'attitude du monde des conservateurs à propos des réformateurs et des prophètes : « Tuer le docteur et donner ses honoraires à la uvaise maladie. »
- En hydrostatique, une fine colonne d’eau peut contrebalancer, à la er à la même hauteur, tout un océan. Ainsi donc, vous pouvez contrebalancer balancer tous les prophètes et les philosophes du monde.
- Les credos sont la grammaire des religions. Le langage ne découle jamais de la grammaire, c'est l'inverse qui se passe. Quand le langage progresse et change pour des causes inconnues, la grammaire doit suivre. La grammaire et la tombe du langage
- Toute la charité et la générosité des riches : « Ils nettoient l’extérieur de la coupe ou du plateau, mais à l'intérieur ils sont remplis d’extorsions et d’excès
- Les codes de moralité anciens veulent l'extinction de certaines passions - considérant qu'il est plus facile de tuer à coups de feu à un un cheval rétif plutôt que de le monter
-Tout dogmatisme prend la tangente par rapport aux faits objectifs. La ifs : la tangente représente la direction de la courbe sur un petit arc: arc mais en suivant celle-ci, nous perdons bientôt la dite courbe.
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L’anxiété me dévore
Vais-je une fois encore
Pour ne pas l’avouer
Rire au lieu de pleurer ?
Légèreté ma compagne
Légèreté m’accompagne !
Ma vraie amie d’enfance
Celle en qui j’ai confiance.
Ne m’abandonne pas
Soleil de mes pas !
YANG de ma légèreté
YIN de mon anxiété.
C’est le soleil ou l’ombre,
L’inquiétude où l’on sombre ?
Ou la joie de l’humour
Qui rime avec AMOUR ?
Quand les paires d’opposés
Se seront apaisées
De mes peurs je rirai
Je les surmonterai !
La JOIE est ma nature
L’enthousiasme qui dure
Au fil des années
Surmonte l’anxiété.
Mahâjyoti
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C’est moi qui, c’est moi que !
(Violence et luminosité – Travail de maturité sur soi-même)
C’est moi qui, c’est moi que,
Moi moi moi, je je je,
J’ai fait ci, j’ai fait ça,
C’est pas lui, non c’est moi !
On se dresse, on se jauge,
On rumine et on cause.
Le ventre en jalousie
Le mental en folie !
Tel Sacha Guitry
C’est « Môa » qui le dit,
C’est « môa » qui fait tout bien,
Les autres ne sont rien !
Devant moi il est là
C’est le portrait de Mâ !
Son regard me sourit,
Sa douceur m’envahit…
La bougie nous éclaire
Apaise ma colère.
Sel de l’Himalaya
Pureté, silence et joie,
Reflètent leurs éclats
Sur le portrait de Mâ.
Reflet de ma conscience
Mâ redonne confiance.
Que suis-je en train de dire ?
Quelle crise ? Quel délire ?
A quoi bon ? Quelle sottise !
Un peu de lâcher-prise !
Pourquoi donc avoir peur ?
Ne serait-ce qu’un leurre ?
Chacun peut faire sa route.
Mâ ! Enlève mes doutes !
Mental, sois silencieux !
Mon cœur, sois lumineux !
Souris dans l’ouverture
Je plierai, je le jure.
C’est moi qui, c’est moi que,
C’est moi quoi ? Je je je…
C’est moi rien, piou piou piou
C’est moins que rien du tout.
Détacher, décrocher,
Pour pouvoir s’envoler !
S’entr’ouvrir et sourire
Savoir oser le dire.
Celui qu’on croit ennemi
Reflète notre peur
Faisons jaillir pour lui
La lumière intérieure.
Vu sous cet angle là
Je dis merci à Mâ !
C’est la paix que l’on trouve
C’est l’horizon qui s’ouvre !
Mahâjyoti
Nouvelles
- Swâmî Nirgunânanda va bientôt revenir d'une tournée de deux mois en Occident, où il a eu en particulier en France deux programmes d'une semaine, l'un à Epernon avec Claude Portal et l'autre à Terre du Ciel, comme les années précédentes. Il a parlé aussi dans le plus grand centre de Yoga d'Allemagne, près de Paderborn dans la région de Cologne. Et s'agit d'une école fondée par un disciple de Vishnoudevânanda, lui-même disciple de Shivânanda. Chaque week-end, il y a 300 ou 400 élèves qui viennent pour des stages, et le responsable du Centre a demandé à SwâmîNirgunânanda de parler de Mâ dans un de ces stages.
- Le dernier article du dernier numéro de Terre du Ciel, celui de juin-juillet, est consacré à un interview de Vijayananda. Il a été recueilli par Caroline Abitbol qui vient souvent en Inde.
- l'Enseignement de Mâ Anandamayî étaient épuisé depuis quelque temps et est de nouveau réédité dans la collection Spiritualité vivante.
- Les éditions L'Originel-Jean-Louis Accarias ont publié sous le titre de Le soleil du Soi une présentation par Vigyânânanda de la vie et de l'oeuvre de Swâmî Râmatîrtha avec une anthologie de ses écrits qui eux-mêmes occupent en tout sept volumes. Râmatîrtha a été professeur de mathématiques à l'université de Lahore, il savait l'ourdou et avait étudié la poésie soufie dans cette langue et en persan, et en même temps il était un grand védantin influencé par Vivékananda qui l'a fait venir pour parler à Lahore même. Comme lui, il était allé présenter l'hindouisme et de la non-dualité aux États-Unis, puis s'est retiré dans l'Himalaya où il est mort jeune, à l'âge de trente-trois
ans, d'un accident de noyade dans le Gange en 1906. Swâmî Vijayânanda recommande la lecture de ses écrits, qui mêlent l'expérience directe à la métaphysique et à la poésie de l'unité avec la nature. Ceux qui lisent Infos-Yoga auront déjà vu dans un numéro de cet hiver en avant-première quelques pages de sa vie.
- Le site de Mâ Anandamayî est toujours un succès : environ 400 visites tous les jours. Cependant, il faut tenir compte du grand défaut des internautes qui est facile à identifier : la dispersion... Il est difficile de savoir combien sur ce grand nombre décident d'approfondir réellement l'enseignement de Mâ. Par ailleurs, nous sommes en train d'opérer pour ce site la dernière relecture de la traduction espagnole du livre Words of Ma Anandamayi qui contient les propos les plus védantique de Mâ, recueillis à Bénarès vers 1950 par Swâmî Virâjânanda.
- Celui-ci s'est éteint à l'âge de 102 ans au début du mois d'août. Il avait eu une attaque cérébrale, avait du mal à marcher, à manger, à parler, et sa mémoire était déficiente. De ce point de vue-là, son départ à dû être pour lui une véritable libération. C'est lui qui avait organisé la fondation de la Sangha de Mâ dans les années cinquante, et il a aussi recueilli des réflexions de Mâ qu'il a augmenté de ses propres méditations dans sa série de livres Svakriya svarasamrita. Il a été longtemps président du comité des sadhus des ashrams de Mâ.
- Padma, qui a fait toutes ses études à Paris et ensuite a eu des responsabilités importantes dans l'administration britannique à Londres, est rentrée à l'ashram de Shivananda à Rishikesh comme une jeune brahmacharini disciple de Swami Chidananda. Elle est aussi proche de Mâ. Elle revient en France pour un mois en novembre et animera des stages, dont un à Paris même. Ceux qui souhaitent trouver en y participant une
bouffée d'air des bords du Gange peuvent la contacter directement pour les détails padmaflorine@yahoo.co.in
Réponse à l'enquête sur la bonne réception du Jay Mâ
Nous avons essayé pour ce numéro d'envoyer chaque exemplaire avec une sorte de post-suivi qu'on appelle ici "certificate of postage", ce qui veut dire que la poste indienne est responsable pour rendre compte d'où sont passés les exemplaires qui ne seraient pas arrivés. Nous l'envoyons aussi directement d'Hardwar, qui est la ville à côté du village de Kankhal
Prenez deux minutes pour :
- soit envoyer un courriel directement à Vigyânânanda en donnant votre nom pour accuser réception de l'envoi : jacquesvigne@yahoo.fr
- soit téléphoner à Nadine Laudebat et José Sanchez qui ont déménagé dans Vaisons-la-Romaine et sont maintenant au 04 90 12 19 83
l'Olivette 26 Hameau de Beausoleil Chemin de la Sainte-Croix 84110 Vaisons-la-Romaine. Ils feront suivre votre nom comme ayant bien reçu le numéro.
Du résultat de cette enquête dépendra notre décision de continuer à envoyer le Jay Mâ d'Inde ou de le faire partir de Nice. Comme nous l'avons dit dans l'éditorial, cela aurait l'avantage d'avoir une distribution plus sûre, mais l'inconvénient de doubler le prix des abonnements.
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Editorial : Jay Mâ a vingt ans !
Paroles de Mâ
Évocation de l'itinéraire de Atmânanda
Comment j'ai été admis auprès de Mâ par Swâmî Bhaskarânanda
Ces jours anciens avec Mâ par Bithika Moukerjî
Le soleil du Soi par Swâmî Râmatîrtha
Anxiété-légèreté par Mahâjyoti
« C’est moi qui, c’est moi que ! » par Mahâjyoti
Nouvelles
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