Vigne

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Jacques VIgne (Vigyânânand)

Jacques VIgne (Vigyânânand)

Mâ a passé sa vie de gourou à guider la majorité de ses disciples sur cette voie traditionnelle de la bhakti, d'où ses multiples conseils dans cet ouvrage sur la récitation du mantra et la force du lien avec le gourou, mais elle était aussi solidement enracinée dans la voie de la connaissance et dans l'expérience de l'Un. Elle revient tout le temps à l’Unité fondamentale, en exprimant en des termes simples mais forts l'absence de dualité et la capacité fondamentale qu'a un être humain à se relier directement à l'Absolu sans intermédiaire. Un mot d'explication est nécessaire pour s’imprégner du sens que l’on donne à ‘la Mère pénétrée, constituée de Parole’. Ce nom évoque la première forme de la Mère divine dans les védas, Vak, de la même racine que vox en latin et ‘voix’ en français, cette déesse « Voix » donc qui permet l'expression audible du Brahman. On dit qu'elle est née de la langue de ce Brahman, ou parfois qu'elle en est son épouse. Elle n'est pas sans évoquer la Hohkhma-Sophia-Sagesse de la mystique juive. Dans l'hindouisme classique, elle s'est transformée en Sarasvatî, déesse blanche de la pureté, de l'enseignement et de la connaissance, ainsi que de la musique. Elle réside (vatî) sur un cours d'eau (saras), c'est le sens de son nom. Cet archétype s'associe assez spontanément à Mâ Anandamayî, qui a été toute sa vie vêtue de blanc, et dont l'ashram principal et le tombeau sont situés au bord du Gange tout près d'Hardwar. Ce qu'il y a de particulier dans le cas de Mâ, c'est qu'il ne s'agissait pas d'une divinité vieille de plusieurs millénaires et présente uniquement sur le plan subtil, mais d’une personne bien vivante qu'on pouvait rencontrer si on le voulait.


Vigyânânand
Kankhal, Hardwar, Inde, mars 2009

extrait de Paroles de Mâ Anandamayî classées par thèmes Geneviève Koevoets Edition Unicité 2013

et les :
auteurs
Anandamayi.org