Mon existence personnelle m’a donné l’opportunité de contempler bien des merveilles, du Mexique au Japon et de l’Inde au Quebec, mais ce qui a produit en moi, et de loin, la plus forte impression et pour laquelle aucun terme tel que « divin » ou « surnaturel » ne me paraît excessif, est la rencontre, le darshan (vision) comme on dit en Inde, d’un être humain, d’une femme hindoue de naissance bengalie, la célèbre Shrî Mâ Ânandamayî. Ce ressenti inoubliable, décisif, a été partagé par de très nombreux Hindous et Occidentaux. Les meilleurs images d’un film, les photographies les plus réussies ne transmettent qu’une faible part de son rayonnement.
Toutes les facettes d’un être humain accompli, depuis le rire lumineux d’un enfant jusqu’à l’immense gravité d’un Sage, s’exprimant à travers elle. Et ses paroles, totalement adaptées à chaque personne et à chaque circonstance, ont couvert toute la gamme des réponses possibles aux questions de ceux qui l’approchaient, depuis une simple villageoise jusqu’à un pandit réputé de Bénârès ou un mystique de Brindâvan.
Il est heureux que son influence puisse encore toucher aujourd’hui des personnes qui, faute de l’avoir rencontrée « en chair et en os », découvriront au fond de leur coeur sa dimension infinie.
Hauteville, 29 janvier 2009.
Extrait de "Retrouver la joie" Patrick Mandala Edition Le Relié 2010