Jay Mâ n°134
(AUTOMNE 2019)
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Paroles et Souvenirs de Mâ
Une Introduction à la Philosophie
de la Connaissance Absolue de Sri Mâ Anandamayî
Extrait d’un chapitre du livre ‘An Introduction to Sri Anandamayî Mâ’s Philosophy of Absolute Cognition’ - De page 120 à 145 – que l’on peut commander à Sri Bhupendra Sharma – Book Stall P.O. Kankhal Haridwar, 249408 (U.K.) Inde – Tel : 0091-9897326822 et bpbhupendra@yahoo.com – 0091-9837854522 – (On peut lui commander le livre et le régler par versement international).
Kédarnath Swamî (l’auteur du livre ‘Une introduction à la philosophie de la Connaissance Absolue de Shri Mâ Anandamayî’) fait partie de la dernière génération des disciples de Mâ. Il a maintenant environ 75 ans, et a en fait succédé à un gourou qu’il avait dans cette ville, avant et pendant qu’il rencontrait Mâ. Il a créé aussi un ashram avec une école d’environ 120 élèves, sur l’île d’Omkarashwar au milieu du cours de la Narmada dans le centre de l’Inde. C’est un écrivain engagé, avec une vingtaine de titres, petits ou grands, à son actif, y compris trois volumes qui présentent et commentent le contenu de ses entretiens avec Mâ. C’est aussi l’un des animateurs principaux de la samyam-sapta à l’ashram de Bhimpura sur les bords de la Narmada. Il cherche à rapprocher dans son œuvre l’hindouisme et l’enseignement du Bouddha. Il a au fond de son ashram d'Indore un temple dédié à celui-ci. Vigyânanand (Jacques Vigne) est en train de traduire du hindi en français et anglais, son petit livre avec une étude approfondie de la notion de samadhi dans les Yogasutra de Patanjali. (Suite)
3. La définition de Shûnya
L’ensemble de Kârikâ Mûlamadhyamaka de Nâgârjuna peut être considéré comme un ouvrage traitant du Shûnya. Toutefois la doctrine de la Shûnya a été traitée dans les kârikâ de
façon explicite dans un certain nombre de versets qu’il a disposés en cinq différents chapitres :
- La Shûnyatâ, la Vacuité-non-néant, est le renoncement aux idées fausses et aux perceptions erronées (13/8)
- Dans la Shûnyatâ le processus de la pensée s’interrompt. (18/5)
- Shûnya n’est pas né et n’est pas mort (21/9)
- Il n’y a ni engendrement ni destruction dans le Shûnya (25/1-2)
- Tous les éléments de l’existence sont de la nature de Shûnya (25/2 – 27/29)
Après avoir décrit Shûnya de cette manière, Nâgârjuna en donne une définition positive. Mais il ajoute auparavant une mise en garde : « Une représentation mentale erronée de Shûnyatâ équivaut à la prise mal exécutée d’un serpent venimeux ou à une incantation formulée d’une façon ou dans des termes inappropriés ». Il réprimande même ceux qui ne comprennent pas son intention et leur dit : « Vous ne connaissez pas le but essentiel de la Shûnyatâ, sa nature et sa signification véritables, c’est pour cela que vous ne la pratiquez pas de la juste façon. Et c’est pour cette raison que Bouddha cessa ses enseignements et observa le silence. »
Venons-en maintenant à l’enseignement central de Nâgârjuna, à savoir, la doctrine de l’origine relationnelle (pratîtyasamutpâda ).
4. Doctrine de l’Origination interdépendante ou relationnelle (pratîyasamutpâda)
La doctrine de l’origination interdépendante est aussi la doctrine de la Causalité ainsi que la doctrine de l’ « Existence relative » ou « Non-identité ». On peut la considérer comme le concept de la clé de la philosophie de Nâgârjuna. « Origination interdépendante » signifie que chaque chose est dépendante d’une autre chose. Quant à la causalité, cela sous-entend que chacune des choses que nous voyons dans l’univers est en fait un agrégat, une masse formée de différents éléments. Chaque chose est engendrée lorsque l’agrégat prend forme et chaque chose disparaît lorsque l’agrégat est anéanti. En fait, « existence relative » ou « non-identité » cela signifie qu’aucune chose n’a sa propre nature (svabhâva). Par là-même, chaque chose n’est ni existante, ni non-existante et donc dépourvue de toute identité propre.
Comme on dit, la doctrine de l’origination interdépendante « pratîtyasamutpâda » est la doctrine de la causalité et explique également, en tant que telle, la seconde Noble Vérité de la philosophie bouddhiste, à savoir « Dukhhasamudayah » qui signifie qu’il y a une cause à la souffrance. Selon le Bouddha, la souffrance dans la vie forme une chaîne de douze maillons de causes et d’effets. Tout effet est précédé d’une cause et toute cause est suivie d’un effet. La chaîne est ainsi constituée :
Voici ce qu’il en est pour ce qui concerne l’effet :
(1) Jarâ marana (vieillesse, maladie et mort).
(2) Jâti (renaissance).
(3) Bhava (désir de naître).
(4) Upâdâna (attirance pour les objets de plaisir).
(5) Trsnâ (soif ou désir insatiables).
(6) Vedanâ (expérience des objets sensuels).
(7) Sparsa (contact des sens avec l’objet).
(8) Sadâyatana (les six sens).
(9) Nâma rûpa (corps-esprit).
(10) Vijnâna (conscience).
(11) Samskâra (courants intérieurs et impressions) et
(12) Avidyâ (ignorance). Ainsi, l’ignorance de la vérité est la cause première de la souffrance de l’homme et la mort en est le dernier effet.
Nâgârjuna examine cette doctrine dans le chapitre XXVI et conclut que c’est cette doctrine de Pratîtyasamutpâda qui conduit à la cessation de l’ignorance et par là même à la fin de la souffrance.
Conclusion :
La thèse centrale de Nâgârjuna peut se résumer, avec ses propres mots, de la façon suivante :
- Le seul but de l’enseignement de la doctrine telle qu’elle est décrite dans Mûlamadhyamaka Kârikâ est de transmettre la juste connaissance (samyaka jnâna) par le moyen de la déconstruction, « du rejet de toutes les fausses vues et de toutes les fausses perceptions ».
- On atteint ce but par l’élimination de l’ignorance grâce à la connaissance de l’origine dépendante qui est la vacuité-non-néant (Shûnyatâ).
- Toute éventualité d’idées et de points de vue erronés disparaît lorsqu’il y a réalisation du vide de la Réalité, de l’existence.
- Cette réalisation révèle la vérité du Nirvâna qui n’est ni l’être, ni le non-être. Dans son essence, le Nirvâna n’est aucunement différent du Samsâra (le cycle du monde) ni celui-ci du Nirvâna. Il en est ainsi car « tous les facteurs de l’existence sont de la nature de Shûnya. »
- Shûnya doit être perçu et compris par le processus de la dialectique : (a) « une chose vient à l’existence ni par elle-même, ni par le fait d’une autre chose, ni par l’ensemble des deux (elle-même et une autre chose). Les faits étant ce qu’ils sont, comment la chose peut-elle venir à l’existence ? » (b) « La perception ne peut se percevoir elle-même. Comment peut-elle percevoir d’autres choses ? » (c) « Ceux qui voient ‘l’existence’ ou la ‘non-existence’ des choses, ceux-là ne voient pas la vérité avec l’esprit paisible. » (d) « Il n’y a pas de commencement, pas de durée, pas d’anéantissement ; tous ces concepts doivent être considérés comme autant d’illusions, comme un rêve, comme un monde quelque part dans le ciel. » (e) Il n’y a aucun acteur véritable, pas plus qu’il n’y a d’action puisque les deux concepts sont interdépendants ». (f) « Il faut se souvenir que Bouddha a repoussé l’idée de ‘l’être’ et du ‘non-être’ et de l’ensemble ‘être-non-être’. » (g) « Jiva (le soi individuel) n’est ni asservi ni libéré. » (h) Chacun doit réaliser que les choses impures, l’action, les corps, les acteurs et les effets des actions de ces acteurs, tout cela appartient en fait à cette ville imaginaire située quelque part dans le ciel. C’est comme un mirage, comme un rêve. » (i)
Bouddha a déclaré qu’il y a le soi (Âtman) et qu’il y a le non-soi (Anâtman). Il a dit également qu’il n’y a ni le soi ni le non-soi. » (j) « Tathâgata (l’Illuminé) est
fondamentalement identique au monde ordinaire car tous deux sont dépourvus d’une nature propre. » (k) Tout comme Tathâgata est identique au monde ordinaire, ‘Nirvâna’ est, lui aussi, identique à ce monde-là (samsâra). Il n’y a pas de différence entre les deux. » (l) « On ne peut rien affirmer à propos de Tathâgata ; dépourvu, non-dépourvu de qualités ou d’essence propre; les deux à la fois, aucun des deux. D’ailleurs, comment pourrait-on décrire Tathâgata en termes de permanence ou d’impermanence, etc...ou en termes de fini et d’infini, etc...étant donné qu’il est de la nature de la Paix Transcendantale ? »
Pour conclure l’essence même des enseignements du Bouddha, Nâgârjuna déclare « La vérité (tathya) est tout, la vérité n’est pas, la vérité est les deux à la fois, la vérité n’est ni l’un ni
l’autre. » La Réalité (Tattva) est cela qui ne peut être décrit. C’est la paix, au-delà des mots et des discours, au-delà du processus de la pensée. Elle n’est pas multiple. »
« Le nectar des enseignements du Bouddha est dans le fait que la Réalité n’est ni une ni multiple, elle n’est ni de la nature de la permanence ni de la nature de l’impermanence. »
« Bouddha a décrit Shûnyatâ comme étant la cessation des visions et des perceptions erronées. Ceux qui font de Shûnyatâ une finalité, un but à atteindre, ceux-là ne connaîtront jamais la voie de l’émancipation. »
« Selon moi, pour celui qui parvient à saisir la rationalité dans la Shûnyatâ tout est clair et logique et pour celui qui est incapable de la voir, pour celui-là, rien, absolument rien n’est logique. »
C’est ainsi que Bouddha enseignait la doctrine de Shûnya, la vacuité-non-néant, comme l’a expliqué Nâgârjuna.
Traduit de l’anglais par Jean E. Louis
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Retour sur la retraite d’Annot 2018
Par Jean-Baptiste Tricheur
(2ème partie-Suite du N° 133)
Nous présentons ici la deuxième partie du poignant témoignage d’un très jeune homme, Jean- Baptiste TRICHEUR, qui assistait pour la première fois à une retraite spirituelle et y abordait la méditation en compagnie de Jacques Vigne, à ANNOT en mai-juin 2018. Son attitude recueillie, sa présence intérieure, sa concentration, ont fait que je lui ai demandé de nous écrire un témoignage sur ce qu’un si jeune homme, de la nouvelle génération, pouvait éprouver au milieu de ces inconnus venus suivre Jacques Vigne. Quelle était sa recherche ?
En voici la réponse exhaustive et magistralement exprimée. (Geneviève (Mahâjyoti)
Je doutais fortement que l’absorption dans une couleur ou dans une image, aussi positive soit-elle, puisse avoir un impact. Cela aurait été comme de reconnaître l’existence d’une étoffe de conscience- énergie qui mettrait tout en relation !
Mais comme je l’ai déjà dit, Jacques Vigne proposait par ailleurs des arguments très sérieux qui séduisaient mon besoin de comprendre. Cela a été une aide précieuse pour glisser dans les méditations et laisser sincèrement une chance à chaque technique de me toucher et de me transformer.
Si je devais résumer en quelques mots (très insuffisants bien entendu) ce que les pratiques de Jacques m’ont apporté :
- Je dirais déjà que l’énergie diffuse dans la salle de méditation m’a permis, comme je l’ai dit, de voir plus de choses : les sensations dans mon corps étaient plus claires, et j’ai pu ramener cette profondeur d’absorption chez moi en pratiquant quotidiennement.
J’ai aussi découvert que l’apposition de mes mains sur ma peau libérait les tensions superficielles.
Cela a été une sensation merveilleuse de comprendre ce qui après coup m’a semblé une évidence : nous sommes notre propre médecin et la nature nous a doté de possibilités qui ne demandent qu’à être explorées.
J’ai alors eu soif de découvrir mon corps, de comprendre comment sont reliés les organes et les tissus. En quelques jours, mon « corps vécu » comme l’appelle Jacques (c'est-à-dire la perception que nous avons de notre corps) s’est densifié et j’ai pu saisir des crispations importantes au niveau du diaphragme et de certaines articulations.
Les remous de ce réseau de sensations ont été un très beau moment de dialogue avec mon corps, par l’apprentissage de la respiration abdominale notamment, en même temps que la prise de conscience d’une toile urticante – suffocante parfois – de tensions qui sommeillaient plus au fond de la conscience corporelle.
Mais je comprenais tout à coup d’où provenait, en partie du moins, cette sensation physique d’étouffement qui m’assaillait certains jours.
Je comprenais également que tout avait une raison d’être, et que la solution n’était pas de blâmer la nature pour mes souffrances, mais de plonger plus profond, de partir à la conquête de vérités enfouies.
- Un autre apport très important a été la création d’un imaginaire physio-poétique que je ne possédais pas du tout, car je ne croyais pas vraiment en la force de la navette corps-pensée. Je ne faisais pas l’expérience d’écrire des dialogues quotidiens entre les formes géométriques, les couleurs, les intensités qui peuplent notre imaginaire et la chaleur, les torsions et les flux qui parcourent le corps.
- Pour finir, les pratiques du séminaire m’ont remis en relation avec ce mystère qui nous pousse à écouter ce qu’il y a au-delà de soi.
Avant Annot, j’écoutais régulièrement la méditation de Christophe André sur le souffle.
« Posez votre attention sur les vagues du souffle, sentez comme le souffle est vivant et libre, comme il existe sans qu’on ait besoin d’intervenir ».
J’aimais cette méditation, mais ma cage thoracique était tellement gelée que lorsque je portais mon attention sur mon souffle, j’avais une sensation de moi crispé qui respire.
Au bout de quelques jours de séminaire, j’ai trouvé un espace où poser mon attention, et tout à coup, j’ai senti que mon souffle partait sous moi, exactement comme si j’avais été à dos de cheval et que celui-ci commençait à marcher brusquement, m’obligeant à tâtonner pour trouver les rênes.
La vie reprenait ses droits dans mon corps, et je retrouvais une merveilleuse et fraîche sensation de « non moi ».
Lectures
J’avais commencé à lire « Ouvrir nos canaux d’énergie par la méditation », et quelques livres feuilletés sur place m’ont vite fasciné : par exemple « Le maître et le thérapeute », qui aborde cette mystérieuse relation entre un maître et un disciple.
Ayant vécu une crise assez forte quelques mois auparavant, j’avais bien malgré moi la sensation de réduire en cendre tous mes « absolus ».
Je questionnais l’amour avec amertume.
Quelques pages du livre de Jacques m’ont choqué, puisqu’elles témoignaient de l’existence d’un amour entre deux êtres non liés par le sang, capable de nourrir tous les aspects de notre humanité. L’amour brûlant du gourou, tout à la fois ami, parent, conjoint…
Je comprenais bien que seul quelqu’un qui avait ouvert des espaces profonds en lui pouvait vraiment aimer, laisser tout exister de l’autre avec bienveillance.
La relation avec un enseignant spirituel est tellement hors des usages, c’est le lieu où toutes les émotions sont accueillies, où nos calculs habituels sont malmenés.
C’est presque une scène de théâtre où, paradoxalement, nous avons le droit de jouer le jeu de qui nous serions si nous ne jouions pas de jeu le reste du temps.
J’avais le sentiment de découvrir la spiritualité, comme si j’étais passé régulièrement devant l’entrée, mais que quelque chose m’avait tenu à l’écart.
J’avais entendu parler du cosmos, de la prière, des chakras, d’une énergie architecte… mais tout cela est si loin des préoccupations des hommes. Cela ne pouvait pas être sérieux !
Pourtant j’étais convaincu par Jacques. Un ancien médecin français, que je découvrais cohérent, bienveillant et d’une grande rigueur. J’étais fasciné par sa capacité à faire coexister le tangible et l’invisible.
J’avais cependant beaucoup de mal à faire le lien entre la personne qui nous proposait des méditations et qui répondait à nos questions, avec spontanéité et innocence, et l’acuité tranchante que je découvrais dans ses livres. Tout était apparemment plein de paradoxes.
Au bout de quelques jours, je mettais le nez dans les échanges de Vijayânanda (le maître décédé de Jacques) avec ses auditeurs lors de Satsang en Inde (ces cahiers sont disponibles lors des retraites, ils ont été rédigés par Jacques et s’intitulent Un français dans l’Himalaya et Un chemin de joie).
J’avais la sensation de sentir un parfum dont provenait tout ce qui existait dans ma vie, qui m’apparaissait par contraste comme de l’eau de toilette ; on y aborde l’altruisme, la mort, la maladie, l’illusion de l’individualité avec une simplicité impitoyable.
Ces cahiers ont l’allure d’une malle orientale, assez imprégnée de magie pour emmener en voyage celui qui ose regarder à l’intérieur ; des couleurs et des odeurs de fleurs, des êtres surnaturels faisant extraordinairement l’expérience de vies ordinaires, quelques références amusées à des imposteurs croisés en chemin, ou encore des pensées posées, là, qui suggèrent ce que l’homme met plusieurs existences à entrevoir…
On se sent happé par cette nébuleuse où flirtent des réflexions scientifiques modernes avec des paraboles naïves et des vérités bouleversantes, tout cela sans la moindre trace d’orgueil.
De ces voyages, je ressortais le cerveau écartelé, mais j’y retournais…
Malgré l’inconfort, la souffrance même, que provoquaient en moi ces lectures – car j’avais la drôle d’impression de consentir à mon effondrement en tournant les pages - il y avait au-dessus de tout cela comme un sourire souverain qui demande à jouer.
Et heureusement, on y parle aussi de ce qui m’intéressait au plus haut point et qui justifiait de laisser sur-le-champ tous oripeaux affectifs et cérébraux : la joie du sage.
Un chemin escarpé qui menait à l’espace infini et au pur amour…
Quelque part en moi, une sorte d’aspiration m’arrachait déjà à ma vie.
Je la ressentais physiquement. J’étais à la fois très excité, rempli d’énergie, je me sentais fort et de toutes les façons prêt à faire face aux obstacles.
Et il y en avait déjà, car je sentais que tenter de devenir une personne plus consciente allait de pair avec des changements importants.
Je n’avais d’ailleurs plus les mêmes envies depuis quelques mois, et puisque je voulais savoir à quelle sauce j’allais être mangé, je tentais de comprendre la vision de la sexualité, de l’art, du plaisir pour les grands sages.
Comme beaucoup de personnes, en particulier les occidentaux d’après ce que j’ai pu comprendre dans la littérature, j’avais peur et je ressentais du dégoût pour le détachement.
Il m’arrive parfois de voir une projection terne d’une vie sans joie, d’une vie sans rien, quand je lis que le yoga nous amène à éroder nos désirs.
Pourtant quand un désir s’étiole et que je jouis, à force de travail, d’une ouverture plus grande à ce que la vie propose, c’est beaucoup de bonheur de sentir de nouvelles vibrations qui m’inspirent souvent de nouvelles pensées plus vivantes en symboles et en couleurs.
NOTES : ‘Un Français dans l’Himalaya’ et ‘Un Chemin de joie’ ont été enregistrés depuis cela en livres AUDIO, avec les voix de Jean E. LOUIS et de Geneviève KOEVOETS (Mahâjyoti). Ils seront prêts dans quelques mois.
Méditation & physique
Tout ce travail autour des sensations et de l’espace produit une fusion des perceptions sensorielles, qui ouvre sur quelque chose d’autre que la simple somme des sens.
Un passage s’ouvre, un vertige qui parle au corps et qui interagit avec lui.
(A suivre pour la dernière partie…)
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EGO...NON EGO
EGO : NON OK ⟷ NON EGO : OK
« JE » suis l’agissant ⟷ « Mille facteurs » sont le véritable agissant
« JE » suis l’agissant ⟷ « JE » suis proposant
« JE » suis l’agissant ⟷ « JE » fais de mon mieux, advienne que pourra
« JE » suis l’agissant ⟷ « JE » fais de mon mieux, j’accepte l’échec éventuel
Hypersensible, vulnérable ⟷ Discerner, relativiser, faire la part des choses
Fusion ⟷ Union
Trop impliquer ⟷ Recul
Dépendance ⟷ Autonomie
Sauveur ⟷ Aideur (mandat, envie, statut)
Victime ⟷ Acteur de sa vie
Oppresseur, auto-oppresseur ⟷ Mettre des limites à soi, aux autres, être habile
Jugeant, auto-jugeant ⟷ Non jugeant, discerner
Pourquoi ? ⟷ Comment ? Par quel mécanisme ?
Dramatiser ⟷ Cela est !!!
Intolérance, auto-intolérance ⟷ Tolérance, auto-tolérance
Mental ratiocinant ⟷ Mental pragmatique
Perfectionnisme ⟷ Optimal (le mieux du contexte)
Passionné ⟷ Enthousiaste (en théos)
Naïf/Cynique ⟷ Pur
CONCLUSION : souffrances, difficultés ⟷ CONCLUSION : (non souffrance (bien-être)
Complications ⟷ aisé, simplicité
Désagréable avec soi-même et
Désagréable avec les autres… ⟷ Agréable avec soi-même et avec les autres
Agréable (ou neutre) avec soi-même
Et désagréable avec les autres… ⟷ Agréable avec soi-même et neutre avec les autres
Désagréable avec soi-même
Et agréable (ou neutre) avec les autres ⟷ Neutre avec soi-même et agréable (ou neutre)
Avec les autres
Auteur inconnu
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LEWIS THOMPSON
AU CŒUR DE L’ÉVEIL
Réflexions spirituelles et philosophiques d’un poète-sage anglais Rencontres et entretiens avec Krishna Menon,
Râmana Mahârshi, Krishnamurti, Aurobindo, Mâ Ânandamayî…
Présentation, traduction et notes de Patrick Mandala
L’auteur Patrick Mandala, dont nous avons publié dans le dernier numéro du JAY MA un extrait d’un de ses livres récents (en tant que traducteur de l’anglais cette fois) sur le personnage de Gandhi, nous livre ici les infos sur un livre ‘Au cœur de l’Eveil’, concernant un autre personnage qui lui tient particulièrement à cœur, Lewis Thompson, l’homme aux semelles de vent… En voici quelques passages pour ce numéro et pour nos JAY MA à venir.
Patrick Mandala est à la recherche d’un éditeur…Qu’on se le dise !
En attendant, voici ce que nous raconte Patrick :
Avec Lewis Thompson (1909-1949) nous sommes appelés là à cheminer en compagnie d’une grande et belle Âme : un être rare et d’exception comme on en rencontre peu, très peu. S’il eut le bonheur et la grâce d’être auprès de Mâ et enseigné, j’ai eu aussi ce bonheur, avec mon épouse Ushâ-Cati, de rencontrer et d’être auprès de Mâ Ânandamayî entre 1971 et 1982, c’est-à-dire peu de temps avant son mahâ-samâdhi, à Khankal. J’ai connu aussi Âtmânanda et Vijayânanda, ainsi que Râm Alexander et Parvatî son épouse, ainsi que Gadhadhar ses proches disciples occidentaux, et bien entendu Arnaud et Denise Desjardins.
Toute ma gratitude à l’ami Jacques Vigne et à Geneviève Koevoets (Mahâjyoti) me donnant la possibilité de vous présenter un de mes textes qui me tient tout particulièrement à cœur 1:
Richard Lannoy (peintre et journaliste brillant, écrivain et photographe talentueux) a tracé une peinture personnelle et inspirante du Poète. Mon parcours indien me fait considérer Lewis Thompson un peu comme guru bâï, frère spirituel par le guru. Comme lui, j’ai connu Mâ Ânandamayî dont je suis disciple avec mon épouse Ushâ. J’ai connu aussi sa proche disciple autrichienne, Âtmânanda (de son vrai nom Blanca Schlamm, qui fut l’instigatrice du JAY MA il y a environ 30 ans, et qui prendra la nationalité indienne), J. Krishnamurti, et bien d’autres... J’ai rencontré aussi certaines de ses mêmes difficultés et épreuves depuis mon arrivée en Inde en 1970 – épreuves que l’on peut voir comme autant de tapas et d’ « opportunités » pour progresser – de « challenges » : pour une « vie en jeu »…
Ceci pour dire, que mon « interprétation », mon « jeu » dans cette présentation, dans le regard qui va être porté sur Lewis Thompson, ne pourra qu’être différent ou tout au moins complémentaire de celui de Richard Lannoy. Différent. Mais en quoi ? En tant que peintre et tisserand aussi, il m’a semblé intéressant d’adopter la technique « impressionniste » ou pointilliste de la petite touche – décomposition de la lumière par autant de touches verbales – et en « tissant » aussi certains éléments qui ne l’ont pas été par d’autres. Enfin, en associant sa démarche et sa Poésie à celle de deux autres Poètes auxquels il se référait : particulièrement Arthur Rimbaud, et Juan Miro, avec les deux chapitres qui suivent l’introduction, « Vie en jeu » et « Correspondances ».
Ainsi, la première partie de l’introduction retracera-t-elle les grandes lignes de sa vie, approche, œuvre, etc., et la seconde, avec « Vie en jeu » et « Correspondances », apportera un éclairage peut-être moins « classique » et certainement nouveau sur Lewis Thompson.
Avant-propos
Le Britannique Richard Lannoy, que nous venons de citer, talentueux écrivain, photographe-journaliste et peintre (1928-2016), est l’éditeur de quatre ouvrages remarquables sur Lewis Thompson 1. C’est grâce à lui, ainsi qu’à Nancy et Richard Stodart (Fourth Llyod Productions) que Lewis fut révélé aux lecteurs de langue anglaise dans les années 80. Notons qu’il est quasi inconnu en Europe. Richard Lannoy découvrit l’œuvre de Lewis en 1953 lors d’un voyage à Bénârès (soit quatre ans après sa mort) par l’intermédiaire de Deben Bhattacharya, ami proche de Lewis, lequel vécu chez lui « comme un pauvre brahmine », Ella Maillart et Blanca Schlamm lui confièrent les précieux textes qui accompagnaient Lewis dans tous ses déplacements. Richard Lannoy travailla sur son œuvre pendant une période de cinq décennies, de 1952 à nos jours, décryptant et transcrivant l’écriture serrée et quasi indéchiffrable pour tout autre de ses fiches, puis édita à partir de 1984 (Mirror to the Light) jusqu’en 2009, et avec succès, deux volumes avec Nancy et Richard Stodart à qui je rends également hommage.
« Lewis Thompson a traduit aussi, du français en anglais, des auteurs comme Mallarmé, Rimbaud, « Illuminations », Rilke, Max Jacob, Cocteau, Eluard… »
Mâ Ânandamayî
[Lewis Thompson, alors dans le Sud, ayant vu une photo de Mâ Ânandamayî, avait demandé à Srî Krishna Menon s’il pouvait aller la voir dans le Nord de l’Inde. Quand, par la suite, il partit pour l’école de Râjghât, Bénârès (hiver 1944), il en profita – lors de ses congés -pour rencontrer Mâ. La rencontre fut décisive. Elle confirma tout ce qu’il avait éprouvé en voyant sa photo. Il retourna la voir vers mars 1945, à Sarnâth, et fit de longs séjours auprès d’elle, tant à Almora, qu’à l’Âshram de Bénârès et ce, jusqu’à la fin. Mâ était pour lui l’incarnation vivante d’un être sans ego, libre dans la lîlâ.
[Voici ce qu’il rapporte (après sa rupture avec le Jnânî) quant au problème de l’abandon de soi posé par un disciple. Notons que Yeats utilisa la même métaphore que Mâ : de la ‘cosse qui s’ouvre’.]
470. Disciple : Dieu nous a donné le sens du « je ». Il le fera disparaître de nouveau. Pourquoi l’abandon de soi est-il nécessaire ?
Mâ : Pourquoi le demandez-vous ? Restez simplement tranquille et ne faites rien !
Disciple : Comment puis-je possiblement rester tranquille ?
Mâ : C’est la raison pour laquelle l’abandon de soi est nécessaire !
[Une discussion animée s’en suivit, un argument suivant l’autre, aucun ne satisfaisant le questionneur. Finalement, fatigué de l’entendre toujours argumenter, quelqu’un lâcha : « Un proverbe dit : quand un citron est trop pressé, il devient trop acide ! » À cela, Mâ répondit :]
471. Quand un feu est attisé, il brûle plus fort. De même, en discutant philosophie, l’intérêt sur ce sujet s’accroît. Cela dit, il est vrai qu’un citron devient par trop acide si on le presse trop. Mais quand un chercheur sérieux discute avec un désir sincère de trouver la Vérité, ses yeux s’ouvriront. La confusion de certaines personnes est dissipée par le raisonnement, alors que d’autres seront encore plus perplexes à travers l’argumentation. Chacun a sa propre voie. Quand nos propres problèmes sont encore plus forts, il s’en suit une perturbation, et c’est pourquoi la Quête s’en verra intensifiée. Avant que le fil soit filé et tissé pour un vêtement, la cosse dans laquelle le coton est enfermé doit d’abord s’ouvrir puis être entièrement détruite. Se préparer vraiment [à la quête du Soi], signifie déraciner totalement le sens du « je ». »
Premier décembre 1945
Entretiens avec Mâ Ânandamayî :
« Mâ, vous souvenez-vous de tout ce dont je vous ai parlé lors de notre premier entretien à Sarnâth ? Qu’est-ce qui ne va pas ? Que devrai-je faire ? »
Elle me demanda de lui redire moi-même.
J’essayais d’être bref et fut surpris de voir qu’il était dix heures du matin quand elle s’en alla (nous avions commencé peut-être vers neuf heures), après avoir répondu, quand Mukerjee (son interprète) lui demanda à ce qu’elle me revoit encore.
Elle répondit : « Vos expériences (dans le sud de l’Inde) était un « touché » de la Vérité, une étincelle du feu, non le feu lui-même, sinon elles auraient été définitives [et vous auraient « consumé »]. En premier : si la relation [avec SKM] avait été véritablement celle de guru-shishya [maître-disciple], doute et malentendu ne seraient pas survenus. Toutefois, l’impression du guru est toujours en vous. En second : en dépit de difficulté, le guru est toujours en vous et vous le réaliserez intérieurement. Il ne vous a pas vraiment quitté. Le désengagement est pour certaines raisons qui n’appartiennent qu’à lui. En trois : la suggestion (en premier) de pratiquer dhyâna sur la Réalité en tant que le Transcendant, comme votre nature le conçoit. (Puis, alors que Mâ est sur le point de partir) : Dhyâna sur ces expériences, essayez de les re-vivre aussi longtemps que possible. Mais tout est empêché par un fort blocage : le retrait. Si cela [retrait de SKM] avait été accompli avant, ajouta-t-elle, la difficulté ne serait pas survenue ou elle aurait été très rapidement surmontée. »
19 avril 1948
279. Âshram. Blanca Schlamm rapportant les réponses de Srî Mâ Ânandamayî faites à un interlocuteur, la nuit dernière :
Question : Mâ, Quel est le moment le plus propice à la méditation ?
1. Srî Mâ Ânandamayî : Pas de moments fixes ! Tous les moments sont propices. (Les sâdhakas disent que les quatre sandhyâs [instants de transition, surtout soir et matin] sont les plus propices). Le point important (Paroles de Blanca) n’est pas d’avoir une heure particulière pour méditer – on peut méditer à toute heure du jour et de la nuit.
2. Srî Mâ Ânandamayî : chaque état d’esprit ou inclination a son âsana correspondant (posture), lequel est vu alors. L’âsana dépend du rythme de la respiration. [Blanca :] Durant [le jeu de] sa « sâdhanâ », Srî Ânandamayî prenait les postures les plus extraordinaires, postures qu’elle ne pouvait reprendre le lendemain car le rythme de la respiration était différent. Si l’esprit et le souffle sont parfaitement accordés, la posture correspondante devient aisée (le corps n’est plus senti) et elle peut être tenue très longtemps. Tout comme durant le sommeil, le corps peut rester dans une même position sans inconfort, une telle concentration spontanée rend automatiquement parfaite la posture qui la supporte. Toute tension durant la méditation ou douleur sentie dans le corps, montre que la coordination entre l’esprit et le souffle est imparfaite.
3. Srî Mâ Ânandamayî : Vibheda drishti [absence de voir une différentiation].
Bien que la pensée ou état intérieur [bhâva] de chacun peut être vu selon sa posture, tout est vu « comme c’est », mais en tant que vibheda, autant de formes de l’Un. La vision de l’aura (ce temple a aussi une aura) dépend de bheda, la limitation (qui est relative).
Question : Mâ, maintenant, lisez-vous, voyez-vous la pensée de chacun selon sa posture comme vous le faisiez durant le jeu de sâdhanâ [sâdhanâ-lîlâ] ?
4. Srî Mâ Ânandamayî : Cela (jeu) était seulement irrégulier (krama). On ne peut le demander : il n’y a pas de « maintenant ».
Son regard. L’effet indescriptible de son regard direct – pas vraiment humain : semble toucher directement le centre spirituel le plus profond. Il ne dure qu’un instant, puis le regard de Mâ se pose ailleurs. Sinon, j’ai le sentiment, que s’il était resté, j’aurai pu m’y perdre, m’y absorber.
07 février 1949
10h30. 361. À la gare, Srî Ânandamayî se rend à Delhi. Avant de monter dans le train, je me tiens avec d’autres personnes devant elle. Mâ me donne un beau regard et sourit, puis me donne sa main. Un moment (par l’habitude et la tradition) me vint l’impulsion de l’embrasser ; alors, courbant ma tête, je portais sa main à mon front et la pressais durant un moment.
Plutôt mentalement, je priais : « O Mâ, accordez-moi la force de vous rester fidèle, fidèle à votre Lumière, Amour et Pureté, à votre divine Sagesse.
[Ce sera là le dernier darshan que Lewis Thompson eut de Mâ. Celle-ci ne donnait que très rarement sa main à un homme. Peut-être savait-elle que, pour cet homme à qui elle tendait sa main, les jours étaient comptés…Grâce suprême.
[Mâ sur un quai de gare, partant pour Delhi, dernier darshan…La similitude me fait souvenir du 25 février 1982, après la célébration du Mahâ Shivârâtrî (« Nuit de Shiva ») du 22 février; alors à l’Âshram de Kankhal, mon épouse Ushâ et moi-même accompagnons Mâ à la gare de Hardwar. Le train de nuit doit l’emmener à Delhi. Ce sera notre dernier darshan. Mâ quittera son corps le 22 août 1982, à l’âge de quatre-vingt-six ans.]
20 mars 1949
Hier, à environ cinq heures de l’après-midi, Srî Ânandamayî « vit » une femme sauter dans le Gange du ghât de l’Âshram. Le lendemain, vers huit heures, cela se déroula ainsi et la femme fut sauvée par l’un des visiteurs de l’Âshram.
Quand la femme revint de l’hôpital, Mâtâji la questionna et apprit que la femme était venue spécialement au Gange de son village, distant d’une quinzaine de kilomètres. Elle était malheureuse avec son mari. Mâtâji lui dit alors que l’Âshram avait besoin d’une main supplémentaire à la cuisine. Elle ajouta que Gangâ, le fleuve, lui avait dit la veille : « Tu vois, Gangâ t’as appelée là ! ». (A suivre…)
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‘Ananda – Félicité’
Extrait de ce recueil des poèmes
de Kamal Joumblatt
« Kamal Joumblatt a été tué dans une embuscade en pays druze par des militants d’une faction opposée pendant la guerre civile du Liban. Il prenait une part active dans cette guerre, il était d’une famille qui dirigeait la communauté druze. »
Les oiseaux peuvent chanter dans un ciel serein
que me fait désormais la sérénité des choses.
Les arbres peuvent hanter l’ombre de mon jardin
et les cigales pleurer la mort des roses.
Tout meurt désormais
et tout renaît dans l’Être
jamais il n’y eut mort
et jamais de naissance.
La clarté incréée se pose
comme un Songe
et le Songe s’envole
sans jamais disparaître
car tout fut
et rien ne fut
pas même l’espérance.
Avril/Mai 1957
Laissez couler les choses
comme coulent les rêves
et laissez-moi mourir
et laissez-moi renaître
car chaque instant je meurs
et je renais dans l’Être
en une randonnée
dans l’Absolu sans rêve.
Août/Septembre 1957
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Retraite vers ‘L’Infinicité’
Réflexions de Vigyânânand (Jacques Vigne)
Par Geneviève (Mahâjyoti)
Infini, unicité, infinitude, félicité…’infinicité’ !
Notre animateur de retraite a ainsi composé ce mot pour parvenir à nous faire ressentir au fond de nous-mêmes, au fond du SOI, les vibrations qui ont fait résonner l’être profond, celui qui sommeille en nous, endormi papattes en rond sur ses lauriers de spiritualité naissante.
Qu’est-ce qu’une retraite ? Sinon un plongeon pour déployer le corps afin de bien déplier l’âme ?
Tels furent les propos entendus entre les silences de notre méditation guidée par Vigyânânand (Jacques Vigne) dans le charme d’une province de France…
En réveillant l’attention sur les parties du corps, on libère l’esprit…l’embryon d’or…qui part en quête de l’Absolu…de la puissance universelle…dans le retrait des sens…Frottement, chaleur, énergie, conscience…au-delà des sens il y a le SOI…et la réalisation de la pure conscience…Vous sortez de vous-mêmes à la fine pointe de votre âme…le point soleil…dans le chuintement du silence…L’être de lumière que vous imaginez être s’éloigne lentement devant vous vers l’infini…la félicité…’l’Infinicité’ !
L’expir vient mourir comme une vague sur la plage…l’énergie directe de celui qui nous guide peut nous amener vers l’intériorisation…sans blâmes ni louanges…ni attachement, ni aversion (les deux A, les deux contraires).
Un oiseau vient se blottir à la place du cœur : si l’on observe ce qui est juste on peut parvenir à fonctionner sans ego…l’oiseau de l’âme peut s’envoler vers le monde, vers l’Univers, vers l’Absolu…vers l’In-fi-ni-ci-té !
Dans sa pureté, le cygne remonte la rivière comme l’oiseau du cœur le canal central, et à poumons vides le bel oiseau qui est à l’intérieur de nous s’envole comme le soleil du Soi…il retourne à la source (le 3ème œil), dans son nid…
Psychologie des profondeurs…le subconscient remonte vers la stabilisation…
Nos mains posées, juxtaposées, nos ongles de lumière entrent en coalescence…l’énergie de la lumière fait fondre les barreaux de la cage…ils se fondent et l’expansion en soi nous procure la joie, c’est le meilleur de nous-mêmes que par ses paroles, notre guide fait ressortir pour que nous puissions le faire passer aux autres…Envoyer de la lumière vers l’avant c’est aller vers le futur…et la diriger vers l’arrière c’est aussi se mettre en paix avec son passé, ses aïeux…
HAMSA (le cygne)…HAM sur l’inspir et SA sur l’expir... (Inversement SOHAM signifie ‘Je suis’).
S’absorber dans le son primordial du silence…sans désir, sans colère (la colère déchire le corps subtil de l’autre…) mais s’absorber dans la joie intérieure et le flottement léger du sourire sur les lèvres !
« On perd beaucoup d’occasions de rire quand on ne sait pas rire de soi-même ! » Mot de la fin, finicité…
Retraite, union, dépouillement.
L’infini, la félicité…
Merci pour cet enseignement
Envol vers ‘ l’Infinicité’…
Geneviève Koevoets (Mahâjyoti)
(Retraite France-Alsace Phalsbourg 2007)
Extrait de son livre ‘Voyage Intérieur aux sources de la joie (Souvenirs de l’Inde)’ Préfacé par Jacques Vigne - Réédition en 2015 aux Editions du Petit Véhicule-150 Bd des Poilus – 44300 NANTES : editions.petit.vehicule@gmail.com – Tel : 02 40 52 14 94
Nouvelles
- Jacques Vigne a commencé brillamment sa nouvelle ‘Tournée et Voyages 2019-2020’ en Europe, au cours de laquelle aura lieu pour la troisième fois la retraite d’ANNOT, du 6 au 17 Septembre prochain. Les inscriptions ont commencé en Octobre 2018 : (Voir présentation ‘brève’ ci-dessous). Les infos détaillées de son nouveau programme de tournée sont sur son site www.jacquesvigne.com
- Présentation de la nouvelle retraite avec Jacques Vigne, à ANNOT – ‘Le Pré Martin’ – Alpes de Haute Provence (Arrière-Pays niçois), du 6 au 17 Septembre 2019 - Proposée et coordonnée bénévolement par Geneviève Koevoets (Mahâjyoti) – Troisième retraite avec Jacques Vigne dans cet endroit exceptionnel, après les retraites de Pentecôte 2017 et 2018.
Les inscriptions ont commencé en Octobre 2018 - Pour des raisons d’organisation, aucune inscription ne pourra être reçue après le 26 Août, c’est à dire 10 jours avant le début de la retraite.
Arrivée prévue le vendredi 6 septembre dans la journée, pour pouvoir assister à une première méditation du soir
et départ le mardi 17 septembre après le déjeuner.
NOUVEAU :
La retraite sera ‘ouverte’ à tous jusqu’au mercredi 11 Septembre inclus.
A partir du 12, la retraite sera ‘fermée’ aux nouveaux arrivants, afin de ne pas perturber le bon déroulement de l’Enseignement dans sa continuité
Le succès des deux précédentes retraites de printemps, dans les 50 chalets entourés de verdure, face aux célèbres falaises de grès du petit village médiéval et provençal d’Annot, a incité Jacques Vigne à retrouver cette ambiance chaleureuse. La retraite 2019 aura lieu dans les mêmes conditions, avec quelques variantes.
10 jours que propose de nouveau Jacques Vigne.
Descriptif du thème de la retraite :
‘Initiation à la méditation profonde : de la thérapie à la transcendance’
D’un côté, on peut se réjouir du succès de formes simples de méditation dans de nombreux milieux de notre société moderne, répondant à un besoin réel, d’un autre, on peut observer un risque de dilution dans un simplisme théorique et pratique. Les grandes voies traditionnelles de l’Orient, en particulier non dualistes comme le védânta, le zen et le bouddhisme tibétain, proposent une libération complète, et ce dès cette vie. Sur ces voies-là, l’action thérapeutique n’est pas rejetée, mais elle est en quelque sorte un effet secondaire du travail principal. Reprenant les méditations de base de pacification et d’observation des sensations, Jacques Vigne développera des moyens pratiques pour prendre son propre esprit comme voie de méditation, pour apprendre à faire le « saut quantique » au-delà du mental comme un électron monte d’une orbite à l’autre instantanément, et pour prolonger, autant que faire se peut, ces moments d’expérience au-delà du mental. Pour cela, il prendra appui à la fois sur ses connaissances de psychiatre, sur ses pratiques et intuitions de 30 ans passées principalement en Inde. Comme d’habitude, les journées alterneront des périodes de méditations guidées, de questions réponses, de hatha-yoga le matin et d’écoute du silence le soir.
NOTE : malgré le terme "transcendance", la retraite est ouverte à tous les pratiquants de bonne volonté et comme d'habitude également, elle leur permettra de faire des progrès à partir de là où ils sont.
Participation pour l’enseignement de Jacques Vigne (hors hébergement) ce qui est surtout dédié aux œuvres sociales et humanitaires dont Jacques s’occupe en Inde : 35€ par jour par personne pour une semaine ou plus, et 40€ par jour pour moins d’une semaine. (En cas de difficultés financières, des conditions particulières sont possibles.)
Infos et coordination bénévole sur le déroulement de la retraite auprès de Geneviève (Mahâjyoti)
(Elle vous enverra les infos et le suivi nécessaire : koevoetsg@orange.fr)
Inscriptions directement auprès de Marie-Laure MONIN – 06 72 91 59 92 – marielauremonin@yahoo.fr - (Ne pas oublier d’aviser Geneviève (koevoetsg@orange.fr) ensuite pour la continuité des infos)
Pour découvrir le lieu de la retraite, voyez le site : www.lepremartin.com
Pour découvrir le village d’Annot : www.annot.com
Accessible par le train des Chemins de Fer de Provence, au départ de Nice et de Digne : www.trainprovence.com
- Joëlle Macrez-Maurel, déjà auteur de magnifiques DVD, nous a écrit le 25 juin dernier : « Je me permets de vous adresser une critique de mon livre « Guérir, un chemin d’amour et de conscience » parue dans le journal MEDITATION MAGAZINE. Si vous écoutez la bande audio du journaliste, cela vous donnera un aperçu objectif du contenu de cet ouvrage qui est peut-être un livre utile pour l’avenir ! Le meilleur pour votre vie ». https://izi.travel/browse/a2212350-d505-43ae-a7cd-d0894c77aaea/fr
- Voici une récente communication du Dr Marie-Noël Arnal-Lasserre à propos de son livre ‘Quel(s) médecin(s) ?pour quel Homme’…Aider l’Homme à devenir une œuvre d’art…que nous avons annoncé dans notre dernier numéro du JAY MA. Marie-Noël exerce en tant que médecin généraliste depuis 30 ans. N’ayant pas obtenu de réponses tout à fait satisfaisantes dans la médecine ‘classique’, elle s’est formée aux médecines complémentaires telles l’homéopathie, la médecine manuelle, l’hypnose, la médecine chinoise. Sa pratique est une synthèse de deux mondes médicaux : celui des soins à forme visible du corps, et celui de l’information juste pour conduire vers l’harmonie et l’unité entre physique, psychique et spirituel. Après une première sortie en Avril 2019, ce livre a été remanié. Il est de nouveau disponible sur Amazon, à la FNAC et en librairies. Format 150x230cm – 412 pages – 27€ TTC – On peut aussi le commander auprès de l’éditeur : www.leseditionsdunet.com – 126 rue du Landy - 93400 St Ouen – Tel : 01 41 02 06 62 – Fax : 01 41 02 02 63 – Sans oublier qu’on peut le demander directement à l’auteur elle-même : mnlasserre@wanadoo.fr
- Nous avions signalé dans le dernier JAY MA le très beau livre traduit de l’anglais, notes et postface de Patrick Mandala : ‘La Bhagavad-Gîtâ traduite et commentée par GANDHI’, aux Editions Almora, dont nous avions donné des extraits dans le JAY MA N°133. (A suivre…)
- Attention : pour les abonnements au JAY MA, notre ami José Sanchez Gonzalez, qui est chargé de la partie administrative, a changé d’adresse postale (Voir plus bas pour l’envoi des chèques) :
Nouvelle période d’abonnements au ‘Jay Mâ’ de Mars 2019 à Mars 2021
Les renouvellements sont toujours possibles (Marche à suivre en général)
Le N°116 du printemps 2015, fut un ‘Numéro Spécial’ dédié aux 30 années d’existence de notre brochure ‘JAY MA’ et à Atmananda qui en fut l’inspiratrice. La session actuelle pour deux ans, va désormais s’étendre de Mars 2019 à Mars 2021. Merci aux nouveaux inscrits, et aux fidèles de rester dans la Grande Famille de Mâ !
Les abonnés pour cette nouvelle session peuvent renouveler jusqu’en Mars 2021.
Les personnes désireuses de s’abonner au JAY MA peuvent prendre leur abonnement ‘en vol’ à n’importe quel moment…Les numéros arriérés leur seront envoyés.
Merci à tous ceux qui rejoindront ‘en route’ l’expérience du ‘JAY MA’ et qui s’inscriront pour ces deux années en cours, auprès de José Sanchez Gonzalez pour la partie administrative. Attention nouvelle adresse postale : 316 chemin du Puits 84110 Saint Marcellin-lès-Vaison – nagajo3@yahoo.fr – 0634988222 et ensuite auprès de Geneviève (Mahâjyoti) qui en gère bénévolement l’édition, pour qu’elle puisse procéder aux envois en vous remettant sur ses nouvelles listes : koevoetsg@orange.fr. N’oubliez pas de l’aviser afin de recevoir les JAY MA…sinon, ils ne vous parviendraient pas !
La brochure reste toujours au prix de 1 Euro symbolique par exemplaire trimestriel envoyé par email, soit 4 numéros par an. Le renouvellement ou l’inscription se feront toujours automatiquement pour deux ans. Il faudra donc envoyer à José, comme d’habitude, un chèque de 8 Euros au nom de Jacques Vigne, pour couvrir les deux années en cours. Les numéros arriérés seront toujours envoyés par Geneviève (Mahâjyoti) à tous ceux qui s’inscriront en cours de route, à n’importe quel moment.
Cette brochure fut créée il y a 30 ans... Elle représente un lien d’amour avec l’Inde, avec Mâ, les Swamis, les lectures, les retraites, les voyages, les témoignages, à travers la composition bénévole qu’en fait Mahâjyoti, avec la supervision de Jacques Vigne. Mahâjyoti, a une « Lettre d’infos » à votre disposition sur demande, pour bien comprendre la marche à suivre et pour ceux des pays qui n’ont plus de chéquiers.
Table des matières
Paroles et Souvenirs de Mâ – (Une introduction à la philosophie de la connaissance absolue de Sri Mâ Anandamayî – de Kédarnath Swami)
Retour sur la retraite d’Annot 2018 (Témoignage de Jean-Baptiste Tricheur-2ème partie)
EGO/NON EGO (Auteur inconnu)
Lewis Thompson ‘Au cœur de l’éveil’ (Présenté par Patrick Mandala)
Ananda-Félicité (Extraits de poèmes d’un recueil de Kamal Joumblatt-1957)
Retraite vers ‘l’Infinicité’ (Hommage à Vigyânânand-Jacques Vigne-Retraite Alsace 2007)
Nouvelles
Renouvellement en cours du JAY MA pour deux ans de Mars 2019 à Mars 2021
Table des Matières